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[RP Ouvert] Orphelinat Saint Michel

Aelis
Par un après-midi de mai, Aélis, comme à son habitude, brodait tranquillement, assise sur le châssis de la fenêtre de sa chambre, sous le regard bienveillant de Sally, qui réussissait à ne pas se plaindre de son sort quand sa jeune maîtresse travaillait sagement comme à l’instant.
Et cependant, l’esprit de la jeune fille vagabondait à des lieues à la ronde. Elle rêvait à l’instant d’une escapade à cheval. Et le Soleil rayonnant finit par la décider à passer à l’action. Mais il faudrait déjouer la surveillance de la rombière, ce qui n’était pas chose aisée, car elle avait mission de garder Aélis enfermée sagement jusqu’à la fin de la journée, leur promenade quotidienne dans le parc de Bielle ayant déjà été effectuée dans la matinée.

Le meilleur des prétextes trouvés par Aélis était celui de se lever pour aller chercher un livre à la bibliothèque, située dans l’autre aile du château. La gouvernante opina du chef, et la jeune fille partit en direction des écuries sans demander son reste, longeant les murs de peur qu’un importun l’aperçoive. Là, elle demanda à un palefrenier de lui faire seller la jument qu’elle montait d’habitude, Santiago étant encore trop jeune pour qu’elle puisse le monter. Puis elle ordonna à un valet de prévenir Sally de son départ, et lui indiqua qu’ils ne devaient s’inquiéter d’elle que si elle n’était pas rentrée avant la tombée de la nuit.

Une fois installée en amazone sur sa selle, la jeune fugitive lança sa monture au galop et s’en fut à travers champs. Elle aimait cette sensation du vent qui vous fouette le visage, qui fait danser vos cheveux par dessus vos épaules, qui enfin apporte un fantastique souffle de liberté. Enfin, elle était plus libre que l’air, et elle galopait dans les plaines, pareille à ces chevaliers d’Asie Centrale dans leurs steppes sans frontières. Elle ne faisait qu’un avec sa monture, et cela provoquait en elle un étourdissant sentiment de bien-être.

Peut-être deux heures durant, elle chevaucha ainsi, jusqu’au moment où un dérèglement dans le galop de la jument lui fit sentir que quelque chose clochait. En effet, la pauvre bête avait perdu un fer. Et comme Aélis ne voulait risquer de blesser un cheval qui ne lui appartenait même pas, elle descendit de selle et emmena la jument par la bride jusqu’au village le plus proche.

Ceint d’un tablier en cuir, un homme au cheveux blancs et au visage bruni par le temps était affairé à donner de grands coups de marteau sur une barre rougie sous la braise. Aélis lui expliqua la raison de sa venue, et il consentit, avec une lenteur propre à la région, à ferrer sa jument dès qu’il aurait fini son ouvrage. Et comme l’homme était habile, mais lent, elle décida de lui confier sa monture, le temps pour elle d’aller faire le tour du village.

Et pour en faire le tour, elle l’eut vite fait. Une charmante petite église en pierre blanche; de petites chaumières paysannes; des femmes qui échangeaient des potins alors qu’elles faisaient leur lessive au lavoir, mais qui se turent quand la jeune fille passa près d’elles, sans doute impressionnées par les vêtements d’Aélis qui ne reflétaient pas le milieu dans lequel elles avaient toujours grandi, et qui les rendaient donc méfiantes; des hommes regroupés dans la taverne, et qui lui lancèrent des regards assortis de commentaires peu aristotéliciens sur son passage; et des marmots crasseux qui jouaient aux osselets au milieu de la chaussée, faisant jurer les charretiers.

Amusée, elle se dirigea vers la sortie du village. D’une chaumière isolée des autres émanaient des cris et, lui semblait-il, des pleurs d’enfant. La gaieté d’Aélis se mua en un irrépressible besoin de savoir, savoir ce qui se tramait, et pourquoi pleurait un enfant qu’on invectivait à grands cris. Elle s’approcha doucement, contournant la chaumière. Ce qu’elle découvrit dans la cour la figea d’effroi. Une femme, plus rouge qu’un coq et le visage déformé par la colère battait à l’aide d’une branche de sapin une blonde petite fille qui ne devait pas avoir plus de quatre ans, à moitié nue et le dos déjà tout ensanglanté. Elle comprit bien vite le motif de cette barbarie, une cruche brisée en deux gisait sur le sol de terre meuble. Ne pouvant en supporter davantage, elle hurla un net:


- Arrêtez !

