Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Dortoirs communs pour retraitants et séminaristes

Ellya
Contrairement à la plupart des Abbayes et des Monastères, le Prieuré ne disposait pas de cellules à l'infini pour qu'y couchent moines et retraitants. Le peu de pièces pouvant servir à cet effet étaient donc réservées aux hôtes de marque (comprendre par là ceux qui mettaient la main à la bourse. Pécuniaire, la bourse!) ainsi qu'à l'abbé et à la Prieure.

Pour la nuit, tous avaient donc accès à un immense et froid dortoir: les hommes dormaient à droite, les femmes à gauche (le maître d’œuvre avait insisté sur ce point: la gente féminine étant sinistre, il était plus que logique qu'elle se trouve du côté obscur de la chambrée).
Pour les séparer, il n'y avait qu'un grand rideau troué par endroit, véritable patchwork de divers draps, vieilles jupes, anciens manteaux.
Évidemment, puisqu'il n'était pas question non plus de mélanger moines et retraitants, les uns se trouvaient d'un côté et les autres... de l'autre.

Deux âtres pour les jours frisquets et pluvieux se trouvaient de part et d'autre de la pièce semi commune.
Quelques rares chandelles étaient posées ça et là, auprès de couches pour la plupart inoccupées.
Parfois, en pleine nuit, une famille de rats se glissaient sous les draps en rongeant le peu de tissu viable.

C'était donc l'endroit rêvé pour le repos et le calme de l'esprit et du corps!
Si tant est qu'un des dormeurs ne se mettait pas à ronfler ou à pétarader dans son sommeil.



              Faisons preuve d'imagination:
              Installons visuellement un affreux rideau au milieu de cette pièce
              .



[En bref:
Les dortoirs se trouvent dans l'aile Ouest du Prieuré, au rez-de-chaussée..
Votre personnage ne peut y arriver sans être préalablement passé par l'entrée.
Les retraitants y dorment avec les moines.
Le dortoir des femmes est séparé de celui des hommes par un épais rideau.]
Alfonse


    - Un TRES beau matin d'automne -



Davia? Chheur Davia?

L'Alfonse venait de pousser le rideau pour s'immiscer dans le dortoir des donzelles, fier comme un coq, souriant des six dents jaunes qu'il lui restait.


Youhou? C'vous? Non. Y vous?

Il écartait les draps sans gêne, fort de la mission confiée par l'abbé la veille au soir. Ils discutaient tous les deux autour d'un tonneau tout neuf à propos des qualités de la dernière bière. Enfin... Ils écumaient la dernière bière autour de la nouveauté du tonneau. Babar complimentait les moinillons du Rivet, Alfonse buvait. Babar buvait, Alfonse critiquaient les curetons d'Illinda.

Ah vous! D'bout!

Il la saisit par le bras sans lui laisser le temps de s'habiller et, tenant la religieuse d'une main, sa canne de l'autre,il la traîna vers la sortie.

Z'êtes lourdée, ma bonn' cheur! Ch'est le chef qu'a dit! On dégache!

Ou Bardieu avait-il dit parlé de Lourdes puis de la religieuse et l'esprit d'Alfonse mélangé à la binouze avait donné ce résultat?

On brûl'ra vos champs. Tout ira bien, vous verrez!
Sibylle.
Depuis qu'elle s'était installée au prieuré, elle avait traversé pas mal de phases. Il avait la première, de mimétisme: Della y est, Séverin y est, Davia y est. Elle subissait. Puis, il y avait eu la mort de son père, le besoin de Lui et elle était repartie, reniant tout, son nom, son être, sa vie, se perdant à corps perdu dans un vie de soldat qu'elle aimait particulièrement et au creux des bras d'un être qui ne l'aimait certes pas, mais qu'elle adulait, dans le secret de son coeur.

L'un des rares à avoir gardé contact avec elle, c'était le Padre, elle lui écrivait et puis un jour, lorsque la guerre fut finie, après avoir retrouvé Bel et Soheil, en leur compagnie, elle était revenue.

Cette fois, elle ne subissait plus. Elle l'aimait ce monastère, elle aimait travailler dans son champ, aller au germoir, oeuvrer pour la communauté, prier. Et la nuit tombée, elle retrouvait Bel ou Soheil et tout était bien, tout était beau, tout était bon.

