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A la fin de l'envoi, je touche ! *

Arystote
Le jour s'était levé depuis peu quand le Comte de Cassis sorti de sa chambre déterminé à honorer sa dette. Il n'avait cependant pas l'intention de combattre le ventre vide aussi engouffra t-il brioche et fruits frais avant de se rendre dans les jardins. C'est qu'ils n'allaient pas s'affronter dans le salon !

Le soleil semblait timide et se cachait encore derrière quelques nuages effilés. Les Camélias, bien que commençant à flétrir avec l'arrivée de l'automne, continuait à parfumer les jardins d'un halo douceâtre et quelque peu enivrant. L'ombre des cyprès dessinait sur les pierres rosées des murs de Cassis, des silhouettes effilées. Arystote sourit en voyant dans cet ombre celle, d'une lame. Il avait ainsi l'impression que le jardin s'était lui aussi apprêté pour ce duel.

Il espérait qu'Hersende répondrait favorablement à leur demande. Si tel n'était pas le cas, il proposerait Michel comme témoin, et naturellement Eavan choisirait Felipe. Les deux hommes étaient de confiance et trop conscients de l'attachement des duellistes à leur honneur pour s'avancer vers un jugement subjectif.

Il leva les yeux pour parcourir chaque parcelle des jardins de Cassis. Où il se trouvait, un chemin de pierre en parcourait le sol avec çà-et-là des parterres de fleurs, une fontaine, des bancs de pierre etc. Il faudrait donc qu'ils s'éloignent un peu. Près de l'étang en contrebas, l'herbe s'étendait telles une prairie. Ils auraient plus de place pour exécuter leurs mouvements et aucun obstacle pour les gêner.

S'étant enfin décidé sur le lieu, Arystote entreprit de retourner dans le castel afin d'y attendre la Gaelig et il l'espérait, leur suzeraine également.




* Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

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Eavan

L'aube. Ce moment si particulier du jour où l'on passe du feutré nocturne à l'effervescence diurne. Etrange phénomène. Plus fascinant qu'étranger par ailleurs. Eavan aimait se lever tôt pour en être témoin. Il n'y avait pas deux aubes pareilles.

Eavan se levait tôt par habitude, aussi. La gestion de ses fiefs n'était pas aisée. Une part du fief de Salon était marécageuse, à la fois bourdonnant de vie mais peu aisé à manœuvrer comme ressource, et Rians était un fief vaste, même si les redécoupages avaient su nettement l'amputer de sa grandeur. Il y avait donc chaque jour fort à faire, d'autant que la vicomtesse n'aimait pas se laisser aller à déléguer trop facilement ces choses là. Bien sûr qu'elle avait des intendants et l'équivalent de petites administrations, mais in fine, c'était elle le seigneur des terres et elle estimait naturel que tout passe sous son regard.
Le rituel parcheminé effectué, ce jour serait un peu différent. Ces temps cis, de toute évidence, son quotidien changeait : préparer le voyage, ne plus avoir de charge comtale... Mais aujourd'hui était un jour pas ordinaire.
Aujourd'hui, de Marseille elle allait à Cassis.

Très tôt les chevaux furent prêts et la Gaelig et Felipe prirent la direction du fief phare du jeune Champlecy. Y était elle déjà venu ? Oui. En gardait-elle un vibrant souvenir ? Pas vraiment. Elle ne se souvenait guère des funérailles de Prunille, sinon de cet arrière goût d'absurde face à ce bonheur brisé net en bas des marches d'un escalier. Elle ne se souvenait guère des épousailles de Diane, sinon du fait que l'Illustre en exercice qu'elle était avait survécu et que cela signifiait qu'elle, en tant que Capitaine, avait rempli son rôle comme il le fallait.

Aujourd'hui, elle faisait le chemin pour un duel. Comme le disait Arsytote, elle finirait peut être par détester Cassis. Peut être. Mais contrairement aux fois précédentes, Eavan laissa son regard s'imprégner de la beauté du chemin, de la mer omniprésente et de l'arrivée sur les terres de Cassis.
La contemplation se le disputait à une toute autre sensation et plus d'une fois la Gaelig se surprit elle a avoir la main sur le pommeau. Si bien que Felipe, se plaçant à sa hauteur, eut un regard inquiet. Eavan comprit le pourquoi : cela aurait pu signifier qu'elle craignait une embuscade. Ils n'étaient pourtant point en taverne ! eut elle envie de dire. Quel humour... Non, elle opta pour d'autres mots.


