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[RP]Laissez moi vous dire

Fra_salvonarole
Salvonarole avait l'habitude de prêcher dans le désert, c'est une image, bien souvent les places de village ou de grande ville restaient aussi vide que si la peste noire était de retour et personne n'écoutait son propos.
Propos qui au demeurant s’adressait à une foule au peuple comme on dit à Rome avec mépris pour ce peuple qui ne s’intéresse pas à la foy, croit-on.
Et là voilà que venaient à lui deux hommes qui affichaient une culture hors du commun.
Si le peuple ne sait pas lire, c'est normal, eux savaient de quoi ils parlaient. Il pensa donc à changer son discours.


Messeigneurs,

Il avait baissé la voix.

Messeigneurs,
l'on ne s'adresse pas à une foule comme l'on s'adresserait à un théologien. Le peuple a besoin de croire simplement, il a besoin de clercs présents, dans les églises, les halles et les tavernes.
Le désintérêt des peuples pour la foy existe, mais là où Rome pense que c'est l'acédie, certains grands cardinaux ont prouvé que c'est du à la fainéantise du Clergé. Des cardinaux comme Lorgol, Dunpeal, Angus, Verty, Quarion, Ecatarina, Uriel un temps et je pourrais en citer d'autres remplissaient les cures de leurs diocèses avec des curés présents et actifs parce qu'eux même étaient actifs. Etre un moine sans harde ne signifie pas que je n'ai jamais étudié.
Cela est facile d'étudier, lorsque j'ai commencé, je prenais l’intégralité des textes de quelqu'un et je les lisais, on apprend énormément. J'ai donc une autre image de certains grands personnages que celle "officielle".
Si donc les églises ce sont vidées c'est parce que certains prélats pensaient plus à leur carrière qu'à leurs diocèses.
Un autre grand cardinal disait à la Curie nous n'avons pas le pouvoir « d'imposer il nous faut convaincre »
Où sont-ils ces grands noms qui ne se contentaient pas d'une affiche par ci par là ?

Mes frères, messeigneurs je ne prêche pas contre la vraie Foy, mais contre ceux qui la servent si mal.

Est ce en refusant la noblesse ou l'accès à un conseil ducal à un hétérodoxe ou à un sbire non baptisé que l'on prêche la foy et la tolérance ? L’église Romaine use depuis des lustres de rétorsion ordinaire pour s'imposer alors qu'elle devrait prêcher la foy et jouer son rôle de berger.

Voilà d'où vient mon ire messeigneurs. Je n'ai rien contre Rome mais je dénie à certains prélats absents le droit de parler au nom de l'universalité des fidèles quand jamais eux même ne disent de messe.

Je n'ose même pas parler de la façon dont la Curie assassine !


Salvonarole avait parlé à voix basse presque.

Messeigneurs, si un jour je deviens prêtre je serai actif et si je suis actif mon église sera pleine et je gênerai Rome comme d'autres l'ont fait avant moi en prouvant qu'ils ont tort.

Pour finir, messire j'accepte avec joie votre proposition de vêture, avoir le cœur au chaud ne suffit pas toujours.


Et de rire...
Dacien_de_chenot


Il en avait connu certains et bien d'autres que le moine ne citait pas sans doute parce qu'il ne les avait pas connus et qu'ils n'avaient pas laissé leur nom dans l'Histoire. Et pourtant.... nombre d'entre eux avait œuvré leur vie durant auprès de leurs ouailles, ne manquant pas une messe, ouvrant le vantail de leur église chaque dimanche pour la messe dominicale et chaque jour la porte du presbytère pour ceux qui en éprouvaient le besoin et y trouvaient, à défaut de nourriture parfois trop peu abondante, la chaleur d'un feu et d'un coeur.
N'étaient-ils pas là, les Princes de l'Eglise ? Les Prélats de la foi ? Car que savait le petit peuple de ses Evêques et Cardinaux si loin de leurs préoccupations ? Et n'étaient-elle pas là, la vraie foi ? lorsque l'on manque de tout, même du minimum et que malgré cela on continue de louer le Seigneur. Il est, en effet, facile de croire devant un rôt assorti de petits légumes, quand on détache délicatement du bout des doigts un filet de volaille en prenant grand soin de ne point tâcher ses dentelles mais il l'est moins lorsque le vent perce la maigre défense d'un mur de planche et que la pluie glaciale filtre par un pauvre toit, lorsque les assiettes sont vides et que les larmes emplissent les yeux de ses enfants qui vont se coucher le ventre vide.