Et se précipita entre la mégère et l’enfant qu’elle violentait.

- Et qui qu’vous z’estes pour m’parler d’la sorte ? C’t’enfant al est à moi, c’est-y l’curé il a dit quand la Margot al est morte l’mois dernière eud’la tubercule.

En d’autres circonstances, Aélis aurait sans doute éclaté de rire, mais elle se contenta de répondre :

- Je suis Aélis Maledent de Feytiat, la sœur de sa Grâce la Duchesse Mélisende.

Elle détestait mettre en avant sa parenté avec la duchesse de ces terres, mais elle escomptait que ce titre ferait effet sur la paysanne. Ses doutes s’avérèrent être fondés, puisque ladite paysanne tourna sur la seconde les talons, rentra dans son logis et en claqua la porte derrière elle, laissant à Aélis le temps de voir quatre autres têtes blondes qui regardaient la scène avec de grands yeux apeurés.

La jeune fille se pencha vers la petite, lui essuya le visage et la prit par la main pour l’emmener jusqu’au village. Là une lavandière lui donna un linge humide, avec lequel elle put nettoyer superficiellement les plaies de la petite Louise, qui n’avait ouvert la bouche que pour lui dire son prénom. Son cheval récupéré, elle prit sa petite protégée en croupe et partit au pas vers le château de Bielle, bien déterminée à ne pas laisser les choses se passer ainsi.

Jusqu’au soir, avec l’aide de Sally qui ne pouvait se résigner à être fâchée, elle s’occupa de Louise. Elles lui firent prendre un bain, Aélis lui peigna soigneusement les cheveux pendant que Sally pansait le dos meurtri de la petite, elles lui dégotèrent une robe propre, un petit bonnet de toile, et Aélis passa ensuite une heure à jouer avec elle à la balle et à essayer d’en apprendre plus sur elle. La chose était bien simple, la petite, orpheline depuis peu avait été confiée à sa tante qui la battait régulièrement, elle ainsi que ses quatre frères et sœurs restés sur place.

Attrapant la main de Louise, sa protectrice l’emmena en direction de la salle des audiences de Bielle. Elle exposa son cas à Louis, et après quelques heures de tergiversions, elle ressortit avec un magnifique projet en tête. Elle allait fonder un orphelinat, dans lequel elle pourrait accueillir orphelins et enfants abandonnés, et leur donner un peu d’amour et une éducation. Louis prendrait à sa charge tous les frais.

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Aelis
Quelques semaines plus tard, après avoir remué ciel et terre, tout était enfin prêt.

L'orphelinat était une grande bâtisse, située en dehors des murs de Bielle. Ses murs étaient de pierre, mais tout l'intérieur était en bois, pour plus de chaleur.

En entrant, sur la gauche se trouvait le bureau d'Aélis, là où se trouveraient les registres contenant prénoms et âge estimé des enfants recueillis.

Face à ce bureau, l'infirmerie, où quatre petits lits étaient disposés. L'air y sentait les simples et la propreté.

Ensuite, le bâtiment se divisait en deux couloirs. Celui qui prenait vers la gauche menait aux différents dortoirs, vers la droite se trouvaient le réfectoire et la salle de prière.

Les deux dortoirs jumeaux, un pour les filles, et un pour les garçons, contenaient chacun dix petits lits alignés, et une grande cheminée pour les jours d'hiver. Dans chacun de ces dortoirs, une petite pièce attenante servait de cabinet de toilette, et les vêtements étaient rangés dans de grandes armoires en sapin.

Et tout au fond du couloir se trouvait ce que Sally nommait la nursery, c'est à dire une pièce où se trouvait sept berceaux destinés à accueillir les nouveaux-nés, et de confortables fauteuils pour les nourrices.

Et dans le couloir de droite, le réfectoire était meublé de trois grandes tables. Deux à taille d'enfant, et une autre, placée perpendiculairement, destinée à accueillir maîtresses, surveillantes et nourrices.

Puis venait la salle de prière, où une statue de Saint Michel surplombait quelques petits prie-dieu en bois, et une grande croix aristotélicienne était suspendue contre le mur du fond.

