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[RP] Réception privée.

--Eglantine_
[Rue de l'Aigle]

« Je t'interdis Églantine, tu entends, je t'interdis ! »

Lentement, le regard sombre déposé comme par erreur sur le visage angélique toisa la silhouette voûtée d'accablement se tenant devant elle. Dix ans, peut-être même vingt dont son cher père semblait soudain avoir vieilli, engoncé dans ses habits de soie et ses manières grossièrement raffinées de bourgeois parvenu. Les lèvres rosées, à la couture délicate, s'étirèrent d'un sourire aussi accablant que désarmant.

Et sinon quoi, Père ?


Les yeux de l'homme roulèrent dans leurs orbites, comme cherchant au fond du crâne dégarni une échappatoire au cataclysme qui s'abattait sur ses épaules. Trois ans que sa chère épouse les avait quittés. Trois ans qu’Églantine, comme agitée d'une soif irrépressible de vengeance face à cette disparition prématurée, le tourmentait de tous les maux que cette charmante petite tête blonde pouvait imaginer. Trois ans à suffoquer et, aujourd’hui, le coup de grâce. Sa fille. Sa fille unique, chérie et adorée, pour laquelle il avait usé sa santé à travailler de l'aube au couché pour lui offrir chacun de ses caprices, décidait de travailler pour l'Aphrodite. Maison huppée, soit, mais maison néanmoins. Maison qui brisait net tous les projets de mariage qu'il avait espéré pour sa fille. La vie rose qui aurait dû être la sienne, occupée à broder et gérer les domestiques sous le regard de son époux. Maudit cheval. Maudite journée de chasse. À force de regard noirs et acerbes, l'homme était à présent convaincu d'en être responsable. Lui aussi. Et pourtant. Un accident, aussi tragique qu'il fut, restait un accident.

Avec difficulté, il remonta le visage vers la soyeuse chevelure blonde. Combien il se souvenait les soins que sa chère Clarisse portait à sa fille. Cent coups de brosses, chaque jour que le Très Haut faisait, malgré l'impatience de la fillette à s'évader dans le jardinet pour jouer à colin maillard avec la fille de la cuisinière.

Les épaules déjà lourdes se voûtèrent un peu plus.


"Sinon, je te renie."


Le rire qui s'échappa de la juvénile gorge claire était de cristal, malgré le coupant d'ironie dont il s'ornait.

Père. Vous m'aimez bien trop pour cela.

Acculé, le riche marchand de draps resta muet tant, malgré lui, sa fille avait raison. Et le regard plein de larmes ne put que regarder la porte de l'appartement cossu de la rue de l'Aigle se refermer sur la délicate silhouette.

[l'Aphrodite]

Les petits pieds chaussés d'escarpins de soie avaient filé dans les rues, évitant la boue, sautillant entre les flaques. Pourquoi Adryan avait-il accepté de lui écrire cette lettre de recommandation, Églantine ne le savait pas et somme toute ne voulait-elle pas le savoir, sachant pertinemment que son joli visage et ses petites moues délicieuses glissaient sur le Castillon sans le moindre point d'accroche. Et elle s'en moquait bien, quand après s'être annoncée et avoir présenté la convocation reçue quelques jours auparavant, la porte de l'établissement s'ouvrit devant elle. Délaissant d'une main indifférente sa cape de velours, son regard se perdit dans le salon de cet endroit dont elle avait tant entendu parler, à voix basse, par ses amies aux joues rougissantes, étouffant de petits rires de dinde à l'imagination troublée en narrant les légendes aussi secrètes qu'interdites et licencieuses qui hantaient ce lieu. Voile blond et vaporeux flottant sur ses épaules frêles nappées de soie poudrée, elle s'avança de quelques pas intimidés par le luxe de l'endroit. Si elle connaissait l’opulence, le goût et le raffinement ici était au-delà de ce qu'elle connaissait et, d'une main toute légère, encore toute à sa découverte, caressa le dossier d'une causeuse, sans se soucier des regards qui, peut-être, arrivés avant elle, pouvaient observer ses premiers pas maladroits de galante.
Angele
Angèle arriva à pas de velours derrière la jeune fille qui se tenait là, caressant le tissu des coussins. L'observant sans bouger, elle se demanda ce qu'elle pouvait bien foutre là, parce que ça se voyait tout de suite que la donzelle avait de bonnes manières. Pas comme elle qui avait grandi dans les rues à chaparder tout ce qu'elle pouvait. Pour Angèle, tout ce qui se trouvait dans cette pièce n'était que luxe et volupté, un genre de cocon qu'elle n'avait aucune envie de quitter depuis que le proprio l'avait pris sous son aile, allez savoir pourquoi. Après avoir galéré des mois dans les ruelles de Paris à voler des bourses et à se prendre des tartes dans la gueule, voilà que cet endroit lui promettait un peu de calme, et c'était pas pour lui déplaire. Par contre, elle avait été claire avec le taulier, son corps n'était pas à vendre. Il faudrait donc que la brune trouve une autre manière d'occuper ses journées, et sans doute ses nuits. Peu de temps auparavant, elle avait même eu droit à un bain, comble du bien-être pour celle qui n'avait pas eu de contact avec l'eau depuis des semaines. La petite voleuse sentait donc bon, ses cheveux bruns avaient été lavés et séchaient maintenant librement sur ses épaules, revêtues d'une chemise de lin, alors que ses jambes avaient été recouvertes d'une simple paire de braies et ses pieds laissés nus. La robe, ça n'était pas encore pour elle. Angèle s'approcha assez près de la blonde qui se tenait là pour sentir le léger parfum qui émanait d'elle. Juste derrière, tout près, délicatement, sans doute sentirait-elle son souffle sur sa nuque lorsqu'elle prendrait la parole.

C'est la classe hein ?

Un sourire accroché à ses lèvres pleines, la brune attendait que la jeune fille se retourne pour voir son visage et en détailler les traits. Tout comme elle, Angèle n'avait pas encore porté attention à ce qui se passait autour, aux gens qui pouvaient potentiellement être dans la pièce. Chaque chose en son temps, et la gamine du sud qui allait sur ses dix-huit printemps était tout à fait prête à apprécier chaque instant qu'elle passerait en ces lieux.
Lucas.

- Mettez ces chaises dans la petite chambre derrière la salle de réception! Et vous, les cuisines, c’est par ici!


Le personnel l’appelait Lucas Dentraigues. Pour les futurs clients et clientes de l’Aphrodite, il préférait le surnom de « Maître ». D’aucun y verrait peut-être une référence à ses penchants plutôt directifs mais en réalité, il n’en n’était rien. Lucas aimait à se nimber d’une cape d’ambiguïté. En réalité, ce pseudonyme faisait tout simplement référence à son passé d’avocat. Un passé révolu…Enfin, officiellement. Depuis quelques semaines, le Maître assistait le gérant de l’établissement, guidant les fournisseurs dans la mise en place des derniers préparatifs en vue de le réouverture de l’Aphrodite, cet établissement de bons gouts dédié aux plaisirs sous toutes leurs formes d’une clientèle aisée.