Comme tous les matins, elle s’extirpait difficilement de sa couche, il lui faudrait en changer la paille, ça commençait à fouetter, elle sortait à peine de la chaleur de ses couvertures, vêtue de sa simple chainse presque transparente, les cheveux en vrac, lorsqu'elle entendit des cris ou des grognements, allez savoir.

Les yeux encore collés par le sommeil, la bouche pâteuse, on lui tirait sur le bras.


Hein quoi? Gné? Pas potib?

Elle le regarda, les yeux hagards, sa chemise tombant à moitié, il faisait froid et le vieux commençait franchement à l'ennuyer. Les mots qu'il disait lui montait au cerveau et avec, les larmes aux yeux.

L'abbé avait découvert que chaque nuit, elle s'éclipsait pour rejoindre ses amants, ben oui il fallait bien compenser la journée d'austérité et l'absence de celui qui lui avait fait découvrir ce terrible péché! Elle sentit le sol se dérober sous ses pieds et s'effondra, tandis qu'il continuait à la tirer par le bras.

Lourdée? Mais... Comment? Je.. je suis soeur! Vous ne pouvez pas! C'est chez moi ici!

Visiblement, elle n'appitoyait pas l'Alfonse, les larmes coulaient sur ses joues, inondaient sa chemise qui s'accrocha à un clou, se déchirant.

Pitié... je vous en prie... Gardez-moi... vous ne pouvez pas me lourder! Pas mes champs... Non! Padre, PADREEEEEE!!!! Je serai pieuse! je ne pécherai plus, je vous le jure!

Elle hoquetait, à moitié nue, se tortillant, bref, elle était pitoyable.

_________________

SAINTE ILLINDA FOR EVER
Alfonse



L'Alfonse, il aimait pas les bonnes sœurs, mais il aimait encore moins les femmes qui chouinent. C'peut-être pour ça qu'il s'arrêta en tapant de la canne sur le sol.


Ch' pas moi qu' déchid'! Pis 'sert à rien d'app'ler l'Abbé, y roupille.


Et au nombre de chopes éclusées, il risquait pas de se réveiller avant l'heure de la messe!
Sans aucune pitié et avec beaucoup de satisfaction, il traîna la retraitante jusqu'à la sortie.


Allez. Ouste!

S'il avait eu de la force dans les gambettes, il aurait lui aurait sûrement foutu un coup de pied au cul pour appuyer ses mots. Il se contenta de faire tournoyer sa canne dans l'air, manqua de se viander, se rattrapa de justesse.


Gmrblbl.
Z'attendez quoi?
Z'êtes pitoyab'!
...


Toute cette agitation lui donna grand soif. Il n'avait pas bu depuis au moins... Quatre heures! Et le repas n'aurait pas lieu avant de looooooooongues heures.


Hé... On peut pt-êt' ch'arrancher...


Après tout, s'il la lourdait pas, le Babar n'y verrait que du feu... Le lieu était tellement vide et immense! Il croiserait peut-être pas la bonne sœur avec une semaine!
Thibauld
Thibauld n'en pouvait plus d'attendre... Le chemin depuis les latrines lui parut durer une éternité. Il ouvrit la porte du dortoir et précéda Louis.

Venez, entrez... Tenez, vous avez une bassine avec de l'eau claire ici, profitez-en !
Ma couche est juste là, à 10 pas. Je vous y attends avec votre sac ! Faites vite, j'ai hate de savoir ce que vous avez à me raconter !


Laissant le marin faire sa toilette, Thibauld posa le sac de Louis sur sa couche et se posa à côté. Son cerveau tournait à pleine vitesse, tentant d'imaginer ce que Louis avait bien pu trouver.
--Pti_louis
Finalement, ce navire empli de moines, le marin allait finir par en voir toutes les salles... L'entrée, le réfectoire, les latrines et maintenant le dortoir. Mais ici point de hamac...
Suivant les instructions du guide, Louis commença d'abord par se laver les mains avant de rejoindre le gamin.