En dernier lieu venaient les jardins, divisés en deux parties : Le potager, là où des paysans, qui seraient bientôt relayés par les enfants les plus âgés avaient commencé à cultiver quelques légumes et plantes médicinales, même si Aélis ne comptait nullement sur ce potager pour nourrir toute la maisonnée. Et de l'autre côté se trouvait ce qu'elle appelait pompeusement "le verger", autrement dit un pré où se battaient en duel trois pommiers et deux poiriers.

Sur la porte de l'orphelinat, elle avait fait clouer une affichette.



Orphelinat Saint Michel de Bielle

On recherche ici nourrices, surveillantes et maîtresses pour prendre soin des enfants et les élever avec douceur et piété.


Aélis embrassa le front de la petite Louise, à laquelle elle s'était fortement attachée durant les quelques semaines qu'elle avait passées à soigner la petite.
Toutes deux contemplèrent la bâtisse. Elles allaient y vivre tant de choses, si Dieu le voulait...


"Règlement" et indications HRP :

Tout le monde est invité à participer, si tant est qu'il peut assurer un RP régulier.
Vous pouvez incarner un enfant, via PNJ, ou intégrer le personnel de l'orphelinat avec votre personnage, ou encore créer un PNJ qui intégrera le personnel.
Pour tout PNJ, merci de me prévenir par MP du nom du joueur derrière ce PNJ, afin de faciliter la tâche de tout le monde pour les adoptions.
Car bien entendu, les enfants sont adoptables.
Si votre personnage souhaite adopter un enfant qui n'est pas votre PNJ, prévenez moi par MP afin que je demande son autorisation au joueur qui se trouve derrière le PNJ enfant.
Si vous voulez être sûr de voir votre adoption acceptée, le plus simple est encore de créer votre propre PNJ enfant, dans ce cas prévenez-moi dès sa création qu'il est "réservé" à votre personnage.

S'il subsiste des questions, posez-les par MP, je modifierai les règles au besoin.

Sinon, bon jeu à tous !

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Stellie
La recherche du ragot et de la dernière rumeur croustillante avait permis à la belle Stellie d'apprendre qu'un orphelinat avait ouvert dans les terres de Bielle. Les lavandières parlaient facilement à la douce, car cela faisait quelques temps que Stellie avait quitté ses titres ainsi que ses belles toilettes, il ne lui restait que ses belles manières et son éducation apprise sur le tas mais qui pouvait être utile...

Un orphelinat vous dites ! Ah j'en suis heureuse ! Enfin une bonne nouvelle pour la région ! je vais de ce pas rencontrer la propriétaire et me mettre au service de ces enfants !

Les vieilles lavandières se regardaient entre elles.

Huumm, bah, v'la que sa magnificence prends du poil de la bête !

Rhoooooo mais arrêtez ! Je ne suis plus rien mesdames ! Et je dois vous avouer que ce projet me réjouis le cœur, enfin je vais avoir une occupation ! sur ce je vous laisse !

Vooottreee panier !!! Dame Stellie !!

Mais déjà la douce filait droit vers l'orphelinat d'un pas léger malgré son ventre tout rond, elle ne pouvait pas louper la grande bâtisse toute en pierre.

Apres une petite pause sur le chemin, elle se trouva dans l'enceinte. On lui avait indiqué le Bureau de Dame Aelis et c'est avec le souffle court de l'émotion qu'elle tambourina à la porte.

Toc ! Toc Toc !
Aelis
Aélis était à l'extérieur. Assise sous un des pommiers, Louise blottie dans ses bras, elle lui disait un conte de fée tandis que la petite blonde piquait du nez tout en suçant son pouce, et serrant une petite poupée de chiffon contre son cœur.

Une jeune servante vint prévenir Mademoiselle Maledent de Feytiat qu'une jolie dame souhaitait la rencontrer. Elle souleva Louise dans ses bras, et partit avec la petite en direction de l'entrée du bâtiment. C'est là qu'elle aperçut une fort jolie Dame, en effet, dont les rondeurs lui rappelaient les prémisses de la grossesse de Mélisende. Au vu de ses manières et de son riche habillement, la jeune fille, qui ne voulait pas paraître impolie dès la première rencontre inclina légèrement la tête, avant de s'avancer vers la nouvelle venue, un grand sourire aux lèvres.

