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[RP] Dortoirs communs pour retraitants et séminaristes

Ellya
Des semaines qu'Ellya restait dans les dortoirs à s'inventer des tâches: repriser les chausses, repriser les draps, dépriser les chausses pour les rerepriser... Et le soir uniquement, elle sortait en trainant des pieds jusqu'au germoir pour y accomplir son devoir de Soeur du Prieuré (et surtout parce que Babar l'avait menacée de mille jours au minimum de germoir à cause de son long pèlerinage).

Tout ça, c'était à cause de son ordination. Elle avait vécu le début de la cérémonie comme à l'extérieur de son corps. Quand l'archevêque l'avait aspergé d'eau bénite, elle avait papillonné des yeux, secoué la tête et, sans même s'excuser, était sortie en jetant un regard désespéré à mère Eloin. Il manquait des pièces à un puzzle inexplicable.
Honteuse, elle se cachait donc dans la pièce humide et mal chauffée dont elle ne sortait que quand tout le monde y entrait.

Puis, le matin même, était arrivée la lettre de Thomas Levrat, un rouquin croisé en de rares occasions et qu'elle avait accessoirement marié à une brune grosse jusqu'aux yeux. Après une feuille volée dans les affaires du frère Thibauld (elle s'en confesserait peut-être un jour), elle répondit au type qu'elle ne connaissait pas vraiment.

Elle passa ensuite une bure immaculée (celle achetée exprès pour son ordination) et sortit de son enfermement. Il était grand temps de percer certains abcès et de régler certaines affaires.

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Lantana
Les courriers avaient été envoyés à ses amis, compagnons de route : ils resteraient tous ensemble à Ste Illinda quelques jours. La Dragonne avait laissé quelques piécettes dans le tronc à l'entrée de l'abbaye puis était passée en taverne déguster une bonne bière. Pas trop abuser quand même : garder son ventre plat était une haute priorité. Pas pour autant qu'elle empêcherait qu'un amant lui visite le bas-ventre, selon son envie à elle, mais pas question qu'il se répande... Elle ne voulait pas s'encombrer d'un mouflet, surtout qu'elle n'était pas mariée et aucune envie de l'être. Les histoires de Prince Charmant ne faisaient donc plus partie de ses rêves, du haut de ses presque vingt ans, elle avait passé l'âge : il était temps ! Ce n'était pas non plus parce qu'elle se trouvait en l'abbaye qu'elle se rendrait à confess'... Sa dernière expérience avec l'EA la laissait dubitative sur les réelles motivations de ses représentants. Elle préférait désormais s'adresser directement au Très-Haut pour un cas de conscience : il lui répondrait quand elle viendrait à passer définitivement à trépas, ce qui n'était nullement envisagé pour le moment. L'Obstinada se laissait donc aller à ses ressentis sans aucune mesure : le moment opportun, l'avocate aviserait.

Elle avait tout de même pris une grande décision, selon elle : s'installer à Paris, laissant le Languedoc dans ses luttes d'ego dans lesquelles, définitivement, elle n'avait pas sa place. Ses champs resteraient en activité jusqu'à ce qu'elle trouve meilleur endroit mais même sa résidence qu'elle considérait comme étant située au meilleur emplacement de tout Béziers, n'avait plus de valeur à ses yeux. Un autre horizon s'ouvrait devant elle, de nouvelles perspectives aussi par sa Bonn Volonté de se fier à ses ressentis et ne plus se laisser influencer par ce qui n'était, somme toute, que des jugements portés par certains. La tempête du ménage avait commencé par sa propre tête et elle était surprise de ce qu'elle avait pu y découvrir en faisant du tri, en posant de nouvelles bases.

