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[RP] La nuit t'habille dans mes bras

Archibald_ravier

[La nuit t'habille dans mes bras
Pâles rumeurs et bruits de soie
Conquérante immobile
Reine du sang des villes
Je la supposais, la voilà]


[Quelque part sur les routes du Royaume]

Ils avaient marché des heures. Le camp était dressé dès la tombée de la nuit, un feu central était alimenté régulièrement, créant un vague cercle de chaleur où chacun se pressait, régulièrement. Mais s'éloignait aussi. Se reposer loin des autres. Se soulager dans un fossé. Manger un bout. Être seul, surtout.
Ils avaient rompu le pain tôt, bavardé plus ou moins tard.
Avaient tous fini par s'enrouler dans leurs couvertures et leurs capes.

Lui, il se tournait et se retournait dans la sienne. Habitué à ne dormir que d'un oeil en voyage, mais à se reposer efficacement, il enrageait.
Trop de pensées.
Lui.
Elle.
Merde. Là. Merde. Il voulait juste dormir.
Il avait les yeux grand ouverts sur l'obscurité et il devinait les traits du beau visage de Mayeul à la lueur du feu. Il ne pouvait pas aller se coller contre lui.
Il ne savait plus dormir autrement.

Il se tourna de l'autre côté. Ne plus le voir aiderait peut être.
Foutrecul.
Isaure.
Si près. Si loin. Intime étrangère.

Dors. Dors, putain, dors.
Il se tourna encore. Sur le dos. Le regard noir rivé sur les étoiles. On les voyait mal, le ciel était partiellement voilé. La lune commençait son dernier quartier.
Un temps parfait pour...
Puisque de toutes façons il ne dormirait pas, autant ne pas rester seul à veiller.
Il renoua sa cape de laine sur ses épaules, roula se couverture et la glissa dans la charrette pour la protéger de l'humidité nocturne.
Puis il se faufila, plus silencieux qu'une ombre, entre les arbres. Jusqu'à Isaure, qu'il secoua délicatement, pour la réveiller en espérant ne pas l'effrayer.

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Isaure.beaumont
A quelques champignons du couple faussement fraternel, à quelques fougères du couple doublement barbare et à quelques brindilles du rempart juvénile, Isaure s’était enroulée dans ses couvertures, tournant le dos au feu autour duquel ses compagnons devisaient. Elle n’avait pas eu la force de veiller avec eux, exténuée par leur journée de voyage. Elle avait longuement cherché une position confortable, le dos encore sensible, et s’était tournée et retournée à de nombreuses reprises. La faible rumeur des conversations de ses camarades ne parvenait pas à la bercer et les pensées l’assaillaient, retardant son endormissement.

Morphée avait tardé à lui tendre les bras. Elle l’avait attendu, le corps et l’esprit tendus et à présent qu’elle l’étreignait enfin, bienheureuse dans son sommeil, une ombre fondait sur elle, l’arrachant au réconfort de ses rêves. Et si Archibald avait espéré un réveil tout en douceur, il n’en fut rien. Il lui fallut quelques longues secondes pour émerger du profond sommeil dans lequel tout son esprit s’était moelleusement enfoncé, et quand elle prit enfin conscience de ces mains sur ses épaules qui tentaient de la tirer de sa torpeur, elle chercha à pousser un cri qui resta désespérément coincé dans sa gorge, le rendant presque inaudible pour leurs voisins. Dans un réflexe purement défensif, et sans avoir analysé la source de l’agression, elle brandit en dehors du chaud cocon de ses couvertures ses deux mains, qui vinrent molester l’agresseur.


- A… Archi..bald ? Mais qu’est-ce que vous foutez !

Elle s’était redressée, assise, et lui faisait désormais face, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre, au secret de la nuit.

- Foutredieu, mais que faites-vous là ! Ca devient une habitude ! Vous m’avez fait peur ! Ce n’est pas l’heure de venir me réciter votre alphabet !


Elle se recula un peu, passa une main rapide sur son visage pour s’aider à se réveiller et vint dissimuler, derrière le dos d’une main, le bâillement qui la prenait. Autour d’eux, tout était silencieux, paisible. Elle observa quelques secondes les traits masculins qu’éclairaient, bien que faiblement, les dernières lueurs, assez lointaines, du feu de camp.


- Tout va bien Archibald ?
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Bann' by JD Cassian - Gage choisi par JD Dôn, parce que pour UNE FOIS elle avait raison
Archibald_ravier
Oui, m'dame Isaure.

Il sourit dans le noir. Il sourit de sentir leurs souffles s'entremêler, si proches de leurs camarades. Si proches d'être surpris.
Si proche d'elle.
Bon sang, que c'était grisant. Excitant. Dangereux. Grisant. Dangereux, Archibald, dangereux.


