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Thomas.levrat
Citation:
Dana,

Mon fils va mieux, selon les moines. Mais je ne vois aucun changement de ce côté là, même si mon scepticisme reprend le dessus quand je le vois si décharné que je me demande si ce n'est pas un cadavre que je serre contre moi.

Ainsi, je ne saurais jamais la signification de cette phrase bretonne ? Tu es têtue. Et folle. Mais je te l'ai déjà dit.
Ton frère m'a raconté. Pour la tentative de suicide dans un bac d'eau. Un bac d'eau, vraiment ? Tu aurais pu trouver autre chose.
Théo m'a dit. Qu'il pensait que tu aurais fini dans mes bras s'il n'avait pas reparu. J'en ai été vexé et si j'avais été en état, il aurait pris mon poing dans la tronche. Et plutôt trois fois qu'une. Insinuer de telles choses, c'est mal me connaître. Et mal connaître le sens du mot loyauté qui me caractérise si bien, quoi qu'on en pense.

Quant au chemin que je souhaite emprunter, c'est une excellente question. Tout le monde me demande d'oublier Lucie, de passer à autre chose. Mais je n'en ai pas envie. Tout comme je pisse à la raie de ceux qui soufflent le chaud et le froid et s'imaginent mieux connaître l'issue de cette histoire que les principaux intéressés.

Nous nous étions promis des choses. Les promesses n'engagent certes que ceux qui y croient, mais j'ai envie d'y croire. Dussé-je mourir dans la solitude et mon entêtement le plus extrême.

Il est là, le chemin que je vais emprunter. Peut être est il sombre, peut être pas. Et je n'hésiterais pas à envoyer chier tout ceux qui essayaient de m'en détourner. Même si je dois faire le vide autour de moi pour cela. Je ne m'occupe pas de leur vie, qu'ils s'occupent de la leur.

Théo est ravi que tu reviennes. Pire, il est puceau excité à l'idée d'aller tremper le biscuit pour sa première donzelle. Il fait plaisir à voir et j'espère que vos retrouvailles seront à la hauteur de l'attente. Je ne manquerais pas de le remettre dans le droit chemin, s'il déconne.

Quand rentres tu ?

Beaumont a toujours cette poutre dans le fondement, l'annonce de sa mort n'y a rien changé.



Thomas.
Don.
Citation:
Dana.

J'espère que vous vous portez mieux. Rassurez-vous, je ne suis pas venu vous convaincre du bien fondé de défaire votre mariage, ni vous accabler de mes angoisses à votre égard... J'espère que vous faites bonne route, et que tous veillent sur vous comme votre frère le ferait. Je prends la plume pour vous dire que Salomon a saisi une mauvaise grippe. Le pauvre enfant éccope de huitaine au lit. Je prends soin de lui, comme la prunelle de mes yeux. J'ai d'ailleurs ommis de vous dire que j'ai enfin été diplomé des six cursus de l'Hostel Dieu de Paris : Barbier, Apothicaire, Infirmier, accoucheur, chirurgien, médecin. Bien que je prie pour ne jamais devoir accoucher quiconque, gagez que je mets tout mon savoir au servir de ce charmant petit Oblat, et qu'il sera vite remis sur pieds.

Ps: J'ai été nommé Professeur, Médecin et Doyen de l'Hostel Dieu à Paris à quinzaine. Un jour, je vous y emmenerai. Nous irons tous deux, et je vous montrerai les délices de mon jardin, où votre nez pourra exercer son art, et votre esprit se reposer.

Je vous aime,

Faust Nicolas.



Citation:
Chère Dana,

Il y a bien longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles de vous, du moins pas de nouvelles directes. Je sais que vous avez tendance à penser qu'on - je - ne vous aime pas, mais sachez qu'il n'en est rien, et que j'aurais beaucoup de plaisir à discuter un peu avec vous, fût-ce par écrit seulement.

Comment vous portez-vous ? Où vous ont menée vos dernières pérégrinations ? Je suis pour ma part enfin rentré à Bordeaux après un long voyage en Provence. La lubie d'Actyss sur la ville de Marseille s'est transformée en véritable passion et nous avons bien dû passer trois semaines dans la cité phocéenne, comme ils se plaisent à l'appeler. Nous rapportons avec nous surtout de bonnes nouvelles, mais je n'en dirai pas beaucoup plus ici ; j'espère pouvoir vous voir prochainement, ainsi qu'Isaure, Archibald et les autres, pour partager tout cela de vive voix.

Les dernières nouvelles que j'ai eues de vous par Archibald étaient assez lacunaires et peu enthousiastes. J'espère que la situation s'est améliorée, mais je comprendrais très bien que vous ne souhaitiez pas vous étendre sur le sujet avec moi ici. Sachez seulement que, si besoin, vous pouvez compter sur mon soutien.