Il faut la remuer car elle s'engourdit... - Ce que c'est que de la laisser inoccupée !

Qu'avez-vous ?

J'ai des fourmis dans mon épée ! *


Plus elle se rapprochait et plus elle saisissait à quel point elle avait pu perdre en restant aveugle à tout cela. La couleur de la pierre adoucissait la rudesse nécessaire des constructions. Les jardins étaient soignés. Non qu'Eavan eut une patience extraordinaire concernant ce point, mais si elle n'avait su développer la patience d'avoir un tel havre chez elle, la vicomtesse savait reconnaitre la beauté et l'harmonie de l'ensemble.
Déjà ils arrivaient face à des gardes et Eavan stoppa sa monture pour mettre pied à terre. De bon matin, la cape aux couleurs des Gaelig flottait dans la brise. Felipe lui portait tabard aux couleurs de Salon. Sans laisser le temps aux gens de faction de s'inquiéter, la vicomtesse s'annonça.
Derrière elle, elle perçut un grognement du salonais : il n'aimait pas qu'elle lui pique son travail. Cela amusa Eavan qui lui décocha un petit sourire bien peu contrit.

Si l'attitude était détendue, le regard trahissait lui, une certaine gravité. La Gaelig savait très bien pourquoi elle était là.




* Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand - le dialogue complet en est une citation

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Hersende
La veille, Hersende avait reçu un pli d'Arystote, lui demandant d'être témoin d'un duel destiné à laver une dette d'honneur entre lui et Eavan.

Elle avait accepté, à la condition que ce duel n'aille pas plus loin que le premier sang.
Il n'était pas question que ses vassaux s'entre-tuent alors que la Provence avait besoin de ses combattants!

Aussi, le temps de cette fin septembre étant encore doux, elle était partie de bon matin à cheval, refusant le carrosse que le lieutenant de sa Garde eût aimé lui imposer. Celui-ci, bougon, chevauchait donc quelques mètres derrière elle avec ses hommes, tout en ayant envoyé deux gardes les précéder, hors de vue du groupe.
Ainsi, n'eût été le bruit des sabots derrière elle, la Marquise aurait pu se croire seule lors de cette promenade et elle en goûtait tout le charme.

Ils parvinrent ainsi à Cassis et longèrent un moment les criques dans lesquelles l'eau limpide reflétait le bleu du ciel. Puis ils montèrent vers le château de son petit-cousin.

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Arystote
A peine avait-il fait un pas dans le patio qui bordait les jardins, que le Comte vit arriver son intendant qui lui apportait un pli. Hersende viendrait. C'était une bonne chose. Il avait juste quelque peu omis de lui signifier la nature du duel qui était bien au premier sang. L'idée de blesser Eavan ne le réjouissait déjà guère, il n'envisageait même pas la possibilité de la tuer. A la limite préférait-il que ce soit l'inverse bien qu'il aimait à croire que son raisonnement serait similaire au sien.

Les cloches de la chapelle sonnait les premières heures de la matinée lorsqu'on lui annonça qu'Eavan était arrivé. Le Comte en eut une boule au ventre. S'il avait mis un point d'honneur à accepter le duel, s'il avait apprécié leurs entrainements sur le pont du bateau ; il n'aimait pas l'idée de combattre réellement. D'autant qu'il savait qu'elle ne lui pardonnerait pas s'il faisait tout pour perdre aussi tâcherait-il de gagner si c'était possible. Il s'avançait vers l'entrée pour l'accueillir quand cette fois c'est Hersende qu'on lui annonça. Les deux femmes s'étaient suivies de peu. Arystote vint donc vers elles.


Votre Majesté, génuflexion, Vicomtessà, bienvenue à Cassis.

Le bienvenue était plus pour Eavan que pour Hersende qui connaissait très bien le castel pour y être venue plus d'une fois. Eavan avait dû se rendre à la chapelle une fois ou deux sans aller plus loin sans doute.

