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[RP] Sur les pas d'un Sombre..

Kar1
Un Noir.
Ou est ce qu’il est dediou. La dernière fois qu’elle l’a croisé, c’était à Guéret. Leur soirée avait été plus qu’agréable. Ils avaient du se quitter pourtant. Elle vers le nord et lui vers le sud. La blonde voulait voir du pays et le laisser vaquer à ses occupations de solitaire comme il n'arrêtait pas de lui répéter. Elle savait bien qu’un jour ils se retrouveraient pour de bon, mais pas sous certaines conditions, ah ça non! Ben tiens.

C’était un soir en Touraine, qu’elle avait reçu un pigeon du Noir, chose déjà surréaliste puisqu’il est un mangeur de volatiles invétéré.
Mourant qu'il lui écrit. Mais pourquoi mourant, que lui est-il arrivé. Il disait en plus ne même pas être capable de savoir dans quelle ville il se trouve. Il voulait lui donner du fil à retordre ou quoi. Y voulait que Blondine lui prouve qu’elle le retrouverait coute que coute. Y avait forcément de ça. Ou alors, il a complètement perdu la tête et ne reconnait pas les villes qu’il a déjà traversé dans le passé. Toujours est-il qu’elle ira dans chaque taverne, de chaque ville, sur chaque place de village, à la recherche d’un moine, autre chose qu’il avait pensé à lui préciser. Il était écrit sur le vélin qu'un moine l’avait recueilli pour soigner ses blessures profondes. Mais depuis combien de temps, ça elle n'en savait fichtrement rien. Est-ce que quand elle arrivera, il sera guéri et près pour de nouvelles balades sur les routes en compagnie d’une blonde.
Il avait intérêt de toute façon. Pas moyen qu’il meurt, pas moyen qu’il se cache indéfiniment et pas moyen qu’ils se quittent une nouvelle fois.

Alors voilà, pour l’instant, c’est Guéret et en compagnie d’une jeune fillette de dix ans. Louisette qu’elle l’appelle, rien que pour la faire râler. Ah la bonne affaire, elle est jeune mais aussi chiante que la blonde. La graande grande n’a pas la langue dans sa poche, ni les crocs d’ailleurs. Mais le binôme est pas mal au final. L’une tient les rênes l’autre les tend un peu plus. C’est comme si l’une commençait à avoir besoin de l’autre pour faire avancer Canasson. Drôle n’est pas le terme, mais Karine qui pourtant n’aimait pas les gosses s’était attachée à celle là. Qu’est ce qu’allait dire le Liam. Bouarf.. Elle le savait déjà au final. Il pensait, et il avait surement raison, que la blonde voulait être la mère sauveuse de tous les gens sympathiques qu’elle croise sur son passage. Pourtant, elle n’avait en rien besoin de sauver Louise. Mais peut être lui apprendre à grandir et à faire face aux plus désagréables intempéries humaines.

Les bêteuh, la petite déteste les bêteuh. Alors Karine lui avait promis de lui apprendre à se battre. C’est marrant, elle qui avait été apprenti, il n’y a pas si longtemps que ça, devenait le professeur. Transmettre son savoir alors que l’on est encore sur les bancs de l’université. C’est agréable.
La blonde avait d’ailleurs emmené la jeunette en pleine campagne, pour lui montrer ce qu’était le métier de voleur de bourses. Comment il fallait s’y prendre. Par habitude, elle se foutait toujours dans un fossé, et qui plus est, humide. C’était le Noir qui lui avait montré comment prendre la forme exacte du trou pour ne pas être repérée et sauter avec souplesse sur le premier venu à la bourse lourde. Mais là, cette fois, c’était dans les arbres qu’elles s’étaient attardées. La blonde pense, mais ne le dira pas à Liam, que c’est quand même bien plus simple de se laisser tomber sur sa proie.