En fait, ces jours prochains lui permettraient simplement de se reposer, de boire de la bonne bière, revoir son amie Mélusine et s'accorder elle-même, avec l'aide du Très-Haut : c'était déjà beaucoup. Invitation au calme, tout simplement, sans mâle dans sa couche, bien évidemment, excepté Déos, son chat, jaloux comme un pou, digne fils de sa mère à ses débuts : chinant ce qu'il était possible pour se sustenter. Chat de garde également, il se jetterait au visage et crèverait les yeux de quiconque approcherait trop la belle. Bien pour cela qu'elle le laissait dormir avec elle : il était son cerbère félin attitré. La seule question qu'elle se posait en cet instant était de savoir où elle pourrait s'installer. Une cellule individuelle lui conviendrait le mieux, par pudeur, mais elle savait s'adapter. Le dortoir ne lui faisait pas peur de prime abord : elle avait passé son enfance dans pareil endroit, seule cette légère pensée de ressasser de mauvais souvenirs pourrait la hanter et encore... Elle était désormais prête à l'affronter.

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Ellya
Fin d'année 1465


Alors là, vous pouvez poser vos affaires. Je sais, il n'y a pas beaucoup de place. Mais vous pouvez aussi prendre le coffre d'à côté. Il n'y a pas dix mille retraitants lors de la fin d'années vous savez? Bon, il y a des habitués. Même si l'une d'entre elles vient de rendre l'âme. Ce sera plus spacieux pour vous comme ça!

A force de grands gestes excités, la Cistercienne désignait tantôt une couche, un coffre en bois, un meuble de chevet. Elle était tellement heureuse d'avoir sa meilleure amie auprès d'elle les prochaines semaines qu'elle ne maitrisait plus son flot de paroles. Déjà plusieurs heures qu'elle bassinait la Mère Maquerelle avec tous les projets qu'elle avait en tête lors de son séjour: aller pêcher (et non pas pécher), prier tous les matins, oeuvrer à la construction d'un bonhomme de neige grandiose, bâtir les ruches avec Antoynette, picoler. Oui. Boire à en perdre la raison avec la seule à laquelle elle confiait tout était certainement la chose pour laquelle elle avait la plus grande hâte.

L'Abbé est furieux que je vous ai ramenée, mais ce ne doit pas être une raison pour vous de vous cloitrer ici, hein! Il finira par vous adorer, lui aussi. Faut lui laisser le temps. Et quand il verra que vous êtes une femme d'affaires, il passera toutes ses soirées avec vous, vous verrez!


La religieuse gloussa. Fini le temps de la mélancolie, du deuil, des questions: elle n'était que bonheur et légèreté. Enfin la vie lui souriait! Et même le berceau qu'amenait Alfonse en grognant ne jetait aucune ombre à ce tableau.

Ah, voilà pour l'enfant. Je vous avais bien dit qu'il était en bon état, voyez!

Ancien vestige de son propre passé de mère, elle avait gardé l'objet dans sa bourgeoise demeure de Marmande. Loin de lui rappeler de mauvais souvenirs, elle n'était qu'indifférence.

Il va falloir le baptiser au plus tôt. Vous lui donnerez un nom comme ça. J'aime pas les enfants, mais vous me laisserez faire ce baptême, n'est-ce pas?


Ses yeux pétillaient. Peut-être même qu'elle en ferait un moine, de ce gosse, si elle arrivait à convaincre Désirée. Les bâtards n'avaient pas trente-six destinées possibles. Se comblant de joie à l'idée de cette possibilité, elle tendit machinalement un mouchoir à son amie qui ne cessait de tousser.
Geste anodin qu'elle ne se rappellerait même plus avoir effectué.
Desiree.
Et à passer plusieurs heures à être bassinée, eh bien, on se retrouve fatiguée.
C'est donc un pauvre sourire qui éclaira le visage creusé de la maquerelle. Plus pâle que jamais, sa cicatrice en forme de sabot semblait toute fraiche tant elle luisait. Pourtant, elle avait plus de dix ans.


Vous... C'est parfait, merci.