Oui, Flavien en avait fait son bras droit, lui déléguant certaines tâches comme l’accueil du personnel ou le suivi des fournisseurs. L’ouverture officielle de l’Aphrodite approchait à grands pas et avant de pouvoir accueillir les clients, il fallait souhaiter la bienvenue à ceux qui allaient combler leurs désirs, les faire rêver le temps d’une soirée. Et puis dans un établissement comme celiu-ci, chacun devait connaître sa place, ses tâches, ses responsabilités.


- Robes de soirée, bijoux, perruques et autres peignes à cheveux, je mets ça où?

Les pans de son mantel écru volant au vent, le Maître pivota sur les talons de ses bottes pour faire face à un homme au visage rondouillard et tacheté d’une couperose saillante. Le dos vouté sous le poids d’une malle visiblement bien remplie, il ahanait, espérant une réponse hâtive. Lucas le toisa de haut en bas, n’ayant que peu de considération pour l’individu qui manifestement dépareillait avec le bon goût de l’endroit.

- A l'étage De ce côté s’il vous plait. Suivi le couloir, dernière porte à droite. Laissez cela au sol, d’autres s’en occuperont. Et ça…

Il s’adressa à un autre porteur de paniers en osier d’où dépassaient un bouquet d’étoffes aux couleurs variées allant du noir au blanc, en passant par le rouge vif, le bleu, le bourgogne.

- Au Rez-de-chaussée, derrière le grand salon. Mettez cela dans la pièce nommée « La Mystique » voulez-vous?

Diriger était une seconde nature pour le Maître. Lucas aimait décider, imposer ses propres règles. C’est d’ailleurs ce qui lui valu sa chute, sa radiation du barreau de Paris. Dans sa vie personnelle comme dans ses activités professionnelles, Lucas menait sa barque là où il voulait, en prenant les routes qui lui semblait les plus aptes à le mener à son but. Son itinéraire incluait parfois des chemins de travers et lorsque l’on est censé appliquer la loi, ne pas suivre les règles du jeu n’était pas du gout de tous, surtout des perdants. Car là était le défaut de Lucas dans sa profession passée d’avocat: il n’aimait pas perdre et était prêt à beaucoup pour mettre les bonnes cartes de son côté, quitte même à fausser le jeu de temps à autre. Et ça, Flavien le savait.

D’un coup d’oeil, l’homme au ruban noir dans les cheveux avait aperçu deux demoiselles dont il n’avait croisé le regard jusque là à l’Aphrodite. Était-ce des nouvelles recrues de Flavien? La Maitre se demandait comment le métisse faisait pour trouver toutes ces jolies perles qu’il recrutait. Le moindre que Lucas pouvait dire, c’est qu’il avait bon bon. L’amoureux du corps féminin les toisa toutes deux de haut en bas avant de venir à leur rencontre, se plaçant volontairement dans leur dos sans même prendre la peine de se faire annoncer.


- Rien que l’étoffe pour recouvrir cette causeuse vaut à elle seule plus de mille écus. Joli à l’oeil, agréable au toucher n’est-ce pas? Je suis Lucas Dentraigues, le conseiller juridique de l’Aphrodite. Enfin…Entre autre. Avez-vous besoin d’aide? Un rendez-vous avec Flavien peut-être?

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.elle


    La courtisane à la rose, "Elle".
    C'était ainsi qu'on la nommait quand elle travaillait, et même quand ce n'était pas le cas d'ailleurs, la demoiselle n'aimait pas évoquer qui elle était et d'où elle venait, ni pourquoi elle en était arrivé à cette façon de vivre.
    Pas d'identité, pas d'ennuis.
    Alors quand on lui demandait pourquoi "Elle", le silence restait de mise ou un "Pourquoi pas ?" filtrait d'entre ses lippes.
    Et quand ne pas pouvoir la nommer semblait être un problème, elle répondait simplement : Rose.
    Etait-ce son nom ?
    Ce détail de la fleur épineuse qu'elle arborait pour courtiser venait-il de ce prénom ou était-ce l'inverse ?
    Nul ne le savait.

    Quelques jours que Lucas dict Le Maître avait sorti "Elle" du lupanar où elle déclinait ou si il fallait être plus précis l'avait ramassé en devanture la sortant de l'ennui face à son tenancier, mais l'histoire étant à mettre au passé, il était judicieux de tourner la tête vers le présent, et celui-ci se dessinait à l'Aphrodite.
    Nouvelle maison, nouvelle ambiance, enfin se sentir à l'aise quelque part, se sentir à sa place, pas dans un ses bouges sordides, mais dans un lieu empreint de raffinement dans le moindre détail, jusque dans les quartiers privés des galants.
    Cocon luxueux, boudoir voluptueux, la chambre qui lui avait été alloué, et pour laquelle elle honorerait loyer, était tout à fait au goût de la courtisane à la rose.

    L'agitation à l'approche de la réouverture dont on lui avait parlé se faisait plus grande chaque jour, et aujourd'hui même à l'étage ça bougeait, nombres de malles atterrissant dans les couloirs, n'étant pour l'heure qu'une des rares à avoir déjà pris aise dans son alcôve, "Elle" avait pris l'initiative, bonne ou non, de faire regrouper toutes les beautés d'étoffes et autres bijoux dans le salon privé de l'étage.
      Au fond par là, avec les autres.


    Surement qu'une fois toutes les demoiselles et messieurs dévolus au bon fonctionnement de l'établissement arrivés, chacun se répartirait les précieux objets fonction des envies, tailles, à moins qu'une sorte de penderie commune ne soit établie, ce qui en soi n'avait pas la faveur de la belle à la rose.
    Vêtue sobrement, jupe longue et corsage sombre, le cheveu relevé en un chignon non structuré, "Elle" prit direction des escaliers menant au rez de chaussée, regard perçant tombant sur trois protagonistes dans le grand salon, la réception ouvrant sur le reste de la bâtisse.
    Son "sauveur" en place auprès de deux demoiselles, probablement légèrement plus jeune qu'elle, la rose avait été laissé en chambre, point de travail encore, mais s'affairer autour de l'évènement à venir et rencontrer les personnes investissant chaque jour un peu plus les lieux.

    D'un pas léger, les marches furent descendues et sans interrompre potentielle discussion en cours, la brune aux reflets de feu s'approcha du petit groupe, inclinant poliment la tête dans un bonjour muet, l'appuyant d'un léger sourire vers Lucas qu'elle connaissait déjà.
    "Elle" lui dirait après que malles avaient été réunies à un endroit précis de l'étage sur ses ordres, au besoin si l'idée n'était pas bonne, "Elle" les déplacerait par elle-même.
    Sans animosité et avec discrétion, les émeraudes félines se mirent à parcourir le doux visage et courbes de chacune des femmes en présence, une chose était certaine, l'homme qui choisissait le personnel féminin ici lieu avait un goût assuré.