Toujours est-il qu’elles n’avaient rien eu à se mettre sous la dent. Même pas le pote qui les avait rejointes dans la ville d'après. Clems' avait forcément foulé les même chemins qu'elles, mais il était passé sans problème entre les mailles du filet. Toujours est-il que les filles, à l'affut du moindre bruit, ne l’avaient pas aperçu.
Par contre, sur le chemin du Limousin, Karine avait eu l’occasion de montrer à Louise les joies de tenir une dague en taverne et de faire doucement couler le sang de la victime. Louise s’était extrêmement bien débrouillée, bonne élève qu’elle était.

A la recherche d’un Noir.
Karine appréhendait. Lorsqu’elle allait le retrouver, il allait falloir les présenter les deux zozos. Un type à la peau Noire, chose bien étrange pour une personne haute comme trois pommes. Une fille de dix ans à un Noir chieur, la belle affaire!

_________________
Karine de Pommières.
Liamchaa
[Au monastère]

Un bruit de pas.
Une coursive de monastère.
Allongé sur une paillasse.
Yeux verts rivés sur le plafond.
Mains sous la tête.
Contemplation d'une araignée.
La lourde s'ouvre.
Un moine le zieute.
S'écarte.
Le Noir tourne la tête.
Se redresse sur sa couche.
Assis.
Deux soldats.
Armés jusqu'aux dents.


[Quelques jours plus tôt]

En partance pour le Sud.
Son compère devant.
Insouciants.
Ou fatigués allez savoir.
Un groupe de quatre cagoulés.
lames qui fusent.
Dagues qui sifflent.
Corps traversés par le fer.
Grimaces, cris, dévalisés, laissés pour mort.
Les deux rejoignent un village.
Tant bien que mal.
Plus rien.
Puis vient la convalescence.
Un monastère.


[Et cette accusation qui tombe]


Les gens d'armes l'encadrent.
Acte d'accusation lu.
Étonnement du Sombre.
Une affaire de plus de quatres mois.
Pepe Kaly...
Ils avaient une amie commune.
En plus!
Il écoute.
Sourit au butin.
Tente de garder son calme.
Pose son regard sur la salle.
Juge, Procureur, pas de victime.
La belle affaire.
Il passe une main sur ses blessures récentes.
Est ce qu'il se plaint lui.
--Meval



Un pigeon arrive, à vive allure, comme s’il avait le feu aux fesses, ou qu’il venait délivrer un message de la plus haute importance. Jamais Meval n’avait vu de pigeon fendre le ciel aussi rapidement. Elle le regardait venir à elle, se demandant qui pouvait bien lui écrire. L’animal se pose à quelques pas d’elle, sur la branche la plus basse d’un arbre pour être à portée de main.
Meval, allongée dans l’herbe depuis un moment déjà, avait laissé vagabonder son esprit, profitant de la douce caresse des rayons du soleil. Elle s’étire doucement, se redresse et se décide à se lever pour aller à la rencontre de ce pigeon… Elle tend la main, caresse l’animal qui semble venir de loin, très loin même vu sa maigreur. Il a du faire le voyage d’une seule traite, ne s’arrêtant que le minimum pour reposer ses ailes. Mev plonge la main dans sa besace et en sort une poignée de graines qu’elle donne au volatile affamé. Il les a bien mérité, après tout…
Elle décroche le message accroché a la patte du pigeon, le déroule, jette un œil à la signature qui l’affole, remonte au début du courrier et le lit.


Citation:
Blonde Jolie,

Bon j'sais, j'aurais du t'écrire avant, t'vas encore râler pa'c'que j'donne pas d'nouvelles. Mais là c'est d'la plus haute importance. Pour des raisons que j't'expliquerai plus tard, Liam et moi n'étions plus ensembles. Mouarf.. Ca parait compliqué, pourquoi j'dis ça. défection, le stress je suppose.

Fin bon, tu connais son gout pour les pigeons dodus ou pas. Ben bizarrement, j'en ai reçu un de lui aujourd'hui, et c'pas son genre. Y m'dit qu'il est dans le Limousin, mourant, auprès d'un moine et c'est tout.

Comme tu n'es pas très loin d'la bas, me suis dit que tu pourrais peut être arriver avant moi et toi aussi essayer d'le trouver.

On s'remet ensemble dans d'sales conditions, pas moyen qu'son coeur lache.
Aides moi..

karine, en détresse j'crois bien.