J'suis pas v'nu pour réciter l'alphabet !

Le credo encore, pourquoi pas, comme lors de leur première incartade.
Un sourire éclaira son visage à nouveau, et il balaya cette pensée d'un haussement d'épaules. Il en crevait d'envie dès qu'il la voyait, mais baste, il n'était pas une bête. Elle avait dit non. Il s'en tiendrait au non, et à quelques baisers volés quand elle le permettait.

C'mon tour d'vous donner la l'çon, m'dame Isaure.

Il referma ses mains sur un des petits poings dont elle l'avait gratifié au réveil. Savoura le contact de la peau encore tiède de sommeil. De sa peau. Sa peau.

J'vais vous apprendre à marcher dans l'noir.

Il se redressa, l'aida à faire de même, gardant quelques secondes de trop la main adorée dans les siennes. Il patienta, un peu, le temps qu'elle ajuste sa tenue au froid ambiant.
Les brumes ne les atteignaient pas sous le couvert des arbres, mais nul doute qu'ils en rencontreraient sur le chemin, ou dans une clairière. Anticipant le froid pernicieux de l'humidité, il resserra contre lui les pas de sa cape de laine. Elle était lourde, mais elle tenait chaud, même trempée.
Un sourire en coin, il repense à celle de Mayeul, lors de leur fuite éperdue en janvier.
Le garçon en avait appris, des choses, depuis.
Et lui ? Lui aussi, il avait appris. Trop. Un peu trop.
Mais beau. Si beau.

Quand Isaure fut prête, il se mit en route, reprenant le sentier emprunté un peu plus tôt dans la journée afin de commencer la leçon sur une route dégagée, où elle risquait moins de se prendre les pieds.
En attendant, il gardait sa main dans la sienne pour l'aider. La chaleur de sa main dans la sienne l'apaisait. Et il en était tout retourné.

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Isaure.beaumont
Se lever alors même qu’elle rêvait de retrouver la chaleur de son nid ? S’arracher aux bras de Morphée sans pouvoir gagner les siens en retour ? Quelle idée. Elle protesta un peu, pour la forme, mais elle se fit docile entre ses mains et se releva en silence. Elle quitta la chaude douceur de sa couverture qu’elle replia et reposa à même le sol avant de réajuster sa tenue et sa cape sur ses épaules. Elle devait être épouvantable à voir : le cheveu fou cherchant à s’échapper de sa coiffure improvisée pour la nuit, les paupières encore lourdes du sommeil qu’elle venait de quitter.

- Cela ne peut-il pas attendre qu’il fasse jour ?


Non, Isaure, clairement non. Elle se laissa entraîner à sa suite, le suivant d’abord mollement. Mais très vite l’air vivifiant à cette heure de la nuit acheva de l’extirper de ce demi-sommeil, colorant ses joues et revigorant son esprit. Elle prit alors pleinement conscience de cette main qui réchauffait la sienne et l’emmenait dans l’obscurité la plus parfaite, l’éloignant de la sécurité de leur camp et des oreilles et yeux amis.

Elle ne voyait rien, strictement rien et si cette main ne l’avait pas guidée, sans doute se serait-elle lamentablement vautrée. Et les bruits de la nuit devenaient effrayant à présent qu’ils étaient loin de la rassurante lumière du feu. Il lui semblait même qu’ils s’amplifiaient, se rapprochaient, les encerclaient et que bientôt tous les dangers de l’obscurité fondraient sur eux. Elle serra plus fort la main d’Archibald, comme pour s’assurer de sa rassurante présence puis elle pressa le pas pour réduire la distance entre eux. Elle ne voyait rien d’autres que des ombres, et même celle de son guide avait quelque chose d’effrayant.


- Vous savez, ce n’est pas la peine… Je veux dire, vous devriez vous reposer. Je vous promets que je ne sortirai plus jamais la nuit, seule. Et avec une torche.

Ne pouvait-on pas regagner simplement le campement ? Sa lumière, sa chaleur, sa sécurité ? Le vent agitait les branches, dans une lugubre mélodie, une chouette hulula soudainement, si proche. Elle sursauta et vint se cramponner au bras de son compagnon d’expédition nocturne.

- Ne me laissez pas, Archibald !

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Archibald_ravier
Il tressaillit quand elle sursauta, quand elle cria. Sourit.
Il avait promis de toujours tout faire pour la protéger. Même contre elle même. On dirait qu'elle commençait enfin à s'habituer.


Jamais, m'dame Isaure.


Un temps. Celui de la rassurer d'une caresse sur la main. A peine. Pas trop. Il ne devrait pas. Il avait envie.


C'n'est qu'la hulotte qui nous salue.