Merci d'avoir pensé au berceau, oui. La borgne éviterait de dire que l'enfaçon dormait tout contre elle, accroché à son sein. Cela lui évitait de se lever, la nuit. Le jour. Tout le temps. Elle passait ses journées au lit, depuis trois mois, depuis six mois, depuis bien trop longtemps.
Faire retraite, c'était revenir au monde. Ici, elle serait forcée de bouger, un peu. Un tout petit peu. Au moins pour se lever et aller chercher à manger. Au moins pour saluer son amie, une fois par jour.
Se lever, se vêtir, simplement, d'une lourde et chaude robe de laine mauve, de gros bas épais, de mules de soie, d'une cape fourrée.
Le poids de ses habits la fatiguait, rien que d'y songer.
Mais elle s'y ferait. Elle reviendrait du monastère fortifiée et vigoureuse. Elle reprendrait le cours de sa vie, et elle s'en trouverait fort bien. Deos le lui permettait. Même si elle faisait retraite ici.

Elle s'assit sur la couche, défit sa cape et la laissa tomber.


Bien sur que vous pourrez baptiser Bédivère. Il convient qu'il soit aristotélicien jusqu'à la moelle de ses os.

Jusque dans son sang bleu. A-t-on vraiment le sang bleu, quand on est bâtard de marquis ?
Une quinte de toux mit fin à l'échange, brièvement, et elle l'étouffa dans le mouchoir tendu par la nonne, qu'elle fourra ensuite dans sa manche, machinalement.


Merci. Je vais me reposer un peu, à présent. Ce voyage m'a épuisée. Croyez vous que vous pourrez baptiser Bédivère bientôt ?
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Ellya
Elle avait accepté, évidemment, avant de prendre congé, le pas et le cœur légers. Pour mieux revenir le lendemain, à l'aube. Les bras chargés d'une cruche de bière, de pain et de fromage, elle avait assailli le dortoir avant de tout déposer au pied du lit de son amie.

Il fait un temps ma-gni-fique. Je sais, je sais, il fait encore nuit, mais moins froid qu'hier! Couvrez-vous bien tout de même, c'est l'heure de l'office de Prime. Oui, oui, il faut aller prier. Mais je ne vous réveille pas en vain: mon fillot vient de m'écrire. Il est arrivé à l'Abbaye avec femme et enfant. Le sien aussi a besoin d'être baptisé! C'est merveilleux, je pourrais faire d'une pierre deux coups, qu'en dites-vous? Etre frères de baptême, c'est quelque chose de symbolique, vous voyez?

La religieuse lui fourra dans les mains un morceau du pain frais.

Plus vite ce serait fait, mieux ce sera. Ce qui est dommage, c'est qu'il manquera Antoynette et Edvald. Vous savez, lui, c'est l'affreux bonhomme dont je vous avais parlé? C'est mon Sauveur. J'ai confiance en lui. C'est bizarre, les rencontres, n'est-ce pas? Un peu comme vous et moi. C'était bizarre. J'écrivais à Uriel, ce jour-là.

Elle se signa, par la force de l'habitude.


Le meilleur moine au monde. Le plus sage, le plus humble. Le plus Saint. Je l'aime beaucoup. Tout court. C'est mon truc, d'aimer ce qui n'est plus là.

Un vague sourire aux lèvres, balayé aussitôt.

Vous, vous êtes une exception bizarre, comme Edvald. Pour ça que j'aurais aimé vous voir côte à côte. Bon, allez! Debout! Allons prier. Puis nous réglerons tous les détails pour ce baptême.
Bédivère vous avez dit? Bien. Il n'empêche qu'il lui faut un second nom. Un nom de foy. C'est es-sen-tiel. Que diriez-vous de Chaste? Pour lui éviter de tourner comme vous, voyez? Ou de Vertueux? Bédivère Vertueux, ça sonne bien! Vous pourriez même tourner cela en Bédivère Tueux! Et pour le nom de famille, ce sera quoi?


Enième tentative d'obtenir le nom du géniteur.
Desiree.
Je... Je ne suis pas capable de vous suivre, Ellya.