- Bonjour Madame, je suis Aélis Maledent de Feytiat, et je dirige ces lieux qui sont encore bien vides pour le moment, à l'exception de notre petite Louise...

Disant cela, elle déposa un baiser aussi sonore que spontané sur la joue de la petite fille somnolente, ce qui eut pour résultat de la réveiller du demi-sommeil dans lequel elle était plongée, et la fit tourner la tête pour considérer avec de grands yeux graves la nouvelle venue.

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Stellie
Stellie était si impatiente qu'elle n'entendit pas les pas derrière elle et se retourna vivement devant la jeune demoiselle qui portait une jolie fillette.

Oh ! Vous m'avez surprise ! c'est que votre idée d'orphelinat me prends beaucoup à cœur et me voilà !

Elle lui adressa un grand sourire chaleureux.

Je suis Stellie le Bihan enchantée, Aélis Maledent de Feytiat, et je vous propose mes bras et ma connaissance si maigre soit elle...mais je suis calée en dessin et en musique.

Ses yeux se posèrent sur la petite fille et elle lui adressa un sourire maternelle.

Sans parler de ma connaissance envers les enfants...qu'en pensez vous ?
Aelis
Oh ! Vous m'avez surprise ! c'est que votre idée d'orphelinat me prends beaucoup à cœur et me voilà !

Aélis sourit derechef. Elle aperçut bien vite le ventre rond de la jeune femme, la prit donc par le bras et elles s'assirent toutes deux dans son bureau, Louise installée sur les genoux d'Aélis et lui triturant les cheveux.

Je suis Stellie le Bihan enchantée, Aélis Maledent de Feytiat, et je vous propose mes bras et ma connaissance si maigre soit elle...mais je suis calée en dessin et en musique.

Sans parler de ma connaissance envers les enfants...qu'en pensez vous ?


- Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues ici ! Par contre, nous n'avons pas pour le moment des foules immenses à gérer...

Elle sourit doucement à Louise, taquinant la petite en lui chatouillant le bout du nez avec la pointe d'une tresse blonde.

Il nous faut attendre que le bouche à oreilles fonctionne, et qu'on ose nous confier des enfants. Toujours est-il que je suis fort aise de voir que les Savoyards s'occupent de leurs orphelins, pour la plupart...

Elle désigna la petite blonde d'un signe de tête.

Ils s'en occupent, n'empêche que celle-là était battue jusqu'au sang par sa tante, et je n'ose imaginer l'état dans lequel se trouvent ses frères et sœurs... Quand j'y pense, peut-être devrai-je les envoyer chercher... Qu'en pensez-vous ? Leur mère est morte de la phtisie le mois dernier, d'après ce que j'ai compris, et Louise m'a dit ne jamais avoir eu de père...

Une ombre passa sur le visage d'Aélis. Elle se rappela qu'elle non plus n'avait plus de mère, et que son père n'avait débarqué dans sa vie que quelques mois plus tôt, heureusement qu'avant de partir il avait eu l'intelligente idée de la confier à un couvent, où elle avait été instruite correctement, selon son rang...
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Stellie


Elle trouva le bureau coquet et s'installa tranquillement grâce à l'aide de Aelis. Au passage elle s'amusa à tirer le bout de sa langue à Louise qui avait l'air étonnée.

Quand j'y pense, peut-être devrai-je les envoyer chercher... Qu'en pensez-vous ? Leur mère est morte de la phtisie l'année dernière, d'après ce que j'ai compris, et Louise m'a dit ne jamais avoir eu de père...

Huuummm.... (Stellie était troublée car ces enfants sont morts de la phtisie) Excusez moi quelques instants....

Elle repris le fil de ces pensées, en secouant légèrement sa tête.

C'est que les enfants représentent hélas pour certain une main d'œuvre alléchante. Il faudrait enquêter sur cette famille et voir ce qu'il en est. Au niveau de l'église nous avons son soutien ? et pour le financement avez vous besoin d'argent ?

Au fur et à mesure qu'elle parlait, le visage de ses enfants se superposés à son esprit et c'est avec difficulté qu'elle retenait son calme.
Aelis
C'est que les enfants représentent hélas pour certain une main d'œuvre alléchante. Il faudrait enquêter sur cette famille et voir ce qu'il en est. Au niveau de l'église nous avons son soutien ? et pour le financement avez vous besoin d'argent ?