Eavan comme lui-même étaient apprêté pour le combat. Il nota qu'elle ne portait pas d'armure. Lui-même s'était-il contenté d'un gambison brun qui tombait jusqu'en dessous de ses genoux. Il avait de toute façon toujours du mal à combattre quand ce qu'il portait l'alourdissait beaucoup. Il ne manquait que la bâtarde qu'il ne portait pas encore à sa ceinture et qui était posée dans son fourreau près de son bureau.


C'est mon premier duel. Comment procède t-on en général ? On boit avant ou après ?, demanda t-il sourire en coin. A la fois en clin d'oeil à la faute qu'il devait se faire pardonner et à la fois pour illustrer le malaise d'accueillir son amie et sa suzeraine pour livrer un combat plutôt que pour leur offrir un verre. Encore qu'il eut été peu probable qu'il invite Hersende à deviser autour d'un verre...

Vous serez rassurée Votre Majesté de savoir que c'est bien un duel au premier sang.

Et de se tourner d'un air fautif vers Eavan

J'avais oublié de le lui préciser dans le courrier...
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Eavan
A peine les gardes de Cassis avaient ils prit connaissance de son identité que la vicomtesse entendait des sabots derrière elle. Et ce n'était pas sa monture ni celle de Felipe. La main retourna sur le pommeau, par réflexe. Cette fois il s'agissait bien d'une attitude méfiante qui se dissipa aussitôt à la vue des couleurs marquisales. Hersende avait donc accepté d'être leur arbitre ? L'idée n'était pas dénué d'un peu d'amusement. Les voulait elle autant morts que vifs ? Eux, les plus chiants de tous ses vassaux si l'on se fiait aux dernières semaines...

La main quitta le pommeau. On ne menace pas des gardes marquisaux, fusse de par la posture. Eavan se plaça en retrait le temps de les écouter annoncer, sans surprise, la marquise. Et sans surprise, tout cela étant bien prévisible, elle vit les rejoindre nulle autre qu'Hersende en personne à cheval.
A cheval ?
Un regard un peu derrière elle lui confirma que son chef de la garde n'aimait pas l'idée et le soulagement semblait transpirer du pauvre homme. Non, ce n'était pas aussi visible mais Eavan avait tellement été à sa place qu'elle savait bien lire les signes. Elle se sentit empathique de l'officier qui avait une responsabilité aussi lourde que de maintenir la souveraine en vie.

Les prunelles revinrent à Hersende avant que cela ne puisse être perçu comme un manque d'éducation et lorsque la marquise mis pied à terre, Eavan la salua d'une inclinaison respectueuse.


Votre Majesté.

Et malgré tout, la vicomtesse se sentait partagée. D'un coté, elles se côtoyaient depuis tant d'années qu'elle voyait leur relation comme une proximité respectueuse et d'un autre, qu'est ce que cette fin de mandat avait entamé le moral de la Gaelig... En somme si elle comprenait le choix politique de ne pas sanctionner l'Illustre ni de le remettre un peu à sa place, d'un point de vue personnel et de vassal, elle s'était sentit trahie et rejetée par sa suzeraine. Hersende s'en était lavée les mains et Eavan, dans une certaine mesure, lui en voulait. Cela dit, ce mandat avait été un peu un festival coté relation suzerain/vassal. Enfin, au moins avait elle fait montre de patience.

Par chance, Arystote arriva à ce moment où le silence un peu gêné de la vicomtesse aurait pu devenir vraiment pesant. L'attention alla entièrement au Comte, paré d'un gambison de circonstance.


Votre Grandeur. Merci de votre invitation.

La vicomtesse n'était pas aussi distante qu'en circonstances officielles mais l'attitude était sérieuse, et posée. Le regard avait cette pointe de dureté qu'Arystote avait pu découvrir lors de leurs entrainements les plus avancés. La Gaelig portait un gambison sable et azur, en rappel aux couleurs de sa famille. Sur sa poitrine, au niveau du coeur, le lion accroupit argent était brodé sur fond de sable. La protection couvrait le haut des cuisses mais ne descendait pas plus. C'était ainsi plus commode pour chevaucher et moins pesant. Une ceinture portait son aumônière et une dague et son épée bâtarde était pendante depuis un second ceinturon. Une paire de gants noirs, qu'elle avait porté durant le voyage, était coincée entre son gambison et sa ceinture.