Les paroles du moine résonnaient en lui, y trouvant l'écho de ses propres pensées.
L'ainé des de Chenot n'éprouvait nulle amertume envers les plus aisés. Lui-même appartenait à la famille des nantis. Il n'avait jamais connu ni la faim, ni le froid. Ses vêtements étaient des plus fins, ses chevaux parmi les meilleurs, l'arsenal de Bramevent sans doute l'un des mieux pourvu du Royaume, sa cave l'une des plus fines, sans parler des silos et greniers qui ne désemplissaient guère d'un bout de l'an à l'autre.
Pourtant, dès son plus jeune âge, l'enfant avait été confronté à la misère. Celle des paysans dont il partageait, en secret, le jeu des enfants. Et jamais.... jamais, il n'avait oublié. C'est à cette période qu'était née la légende de cet enfant que rien ne semblait rassasier et qui, bien qu'il fut plutôt fin pour son âge malgré sa déjà haute taille, dévorait comme un ogre. Nul ne s'avisait de ses poches enflées lorsqu'il quittait la table, enfin repus, semblait-il, et qu''il disparaissait dans la cuisine à la recherche de quelques biscuits que, Fluette, la brave cuisinière du château, lui abandonnait volontiers. Il les faisait alors disparaitre dans ses poches déjà pleines en affirmant avec aplomb : ''C'est pour quand j'aurais faim''. Eut-il dit la vérité, que la servante aurait répugné à nourrir tous ces petits gueux, qu'il convenait de chasser pour peu qu'ils s'approchent de son petit duc.
Ah que ce partage était bon ! Aussi bon que les biscuits de Fluette dont ses compagnons de jeu, affamés, se régalaient !
Eut-il analysé ce qui se passait en lui, qu'il n'aurait su l'exprimer du haut de ses 7 ans. Mais il avait compris que donner ses gâteaux et son pain, le rendait aussi heureux que de les manger. Peut-être même davantage.
Parfois il lui avait fallu user de subterfuge pour faire accepter ces maigres dons, car on a beau être gueux, on n'en est pas moins fier. Ce n'est que bien plus tard, alors qu'il avait déjà rejoint l'Ordre des Lames, qu'il avait trouvé comment permettre à un homme d'accepter, sans écorner sa fierté. Il s'en souvenait encore. Fyller, c'était son nom, venait d'intégrer l'Ordre et ne portait pour toute arme qu'un solide bâton. L'irlandais était fier et il convenait de ne pas le blesser tout en lui permettant d'accepter une épée qu'il voulait lui offrir, quand une idée germa dans son esprit.

- Fyller,
lui avait-il dit, tu es vaillant mais, sans armes, tu es moins efficace. Que tu portes l'épée serait bon pour nous, tes frères d'armes que tu pourrais protéger au mieux durant les combats. Accepte cette lame. Ce n'est pas un don mais un prêt. En acceptant, tu t'engages à offrir la même à un jeune combattant dès lors que tu pourras le faire, en lui demandant de prêter serment de faire de même, un jour. Qu'en penses-tu ?

L'irlandais avait accepté et ainsi, chez les Lames, s'était forgée une tradition, chaine solide qui perdurait encore à l'heure actuelle et s'étendait maintenant non seulement aux armes, mais aussi à la viande, aux vêtements, et à tout ce qui pouvait faire partage.

A nouveau son attention revint vers le moine. Ses paroles étaient pleines de bon sens. Qui l'aiderait à atteindre son but ? Et se souviendrait-il de ses propres paroles lorsqu'il serait atteint ? Pourquoi ne pas prendre le pari ?

- Nous reparlerons de tout ceci et je ne manquerai pas de vous prévenir de la date de notre départ afin que vous puissiez nous suivre. En attendant, prenez soin de vous. ajouta t'il en glissant discrètement dans sa poche, de quoi avaler un bol de soupe ou de vin chaud.

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