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Merci JDMonty
--Eglantine_
Ses doigts couraient sur le velours chatoyant, propice à une rêverie qu'elle s'autorisait, s'imaginant déjà alanguie là, une flopée d'hommes à ses pieds, peut-être des barons, des comtes, peut-être même des princes, les yeux énamourés, qu'elle dédaignerait même du regard, pour les captiver davantage encore, jusqu'à ce qu'ils répondent à chacun de ses caprices. Alors, elle prendrait tout, de ses sourires charmeurs et faussement naïfs, de ses yeux de biche et de ses mains douces de n'avoir jamais travaillé. Oui, les ambitions de la blondine n'avaient que peu de limites, et sans nul doute que la réalité lui remettrait bien vite les pieds sur terre. Mais pour l'heure, enfant gâtée n'ayant jamais connu le moindre refus, ses illusions faisaient briller son regard d'éclats dorés. Jusqu'à ce qu'une voix dans son dos ne rompe brutalement ses rêveries.

Sursautant, elle se retourna vivement, sourcils froissés et mine des mauvais jours pour toiser l'intruse ayant eu l'audace de lui adresser la parole. Les cheveux mouillés, comme si elle sortait du ruisseau, d'ailleurs, c'était sans doute de là d'où elle venait pour l'interpeller de la sorte. Les pieds nus, vêtue de lin et de braies. Comme une homme. Oh mon Dieu... L'inspection arracha à la Clanet une petite moue toute ourlée de désapprobation et de dédain. Classe ? Elle haussa des épaules boudeuses en reculant d'un pas, comme si le souffle trop proche de la donzelle en chemise pouvait la salir. Il manque les fils d'or, alors là, oui, ça aurait été... Classe, comme vous dites.

Par chance pour Angèle, elle ne put en dire plus, coupée dans son élan par un blond vers lequel la charmante tête blonde pivota aussi sec.
Pas plus de 500, et encore, je suis généreuse. Ou alors, le conseiller juridique que vous êtes s'est fait escroquer, n'étant, pour sa peine, pas commerçant. Ah, tiens, soudain, la voilà qui bondait le torse, fière de l’expertise d'un père marchand de draps qu'elle exécrait pourtant d'avoir laissé mourir sa mère. Puis tendant la main pour recevoir le baise main dont elle coutumière.

Églantine Clanet. Se présenta-t-elle, indifférente pour l'heure à la beauté taiseuse aperçue du coin de l’œil.
Montparnasse.
Montparnasse passa le dos de sa main sur sa lèvre ensanglantée. Son oeil était cerné de noir, sa pommette gauche brisée et sa lèvre inférieure ouverte. Il s’était pris une sacré raclé. Il faut dire qu’il devait quelques écus aux mauvaises personnes, et la première règle quand on doit de l’argent c’est de rembourser ces dettes à temps.
Ce que Montparnasse n’avait pas put faire. Outre sa gueule cassé il avait néanmoins gagné un délai d’un mois pour rembourser ces dettes.
D’ici là l’Aphrodite aurait réouvert et Montparnasse comptait bien se remplir les poches assez rapidement. Sinon il aurait de gros ennui…

En poussant la porte de l’établissement le jeune homme ne put s’empêcher de penser qu’heureusement que ce n’était pas aujourd’hui l’ouverture sinon ce serait Flavien qui l’aurait fini si il aurait osé se présenter ainsi, la gueule en vrac, devant ses clients prestigieux. Un léger sourire se fendit sur son visage à cette pensé mais celle-ci lui décrocha une légère grimace de douleur.

Un petit sac de toile pendant à son épaule, tous ce qu’il possédait se trouvé a l'interieur. Il ne savait pas si il devait prendre ces quartiers ici ou ailleurs, mais peu lui importait, il n’avait nulle part où aller de toute façon, aussi il avait pris ces affaires et après avoir visité les lieux, il prendrait le temps de se trouver une piole miteuse pas trop loin de l’établissement pour laquelle il n’aura qu’à débourser quelques pièces.

En pénétrant dans le salon son regard fut immédiatement attiré par la richesse des lieux. Montparnasse savait que l’établissement était de première classe mais il ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi somptueux. A la lumière du jour l'établissement paraissait plus somptueux encore que lors de sa premiere visite. Jamais auparavant il n’avait foulé un tel lieu. Instinctivement il redressa les épaules. Il avait été choisi pour travailler dans cette établissement, il devait s’en montré digne à présent.
Son regard se porta sur les occupants des lieux. Trois Dames et un Sire, regroupaient au milieu de la piece. L’une des Dame faisait aussi tâche que lui dans ce lieu et cela le rassura, la deuxième, les cheveux clairs, était une beauté époustouflante. Montparnasse pris le temps de l’observer longuement. Elle ferait des étincelles dans ce lieu il n’en douta pas une seconde, quand à la troisième femme… son sempiternelle sourire en coin s’afficha quand il la reconnue. Elle. La jeune prostituée à la rose dont il s’était offert les faveurs, et qu’il avait conseillée à son ami Wilson. Il faut plutôt surpris de la trouver ici, et un peu gêné, il faut dire qu’il n’avait pas vraiment pris le temps de lui expliquer que lui aussi il vendait parfois son corps au plus offrant contre quelques pièces sonnante et trébuchante... L’homme quant à lui dégagé une assurance viril, et Montparnasse se surprit à se dire que c’était le genre a qui il pourrait accorder sa confiance.
Délicatement, il posa son sac près de la porte et s’avança vers eux.

Montparnasse était un homme digne et fier, trait de caractere dont on pouvait également dire, en terme moins élogieux, que c’était un connard prétentieux. Et malgré les traces de coup qu’il portait sur son visage, il prit les manières d’un gentleman et s’inclina poliment et leur offrit son sourire charmeur.

Montparnasse était un loup déguisé en agneau. Ses manière était bonne, son visage avenant, ces paroles mesuré et son sourire charmeur, mais à l’intérieur il n’était que noirceur et vilenie. Voleur, meurtrier, violeur parfois, il n'y avait pas beaucoup de crime auquel il ne s'était adonné. Il pouvait vous offrir des fleurs d’une main tout en vous poignardant de l’autre. Il y avait en revanche très peu de monde qui avait connaissance du double jeu qu’il menait, voir du triple parfois. Il n’était même que deux à vrai dire, Wilson et Mary Lisa. De toute façon dans ce genre d’établissement ce n’est pas le moral douteuse du jeune homme que l'ont viendrait juger, seulement son corps et sa manière de s'en servir. Montparnasse n’avait rien d’un apollon, sa silhouette pouvait même être qualifié efféminé, mais il dégageait du jeune homme une assurance et une force qui prenait le dessus sur son physique plutôt banal.

Le sourire toujours vissé à ces lèvres il prit enfin la parole :


- Je ne m’attendais pas à trouver du monde à cette heure, pardonnez mon intrusion, je me nomme Montparnasse.

Une lueur amusée brilla dans son œil quand il le posa sur Elle. Elle devait être encore plus surprise que lui de le voir ici.
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Flav
Il est assis à l'arrière d'un bureau que les véritables propriétaires n'ont pas voulu changer, il parait qu'il fait partie intégrante des murs, et à toujours été le centre névralgique de l'établissement.

C'est sur ce bureau qu' il vient dans son registre des comptes de vérifier pour la seconde fois ses calculs à propos de toutes les dépenses qui ont été nécessaire pour remettre l'endroit en l'état, et il ne peut même pas dire qu'il s'agit du sien.

