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[RP] Sauve qui prie

Archibald_ravier
Un don de soi ? S’arracher le cœur ?
Ça ressemblait à ce qu'il vivait au quotidien en effet. La seule différence c'était que l'autre n'était pas au courant qu'il avait un coeur en pension.
Ou peut être que si.
Mais rien n'était dit. Rien ne pouvait être dit sous peine de les damner tous les deux, n'est-ce pas ?
Il garda les yeux fermés, la tête appuyée contre le tronc de l'arbe, comme s'il voulait y puiser l'énergie de répondre à la question qu'il redoutait.


- Pourquoi n’est-elle pas à vos côtés ?


Pasque c'est impossible, m'dame Isaure. Cherchez pas plus loin s'vous plait, c'fait trop mal.

Voilà pour le nouveau mensonge. Mais qui aurait compris ?
Don, qui cherchait à lui tirer les vers du nez régulièrement ?
Le premier concerné ?
Dieu ?
Dieu manifestement ne comprenait pas. A chaque confession, devenues plus régulières que jamais, il devait prier plus pour le salut de son âme.
Ça ne lui apportait rien. Rien que de longues heures à genoux sur les dalles glaciales de l'église.
Alors il avait fini par arrêter et accepter ce qui venait. Une main dans la sienne, attardée. Un sourire du garçon. La complicité qui s'installe. Le corps qui se relâche contre le sien, à l'endormissement
.

- Foutredieu,


Il n'avait pas vu Isaure se tourner, mais il était plus conscient que jamais de cette épaule contre la sienne, et sourit rêveusement lorsque le juron lui échappa. Qu'elle s'éloigna.
Elle le désirait encore.
Bon sang que c'était plaisant. Grisant. Bouillonnant.
Et puis après tout, personne n'en saurait rien. Il avait juste dit à Mayeul qu'il suivait Isaure pour la protéger parce qu'elle avait lancé ce défi stupide. Personne n'en saurait r...


- Récitez le crédo, Archibald. Récitez-le !

Ainsi elle le désirait vraiment beaucoup, si elle se réfugiait vers Dieu.
Ce fut son tour de se redresser, de se tourner, agenouillé épaule contre épaule. Et de planter son regard dans le sien. Lourd de désir contenu. Pas loin de perdre la raison.
Si elle voulait résister, qu'elle le fasse, lui ne s'en sentait plus capable. Il avait bien trop ouvert la carapace et bien trop salé ses plaies vives.
Il prit sa main entre les siennes, et s'aperçut qu'il tremblait. Pour leur salut à tous les deux, il fallait qu'elle le repousse.

La voix grave s'éleva, plus basse que jamais, aussi tendue que le reste de son être.


Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant, créateur du Ciel et de la Terre, des Enfers et du Paradis, juge de notre âme à l'heure de la mort.
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Isaure.beaumont
Dieu se jouait d’elle. Dieu se moquait.

Epaule contre épaule, de nouveau. Ce n’était que des épaules, couvertes qui plus est, et pourtant, ce contact la fit légèrement tressaillir, imaginant ce qu’il pourrait être si elle se laissait aller. Elle ouvrit les yeux, mécaniquement, et resta parfaitement immobile quand son regard accrocha le sien. Elle n’avait jamais remarqué qu’il avait les yeux bruns. Elle s’en étonna, et stupidement s’en émut.

A peine les mains masculines eurent-elles saisi la sienne qu’elle sentit son palpitant s’affoler de nouveau. Elle ferma les yeux. Si elle était aveugle peut-être ne faiblirait-elle plus ? Erreur. Privée de sa vue, c’était comme si tous ses autres sens se décuplaient. Ses mains chaudes – il lui semblait qu’elles tremblaient, avait-il froid ?- sur sa peau, son odeur et cette voix qui lui donnait la chair de poule. Alors, sous le couvert de ses cils légèrement soulevés, elle observa son visage. Et elle eut envie, encore, déraisonnablement, de l’embrasser. Alors elle récita le crédo avec lui, avec une ferveur décuplée, pour couvrir sa voix, pour ne plus l’entendre, pour oublier jusqu’à se présence à ses côtés.

