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[RP] L'oreille qui ne juge pas.

Kaghan


C'est l'heure ... A pas lent, je m'approche. Il est seul, je le sais. Pour ne pas faire de bruit, j'ai mis un morceau de velour sous ma jambe de bois. Et aussi étonnant que ça puisse paraît', ça marche. J'ai troqué ma cape coloré pour une noir, 'vec capuche. J'ai mis une ch'mise aussi, chose qu'j'déteste faire. J'ai chaud, j'transpire, j'pue même. Mais j'm'en fou. La totalité d'mon corps est caché sous d'épaisse couche de tissu noir. Noir parce que pour êt' discret la nuit, c'toujours ce qu'il y a d'mieux. L'soleil n'est pas 'core levé, et je sais d'jà c'que j'ai à faire. Pour me sauver du lit presque conjugal -presque oui oui, pas encore- j'ai prétendu êt' aller m'entrainer. C't'habituel chez moi, pas b'soin d'me justfier plus qu'd'raison. Pour une raison de logique, j'ai laissé Batbayr et Az dans not' chamb' d'auberge. Sur l'coup, j'ai pas trop aimé l'idée ... Mais s'non, ça n'aurait pas été pareil hein ?

Au début, j'doutais, vr'ment. J'me suis dis qu'il s'rait pareil, qu'il allait s'barrer ... Mais na. Lui est différent. Pour une raison qu'j'ignore, j'sais lui donner ma confiance, sans honte et mensonge. Naran est le seul à qui j'mens pas. Rquoi d'vrais-je m'obliger à êt' c'qu'j'suis pas après tout ? On a v'lu m'changer, lui m'a accepté comme j'suis, et pour c'qu'j'suis. Aujourd'hui, j'm'sens bien, parce que mon petit Poney est prêt d'moi. C'est la souffrance qui m'a apprit la délivrance. Si j'vais pas autant râmer, si on m'avait pas autant fait mal, j'connaitrais pas c'qu'j'vis là. Je saurais pas en profiter au fond ... Comme il se doit. Et je le déguste, ôh oui ... Je le déguste. A chaque moment, à chaque heure, à chaque minute. Cette exquise sensation de jouissance qui m'enveloppe.

M'arrêtant à côté d'la porte d'not' chamb', j'toc, mais n'ent' pas. Cont' l'mur du couloir, en silence, invisib' dans ce lieu sans fenêt' ... J'attend.




Blottit sous l'édredon en plumes, je redresse le nez en quête d'air frais. Les draps sont chauds, seuls témoins de notre nuit d'ivresse hier. Je ne sais combien de temps cela a duré, ni à quelle heure finalement nos corps sont venus s'enlacer pour rejoindre Morphée. Auprès de lui, les secondes deviennent des minutes et les minutes se transforment en heures. Les caresses, les baisers, les mots doux et les petits sourires partagés font ce qui entretient notre couple. Voilà maintenant huit mois que je partage son quotidien parsemé d'embuches. Cela n'a pas été simple, la lutte a été rude mais je suis enfin parvenu à lui prouver l'amour que je lui porte et il a pu libérer le sien au grand jour. Huit mois ... Huit mois et nous voilà bientôt mariés. Finalement je remercie l'autre de n'avoir su être fidèle, respectueux et sincère envers mon blond. Parce que sans lui, je ne connaitrais ces moments d'extase et de bonheur. Alors si Tangra a le pouvoir de faire passer des messages... Je lui dirais bien de lui faire parvenir un "Je ne te remercierai jamais assez d'avoir été un aussi gros connard".

Feulant tel un chat, je m'étire dans le lit que je partage avec ce beau blond. Par Tangra... Il m'prends pas souvent pour sur, mais quand il le fait, ce n'est pas à moitié. Un sourire amusé s'affiche au coin de mes lèvres alors que je guette le soleil par la fenêtre. Il ne doit pas avoir terminé son entraînement à cette heure... Pour une fois, je me glisse à nouveau sous l'édredon et referme mes yeux. Shana allait bien hier soir, Meko est avec elle et Kag ne va pas tarder à les voir avant de revenir ici... Je devrais pouvoir dormir encore quelques dizaines de min....

Je soupire alors que l'on frappe à la porte. J'attends un instant, me disant que si c'est Bertrand il aura l'intelligence de glisser les vélins reçus sous la porte. Mais nan, aucun parchemin à l'horizon et un nouveau coup se fait entendre. Sérieux p'tain, les gars on devrait foutre en geoles les gens qui font du bruit le dimanche ! Comment ça on n'est pas dimanche ?! Grognant à nouveau, seulement vêtus de mes braies et la trace de l'oreiller en travers du pif, j'ouvre la porte.


C'pour quoi... ?!



Y bouge pas. P'tain l'con ... J'r'toc. Et là j'entends sa voix. J'bouge pas. Mes doigts glissent sur cette lame qu'j'ai "emprunté" pour une durée indéterminé. J'vais pas rentré ... J'vais êt' grillé à 30 mèt'. Bah ouais. 'Lors j'toc une troisième fois, et j'attends, comme un con. J'pose mon oreille cont' l'mur pour écouter c'qui fait. Mais j'entends pas grand chose hein ... Bah non ... Et si j'parle, bah j's'rais 'core plus grillé. J'suis supposé faire quoi ... ?

Et là j'me dis qu'j'mal géré l'truc, qu'j'vais tout gâcher, qu'j'ai mal choisis mon moment, j'rais du attend' dehors ! Oh p'tain, j'suis un trou du cul, c'pas possib' ... Mais d'hors, on risquait d'êt' d'rangé hein ? Et là, c'comme si Tangra lui même parlait ... Mon r'gard s'pose sur la poignet d'porte. Mais oui .... MAIS OUI !

Sans attend', j'tend la main, appuie d'sus et ouv' la porte qu'j'pousse du bout d'un doigt, restant dans l'omb' et cacher ... La porte grince d'un air sinist', et j'sens un faib courant d'air s'faire. Bon ... Et maint'nant, Naran, qu'vas-tu faire ?




Alors que je râle intérieurement contre les gens irrespectueux de mon sommeil post-baise qui est, ceci dit en passant très important pour une santé optimale, j'avise enfin qui ose me déranger. J'arque un sourcil ne voyant personne et imagine une blague venant de Claque, avouons que ce serait bien le genre du gaillard. Je ronchonne à nouveau, - parce que oui je ne le fais jamais assez - et m'avance toujours aussi peu vêtu.

Je tourne la tête à droite et je ne vois rien, mise à part la nuit, le noir le néant et tout ce qui commence par N et fout la merde dans les films d'horreur. Je sens ma patience diminuer petit à petit et pourtant Dieu sait que j'en ai bien plus que mon fiancé. Finalement je tourne la tête à gauche et voit comme une masse malgré l'obscurité. Intrigué je fais un nouveau pas et jure sur la vie de mon blond, que si je découvre le ventriloque planqué sous une cape, je le défonce pour lui faire payer mon manque de sommeil.

Et là, comme sortit de nul part, je comprends que ce n'est ni Claquesous, ni quelqu'un qui me veut du bien.


Qu'est ce que...



Et enfin il réagit. Y prend un peu trop son temps à mon gout ... Mais au moins, y bouge ! J'le fixe, d'la où j'suis, j'suis curieux d'voir sa réaction aussi faut dire ... Et, enfin, il m'voit. Un lent sourire d'coin étire mes lippes sous un masque d'cuir qui m'colle à la peau. De dessous cette long cape noir qui m'cache intégral'ment, j'sors une main ganté tenant une fine lame. Tendu vers lui, j'prend pas l'temps d'voir la peur s'inscruter dans ses yeux qu'j'bondis, tel le vautour sur une carcasse. Une main vient s'écraquer cont' ses lèv' pour l'empêcher d'parler. La dague s'pose -en douceur faut pas déconner non plus- sur sa carotide. J'presse un peu l'fer froid cont' sa peau, pour lui indique un message qu'n'importe qui intéprêt'ré comme "Tu bouge, t'es mort".