Eh bien, tu peux dire que tu m'auras fait courir, moussaillon, depuis notre rencontre à Espalion !
Bien, commençons par le début... Je t'ai fait une promesse, je pense l'avoir tenue. Mais j'en ai fait deux autres et là, il va falloir que tu y mettes un peu du tien.
Tu m'avais demandé de partir à la recherche de ce fameux parent dont ton père t'avait laissé un nom. Je suis allé là où tu pensais que je devais chercher : la Gascogne. J'suis passé par Mimizan. Sans succès, une ville peuplée de fantômes, rien de plus. Ensuite j'ai tenté ma chance dans l'autre port : Bayonne. Là, le maire m'a beaucoup aidé...en m'envoyant rendre visite à la responsable des ports de Gascogne.
Bref, pour faire court... l'Amirale... comment s'appelait-elle déjà ... une femme fort belle et qui semble avoir du caractère... c'est pas beau de vieillir... la mémoire...


Moment d'hésitation... fouille au fond de ce qui lui sert de cerveau... puis s'exclame

Sorel ! l'Amirale Sorel ! C'est elle qui m'a aidé à trouver ... Rebecca.. à Labrit... ta ... soeur.. j'veux dire soeur ... une vraie, papa, maman, soeurette, pas soeur comme les femmes d'ici hein !

Pause... juste pour voir sa réaction mais aussi et surtout pour reprendre un peu son souffle.
Thibauld
L'impatience du jeune moine ne faisant qu'empirer. Il écouta le début du récit...en se demandant s'il aurait à attendre longtemps. Louis fouillait dans sa mémoire un nom qui n'était finalement pas vital.

Oui, oui, l'amirale... laissez tomber son nom...


Thibauld sursauta, surpris par le retour de mémoire de Louis. Et là... la révélation...


Une...soeur ? J'ai une soeur ?... Mais...comment ? D'où ? Depuis quand ?

Incrédulité et surprise. Louis lui avait donc retrouvé une famille.

Une soeur... Et où est-elle ? Comment est-elle ?... Allez, allez, dites-moi tout maintenant !
--Pti_louis
Ah, la jeunesse et son impatience ! Flot de questions, plus...intéressantes les unes que les autres...

Eh, moussaillon, du calme ! Ceci n'est pas un siège et tu n'as pas à tirer cette salve de boulets d'un seul coup !


Alors, comment as-tu pu avoir une soeur ?

Louis sourit pour se retenir de rire.

Depuis que tu as passé cette bure en guise d'habit, il semble que tu aies oublié certaines choses sur la vraie vie ! Ou bien serait-ce la bibine que l'on vous sert ici qui t'a effacé toute mémoire ?
Pour le "depuis quand", je dirais depuis le début car la jeune femme que j'ai rencontrée me semble malgré tout un tout petit plus âgée que toi. Tu es donc le cadet, le pti frère à sa grande soeur ! Va falloir te tenir à carreau car elle a l'air d'avoir du caractère, la Rébecca ! En plus, elle porte l'uniforme... Lieutenant de la prévôté qu'elle est, ta grande soeur ! Dis, c'est dans le sang cet amour pour les uniformes ? Elle l'épée et toi le goupillon... Ca va être chouette les réunions de famille !
Si tu veux la voir, va falloir que tu te bouges un peu les fesses car lorsque je l'ai vue, elle m'a dit avoir des obligations en Gascogne qui ne lui permettait pas de se déplacer.
Ceci dit, tu feras toujours moins de chemin que moi, d'autant que Rébecca n'est finalement pas si loin d'ici : Labrit, la forêt juste derrière la colline que tu vois là-bas...


dit-il en montrant un point plus ou moins incertain à travers ce qui servait de fenêtre au dortoir.

Bon, le soucis maintenant est que tu t'es enfermé dans cette prison pas très dorée.... Ta prochaine permission, c'est pour quand ? Et en attendant, tu pourrais au moins lui écrire car je crois qu'elle attend de tes nouvelles !

Première partie faite.

Bon, ça c'est pour la Gascogne... Maintenant faut causer Rouergue, pti gars ! Ouais, parce que moi, de Gascogne, j'suis retourné à Espalion, pensant t'y trouver ! Sacripan, tu étais déjà parti pour venir ici. Ca m'a foutu en rogne mais bon, pas le choix... Et tu as de la chance... enfin, tu peux remercier une gamine qui m'a bien aidé. C'était quoi son nom, déjà ?