Il sourit, même si elle ne pouvait le voir. Il était bien.
Il regarda autour d'eux. Ils s'étaient assez éloignés du camp, la lueur du feu ne se devinait même plus entre les arbres. Les brumes montaient et réfléchissaient la lumière poudreuse dispensée par la lune.
Il se défit de son étreinte, passa dans son dos et reprit ses mains, pour garder un contact. Il se pencha un peu pour murmurer à son oreille. Arquant son buste pour ne pas toucher son dos, qu'il devinait encore douloureux.


La nuit est votre amie m'dame Isaure, pour peu qu'vous appreniez à l'connaitre.


Les cheveux de la brune étaient décoiffés, ils venaient chatouiller son nez. C'était plus fort que lui, il les huma, les yeux clos.

R'gardez autour d'vous. Prenez l'temps. R'gardez pas vers l'ciel, et 'core moins vers l'lune. Laissez vos yeux s'habituer au noir. Ils vont finir par trouver les contours des choses. Prenez l'temps. Ne bougez pas...

Il ne bougea pas non plus, gardant ses deux mains dans les siennes. Il resta derrière elle, penché sur son cou, ombre protectrice. Il ne bougeait pas et il savourait. Sa présence. Son odeur. Sa confiance. Elle.
La nuit. Le silence pas si silencieux.
Le bruits de leurs souffles. Les frémissements des branches dans la brise. Les rongeurs qui trottaient sous les fougères. Un renard qui glapit, au loin. Le brame esseulé d'un cerf au rut tardif. Le plic, plic agaçant d'un trop plein d'eau sur les feuilles d'un buisson.
Le froissement de sa cape, le bruissement d'un jupon.
Elle.

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Et dans ce silence bruissant, se pouvait-il qu’il entende cogner son palpitant. Là, dans sa poitrine, il cavalait, résonnant jusque dans ses tempes, vibrant jusque dans son ventre, poussé par la peur, guidé par leur proximité. Les mains dans celles du Ravier, immobile, elle balayait d’un regard inquiet la toile noire qui s’étendait devant eux.

Comment la nuit pourrait-elle être son amie quand elle n’avait été que le théâtre de son drame ? N’était-ce pas la nuit qui lui avait arraché ce fils ? La nuit qui l’avait vu sacrifiée sur l’autel de la lâcheté ? La nuit qui voyait renaître bien trop souvent ses fantômes malveillants ? La nuit était noire. Ce qui était noir était mauvais. Alors la nuit n’était-elle pas simplement mauvaise ?

Ne pas regarder le ciel, ignorer la lune. Elle s’efforçait de garder son regard rivé sur cette étendue d’obscurité, sans jamais le relever. Et bientôt, il lui sembla que l’immensité noire se muait en un étrange dégradé de gris, révélant des formes familières, d’autres qui activaient un peu trop son imagination. Elle plissait alors les yeux pour mieux voir et se rassurer : ce gnome qui semblait la dévisager n’était en fait qu’une vieille souche et ce bras décharné de mage noir se tendant vers eux une simple branche dépouillée de son feuillage que balançait la brise.


- Aaaah bordel de petite chouette vérolée!

L’envol soudain du chat-huant juste au-dessus de leurs têtes lui fit faire un bond en arrière si bien qu’elle bouscula Archibald avant de lui écraser le pied. La nuit n’était pas encore assez amicale pour qu’elle s’y sente totalement rassurée. Ne pouvait-on pas allumer une torche ? Le danger lui semblait moins effrayant si elle pouvait le visualiser nettement.

Elle balbutia quelques mots d’excuses à l’attention du jeune homme et essaya d’oublier le léger élancement dans son dos, tandis qu’elle regardait autour d’eux, commençant à discerner plus facilement leur environnement. Elle tâtonna sans regarder le bras voisin, à la recherche du réconfort d’une main qu’elle avait lâchée dans la bousculade quelques secondes plus tôt. Chaude et rassurante.


- Et maintenant ? Peut-on rentrer ? Ou dois-je vous prouver que je peux avancer sans heurt et sans peur dans cette immensité obscure ?

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Il sursauta lorsqu'elle cria, eut du mal à rester debout lorsqu'elle fit un pas en arrière, le bousculant. Et grogna lorsque le peton féminin s'en prit à ses orteils.
Mais il sourit, aussi. Parce que les doigts parcoururent son bras, se faufilèrent dans sa main. Confiants. Il rougit, un peu, dans le noir. Touché par cette confiance. Grisé par sa présence.
Il l'enserra de ses bras et posa son menton sur son épaule, maintenant une distance, quoi que moindre, entre le dos lacéré et son torse.


V'jurez comme un charr'tier, vous l'savez ?