En vain. Elle se consumait. De honte et de désir. Il récitait le crédo, elle ne pouvait pas trouver cela séduisant. Il récitait le crédo bon dieu ! Il le récitait trop bien. Elle voulut lui dire de se taire mais les mots s’étranglèrent dans sa gorge. Alors pour lui intimer le silence, elle vint maladroitement plaquer un index, celui de la main encore libre, sur les lèvres en face.

Il fallait se tirer de ce mauvais pas, se sortir de cette impasse. Elle aurait pu simplement rompre le contact, se lever et partir, mais elle en était incapable. Ni la prière, ni la raison ne parvenaient à la ramener sur le droit chemin. Et si elle s’autorisait cet écart ? Elle prierait, elle redoublerait de prières. Elle passerait des nuits blanches à expier ce péché, dans l’obscurité d’une église. Elle marcherait pieds nus de nouveau s’il le fallait. Elle jeûnerait un mois entier pour tout effacer. Mais sa raison s’en était allé, laissant toute la place à cet émoi aussi inconvenant qu’inattendu. Le doigt quitta les lèvres pour venir effleurer, accompagnés de ses voisins, le visage du brun. Ils vinrent redessiner les contours de ce visage familier et pourtant inconnu, les deux cobalts suivant leurs mouvements et les courbes masculines du faciès.


- Vous me faites chier ! Archibald !
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Bann' by JD Cassian - Gage choisi par JD Dôn, parce que pour UNE FOIS elle avait raison
Archibald_ravier
Elle ferme les yeux. Elle ouvre les yeux. Elle récite le crédo comme une damnée essayant d'expier.
Mais expier quoi ?

L'index sur sa bouche le laisse coi. Il se tait, immobile. Les lèvres entrouvertes exhalent un souffle rauque. Il tremble de tout son corps. Les mains serrent convulsivement celle qu'elles tiennent.
Qu'est-ce qu'elle fait ? Mais qu'est-ce qu'elle fait ? ! Elle devait les tirer de là !

Au lieu de quoi les doigts libres explorent son visage, à lui ! Son visage rugueux, mal rasé, pas débarbouillé depuis le matin, son visage tanné par le soleil et le vent depuis qu'ils sont sur les routes, depuis toujours. La main douce et pâle l'effleure à peine, mais c'est un grondement sourd qui lui échappe. Il a fermé les yeux pour mieux résister. Mauvaise idée. Chaque effleurement le cueille par surprise.
Il ne doit pas céder.
Mais il ne peut pas l'arrêter. Il ne peut plus.
Il tient chaque muscle sous contrôle, tremblant de plus en plus sous la tension.


- Vous me faites chier ! Archibald !


Qui se relâche brusquement.
Il saisit ses poignets, l'attire vers lui et referme ses bras sur elle, écrasant sa bouche sur la sienne. Tant pis. Tant pis, bon sang, tant pis ! C'est brusque, c'est presque brutal, c'est totalement malhabile. Son expérience des baisers se résume aux vagues préliminaires avec la fille de ferme qui l'avait déniaisé et une fille facile lors de leur voyage en Orléans. La plupart des putains n'embrassent pas, et il s'en moquait éperdument.
Plus maintenant. Maintenant il aimerait avoir appris, pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Pour qu'elle aussi elle oublie tout sens commun. Il voudrait lui faire oublier, là, maintenant, qui ils sont. Lui faire oublier ce qu'ils font. Lui faire oublier le voile et la noirceur de sa vie. Dieu tout puissant, après tout c'est elle qui l'avait provoqué ! Il avait tout fait pour se tenir correctement, tout ! C'était trop tard, maintenant, n'est-ce pas ? De toutes façons ils ne se regarderaient plus jamais de la même manière, et de toutes façons ils étaient seuls au milieu des bois, coincés hors de la ville jusqu'à l'aube. Alors autant la faire jouir jusqu'à lui faire oublier son nom. Voilà. Elle ne méritait que ça.
La bouche quitta sa jumelle pour s'intéresser au lobe d'une oreille, jouant un instant avec l'anneau d'or avant de gronder :


Bon sang, Isaure, qu'avez vous fait ?