Eavan écouta les interrogations d'Arystote. S'il semblait en forme, il était assez évident qu'il était un peu nerveux. Et la Gaelig de lever les yeux au ciel lorsqu'il eut fini.


C'est donc vous que je dois blâmer pour ma réputation d'enragée ?

Le ton était sec et teinté d'un agacement feint plutôt soigné. Elle tint l'attitude un souffle à peine avant de laisser un sourire adoucir les traits de son visage.

Pardonnez moi votre Majesté, j'aurais dû vous écrire moi même. Cela vous aurait épargné de l'inquiétude. J'ai simplement pensé que vous tolèreriez mieux la vue des lignes du Comte de Cassis que les miennes.

Cette fois la limite entre sérieux et plaisanterie était moins claire et Eavan elle même ne parvenait pas à savoir si ce n'était pas une manière de lui dire sans trop de violence et sous couvert de "plaisanterie" ce qu'elle ressentait.
Sans trop s'attarder, la vicomtesse reporta son attention sur Arystote.


Pour répondre à votre question votre Grandeur, on boit de l'eau avant, et ce que vous voudrez bien nous offrir après. Enfin... Si Sa Majesté souhaite se désaltérer à autre chose qu'à l'eau, étant donné qu'elle n'a pas à manier l'épée avec précision, la restriction ne s'applique pas à elle. Bien entendu.

Léger sourire un peu crispé. Elle ne voulait pas que Hersende perçoive ses mots comme un excès d'autorité envers elle. Après tout, elle était la suzerain et Eavan n'était que la vassale.

Quoi que personnellement, savoir que l'arbitre est sobre, serait plus rassurant que l'inverse.

Et cette fois, la plaisanterie était claire.
Si Eavan était nerveuse, finalement, c'était davantage parce qu'elle avait un peu de mal à savoir comment se positionner vis à vis d'Hersende et moins parce qu'elle avait un duel. Après tout, de son coté, depuis le moment où elle avait jeté le gant, elle s'était résolue à l'idée d'affronter Arystote autrement que pour le loisir. Et au fond, si il lui venait des doutes quant à l'idée de le blesser, il lui suffisait de se souvenir de la raison du gant en premier lieu pour savoir qu'elle tenait vraiment à régler cela.
Aucun abcès ne devait rester.
Par ailleurs, la Gaelig sans être absolument certaine de l'issue du duel, avait confiance en ses capacités à l'épée. Elle savait que de son coté, si elle blessait Arystote, elle saurait maitriser sa lame pour ne pas le blesser plus que nécessaire. Il suffisait de verser le premier sang. Nulle part n'était fait mention d'infliger des douleurs inutiles. Il ne s'agissait pas de sadisme. Malgré ce qu'on avait tendance à penser de la vicomtesse, elle n'aimait pas blesser que ce soit physiquement ou pas.

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Hersende
Accueillie par Arystote puis face à Eavan, elle sentait une tension palpable sous couvert de mots aimables.

Arystote semblait un peu emprunté, tout en essayant de déguiser son malaise sous une ironie maladroite. Il était trop jeune pour bien connaître les combats...

Eavan semblait plus à l'aise à l'idée du duel mais apparemment le contentieux entre elle et sa suzeraine à propos des événements récents n'était pas réglé.
Hersende soupira : apparemment la Vicomtesse aurait voulu un recadrage public, mais si cela avait été le cas, elle aussi aurait eu droit à ses critiques. Or Hersende estimait que la noblesse s'était suffisamment donné en spectacle - et pas dans ce qu'elle avait de meilleur - et avait préféré traiter la question en privé avec chacun des protagonistes.
Qu'à cela ne tienne, elle avait le sentiment d'avoir fait son devoir, que cela plaise ou non.


Bonjour à tous deux. Je vous remercie de me rassurer, je ne souhaite pas voir un membre de notre noblesse diminué physiquement à la suite d'un duel. Et pour ce qui est de ma sobriété n'ayez aucune inquiétude : je ne suis pas habituée à boire de si bon matin...