Il ne put retenir le baiser qu'il glissa dans son cou, avant de murmurer à nouveau, tout contre son oreille :

On fait comme vous voulez. Z'avez pas l'air à l'aise. Moi j'suis bien. J'aime l'nuit. Prenez vot temps. On fait c'que vous voulez.

De nouveau, l'immobilité, troublée uniquement par leurs souffles. Leurs coeurs emballés.
La route n'était plus très loin, quelques dizaines de pas tout au plus, nimbée de brume, bordée d'arbres et de ronciers.
Il roula des épaules, pour les détendre. Scruta le sous bois, cherchant du regard où étaient les obstacles. Ici, une racine, là une vieille souche. Un peu plus loin, les ronces s'enchevêtraient. Et là encore, quelques branches trop basses, dépouillées de leurs feuilles, semblaient se tendre pour leur griffer le front et les cheveux.
Un nuage passa devant la lune, réduisant temporairement la visibilité.

Le brame se fit entendre, plus proche.
Il sourit.

Vous v'lez aller voir l'cerf ? Il va p'têt s'trouver un adversaire !
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Isaure.beaumont
Et si finalement de tous les dangers qui la guettaient dans cette obscurité, c’était lui le plus grand de tous ? La chaleur de ses mains, la douceur de sa bouche, n’était-ce pas la plus grande menace qui pesait sur elle en cet instant précis ? Ce ne serait sans doute pas le combat d’un cerf auquel ils assisteraient, mais le sien. Contre ses envies, contre ses désirs. Contre ses pulsions qu’elle jugeait bien trop animales. Contre l’appel de son corps. Contre ce bond inattendu du cœur ?

Elle n’avait qu’à se retourner pour venir goûter de nouveau ses lèvres, pour s’enivrer encore de l’odeur de son cou. Elle n’avait qu’une impulsion à donner pour qu’encore tout dérape. En y réfléchissant, c’était elle le véritable danger. Sa faiblesse condamnerait un jour ou l’autre son âme.



- Parfait, allons-y. Allons assister à sa défaite prochaine.


Déjà elle s’arrachait au doux cocon qu’offraient ses bras pour tracer sa route vers le chemin qu’elle devinait plus loin, mettant suffisamment de distance entre eux pour ne plus être tentée. Trop empressée, elle n’avait pas pris le temps d’étudier son itinéraire. Elle trébucha donc sur la racine, ce qui serait arrivé même en plein jour tant elle était troublée par les pensées qui agitaient sa cervelle. Elle se rattrapa de justesse sur le tronc, râpant ses paumes contre l’écorce et laissant échapper un juron. Elle se cogna ensuite le genou sur la souche un peu plus loin alors qu’elle regardait en arrière la vile racine.


- Je hais la nuit !


Elle poursuivit sa route après avoir massé rapidement l’articulation endolorie. Le chemin était là, si proche, mais les ronces semblaient vouloir ralentir sa fuite en avant, retenant ses jupes qu’elle leur arracha tout en marmonnant. C’est ainsi que le regard baissé vers le sol, afin de prévenir tout enroulement de liane épineuse autour de ses mollets, elle ne vit pas les branches se profiler. Les griffes de bois marquèrent tout le haut du visage avant de venir s’emmêler dans l’épaisseur de ses cheveux.

Elle essaya de se libérer, pestant, mais bien incapable de se défaire de ces serres, elle fut contrainte d’attendre qu’Archibald la rejoigne, honteuse.

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Il la regarda trébucher une fois, deux, s'entêter, foncer tête baissée. Il la suivit plus mollement. Levant haut son pied autour de la racine. Contournant la souche, et évitant les ronces. Il la rejoignit et ne put retenir un rire. Un rire franc, chaud. Il riait de la situation, pas d'elle. Bien vite il serra sa main pour le lui faire comprendre.

On dirait qu'elle vous aime pas non plus. Bougez pas.


Il effleura sa joue du dos de la main, se voulant rassurant.
Mais démêler des cheveux noirs d'une branche morte dans la nuit sombre alors que la lune venait de se voiler, sérieusement, ça allait être costaud comme défi.
Du bout des doigts, il suivit la chevelure, mèche après mèche, essayant de voir où elle s'enchevêtrait avec l'arbre.


Bon sang z'y avez pas été d'main morte !


Une à une, lentement, les mèches furent rendues à la liberté. Son cœur cognait de plus en plus fort dans sa poitrine, tout concentré qu'il était pour ne pas lui faire mal. Tout bouleversé qu'il était de devoir la tirer d'un mauvais pas. Pour la première fois depuis qu'il était officiellement son garde du corps.
Quand la tignasse fut entièrement libérée, il la lissa machinalement des paumes de la main, puis la tressa rapidement.


Voilà, l'branches vous laiss'ront tranquilles maint'nant.