Malgré les sombres pensées qui lui étaient propres, Aélis nota un changement qui apparut sur le visage de son interlocutrice. Sans doute l'histoire de Louise lui rappelait-elle quelque chose qu'elle avait vécu aparavant, mais Aélis n'aurait su dire... Mais elle mit sa curiosité de côté pour répondre aux questions de Stellie.

Je fais mon affaire de l'Église, Monseigneur Aurélien est mon cousin et m'a déjà assuré de son soutien. Quant au financement, le Duc de Bielle, Louis, se charge de tout.
L'enquête est une très bonne idée, reste encore à nous trouver des "espions"...


Le mot espion lui arracha un sourire en coin. Une vie d'aventure comme elle en rêvait parfois la nuit, et elle se voyait, assise en croupe derrière son aimé, volant au secours de la veuve et de l'orphelin de la pointe de son épée... Que n'aurait-elle pas donné pour qu'on lui permit de faire les même choses qu'un homme ?
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Aelis
[Quelques jours plus tard]

Il était encore tôt, le Soleil faisait quelques timides apparitions dans le ciel et l'herbe était encore toute humide de rosée. Aélis avait quitté très tôt le château en direction de l'orphelinat. Louise était fort seule, et la jeune fille devait user de trésors d'imaginations pour qu'elle ne s'ennuie pas. Aujourd'hui, c'était une balade à cheval, assortie d'un pique-nique champêtre.

Mais à peine fut-elle arrivée à Saint Michel que Marie, l'intendante, encore coiffée de son bonnet de nuit, lui sauta littéralement dessus.


- Mademoiselle Aélis, mademoiselle Aélis !
Un nouvel enfant est arrivé cette nuit, mademoiselle. Une petite fille. C'est une paysanne qui l'a amenée ici, en disant qu'elle n'était pas à elle, mais que son père lui avait demandé de la conduire chez nous... Il y a une lettre pour vous, et une pour la petite, quand elle sera grande... Elle est dans la nursery, mademoiselle.


Devant un tel flot de paroles, débitées presque sans que Marie ne reprenne sa respiration, Aélis ne put que hocher la tête, l'esprit déjà tourné vers ce nouvel enfant qu'on leur confiait. Pauvre Louise, la promenade ne serait pas pour aujourd'hui, il faudrait qu'elle se consacre à leur nouvelle pensionnaire... Mais tout d'abord, la lettre. Elle en apprendrait certainement plus. La jeune fille se dirigea vers son bureau, où elle s'enferma afin de pouvoir la lire tranquillement.



Mademoiselle,

Si vous lisez cette lettre, c'est sans doute que la paysanne à qui j'avais demandé de vous confier ma fille a bien exécuté sa mission. Elle se nomme Emma Wellington, et est âgée de deux ans. Sa mère, Charlotte Wellington, était ma promise. Je puis vous assurer qu'abandonner mon enfant me brise le coeur, mais je ne saurais élever seul cette enfant, qui n'aurait pour autres compagnons que mon chagrin et la solitude.
On m'a dit qu'ici vous donniez de l'amour et de l'éducation aux enfants. Je vous confie la mienne, en vous suppliant de bien vouloir veiller sur elle.
Qu'Aristote m'entende,
K.

PS: Si joint une lettre, pourriez-vous la lui remettre, un jour où elle sera capable de la lire, et de comprendre que je vous l'ai confiée pour son bien...


Aélis resta perplexe, et cependant cette situation ne lui rappelait que trop bien la sienne. Un père qui ne se sent pas capable d'élever son enfant, et la mère qui a rejoint Christos et Aristote...

Elle se leva, et prit la direction de la nursery, s'arrêtant avant au dortoir des filles pour prendre Louise par la main.


- Viens Louise, viens voir, une nouvelle petite fille est arrivée cette nuit. Elle s'appelle Emma, et tu vas être gentille avec elle, n'est-ce pas, ma chérie ?

La petite blonde hocha la tête, et suivit Aélis jusque la pièce voisine. Emma était là, dans un berceau trop petit pour elle, pleurant à chaudes larmes et envoyant des regards apeurés aux deux nouvelles arrivantes.
Doucement, Aélis s'approcha d'elle, et se pencha par dessus le berceau.


- Bonjour Emma, je suis Aélis, et voici Louise. Tu vas venir vivre avec nous, ton Papa t'aime très fort, mon cœur, mais il ne peut pas rester avec toi pour le moment...