Il la serra contre lui à nouveau, brusquement, la barbe dure griffant le cou délicat, avant de se dégager sans pour autant cesser d'enserrer ses poignets. Le regard sombre se plante dans les cobalts - qui aurait cru que le bleu puisse être une couleur aussi brûlante bon dieu ? - la lippe est mordillée avant que finalement il ne souffle, comme un défi, comme une supplique :


Dites moi non. Dites moi non...

Et de ponctuer par un baiser sur le poignet, pile sur la cicatrice pâle qu'il venait d'y remarquer, en remontant sa manche.
Un autre, suivant la lente glissade du tissu, inexorablement. Les yeux bruns rivés aux bleus.


Je crois en Dieu, le Très Haut tout puissant, créateur du Ciel et de la Terre...
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Etouffant une exclamation de surprise, elle se laissa attirer, malléable dans ses bras, prisonnière volontaire. Ce n’était pas le fer, froid, qui ornait ses poignets mais la chair, brûlante de désir, de cet autre qu’elle découvrait. Et sous sa bouche, elle se sentait fondre. La gaucherie des ses baisers l’émouvait, la grisait. Et elle les lui rendit avec une ardeur dont il ne l’aurait sans doute pas cru capable. Le cou tendu, pour que le lien ne se brise pas, et pourtant déjà il abandonnait la conquête de ses lèvres, sans doute déjà apprivoisées.

- Bon sang, Isaure, qu'avez vous fait ?

L’esprit encore anesthésié, la question résonna jusqu’à prendre tout son sens. Qu’avait-elle fait, qu’était-elle en train de faire ? Il était encore temps de tout arrêter, de s’écarter, de le repousser, de l’insulter, de le malmener de ses poings rageurs. De le tenir pour unique responsable de tout ce foutoir. N’était-ce pas lui qui l’avait suivie ici, qui l’avait effrayée pour mieux la tenter ensuite ? Archibald, envoyé du Sans Nom, pour la corrompre. Mais il ne lui laissa pas le temps de s’appesantir sur la question, venant agacer de nouveau ses sens.

- Dites-moi non. Dites-moi non...

Non. NON. Les mots ne sortaient pas. Ils restaient bloqués dans sa gorge, car son corps se refusait à les laisser franchir la barrière de ses lèvres. Parce que son esprit était en pleine révolution. Morale contre désir. Comment dire non, quand tout son corps le réclamait ?

Elle se raidit légèrement quand elle le vit embrasser les stigmates de son mariage, mais parvint à repousser loin d’eux le fantôme de son époux, rassérénée par ces yeux ancrés aux siens. Que faites-vous, Archibald ? Que faites-vous, pauvre fou ? Sommes-nous si sûrs de nous ? Elle ferma un instant les yeux et prit une profonde inspiration.



- Je crois en Dieu, le Très Haut tout puissant, créateur du Ciel et de la Terre..


Taisez-vous. Taisez-vous donc ! Elle aurait voulu plaquer les mains sur sa bouche pour étouffer le crédo, mais elles étaient prisonnières. Alors elle vint bâillonner sa bouche de ses lèvres, libérant tant bien que mal ses poignets pour porter les mains au col de sa chemise. Elle l’embrassa alors sans plus de retenue, inversant les rôles, les mains se glissant derrière sa nuque. Elle l’accula à son tour sur cet arbre, témoin malgré lui de leur folie. Elle écarta alors légèrement son visage du sien, seuls leurs nez se frôlant encore, pour le fixer avec une étrange intensité, la pupille élargie.

- Je ne sais pas pourquoi, Archibald, je ne sais pas pourquoi ni comment nous en sommes arrivés là. Mais de grâce, quand nous en aurons recouvré la raison, ne m’approchez plus jamais de trop près. Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais je vous veux.