Il voit encore Justin entrer dans la pièce et lui faire un signe de la main, dans un geste désinvolte qui lui disait explicitement de lui céder la place. Alors qu'il venait pensait-il d'avoir fini ses comptes quand d'un coup d'œil un seul, il lui a trouvé une erreur de calcul.

Pire qu'une gifle, même si Justin ne le sermonna pourtant pas, ne lui mit pas même de pression! Cette remarque fondée, fut pire qu'une gifle aussi se devait-il de mettre un point d'honneur à ce que dans la gestion de la maison, il ne puisse rien lui reprocher. Certes le duc l'impressionne, mais il ne doit surtout pas le montrer, il ne faut pas que les courtisans s'en aperçoivent, il doit arriver à ressembler un maximum à cet homme qu'il voudrait être réellement. Sur de lui, autoritaire naturellement.

Tandis qu'il entends quelques remues ménages dans la maison, il se doute que son bras droit est en train de faire son entrée reconnaissant sa voix. Il ouvre la porte du bureau et entends d'autre voix, toutes féminines.

Il a l'ouïe fine et tandis qu'il devine le passé des uns et des autres, les leçons de Theodora lui revienne en tête. Il sait grâce à elle, qu'il doit tout savoir d'eux petit à petit, et ne pas hésité à appuyer là ou ça fait mal.

Il descends la première volée de marches et s'accoude à la rambarde, son attention est d'abord attirée par les demoiselles. La capricieuse n'est pas pour lui déplaire, même si il craint avoir du file à retordre avec elle, quand tout vous sourit, qu'est ce qui peut vous amener dans un pareil endroit? La brune en opposition semblait impressionnée par le décor, c'était déjà un bon point, elle sera moins désinvolte, la mystérieuse, la troisième, il se doute que celle-là arrivera vite à faire tourner les têtes.

Aux propos d'Eglantine, il ne peut que sourire, applaudit à deux mains montrant par là sa présence.


Dites voir la miss, votre père nous aurait-il arnaqué sur la marchandise? Il me semblait que c'est ce qu'il se faisait de mieux! Devons-nous envoyé notre homme de lois lui demander des comptes?

Un clin d'œil complice en direction du maître, son bras droit. Avant de s'assombrir à la vue de Montparnasse. Et de se diriger vers le petit groupe.

Je ne pensais pas que vous auriez autant de bagages!

Il s'adresse un peu à tous, avisant de quelques paquets dont il doute de leurs utilités à l'Aphrodite. Mais c'est surtout Montparnasse qui attire son regard qu'il devine de dos.

Il lui avait pourtant donner des vêtements dignes de ce nom, en lieu et place des frusque qu'il portait.

Vous aurez tous droits à trois tenues! Dés demain, nos couturiers seront à votre disposition, vous alternerez chaque jour, je ne veux pas que l'on vous voit toujours affubler de la même façon, aussi n'essayez pas d'aller les revendre à la moindre occasion. Vous pourrez aller jusqu'à cinq tenues si le cœur vous en dit, mais les deux de plus figureront sur vos notes respectives.

Tandis qu'il aperçoit en se dirigeant vers le petit groupe le visage tuméfié de Montparnasse, une fois à son hauteur, sa dextre se referme sur sa mâchoire il fait pivoter son visage une fois à droite, une fois à gauche.

Qu'est ce que c'est que cette gueule, tu es passé entre les mains de l'inquisition, tu penses que les clients qui viennent ici font dans la boucherie? Tu ne ressembles à rien mon pauvre, avec une face pareil, je ne peux même pas te mettre dans les écuries pour veillez aux chevaux de notre clientèle, j'espère pour toi que tu cicatriseras vite, la Germaine aura quelques baumes à te donner, tu passeras la voir, après ton installation mais ravagé de la sorte, tu n'auras aucun contact avec la clientèle! J'espère que d'ici l'ouverture, tu arriveras à te tenir à carreaux sans ça, ce sera la porte!

Avisant les trois filles, ils se calment, il a dit ce qu'il avait à dire.

Voilà qui est plus ravissant à regarder! Il ne faudra rien grand chose pour mettre vos courbes en valeurs mesdames, mais n'oublier pas que nous ne sommes pas dans une banale maison de passes, pas de tenues vulgaires, ni affriolantes, vous devez pouvoir vous rendre à la messe avec vos robes. Pour les déshabiller, là vous avez carte blanche!

Maître, il me semble que nous devrions goûter aux vins de champagne, pour apprendre à faire plus ample connaissance tous, qu'en dites-vous? Il nous faut pouvoir connaître les produits que nous vendrons, et si un ou une d'entre vous à une question, ce sera l'occasion.

Il s'installe sur une des banquettes, attendant que l'un d'entre eux, prennent l'initiative de les servir.
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Gysele
L'été a été rude pour moi et rien ne laissait présager que j'aurais encore quelques rencontres de fortune qui m'ouvriraient des portes. C'est pourtant ce qu'il s'est passé, en rencontrant Axelle à Limoges d'abord, puis en la suivant à Montauban. Le courant est si bien passé, que j'ai encore du mal à comprendre comment c'est possible. Mais je ne cherche plus à expliquer l'impossible et surtout, je reste méfiante. Pas méfiante de la manouche, non, méfiante de moi, car je me fais facilement avoir. La faute à une certaine naïveté. Quoiqu'il en soit, la Casas m'a parlé de l'Aphrodite et il parait que ça recrute. Je n'ai plus d'employeur depuis quelques temps et les économies s'amenuisent. Mon frère a beau détester mon métier, ça reste une rentrée d'argent comme une autre et nous ne sommes pas assez riches pour cracher dessus.

C'est pour ça que mes pas me conduisent à l'Aphrodite ce jour là. Mes cheveux sont certes courts, mais le carré est propre à présent, soulignant mes traits fins et accentuant la grandeur de mes yeux sombres. Si le minois est plutôt délicat, moucheté de tâches de son, je sais aussi que ce qui risque de poser problème à un futur patron, reste mon corps marqué par quelques cicatrices. Les tatouages, encore, passons, ils peuvent me donner de l'originalité. Mais cette affreuse brûlure en forme de croix qui orne mon cou, ces marques de fouet qui parsèment mon corps et ces traces de cilices sur chaque jambe et chaque bras, toutes ces petites choses me donnent des allures de mauvaise fille. C'est peut-être sur ça que je devrais jouer ma candidature ? Changer des jolies courtisanes à la peau parfaitement douce qui ne manqueront pas dans l'établissement, pour une qui attirera une clientèle plus aventureuse ? Oui. C'est décidément comme ça que je devais le jouer sans quoi on me manderait de retourner à mes trottoirs.