Karine… Karine semblait paniquée, cela lui arrivait jamais, du moins, Meval ne l’avait jamais vu paniquer, bien au contraire. Dans quelle histoire avait encore bien pu se fourrer Liam ? Décidément, il les cumulait lui ! Et de plus, il causait de l’inquiétude à Karine ! Alors oui, il méritait d’être retrouvé, juste pour le plaisir de lui dire ce qu’elle en pensait. Il n’était pas toujours aimable le Liam, mais elle l’aimait bien dans le fond… Et puis, Karine lui manquait, cela faisait bien longtemps maintenant qu’elle ne l’avait point vu…
Karine et Liam l’avait aidé alors qu’elle s’était retrouvée sur le bord d’une route, sans plus rien à se mettre sous la dent, sans un écu en bourse. Elle avait partagé un bout de chemin avec eux, Liam avait même essayé de la vendre sur la place d’une ville, elle ne savait plus laquelle…
Elle sourit à ces souvenirs. Son amie lui manquait, même si elle ne voulait se l’avouer. Elle baissa la tête, et son regard se porta sur ses chausses… cadeau de son amie qui en avait certainement marre de la voir trainer la patte lors de leurs déplacements. Toujours est-il qu’elle les avait conservées…
Meval n’avait point besoin de réfléchir, pour une fois. Karine lui demandait de l’aide pour retrouver son sombre, elle irait. Elle lui devait bien ça, et puis, ce serait une occasion de les revoir, tous les deux, de boire et rire en taverne, en compagnie de Karine. ..
Elle partit préparer ses affaires, elle devait prendre la route le plus tôt possible, il n’y avait pas de temps à perdre, Liam se mourait et Karine se désespérait de le trouver…



Louise..
Ljd Karine étant un peu blonde sur les bords, a oublié de signaler que c'est un Rp ouvert à tous tous.. En particulier les joueurs de perso résidant en Limousin pour que Karine et Louise puissent se renseigner sur un noir porté disparu.



Changement de programme. Parait qu'il en faut toujours. Et puis, ça ne la dérange pas, la gosse. Après moult retournements de situation, de semblants de nouvelles vies.. Prendre son pied sur les routes en compagnie des parents et d'tous les autres, puis se retrouver à Angoulème avec un grand père gâteux. Partir à la recherche de celui-ci quelques temps après, en vain. Se tailler du bled, afin de trouver non plus un grand-père, mais un jeune chevalier. Et puis.. LA rencontre, the best of the best, celle qu'on ne fait qu'une seule fois dans sa vie. Les premiers échanges sont chaotiques, provocation d'une part, répondant de l'autre. Sourcils qui se froncent, nez qui se plisse. Des groumpfs en veux tu en voilà. De la méprise, des airs moqueurs.Une discussion, des rires, de l'affection. Louise s'est trouvé un père. Et là, tout s'enchaîne, rencontre avec un écuyer unijambiste, rencontre avec une voleuse pas beaucoup plus âgée qu'elle. Des rencontres, inoubliables, détestables ou insignifiantes. Des rencontres.

Alors oui, les changements de programme ça la connaissait, la gamine. Vivre au jour le jour lui permet de ne pas se demander de quoi sera fait le lendemain. Elle parle, au présent. Elle fait, sans préalablement penser aux conséquences. Elle vit, sans réfléchir. Solution de facilité ? Probablement. Et alors ? C'est qu'elle en a peur, Louise. Du lendemain. De se retrouver seule, surtout. Ne plus avoir de repères. Jamais elle ne l'a avoué. Inimaginable la fierté que peut abriter un petit corps tel que celui de Louise. Ça fait sa grande graaande. *Peur ? Une grande n'a pas peur ! Même pas un peu ? Juste un peu des fois, alors. Un peu seulement, ça va de soi.* Et la carapace s'était formée.. Invisible et protectrice. Et pourtant.. Et pourtant, elle ne supporte plus la solitude. Elle ne veut plus être seule.. Plus jamais .. Jamais. Phrase qu'elle se répète en boucle. Non, elle ne le sera plus. Promis juré craché. Croix de bois, croix d'fer, si j'mens, tu vas en enfer. Progressivement, sa force de conviction s'amplifie. On pense toujours pouvoir s'en sortir. De près. De loin. Peu importe. On penses juste s'en sortir. Et Louise le pense. Elle, y croit dur comme fer. Et inconsciemment, elle s'est convaincue. Qui vivra verra.