Il glissa sa main dans la sienne, y découvrit quelques écorchures, préféra ne pas le mentionner, pour ne pas risquer de la froisser. Il l'entraina, doucement, pas après pas, vers le point d'où semblait provenir le brame, même s'il doutait de voir quelque chose à présent, avec tout le raffut qu'ils avaient fait dans les branchages.

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Isaure.beaumont
Non, la nuit ne l’aimait pas. Tout comme il ne l’aimait pas lui-même. Ils avaient cela de commun et sans doute était-ce pour cette raison qu’il s’entendait si bien avec elle. Elle se laissa faire, l’œil rivé sur le visage du jeune homme quand il était à portée, elle devinait ses traits et quand il était hors de vue, elle fixait un point au loin et imaginait son visage concentré, tandis qu’il la libérait de son piège. En cet instant, il lui semblait n’être qu’un vulgaire petit moineau, piaillant, la patte prise dans un collet.

Une fois libérée, elle se laissa guider, sans un mot. Ils s’arrêtèrent en bordure de clairière. L’endroit était charmant, sublimé de temps à autre par un rayon de lune qui parvenait à s’échapper de sa prison de brume. Les yeux balayèrent rapidement, très rapidement, trop rapidement l’endroit. Il était désert, du moins lui semblait-il. Et la main toujours dans celle d’Archibald, elle brisa le silence dans un léger murmure.


- Parlez-moi d’elle, Archibald.

Oui, Archibald, parlez-moi d’elle pour éteindre la douce brûlure de votre main sur la mienne. Parlez-moi d’elle pour étouffer cette étincelle de je-ne-sais-quoi qui menace d’embraser à chaque seconde mon cœur, mon ventre et ma tête. Contez-moi l’amour que vous lui portez, faites vibrer hors de vous les mots que vous conservez au secret de votre cœur. Chantez-moi sa beauté, sa douceur et combien vous l’aimez que je puisse enfin entrevoir cette femme, cette ombre qui se dresse entre vous et moi. Pour quelle femme suis-je l’exutoire de votre tendresse ?

La nuit avait cet avantage de dissimuler l’intensité d’un regard, l’humidité des yeux, la teinte d’une peau échauffée, car en cet instant, Isaure regrettait déjà sa question et s’était empourprée, plus si certaine de vouloir entendre cette réponse qui sanctifierait une autre qu’elle. Mais que diable en avait-elle à faire ? Ce n’était qu’Archibald. Archibald. Et qui plus est, elle deviendrait, dans quelques mois, Sœur Isaure. Alors quelle importance ?


- Je ne vous demande pas de nom, vous pourrez taire qui elle est, dites-moi simplement ce qu’elle est. Pour vous. Et en retour, je répondrai à une question de votre choix, sans possibilité de me dérober. Voyez, c’est un marché équitable.
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- Parlez-moi d’elle, Archibald.

Foutre non. Jamais. Juste jamais. Jamais jamais jamais.
Il n'y a pas d'elle, de toutes façons. Juste un Il, et c'était interdit. Alors non, jamais.
Il s'était raidit, tendu, aux aguets. Il ne voulait pas en parler. Quand bien même Mayeul aurait été femme, il ne voulait pas en parler, il ne voulait pas dresser entre eux l'ombre de ce qu'il ressentait ailleurs. Il était bien en peine d'expliquer quoi que ce soir, de toutes façons.


- Je ne vous demande pas de nom, vous pourrez taire qui elle est, dites-moi simplement ce qu’elle est. Pour vous. Et en retour, je répondrai à une question de votre choix, sans possibilité de me dérober. Voyez, c’est un marché équitable.

Ah... Puisque c'était comme ça, alors...
Il se faufila dans son dos, une fois encore. C'était là qu'il se sentait le mieux, quand il enserrait ses deux mains, quand son menton reposait sur son épaule et qu'il était légèrement courbé vers elle. Il aurait été encore mieux si son dos avait reposé contre lui, mais il ne voulait pas lui faire mal. Alors il se contenta de la mince distance qui lui éviterait toute douleur, et ferma les yeux, oubliant que dans la brume, devant eux, deux cerfs allaient se charger pour des yeux de biche.


Elle est belle. Sa taille est fine, son dos, délicat. S'mains sont douces, même si on sent parfois qu'elle a du travailler dur y'a encore pas si longtemps. Sa peau est pâle, même si elle prend l'doré quand y'a du soleil.


Il rouvrit les yeux, juste à temps pour regarder passer près d'eux l'adversaire du brameur. Un combat allait donc bien s'engager. Sans lâcher les mains de la brune, il croisa les bras sur son ventre, l'enlaçant le plus étroitement possible sans pour autant toucher la peau tout juste cicatrisée.