Alors, c'est habillée d'une tenue qui ne cache ni la brûlure à mon cou, ni la naissance du tatouage sur mon buste, une robe vert d'eau au décolleté ouvert sans être vertigineux, rehaussée d'un bustier de cuir brut, que je passe la porte de l'établissement. Mes vêtements sont de bonne facture, directement sortis des malles où je préservais mes tenues offertes par mon ancien patron noble. Ainsi, j'espère montrer un peu d'élégance à défaut d'un corps irréprochable. Dans l'effervescence qui règne partout, je tente de demander mon chemin, interpellant un homme par ci, une femme par là, avant d'atteindre le salon où un regroupement semble avoir lieu et un homme qui visiblement est le patron, donne déjà ordres et consignes. C'est pas bon ça, je suis en retard et je m'efface donc en m'appuyant contre le mur. C'est certainement à lui qu'Axelle m'a dit de me présenter et j'attends donc qu'il finisse patiemment, mon regard détaillant chaque personne présente avec beaucoup d'attention.

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Lucas.
Il ne refusait que rarement les mains tendues dans sa direction. Enfin, entendons-nous: il ne les refusait pas quand il s’agissait de dames bien entendu. Qu’elles soient jolies, influentes ou riches, il était de son devoir et de son plaisir de leur baiser la main. Celles qui n’entraient dans aucune de ces catégories lui tendaient rarement la main: le non-verbal du Maître était souvent éloquent. Quand à celles qui cadraient avec cette définition, elles devenaient souvent la cible de son assiduité, fussent-elles mariées, promises ou libres. Se courbant, il lui prit donc la main et son toucher sur le dos de la main d’Églantine fut à peine perceptible. Seuls les goujats et les porcs déposaient leur bave sur les menottes des dames.

Il n’avait fichtre aucune idée de ce qu’elle venait faire là. Représentait-elle un fournisseur de l’Aphrodite? Sa connaissances en matière de draperies semblait pousser dans ce sens. Valait-elle vraiment 500 écus l’étoffe de cette causeuse? A vrai dire, il n’en savait rien. Il avait lancé un chiffre au hasard, suffisamment élevé à son sens pour que l’Aphrodite puisse être à la hauteur des ambitions qu’on lui accordait et si pour cela il devait multiplier la valeur de la bâtisse et de son mobilier par deux ou par trois, alors il le ferait sans aucune gêne.


- Vous permettez damoiselle Clanet?

L’arrivée de « Elle » extirpa un sourire aux lèvres du Maître. Son élégance sobre le ravissait et il se disait que le contraste entre la brune et la blonde aurait constitué une combinaison exceptionnelle pour leur entreprise. Ce fut Flav qui vint couper court aux spéculations. Le père d’Églantine était bien un fournisseur. Une moue de déception passa furtivement sur son visage. Il aurait bien vu la jolie blonde en galante, jouant de ses charmes pour convaincre un invité de la véracité de ses arguments à propos de cette causeuse et des milles et une façons de le vérifier. L’homme qui arriva dans son dos, lui, en était manifestement un. Autant de bagages ne pouvait signifier qu’une chose. L’individu était bien une des prises du gérant même si son apparence le laissait à désirer. La chenille cachait-elle un papillon? Ou Montparnasse avait-il certains talents cachés et rares? Lucas se retourna vers le nouvel arrivant pour compléter l’intervention de Flav.

- Vous pouvez aller vous choisir une chambre libre à l’étage Montparnasse. C’est là que se trouvent le lieu de repos des galants…Et Bienvenue à l’Aphrodite!

Dans l’esprit du Maitre, il ne faisait aucun doute que la dernière dame aux côtés d’Églantine était elle aussi une galante. Restait le mystère Clanet. A la façon dont Flav s’adressait à l’assemblée, se pouvait-il qu’elle en soit une elle aussi finalement? La proposition du gérant de l’Aphrodite ouvrit une porte dont l’ex-avocat sut profiter pour assouvir sa curiosité.

- Du Champagne? Mais que voilà une bonne idée! Y a t-il meilleur moyen pour célébrer la réouverture du parangon du bon gout et des plaisirs à la mode de Paris?

Il s’éclipsa et revint quelques instants plus tard, portant un plateau d’argent qui contenait plusieurs coupes dans lequel pétillait un liquide mordoré. Faisant le tour des présents, il en proposa à chaque convives les gratifiant d’un aimable hochement de tête à chaque fois qu’un cristal quittait le plateau.

- A l’Aphrodite! A sa réouverture! A notre succès à tous!

Levant son verre, il trinqua avec chacun, cognant les verres ou le penchant simplement dans la direction du convive. Établir le lien de confiance, c’est à ça que cette petite réunion improvisée ou non (Il ne le savait pas) devait servir. Le succès de l’Aphrodite passait indubitablement par la qualité de ses galants. Enfin, en bonne partie. Flav avait choisi son équipe. Le Maître lui faisait confiance pour avoir pris les meilleurs. Encore fallait-il qu’ils n’aillent pas voir ailleurs. Se tournant alors pour tremper à son tour ses lèvres dans le nectar champenois, il s’adressa discrètement à Flav.

- Délicieux ce vin de Champagne! Je ne sais où vous vous le procurez mais n’en changez pas. Il est prompt à faire tourner les têtes et délier les bourses. Personnellement, je le préfèrerais à même la peau hérissée de plaisir d’une héritière de Vénus mais chaque chose en son temps. Dites-moi, n’est-il pas le bon moment pour présenter un peu le mode de fonctionnement de l’Aphrodite, ce que l’on attend des galants, ce qui n’a pas sa place ici?

Son message passé, il fit de nouveau face à l’assemblée, souriant aux dames, se faisant complice avec Montparnasse. Il aurait pu directement demander à Flav si Eglantine Clanet était une galante en devenir mais où aurait été le plaisir s’il n’y avait eu pas une pincée d’inconnu et de jeu dans tout ceci?
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--Eglantine_
Les yeux sombres suivirent le mouvement de l'homme, se courbant pour le baise main. Celui-ci au moins ne sortait pas du caniveau et avait les manières qu'il fallait, ce qui eu le don, rare, d'inscrire un sourire clair sur le minois blond. Sourire funambule aux lèvres délicates qui finit illusion quand, dans son dos, des applaudissements retentirent. D'un mouvement vif, dans un froissement de soie, elle se retourna, pinçant la bouche et plissant les yeux devant la remarque de Flavien. Vexée, oh que oui elle l'était. Jusqu'à faire trembler son squelette fin. Mais fière et orgueilleuse, elle l'était plus encore. Aussi lissa-t-elle son visage aussi vite, pour n'offrir au gérant qu'une mine angélique. Lui clouer le bec si facilement, ah, voilà qui était impensable ! Et si elle devait pour se sortir de ce mauvais pas rouler son père dans la boue, elle s'en fichait pas mal. Tout au contraire. Elle était bien là pour cela. Puis elle écouta Flavien, toute occupée à lisser un pli de sa robe, camouflant ainsi un regard pétillant devant le savon qui s'adressait à cet autre au visage tuméfié. Et quand le gérant eut fini d'expliquer, elle releva enfin la tête.