D'une lenteur non calculé, j'le presse cont' moi. Sentir son corps à moitié à poil si proche ... M'fait un effet qu'j'vais pas prit en compte dans l'équation. Mon corps n'connait que trop bien l'délice qu'est son enveloppe charnelle, et d'jà, même si faut pas, j'chauffe. J'déglutis, difficil'ment, mais n'perd pas d'vue ma mission. La dague t'jours sur sa peau, j'soulève lent'ment mes doigts d'ses lèv'. J'me penche à son oreille et tout bas, à peine audib', en espèrant qu'il m'r'connaisse pas, j'murmure, en m'appliquant pour n'pas m'trahir d'mon accent.


Reste silencieux ...



D'ordinaire, j'aime la chasse, ça me permet de me sentir libre et de partager quelque chose avec mon blond. Ce que j'apprends aujourd'hui, c'est qu'être la proie est bien moins amusant et un poil plus flippant. Alors que le métal de sa lame se pose sur ma gorge je déglutis, bordel j'peux pas mourir avant mon mariage... Si ?! Mon corps est tendu comme un pic et ma respiration haletante trahit la peur qui m'inonde. Je ne suis ni costaud ni très bon en défense. Par contre pour me foutre dans des merdes sans nom je suis Roi. Alors qu'il me tire vers lui je réfléchis à l'ensemble des personnes qui pourrait me vouloir du mal et la liste s'allonge alors que j'énumère les ennemis ou personnes détestant Kaghan. L'homme en question a une voix grave, est plus grand que moi, plus musclé aussi et bon dieu ce qu'il pue... Ca ne m'étonnerait pas que ce soit un paysan qui ne se lave pas après son travail préférant vivre dans sa transpiration collante.

Je sursaute légèrement mettant fin à mes pensées, lorsque je sens le membre de mon agresseur venir jouer la tour de Pise. Sérieux.. En plus d'être taré, le mec qui me veut du mal a d'autres idées obscènes en tête. Mes plans de fuite s'embrouillent alors que ma peur augmente en puissante après les recommandations de l'homme encapuchonné. Je n'ose ni bouger ni respirer trop fort, mon coeur bat à tout rompre mais je fais tout pour le dissimuler. Lentement ma tête se mouvoie de bas en haut pour lui signifier mon approbation.

Pour sûr, dés qu'on arrive au niveau des escaliers je le défonce et le balance au dessus de la rambarde.




P'tain d'merde. Y obéit ... Na mais Wilson ! Bébé ! Poney ! Mon amour ! Va clair'ment f'loir qu'j'te donne des l'çons d'défense ... Fin là ça m'arrange mais fin. S'voir qu'tout l'monde peut v'nir comme ça et faire d'toi c'qu'y veut, ça m'd'plait au plus au moins. Tel'ment qu'j'lâche un soupire à son oreille. Bon au pire il prendra ça pour d'la satisfaction ou d'l'excitation. Vu qu'j'ai la trique comme un chien ... Bon bon ! R'saisit toi Kag p'tain d'merde ! D'un geste brusque, j'le pousse vers les escaliers. On va descend', et j'vais l'trainer loin d'ici. La mission p'tain ! LA MISSION !!!

Pour l'peine, et r'faire plus réaliste aussi, j'lui fou un taquet derrière la nuque 'vant d'ler lui choper un poignet qu'j'monte dans son dos. L'bras tordu, ouais j'suis désolé ça doit faire mal. J'm'en voudrais presque ... Si bon qu'même un peu ... Mais c'pas ma faute là ! Azy ... Y comprendra, j'suis sûr qu'ouais. J'l'impression qu'les quek'pas vers les escaliers durent des plomb'. Et quand enfin on y est, j'me dis qu'si c'tait pas lui, j'le pous'rait juste, comme une pauv' merde. Mais na ... Na ... J'vais pas lui faire ça ... J'vais pas poussé mon fiancé dans les escaliers ... Qu'même ... J'veux bien respecter les traditions tout ça ... Mais c'pas une raison pour à moitié l'buter hein !


Avance...

Et j'me dis qu'p'tain HEUREUS'MENT qu'j'ai pas fais ça r'l'aut' là. Et qu'j'ai préparé mon terrain 'vant ... Et qu'j'ai un stupide étalon d'prêt à la sortie d'l'auberge pour faire l'route. S'non bah, et c'est l'cas d'le dire, on s'rait pas sortit d'l'auberge ...



Mon corps frissonne comme s'il réagissait à la proximité de l'homme derrière moi. Je grimace, c'est vraiment dégueu putain.. D'où le savoir aussi proche m'fais de l'effet ? Décidemment, je ne comprendrai jamais c'foutu corps. Lhomme en question ne perds pas son temps pour me faire avancer à l'aide d'un clef de bras tellement bien faite qu'elle me tire un grognement de douleur. Le con, j'obéis trop gentil et il me nique le bras ! Arrivé sur le palier de l'escalier, je me tâte... Comment je vais pouvoir réussir mon coup alors qu'à tout moment il me pète le bras en deux ? Au pire... des cas je sortirai gagnant avec un bras ramollo. Tant pis, je préfère finalement perdre un bras que la vie, et Dieu saitce qu'il a prévu de me faire après l'enlèvement.

Je me retourne rapidement ce qui m'arrache un p'tain de gémissement puis me place devant avant de lui décocher une droite et le pousser vers la rambarde. Je le fixe afin de découvrir son identité, toutefois, son nombre de couche de vêtement ne me le permet pas. Je grogne de mécontentement et le colle dangereusement à la rambarde et avance ma main dans l'idée de lui retirer le tissus qui le couvre.


P'tain mais t'es qui ...



Et c'con fini par s'défend' ! Mais oui ! En haut des escaliers ! Mais trou de pine p'tain ! Y'a pas plus dangeureux na ? NA ?! T'as vr'ment envie qu'on glisse et qu'on s'casse la gueule et qu'on s'pète la nuque ? Mais qu'es c'qu'j'vais épouser ... Tout est à refaire ! C'pas possib' ça !

J'peux pas r't'nir un râl'ment d'colère, un genre de gros miaou méchant ... Si si tu vois tout à fais de quoi j'parle. Le v'là qui s'd'fonce tout seul, et en l'sentant, j'force pas. J'pas envie d'lui péter l'épaule ! Qui va m'branler après ? Hein ? Bah m'enfin, question d'logique. Tout seul c'bien, à deux c'mieux. L'bas d'mon dos claque cont' la rembarde des escaliers, mais j'réagis assez vite pour r'pousser ses mains. J'pas envie d'le faire tomber et c'débile m'provoque là ici !

Pour sûr, j'suis trop doux là actuel'ment. J'tape sur ses mains comme un père tap'rais sur les mimines d'son gosse quand il va faire une con'rie. Vu qu'j'm'en rend compte, j'lui attrape plus dur'ment les poignets et j'grogne d'un air mauvais.


MAIS ! O-bé-is pou-reuh u-ne fois dans ta vie Wil-son !

J'm'oblige à articuler bien clair'ment, mais l'prénom m'a échappé ...




Sa main vient taper les miennes, et j'hausse les sourcils plus surpris qu'autre chose. Mais qu'est ce qu'il me fait c'lui là ? Il m'a prit pour un gamin de quatre ans ou quoi ? Finalement je me demande s'il est aussi mauvais qu'il essaye de me le montrer. Et là... Là il m'sort mon nom, il me connait le con.. Je plisse les yeux d'un air mauvais et reprends mes poignets en tirant fort pour qu'il me lâche.

Dis moi qui t'es p'tain, j'te jure tu m'dis rien j'te bute !

Il me fout les nerfs en pelote alors que j'allais bien aujourd'hui, p'tain ça m'énerve ça. J'observe les alentours pour voir si personne ne nous jauge du regard mais non, rien. Pourtant, à moitié à poil et presque balancé dans l'escalier ça pourrait amener du peuple...