Elle sent bon. L'jasmin, j'crois, 'vec parfois un peu d'rose. Ses yeux sont bleus, mais pas d'ce bleu banal qu'on l'gens qui voient trop l'soleil. L'siens sont d'la couleur d'la nuit en été. V'savez, quand l'soleil vient juste d'se coucher ?

Il sourit, contre son oreille, alors que là devant, pas très loin, le combat semblait s'engager.


Elle a d'trous aux oreilles, avec des anneaux d'or d'dans, j'me suis toujours d'mandé pourquoi l'femmes s'infligeaient ça. Mais c'lui va bien. Ca m'donne toujours envie d'l'embrasser, juste dessous.


Tellement envie qu'il ne put se retenir, et il posa sa bouche juste sous la boucle d'or, juste là, là où la peau est si tendre. Délicate. Fragile. Là d'où s'exhalait le jasmin, surement. Au moins.
Un premier fracas le fit tressaillir, là, devant, où l'on devinait à peine les silhouettes trapues s'arc boutant sur leurs bois. Ou bien était-ce de la décrire, comme ça, en la tenant entre ses bras ?


Elle a des cicatrices, là, et là.
Des pouces, il suivit les fines cicatrices de ses poignets, puis la plus récente, au creux d'une paume.

J'ai toujours eu envie d'lui d'mander d'où elles lui v'naient mais j'le fais pas, parce que j'pense que ça m'regarde pas. P'tet que j'le saurais un jour, ou ptet pas. C'pas grave.

Ça y était, il commençait à trembler. Il avait beau lutter pour rester détendu, sa voix se faisait de plus en plus rauque, et ses muscles de plus en plus dur. Il referma les yeux, inspirant lentement.


Elle r'pousse pas l'aut', et pourtant elle prend d'plus en plus d'place dans m'vie. Comme si m'coeur grandissait pour y faire sa place.


Il pressa ses mains, convulsivement, alors que là bas dans la brume, le mâle victorieux s'en allait remplir son devoir auprès de son public.


Elle aime pas l'nuit, elle sait pas marcher corrct'ment dans l'noir pis elle emmêle s'sublimes boucles brune dans une vulgaire branche morte.


Il se tut, un court instant, tremblant contre elle. Puis, comme une supplique :


Isaure...

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Isaure.beaumont
- Elle est belle. Sa taille est fine, son dos, délicat. S'mains sont douces, même si on sent parfois qu'elle a du travailler dur y'a encore pas si longtemps. Sa peau est pâle, même si elle prend l'doré quand y'a du soleil.


La garce, elle était belle. Belle ! Il n’était pas nécessaire qu’il poursuive plus loin : elle la détestait déjà, sans même avoir besoin d’en connaitre davantage. Taisez-vous Archibald ! Je ne veux plus rien entendre d’elle. Mais il continuait et elle dû l’écouter, mâchoires crispées. Elle était belle…


- Elle sent bon. L'jasmin, j'crois, 'vec parfois un peu d'rose. Ses yeux sont bleus, mais pas d'ce bleu banal qu'on l'gens qui voient trop l'soleil. L'siens sont d'la couleur d'la nuit en été. V'savez, quand l'soleil vient juste d'se coucher ?


…Et en plus avait bon goût. C’en était trop ! Elle la voyait se dessiner devant ses yeux, cette foutue rousse aux yeux couleur nuit d’été. Elle serait incapable de rivaliser avec et elle savait bien que le jus de carotte n’y changerait rien pour en avoir déjà testé les effets sur sa chevelure.



- Elle a d'trous aux oreilles, avec des anneaux d'or d'dans, j'me suis toujours d'mandé pourquoi l'femmes s'infligeaient ça. Mais c'lui va bien. Ca m'donne toujours envie d'l'embrasser, juste dessous.


Oh non, non, non… Mais que faisait-il ? Pourquoi faisait-il cela quand il lui parlait de cette autre. Et comment un simple baiser pouvait-il lui faire perdre en un instant le fil de ses pensées ? Ecoutez, entendez. N’était-ce pas là le bruit que faisait la morale quand elle s’entrechoquait au désir ? La raison contre le corps et le cœur ? Ces deux cerfs qui se battaient n’étaient-ils pas l’allégorie de cette tempête qui agitait son être, faisait rage dans son cœur ?


- Elle a des cicatrices, là, et là. J'ai toujours eu envie d'lui d'mander d'où elles lui v'naient mais j'le fais pas, parce que j'pense que ça m'regarde pas. P'tet que j'le saurais un jour, ou ptet pas. C'pas grave.