Et de fait. Elle grelottait. Toutes ses fourrures avaient été fébrilement empilée sur sa couche, et elle en avait apportée une quantité astronomique, connaissant les conditions spartiates des lieux.
Le corps de l'enfançon, blotti contre le sien, lui semblait frais, tant elle brûlait de fièvre.


Je...

Elle avala péniblement sa salive, la gorge nouée.

Voulez vous bien me confesser, Ellya, s'il vous plait ? Je vous dirais le nom de famille de Bédivère sous le secret de la confession. Vous le baptiserez. Ainsi, si je... si je...
J'ai écris à mon fils hier, pour qu'il m'envoie une solide nourrice. J'irais peut être mieux, après...


L'oeil gris se fait implorant.


Je vous en supplie, Ellya... Bénissez moi ma Mère parce que j'ai... beaucoup... beaucoup péché...
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Ellya
De me suivre? Je parle trop, c'est cela?

Une moue boudeuse traversa le visage de la Duranxie qui, trop heureuse d'avoir une amie, SON amie, auprès d'elle, était incapable de percevoir la faiblesse, la maladie qui la rongeait pourtant. La Cistercienne ne brillait pourtant pas pour son égocentrisme, mais manquait tellement de gens sur qui compter - ou plutôt refusait de se reposer sur tant de personne - que la compagnie de Désirée jetait une ombre sur tout, hormis la joie de l'instant.


Vous conf...? Mais oui! OUI! C'est merveilleux! Les effets de ma présence à vos côtés vous rendent déjà mille fois plus pieuse que vous ne l'étiez hier, regardez!

Elle roucoula de contentement avant de s'agenouiller à son chevet. Le dortoir était vide à l'heure actuel, à part les trois âmes qui composaient ce tableau. De la sénestre, elle traça dans l'air le cercle brisé de la croix.


Ma fille, je vous écoute. Et le Créateur à travers moi. Soyez honnête envers vous et envers Lui et confessez-moi vos péchés sans crainte.
Desiree.
Je...

Alors, finalement, elle raconta. Toute sa vie, depuis ses débuts comme servante puis catin dans des bains publics miteux en Bourgogne, son rachat par une maquerelle plus avisée, elle raconta le fuite, ivre, et montra la marque de dents sur son avant bras décharné. Elle raconta comment elle avait survécu jusqu'à Paris, en se laissant souiller par une bande de soudards. Comment elle leur avait faussé compagnie pour se faire recruter par le plus chic bordel de la capitale.
Elle raconta l'éclosion des amours interdites entre deux boutons de rose, le Pourpre Thorvald et la Noire Désirée. Le plaisir éprouvé, pour la première fois.
Elle raconta sans ambages son travail, où elle abattait la besogne comme personne. Sans oublier d'aller à la messe le dimanche, ni à confesse.
Elle raconta comment une princesse, pair, grand Maitre de France l'avait grassement payée, offrant le voyage jusqu'en Bourgogne à la meilleure putain de Paris pour dépuceler son filleul.
Elle narra avec acuité la raideur et la timidité du garçon. L'émotion qu'elle avait ressentie à le rendre homme. A le voir devenir homme. A voir les muscles durs de soldat fondre sous ses doigts, pour mieux se tendre encore et s'amollir contre elle dans le sommeil.
Elle raconta le travail acharné, pour avoir le droit de garder son fils. La naissance de ce dernier. La reconnaissance de son père.
La fuite, encore. Pour s'élever, toujours. Le plus minuscule et plus luxueux bordel de la capitale. La fin. Quand enfin son corps lui appartint. Pour toujours.
Genève. Thorvald. Huit ans de plus, une famille de plus. Une femme de plus. Thorvald au cœur grand, assez grand pour deux femme, pour une myriade d'enfants. Le partage mal accepté. Par l'autre. Une petite fille. Un sabot de cheval. L'amour plus fort. L'autre femme plus forte.
Une rencontre. Un ancien client, sa femme. Une amitié. Belle. forte. Indéfectible. Dormir avec elle. Dans sa chambre. Attendre qu'elle rentre des nuits brutes avec son mari. Repue, mais brisée. Dormir dans son lit, quand elle n'attendait plus le mari. Brisée.
Une rencontre, en même temps. Un baron, un marin anglais. Une solide amitié. Teintée d'un soupçon de plus. Une promesse. Une disparition, encore.
Elle paie. Elle sait. Elle paie pur ses vies précédentes. Les bordels. L'orgueil, surtout. Qu'importe. Il reste les amis.
Ellya.
Gabrielle, au couvent.
Et puis, en filigrane, Aimbaud. Son puceau préféré. Son plus vieil ami, après cette première nuit.
Aimbaud qui vient lui rendre visite, de temps en temps. Qui boit, trop. Qui reste entre les bras et les cuisses d'une de ses catins, de temps en temps.
Aimbaud. Il y a un an. Un an.


