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[RP] Catin, subt. masc.

Sulpicia
Un léger soupir se fit entendre alors qu'elle sentait le baiser de pardon. C'était une catastrophe oui, et une belle. Mais la blonde se redressa et le regarda, touchée par ce qu'elle voyait, lui, si confiant tout à l'heure, était recroquevillé sur lui. Sulpicia s'approcha légèrement, assise à côté de lui et posa sa main sur l'une des siennes, l'effleurant doucement dans une caresse. Mordillant sa lèvre elle se décida à ouvrir sa bouche.

Evroult...


Si elle avait pu, elle l'aurait prit dans ses bras, émue de le voir aussi dépité et d'entendre les intonations de sa voix.

Evroult... Ce n'est pas grave... Je vous pardonne mais...Il n'y a rien à pardonner, vous serez payé comme c'était prévu et...Je ne dirais rien... Vous pouvez me faire confiance...

Doucement, la dextre s'empara de la senestre masculine, dévoilant doucement le visage du jeune loupiot. Elle hésita, ne sachant quoi faire ni comment se conduire face à cette situation et ce jeune homme. C'était peut être idiot, peut être qu'il allait la repousser et s'enfuir, mais elle fit ce que son instinct lui dictait : Elle s'approcha un peu plus, gardant sa main dans la sienne avant de prendre le brun dans ses bras, l'attirant dans une étreinte qui se voulait réconfortante et douce.

Tout va bien...
dit-elle, plusieurs fois de suite. Tout va bien d'accord? Je...Je peux partir si vous le désirez... Dites moi quoi faire...

Elle le berçait, lentement et pensivement, réfléchissant à quoi faire. Elle était perdue et hésitait, mais elle ne voulait le laisser ainsi.
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Evroult
    Et lui, redevenu enfant, se laissait balloter par les bras bienveillants dans un soupir las. Il se sentait vidé, comme si la fuite impardonnable de sa fierté avait emporté dans son sillage toute la force et la vivacité de sa jeunesse. Une chape de plomb s’était abattue sur l’angulaire de ses épaules, & la honte même de se voir si faible n’arrivait pas à le redresser. Qu’importe, après tout qu’elle le voit si frêle & démuni ; Loupiot ne serait jamais loup. Et alors qu’elle soufflait quelques mots rassurants & dénués de sens – non, tout n’allait pas bien ! – ses griffes angoissées s’accrochèrent au blanc d’un joli bras rond.

    - Non ! je veux dire non, non, ne… ne partez pas. Restez… restez encore un peu. Je… qui êtes-vous ? racontez-vous… à moi. Racontez-moi. Parlons un peu. Voulez-vous ?

    Deux onyx enfantins se cramponnaient au minois de la blonde, alors qu’encore en son giron il imaginait qu’elle irait tout raconter au maquereau sévère dès lors qu’elle en aurait l’occasion. La confiance n’était pas une chose qu’on intégrait aisément dans son milieu ; d’autant plus lorsque le réceptacle à ses secrets n’avait rien d’une catin. De manière générale donc, on ne pouvait faire confiance à une femme, encore moins à celles qui venaient expier leurs péchés dans une luxure commerciale, tant elles adoraient potins & autres moqueries. Il l’avait bien vu, lui ! il avait bien su lire sur les lèvres vicieuses des clientes et des autres qu’il observait depuis sa tendre enfance. Les gourgandines seules pouvaient prétendre à plus de considération ; n’y avait-il pas Blanche Aliénor après tout, sœur de lait, sœur de cœur, sœur d’ambition & de pouvoir qui n’était rien d’autre que son propre reflet. Et elle, seule, suffisait à lui faire oublier les déconvenues de la trahison de Lucie, de la perversité de sa mère, de l’existence de Gysèle.
    Ah ! on ne pouvait faire confiance aux femmes. De fait, il fallait qu’il la garde près d’elle jusqu’à trouver une solution.

    Et puis – & il ne l’avouerait jamais – parce qu’il avait besoin d’un câlin. Aussi.

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Sulpicia
Et elle, de le bercer entre ses bras, caressant son dos d'un geste se voulant réconfortant. Elle ne savait comment se comporter, mais voulais le rassurer. La jeune blonde n'avait pas l'habitude, ni de se rendre dans de tels lieux, ni de devoir réconforter un homme à la limace. Alors Sulpicia resta, elle ne fuirait pas malgré l'envie. Elle continua de le câliner, perdue.

Bien..Je reste alors tant que vous voudrez de ma présence..


Elle réfléchis, cherchant que dire sur elle.

Et bien..Je me nomme Sulpicia... Sérieusement, que dire?..J'ai..Dix sept années..Une fille..un bébé..Elle se nomme Gwenaëlle.. ..

Hum..Posez moi des question plutôt..


La blonde niche sa tête dans son cou, berçant le jeune loupiot entre ses bras frêles. Dextre continuant sa caresse lascive. Alors qu'elle réfléchis. Que doit-elle faire? Elle ne pensait pas en venant dans un tel lieu que cette nuit serait ainsi. Mais après tout, Comment pouvait-elle savoir? Elle, si calme et sage. Si timide et peureuse.