Grand dieu. Non. Si ! Oui ! Mais non ! Mais oui ! Oui ! N’était-ce pas là tout ce qu’elle voulait entendre ? Non. Non, il ne fallait pas, cela compliquait tout. Oh mon dieu, il parlait d’elle. N’est-ce pas qu’il parlait d’elle, là, maintenant ? Ainsi donc il l’aimait ? Un peu ? Beaucoup plus ? Elle l’avait évincée ?! Elle avait l’avantage ? Et tout son être oscilla entre joie intense –elle entamerait presque une petite danse de la victoire, là – et peur extrême. Comment pouvait-on être si irraisonnée ? Elle avait envie de l’embrasser, là, tout de suite. Elle avait envie de l’attirer à elle et de l’entraîner dans sa chute. Alors ils rouleraient dans la rosée et se fondraient l’un dans l’autre jusqu’aux premières lueurs du jour, leurs cœurs battants à l'unisson, dans un même effort passionné.



- Elle r'pousse pas l'aut', et pourtant elle prend d'plus en plus d'place dans m'vie. Comme si m'coeur grandissait pour y faire sa place. Elle aime pas l'nuit, elle sait pas marcher corrct'ment dans l'noir pis elle emmêle s'sublimes boucles brune dans une vulgaire branche morte.


Ou pas. Elle était montée haut, elle s’était envolée, et à présent il fallait accepter de dégringoler quelques marches plus bas, pour retrouver cette rivale dont elle ne savait rien au final. Mais c’était d’elle, Isaure, dont il parlait, elle en était désormais persuadée. Elle n’était pas qu’un corps, qu’un exutoire. Elle était un peu plus, suffisamment plus pour s’en trouver bouleversée.

- Isaure…
- J’avais dit pas de nom…


C’est là tout ce qu’elle trouva à lui répondre, la gorge serrée, immobile contre lui, dans une attente fébrile.
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Bann' by JD Cassian - Gage choisi par JD Dôn, parce que pour UNE FOIS elle avait raison
Archibald_ravier
Il l'avait sentie se tendre contre lui lorsqu'il commençait à l'évoquer, se décontracter au fil de sa description, osciller un peu quand il évoqua cet(te) autre qu'elle détestait, il le comprenait bien. Mais il ne mentirait pas, ni à lui, ni à elle.
Elle ne bougea pas lorsqu'il se tût, et il sourit lorsqu'enfin elle répondit.


D'solé m'dame Isaure.

Il nicha de nouveau sa barbe dans le cou délicat, puisqu'elle ne le repoussait pas. Il était bien là. Il respirait son odeur, effleurant le creux derrière son oreille du bout du souffle. Des pouces, il caressait toujours les mains entrelacées aux siennes.
Le garde du corps épris de la belle dame sous sa protection. Quel cliché ! Et pourtant, rien n'y faisait. Son cœur s'emballait* dès qu'il la voyait entrer dans une pièce.

Eh merde. Il était bien là. Il la protégeait. Il faisait rempart de son corps. Il lui tenait chaud pendant le spectacle de la Nature qui s'offrait à leurs yeux. Le vainqueur du combat n'avait pas perdu de temps. La belle n'attendrait pas. Veinard. Pas besoin de se marier, dans la nature. Pas besoin d'être noble. Pas besoin de se flageller le lendemain pour expier un écart de la chair. La Nature réclame procréation, les animaux procréent.
Un bref instant, il se demanda si la biche aussi prenait du plaisir. Il ne se faisait pas trop de soucis pour le mâle, il n'y avait qu'à voir ses yeux roulant dans leurs orbites et sa langue tirée pour savoir qu'il allait donner de sa personne. La biche n'avait pas l'air si pressée, elle s'éloignait quand il s'approchait, vît au garde à vous.
Bon sang, pourvu qu'il puisse garder le sien sous contrôle. Elle se flagellerait de nouveau !
Il expira lentement contre son oreille. Il n'était pas un cerf, lui. Il se contrôlerait et...
Oh, tout était déjà fini. Pauvre biche. Le mâle était péniblement grimpé sur elle, avait envoyé un formidable coup de rein, propulsant la femelle à plusieurs pas de là. Et c'était tout. La nature procréait, manifestement elle ne jouissait pas.

Il resserra son étreinte sur Isaure. Dieu qu'il avait envie d'elle. Des heures. S'il avait pu, il l'aurait soumise des heures entières au plaisir. Il en tremblait d'envie, contre elle. Sans même s'en rendre compte, il avait franchi la mince distance qu'il s'imposait pour préserver le dos cicatrisant. Il la serrait contre lui, il s'emplissait d'elle tout entier.
Elle se flagellerait, bon sang ! Archibald !
Il ferma les yeux, alors que le cerf et la biche s'éloignaient du théâtre de leurs ébats fulgurants. Il imagina le dos nu, revit les traces sanglantes quand il l'avait soignée. Imagina la blanche main tenant le fouet. Le claquement sec, le bruit mou quand les chairs se déchirent. Il en frissonna. Il en resta mou. C'était bien plus efficace que de penser à sa grand mère. Quelques instants, en tous cas, car cette croupe contre son bassin ravivait bien rapidement son émoi. Le fouet. Penser au fouet. Bon sang !
Il chuchota à son oreille leur ritournelle :


Vous me faites chier, Isaure.