Et puis, défection. N'avons nous pas dit qu'il fallait éviter de penser à demain ? Pour le moment, elle est là. Dans cette charrette, à tenir les rênes du Canasson. Du moins, elle les tient, sans réellement les tenir. Disons qu'entre ses doigts glissent les rênes. Heureusement, Karine est là, à coté. A légèrement tirer sur la bride lorsque le Canasson à tendance à s'emballer. A les faire claquer lorsqu'au contraire, le cheval traîne de la patte. Louise se contente d'être présente. Tenir les rênes est plus une.. "Histoire de..". De montrer qu'elle est une grande. Une fois de plus. De suivre l'exemple de la vieille blonde, surtout. Faut dire qu'elles se sont bien trouvées, ces deux là. Une blonde, une brune. Une.. Âgée, une enfant. L'une dira noir, l'autre dira blanc. Juste pour l'emmerder. Parce que c'est toujours un plaisir. Et que Louise ne s'en lasse pas. Comme elle ne se lasse pas de la présence rassurante de Karine. Elle sait qu'a ses cotés elle apprendra tout ce dont elle a besoin pour vivre. Pour survivre. L'apprentissage avait déjà commencé, d'ailleurs. Dague en main, Louise s'était sentie puissante. Plus que n'importe qui. C'était ça, dominer. Sensation inexplicable. Mais à renouveler. Avec ou sans l'accord de la blonde. Blonde, à qui elle a accordé le statut de tutrice.. Même si la tutrice en question ignore l'être.. Ça promet.

Alors, on ne se pose pas de question. Changement de programme, donc. Elle suit, sans râler, ou presque. Menton relevé, regard fixé sur l'horizon, yeux pétillants. On se demande quand même à quoi ça ressemble, un noir. Question qui lui brûle la langue. Regard timide vers Karine. Sujet sensible, elle le sait. Oublier, ce qu'il y a de mieux à faire. [...]

Comment qu'c'est un noir ?

Question qui finalement a passé la frontière des lèvres.. Fallait s'en douter..
Liamchaa
[Au tribunal]

Assit.
L'était bien tient.
Assit.
Il lève les yeux.
A droite un soldat.
A gauche un soldat.
Soupire.
Tête qui remue.
Connerie de connerie.
Y a des têtes de nœuds dans ce Royaume.
Encore un qu'il faudra rechercher.
Une lame sous la carotide.
Histoire de lui faire comprendre.
Bref.
Qu'est ce qu'il fout le juge?


Il n'a pas que vous en attente messire!

Voilà la réponse.
Comme s'il avait que ça à faire.
On lui donnait du messire maintenant.
Pfff!
La route.
Retrouver le compère.
Finir de soigner ses blessures.
Peut être aussi rechercher les enfoirés.
Ceux là...perdent rien pour attendre.
Vaut mieux qu'ils filent loin.
Et les moines... Remarquez, on bouffe pas trop mal.
Sacrés encapuchonnés.
Ils se privent pas ceux là.
Le Sombre les regardaient.
Pas un maigrichon.


Prise de la tête à deux mains.
Cette attente.
Interminable.
Et une Blonde qui doit débarquer.
Qu'est ce qu'elle va encore lui trouver.
Et qu'est ce qu'il était venu dans ce Duché.
Bonne question.
Connerie de connerie.
Quand tu nous tiens.
Re soupire.
Pas son genre ça.
Qu'est ce qu'il lui arrivait.
Le bout des doigts frottent les yeux.
Se ressaisir.
Kar1
[En arrivant à Guéret]


Comment qu'c'est un noir ?