Non, elle ne voulait que l'aider. Mais comment faire?

Elle souffla un léger "Comment vous aider?"
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Evroult
    - Gwenaëlle… ça fait breton un peu, non ?

    Parler, parler, parler, noyer le poisson & parler. Oublier que ça ne serait pas pour ce soir, pour aucun autre soir sans doute, oublier que c’était une soirée ratée, oublier que c’était une soirée payée, oublier que c’était une cliente & qu’il était la mauvaise marchandise.

    - Vous êtes bretonne, Sulpicia ? c’est joli, la Bretagne ?

    Parler, parler, parler, noyer le poisson & parler. Dehors, l’orage balançait encore des giclées d’eau sur les volets de bois qui, parfois baillant, laissaient l’humidité imprégner le papier huilé. Il faisait beaucoup trop chaud.

    - Vous êtes… une fille-mère ? vous ne parlez pas de son père.

    Tout en osant quelques questions d’une voix qu’il tentait de faire douce, il se détachait de l’emprise de la blonde pour se redresser, souple & élancé, & surtout nu comme un ver. Il alla à la seule fenêtre accessible, décrocha le panneau de papier huilé, ouvrit en grand les volets en se laissant asperger par les gouttes agressives du mauvais temps qui grondait, & inspira profondément. Le vent violent agita la mèche folle de l’Adonis épuisé de chaleur, & il poussa un nouveau soupir avant de la rejoindre.
    Il n’allait pas rester là à rien faire. Il ne pouvait pas. Ne disait-on pas qu’il était un éphèbe prometteur ? qu’il irait loin, sans doute, & qu’il aurait à ses pieds toutes les femmes de la haute ?
    Où irait-il si, à sa toute première cliente, il perdait l’intégralité de ses moyens ?
    Ah, non ! il lui fallait se reprendre.

    L’onyx déterminé, il revint vers la blonde, la fit s’allonger sur le ventre d’une légère pression sur les épaules & d’un sourire avenant, & grimpa sur la paillasse.

    - Vous ne pouvez… c’est à moi de vous aider. De vous contenter.
    Racontez-moi… vous avez des terres ? un titre ?


    Parler, parler, parler, noyer le poisson & parler. Oublier l’échec cuisant & recommencer, autrement, doucement, comme si de rien n’était. Inspirer, expirer, masser finement l’échine délicate de sa cliente, évader son esprit en glissant ses doigts sur les courbes & cambrures de sa cliente.

    - En fait… moi… c’est ma première passe.

    Parler, parler, parler, noyer le poisson & lâcher un pavé dans la mare.

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Sulpicia
C'est breton oui, je suis bretonne.

Une inspiration, ils partaient sur un sujet douloureux. Sa patrie. Son départ presque forcé.

C'est beau oui, les habitants un peu moins, mais elle se relèvera.

Elle sursauta, entendant le bruit du tonnerre alors qu'un éclair éclairait la pièce de sa lumière.

Je suis..une mère... Et..Je ne suis plus avec le père... Nous sommes séparés...

Une moue fit son apparition sur les lippes rosées alors que le loupiot se détachait d'elle. Elle fit glisser son regard le long de son corps, le détaillant. La nature l'avait gâté, et l'on ne pouvait remettre en question cette certitude.
Elle l'observa revenir, rougissant avant de détourner le regard. Docilement, elle se laissa positionner telle qu'il le souhaitait.

Vous n'êtes pas obligé...
Je n'ai pas de terre..Ni titre..Mon frère m'en a vaguement parlé..

A quoi aspirez vous Evroult?


Elle frémit à son massage, se détendant sous ses mains alors qu'elle ferme ses yeux, profitant simplement.

Oh..Je suis votre première cl..oh.. Je.. vous êtes sûrement tombé sur la mauvaise? je me suis mal occupée de vous? Pardonnez moi...

Je comprend alors votre... tristesse..

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Evroult
    Il hochait la tête, quand bien même aurait-elle la tête contre l’oreiller & serait-elle incapable de voir la moindre de ses expressions. Mais il hochait la tête, appliquant ses doigts fermes & décidés tout le long de la colonne offerte, comme s’il comprenait les détails d’une vie à laquelle il était totalement étranger. Autant parce qu’elle était femme que parce qu’elle était noble, & sans doute, aussi, parce qu’elle n’était pas catin. En fait, il se demandait presque ce qu’elle pouvait bien faire de ses journées, elle qui, parce qu’elle était bien née, n’avait sans aucun doute pas besoin de fournir le moindre effort pour vivre.

    C’est que, d’être trop bien entouré de catins & autres mauvaises vies, Loupiot avait encore une vision raide de ce que pouvait être la vie des autres. Son œil pourtant attentif ne s’attarda guère sur les quelques marques que l’existence avait gravées sur la peau de sa cliente, briefé qu’il l’avait été pour ne jamais trahir le moindre malaise à la vision du corps des autres. Sans doute avait-ce été, d’ailleurs, la leçon la plus complexe & de fait, la mieux intégrée. Il hocha à nouveau la tête, mains glissant pour venir masser en douceur la cambrure de la blonde.