Elle scella de nouveau ses lèvres aux siennes, chassant loin de son esprit le souvenir de ses amours mortes. C’était Archibald qu’elle voulait, étrangement. Et dans la nuit automnale, le ciel sans étoile serait sans doute le discret témoin de la brève union de leur corps car elle guidait la main masculine juqu’à la rondeur dissimulée d’un sein, l’autorisant à disposer de son corps, le temps d’une nuit.
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Bann' by JD Cassian - Gage choisi par JD Dôn, parce que pour UNE FOIS elle avait raison
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Il tressaillit quand quand elle libéra ses poignets, craignant qu'elle ne revienne à la raison, et se laissa modeler à son tour quand elle partit à l'assaut de sa bouche, soulagé. Trop brièvement.
Car bientôt elle s'arrêta et le regarda. Si proche, bon dieu, si proche qu'il pouvait voir sa pupille écarquillée.


- Je ne sais pas pourquoi, Archibald, je ne sais pas pourquoi ni comment nous en sommes arrivés là. Mais de grâce, quand nous en aurons recouvré la raison, ne m’approchez plus jamais de trop près. Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais je vous veux.

Oh ! Oh ! Foutredieu, elle le voulait ? Lui ? Et elle le disait ?
Et... Nom de Dieu de nom de Dieu de nom de Dieu !
Ce fut de nouveau le grand blanc sur ses pensées, une fraction de seconde. La même où son cœur manqua un battement, avant de tout rattraper d'un coup, totalement emballé. Cette main qu'elle prenait, qu'elle posait sur son sein - sur son sein bordel ! - il en tremblait. Il saisissait très bien. Ce n'était pas une capitulation. C'était une permission.
Un sourire étira ses lèvres, et du pouce, il caressa à travers le tissu la cime offerte.


A une condition.


Il abandonna déjà le sein, glissa ses mains derrière sa nuque, caressa ses tempes, embrassa ses paupières et ses pommettes, laissa une main descendre lentement le long de son dos, jusqu'au creux de ses reins, l'y plaqua, pour la maintenir contre lui.
Il la regarda alors qu'il faisait pleuvoir une nouvelle salve de baisers sur son visage, gravant dans sa mémoire les traits fins éclairés par la lueur du feu, qui ne les illuminerait plus guère longtemps s'il n'est pas alimenté. Tant pis. La nuit garderait leur secret.


Soyez mienne jusqu'l'aube.

La senestre toujours plaquée au creux de son dos, il essayait, de la dextre, de comprendre la complexité de la vêture féminine. Rubans, liens, boutons ? S'ouvrant par le col ou par la taille ? Et la chevelure, comment pouvait il la défaire ? Il la voulait toute entière, sans aucun artifice. Il voulait laisser choir au sol cette carapace de linge dans laquelle les femmes bien s'enroulaient. Et il s'emberlificotait totalement les doigts. Et les sens.
Pour masquer son embarras, il fourra son nez dans son cou, cherchant où était l'endroit précis qui la ferait frissonner.
Dans son ventre, le désir grondait toujours, plus fort que jamais. Mais il était confiant, maintenant. Puisqu'il avait la permission, il saurait patienter. Il ne put néanmoins atténuer la raucité de sa voix quand il murmura à son oreille :


J'veux prendr'mon temps...

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Il hésitait ! Et cette fraction de seconde lui parut si longue et incertaine. Il allait la repousser, elle serait humiliée. Il ne la désirait plus, l’avait-il seulement désirée ? Et puis il y eut la caresse, mais surtout ce sourire. Ce sourire qui le rendit si séduisant. Achibald, séduisant ! Le monde tournait à l’envers. Sans doute l’aurait-elle embrassé de nouveau, s’il n’avait parlé.

Une condition ? Si elle commença à s’inquiéter de nouveau, ses doutes furent bien vite écartés par une pluie de baisers. La peau ainsi butinée, elle chassa loin de son esprit tous leurs fantômes, les siens mais également cette femme mystérieuse qu’aimait Archibald – car depuis qu’il avait révélé être amoureux, lui qui refusait d’épouser qui que ce soit, elle n’avait eu de cesse d’essayer de l’imaginer. Etait-ce un savant et agaçant mélange d’Héloïse et de Gysèle ? Ou bien se pouvait-il qu’il soit épris de Dôn ? Cette dernière option avait juste eu le temps d’effleurer son esprit un peu plus tôt, mais elle l’avait vite mise de côté, trop étourdie par son envie pour pouvoir y songer sérieusement.