Votre main remplit-elle toujours son rôle ? Pas de dégâts à signaler ?

Amicalement,
Arnauld

PS : J'ai été amusé de trouver une taverne à Agen dont Isaure et vous étiez les gérantes. La Sainte Murge, quel nom merveilleux !

_________________
Don.
Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness
"Sous la pluie"


Thomas,

N'écoutez que vous.

Il m'aurait été bon de converser en votre compagnie afin d'évoquer vos problèmes, de vous soulager des peines subies et de pouvoir vous apporter mon aide autrement que par une présence qui de toute façon n'a pu se faire constante par la faute d'un Ravier motivé à faire sourire une Isaure qu'il adore.
J'aurais vraiment aimé, oui, mais je me refuse aussi à vous donner le moindre conseil. Qu'à mes yeux vous ayez tort, qu'importe, ce n'est pas à moi de vous guider et si vous décidez de poursuivre sur la voie qui vous semble la plus judicieuse, qui sommes-nous tous, à vouloir vous influencer ? Il y a de fortes chances pour que vous vous cassiez la figure, que la déception soit plus grande qu'elle ne l'est déjà et alors ? Vous vivrez. Vous vivrez avec, et vous n'aurez aucun regret. L'espoir persiste, n'y accordez simplement pas trop d'importance. Il faut apprendre à chuter, prévoir la faillite n'est pas être pessimiste c'est être prévoyant. Par tous les saints, Thomas, soyez prudent.

Concernant votre fils, il vous rattache à la vie, comme lui tente de s'accrocher à la sienne. Sur ce point là, permettez-moi ce conseil : L'étreinte.
Un enfant contre qui notre cœur bat, voit sa convalescence s'écourter. Foi d'une mère.

Je devrais sauter le paragraphe où vous faites état de ma supposée tentative de suicide. Suicide, ce mot est si joli pour illustrer le plus laid des blasphèmes.
Mes pieds étaient humides, et j'ai bêtement glissé dans un baquet déjà plein. Retenez-la cette version, qui est de loin la plus vraie. Quant à finir dans vos bras, Théodrik dramatise bien là, pour s'éprendre l'un de l'autre faudrait-il déjà mieux s'entendre et détail d'importance, que lui et Lucie n'existent pas. Loin de moi l'idée de vouloir rivaliser, la lutte serait déjà perdue d'avance.

Pour finir, veuillez excuser le ton empressé de mon courrier, j'écris à même mes genoux, sous une toiture des plus sommaires.
Nous sommes toujours à Limoges, où nous attendons Catalyna, la retardataire. Mon impatience commence à se ressentir, aussi je m'exprime bien moins que les jours précédents. Ils devraient craindre mon mutisme, il n'inspire rien de bon.

Nous partons logiquement ce soir,


_________________
Don.
Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness
"Sur la route"
LIMOUSIN.


Mon frère,

Je ne sais si je dois sourire, ou pleurer à la lecture de votre courrier. Peut-être est-ce plus juste de commencer par vous féliciter pour tout ce que vous parvenez à accomplir quand en parallèle je ne fais que croupir. Mais il fut su, dès l'instant où vous êtes entré dans ma vie, que vous étiez la lumière et moi tout son contraire. J'admire votre parcours, votre ténacité, votre ambition. J'admire l'homme que vous devenez, et je suis sure d'aimer celui que vous semblez espérer. Continuez ainsi, vous êtes sans nul doute voué à une destinée des plus vertueuses.

Concernant Salomon, j'arrive sur Périgueux. Vous y êtes toujours, n'est-ce pas ? Si depuis, vous avez migré à Paris j'y viendrai aussi.
Je pensais le récupérer. Je veux le récupérer. J'ai besoin de lui. Et j'aimerais lui offrir une vie meilleure. J'aimerais lui prouver que sa mère peut le rendre fier.

Je m'en vais prier pour son rétablissement avant de poursuivre mon voyage.
Vous réussirez, il guérira, et nous marcherons tous les trois au sein du jardin aux délices.

J'arrive et je vous aime,
Dôn.


_________________
Don.
Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness
"Sous le soleil exactement, juste en dessous"
PERIGORD.