Elle ne s'inquiétait pas réellement pour Eavan. Certes Arystote avait la fougue de la jeunesse mais la Vicomtesse, peut être moins agile car souvent blessée lors de combat et peut-être encore éprouvée par l'attaque dont elle avait fait l'objet, bénéficiait d'une grande expérience.

Vous ne ressentez plus de douleur du coup de dague que vous avez reçu dans la cuisse, Eavan, j'espère?
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Arystote
"Merci de votre invitation" ; "Merci de votre invitation"... Elle en avait de bonnes parfois la Gaelig à remercier quelqu'un de l'inviter pour un duel. Et par dessus le marché elle jouait avec ses nerfs déjà tendus jusqu'à ce sourire dévoilant son jeu.

Scrogneunorf, maugréa t-il entre ses dents tandis qu'elle s'adressait à la Marquise. Tiens, lui avait craint au contraire qu'il eut mieux valut qu'Eavan écrive des fois que Sa Majesté ne supporte plus ses courriers à lui. Peut-être les méprisait-elle tout autant tous les deux après tout...

Il aurait bien le temps de réfléchir à cette nouvelles théorie plus tard, les deux femmes semblaient opter pour de l'eau. Lui-même commençait à avoir la gorge un peu sèche. Il fit signe qu'on leur serve de l'eau et on leur servit de l'eau. Et Arystote dit qu'il en soit ainsi...

A peine avait-il prit une gorgée qu'il manquât de s'étouffer en entendant les paroles de sa suzeraine. Arystote arqua un sourcil.


Votre Majesté, me croyez-vous vraiment capable de viser la cuisse ?! Même si j'avais une ouverture je n'en ferai rien !

Et de plisser les yeux pour bien montrer son mécontentement avant de se tourner de nouveau vers Eavan.

Vous êtes plus habituée que moi à l'exercice, je n'ai aucune idée de s'il y a un protocole à suivre entre ce verre d'eau et le duel en lui-même...
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Eavan
Si Eavan avait eu du mal à interpréter le soupir de sa suzeraine, qui était venu alimenter ses doutes quant à leur relation, le grognement caractéristique d'Arystote, lui, s'expliquait davantage aux yeux de la vicomtesse.
Ils en étaient à se désaltérer lorsque la marquise aborda le sujet qui fâchait. La Gaelig eut un regard immédiat pour Hersende, tout en entendant quelques gargouillis de la part du propriétaire des lieux qui indiquaient que l'eau n'était pas tout à fait bien passée mais que le comte de Cassis était encore vivant. Les sourcils d'Eavan étaient un peu froncés. Pas tant de manière autoritaire ou vraiment contrariée que dans un regard semblant crier "mais pourquoi fallait il que vous en parliez ?".

Sincèrement. La réponse n'était elle pas évidente ? Il ne s'était pas passé un mois depuis que Eavan avait eu toute la longueur de la lame d'une dague plantée dans la cuisse. Il s'en était fallut de peu pour qu'elle perde sa vie/sa jambe, rayez la mention inutile... Si la plaie était refermée, il était plutôt évident que oui, elle avait encore des douleurs. Mais la vicomtesse étant tout à fait irrécupérable, elle faisait tout son possible pour que cela ne se voit pas. De plus, Hersende pensait elle réellement que la Gaelig aurait accepté d'effectuer le duel si elle avait pensé avoir un handicap ? Eavan avait mis un point d'honneur a tester sa jambe à l'entrainement. Bien sur, si le combat s'éternisait, cela finirait fatalement par devenir un problème, mais pour un duel au premier sang, voué à être résolut relativement vite, la vicomtesse était confiante.
Le regard fut bref puisque rapidement Arystote répondit. Et si la Gaelig apprécia sa droiture et l'aspect chevaleresque de sa déclaration, elle sut qu'il fallait qu'elle dissipe tout malentendu.
Et fasse un pieux mensonge aussi.


Ma jambe est remise.

Pas si mensonger que cela, finalement. Le mensonge par omission comptait il ?

Merci de vous en inquiéter.

Et de se tourner vers Arystote, les yeux plissés dans une attitude qui ressemblait à celle qu'elle avait pu avoir lors de leurs leçons.

J'ose croire que je vous ai bien entrainé et que si j'avais la bêtise de ne pas protéger correctement ma jambe, vous sauriez sanctionner mon manquement.