Violemement, je repousse mon agresseur vers l'escalier. J'ai bien vu qu'il n'ose pas me toucher pour ne pas me faire tomber. J'ignore pourquoi il garde cette distance, mais ça n'est pas tomber dans l'oeil d'un aveugle.





Qui j'suis, mais c'qu'il est têtu l'gamin ! Si j'me cache, ton avis, c'pour quoi ? M'enfin ! Et l'temps qu'j'réfléchis à quoi dire, quoi faire, y m'pousse. Pas douc'ment comme moi qui fait gaffe tout ça ... NA ! Lui il s'en bat les couilles ! Et j'sens mon corps qui chute ... Mes bras s'tendent, cherchant à stopper la descente. Une d'mes mains tape l'mur, brutal'ment. L'aut' s'accrochant à la rambarde d'bois, m'brulant en glissant sur une dizaine d'centimèt', à cause des gants. Au même moment, mes jambes dans un réfléxe perdu, cherchent à qui s'ra la première derrière. Un bruit d'bois trahit ma jambe, mais pire, PIRE. Marchant sur l'tissu qui m'cache, une partie s'déchire. Mes yeux s'écarquillent. Na ... MAIS NA ! J'vais tout bien fait ! J'vais galéré à cacher ÇA là !

Déglutisant, j'sens comme un blanc dans la situation. A à peine quek'marches d'lui, j'le fixe, de ce regard qui dit "Mais rquoi tu fais ça ?!" Et j'ai du mal à m's'couer, vr'ment. J'suis troublé, et j'en viens même à d'mander si c'tait vr'ment une bonne idée c'p'tain d'mariage ... Et j'vois son visage changer.

Nique la discrétion ! Nique la douceur ! Et nique tout l'reste ! J'respect'rais mes traditions ! Pr'nant pas la peine d'cacher mon accent cette fois, j'lui chope l'bras, et l'tire pour faire genre qu'on descend à deux. Ouais je sais ... J'ai manqué d'me casser la gueule jusqu'en bas ... ET ALORS ?!


Ramène toi !



Ka.....

Ce choc ! Mais bordel ce choc ! Imaginez vous un peu à ma place ! Je ne sais ni quoi faire ni quoi répondre face à la situation présente. L'homme que j'aime, avec qui je vais me marier a essayé de mettre en action un plan tout pourri pour m'enlever. Mais pourquoi ? Pour me prouver que je suis faible et aucunement capable de me défendre ? Oui je le sais mais NON je ne l'avouerai pas. Finalement je comprends pourquoi mon corps réagissait de cette façon à sa proximité...

J'ose poser mes bleus sur lui et remarque qu'il est passablement énervé et comme... en plein doute ? Je grimace à le voir ainsi, j'aurai du faire genre que je ne le connaissais pas, c'est ça ? On aurait pu me prévenir j'aurai tenter de paraître bon acteur dans cette belle pièce de théâtre.

Et sans un mot pour ne pas blesser d'avantage son égo d'agresseur, je le laisse me chopper le bras et cela malgré le manque de douceur. Je le suis dans les dédales des marches et sort de l'auberge à sa suite en gardant le silence et le nez baissé au sol. J'ai merdé, sans même comprendre le pourquoi je l'ai rendu malheureux. Vous la sentez l'ambiance pré-mariage ?




Démotivé, j'le traine jusque dehors. D'vant l'auberge, un grand étalon nous attend. Lui aussi j'l'ai "emprunté" ... J'pousse Wilson vers la bête, l'temps de tirer un bout d'corde d'ma ceinture sous toutes les couches restantes. M'approchant d'nouveau d'lui, j'le force à m'tourner l'dos, lui chope les bras, et lui attache les poignets. Et j'sens bien qu'y s'laisse faire ... Et j'dirais pas qu'ça m'déplait. Ça m'facilite l'boulot, et puis bon, de c'qu'j'en sais, certaines femmes planifient elles-même leur rapt, donc j'suppose qu'elles s'laissent faire aussi ? C'pas trop grave hein ?

Pour accentuer l'aspect "trophée", quand même, j'le soulève et le jette comme un sac d'légume sur la bête qui hénnit plaintiv'ment. Mes doigts attrapent les crins, brutal'ment, et j'monte à mon tour. Cette chose à b'soin d'une selle, et moi j'pas l'habitude. J'l'impression d'voir un coussin sous mes couilles ... C'est destabilisant ! T'nant mon blond d'une main, j'donne un coup d'talon et d'jambe dans les flans de l'étalon, nous effaçant d'cette ville.




Alors qu'il m'pousse dehors, je suis pris d'un long frisson, p'tain ça caille à cette heure. Sachant qui c'est, il aurait au moins pu me laisser prendre une chemise ou ma cape. J'attéris devant l'étalon impressionant par sa taille et ses muscles, je me retourne vers mon blond qui sort une longue corde de son sac. Il est sérieusement sérieux là ? Il veut m'attacher... Genre il me prends pour un roti à ficeler ?

Pour ne pas le décevoir d'avantage et malgré le fait que je ne comprends pas où il veut en venir, je me met dos à lui et le laisse m'attacher. La corde frottant contre ma peau nue n'est pas du tout agréable mais je ne fais aucun commentaire. Ses mains se posent finalement sur mon corps me tirant un nouveau frisson, je tente de lui sourire que je cache directement. Ca serait vraiment bizarre qu'une victime sourit à son agresseur...


Whooaw

Sans comprendre ce qui m'arrive, je me retrouve le ventre collé contre l'animal et les jambes dans le pendant. Je vais me casser la gueule en trois secondes s'il le fait avanc.... Oh putain il le fait.. Je me tends complètement effrayé à l'idée de tomber et serre les dents. La main qui se pose sur mon dos me rassure un peu. Sachant qu'il m'aime, il ne me laisserait pas tomber et me faire mal aussi bêtement ?



La route est lente et m'frust' 'une puissance ... Ma main pressé sur mini blond l'tiens, et j'nous enfonce dans la campagne, loin dur'gard des aut'. Y'a presque personne ici, MAIS c'suffisant. L'soleil monte, très lent'ment. J'peste un coup.

Ça d'vait pas s'passer comme ça !

J'suis franch'ment vexé. Et j'accentue ma prise sur l'p'tit blond en faisant accélérer l'animal. Ma colère s'étouffe qu'même quand j'me rend compte d'c'qu'j'fais ... J'tourne la tête vers lui, j'le fixant un long moment. J'sais plus si j'lui ai appris ça, ou na ... Vu sa tronche, j'crois pas. Ou il s'en souvient pas ? Na. Wilson est bon élève, c'moi qui n'ait pas du parler d'ce sujet là. Même temps ... Y'a tel'ment d'chose à dire sur tout. Pis on parler pas tant qu'ça d'mariage lui et moi ... Fin ... C'vrai quoi ! J'mais j'aurais pensé m'marier à lui !

Dans un coin d'campagne tranquille, j'tire sur les rênes de not' monture. J'descend, attrape l'corps fin d'mon blond ent' mes bras pour glisser en douceur au sol. Et d'une violente claque sur le flan, j'laisse la bête fuir. Mes yeux s'reposent sur Wil, qu'j'aide à s'met' d'bout. Et 'vant qu'il commence à m'poser pleiiiiins d'questions, j'lui détache les mains et l'plaque à un arb'.


Et sous le r'gard de Tangra, tu s'ras à moi ...

J'me débarrasse du tissu qui cache d'mon visage, et l'embrasse.



C'est long, douloureux et franchement flippant. Ce trajet est horrible, je grimace et prie Tangra pour que ce foutu étalon s'arrête. Ce qu'il fait alors qu'on se retrouve dans un coin paumé. J'ai bien senti son regard appuyé sur moi alors que nous nous enfoncions dans la campagne. Je ne sais pas ce qu'il pense et ça me bousille le moral à l'idée de l'avoir déçu ou fait mal. Merde quoi, je veux son bonheur, je veux le rendre heureux et j'échoue même avant le mariage.