Elle était donc là, à la merci de ses lèvres et de ses mains, attendant cette condition. Et dès qu’elle lui fut énoncée, elle hocha simplement la tête, embrassant d’un regard soudainement timide son visage, dans l’attente anxieuse de sentir le tissu glisser le long de son corps. Nue, elle serait bientôt totalement dénudée devant lui. C’était inévitable, mais cette évidence la frappait seulement. Et plus il peinait à défaire ce qui devait l’être, plus sa tension augmentait. Sa petite entreprise, pour masquer son embarras, parvint à éteindre sa nervosité grandissante, et bientôt, sans qu’elle eût su combien de secondes ou de minutes s’étaient écoulées, les étoffes tombèrent au sol, dévoilant à la nuit tous les secrets, ou presque, du corps Isaurien. Quelques perles et épingles plus tard, la chevelure, aux boucles fatiguées d’avoir été retenues tout le jour, fut libérée.

Désormais, vous vous doutez bien que la vertu d’Isaure ne sera pas sauve. Et si la pudeur nous interdit de vous conter comment ils s’aimèrent charnellement, comment leurs peaux se rencontrèrent cette nuit-là, sachez qu’Archibald eut tout juste le temps de contempler la scène sous ses yeux : une Isaure dans son plus simple appareil, vierge de tout artifice simplement parée des ombres que projetait le feu agonisant sur son corps. Négligé, ce dernier mourut sans que les amants incongrus ne s’en émeuvent.

Isaure avait tenu parole. Le point du jour les trouva enlacés et fraichement assoupis à l’abri de la chaude couverture qu’avait emportée la Beaumont pour sa survie. C’est la morsure du froid sur sa peau nue, et désormais éteinte de toute envie, qui la tira de son sommeil. Elle émergea difficilement, et l’ivresse du désir envolée, il fallut bien regarder la réalité en face. Prenant conscience de la présence d’Archibald et sa propre nudité, elle se releva rapidement, emportant avec elle la couverture.


-Bon dieu, Archibald ! Qu’avons…Non... Qu’avez-vous, oui, qu’avez-VOUS fait ?! Que m’avez-VOUS laissé faire ! Fermez les yeux ! Non, mieux, tournez vous !


Elle ramassa ses affaires et lui tournant le dos, entreprit de se rhabiller, les gestes fébriles, le visage terriblement empourpré, tandis qu’elle se remémorait cette nuit trouble et troublante. Il lui fallut le double du temps habituellement nécessaire pour se rhabiller, tant ses mains tremblaient.


Et quand elle fut enfin présentable, que chaque parcelle de sa peau fut couverte, que ses cheveux furent relevés en un rapide chignon, elle se laissa tomber à genoux dans l’herbe et joignant les mains elle se mit à réciter avec frénésie le crédo et autres prières.

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Bann' by JD Cassian - Gage choisi par JD Dôn, parce que pour UNE FOIS elle avait raison
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Et son temps, il le prit, donc.
A commencer celui de l'observer, nue dans la lueur des dernières braises. Pour graver cette image dans sa mémoire. Pour ne rien oublier de cet instant, quand la revêche Isaure s'offrit dénuée de tout artifice à son regard, la peau hérissée par le froid, le regard irisé par l'envie.
Il prit aussi celui de la découvrir, sans plus aucune lumière, dans la relative tiédeur offerte par la couverture à l'odeur féminine et sa cape de voyage au remugles de mâle.
Il prit le temps de retirer quelques épaisseurs de vêtements à son tour, et de la laisser le découvrir, aussi, un peu.
Il prit le temps de lui réciter le crédo, en entier, plusieurs fois. Sur tous les tons. Chaque fois qu'il voulait la détourner d'un objet trop dangereux. Il la voulait sienne, mais il ne voulait pas de souvenir braillard de cette nuit là. C'est une chance, Archibald est très habile de ses doigts.
Laissons votre imagination flirter avec le voile pudique jeté par Isaure et n'en disons pas plus sur ce que seule la nuit sait.