La mémoire... la mémoire...


Ah oui, Ixia... la ptite Ixia. Elle m'a parlé de toi, un peu. Il semblerait qu'elle t'aime bien, la chtiotte. Elle m'a même dit que vous vous étiez écrit... hmm...

Visage un peu renfrogné du marin

Tu es moine, ce n'est qu'une enfant... J'espère que...ta présence ici n'est vraiment due qu'au chagrin lié à la perte de tes parents ! J'suis p'être qu'un rustre de marin mais il y a des choses que je ne pourrais jamais laisser passer, attention !
Enfin, quoi qu'il en soit, la gamine m'a fait promettre de te dire que tu lui manquais, qu'elle aimerait avoir de tes nouvelles et que... qu'elle te faisait des poutous.


Sac vidé, pause !


Voilà, tu sais tout... Et maintenant, que comptes-tu faire de tout cela ?
Thibauld
Thibauld avait voulu tout savoir... il en avait pour son argent ! Allant de découverte en découverte. Une grande soeur, qui habitait presque à côté de là où il se trouvait maintenant... S'il avait su cela avant de prendre l'habit de moine, cela aurait pu tout changer dans ses choix.
Il acquiesça lorsque le marin lui dit qu'il fallait lui écrire.
Et puis vint la deuxième couche... Un sourire se dessina sur son visage en entendant le nom d'Ixia. Suivi rapidement d'un signe offusqué à l'insinuation de Louis...


Ah, Louis, s'il vous plaît ! Entre Ixia et moi c'est une histoire très pure et tout ce qu'il y a d'honnête ! J'ai fait la connaissance de cette enfant à Espalion. Une petite espiègle qui a prouvé être bien plus sage et recommandable que bon nombre de personnes qui se disent adultes. Elle se démène pour mettre de la joie dans la vie et le coeur des gens. On se voyait presque tous les jours, elle avait organisé un jeu pour les miniers et j'avoue que j'ai bien aimé y participer.
Je vais lui écrire dès ce soir pour lui dire que vous avez tenu votre promesse !

Quant à ... ma soeur... Rébecca... Pfiouu....


Léger mouvement d'avachissement sur la couche, le regard perdu au loin...

Si j'avais su... Mais pourquoi ? Comment ? Enfin... les parents, ils n'ont jamais rien dit.... Pourquoi ?

Puis regardant à nouveau Louis

Rébecca vous a-t-elle dit quelque chose à ce sujet ?
--Pti_louis
Ils n'étaient pas frère et soeur pour rien. Mêmes réactions, mêmes questions...

Moussaillon... Ta soeur a été aussi surprise que toi ! Et elle n'en sait visiblement pas plus que toi sur toute cette histoire. Les seuls qui pourraient te renseigner ne sont plus de ce monde. Je crois qu'il faudra que vous vous fassiez à cette idée !


Le marin avait beaucoup parlé et ... peu bu. Il tenta sa chance.


Dis voir, mon gars... Tu me fais causer, tu m'as fait marcher plus que de raison... mais à boire point ! Tu n'aurais pas quelque chose pour me soulager le gosier. Au réfectoire, un vieux bougon sans dent a tenté de m'empoisonner avec un breuvage...
J'espère que vous avez autre chose à boire ici !
Thibauld
Thibauld était un peu perdu dans ses pensées suite à toutes ces révélations.

Hmm ?... Boire ?... Ah oui, au réfectoire, vous aurez de quoi boire...


C'est à peine s'il écoutait maintenant. Sa soeur n'en savait pas plus que lui. Au moins il ne se sentait pas défavorisé sur ce point.

Labrit, vous avez dit ? Ce n'est pas loin mais pour le moment je ne peux pas quitter Sainte-Illinda. Le Père Bardieu a besoin de nous tous ici pour la production de bière...
Je vais écrire à Rébecca, j'espère qu'elle comprendra...