Je descends et tombe à moitié sur lui déséquilibré par la corde et l'impression d'avoir la tête dans le cul vu le chevauchement en sac à patate. Sans même comprendre ce qu'il m'arrive, je me retrouve projetté contre un arbre peau nu, sans même pouvoir sortir le moindre son. Je le fixe longuement, cherchant à déceler la moindre étincelle de colère dans son regard. Il a l'air de s'être calmé, apaisé...


Et sous le regard de Tangra, tu s'ras à moi ...

Ses lèvres viennent prendre possession des miennes, ma main finalement libre vient se poser sur sa nuque et fougueusement je le tire contre moi.

Que Tangra soit témoin d'notre amour inconditionnel.

Tout va si vite, nos vêtements se retrouvent au sol, nos mains viennent se caresser mutuellement pour redécouvrir une millième fois la moindre parcelle de nos deux corps chauds. C'est ce courant électrique qui passe lors de nos frôlements, nos baisers et nos caresses qui fait que notre relation est aussi forte et belle. Fougueusement, notre amour s'unit pour le meilleur et pour le pire.

Merci à JD Wilson pour ce petit 4 mains !

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Kaghan
J'adore la route, les ch'mins ... C'est chez moi et j'me sens bien. Et y va mieux. J'en suis content. Pour fêter ça, j'ai pris soin de bien isoler not' tente. Mon luth sur mes genoux, je fredonne un air.
Et je l'attends.
Et je l'entends.
Et je souris.
Et je le regarde.

Et les mots se posent sur mes notes avec une facilité déconcertante ...


Fais moi l'amour
Des heures, des jours
Viens sur mon corps fais pas d'détour

Fais moi l'amour
Des heures, des jours
Hurlons nos liens aux alentours

Fais moi l'amour
Des heures, des jours
Et mettons y une touche d'humour

Fais moi l'amour
Des heures, des jours
Même si ça n'a rien de glamour

Fais moi l'amour
Des heures, des jours
Dehors ou sous des draps d'velours

Fais moi l'amour
Des heures, des jours
Et restons ensemble pour toujours

Fais moi l'amour
Des heures, des jours
Sans plus de forme ni de discours

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Kaghan


La nervosité règne au coeur de la nuit. Deux blonds voyagent, sur le dos de leurs juments. L'un somnole, épuisé. L'autre, aux aguets, veille au grin. Parfois ils se disent amis. D'autre fois frères. Parfois encore, ils s'avouent amants. Et même, depuis quelques semaines, se disent fiancés. Selon la situation, comme un instinct primaire gravé dans leurs gênes, leurs rôles changent et ils s'adaptent. Ils ne s'en rendent pas compte, bien sûr, mais tel est leur relation. Si complexe, si profonde, si puissante que les mots ne leur servent souvent à rien. Ils sont comme des bruits de fond, dit pour être prononcés, sans grande utilité.

Fuyant une ville, laissant amis et famille derrière eux, avec la volonté de mettre le plus de distance possible entre les conflits qui se déroulent à Limoges et leur tranquillité d'étrange couple, voilà qu'une ombre étrange apparait à quelques mètres de là, sur la route. D'un geste vif, le conscient arrête la monture de son compagnon en obligeant la sienne à pivoter pile devant. Il fixe la chose qui ressemble étrangement à un homme. Tâtonnant, le grand tapote le petit commateux.


Naran ... Naran ! Ptsh ! Réveilles toi !

Ensomeillé, le cadet frotte son oeil droit et observe les alentours pour finir par poser ses bleus sur le plus vieux. Sentant l'inquiétude de ce dernier, le peu de courage que possède l'adolescent se dissipe pour laisser place à la peur de l'inconnu.

Qu'est ce que... Qu'est ce que c'est ?

J'en sais rien ... Tu crois que .. C't'un Corléone ? Ici ?

L'énonciation du nom maudit, glace le sang du plus jeune qui vient poser ses doigts sur sa lèvre gonflée. Lentement, il secoue la tête et espèce que son frère se trompe. Lui qui endosse si souvent le rôle de protecteur, le voir si peu sûr de lui n'arrange en rien la situation. Les Corleones, As de la torture et des meurtres en tout genre, les auraient-ils suivis pour se venger une nouvelle fois ? Avide de sang et de coups cela ne serait guère étonnant. Pourtant, cette fois, les blonds n'ont rien à se reprocher. Ils se sont retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment, et surtout en de mauvaise compagnie.

Viens... Viens on part. Prenons un aut' chemin.. ?

Il a l'air seul ... On a l'avantage.


La soif de vengeance de l'ainé prend le dessus, alors qu'il descend de sa monture et la tire, par les crins, pour la cacher dans des fourées proches. Le voyant faire, le cadet grimace et n'a d'autre choix que de suivre le mouvement, sa jument suivant docilement la monture du meneur. Sûrement plus raisonné et sans doute plus peureux, la raison du jeune prend dessus sur sa propre envie de vengeance. Lorsque l'on se venge le revers de la médaille n'est jamais bien loin et ça, Mini-Blond ne désire pas le recevoir à nouveau.

Kag s'pas une bonne idée... On peut juste faire d'mi tour. Imagine ils r'viennent se venger après ça ?

Y nous r'trouv'ront pas près ça, t'en fais pas ... Personne l'saura.

Un timide hochement de tête signe sa participation aux faits et le désigne finalement complice. Mettant pied à terre, le voilà aux côtés de son ainé et prends sa dague en main prêt à agir. Dégainant sa propre dague, le grand s'enfonce sur le bas côté de sa route, indiquant d'un signe de main au plus petit de reste là. La cible serait piégée entre deux feux.


[ ... ]



Qu'es t'as fais ... ?

L'un ou l'autre, tout s'est déroulé si vite qu'aucun ne sait ce qu'il s'est réellement passé. Mais le résultat reste le même. Entre les deux blonds, éccroulé sur le chemin de terre et de poussière, un homme couvert de sang, qui se vide chaque seconde un peu plus. L'espace d'un instant, le temps semble ralentir : L'un refuse d'y croire, préférant chercher de quoi camoufler la chose. L'autre observe la marre de sang sous l'homme, s'aggrandir au fil des secondes. Incapable de bouger, le voilà inconsciemment obligé à fixer le cadavre de leur victime. De sa deuxième victime ...

D'un pas sûr, le plus grand s'approche du corps au sol. D'ami, amant, frère, fiancé, il endosse cette fois le rôle de complice.


Aide moi.

La voix est sèche, ferme, et ne laisse planer aucune forme de pitié. Ravalant son dégoût et sa peur paralysante, le plus jeune se redresse droit comme un "i" et s'approche sans hésitation de l'aîné.

Mais meeerde... ! Qu'est c'tu vas en faire ?!

C'que j'fais d'toutes mes proies Naran !

T'es dingue tu vas pas...

Si ...

La bouche en "o" parfait, Mini-Blond regarde le plus vieux et s'imagine la scène immonde. Pris d'un frisson il regarde la victime gisant dans son propre sang. L'idée de devoir le toucher, de le déshabiller, de le...

Et... J'vais d'voir.. t'aider... ?

Ça s'rait cool d'ta part ouais !

Voyant bien l'aspect dérangeant du travail à faire, le grand s'approche du petit, et se plante devant lui. Le regard bleu croise le vert, et planté l'un dans l'autre, la voix se fait plus douce. Les mains viennent se frôler et les doigts chercher soutien et réconfort.

Hé ... Wilson. Écoute moi. Ça, c'pas un homme. D'accord ? C'est rien. Ça ... C'est une Licorne. D'accord ? C'est juste ... Une putain ... de Licorne. D'accord ?

Une... Licorne.. ? C'est ...

Ouais ... Une Licorne ... On a chassé une Licorne, on a rien fait de mal. Tu comprends ?