Lorsqu'enfin elle s'assoupit, il la tint contre lui, pour conserver aussi bien la chaleur que les souvenirs de leur folie commune. Il la regardait dormir, il l'écoutait. Et il savourait les derniers moments de détente qu'elle lui offrait. Il se refusait à craindre le réveil de sa belle endormie, mais il savait au fond de lui ce qu'il en serait.

-Bon dieu, Archibald ! Qu’avons…Non... Qu’avez-vous, oui, qu’avez-VOUS fait ?! Que m’avez-VOUS laissé faire ! Fermez les yeux ! Non, mieux, tournez vous !

Déjà elle bondissait, arrachant la couverture et le laissant frissonnant dans les premières lueurs de l'aube.
Il ne se tourna pas, il la regarda. Le creux de ses reins, la ligne délicate de sa colonne vertébrale. Archibald s'est toujours plus intéressé au côté pile des gens. Et ce dos. Ce dos. Jamais il ne l'oublierait.

Il la laissa se rhabiller, sans s'approcher, même s'il crevait d'envie de se lever pour l'aider.
Au lieu de quoi il remis ses bottes, rajusta ses chausses, enfila sa chemise et les diverses épaisseurs de linge bien chaud dont il s'était défait progressivement au cours de la nuit.

C'est quand elle tomba à genoux pour prier qu'il se fâcha à son tour. Il était dit que ces deux là devaient se chamailler quotidiennement, de toutes façons.
Il lui saisit les mains, la fit relever, l'attira contre lui, faisant fi de toute résistance.


J'ai promis d'plus vous approcher, Isaure ! Mais j'vous interdis d'regretter ça ! Z'entendez ? J'vous l'interdis !

Il la serra contre lui, malgré sa promesse. Malgré lui. Et déposa un chaste baiser dans ses cheveux.

J'vous en supplie. C'était trop beau pour qu'on l'regrette.

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Isaure.beaumont
Elle ne l’avait pas entendu venir, trop absorbée par cette première pénitence qu’elle s’administrait. Elle prierait chaque nuit, pour expier celle qu’ils venaient de partager, quand bien même devait-elle cesser de dormir de longs mois durant. Elle prierait jusqu’à ce qu’enfin s’estompe le souvenir de ses mains sur son corps, de sa bouche contre la sienne, de son souffle dans son cou, de… Elle prierait jusqu’à l’oubli ! Et plus elle récitait le crédo, plus le souvenir était vivace.

Et quand elle fut arrachée au sol, elle eut beau planter ses talons dans le sol, elle se retrouva plaquée contre lui. Il avait promis, et déjà il faillait. L’oreille plaquée contre son torse, elle se laissa un instant apaiser par sa rythmique, étrange mécanique de chair. Il lui sembla un instant qu’ils battaient à l’unisson, mais un instant seulement, car le contact de ses lèvres sur le sommet de son crâne emballa la machine.

C’est avec beaucoup de volonté qu’elle s’extirpa de ses bras, le repoussant avec ce qu’elle espérait détermination.


-Qui êtes-vous pour me l’interdire !


Certainement bien plus qu’elle ne l’imaginait. Et elle lui tourna le dos, prenant déjà la direction de la ville, où elle rejoindrait sans tarder sa chambre pour remettre sa toilette en ordre, avant de trouver le calme rassurant de l’église.

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Archibald_ravier
Qui j'suis ?

Il lui emboita le pas, rageur.

Qui j'suis ?

Et il lui cria après, parce qu'elle avait filé si vite qu'il galèrait à la rattraper, empêtré dans sa cape de voyage qu'il parvint à nouer avec peine.


J'suis l'type qui vous protège même quand v'voulez pas.


Il poussa un juron, s'égratigna sur des ronces, trébucha sur une racine.
En grommelant, il finit par la rattraper, il lui serra le bras, un peu trop fort, surement, mais sans l'arrêter, parce qu'il savait qu'il ne pouvait plus.


V'm'avez confié vot' corps Isaure. J'le protèg'rai.