    - J’aspire à donner du plaisir… j’ai... j'ai toujours été convaincu d’être né pour ça.
    Il n’ajouta pas que c’était typiquement le genre de soir où il remettait tout en question, de sa raison d’exister au moindre de ses choix de vie.
    - Je n’aurai pas pu mieux tomber… ne… n’allez surtout pas croire que ma faiblesse puisse être de votre faute. Vous n’allez pas vous blâmer pour mon incompétence…

    Il soupira, doigts s’attardant sur la rondeur du fessier.

    - Si je suis triste, c’est seulement d’avoir gâché votre soirée… &, pire encore, de vous la monopoliser. On aurait dû vous offrir un courtisan expérimenté… voulez-vous que j’en fasse venir un ?

    Désormais que l’angoisse s’était apaisée, que les turbulences dans son esprit s’étaient faites oublier, il songeait que son maître devait être, de toute manière, déjà au courant.
    Ce n’était pas parce qu’il ne le voyait pas qu’aucun œil-de-bœuf ne l’épiait.

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Sulpicia
Elle ferma les yeux, tentant de réprimer l'angoisse qui s'insinuait doucement en elle. Elle avait peur, de l'orage qui grondait encore, d'avoir gâché la soirée du jeune loupiot. Alors elle se concentrait sur ses doigts qui glissait le long de sa colonne. Cela lui semblait si loin la dernière fois que des mains l'avaient effleurée ainsi, massant son corps. Ses épaules se relâchaient sous la douceur et l'habilité de ses mains, savourant ainsi le moment.

La blonde inspira doucement, répondant à sa curiosité, cherchant de son côté comment alléger la situation.


Si...C'est très sûrement de ma faute Evroult... Je n'ai aucune idée de comment ça se passe ici... Et...Je suis sûre que vous auriez... que vous pouvez réussir...

Elle mordillait sa lèvre, réfléchissant.

Je ne veux pas que vous soyez triste... Vous n'avez pas gâché ma soirée...Je vous le promet... Et je ne veux personne d'autres que vous... Je vous en prie restez...


Sulpicia hésita puis sourit doucement.

Restez Evroult, s'il vous plait... Je mettrais le prix si il le faut...Mais restez, vous voulez bien?


Elle se redressa doucement, venant se blottir avec hésitation contre lui. Elle attendit quelques secondes puis leva les yeux vers lui, observant son visage aux traits juvéniles.

Vous voulez bien me parler un peu de vous?
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Evroult
    La situation lui avait échappé depuis longtemps, déjà. Qu’elle veuille le garder près d’elle, payer pour sa simple présence, papoter jusqu’à en savoir plus sur lui ne l’étonnait finalement pas vraiment. Il savait, parce qu’on lui avait longuement appris, combien les femmes étaient inconstantes. Sa première ne dérogeait pas à la règle, & en lieu & place d’une colère bien méritée pour son incapacité à la contenter, voilà qu’elle s’accrochait à lui comme une moule à son rocher. Sans mauvais jeu de mot.

    Les jeunes onyx, troublés, tentèrent un instant de s’agripper aux reliefs délicats du minois de la blonde, avant que d’un soupir étouffé il acquiesce.
    Oui, il voulait bien parler un peu de lui.
    Oui, il voulait bien se plier au moindre des désirs de sa cliente si ça pouvait lui éviter de se faire virer dès sa première nuit.

    - Eh bien, je suis catin. Enfin, vous le savez déjà. Du moins, je suis encore en apprentissage, mais… enfin… quoi qu’avec ce soir, je risque bien de devoir me réorienter.
    Il eut un rire gêné, court & coincé dans le fond de la gorge.

    - Comme je l’ai dit, j’ai toujours voulu… enfin c’est ma voie. C’est de famille, chez moi.
    Comme si le don du tapin se transmettait par les gènes.

    - Ma mère fait les remparts, enfin… les ruelles des Miracles ou quelque chose comme ça. Ma sœur aussi, je crois. Mon frère… je n’en sais rien. Je les connais peu.
    Je… je vis ici avec ma sœur… de lait. C’est elle, ma famille.
    Je… je ne sais pas. Il n’y a pas grand-chose d’autre à raconter, je crois…


    Les courbes féminines blotties contre lui l’apaisaient, & son esprit troublé par la chaleur, l’orage & la catastrophe de cette soirée commençait à s’éclaircir. Légèrement redressé, dextre s’imposa sur la cuisse de la blonde quand senestre lui relevait délicatement le menton.

    - Dites… pour me faire pardonner, je… que diriez-vous de revenir ici ? demain ? ou… je peux venir chez vous, sinon ! je sais me faire discret. Je peux vous jurer que je ne faillirai pas, cette fois.
    Dites oui… laissez-moi me rattraper comme il se doit. Dites oui.

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