Un an, savez vous compter, Ellya ? Dieu, je ne peux pas m'en repentir. Il m'a donné le plus bel enfant qui soit. Regardez comme il est beau, Ellya. Mon fils. Bédivère de Josselinière. Oh, laissez moi dire. Je sais bien qu'il ne portera jamais le nom de son père. C'est un bâtard. Aimbaud n'est pas au courant. Il ne le sera jamais. Jamais, promettez moi !


Une quinte de toux.


Sauf si je meurs.
Si je meurs, dite le lui. Et dites lui merci. Je suis contente d'avoir joui une dernière fois avant de mourir.


Voilà, nonnette. Amie. Débrouillez vous avec tout ça.
Le temps a filé. Des minutes ? Des heures ? La blonde se pelotonne, enlace l'enfant. Elle ne dort pas encore, elle regarde, intensément, l'amie. La seule. L'unique. Celle qui doit subitement amortir près de trente années de sa vie. Après tout, il y a quinze ans qu'elle en fait partie.

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Ellya
Que dire? Que répondre à celle qui vomit tout son passé? Dans son esprit, mille pensées, mille mots de réconforts ou de surprise ou de colère. Dans l'air, le silence. Juste le silence.
Rien que le silence.
Elle digère, les yeux fixés sur la mère maquerelle, la vie racontée. Le dégoût ressenti. Trop d'histoires de chair dans l'histoire de Désirée. Trop de passion.

Quelques heures plus tard, elle se racle la gorge, se redresse en grimaçant à cause de son dos raidi et s'assoit sur la couche, aux pieds de son amie. L'unique.


Je vous promets que, de votre vivant, il n'apprendra pas cela de ma bouche. Et je vous promets que si vous mourez, ce sera de la mienne qu'il l'apprendra.

Cela faisait quatre ans qu'Ellya n'avait fait aucune promesse, elle qui en avait tant fait les années précédentes, jusqu'à ne plus pouvoir les tenir toutes.
De la sénestre, elle se signe une nouvelle fois avant d'attraper une fiole d'eau bénite dans sa bure. Elle en verse quelques gouttes sur le front de la maquerelle, signifiant ainsi qu'elle était lavée de ses péchés. Puis le fond de la fiole atterrit sur le front de l'enfant.


Ainsi je te baptise, Bédivère Tueux de Josselinière au nom du Créateur et de ses prophètes. Qu'ainsi tu rejoignes la communauté aristotélicienne romaine, à jamais.

Quand il sera assez grand, il devra suivre une pastorale, d'accord? Vous avez une sale mine. C'est la confession. Ca remue trop de choses, n'est-ce pas?


Elle a connu ça, elle aussi. Ne jugera donc pas.


Reposez-vous. Je vous apporterai de la soupe plus tard.


Elle se lève, se retourne et hésite. Se rapproche. Se penche et pose son front sur celui de son unique amie.

Moi, je vous pardonne. Moi, je vous aime.

Et se redresse, comme si de rien n'était.
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