Arnauld,

Ma première réponse fera fierté à votre dernière question. Ma main se porte bien, je l'utilise d'ailleurs pour vous écrire. Cela me prend plus de temps, mais j'aime le fait de croire parfois, qu'il me reste cette dextre à laquelle je tenais tant. En plus de m'épargner irritations, démangeaisons et lourdeur, cette jolie menotte de bois me sauve de l'éternelle répartie faite en l'honneur de mon ancienne prothèse, je cite " Oh, quelle belle main de fer, dans un gant de velours". La moitié de ces plaisantins, ignoraient qu'en effet, j'ai la poigne nécessaire pour les faire taire, et le gant qui va avec pour que ce soit fait en silence. Heureusement, pour eux, mes rondeurs étouffent un tout autre acier, celui de mes nerfs.

Pour en revenir à vos lignes premières, en effet. J'avais l'impertinence de croire que vous ne m'aimiez guère et me voici toute étonnée d'apprendre que ce n'est pas le cas. Mais comment est-ce possible ? Je moque votre amour pour Actyss, j'enlève votre fils, je juge de sa beauté et ne vous présente aucune excuse depuis. Vous voilà bien brave, ou bien con. Les deux vont souvent de paire, parait-il, j'ai espoir de croire que vous ne correspondez qu'à la première hypothèse parce que je dois bien vous l'avouer, je vous apprécie aussi. Et chose plus étonnante encore, vous ne me rappelez personne. Parfois, mon attachement se fait, grâce aux souvenirs d'êtres disparus et aimés, mais vous non. Vous êtes simplement agréable. C'est une bonne chose, croyez-vous ?

J'ignore à quelle période de ma vie vous vous êtes arrêté, aussi je trouverais étrange de vous conter quoique ce soit, par peur de vous bassiner d'histoires que vous connaissez déjà. La seule chose que je puisse évoquer, sans peur de me répéter, c'est que j'ai bon espoir de recommencer ma carrière politique, abandonnée il y a déjà plus d'une année et sa moitié.
Brynjar - toujours plus joli que votre Léopoldain - mérite un avenir doré, je m'en vais le lui offrir. En Guyenne, Armagnac, Périgord ? Je l'ignore encore. Mais voilà mon objectif premier.

Et vous, donc ? Vous m'écrivez pour m'annoncer qu'une bonne nouvelle m'attend mais qu'il est impossible de m'en adresser la teneur par l'écriture ? Voulez-vous que je vienne vous occire, pour m'infliger pareil supplice ? Venez donc à Périgueux, découvrir notre jolie troupe et rapporter vos nouvelles. Au plus vite. Et votre soutien, aussi. Il est toujours agréable d'en obtenir un peu.

A bien tôt,


_________________
Don.
Un parchemin plié en forme d'enveloppe. A l'intérieur, une petite note, et une bague.

Citation:
Dana,

Je faisais du tri dans mes papiers l'autre jour, et j'ai retrouvé le brouillon de mon testament, que j'avais rédigé l'été qui a précédé la naissance de mon fils, alors que je m'inquiétais à l'idée de mourir en couches. Et j'ai vu que je vous avais laissé cette bague, avec la mention suivante :
Item., à notre amée Dana de Kerdraon, notre petit anneau orné d'un diamant, parce qu'elle le mérite.

Je voulais qu'elle vous revienne dès à présent. Je sais bien qu'elle n'aura aucune valeur pour vous, mais je me suis dit que vous pourriez la vendre et que cela vous aiderait un peu. Et si vous ne voulez vraiment rien accepter de moi, alors vous n'aurez qu'à la mettre dans le tronc aux pauvres d'une église, ou l'enterrer, ou la jeter aux ordures, ou tout ce que vous voudrez.

Je ne dirai plus un mot de cette affaire, tenez, j'ai même oublié que cette bague existait.

Madeleine.



Citation:
Madeleine,

Sachez qu'aucun effort ne fut éprouvé lorsque à la place de "crapaud" j'ai placé votre nom.
Il paraît que ma rancune est sévère, que je ne sais rien oublier. C'est vrai.
Le pardon, par contre, je l'accorde souvent. Une fois encore, il est là, parce que si vous avez blessé mon cœur et détruit l'espoir de vous voir devenir mon amie, vous ne m'êtes pas totalement désagréable.
Théodrik et vous même aviez opté pour le mensonge, alors que dans votre esprit, vos paroles n'avaient aucune incidence. C'est là que notre avis diverge. Je n'ai cesse de le répéter à mon époux, les mots ont un sens et celui qu'on leur accorde importe. Ils m'importent. Que vous le trouviez beau - ce qui est totalement fou - passe encore, mais que vous "plaisantiez" tous les deux sur votre attirance commune, n'est pas innocent. J'ai fait souffrir une femme, par le passé. Je n'en suis pas fière, mais je ne pensais qu'à mes peines et au moyen d'éponger mes pleurs. Lorsque mon précédent mari menaçait de rendre l'âme, j'ai eu des pensées impures. A sa mort, j'ai cédé aux avances d'un homme marié, mettant en péril son union, et la vie de son épouse surtout. J'avais au cœur, un sentiment de vie. Il m'était possible de respirer enfin, de tout oublier, de croire encore à l'avenir, c'était du vent.
Je ne dis pas que vous avez tenté de faire la même chose, ce serait donner une dimension trop importante à votre badinage auprès de Roykness mâle, mais si l'absence de Dédain vous pousse dans les bras d'un autre, ne cédez pas à cette envie. Ne cédez pas à vos désirs, vous risqueriez de vous en mordre les doigts (et venant d'une femme qui prend soin de ses cinq derniers, je puis vous assurer que c'est un sincère conseil).

J'accepte votre présent, et je vais même dépenser l'argent dans le but d'obtenir des soins plus poussés, dédiés à la guérison de mon fils Salomon. Je n'ignorais pas qu'un collier ne ferait rien de plus que lui arracher un sourire. Mais un baume au cœur est déjà un premier pas vers une santé saine.
S'il parvient à s'en sortir, vous pourrez estimer que c'est aussi, un peu, grâce à vous.

"Il ne faut pas tenir compte du mal subi, le pardon fait les hommes"
Ne me faites pas regretter, ne me faites pas perdre la foi.

Dana.




La bague ne sera pas vendue, bien au contraire, elle se verra être conservée au fond d'un écrin en bois de rose.
Comment Madeleine pourrait-elle le savoir ?

_________________
Don.
Citation:
Dôn,

Toulouse ne fait pas que pousser les violettes mais aussi les chapeaux; soyez néanmoins assurée qu’aucun ici n’a la grâce du votre.
J’espère que ce courrier vous trouve occupée, peut-être un peu ivre, et mêlée aux desseins de quelques projets dont vous seule avez le secret. A ce sujet, j’ai eu le temps de la réflexion quant à votre proposition ; je ne souhaite pas vous aider à mourir en août quand nous pourrions plutôt aller chasser les grenouilles.

Ne saluez pas Fanny; sa compagnie m’ennuie et je lui ai toujours trouvé un air un peu absent, mais veillez à apporter mes amitiés à Isaure lorsque vous la verrez.


Votre Capitaine
Alphonse.


Citation:
Dôn af Nærbøfj-Røykkness
"Là"
PERIGORD.


Kabiten,

Mai voit s'éteindre les dernières poussées, et c'est une bonne chose ! Si le parfum de ces parmes demoiselles est une félicité, leur couleur me donne des haut-le-cœur. N'en cueillez pas et mieux encore, n'en ramenez pas.

Votre courrier me trouve en effet, ivre d'impatience. Votre absence est remarquée, quand ici je n'ai plus qu'à pleurer en compagnie de quelques badauds inintéressants. L'un est toujours plus nigaud que l'autre, mais globalement, ils m'exaspèrent tous. Avec soulagement, il m'arrive de croiser Isaure et Archibald. Brièvement. Quoique... Non ! C'est un mensonge, il y a deux jours déjà, une femme a décidé de pénétrer dans la Pinardante et croyez le ou non, elle était atteinte de soupirite. J'ai bien fait aérer l'auberge, en ordonnant à Maurice d'ouvrir fenêtres et lourde mais j'ai dû fuir devant une contagion trop probable. Depuis, il m'est indispensable de sortir munie d'un mouchoir recouvrant la moitié de mon visage, afin de protéger le nez qui s'y trouve au beau milieu.

Permettez-moi désormais de vous reprendre sur une mégarde qui fut écrite, par votre main. Alphonse, allons, la chasse aux grenouilles n'existe pas, rarement expression ne fut inspirée par ces bestioles gluantes. Si votre désir de passer bien du temps en ma compagnie se fait pressant apprenez que le terme exact de pareille activité, n'invite non pas les rainettes mais les papillons. Vous savez bien, ceux qu'on ne retrouve ni dans les plis d'un cotillon et bien moins encore dans l'échancrure d'un corsage*. Vous avez encore deux mois entiers pour mieux réfléchir, prenez ce temps au sérieux, ma mort verra peut-être votre aide lui revenir plus vite que prévu.

Saluez la vieille Corleone pour moi, en échange du bonjour que je vais m'empresser de transmettre à Isaure. Ne lui dites rien sur l'avancée de mes articles, car il me faut vous confier qu'aucune ligne ne fut rédigée depuis le premier versement d'argent, qu'elle fut généreuse d'avancer.

A vite,



Et sinon, ça va les chevilles Dana ?




* Petite intervention de G.Brassens : La chasse aux papillons. Remercions le, clap clap.

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