Mouarf.. Voilà, elle devait s’y attendre. Comment expliquer simplement sans embrouiller l’esprit d’une petite fille ce qu’est un Noir. Elle prend le temps de réfléchir. La rembarrer peut être. Lui faire la surprise, lui dire qu’elle verra par elle-même et qu’au moins la blonde ne l’aura influencé pour rien au monde. Facilité, Karine n’aime décidément pas la facilité. Puis la Louisette ne serait de toute façon pas tombée dans le panneau. Autant lui expliquer, en long, en large et en travers et lui fermer le clapet jusqu’à destination. Enfin non d’ailleurs. La blonde est d’une patience folle avec cette brune au caractère insupportable. Elle est prête à tout lui dire, sans passer par des chemins sinueux, pour que le sujet abordé ne revienne pas sur le tapis quelques mois ou quelques années plus tard.
Ses yeux, qui fixaient l’horizon, se tournent finalement vers la petite qu’elle croyait endormie depuis des heures. Elle lui prend doucement le bras, lui retrousse un peu la manche, et laisse apparaitre une parcelle de son poignet nu comme un ver.


Et bien, pour tout t’dire ma belle, c’plus simple qu’on n’croit. T’vois ta couleur d’tes ch'veux, ben imagine qu’c’est la couleur d’sa peau.

Elle espère intérieurement que ce soit le dernier mot sur le sujet cette nuit là. Mais Louise ne s’arrête pas là. Curieuse comme elle est, tiens ça fait penser à quelqu’un d’ailleurs, il lui faut en avoir le cœur net. De toute façon, Blondine sait pertinemment que Louise ne comprendrait pas tout avant de l’avoir vu pour de bon. Le sujet est bien trop délicat pourtant. Nombreux sont ceux dans ce royaume qui pensent que ces gens de couleur sont une erreur de la nature. Beaucoup ne comprennent pas encore que cette différence n’est que dans la tête. La blonde les considère comme chanceux au contraire. En voilà une communauté qui n’a pas peur de craindre du soleil. Les femmes à la peau blanche ne peuvent pas en dire autant. Elles rougissent comme des écrevisse à chaque apparition de cet astre jaunâtre. Dans son fort intérieur, Karine aimerait bien dorer légèrement plus, avoir le teint halé. Ca la rajeunirait un peu en plus. Mais non, ce n’est pas le cas et ce ne le sera jamais.

Louise, leur peau est épaisse. Pense au fait qu’la tienne se teinte légèr’ment l’été. Ben lui, l’avantage c’est qu’ça part pas, coute que coute.

Parler du Noir est chose en soi qui ne la dérange pas, bien au contraire. Mais là, les circonstances sont désagréables. Karine n’en sait que trop peu sur le sort de l’homme qu’elle est venue rejoindre. Tout lui manque chez lui. Ses bras, ses lèvres sucrées, son affection tellement rare parfois qu’elle en devient magique, ainsi que cette façon d’être exaspéré à chaque fois qu’elle fait sa chieuse. C’est pour toutes ses raisons qu’elle sait qu’ils ne se sépareront pas une seconde fois. Elle a compris bien des choses depuis. D’abord les nonnes qui lui ont ouvert les yeux. Puis, les rencontres d’un soir, sans importances, plus pesantes les unes que les autres. C’est un tout. Est-ce qu’il le comprendra, ça elle n’en sait rien encore. La donne change, cette fois, elle essayera d’aller doucement et sous entendre ses attentions envers le Sombre, comme il sait si bien le faire. Peut être pour lui donner encore plus envie d’elle. Peut être pour raviver une flamme qui s'est presque eteinte depuis trop longtemps déjà.
Son corps frissonne à l'idée de le voir enfin.

Sans s’en rendre compte, ses pensées l’ont amené droit dans la première taverne venue. C’est bien de s’imaginer tout un tas de choses avec lui. Mais avant tout, il faut le retrouver, et puis vaille que vaille.

Elle fait son saut gracile habituel. Blondine devient de plus en plus habile. Le sol ne bronche même pas tellement elle se fait légère. Une porte se pousse. Elle entre. Sont présents, des villageois. Elle essaye d’engager la conversation, binouze à la main pour enfin poser la question fatidique.


- Dites m’sieurs, dam’selles, z’auriez pas croisé un Noir par hasard?
- Un Noir? C’quoi?
Ah non, elle n’expliquera pas une nouvelle fois.
- Laissez tomber. L’auriez vu, sauriez d’quoi j’parle.