Puis regardant le marin

J'sais pas vous, mais moi, toutes ces émotions, cela m'a donné faim ! Cela vous dirait de partager un bol de soupe avec moi ?
--Pti_louis
L'espoir d'une bonne boisson se dissipa rapidement... en deux temps

Boire au réfectoire ? J'en viens... et si tu m'écoutais un peu, tu aurais entendu que c'est pas vraiment le meilleur endroit sur Terre pour trouver de quoi se désaltérer !

Deuxième temps

Ah parce qu'en plus, c'est de la production locale ? Vous pratiquez l'auto-mutilation abdominale ?


Et troisième mouvement...

Un bol de quoi ?

Mouvement de la tête, tout espoir était donc perdu... Et c'est là qu'un souvenir revint en mémoire.


Avant ta soupe... ou si jamais je peux faire en sorte de la pimenter encore un peu : sache qu'en plus d'une soeur, tu hérites aussi d'une nièce !
Thibauld
Alors qu'il se levait pour se diriger vers le réfectoire, Thibauld reçu un nouveau coup de massue... tout relatif.

Une nièce ? Oh... Rébecca a donc une fille, c'est cela ? J'suis donc... oncle ? Mais alors... Rébecca a donc un mari. Elle a fondé une famille, c'est cela ?


Et malgré les protestations...

Venez, suivez moi au réfectoire, vous verrez, nous trouverons bien quelque chose pour satisfaire votre estomac.. Et cela vous donnera l'occasion de m'en dire encore un peu plus sur cette famille qui s'agrandit de minute en minute !
--Pti_louis
Décidément, il fallait tout lui expliquer...

Oui, Thibauld, le fait d'avoir une nièce signifie que tu es un oncle ! Bravo, t'es au point question liens de parenté !
Par contre, pour ce qui est du mari de Rébecca, je ne peux pas l'affirmer. A ce que je me souviens de notre entrevue, elle n'a rien mentionné de tel. J'ai plutôt eu l'impression qu'il n'y avait pas de mari dans la description de sa situation familiale.


Et contre mauvaise fortune bon coeur


Bon... parce que c'est toi, je vais à nouveau tenter ma chance dans votre réfectoire. Peut-être qu'en ta compagnie je vais avoir un peu plus de chance...


Et le marin emboîta le pas au moine.
Eloin
Et tandis que le jeune moine quittait le dortoir en compagnie d'un vieil homme, la moniale y entrait, se guidant avec le plan que mère Ellya luy avait remis lors de la discussion à Noirlac. L'humidité et la fraîcheur du lieu la saisirent dès la porte passée, et elle ne put retenir un frisson. Elle traversa rapidement l'immense pièce par la dextre* du rideau, côté réservé aux femmes comme l'avait mentionné la Prieure. Voyant l'état de délabrement de certains lits, elle ajouta mentalement à la liste des choses à faire pour leur arrivée définitive, le remplacement des matelas et la réalisation de nouveaux draps et couvertures. Ils ne pouvaient décemment offrir le gîte d'une si piteuse manière !

Parvenue devant l'âtre, elle haussa un sourcil en constatant le mince tas de cendre : c'était signe qu'un feu n'y était pas allumé souvent, pas assez en tous cas, pour permettre aux occupants du dortoir de s'endormir avec la sensation d'une bienfaisante chaleur. Les réserves de bois étaient peut-estre limitées ? Cela aussi serait à vérifier, car si elle sacrifiait volontiers à l'austérité prônée par la règle de Sainct-Benoist, il y avait certains aspects de son confort personnel qu'elle n'était point prête à abandonner, et la douce chaleur d'une chambre chauffée en faisait partie.

La dernière chose qu'elle vérifia avant de quitter la pièce pour visiter une autre partie de l'abbaye fut l'étanchéité du plafond. L'absence de récipients posés au sol dans le but de recueillir de l'eau de pluie qui ruissellerait de la charpente la rassura sur ce point, mais elle resterait vigilante. Il y avait bien assez de la chapelle à prendre l'eau...



* dextre : droite
_________________
Eloin Bellecour, Cardinal Inquisiteur Francophone, Vice-Chancelière des Affaires du Siècle, Rectrice de l'Ordre Cistercien, Professeur au séminaire archidiocésain de Bordeaux.
Illustrations Religieuses
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)