Le regard tremblant, le plus jeune pose son regard sur l'homme qui ne semble pourtant pas avoir de corne au front ni de queue touffue... Une licorne... Les yeux se ferment un instant, une inspiration est prise et le voilà de nouveau à observer la Licorne. Vrai que c'est plus rassurant de tuer une Licorne qu'un Corleone ...

On va ... vendre la viande de Licorne ... ?

Ouais ... On est des Cavaliers, après tout ... On chasse. C'normal. C'est not' boulot.

Nouvel hochement de tête de la part du plus jeune, sa main se glisse dans celle de son aîné pour se persuader que tout est normal et que tout ira bien. Doucement, il s'agenouille devant le cadavre maintenant refroidit par la température tenace et tourne le nez vers celui qui lui a tout appris. Le masque s'abbaisse pour que les lèvres, encourgeante, rejoigne le front de l'inquiet désormais appaisé.

Etape numéro 1, taillez le devant de la gorge de l'animal ... ?

C'est ça. Puis étape numéro 2 ... Pendre par les pieds la proie.

Et dans un élan d'habitude, comme ci la situation était d'un banal affligeant, les deux blonds se mettent à l'ouvrage. Mini-blond entaille la gorge, sur la moitié de sa longueur, afin de permettre au sang de couler plus vite. Le Balafré, lui, déshabille la Licorne, et met ses vêtements de côté pour en faire un feu. Tel un maitre et son élève, à chaque nouvelle étape, l'un cite sa leçon, l'autre corrige si besoin et à deux ils s'exécutent se partageant le travail de manière équitable comme à chaque fin de partie de chasse. Et comme pour toutes les proies trop imposantes pour deux pauvres nomades, ils en trieront les parties, et les vendront sur le marché pour garder leurs bourses pleines, ou pour compléter ce qui leur manque afin de continuer leur voyage sereinement.

Aucun détail ne sera laissé de côté, et c'est ici que l'ouvrage sera fait, sur un chemin loin des yeux indiscrets.


RP 4 mains, avec ljd Wilson

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Kaghan


      Maman


    Tu n'es pas encore arrivé, mais il n'a pas attendu. Mon bébé est né ! Tu es à nouveau grand-mère. C'est un garçon, nous l'avons appelé Oan. Il est si petit, et semble si fragile. Sa peau est toute fripée, mais je le trouve quand même beau. Il a presque pas de cheveux, mais je crois qu'ils sont dorés. Il a tout ses membres, j'ai même compté ses doigts de main et de pied. Swan est fatiguée, elle a été courageuse.

    Je suis heureux, mais je reste inquiet de ton silence. Tu es bientôt là hein ? Tu es sur la route n'est-ce pas ? Je sais que tu es toujours débordée, mais une toute petite réponse, mais une ligne au dos de cette lettre-ci, ça m'irait.

    J'espère que tu l'aimeras, et que tu apprécieras Swan aussi. Ta place est prête, il ne manque que toi.

    Je t'aime maman.

    N'oublies jamais que je suis fier d'être ton fils.

    Kaghan


Et un autre messager prend la route, loin de moi. Et je prie, en silence, les esprits et Tangra qu'il trouve la H. Et je supplie la terre qu'il ne lui soit rien arrivé. J'aurais aimé qu'elle soit là aujourd'hui, c'était sa place après tout. Et je l'imagine déjà m'ébouriffer les cheveux avec un grand sourire moqueur et me dire que je n'ai pas besoin de m'inquiéter. Je l'imagine oui, mais le doute ... Ce doute ...

Non.

Ce n'est plus du doute.

C'est de la Peur.

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Kaghan
Si p'tit, si fragile ... J'ose à peine frôler la peau d'sa joue de mon index. Enfin ... Ça y est ... Les yeux m'brûlent, une boule se forme dans ma gorge. Et rtant, ce sentiment, c'd'la joie. J'suis ému comme j'mais je l'ai était. La pression r'tombe, lent'ment. Il est entier, il est vivant, il est là et il respire ... Ses p'tites mains sont serrées en deux p'tits poings. Ses yeux sont fermés et ses p'tites lèvres pincées. Tout me paraît minuscule chez lui.

Une larme roule sur ma peau, j'recule d'un pas et essuie vite ma joue en souriant comme un con.


Bienvenue à la maison Oan ...

J'inspire et expire. M'voilà père et faut qu'j'chiale comme une donzelle ! Wow, cette émotion est si forte. J'rais pas cru. J'me rapproche d'lui 'core pour l'contempler. Dans son sommeil, il sursaute. Ses petits poings se lèvent d'un coup, et il fait une drôle de grimace. J'souris, plus que satisfait. Il n'a pas 'core les yeux ouverts mais déjà une mine de bagarreur.

Pas de doute ... T'es l'digne fils d'ton père ...

J'le reborde bien, qu'il reste au chaud, avec une tendresse et une douceur que je mont' à peu d'gens. J'tire un coussin à moi, et dans l'calme de la pièce, j'm'installe près de lui.

Swan ... J'pourrais jamais assez lui montrer ma gratitude. C'qu'elle a fait c't'incroyab'. Et j'me rappelle 'core d'not' rencont' grâce à un p'tit bout de vélin ...

Y'en a eu des choses d'puis. Ma rupture avec Tobias, mes fiançailles avec Wilson, la construction de la yourte, la grossesse d'Eud en parallèle, le silence de maman ...

Mais la plus belle chose d'ma vie est là, sous mes yeux qui ne se lassent pas de le contempler.

C'est ma merveille à moi ... Mon plus grand trésor. Et même s'il n'a fait que pleurer et téter pour montrer sa rage de viv' d'puis qu'elle l'a mit au monde, il y a quelques jours.

Je crois qu'il n'aura rien de plus à faire pour que je l'aime et que je le protège. La naissance c'est quelque chose de tellement violant. C't'un peu ce qu'il fallait pour me ramener sur terre.

Mon fils ... Tu es déjà ma plus grande fierté. Je comprends enfin c'que tu ressentais, maman ...


Pour toi, je vivrais. Je vivrais et je te ferais viv'. C'est une promesse.

Et j'ignore encore si ces mots sont pour mon fils, ou ma mère. Mais quelle importance au fond ? C'est une promesse, et le plus longtemps possible, je la tiendrais.
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Kaghan
Et Susi m'avait écrit. Et cette fois j'vais pas l'choix ... C'était l'idée de Wilson, à la base. Je s'vais pas en parler, et il souffrait de me voir souffrir. Il avait tenté, plusieurs fois, d'aborder l'sujet, et il avait eu ces mots, cette phrase si simp' qui m'avait vaincu.

Si t'arrives pas à lui parler, écris lui Kag.

J'tais obligé d'accepter. Et de lui faire mes adieux pour cette vie, pour qu'elle puisse enfin se reposer, se purifier, et renait' dans quek"années ... Et si j'ai d'jà eu ces pensées avant, là, j'en suis sûr, jamais aucune let' n'm'a j'mais fais aussi mal. Et ma main n'a j'mais autant tremblée de peur, de douleur, et de solitude.



      Maman


    J'ai pas eu le courage de t'écrire avant
    Et là j'ai peur j'me sens juste comme un enfant
    Pourtant

    J'ai pas voulu y croire mais les preuves sont là
    J'ai attendu tes lettres mais tu ne réponds pas
    J'veux pas

    Parait qu'j'suis obligé qu''il faut tourner la page
    Mais moi je suis trop faible et j'ai pas le courage
    Cette rage

    Tu était dure, tu étais forte, putain t'es mon pillier !
    Tu es mon chêne, et moi j'suis qu'l'ortie à tes pieds
    Tu sais ?

    Tes branches étaient si solides je les voyais
    Telles des mains, vers le ciel elles s'étendaient
    Oui mais ...

    Tu es ma mère et j'veux pas parler de toi au passé
    Tu es ma mère et t'as pas l'droit de crever
    S'te plait ...