Aélis ignorait si le mystérieux K. avait dévoilé ou non son identité dans la lettre qu'il adressait à sa fille. Mais délicatement, elle la prit dans ses bras, la sortit de son berceau et alla s'asseoir sur une chaise, la berçant avec tendresse, tandis que Louise l'observait avec de grands yeux perplexes et intrigués.

Puis Emma se calma, et se redressa sur ses petites jambes, se cramponnant à la robe d'Aélis, pour interroger Louise du regard. Un sourire de la grande suffit à rassurer la petite, qui se rassit tranquillement sur les genoux d'Aélis.

Les observant toutes deux avec attendrissement, elle se décida finalement à en emporter une dans ses bras, tandis que l'autre la suivait de près, jusqu'au réfectoire, où toutes trois prirent un bol de lait, Aélis et Louise discutant de choses infantiles d'un ton badin, et Emma dévorant avec appétit le morceau de brioche qu'on lui avait donné.

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Stellie
[Quelques jours plus tard]

Apres s'être excuser d'une migraine harcelante, Stellie s'en était retourné à Challes les eaux dans sa demeure. L'idée d'espionner la fameuse famille de Louise lui travailler l'esprit... Apres avoir retourné la demeure elle trouva des vêtements classiques de paysan ainsi qu'une vieille chariote et une mule tout l'attirail pour jouer le rôle de gens simples du coin.

Elle retourna à l'orphelinat et déposa les affaires dans le bureau d'Aelis.


Aelis ! Nous allons jouer aux espions cela serait rigolo vous ne trouvez pas ? J'ai trouvé tout ce qui nous faut pour cela, et il nous reste plus qu'à espionner afin d'en savoir plus sur cette famille. Vous êtes d'accord ? Quand nous serons fixées, nous agirons en conséquence.


Avec un grand sourire rempli de malice elle attendit la réaction de son amie d’aventures.
Aelis
Aélis avait abandonné l'espace d'un instant Louise et Emma aux mains expertes de Marie et s'en était allée dans son bureau pour écrire une lettre de commande à leur tisserand. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant arriver Stellie, accoutrée comme une paysanne...

Aelis ! Nous allons jouer aux espions cela serait rigolo vous ne trouvez pas ? J'ai trouvé tout ce qui nous faut pour cela, et il nous reste plus qu'à espionner afin d'en savoir plus sur cette famille. Vous êtes d'accord ? Quand nous serons fixées, nous agirons en conséquence.

La jeune fille sourit malicieusement.

- Oui, allons-y !

Elle attrapa la pile de vêtements qui lui était destinée, et fila se changer dans la salle de bain des filles. Elle en ressortit quelques instants plus tard, le regard malicieux et le sourire en coin.
Aélis regarda Stellie... Quelque chose clochait... Mais bien sûr ! Leurs visages et leurs mains étaient bien trop propres, et reflétaient leur "haute" naissance...


- Attendez un instant, je reviens...

Elle partit toute courante vers la cuisine, et plongea ses deux mains dans la cendre froide du four, pour s'en recouvrir les pommettes et les mains. Ensuite, elle en recueillit un peu au creux de ses mains, et alla arranger Stellie de la même manière.
Puis les deux jeunes femmes partirent en direction de la charrette, après qu'Aélis eut signalé le motif de son absence à Marie.

- En route pour le village !
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Iasvana


Un pigeon un peu fatigué vint porter ceci à l'orphelinat :

Citation:
A l'orphelinat Saint Michel, A la gérance,

Bonjour,

Je me présente, Iasvana, habitante de Belley. J'ai donné le monde il y a à peine un mois à une petite fille, qui se porte à merveille. Mais, puisque les rumeurs disent qu'un orphelinat a ouvert, je vous propose aujourd'hui mes services : c'est que j'ai du lait à en revendre... Je ne demanderais aucune autre rémunération que l'éventuel bonheur de nourrir des bouches avides.
Si jamais vous aviez besoin de mes services, surtout il ne faudrait pas hésiter à me joindre.

Cordialement et en vous remerciant du service que vous rendez à la Savoie,

Iasvana.

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Aelis
Poum poum poum. Elle allait grimper dans la charrette, et avait déjà les jupes relevées jusqu'au genou pour se faire, quand un pigeon vint lui voler sous le nez. Apparemment, celui-ci contenait un message pour elle.