C'était clair. C'était un peu bas aussi. Arystote était piégé. Qu'il profite ou pas d'une ouverture à la jambe, il serait en tort. Le tout, donc, serait de ne pas le mettre dans une position désagréable et de ne lui offrir aucune ouverture.
Le meilleur service à rendre donc à son adversaire serait d'avoir d'une défense tout à fait impénétrable.
Les traits perdirent en sévérité et revinrent au sérieux.


Je ne suis pas tant habituée que cela aux duels sous cette forme. Mais j'imagine que de manière relativement classique, nous pourrions rappeler la raison de ce duel, ses règles, puis laisser notre témoin vérifier que nos équipements sont réglementaires.

Son regard alla de l'un à l'autre.

J'ai jeté le gant à Arystote de Champlecy pour son absence à l'Etat Major pendant l'incursion des Chardons Noirs, alors qu'il était capitaine de Provence et son laisser aller général. Il l'a relevé.

La vicomtesse marqua une pause.

Nous avons convenu d'un duel au premier sang. Il est donc prohibé de tuer son adversaire. A cette fin, les coups d'estocs ne sont pas autorisés, ni les coups à la tête.

Eavan porta ensuite son attention sur Hersende. Elle était le témoin. A elle d'estimer si les protections et les armes étaient équivalentes. Le but étant de verser le premier sang, sans pour autant infliger de blessure grave, elle et Arystote semblaient avoir eu sensiblement la même idée : une protection légère. Le gambison saurait amortir un peu la violence des coups mais ne résisterait que peu au tranchant.
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Hersende
La scène prenait un aspect beaucoup plus formel, aussi Hersende se mit-elle au diapason. Elle hocha la tête aux dires d'Eavan.

Ils bénéficiaient tous deux de la même protection : nulle maille chez l'un ni chez l'autre.


Présentez-moi vos épées, je vous prie. S'agit-il d'un combat avec ou sans bouclier? poursuivit-elle pour le principe, se doutant que la réponse serait négative.
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Arystote
Arystote ne put s'empêcher de maugréer une fois de plus en entendant Eavan annoncer que sa jambe était guérie et qu'il devrait profiter d'une ouverture, si ouverture il y avait. Voilà qu'il était coincé à présent. Il ne lui restait donc qu'à prier pour que celle-ci n'arrive jamais.

Tandis qu'il réfléchissait à une option qui enlèverai l'épine de son pied, il écoutait Eavan énoncer les bases de ce duel. Hersednde vérifier leurs équipements. Cette dernière semblait peu locace ceci étant, il ne se souvenait pas avoir déjà devisé avec elle. Ils travaillaient ensemble mais ils ne discutaient pas. Ainsi, rien ne semblait anormal au Comte de Cassis qui présentait son épée à sa suzeraine.


Sans bouclier, répondit-il lorsqu'elle les interrogea sur la question. Et c'était tant mieux car ce qu'Arystote aimait le moins dans le combat c'était l'inconfort de porter trop de choses. Il avait du mal à s'imaginer ses déplacements s'il devait combattre en armée. Il y arriverait sans doute, mais n'ayant jamais connu de guerre, il se l'imaginait mal et s'en inquiétait même le plus souvent.

Les armes étaient présentées, les tenues vérifiées. Les questions avaient obtenues leurs réponses - du moins celles concernant le duel.


J'imagine que nous pouvons y aller, dit-il en terminant son verre d'eau. Et, joignant le geste à la parole, il leur indiqua la porte qui donnait sur les jardins et leur emboita le pas.
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Eavan
La vicomtesse perçut que son changement de ton avait été le signal pour ses deux interlocuteurs. Hersende s'était faite plus formelle, se glissant dans son rôle d'arbitre et Arystote avait même été le premier à apporter une réponse quant au bouclier.

La Gaelig, quant à elle, eut un hoche de tête pour confirmer, sans plus, avant de tirer son épée pour la présenter aussitôt, poignée vers la Marquise. Il était de ses gestes qui trahissaient plus que mille mots l'habitude. L'habitude de tirer son épée et de la remettre au fourreau, l'habitude de connaitre sa lame, son poids, son équilibre comme si elle était un prolongement naturel de son bras.
Imitant son adversaire, Eavan termina son verre et le reposa. L'attitude générale était désormais plus à la concentration. En silence, elle suivit les indications pour se retrouver bientôt dans les jardins.