    Fais moi une place et profite pour regarder
    Je f'rais tout pour ton souvenir ne soit pas effacé
    Oh et

    Je suis fier d'être ton fils et ça personne pourra m'l'enlever
    Tu m'avais dis qu'on se reverrait et j'vais pas l'oublier
    J'promets

    Je voulais que toi et moi on touche la grandeur
    On a pas eu le temps et on m'dit que tu meurs
    D'ailleurs ...

    Regarde les qui me jugent de leurs regards
    Eux qui savent pas c'que c'est que ce cauchemar
    Ces connards

    Y'en a tellement qui se sont mit sur l'offensive
    Qui n'voit en toi qu'une femme agressive
    Négative

    Mais moi je sais que tu n'étais pas ce vautour
    J'ai eu la chance de gouter à tout ton amour
    Toujours ...

    Les au revoirs, c'est c'que j'ai toujours détesté
    Mais je t'en veux pas, je continurai de t'aimer
    Désolé ...

    Je devrais t'laisser je sais que tu l'as mérité
    Tu dois râler que je t'laisse pas r'poser en paix
    Je sais ...

    Et c'est ma faute je me suis pas préparé
    J'aurais jamais pensé qu'un jour tu me quitterais
    J'me hais ...

    Et c'est terrible, je serre les dents et je déguste
    Pour moi t'étais un arbre et pas un faible arbuste
    C't'injuste ...

    Je dois apprend seul à vaincre mon apitoiement
    Et j'ai promis de pas faire de connerie Maman
    Justement ...

    J'ai jamais autant souffert qu'aujourd'hui
    De devoir avouer que oui
    Cette fois tu es partie ...

    Ton fils


Repose en paix Maman ... Que ta prochaine vie te rend' heureuse, et qu'on se recroise si Tangra le veux. Je t'aim'rais t'jours ...

Mes lèv' s'posent sur le vélin, 'vant de le sceller. J'mais cette let' ne sera envoyé, mais elle est écrite au moins. Je la dépose dans un petit coff', c'lui dans l'quel j'ai gardé toutes les let' de la H. Et ma tête s'tourne vers mon blond, ma lèv inférieur tremb' et pour la première fois d'puis longtemps, j'sens mes yeux s'humidifier.

Il s'approche, m'enlace, et j'cache mon nez dans ses ch'veux. Ses bras me serrent et sa voix m'rassure, et je sais qu'il s'ra là pour moi. Mon élève, mon ami, mon frère, mon amant, mon mari ...



Avec l'autorisation du JD Wilson

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La_h
Mon fils.

Tu crois que je peux me réincarner, autrement, ailleurs, qu'on se retrouvera plus loin, sous une autre forme… Moi je croyais que j'allais pourrir sur une lune qu'on m'a décrite glaciale. J'avais pourtant entrevu le paradis solaire, doux et chaud… Je crois que Sainte Guilberte était là haut, aussi. Elle a supplié le Très-Haut de me laisser passer. Il a refusé, tu penses bien. Est-ce pour ça que je me retrouve encore parmi vous ? J'ai l'impression d'être… coincée ici. Pour le bien ? Pour le mal ? Pour le vide ? Punie ? Enfermée ? Coincée de voir, de savoir, et de ne plus pouvoir agir ?
Oui, c'est ça ma punition. J'avais du temps, je pouvais agir, j'aurais du le faire, mais je n'ai rien fait. Je ne méritais pas de partir sans voir tout ce qui m'a été donné et que j'ai refusé.

Je vole, parmi le vent, la brise. Mon corps est si léger… Une brume. Finalement, ai-je un corps ? Je ne crois pas, c'est juste mon esprit qui flotte en se laissant guider. Ce n'est pas le vent qui me pousse, mais une sorte de volonté. Où ? Je ne sais.
Je pense à toi.
Je crois que c'est ça qui m'attire. Je vole vers toi. Je me sens… apaisée d'imaginer tes traits. Je me sens paisible d'aller vers toi. Mais si je laisse monter les émotions du fond de moi, je sens le vide, sombre, glacial. C'est ça le froid lunaire ? J'ai froid, moi qui semble encore sentir sur ma peau la chaleur des flammes qui m'emportaient.
J'ai mal au cou. Etrange, moi qui ne suis que fumée…
Je vois le monde. Je vois le sol, les blés, les arbres fleuris. On doit être au printemps. Je vois le jour qui se lève, un chien qui aboie sur un mouton. Je vois la forêt au loin qui m'appelle de son air paisible. Et pourtant je ne sens rien. Je ne sens pas la chaleur du soleil sur mon visage, ni la brise dans mes cheveux. Je ne sens pas l'odeur du pain qui sort du fournil du boulanger, ni l'odeur de la terre fraîche après la douce pluie. J'entends les rires des enfants, mais ils ne résonnent pas en moi comme avant, c'est plus diffus, lointain. J'ai même parfois à distinguer les couleurs, comme si, quand j'arrête de me concentrer, tout devient noir et blanc, on s'enfonce dans une ombre profonde et dévorante… Et si je me laisse aller en fermant les yeux ?...

Je ne sais combien de temps j'ai erré ainsi, dans l'espace, dans le vide. Mais j'ouvre les yeux sur une petite maison vraiment bizarre. Ronde. En tissus. Comme une verrue dans le décors de bois. Je ne comprends pas. Pas avant de voir ton cheval, Meko, au milieu de plusieurs autres. C'est chez toi. J'ai été attirée chez toi. Bien sûr. C'était mon plan. Le jour où j'ai chuté. Je voulais te rejoindre. J'avais promis. Je devais le faire, enfin. Tout abandonner, et venir te rejoindre. Je suis là, enfin ! Regarde moi Chris ! Regarde moi, c'est ta mère ! Je suis là !
Tu ne me vois pas ? Tu… Tu me passes à travers comme si je n'étais que du vent… Un spectre.
Je ne sais pas ce qui fait le plus mal. Te revoir enfin, voir à quel point tu as changé, mûri, à quel point tu es devenu un homme sans moi, découvrir tout ce que j'ai raté loin de toi… Ou ne pas pouvoir te parler. Te prendre dans mes bras. J'ai tellement envie que tu saches que je suis là, Kaghan, que je te vois.. Enfin je te vois…
Tu.. Tu sembles si fatigué… Les yeux lourds, les traits tirés… Tes cheveux sont toujours aussi fous, ça te donne toujours un air jeune. Sans ça, on te donnerait dix ans de plus, au moins… La clarté de ma vision me donne l'impression que tes cheveux sont blancs… Vais-je te regarder vieillir, Kaghan, toute ta vie, sans pouvoir te faire sentir que je suis là ? Oh ! Mon fils… Mon fils…