- Pourriez-vous patienter deux minutes, Stellie ?

Pigeon dans les mains, elle courut jusque son bureau, et le délivra de sa lettre, qu'elle lut attentivement.
Deux petites minutes, et la réponse serait faite. Une plume, de l'encre et un vélin. Trop chrono.




Dame Iasvana,

Il faut croire que pour une fois, la rumeur n'aie pas eu tort. Et je tiens à vous féliciter pour la naissance de vostre enfant. Néanmoins, nous n'avons pas dans l'immédiat besoin de lait, n'ayant à charge que deux enfants déjà sevrés, mais il est fort probable que nous recueillions bientôt un nourrisson, qui en aurait en effet besoin.

Je vous contacterai de nouveau dès que j'en saurai plus sur la question, mais vous remercie déjà de l'intérêt que vous portez à nostre cause.

Aélis Maledent de Feytiat.


Oui, Iasvana... Ce nom lui disait quelque chose, et Aélis pensait bien avoir déjà croisé une femme enceinte autre que Mélisende au château...
Elle sourit, confia la missive au pigeon, et sortit à toute allure rejoindre Stellie, prête au décollage.

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Stellie
Stellie donna l'ordre à la mule d'avançer vers le village, la bête marchait lentement et pas vraiment décidé à obéir.
Cela faisait rire l'ancienne Marquise.


Mince je n’ai pas pensé aux carottes pour motiver l'animal... Vive les carottes, il en faut toujours dans sa besace !

Elle regarda sa complice le visage grimé par la suie et trouva leur déguisement adaptés.

Dites moi avez vous une idée de comment nous allons procéder ? Car moi je pars à l'aventure là !
Aelis
- Non, pas la moindre idée !

Elle étouffa un rire dans sa main, puis, après un silence :

- Nous aviserons sur place !

Elles finirent enfin par arriver au village, et Aélis indiqua à sa complice la direction de la chaumière occupée par la tante de Louise. Et histoire de passer inaperçu, la jeune fille eut l'excellente idée de se redresser sur ses fesses, et au lieu de chanter avec la jolie voix qu'on lui connaissait d'habitude, se mit promptement à gueuler sa chanson, la seule de ce type qu'elle savait, en patois bressan, et qu'elle avait appris d'un marchand de drap.

Le ron, chartin zour, tra coumére
Vé la Maria, vé la la Maria,
Que che dejon vene à l'autra
E gre pedia, è grè pedia
E y a pris mau à la Liaudainna
Cheti matin, cheti matin.
Fin li don vivame na choupa,
Na soup'è vin, n'a choup'è vin.

Coumére, ze si bin malada
E y a grè fin, é y a grès fin.
E me fa greu mau dè l'estouma,
Pi dè le rein, pi dè le rein.
Pretè ne vu ne médecena,
Ne médecin, ne médecin.
Z'amera moi n'ecouala pleinna
De choup'è vin, de choup'è vin....

C'est là, Stellie !


Elle sauta prestement de la cariole, tout en entonnant le troisème couplet :

L'è buron chôtiena n'écouala
Dra lou matin, dra lou matin
A midi l'è buron oncoure
Ne sais combin, ne sais combin.
Lou cha, metiron su la traubla
Lou grè tepin, lou grè tepin,
Pi lou buron bien plein chôtiena
De choup'è vin, de choup'è vin !!!


Elle avait mit tout son cœur dans la dernière phrase, et enchaîna avec trois coups vigoureux frappés à la porte de bois patinée par le temps.
La tante de Louise vint lui ouvrir, le visage encore plus rouge et bouffi que dans le souvenir d'Aélis, et demanda sèchement pourquoi on la dérangeait.


- Ma bonne dame, c'est-y que nous venions, ma cousine et meu, quère que si vous avions du linge qu'on peut laver, ava faire eul'tourdu bourg, pis qu'on ira tout frotter au lac. Pas cher, ma bonne dame, 20 sous la corbeille !

La matrone sembla intéressée, et s'effaça pour qu'Aélis puisse patienter à l'intérieur. Discrètement, elle fit signe à Stellie de la suivre à l'intérieur de l'humble masure.

Les paroles viennent de là, si vous voulez la traduction...
http://litterature01.chez-alice.fr/Chansons-pop-pat/Chanson-soupe-vin.html

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