Il la lâcha, et le reste du chemin jusqu'aux portes de la ville fut fait en silence. Il marcha même un pas derrière elle, jusqu'à la porte de son auberge.
Puis il rejoignit la sienne, se faufila dans la chambre qu'il partageait avec Mayeul, ôta ses vêtements humides de rosée, ses braies souillées, et se glissa en chemise sous l'édredon tiédi par un corps encore assoupi, y trainant avec lui les odeurs de sa nuit.
Oublieux de ces derniers détails, il roula sur le côté, mu par l'habitude, et se lova dans le dos du blondinet, un bras protecteur passé par dessus sa taille.

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Mayeul.fournier
Il ne dormait pas. Pas vraiment. Il s'était réveillé quand le brun s'était levé en pleine nuit, pour partir Dieu savait où. Il s'était recroquevillé sur le matelas de paille, prenant la place libérée pour pouvoir capturer un peu de son odeur. Cela aurait été plus simple s'il avait été une femme. Archibald n'irait pas au bordel, ni culbuter la paysanne dans la paille. Il resterait auprès de lui et tout irait bien dans le meilleur des mondes.

Il passa une bonne partie de la nuit à se tourner, se retourner, se tourner encore, sans réellement parvenir à trouver réconfort dans les bras de Morphée. Et au petit jour, quand la porte grinça pour annoncer la venue d'Archibald. Et le palpitant, comme un idiot, accueillit le son avec joie. Comme un idiot, il cogna plus fort quand le corps masculin se profila contre le sien. Jusqu'à ce que les odeurs de la nuit passées lui montèrent aux narines.

Le bras fut repoussé avec une déception qu'il ne masqua même pas. Il prit même le parti d'aller aussi loin que la couche le lui permettait.

- Tu sens le stupre. Et cette odeur, c'est... ?

Il la connaissait. Il aurait juré ses grands Dieux qu'il la connaissait.
Archibald_ravier
Isaure.

Il aurait probablement mieux fait de fermer sa grande gueule.
Mais il venait de vivre un beau moment, il y pensait encore, et il était loin d'imaginer que Mayeul puisse être jaloux de ça.
Lui, il pensait que le blondinet était puceau et se réservait pour le grand amour. Il pensait qu'ils étaient assez proches, pour des amis. Comme des frères, à peu près.
Il pensait que Mayeul le dénoncerait au prêtre le plus proche s'il avouait ce qu'il ressentait.
Il pensait...
Il refusait de comprendre que son pseudo frère était dans la même situation que lui. Que des non dits, il y en avait des deux côtés.

Non, en fait il avait été très con.
Il aurait du savoir que le blondinet serait jaloux comme une teigne, il l'avait déjà été lors de son dernier passage au bordel. Il y avait des mois.
Il aurait du savoir. Il le savait, puisqu'il avait lutté longtemps avant de céder à ses bas instinct. Puisqu'un dernier sursaut de loyauté l'avait empêché de retirer ses braies et de prendre un risque encore plus inconsidéré.
Mais il était Archicon et il ne mentait jamais à Mayeul. Il n'avait donc pas fait de détour aux bains publics - il aurait fallu attendre l'ouverture et il avait sommeil de toutes façons.

Objectivement, il puait le stupre, même s'il ne savait pas bien ce que ce mot désignait précisément.
Il portait sur lui les odeurs de la nuit, de la fumée, du désir, de la colère, de l'humus, de l'automne, du plaisir. D'Isaure.
Il cacha son sourire rêveur dans l'oreiller, peu désireux d'aggraver son cas.
Isaure.

Mayeul.
Mayeul, putain.
Il s'assit, se frotta les joues.


J't'ai dis hier soir qu'j'la suivais, elle f'sait l'maligne à dire qu'elle pouvait s'débrouiller seule dans l'nuit.
L'est sortie 'vec une torche, p'tain. Elle aurait pu s'faire tuer.


Un temps.
Ne pas mentir. Jamais. Ne pas mentir à Mayeul.


Mais ouais, j'sens l'stupre.

Il remonta les genoux sous l'édredon, s'y accouda, appuya son front contre ses bras.

D'solé.

Après Archicon, c'est quoi ? Mégacon ?
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