Qu…. Qu'entends-je ? Un bébé qui pleure ? Et tu te précipites ? Oh non ! Ton fils ! Il est…. Si petit… Qui est-ce ? Un garçon ?
Oan.
C'est donc lui. Mon petit fils. Celui dont tu me parlais tant. Oh comme tu es beau avec cet enfant dans les bras. On dirait que tu as toujours su t'en occuper. Tu étais fait pour ça. Tu le voulais tellement… Christopher… La joie de te voir avec lui n'a d'égale que la peine de vous avoir abandonnés. Le vide revient au fond de moi. Je sens mon corps lourd comme mille enclumes. Les larmes ne peuvent pas couler, et pourtant ce trou béant en moi s'agrandit. J'ai tout perdu, et je ne peux plus que vous voir de loin.
Christopher, si tu savais ! Je suis là ! Je te vois ! Il faut que tu le sache ! Et ces objets qui ne bougent pas sous mes mains ! Ces murs qui n'ont plus de limite pour moi ! Haaa ! Je veux que tu saches ! JE VEUX QUE TU SACHES !!!
Le drap a tremblé ! Non ! Non ce n'est pas le vent ! Il n'y a pas de vent ! C'est moi ! C'est moi Christopher ! Regarde dehors, il n'y a pas de vent ! Noooon… Ne fais pas comme si ce n'était rien !
Oh… Christopher…
Christopher… Je ne suis plus rien… Je ne suis plus là pour toi… Je devrais rester là à admirer ma punition jusqu'à la fin de ma v… de ta vie… Mais tant pis. Je resterai. J'ai tout loupé. Tout abandonné. Maintenant, puisque je suis coincée, je reste là. Je resterai là à profiter de chaque instant, voir cet enfant grandir, te regarder t'en occuper. Je ne te quitterai plus un instant des yeux. A jamais je serais là pour veiller sur toi. Si impuissante… Si… Si… déterminée. Non, plus jamais je ne m'éloignerai d'une semelle. Je vais te coller, toute ta vie ! Ouais ! Puisque je suis un fantôme, je serais ton ombre !
Ouais c'est ça, retourne te coucher ! J'm'en fous j'ai pas sommeil, je n'ai pas besoin de dormir. Je pourrais rester des heures à te regarder dormir.. Dormir… Do… Non ! Mais Non ! Pas maintenant Chris p'tin ! J'suis en train de t'regarder, tu vas pas commencer à réveiller Wilson làààà….
D'accord c'est bon t'as gagné ! J'vais regarder ton fils grandir !
Sale gosse !



Kaghan
Je savais qu'il l'aimait pas.

Y f'sait que le répéter, tout l'temps. Sous prétexte qu'elle est rousse. J'avais eu des doutes du coup, r'le bébé. Est-ce qu'il l'aim'rait ? Ce bébé c'est pas le sien, c'est le mien. De mon sang, et de celui de Swan. Quoi qu'on en dise, même s'il faisait comme si de rien n'était, l'écart s'était formé. Mon fils ne serait jamais entièrement celui de Wilson.

On s'était dit qu'on ferait tout à deux, mais suffit de voir ces absences pour comprend'. C'est un fait : mon fils n'est pas le sien. Et qu'on me dise pas que c'est faux. Il fait semblant, il a essayé mais il n'a pas réussi. Je lui dois au moins ça ... Il a tenté. Mais parfois tenter ne suffit pas. Et là, mon instinct me dit que ça ne va pas durer. Mon coeur lui, me dit de continuer, que c'est le début, que ça ira mieux ...


J'sais pas quoi faire Meko ... Tu crois qu'çà s'ra pareil en inversé 'vec le sien ? J'sais même pas si elle est enceinte ... Et j'sais même pas si y va vr'ment l'faire ... Je sais qu'Oan est un bébé difficile, mais c'est pas sa faute il a qu'ça r's'faire comprend' ...

J'soupire et passe mes doigts sur les crins doré d'ma jument, mon aut' main occupé à caresser d'un geste tend' le dos du petit endormi. Maintenu dans le tissu, je sens a peine son souffle régulier cont' mon torse. Et seul ses légers et rares mouvements témoignent du fait qu'il est vivant.

D'abord inquiétant, je me suis vite habitué à ce type de sommeil qu'il pratique. L'ayant presque en permanence cont' moi, c'est peut-êt' r'çà que Wilson est si distant. Mais l'avoir si près est un contact qui me rassure étrangement. Comme ci le peau à peau, en plus de calmer les crises de larmes d'Oan arrivait à taire la peur sournoisement ancré en moi de le voir mourir.


Dam dam Meko, c'pas comme ci je pouvais lui dicter ses pensées. Toi t'es pas ennuyée 'vec çà au moins. Ton poulain est le tiens, t'as pas besoin de te poser la question. Je t'envie ...

Et la journée est passé, simp'ment, comme tant d'aut'. On était pu à Dax, donc j'me suis d'bord dit que ça s'rait différent. Mais en rentrant à la yourte, Wilson n'est pas là. La déception m'serre l'coeur, mais un couinement discret m'oblige à sourire.

Aav* va t'faire chauffer ton lait mon bébé ...

'Près le repas d'mon petit, et un grignotage r'moi, je l'ai emmené en ville. Je sais qu'il est trop jeune pour comprend', mais Orthez est un pilier d'ma vie. A pas lent, j'parcours les rues, lui contant toutes mes aventures ici. La rencont' 'vec sa grand-mère, sa tante, sa marraine. Celle 'vec Marc, mais aussi Primha. Mes difficultés 'vec Ali, et mon apprentissage 'vec Glen. Tout y passe, le moind' de mes souv'nirs, à chaque coin d'rue. Que se soit mon arrivé ici, l'aide de la Reine des Carottes désormais disparut, celle de Soletoile, de Cooky, mon passage en prison après une provocation et une tentative de contact corporel loupé envers Dédain. Mes joies et mes pleurs, mes blessures et mes cicatrices.

Même s'il ne comprend pas 'core, même si je devrais lui réapprend' toute cette partie de moi, mon fils a désormais, un aperçu d'une partie de ses racines.

Et vient le soir, et le retour chez nous. Mon tend' est rentré r'le repas, et tout est redevenu comme 'vant, l'espace d'un instant. On échange nos journées, mais j'ai l'impression qu'une chose ent' nous s'est brisé. Une distance s'est créé, et ça m'effraie.

Et quand le Soleil s'cache, qu'j'm'approche de la couche 'vec Oan, mon blond me regarde, et prend une décision. Ses mots résonnent en moi comme un glas funeste.

[...]

C'est la première nuit, depuis le départ de Swan, et la toute première fois que je me sépare de lui. Wilson avait insisté, et j'sais bien rquoi ... Je suis tout l'temps en train d'le monopoliser, même quand c'mon tend' qui s'en occupe, j'peux pas m'empêcher d'le surveiller. 'Lors là, c'tait difficile. Et c'est la première fois.


J'd'vrais p'têt 'ler voir si...

Kag ! Il dort, ça va.

Ouais ... T'as raison ... Faut qu'j'le laisse dormir ...

J'me laisse r'tomber sur not' couche, serrant mon blond cont' moi. Mes yeux s'posent sur l'plafond, et j'écoute. Nos respirations, celle du bébé, le vent, le craquement du feu, les sabots d'un de nos chevaux dehors, le hululement d'un hibou au loin ... Puis les lèv' de mon doux s'pose sur ma peau, et j'souris. J'me détend, lui tend mon cou et glisse une main sur la courbe de son corps.

Ç'fait tel'ment longtemps qu'on a pas passé une nuit juste à deux, juste r'nous deux. J'me retourne, pour croiser son r'gard, à la lueur d'la faib' flamme au cent' d'la yourte. Et j'prend l'temps d'le détailler. La tendresse et l'amour dans son r'gard, le coin de ses yeux, le carré de sa mâchoire jusqu'à la courbe de ses lèv' sur lesquelles j'dépose les miennes.

Je l'aime, et j'le met d'côté. Je l'aime, et j'lui mont' pas assez. C'quand d'ailleurs, la dernière fois qu'j'lui ai dis ? C'quand la dernière fois qu'j'ai pris le temps d'plonger dans ses yeux ? D'me perd' dans son âme et d'me sentir flotter dans une infinie sécurité ? Il est là, il me berce de son odeur, de sa tranquillité, et moi, j'suis ailleurs, focalisé sur not' bébé en l'mettant d'côté. J'lui fais viv' l'enfer d'l'indifférence, sans m'en rend' compte.

Mes doigts parcourent sa peau et mon front s'pose cont' le sien.


Je t'aime ...

Un simp' murmure, caché dans l'intimité de la nuit. J'entends son sourire dans son souffle, cette inspiration d'air ent' ses lèv', comme s'il allait me livrer tout les secrets du monde. Mais 'vant qu'il n'prenne la parole, j'lui vole ce même souf', comme si ma vie en dépendait. Je lui brule les lèv' à trop l'embrasser, et lui marque la peau à trop le toucher.