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* Merci à JD Isaure pour avoir retrouvé cette pépite d'art musical des années 90. Et pour m'avoir poussé à regarder des videos sur le rut du cerf de bon matin afin de pouvoir écrire ce post.
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Isaure.beaumont
Détrompez-vous, ce n’est pas l’érotisme de cette scène digne d’un reportage animalier sur Arte qui l’inspira, mais bien ce souffle chaud et irrégulier dans son cou, cette tiède caresse involontaire suivie de cette supplique qu’ils avaient fait leur. Sourde à l’avertissement que lui criait pourtant son dos, légèrement incommodé par la pression du torse masculin, elle se tourna contre lui et vint happer ses lèvres de sa bouche pas tout à fait religieuse. N’aurait-elle dû pas se rappeler la souffrance engendrée par le cuir pénétrant ses chairs ? N’aurait-elle pas dû se souvenir de la honte cuisante qui s’était emparée d’elle quand ils avaient dénudé son dos mutilé ?

Au lieu de cela, elle ne se souvenait que de la douceur de sa bouche et de ses mains, de la fièvre qui s’était emparée d’eux par deux fois et qu’elle voulait voir de nouveau réchauffer cette nuit bien trop fraîche. A croire que la Saint Peyrus n’apprenait jamais de ses erreurs, ni même ne songeait aux conséquences. Car il était certain qu’elle se verrait contrainte de procéder à une nouvelle punition une fois le tourbillon des hormones retombé.

Pour l’heure, sa raison était aux abonnés absents, sans doute retenue contre son gré par la folie, la passion, la déraison and co, quelque part, loin du centre de contrôle de son corps. Les doigts glissèrent le long des joues fournies, précédant une bouche gourmande qui venait cueillir chaque frisson qu’elle provoquait sur la peau masculine, délaissant bientôt le visage pour rejoindre la chaleur d’un cou. Elle descendait lentement, inexorablement, s’affranchissant de tout tissu superflu. Arrivée à hauteur du cœur, sans crier gare, elle se redressa soudainement, avec la ferme intention de l’embrasser. Ce fut cependant le solide crâne brun qui vint épouser avec grand fracas le nez archibaldien.


- Oh mon dieu ! Oh mon dieu Archibald ? Votre nez, votre nez !
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Bann' by JD Cassian - Gage choisi par JD Dôn, parce que pour UNE FOIS elle avait raison
Archibald_ravier
Non. Non. Il ne faut pas.
C'est ce qu'il essayait de lui faire comprendre, sans arriver à la formuler. Il penchait la tête vers elle, désespérant faire revenir la bouche aimée vers des zones plus chastes.

Puis il y eut un craquement sourd et il vit des étoiles. Et pas celles que le père magicien d'Isaure avait volé au ciel pour mettre dans ses yeux cobalt.
Il hurla. Ou cria. Ou grogna. En tous cas ce fut assez sonore pour s'entendre de très loin.
Il fit machinalement un pas en arrière, se tourna, se griffa dans les ronces, et une branche très basse vint le cueillir pile poil dans les valseuses. Il en tomba à la renverse. Aux pieds de sa belle. Des étoiles devant les yeux. Définitivement pas les étoiles du ciel.
Recroquevillé sur le sol, une main plaquée sur le bas ventre et l'autre poisseuse du sang rejeté par sonnez cassé, il gémissait, pitoyable.
Il ferma les yeux. Les étoiles étaient toujours là. Bon sang ça tournait autour de lui. Et ça vrombissait dans ses oreilles.
Archibald ! Tu ne vas pas tomber dans les pommes aux pieds de ta belle, hein ? Rappelle toi qu'elle est incapable de faire trois pas dans le noir sans se vautrer.


Oh.Oh.Oh...

Bon, il n'avait pas l'air totalement évanoui. Mais clairement il n'était pas à son avantage.
Il se força à inspirer de profondes goulées d'air frais, par la bouche. Les étoiles finirent par s'éteindre et il tenta d'ouvrir un œil, puis l'autre.


A c'rythme là, c'est bien plus d'trois trimestres qu'il va m'falloir, femme.


Il grimaça un sourire et tenta de s'assoir. Là. Le dos contre le tronc de l'arbre traitre qui l'avait probablement définitivement privé de descendance, la tête entre les genoux, le sang gouttant avec un plic plic révoltant sur la mousse entre ses pieds, il attendit que le monde cesse de tourner.
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