Un regard explicite à l’enfant. Une parole accompagne un sentiment inextricable. Sont pas sorties de l'auberge les zozottes.

Il n’est plus là, c’soir.. On bouge! Prête?
_________________
Karine de Pommières.
--Meval



[Lodève]


Meval avait pris la route aussitôt, sa besace emplie de suffisamment de nourriture pour faire le voyage d’une traite. Ne pas perdre de temps, surtout pas… Elle avait aussi emmené un peu de maïs qu’elle pourrait vendre ou manger, selon les besoins.

Will l’accompagnait. Elle lui avait promis de partir en voyage avec lui, dès qu’il aurait terminé son mandat de maire. Chose faite. Il faut dire qu’il s’était fatigué, usé, par les heures passées enfermé dans son bureau de maire, a essayer de redresser, ou de faire survivre plutôt, une ville bien abimée par les nombreux pillages successifs dont elle avait été victime. Tout pâlot qu’elle l’avait retrouvé. Il avait grand besoin de respirer un peu et de prendre le soleil, son teint, presque aussi blafard que lorsqu’il rendait visite aux sœurs n’allait vraiment pas avec ses cheveux roux.
Et leur ville devenait difficile à vivre…
Elle esquissa un sourire… Will… Elle ne lui avait pas caché qui elle allait retrouver, et ils cheminaient, malgré tout, l’un à côté de l’autre.

La voilà à Lodève. Elle se dirige vers une taverne afin d’étancher sa soif, son gosier est desséché par la poussière de la route. Elle s’installe, confortablement, sort de quoi écrire un courrier à Karine. Elle doit la prévenir, bientôt, elle sera à ses côtés.
Elle cherche ses mots, elle se veut rassurante, même si l’inquiétude de Karine l’a gagnée également. Liam est mourant mais il a tout de même trouvé la force de lui faire parvenir un pigeon, sans le bouffer. Un souffle de vie doit encore animer son corps, instinct de conservation.


Citation:
Ma râleuse préférée,

Ton pigeon est bien parvenu jusqu’à moi, très fatigué je dois dire, il a du faire le voyage d’une traite. Je l’ai laissé se reposer un peu avant de te le renvoyer, et je l’ai nourri, pauv’ bête !

J’ai pris la route aussitôt, accompagnée d’un ami… Plus nous serons nombreux, plus vite nous retrouverons cet ours mal léché de Liam. Ne t’en fais pas, tu sais bien qu’il a la peau dure, même s’il est noir.

Si tout va bien, je serai dans quatre jours à Tulle.

En attendant de te revoir,

Mev.


Meval attrape le pigeon de Karine. L’animal l’a suivi jusque là, certainement heureux de trouver quelqu’un pour le nourrir. Elle lui accroche le message et lui chuchote d’aller retrouver sa propriétaire, le plus vite possible, mais sans mourir de fatigue en route, sinon, le courrier ne parviendra jamais a sa destinataire. Le pigeon s’envole, semble faire du sur place quelques instants, le temps de trouver la bonne direction, sans doute. Puis, a coup de battements d’aile décidés, il fend l’air comme si rien ne pourrait l’empêcher d’accomplir la mission qui lui était confiée.

Mev le regarde s’éloigner, le suit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ de vision. Le regard perdu dans le vague, sirotant sa bière doucement, ses pensées s’envolent en direction de Karine…

Bientôt, elles seraient de nouveau réunies. Pas dans les meilleures conditions, il est vrai, mais elles seraient ensemble. Karine… Elle lui manquait, depuis l’instant où elle avait décidé de rentrer chez elle, même si Karine aurait voulu qu’elle reste un peu plus, qu’elle les accompagne, plus loin. Son rire, sa façon de râler, sans cesse, sa langue bien pendue mais n’énonçant souvent que ce que les autres pensaient tout bas… Karine et leur complicité. Liées, dans la recherche de Liam. Il fallait le retrouver, même si la tâche n’était pas aisée, il le fallait. Pour ne pas qu’il meurt. