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[RP] Un lévrier au sang bleu pour les gouverner tous

Erwelyn
Les mots s'étaient écoulés comme une pluie d'orage, glaçant les os et plongeant l'esprit dans une nébuleuse étrange. Ils se fracassaient et tempêtaient à ses tempes, la laissant exsangue et sans voix, sans son qui ne puisse passer sa gorge. Erwelyn y entendait toutes les rancœurs, tous les maux de son époux qui lui semblaient naître à l'orée de ses propres paroles, ses propres actes. Au temps suspendu se défoulaient les mercuriales, et il n'y avait guère que le silence pour les accueillir, absence de réaction totale du côté de l'alcide, prenant, avalant, analysant et digérant le flot ininterrompu venant se fracasser à ses oreilles. Coupable. Coupable de tout, pécheur qu'elle était de ne savoir dire et faire sans heurter le cœur en miettes de son époux. Coupable si bien que les derniers mots, où il lui avouait tout, où la quintessence même de leur amour se trouvait là, se perdirent dans les limbes de son cœur, égaré et impur. Silence pesant, avide de se nourrir des remords et des regrets, vint plonger l'atmosphère dans une enveloppe cotonneuse. Seule la sortie de l'Amahir brisa le tout, et les iris vrillèrent au sol, laminées. Dans son regard, Lexhor aurait pu lire une incommensurable tristesse de voir leur entente parfaite brisée comme on le ferait d'un miroir. En mille morceaux. Point d'animosité, point de colère. Point de froideur ou de rancœur. Seul un sentiment coupable lui ployant le cœur.

Lorsqu'il ne resta plus que le vide à observer, quand sa silhouette disparut de sa vision brouillée, Corleone reprit conscience de ce qui l'entourait. A ses oreilles bourdonnait la complainte du mari blessé. Coupable, coupable elle l'était, mais drapée dans sa dignité, menton haut et traits impassibles, prunelles se posèrent après de longues minutes sur Alphonse. Le sang italien coulant à ses veines la maintint à flot, visage fermé ne laissant transparaître aucune émotion. Pourtant faune connaissait ses mystères, ses traits voilés lorsqu'une pensée obscure la traversait, avait su lire en elle ses tourments et ses errances. Une voix blanche vint trancher le tout, couperet sonnant le glas de cette journée sans fin. Erwelyn n'avait jamais su faire dans la demi-mesure.


Demain, mes pas se mêleront aux vôtres. Maintenant, buvons, l'ivresse m'accompagnera jusqu'à l'aube.

Nuit blanche s'était transformée en nuit noire, et ce n'est que bien plus tard, à l'abri des regards, que le flot se mit à ruisseler sur les joues carmines. Coupable, coupable de tout, mais surtout, d'avoir été elle-même, sans fard et sans détour. Jusqu'au départ le lendemain, Corleone ne croisa son époux, laissant en suspend les explications tumultueuses sur un tapis de cendres fumantes. Pour la première fois depuis de longues années, les Amahir se quittèrent sans un baiser et sans même un regard en arrière, acculés à leurs propres certitudes.
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L_aconit
Lorsqu'enfin le pli arriva, impatient, Nicolas l'ouvrit à la discrétion de sa cellule, empressé d'en connaitre tous les secrets, toutes les tournures.

Les Lettres d'Alphonse, dont la longueur toujours définissaient au premier coup d'oeil l'humeur de son lecteur lui étirèrent une profonde joie mêlée de satisfaction, jusqu'à la chute prématurée du sourire. Il avait du retard. Il la ramenait. Vraiment? Il ne souhaitait que son chien hors de prix, pas une livraison en mains propres...

Les doigts replièrent avec lenteur par quatre fois la souplesse du vélin.

    Quel aura sans limites...


Pensa-t-il. D'ici là, il aurait refait son masque affable, et repoudré son nez des mirages bienveillants qu'on lui connaissait. Au pupitre dégagé, réponse fut rédigée, bien plus succincte que la précédente. Si Nicolas avait le silence meurtrier, la plupart du temps ses réflexions s'allongeaient péniblement.


Citation:


    Alphonse,

    A te voir bientôt, en ce cas, si tu arrives avant que je ne reparte pour quinzaine à l'Ostel Dieu.

    Bien des choses à te raconter. De Bretagne. De Rome. de Paris.

    Que Corleone ait la décence de fournir la laisse au collier, au vu de ce que je lui ai cédé...

    Faust.



Le pli fut refermé et la cire coula de biais, tandis que les yeux navrés se tournèrent vers la sainte vierge.

Certitudes s'étaient forgées.

Las d'une longue journée, il partit vers les appartements de Lotx. Comptes devaient être réglés, le palais épiscopal allait s'enflammer un peu . Si le chien avait du retard, il y avait des affaires qu'il ne pouvait plus repousser. Tant pis. Il dormirait à Saint Front ce soir, à défaut de gardien à sa porte.

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Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil










    Citation:





















    Alphonse_tabouret
    La belle au bois dormant a rompu les négociations
    Unilatéralement le prince entame des protestations
    A l’endroit, à l’envers, Noir Désir.






    Enfant, les humiliations avaient été nombreuses, toujours soumises à la vue d’une fratrie terrorisée et silencieuse dont la principale consolation était que la foudre tombe sur une autre tête que la leur et il avait fallu apprendre très tôt à garder derrière l’opacité des noirs, les rancœurs accumulées à essuyer un traitement plus intransigeant encore que celui de ses frères et sœurs.
    Dissimuler avait été la matière de sa première peau.
    L’adolescence lui avait livré de nouvelles armes ; à force de brisures, âme même endimanchée de bonnes volontés n’avait plus perçu les aléas des punitions avec la même ferveur. L’effilé de l’Indifférence avait été utilisé à la façon d’une arme souple, et soigneusement entretenue jusqu’à devenir une façon d’être ; n’être atteint de rien était l’assurance d’y survivre.
    Désinvolture avait été passée comme manteau.
    Jeté en pâture à un monde d’adultes, stérile créature avait découvert l’immense brassée d’âmes qui en composait les courants et s’était abimée à leur attentive contemplation, à l’incompréhension de leurs rages, de leurs blessures, cherchant désespérément celles qui lui feraient écho, celles qui le rendraient Homme plutôt que Vide.
    Faust était sans conteste l’un de ses plus beaux sujets d’études et il y avait sombré jusqu’à oublier les réserves, jusqu’à s’enticher de couleurs et de sons; ce que les années avaient déposé en strates à chaque courant, s’effritait sous ses pas, fondait à ses doigts et germait à sa bouche sans qu’il ne parvienne à l’en empêcher.



    Ce matin, Paris passé, lettre ridicule devrait éveiller une vexation frustrée immédiate, et retourner à la mugissante bouche sèche déposant d’un air absent de quoi s’assurer conscience tranquille dans toute ennuyeuse correspondance, le silence acide de celui que l’on rejette d’un geste trop vif.

    Hagalaz.
    Hagalaz, foutu breton.

    Promesses de chat sont rares, et l’on peut se vanter de les porter au front lorsqu’il les adresse ; celles qu’il accepte des autres sont d’uniques perles dont il couve jalousement les reflets à l’enfer de ses forges, et les malmener est un outrage que l’orgueil et l’affection mêlés punissent de bile lorsque l’occasion se fait.
    Faust a promis et s’essaie au simulacre ; Hérésie devrait déjà pincer les nerfs, abreuver les doutes, chahuter la patience mais ce n’est rien de tout cela qui gouverne les traits.
    Orléans l’a vu partir en guerre et Tabouret est un soldat appliqué au sourire discret, quelque peu peiné de récolter le fiel en guise de billet, mais tout à fait épris d’un retour à ce point criard sous ses airs indolents.
    Il n’y a pas que les mots doux qui disent l’affection et ses terribles enjeux.




    Citation:
    Faust,


    Es-tu assez arrogant pour me traiter en étranger aux portes de tes blés ? Crois-tu que je n’ai prêté attention qu’à ta bouche sans jamais regarder tes yeux ? Que je me contente de tes mots sans jamais regarder les ombres qu’ils projettent ?
    Es-tu si en colère que tu penses que je puisse me contenter de cela, que je m’y leurrerai ?

    Aurais-tu voulu mentir que tu m’aurais bercé de quelques couplets, m’aurais noyé d’anodin en évitant soigneusement tout ce dont tu me prives si abruptement qu’il ne demeure au vélin que quatre lignes d’encre. Aurais-tu voulu me dédaigner que tu te serais tu, tout simplement.
    Mais tu m’offres fades saccades, platitudes honteuses, ridicules latences ; subtilités t’échappent encore parfois lorsque tu fais face aux tempêtes, c’est quelque chose que le temps gommera fatalement à ton caractère, mais qui me plait tant chez toi.
    Crois-tu que ta carence m’a fait oublier notre langue ?
    J’ai, tous, les soirs récité ton alphabet à mon écharpe si bien qu’aujourd’hui, je ne sens presque plus que moi à ses mailles.

    Ton chien n’aura pas d’accessoire. Le prix que tu en as fixé n’a souffert d’aucun débat ; je sais mener les contrats que l’on me confie aux termes que j’ai promis.
    En doutes-tu ?

    Dis-moi, mon Arbre. Dis-moi ce qui te fâche au point de défier mes blessures d’orgueil et d’y chercher la mâchoire, accuse-moi puisque tu me prives de ton flot, exige t’ai-je dit ; je ne redoute rien de plus que lorsque tu te sens seul.


    Alphonse

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    Citation:



















    L_aconit
    Le pli fut étudié avec beaucoup moins d'enthousiasme que les précédents. Les mots étaient abeilles, avaient le ver et l'aiguillon. Chaque ligne fut commentée avec acidité, voyant Faust tourner et retourner dans sa cellule. Depuis que le jeune prélat savait qu'Alphonse revenait avec son ancienne - officiellement - amante, plus rien n'allait au Palais épiscopal. D'une humeur abo-minable, l'Aconit persécutait quiconque osait rajouter à ses vexations. Chacun y prenait pour son grade, du soir au matin, et en boucle du matin au soir. Personne n'osait plus venir lui parler, et le chat même ne s'approchait pas à moins d'une pièce ou deux... Tout était prétexte à assouvir une sourde contrariété, et qu'importe la manière, pour ainsi dire Nicolas ne s'en embarrassait ... Plus.

    - "Subtilités t’échappent" ... Subtilités m'échappent... Ah! Alphonse, ne te plains pas. Tu n'as jamais goûté à mon mauvais vin...

    Et d'ajouter, pensif.

    - Et ne te l'offrirai jamais.

    Alphonse méritait mieux. Mieux que toutes les colères jalouses et emportées d'un jeune amant de dix huit ans. Qu'était-il de plus? Que lui devait Paris, après tout? Un loyer, s'accordait à dire conscience, amère. Rien de plus qu'un Loyer.


    - Que croit-il? Que je sois dupe? Croit-il qu'une femme de plus pourra ...

    Il s'interrompit, massant sa nuque raide pour achever sa phrase d'un soupir las. A cet instant, il se revit attendre dans sa chambre que Lioncourt revienne de son huis clos avec la Ozta, à deviser sur l'avenir d'un enfant de son fait... Il se revit en Anjou, lorsque la bridée lui apprit qu'Ansoald s'était marié. Sans un au revoir. Sans se retourner... A cet instant, il se sentit ridiculement seul, et point de cette solitude dévote qu'il s'était imposé pour Alençon. Où étaient-ils tous ces hommes, qui se perdaient à leur dualité infâme à l'heure ou il se consumait... Un pauvre rire aigre brima sa poitrine, où les doigts trituraient nerveusement la médaille. A cet instant le parfum de ses propres histoires passées embaumaient à ses narines, et avec lui, les putrides effluves de Junon. Nicolas n'avait jamais qu'aimé de lupins Jupins ... L'un encore serré du passé, l'autre trop serré dans le présent. Et de tout temps, âme blonde avait pardonné.


    - Il peut bien ceindre mon front de ronces, mais j'ai le cul trop délicat pour me laisser asseoir sur un trône d'épines... Je supporterai bien toutes les putains de Paris. Mais pas les faux semblants.

    La tête se secoua. A l'instar d'un Lexhor, Montfort ne croyait pas au hasard.


    - Pas les faux semblants, tu le sais. Que dois-je répondre à cette lettre? Rien, probablement. Je ne dirais rien. Il sait déjà.

    Ce soir il n'irait pas noyer son chagrin au comptoir d'un Evroult, résigné , cette vie ne lui appartenait plus. Gardant les doigts enserrés sur la médaille aux crocs tracés, il murmura.


    - Je servirai du sourire à sa Princesse en mal d'aventures si j'ai le courage de passer ne serait-ce qu'une heure en leur compagnie... Comment lui en vouloir... Personne ne saurait résister à tel visiteur, je la comprends, les femmes sont de faibles choses, et à la fois l'origine de tous les maux. Et je le lui ai rendu son heure de gloire sur un plateau d'argent. Gast... Je ferai n'importe quoi pour lui. Même un trône d'épines..

    Même.


    Allant et venant entre deux sursauts de colère, la raison fluctuait, perdue, aveuglée par un ruban. Il s'était soustrait hardiment à Ansoald lors de son séjour en Bretagne, supportant même de converser à son occupation du moment... Malgré l'affect encore latent, faiblesse n'avait pas cédé aux doigts sur sa joue.

    Faust s’ensevelissait d'indéfinis absolus depuis deux jours. Ainsi, la petite vacherie fâcherie d'avec Isaure s'était transformée en cataclysme. Comme une arrivée de trop, ce fut pour un " Bonsoir faux prêtre " lancé par Levrat devant Isaure et Théodrik qui l'avait fait froidement faire volte face, piqué dans sa fierté. Avait-il souffert de l'église tant et si bien qu'il ne méritait que le dédain d'un.. D'un roux? Si au moins celui-ci faisait honneur à sa délicieuse capillarité. Mais pas même! Pas même... Levrat demeurait aussi idiot qu'imbuvable, et Isaure n'arrangeait pas son cas en fréquentant de tels énèrgumènes. Vexé, le pli n'avait pas fait.. Un pli.


    Citation:


    À Isaure.beaumont

      Vos fréquentations sont aussi déplorables que votre réputation en Périgord. D'abord , vous me trainez à votre procès pour essuyer les plâtres, les conséquences de vos paroles, et maintenant, cela? Ainsi je persiste et je signe, Isaure, vous cautionnez de telles calomnies à mon encontre? Vous ne dites rien? Ha c'est du propre, pour une soi disant servante de Dieu! Je mets fin à notre amitié sur le champ ! Je vous bannis d'ailleurs tous trois de ma cave, vous la fausse amie, le mari qui rend malheureux et le roux à roulette qui ne sait pas garder une femme ! Vous irez siroter du vin de mauvaise treille, dorénavant.

      Nicolas.

      PS: Et le premier qui moufte se fera empaler par la garde épiscopale. Pas de raison que vous ne goûtiez pas à la tradition d'arrivée.


    Et tandis que faune contait fleurette aux princesses du passé et hurlait à la lune, rassurait et resserrait d'infects affects, lui, causait seul à une statue.

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    Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil






























    Citation:















    Erwelyn
    Pluie est tombée sur le dos des voyageurs par brève intermittence ; ciel de mai pétri d’hésitations oscille, échevelant têtes offertes aux vents, se reflétant au hasard de flaques fraîches, pavant sur la route d’étranges dalles bleues et cotonneuses.
    Chemin de Périgueux semble se tracer jusque dans la nature et s’observe d’un œil noir distant tandis que l’on ferme la cour intérieure de la petite auberge Limousine.
    Un aboiement bref du chien l'extirpe de ses songes et la tête se tourne jusqu’à croiser la silhouette longiligne de la bête ; lévrier reconnaît le bruit des clefs que l’on approche de sa cage et s’enthousiasme d’avance de l’heure qui lui sera accordée à se délier les pattes pendant que l’on nettoie sa cellule. Erwelyn à ses côtés assiste comme lui à chacune de ces récréations canines, parfois au silence consenti, parfois à la badinerie de quelques crocs luisants ; aucun ne s’aventure vraiment à essayer de percer les raisons de ce rituel. Est et Ouest agitent leurs chaînes à chaque courants d’air et il y a quelque chose de rassurant à s’ancrer aux répétitions lorsque l‘on contemple partout, la brume des houles printanières.

    C’est un moment faussement bruyant, où les jappements excités de l’animal se mêlent aux bruits de l’auberge ; le vent claque un drap que l’on a oublié de rentrer à la dernière averse, voix se répondent depuis un étage, et une poule curieuse s’est perchée sur le muret d’un jardinet pour observer les passagers d’un soir en caquetant d’un ton circonspect.
    Le fer gémit, et la cage est ouverte.
    Chien n’a plus de nom, il attend que Montfort le baptise, que l’église l’accueille et personne ici ne s’est aventuré à rompre le destin de son alphabet. Chien est donc Chien, et trotte, truffe au sol, éventrant d’un pas aussi indécis que vif les reliquats de pluie, sa longue queue filiforme battant sèchement l’air dans un son de voile en s’aventurant à leurs pieds.

    Aux bottes sombres et imprégnées de pluie, s'aventure le reniflement du canidé bien loin des turpitudes humaines ancrées aux tempes argentées et brunes, au-dessus de lui. Chien repart, continuant sa course insouciante, prunelles suivant son avancée sélective au grès des odeurs arrivant à sa truffe. La pensée se porte vers le Nord, plongé dans le silence le plus parfait depuis plusieurs jours. Silence vaut ordinairement mille mots, mais en ces jours qui s'égrainent, il ne vaut rien de plus que l'inquiétude grandissante vissée aux entrailles. Amahir se tait, Corleone répond par la même manœuvre, à moins que ce ne soit l'inverse, habiles tacticiens attendant sans doute que l'un des deux ne cède à la panique de l'attaque. Pour l'heure, les pions sont immobiles sur l'échiquier représentant leur union, loin d'un échec et mat.

    Le ciel pesant de mai, enrubanné de gouttes fraîches, enveloppe leurs épaules se frôlant au fil du déplacement de la bête louvoyant au milieu des différents obstacles que ses pattes élancées rencontrent.


    Nous serons en Périgord dans une poignée de jours...

    Constat ne demandant pas de réponse, syllabes lancées pour briser le silence instauré entre eux depuis plusieurs minutes. Finalement, Loup et Sorcière ne font que retarder le moment où la séparation poindra, ultime pas de danse de leurs retrouvailles. Périgord engouffrera Alphonse, retrouvant sans doute amant ou maîtresse abandonnés là le temps de cette parenthèse, et Corleone repartira seule, esprit embrumé de ces journées inopinées venues la faucher sans crier gare.

    A moi le Languedoc et son soleil, ensuite. En connaissez-vous les terres, Alphonse ?

    La voix d’Erwelyn rompt le flot de l’observation ; Chien vient de voir la poule, s’y aventure au frémissement d’un intérêt immédiat, tendineuse approche consumée d’instinct, et c’est le bruit significatif du baril de sa pitance que l‘on ouvre qui détourne son attention des plumes juchées dont il pourrait d’un simple bond, planter les crocs au cou et créer le carnage.
    Sourire de chat s’étire des différences de genre avant de s’adresser à Corléone dont l’épaule encapée s’embue d’humidité.

    Non point. J’ai eu l’occasion d’y passer sans jamais m’y attarder. Qu’allez-vous faire là-bas ?
    Me perdre encore plus ?

    Répondre à une question par une autre, voilà tout l'art de brouiller les pistes. Ou tout l'art des femmes. Regards ancrés sur le quadrupède qui semble être le centre de leurs attentions actuelles, leurs visages suivent les évolutions de ce dernier jusqu'à s'arrêter à hauteur de gamelle. Chien n'en relèvera pas la tête avant de longues minutes, se pliant au protocole quotidien assuré par la valetaille. A cette pause marquant le détournement des prunelles vers d'autres horizons, vient s'ajouter une seconde option lâchée dans l'air humide.

    Aller chercher une amie... Ou ma foi, les deux, qui sait.

    A croire que Corleone ne sait pas elle-même ce qui, pourtant, était clair en son esprit à peine une semaine auparavant.

    C'est étrange cette fascination pour les chiens, ne trouvez-vous pas ? Silence, encore, avant de ponctuer. M'accompagneriez-vous ?
    J’ai toujours préféré les chats, lui cède-t-il dans un sourire en coin, perceptible jusque dans le feutré de sa voix.

    S’il ne se leurre pas des envies propres à Corléone, il ne doute pas plus du rôle qu'il a joué dans sa décision brusque d’abandonner à l’immobilisme des spectres plus sages qu’elle ; aux parfums si particuliers des Avants, l’on se sent parfois invincible, Aorte aux hématomes adolescents en témoigne à la seconde même.
    Faire route avec Sorcière n’a rien d’un calvaire et ravit fatalement l’idée des compagnies que l’on chérit quand elles vous coiffent malgré elles d’épines et de tonnerre. Il en est un qui n’appréciera pas, et aux tempes brunes, la bouche prochaine de Nicolas à l’énoncé de cette balade égorge l’âme d’une simple plainte ; ciel gris s’éclaircit d’une détermination aux plumes noires et blanches et modèle le cœur amoureux de quelques certitudes.
    Faust n’a pas répondu et les jours à venir, Alphonse en est certain, ne seront pas plus propices à quelques bonheurs lettrés ; prosodie des correspondances se taira obstinément à l’entêtement du jeune évêque et le privera d’harmonies pourtant gagnées à l’affection d’un premier serment. Tendron doit apprendre quelques leçons dont celle des vertueuses vérités, doivent-elles brûler les doigts et la plume, l’orgueil et le cœur ; une guerre de silences n’emprunte à l’Épopée que le linceul et jamais les hauteurs enivrées des victoires.
    Délaissant la gueule béante du chien plongeant voracement à son écuelle, Tabouret vient déposer un baiser à la tempe délicate de l’Ainée à la faveur d’une réponse :


    Rien ne me l’interdit, j’en serai ravi.

    Prolonger encore l'errance aux côtés du passé n'augurera sans doute que tempête et assertion dans le cœur amoureux, au sein des terres ducales. Il eut été plus simple d'énoncer sans détour à Lexhor les desseins déjà convenus avant même l'arrivée de Tabouret, car Languedoc, à ce moment là, attendait déjà Erwelyn. Mais rien n'emprunte plus à la vanité des hommes qu'un ego piqué à vif, le couple princier l'apprenait à ses dépends après des années d'un mariage sans vagues. Les digues, parfois, s’effondrent sous la poussée de l'eau et du ressac incessant. Tout se reconstruit cependant, quand les bases sont solides. Et elles le sont.
    D'un geste affectueux, dextre vient se saisir de la senestre louve, la portant aux lèvres carmines pour y effleurer la paume.


    Venez...
    et Corleone d'embarquer le vieil amant, tendresse lovée au creux des pattes emmêlées, vers des souvenirs qui n'appartiennent qu'à eux.




    (RP quatre mains)

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    L_aconit
    Faust avait délaissé blessures surfaites et supposées, tourments cristallisés d'interrogations, obstiné à chasser de son esprit le moindre interstice cachant la béance abyssale de ses spectres. Réduisant par préservation la passion à un strict sursaut, évitant malgré demande, d'aérer à Vesone, il n'avait pas répondu. Silence témoignait de sa trop grande jeunesse à s'anesthésier de tout plutôt que des nécessités, et sans doute aussi des réminiscences puantes de plaies mal cicatrisées. Ils reviendraient bien un jour, après détours et doucereuses heures, ces amants trop heureux de se retrouver qu'ils en négligeaient les autres. D'autres d'ailleurs, Montfort n'avait plus de nouvelles. Sans doute trop centré sur des malheurs qui ne tarderaient pas à revenir s'échouer sur ses plages. Clerc s'évertuait à travailler, travailler jusqu'à s'abrutir. Le jour n'était pas encore levé qu'il regardait le jeune homme se débattre dans une hyperactivité presque inhabituelle, cherchant à percer le cocon pernicieux du doute, s'extirper douloureusement les persistantes et ultimes pensées.

    Ici, n'avait-il pas à faire? On le voyait aller et venir entre le palais et l'université, le perdait parfois au jardin de Saint Front où ces derniers temps, des voyageurs sollicitaient son savoir pour le soin des plantes et des arbres. Carnet de commandes ne désemplissait pas, à l'Aconit qui se muait, fleur parmi les fleurs, à la rosée des matins. Il n'avait pas célébré Beltaine, esprit trop peu tourné vers la nature et ses promesses, de celles qu'il portait au coeur, au corps et au poignet . Il accordait le pardon divin, ironie du sort, à de volages épouses, délivrait des enfants des ronces, chassait des chèvres de ses carrés, récitait des prières en silence. Le soir, lorsque le noir menaçait de ramener son lot de pensées, Faust allumait une bougie pour en chasser les ombres et penchait son front baigné d'or au secret de lourds ouvrages. L'Ostel Dieu venait envahir les écrits de l'évêque, reléguant lettres mortes aux confins de l'oubli. Qu'avait-il fait ce jour? Mis sur pied une bourse d'étude pour les plus pauvres des villageois, résumé les processus d'une amputation, écrit à un Borgia, rendu ses copies et même sauvé une vie.

    Corleone lui volait un temps qu'il n'espérait plus, ayant perdu le fil des jours, du retard et des conséquences. Chemins de Saint Front se pavaient de mots qui ne parvenaient plus au cœur. Lui qui avait tant espéré rentrer vite, se prenait à l'envie de repartir. A quoi bon donner du mot à ce qui rend aphone, quand l'aorte se muselle face à l'impuissance établie? Face à toute douleur, Nicolas n'avait jamais su crier. Cautères du temps et du sacerdoce avaient toujours pris le dessus, et le nez dans ses cours de Médecine, précoce récitait son serment d’Hippocrate avec application. Des cours de Paris, des Exorcismes de Rome, de ses retraites hespérides et de ses sentiments hybrides, l'oreille amie, amante, n'en avait rien su, trop lointaine pour s'en voir honorée, trop diffuse pour y entendre voix. Alors le cours de Périgueux suivait la frénétique cadence de Faust et y scellait ses sentences. Ses heures printanières se laissaient recouvrir de végétation.

    Plume , d'encre atone, avait sélectionné ses besoins.


    Citation:


      Pierre,

      j'ose espérer que tout se passe comme prévu sur le chemin du retour, et que chien est bien en votre possession, vif et prêt à défendre mes intérêts, j'ai grand hâte de recevoir ce compagnon fidèle, et ainsi de rompre un peu ma solitude. Bien que j'aime mon neveu, il n'a pas le pied sur et a la cuisse molle, il ne daigne jamais me suivre à la rivière ni même montrer les crocs quand l'on m'approche, que voulez-vous, à sept ans et des poussières, je ne puis le lui reprocher. J'ose ainsi poser une question. Votre rousse am...ie , est-elle toujours de la partie? Dois-je lui préparer caissette de cinq cent écus, à elle aussi? Faites moi savoir réponse, qu'ainsi je puisse compter mon or.

      PS: j'espère que vous avez survécu à ma soeur.

      Faust Nicolas.


    Citation:


      Francesco Borgia,

      mon ami, j'espère que tu te portes bien. Je n'ai pas su te remercier assez de tes bontés lorsque Rome m'accueillait, et mon départ fut bien précipité, crois bien que je le regrette. Je te fais parvenir du miel du pays, ainsi que de l'huile de mon oliveraie. Tu verras, son gout diffère de celui de chez toi, apprécie-la, je ne peux produire que cinq à six bouteilles l'an, c'est un cru singulier.

      Donne-moi nouvelles, et si tu quittes les faubourgs de Rome, mon ami sois encore attentif à mon égard et n'oublies pas de m'en informer.

      A te lire, en Français. Je gage que tu y arriveras.

      Faust Nicolas de Montfort Toxandrie



    Citation:


      A Adeline de Courcy,
      Grande rectrice de l'Ostel Dieu.

      Je serai peut-être parmi vous plus tôt que prévu, ayant tout a fait terminé les derniers cours que vous m'avez confiés, croyez bien que j'en suis moi-même surpris. Je n'imaginais pas avoir autant de ressources et si peu de temps à la fois. J'ai pensé à de nombreuses idées pour réformer les cours de chaque cursus, au regard du temps que j'y ai donné, je pense qu'il y a quelques modifications à apporter et qu'elles seront bénéfiques à tout nouvel étudiant. J'apporterai avec moi des simples de Périgord et quelques pieds nouveaux pour diversifier encore le jardin Parisien.

      J'ai grand hâte de vous revoir. A bientôt.

      Faust Nicolas de Montfort Toxandrie.


    Dans un coin de pupitre, un collier avait été taillé dans un beau cuir par le tisserand du village, et si la lumière de la flamme avait eue plus de portée, peut-être que l'on aurait pu y lire canin baptême. Quinzaine approchait dangereusement, et verrait, Alphonse ou pas, son Maitre s'y plier.
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    Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil








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    Pierre...
    [Et pendant ce temps-là, sur le retour]

    Pierre s'était montré presque aussi sourd et aveugle que muet aux tourments et rebondissements des vies mêlées de ses compagnons de route. C'était à peine s'il s'était aperçu du bref départ (et du désolant retour) de la manchote casse-couilles aka Dana, et n'avait même pas songé à s'enquérir de ses raisons. Ça ne le concernait en rien.
    Drapé dans un silence si épais et confortable qu'il n'aurait su dire s'il était paisible ou maussade, le garde du corps avait calé le pas de sa monture sur celui de la bête qui tirait la charrette.

    Un regard, furtif, comme s'il répugnait à attirer l'attention de la créature qui occupait la cage qu'elle contenait.

    Le Clébs.
    Avec majuscule, s'il vous plaît.

    L'animal semblait sculpté par Dieu ayant abusé des vertus de Sainte Boulasse. La main de l'homme, en somme. Difforme, grotesque avec sa poitrine profonde et son arrière-train efflanqué, ses pattes trop longues et sa petite tête effilée. Peut-être était-il gracieux à la course, lorsque la vitesse fondait entre eux ses contours disproportionnés mais pour l'heure, jusqu'à sa démarche semblait hésitante et maladroite alors qu'il tournait en rond dans sa prison, l'échine voûtée. Comme un chien qui s'excusait d'être chien.

    Sous la barbe drue s'agita un tic et, sans même s'en rendre compte, le muet tira les rênes de son vieux hongre pour l'amener à se détourner de la carriole et de son chargement.
    Il songea à la missive du jeune évêque. Peut-être profiterait-il de la prochaine halte pour y répondre.


    Citation:
    Faust Nicolas,

    Nous sommes sur le chemin du retour et Périgueux sera bientôt en vue. Vous ne devriez pas tarder à être l'heureux destinataire du demi-litre quotidien de bave le plus cher de l'histoire canine (j'ignorais qu'une bête si maigre pouvait dégorger autant, je croyais que c'était l'apanage des clébards qui donnent l'impression de s'être bouffé un mur). J'imagine que de ne pas pouvoir s'en décoller peut tenir lieu de fidélité.
    Cat est toujours parmi nous si c'est ce que vous sous-entendez, et j'imagine qu'elle serait ravie à l'évocation d'écus sonnants et trébuchants.

    P.S. : Votre sœur ? Qui ? Dana est votre sœur ? Merde, il y a une couille dans la lignée.


    _________________

    Avatar : AaronGriffinArt















    Citation:









    L_aconit
    Reviens, reviens, cher ami, seul ami, reviens.
    Je te jure que je serai bon. Si j’étais maussade avec toi,
    c’est une plaisanterie où je me suis entêté,
    je m’ en repens plus qu’on ne peut dire.
    Reviens, ce sera bien oublié.
    Quel malheur que tu aies cru à cette plaisanterie.
    Voilà deux jours que je ne cesse de pleurer. Reviens.
    Sois courageux, cher ami. Rien n’est perdu.
    Tu n’as qu’à refaire le voyage.
    Nous revivrons ici bien courageusement, patiemment.
    Ah ! je t’en supplie. C’est ton bien d’ailleurs.
    Reviens, tu retrouveras toutes tes affaires.
    J’espère que tu sais bien à présent qu’il n’y avait rien de vrai dans notre discussion.
    [...] Oui c’est moi qui ai eu tort.
    Oh ! tu ne m’oublies pas, dis ?
    Non, tu ne peux pas m’oublier? Moi, je t’ai toujours là.
    À toi toute la vie.

    Rimbaud.


    La porte a claqué. Un verre s'est brisé au mur. Eclat de femmes, dont il a ces traits émergeant parfois, malgré lui. L'ire éclate comme une colère d'enfant, puissante et déflagrante. Les cours, dont il s'est évertué toute la journée à tracer les contenus alambiqués, à coucher ses heures solitaires, ont volé autour du lit vide et face la toile de l'Aigle, Faust exorcise.

    Les jours passent, mais Vesone demeure à son image. Vide.

    Que font-ils encore, qui les garde si loin de Périgueux? Serait-ce le prix de son silence, une bien laide et juste plaisanterie pour châtier ses humeurs déjà si vacillantes? Et cette sœur qu'il adore autant qu'elle l’accable, n'a-t-elle pas sourit de lui tirer une dernière aiguille au cœur? Ce soir, le religieux inconsolable brûle au creux d'une paume quelques mots injustes au feu d'une odieuse détresse, et flagelle l'amertume d'une verge carmine. Quand la peine n'a personne à qui se dire, Aucune oreille dans laquelle se confier, on est bien las de n'avoir que des verres à briser.



    Citation:

      ... Concernant Salomon, j'arrive sur Périgueux. Vous y êtes toujours, n'est-ce pas ? Si depuis, vous avez migré à Paris j'y viendrai aussi.
      Je pensais le récupérer. Je veux le récupérer. J'ai besoin de lui. Et j'aimerais lui offrir une vie meilleure. J'aimerais lui prouver que sa mère peut le rendre fier.




    Quand bien même...

    Et si vous reprenez ce que vous m'avez donné
    Si vos caprices d'enfants m'arrachent à ce voeu
    Si vous me retirez la prunelle de mes yeux,
    Quelle eau ravivera les rivières asséchés?
    Que me reste-t-il à contempler, que la solitude?
    Pendant que vous dansez là bas, cet ailleurs
    Et fauchez sans clémence quelques certitudes...

    N'est-on jamais si seul qu'avec soi-même?


    Ce soir, Faust est désespéré. Jeune. Sublime.
    _________________

    Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil




























    Citation:






















    Alphonse_tabouret
    Ce matin a des parfums d’incertitudes et il porte à chacune de ses vrilles, l’étonnante musicalité des impatiences tues. Malgré de plaisantes rencontres, de charmantes retrouvailles, le temps n’a fait que s’épaissir, couler avec lenteur aux heures des journées, et le départ aux dernières lieues à parcourir semble s’éterniser de minutes en minutes ; mâchoire imperceptiblement froissée d’une préoccupation bleue, Alphonse éprouve un flegme maitrisé de mensonges. Aux distances se réduisant, tout est devenu plus pénible et s’est fardé de grisaille ; volonté a chancelé, carence a grincé et mémoire a enseveli les jais d’instantanés microcosmiques aux reflets d’Avril.
    Faust lui manque jusque dans son sommeil.

    A l’auberge d’Angoulême, l’on achève de sceller les chevaux quand le personnel s’affaire à vérifier une dernière fois les sangles qui caillent l’amoncèlement de volumes à la charrette ramenée d’Orléans. Au milieu de ce fatras, le lévrier est assis dans sa cage, et ne s’inquiète plus des agitations qui ont bercé son quotidien depuis plus de dix jours ; demain, il découvrira son nouveau maitre, arrachera quelques éclats de joie aux gerçures de son silence, volera probablement au faune morigéné d’atonie, les lumières de son intérêt pour une poignée d’heures…
    Pourtant, nulle rancune entre Chien et Chat; malgré la bile, malgré la vexation, le désir d’un sourire sur une page vierge s’est tissé, indélébile, aux siens.

    Les noirs parcourent quelques silhouettes, dénombrent au même chiffre que la veille et se fixent sur Pierre, à l’aube d’un pli amusé ; Dana manque à l’appel depuis Limoges et le Muet avance comme si de rien n’était. A son air impassible, l'on jurerait qu’il ne s’est aperçu de rien.



    Citation:


    Dôn,


    Il manque à mon nez la signature diffuse du citron ; je jurerais pourtant hier encore apercevoir un zeste de soleil dans les rues limougeaudes quand nous sommes arrivés ce matin, sous la pluie, à l’entrée de Rochechouart.
    Êtes-vous partie devant ou êtes vous restée derrière ?


    Alphonse.



    Citation:

    Alphonse !

    C'est terrible, j'ai pourtant bien lu les pancartes, toutes m'indiquaient Rochechouart et pourtant... Pourtant mes petits pieds se retrouvèrent à Limoges. C'est un peu saugrenu quand on sait que c'était la ville qui observait mon départ quelques heures plus tôt. Epuisée, j'ai pris le lit. Et me voici, ce soir, après une journée de marche, véritablement à Rochechouart. Vous n'y êtes guère, et je connais suffisamment Pierre pour comprendre qu'il ne m'attendra guère.

    J'arrive.
    Mon fils, Salomon, est souffrant, j'entame une accélération conséquente.

    Prenez soin de votre nez,
    D.



    La manche tirée par les doigts enfantins d’un jeune commis attire son attention et la dévie.

    C’est fait Monsieur. Le coursier a dit qu’il y arriverait en fin de journée.

    Dextre au fond de la poche en extirpe la rondeur d’un écu brillant pour la glisser à la paume en guise de remerciements et la silhouette quitte son appui pour rejoindre le cheval qu’on lui avance.
    Vésone, au loin, entame le ciel d’une courbe.



    Citation:
    Faust,

    Nous gagnerons Périgueux cette nuit, vers une heure selon Pierre si nous ne faisons halte. Je rejoindrai Vésone sitôt mon cheval arrêté. Mes lèvres à ton oreille ont des choses à y dire.
    Veux-tu m’y attendre ?

    Alphonse.

    _________________









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