Mon corps r'prend la marche à suiv', sans qu'j'ai b'soin d'le commander. Ma température augmente, 'lors qu'j'monte sur son corps. Mon cœur s'démène et mes doigts le pressent. J'pourrais en oublier le bébé, ma mère, mes peurs. J'ai qu'à me laisser aller ... Un peu ... Juste un peu ... Relâcher la pression qui m'étouffe ... Et ses g'noux qui glissent sur mes hanches finissent d'me convainc'. Et si c'était moi qui n'avait pas réussit ? Le problème ne vient en fait pas d'lui, mais bel et bien de moi. Mais cette révélation n'm'effraie pas, parce que la chaleur de son corps reste cont' le mien. Il ne fuit pas, il m'appelle, me réclame et me supplie en silence de rester.

Cette nuit je ne serais pas le père qui veille sur son enfant. Cette nuit je serais l'amoureux transi qui cherche le plaisir de son âme sœur.


*Papa
Avec l'autorisation du JD Wilson.

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Jessienigma
[Arles, le 23 août 1466]

*Le voyage avait été long depuis Sarlat puis depuis Orthez et cela ne faisait que 2 semaines que la brunette reprenait enfin le goût de vivre et le blondinet n’était pas innocent à cela. Cela étant, ce matin-là, elle avait plutôt l’allure négligée avec ses cernes bleutées sous les yeux et sa tête manifestement profondément enfoncée dans son tréfond.

Elle avait fait le pied de grue presque toute la journée non loin de la yourte, les jumeaux jouant à se courir après et à se rouler dans l’herbe pendant qu’elle essayait de lire un ouvrage de l’université sans grand succès.

Il l’avait vraiment perturbée la veille cette andouille avec ses histoires de mariage et à lui demander si elle oserait lui dire non s’il venait à lui demander de ça. Elle n’avait pas prévu qu’un tel sujet vienne sur le tapis, et encore moins après qu’elle clame haut et fort qu’elle ne voulait certainement pas s’encombrer d’un homme.

Enfin, une chevelure blonde comme les épis était apparue dans son champ de vision, à cheval sur une jument et accompagné d’un poulain. Elle avait intimé aux enfants de rester jouer sagement pendant qu’elle allait voir le jeune homme.*


Tu m'as perturbée hier soir et que j'me d'mandais si t'étais vraiment sérieux. Ca m'a tourné dans la tête toute la nuit !

*Comme toujours elle avait dû lui réexpliquer de quoi elle parlait. Comment pouvait-il avoir oublié en une petite nuit qu’il avait mis sur le tapis un sujet gros comme une chaumière ? Elle s’attendait à ce qu’il lui lâche une bêtise, qu’il se mette à rire … à tout sauf à…*

Tu veux qu'j't'épouse ?

*Quoi ??? Mais c’était pourtant pas la question ! Il avait un don pour détourner les questions en d’autres questions pour ne jamais répondre. C’en était exaspérant à certains moments et pourtant malgré ça, elle l’appréciait ce blondinet et elle n’arrivait même pas à l’engueuler vraiment. Elle lui avait pourtant dit qu’elle ne pensait pas que les choses dureraient plus qu’une ou deux nuits, elle n’était pas tout-à-fait … son type mais il arrivait à faire la part des questions et réflexions pour éviter celles qui le dérangeaient ou ne l’intéressaient pas, comme toujours !

Sa curiosité aidant, il avait fini par lui expliquer que le rôle de la femme chez lui était bien différent, parce que les femmes étaient plus indépendantes, mais ne vivaient pas sans homme. Mais enfin, il avait bien voulu répondre à la question initiale, enlevant comme un poids de la poitrine de la brunette, même si elle n’en savait pas beaucoup plus du pourquoi du comment, mais elle savait déjà bien qu’il n’aimait pas trop montrer ses sentiments.*


J't'épous'rais pas, au moins ... Pas tout d'suite. J'vais pas dire j'mais, mais j'vais pas dire un jour na plus.

Pourquoi ce revirement entre notre rencontre et ton acceptation d'prof occasionnel à m'lâcher des énormités pareilles ? T'peux m'expliquer ça au moins ? Tu m'fais l'effet d'un taureau lâché au milieu de ptites choses fragiles là à l'instant.


*Bien évidemment, il n’avait pas répondu, du moins pas clairement et il avait raison sur un point, ils se connaissaient très peu, surtout pour des personnes de culture différentes.*

Si tu m'connaissais, c'qu'y'aurait rien à connait'

Ca, j'dis pas l'contraire. Mais raison d'plus pour pas m'perturber comme ça !

Mais ça ma belle ... C'juste parce qu'j'te fais plus d'effet que c'que tu crois. T'es curieuse ! T'es pertubée parce que tu connais pas

Bien sûr qu'jsuis curieuse, c'est l'premier truc que j't'ai dit à peu d'chose près

Sûr, mais là, tu t'd'mande c'que ça f'rait d't'r'poser 'vec moi. Ose m'dire qu'tu m'dirais non si j't'en parlais sérieus'ment.

J'sais pas, j'y ai pensé toute la nuit en me l'demandant s'tu veux tout savoir. Ptet que j'dirais oui, ptet pas, trop tôt pour savoir


*Ils s’étaient compris… comme quoi tout arriver. La fin de journée avait pu partir dans un moment plus calme, presque familial. Kag était allé chercher les deux poulains Daïn et Zöölön pour apprendre aux jumeaux à monter. Les deux terreurs avaient été en joie et Enigma n’avait jamais vu Nathanaël et Karine aussi heureux qu’en cet instant. Même la petite, d’ordinaire si taiseuse s’était exprimée et avait posé de nombreuses questions au blond, manquant de faire s’étouffer sa mère à force de rire. Il faut dire qu’elle avait commencé fort avec son petit cri quand le blondinet l’avait attrapé pour la poser sur le dos de sa monture.*

Tu cries comme ta mère !

Heyyy

J'ai jamais entendu maman crier, sauf quand un vilain brigand a voulu nous attraper un jour et que la Sœur Tina a voulu nous donner une correction

Merci ma fille !

Tu comprendras dans quek'années

Si tu l'dis … Dis donc, comment on doit t'appeler ? T'es pas notre tonton même si Nath il te dit Tonton … en plus, on a déjà vu maman et toi qui s'embrassaient. T'es son amoureux ?

Na j'suis pas son amoureux. Et j'suis pas ton tonton non plus. Tu veux m'appeler c'ment toi ?

Je sais pas … mais t'es pas assez vieux pour être un tonton ! Et pourquoi vous vous embrassez alors si t'es pas son amoureux ? Les sœurs, elles disaient que seuls les amoureux pouvaient s'embrasser comme ça !

Disons que ta mère a oublié c'ment on fait, donc j'lui montré au cas où elle trouve un amoureux


*La petite avait semblé triste en repensant à son père, mais la balade qui avait suivi lui avait sorti ses idées tristes de la tête. Les enfants chacun sur un poulain, la brunette avait voulu aller rechercher sa jument en ville mais c’était retrouvée finalement accrochée aux hanches de son amant, se souvenant de l’époque où elle montait derrière Seurn avant d’avoir sa première jument à l’époque.

Evidemment, après plusieurs heures à galoper et à discuter en regardant les jumeaux se débrouiller avec un certain panache sur leur monture, la mère avait dû se rendre à deux évidences… Il allait falloir leur acheter des poulains rapidement, et c’était la première fois que ses petits s’amusaient ainsi et faisaient confiance et appréciaient un homme de cette façon. Ils avaient encore vu Seurn trop peu pour s’y attacher mais ils n’hésitaient cependant pas à rabattre le caquet du blondinet pour défendre leur mère. Elle pouvait être fière d’eux.

Après un tel moment, elle aurait bien kidnappé le jeune homme… mais il était déjà attendu et elle était partie coucher ses enfants avant d’aller boire un peu trop en taverne, vider le trop-plein d’énergie qu’elle aurait bien brûlé en la compagnie de Kag…*

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