Dans ce cas, je prendrai cinq tenues, puis tournant la tête vers la rousse discrète. Et j'en offre deux à cette demoiselle. Générosité spontanée ? Que nenni ! Et d'ajouter avec une éclatante désinvolture. Mon père les payera, il vous les doit bien. Mensonge? Évidemment, mais il payerait, dans tous les sens du terme. Et d'une main légère, d'attraper une coupe de champagne. Elle avait cette boisson en horreur, mais la couleur du breuvage se mariait magnifiquement bien avec la couleur de sa robe.
.elle


    Observer et analyser la situation, "Elle" le faisait en automatique s'évitant ainsi bévue et autre déconvenue, ou au moins un certain nombre, comme de prendre la jeune demoiselle blonde pour une "consoeur" ici lieu.
    Un patronyme complet ajusté d'une requête de baise main subtil, sans omettre la facture de la tenue qu'elle portait, non assurément la damoiselle Clanet avait bien peu de chance d'être ici en tant que galante, mais il se dit que l'habit ne fait pas le moine...
    L'avenir aviserait la belle au regard de chat du tort ou de la raison de son avis.

    Les jades s'assombrirent subitement d'un froncement de sourcils quand une voix s'éleva dans le dos du petit groupe, voix connue, mais de là à être reconnue, tête pivotant pour découvrir le faciès associé, un léger sourire amusé illumina le visage de la rose.
    L'androgyne Montparnasse en ce lieu, personne ne la savait ici pourtant et vu la dégaine qu'il arborait, peu de chance qu'il y vienne en "membre privilégié", d'autant que la réouverture n'était pas pour aujourd'hui.
    Un "Vous ici ?" serait probablement sorti de ses purpurines si un claquement de mains n'avait empli la pièce de manière tonitruante, marquant l'entrée du métisse de l'Aphrodite.
    Retenue revint alors et "Elle" d'observer les remontrances comprenant alors avec une semi-surprise la raison de la présence de Montparnasse ici, ainsi donc ils seraient tous deux du même coté de la frontière cette fois.

    Les choses commencèrent à se dessiner sur la suite des évènements, les effets que chacun aurait sous peu et les désidératas de la direction, une légère grimace naquit fugacement avant de mourir aussi vite à la commissure des lèvres de la galante.
    "S'ajoutera à la note"...
    Pas pour l'heure, trois suffiront en plus de ses propriétés personnelles, "Elle" ayant toujours veillé à avoir des toilettes soignées pour attirer haut du panier et non pas raclure de fond de latrines.
    Fort heureusement pour la jeune femme, il était probable que cela soit passé inaperçu, tout le monde bien trop occupé à compatir ou savourer la soufflante mise par le gérant à Montparnasse.

    Lorsque les émeraudes se détachèrent du galant amoché pour se mettre à suivre le brun évolué dans le grand salon, un moment d'arrêt se fit en percevant une ombre aux cheveux incandescents qui restait bien en retrait, tout comme la seconde jeune femme prêt de la causeuse.
    Peu de bavarde à la verve acerbe en définitive hormis l'ange blond mais qui n'avait pas de compte à rendre à qui que ce soit au demeurant.

    Légère inclinaison et doigts fins s'enroulant autour du verre de vin de champagne, un sourire aimable vers Lucas, et le regard balaie de nouveau chacun avant de lever le breuvage et de le porter à sa bouche pour y tremper carmines.
    Etouffement retenu et verts se relevant prestement en entendant la belle aux cheveux d'or s'exclamer prendre cinq tenues.... Galante donc...
    "Elle" qui ne parlait déjà pas pour ne rien dire en resta pour le coup sans voix, comment une fille, somme toute vraisemblance, de bonne famille pouvait bien se retrouver galante à l'Aphrodite ?
    Quand à la discrétion de la femme rousse restée en retrait, l'effet s'en trouvait... amoindri de la désignation précise de la damoiselle Clanet.

    Nouveau regard félin sur tout à chacun et contenu du verre gouté, "Elle" s'attarda plus que nécessaire sur la toute discrète aux cheveux humides, qui dénotait avec l'esprit du lieu, ayant de fait l'envie de savoir, parce que se taire c'était bien gentil mais savoir avait aussi ses avantages.
    Et vu que son sens analytique semblait lui faire cruellement défaut ce jour, les mots restaient encore le meilleur moyen d'avoir certitude.
      Et vous ? Galante également ?


    Assurément si tel était le cas, soit elle cachait fichtrement bien son jeu, soit il faudrait faire éclore le bouton de rose avec quelques aides dans la façon de s'apprêter et de se rendre désirable sans être une vulgaire gourgandine.


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Merci JDMonty
Angele
Et la blondinette se retourna, posant son regard sur Angèle, qui se trouvait là. A sa moue boudeuse, la brune recula d'un pas, faisant écho au mouvement qui lui faisait face et affichant elle-même sur son visage un air moqueur. Ses yeux se levèrent au ciel, songeant qu'elle était tombée sur une précieuse à qui il ne fallait, apparemment, pas adresser la parole. L'écoutant répondre à l'homme qui venait justement de les rejoindre, Angèle analysa la situation. Si Blondie était une courtisane, il y avait deux solutions. Soit elle était déjà dans le métier depuis quelque temps et son air hautain devait plaire à beaucoup d'hommes, soit elle venait de débarquer et déchanterait bien assez vite une fois que deux ou trois tordus auraient posé leurs sales pattes sur elle. A cette image, la brune ne put réprimer un petit sourire amusé, attendant de suivre l'évolution d'Eglantine avec attention. Puis la jeune voleuse se retourna vers Lucas pour le saluer d'un signe de main nonchalant. Après tout, elle n'avait personne à séduire ici-même, autant rester elle-même.

Des fils d'or, si vous le dites... vous semblez maîtriser un peu plus le sujet que moi !

Franchement, comme si ce genre de détail pouvait lui venir à l'esprit. Et un sourire au blond plus tard...

Mille écus pour une étoffe ? La vache, donnez-moi la même somme et je saurais quoi en faire au lieu d'acheter du tissu !

Oui, Angèle restait et resterait pragmatique quoi qu'il arrive, c'était ça d'avoir poussé dans la rue ces dernières années.

Je suis Angèle et euh... non, j'ai besoin de rien !

Tournant les talons pour laisser Lucas deviser avec Blondie, la brune fit quelques pas pour observer à nouveau le lieu et les nouveaux arrivants. Les femmes cocotaient sévère comparé à elle, et leur stature et leur beauté révélaient ce pour quoi elles avaient été engagées. Côté hommes, ils étaient à présent trois, dont Flavien qu'elle avait forcément déjà croisé sinon elle ne se tiendrait pas là. D'ailleurs, à l'évocation des tenues, Angèle faillit s'étrangler, s'imaginant difficilement enfiler une robe ou un truc dans le genre. Elle n'en dit pour l'instant rien, l'écoutant parler et se demandant ce qu'elle pourrait bien faire parmi eux les prochains jours. Son doigt faillit se lever à la réflexion sur les courbes mises en valeur, puis se ravisa en retombant le long de sa cuisse. Elle aurait le temps de s'entretenir avec Flavien prochainement, de toute façon. Place au vin, donc ! Et c'était clairement pas pour lui déplaire.

D'un air gourmand, Angèle attrapa le verre qui lui était offert, sur un plateau en plus. Tout ça la changeait radicalement des derniers mois qu'elle avait vécus, fallait le dire. Elle le leva et sans demander son reste en but une gorgée, découvrant pour la première fois de sa vie cette boisson étrange. Son regard se perdit alors à l'intérieur du verre, essayant de deviner comment le breuvage pouvait bien être fabriqué. Et alors qu'une deuxième fois le verre fut porté à ses lèvres, la brune faillit s’étouffer à la question de celle qui s'était approchée d'elle.


Vous plaisantez ou quoi ? Je suis pas sûre qu'ils arriveraient à faire leur beurre avec moi ! Et puis, les hommes auront sans aucun doute une préférence pour la jolie blonde à la mine boudeuse, vous pensez pas ?

Un sourire amusé vissé sur les lèvres, Angèle se mit à détailler celle qui lui faisait maintenant face.

Vous oui, vous l'êtes, j'imagine ?
Flav
Flavien s'installe confortablement et regarde tour à tour chaque visage qui composera son équipe et peu à peu son quotidien. Il y a encore quelques autres erres qui vont les rejoindre sous peu, car encore un peu hésitant, ou en phase test.

Il sirote son verre et répond à Lucas, pour donner un peu la donne et insister sur le fait que la nouvelle Aphrodite ne se reposera jamais sur ses lauriers, toujours en quête d'excellence.


-Ce vin pétillant a été à la mode tout l'été au Louvre, notre soucis va être de trouver le prochain breuvage à la mode avant tout le monde.

Regardant ensuite Eglantine, et fronçant les sourcils.

-Mademoiselle Eglantine, pensez-vous que votre paternelle nous aurait délibérément arnaqué? Si tel est le cas, en plus de perdre sa fille, il risque le brave homme de perdre quelques uns de ses meilleurs clients. Tâcher de modérer un chouia vos propos à l'avenir.
Pour l'heure Maître Lucas retiendra que nous vous notons sur votre note, cinq tenues donc.

-Et au demeurant, elle n'est pas la seule à devoir à l'avenir faire attention à ses propos, je viens d'entendre plusieurs fois de suite un mot qui affecte mon ouïe.

-Il va falloir que vous vous imprégnez tous des lieux, ne travaillent plus de courtisans à l'Aphrodite, cette époque est révolue. Nous sommes ici entre gens bien comme il faut! Nous sommes une vitrine de ce qui se fait de mieux à Paris, nous sommes un comptoir du commerce d'un nouveau genre, en plus de régaler les papilles, nous vendons aussi des petites bricoles hors de prix mais qui plaisent, et tout cela avec un service irréprochable. A savoir que nous accompagnons les clients dans toutes leurs démarches.


Il éclate de rire à voir les visages déconfits de certains.

-Vous êtes tous libre de les accompagner jusqu'ou bon vous semble, mais je ne veux rien savoir de ce qu'il se passe dans les alcôves, à moins que nous puissions en tirer un quelconque profit. Pour vous les conduire jusqu'à votre couche, soyez habiles et subtiles, je veux que ma mère puisse venir ici avec ma petite sœur prendre une collation sans avoir à rougir.

Flavien sourit car il a bien une mère, mais ce n'est pas d'Egypte qu'elle viendra prendre le thé à l'Aphrodite, il applique les conseils de Justin à la lettre quand il dit de ne donner que des exemples concrets et simples. Il trinque distraitement aux vœux de Lucas, son regard attiré par celle qu'il n'avait pas encore vraiment regardé, arrivée un peu après les autres. Il se lève, rempli son verre, se dirige vers la rousse, il lui tend le verre dans lequel il vient d'avoir bu.

-Dites moi Magdalena, cherchez vous quelqu'un en particulier?

Un doigt dessine la croix qu'il n'a pas manqué de remarqué dans son cou, sans la toucher à quelques centimètres de sa peau.

-Si vous fuyez l'Inquisition, n'ayez crainte, ils ne mettent pas les pieds ici! Et si vous veniez pour quelques cours de bonnes manières, vous arrivez à point nommé.

Il lui fait signe de s'installer avec les autres, lui faisant comprendre, qu'elle fait dorénavant partie, elle aussi du décor. Son allure, lui plait, elle est différente des autres, on ne rentre pas à l'Aphrodite par hasard, par contre, il dénoue un foulard qu'il avait autour du cou, pour le lui attacher. Il murmure tout bas, juste à son attention.

-J'espère qu'un jour, vous me raconterez d'où vous vient cette marque, nous vous ferons faire des colliers de cuir ras de cou sur mesure, car ils vous iront à ravir.

S'adressant ensuite à toute l'assemblée, confiant, montrant du doigt le bout de tissus qu'il vient de nouer.

-Ce foulard en soie sauvage, coûte la bagatelle somme de 120 écus. Soit plus de six jours de labeurs d'un paysan. Tout ce qui vous entoure ici, est hors de prix. L'argent n'est pas un soucis pour nos propriétaires, je sais que pour la plupart d'entre vous, il est celui qui souvent a manqué! Mais ici, vous devez vous comportez comme si il ne vous avait jamais fait défaut, tout ce qui vous entoure est dans la norme, moins de luxe, ne le serait pas.

-Et vous faites partie d'un art de vivre qui ne fait que la part belle à l'excellence. Vous aiderez aux ventes, vous inciterez à la dépense ce qui diminuera vos notes de frais. Poussez nos clients à la consommation, rien n'est jamais trop beau, ni trop onéreux. Faites en sortes de faire des bonis si le cœur vous en dit, sachez que tout le monde ici, ne compte pas faire le talent de ses charmes. Mais ne jamais dire fontaine, je ne boirais de ton eau... C'est bien connu.

-Pour faire partie de la maison, de la famille de l'Aphrodite, il faut que vous deveniez et pensiez Aphrodite, on ne peut travailler que pour ce radeau, pas d'extra hors des murs, vous serez des visages de la maison, c'est l'obligation sine qua none pour en être et c'est sans compromis.

-Une autre question?

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Gysele
J'observe et écoute avec intérêt et méfiance. L'endroit est somptueux, je remarque immédiatement la qualité des étoffes et autres accessoires. L'établissement sera grandiose à son ouverture, à n'en pas douter. Mais, j'écoute ce qui est dit et mon coeur balance encore. N'avais-je pas dit que jamais je n'irais bosser dans un tel lieu ? Qu'il soit réservé aux fortunés ou aux bouseux ne change rien, ce qui m'inquiète, à moi, c'est cette liberté coupée et cette dette que les patrons aiment à alourdir sur les épaules de leurs employés. Je la sens venir gros comme une maison et c'est avec beaucoup de réticence que j'accueille la nouvelle lorsque la blondinette me désigne comme la grande bénéficiaire de sa fausse générosité. Ah non. Je n'y crois pas une seule seconde. Je connais bien trop les rivalités internes pour me laisser avoir par deux jolies robes. Si j'ai donné l'impression à la demoiselle d'être son futur pigeon, j'annonce immédiatement le ton en envoyant un regard sans équivoque dans sa direction. Peut-être que je me trompe sur ses intentions ? Très bien, dans ce cas, le temps me le dira, mais il vaut mieux prévenir que guérir il parait.

    -Inutile ma jolie, les trois robes me suffiront.

Là. Là. Je vais me contenter du strict minimum et voir avec le temps et la clientèle ce qu'il se fera et comment gérer l'argent. Ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre...pas encore.

Mon attention est vite détournée par le patron qui m'apporte sa coupe remplie à nouveau. Intéressant de voir qu'il me la cède, à moins que ce soit par souci de vaisselle ? La chose me semble peu probable. Je souris à mon interlocuteur et porte le breuvage à mes lèvres. J'en apprécie immédiatement la saveur et les fines bulles qui chatouillent ma gorge, c'est la première fois que je goûte pareille boisson et à cette simple découverte, je m'impatiente déjà d'en faire acheter quelques unes à des futurs clients.


    - C'est en effet vous que je cherchais, je suis envoyée par Axelle...On m'appelle Gygy.

Lui dis-je d'un ton égal. Si il est patron, je n'ai pas l'habitude de parler avec déférence. Polie oui, carpette, jamais. L'homme m'observe et bien entendu, ma brûlure ne manque pas d'attirer son attention. La honte n'est pas un sentiment que je connais outre-mesure et ma pudeur n'est visible que lorsqu'il s'agit de sentiments. Concernant le corps ou mon allure, je ne m'offusque de rien car ce qui ne plait pas à l'un, plaira à un autre. C'est donc avec une certaine nonchalance et un amusement marqué à mes pupilles un brin insolentes, que j'écoute ses propos sur l'Inquisition. Bon, il a de l'humour, c'est déjà ça de pris. C'est terrible de devoir traiter avec un chef austère et susceptible, de quoi vous donner le cafard et la démotivation d'entrée de jeu.

    - Pour l'Inquisition...Pas encore. Quant aux bonnes manières... allons-y s'il le faut vraiment !

Je rejoins les autres, affichant un sourire avenant quoique celui-ci tressaille un peu en direction d’Églantine. Non, vraiment, je ne sais pas... elle ne m'inspire pas du tout cette fille là. Les têtes angéliques m'effraient souvent davantage que les gueules cassées. Mais je relègue mon opinion pour plus tard, quand les connaissances seront approfondies. Le foulard rejoint mon cou sans que je ne cille. En avançant vers eux j'ai validé ma candidature et je laisse donc la soie se resserrer en un joli nœud dont je fais l'étrange rapprochement avec une entrave de prisonnier. Me voilà détenue de mon plein gré et on me promet même d'habiller mes chaînes avec de jolies perles ou du cuir décoratif. O joie. J'avise mes nouveaux collègues, les uns après les autres, les détaillant sans aucun jugement, juste un peu de curiosité et d'écouter les conseils et marches à suivre, le nez plongé dans ma coupe. C'est vraiment bon cette chose-là.
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Lucas.


Observer. Discerner. Deviner au delà de la façade des visages. Pensez-vous que l’on organise une réception simplement pour boire, faire connaissance et déblatérer de bouts de chiffons et autres foulards? Lui non. Si nouer des liens apparaissait essentiel aux yeux du Maître pour donner une touche de liant à la cérémonie de réouverture qui s’annonçait, jauger ceux avec qui il allait partager sa vie à l’Aphrodite l’était tout autant. Et ce fut au travers de plusieurs tamis qu’il les passa tous alors que les bulles du vin de Champagne faisaient pétiller les regards, délier les langues, ouvrir les esprits en les faisant flotter dans la mer vaporeuse ondulant au gré d’une légère ivresse .

A la demande de Flav, Lucas sortit la plume, s’installa à un petit guéridon et nota : cinq robes pour Églantine plus deux à ses frais pour Gygy. Trois pour Angèle. Trois pour Elle. Il avait envie de s’installer dans ce fauteuil à côté de la causeuse au prix controversé, lisser sa main sur le velours délicat et poser son regard sur chacun d’elle. Un à Un. S’abreuver de la joliesse des femmes. Les juger et les classer ensuite. Un premier classement qui serait certes trop superficiel, sans doute erroné mais Lucas en avait besoin. C’est ainsi qu’il avait toujours fonctionné et qu’il fonctionnerait pour longtemps encore. Il raya ensuite les deux tenues supplémentaires qu’Églantine voulait offrir à Gygy.


- Montparnasse? Combien de robes? Je n’ai pas bien entendu votre réponse. Pourriez-vous répéter s’il vous plait?

Pointe d’humour? Oui…Mais aussi un message lancé en direction du gérant: « les hommes aussi ramèneront leur écot dans les caisses de l’Aphrodite. Ne l’oubliez pas. Non, ne les oubliez pas. Les dames sont plus dépensières que les hommes. Si certaines peuvent être réservées quand aux plaisirs de la chair, rares sont celles qui n’aiment pas voir un décolleté se faire orner d’une jolie parure, jouer de fragrances pour séduire, se laisser dorloter par la douceur d’un massage, d’un brossage de cheveux, d’une lecture un brin licencieuse. Ceux qui ont les moyens financiers de s’offrir ces petites folies consommeront plus que les hommes Flav. Et la philosophie de la Nouvelle-Aphrodite les cible plus particulièrement encore ». C’était aussi pour cela qu’il se sentait dans son élément ici. Il avait déjà élaboré le « menu » qu’il allait proposer, un menu dont chaque ligne est une senteur. En choisir une équivaudrait à choisir un thème, une ambiance. Les plaisirs à la carte? Il suffirait d’un chuchot glissé d’une oreille par des lèvres débridées pour passer commande. Le choix dans le menu pouvait-il être complété de petits extras? Tant que les écus étaient au rendez-vous, le Maitre le serait aussi.

Qui? Qui dans cette assemblée pourrait devenir sa complice? Celle avec qui il partagerait les bénéfices d’une soirée faste? Un massage à quatre mains, un soin du corps qu’il soit relaxant…ou pas, un spectacle offert à un public qui désire une scène inédite. Si certains des services qu’il comptait offrir se délivraient seul, en tête à tête avec celle qui paierait, d’autres requéraient indubitablement une certains connivence avec d’autres galants de l’Aphrodite. Il avait fini par céder à l’attrait du fauteuil de velours or et carmin. La coupe de vin de Champagne à la main, la cheville droite posée sur le genou opposé, il analysait.

Qui? De qui devait-il se méfier? De la beauté fatale aux cheveux dorés et aux caprices qui couteraient un bras, une jambe et peut-être une âme à ceux qui lui céderaient? A qui pourrait-il se fier? A « Elle » parce qu’il l’avait extirpé des griffes de Julot? Qui le trahirait? Montparnasse…ou Flav? Qui tenterait de lui subtiliser des clientes? La rousse discrète? Qui rêverait de le retrouver dans son lit? Angèle? La promiscuité désirée par la direction de l’Aphrodite allait rapidement créer un microcosme qui deviendrait la source de toute une palette de sentiments entre les personnes présentes dans cette pièce. N’était-ce pas après tout ce qu’un galant digne de ce nom se devait de provoquer? Et c’est indubitablement ce qu’ils feraient. Tous…et ce qui fera tâche d’huile entre eux. Flav était habile. Il venait de lancer une soule au centre d’un terrain de jeux et il attendait maintenant de voir, une coupe à la main, qui sortirait de la mêlée avec l’objet de toutes les convoitises entre les mains.

Décidément, ce vin était une pure merveille et cette soirée passionnante!


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