Malgré le décor enchanteur, elle n'y accorda pas un regard. Déjà Eavan s'était glissée dans son rôle de combattante. Le visage s'était peu à peu fermé. Ce duel lui permettrait peut être de clore certaines choses aussi qui restaient douloureusement en suspend.

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Hersende
Les armes semblaient équivalents mais la manière de tendre l'épée ne l'était pas. Le combattante aguerrie qu'était Eavan ressortait dans l'aisance du geste.

Tout est en règle. Mettez-vous en position à deux pas l'un de l'autre, épée au clair.

Hersende s'assura que l'espace serait suffisant pour le combat et que rien ne risquait d'entraver les mouvements des duellistes.
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Arystote
Arystote s'exécuta et se mis en position. Il leva le bras pour tendre l'épée. Elle lui était bien moins lourde depuis qu'il avait repris les entrainements avec Eavan. Il avait tâché depuis leur retour de continuer à s'entrainer afin d'être le moins possible un adversaire indigne d'elle. Il était conscient qu'il avait moins d'assurance et d'expérience mais il s'était entraîné le plus qu'il avait pu depuis qu'elle avait jeté son gant.

Bon certes il avait quelques fois privilégié arpenter les couloirs du castel de la capitale pour défendre leurs honneurs respectifs, perdant du temps précieux pour s'entraîner mais dans l'ordre des priorités, c'est ce qui lui avait semblé le mieux à faire. Et il se refusait à être comme tous ses silencieux qui faisait la richesse des suffrages de la Marquise.

Bref, il était en position.

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Eavan
Le lieu choisit était ouvert. L'étang non loin procurait une légère fraicheur et l'herbe sous leurs pieds amortissait leurs pas et le son qu'ils auraient pu produire. Eavan était entièrement plongée dans sa concentration. Une fois que son arme eut été validée, elle la remit au fourreau, prenant le temps de passer à nouveau ses gants. Les gestes étaient précis et dénués de précipitation. Il ne s'agissait pas d'un amusement. Il y avait un enjeu ici.
Avec précaution, elle s'assura que la manche de son gambison était bien recouverte par le cuir du gant. Cela réduisait les risques qu'une lame ne s'infiltre par là à l'intérieur de la protection. Les doigts vinrent ensuite vérifier que le col du gambison était bien ajusté. Nul besoin de causer un scandale en se faisant égorger par accident.

Enfin le regard se releva vers Arystote qui se mettait en position. Le visage d'Eavan était lisse et son corps était étrangement détendu. Les yeux notèrent que le Comte de Cassis s'appliquait. Déjà elle ne distinguait plus le très léger tremblement du poignet qu'elle avait vu lors de leur première leçon. S'il n'était pas expérimenté, il était indéniable qu'elle avait face à elle un combattant. Elle l'avait bien entrainé. Et il avait été bon élève.
Enfin, elle tira sa lame et respectant la distance donnée par leur suzeraine, la vicomtesse se mit en garde. Sa lame entre elle et son adversaire, comme une sécurité. Elle ne lui faisait pas l'affront d'une grossière invite ou de tenter de le duper quant à la distance réelle de son allonge. Par ailleurs, le duel était au premier sang. Hors de question donc de risquer de verser le sien en premier, fusse pour mettre en danger son adversaire.

La vicomtesse doutait qu'Arystote l'ait déjà vu ainsi. Hersende ? Oui. Ne serait ce qu'entre Brignoles et Toulon. Il y avait cependant une différence dans l'attitude. Eavan n'était pas calme car elle s'y forçait, elle était sereine. Il n'y aura pas mort d'homme. Mais elle était bien déterminer à faire couler le sang.
La Gaelig, le regard posé sur son adversaire, attendait le Verbe de leur témoin pour commencer le combat, à moins qu'elle ne laisse l'entame au Comte.

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Hersende
Les deux adversaires prirent place, Hersende s'assurant qu'ils seraient obligés de bouger pour attaquer quelque fût la différence de leur allonge.

Elle se plaça sur le côté et lança :


Combattez!
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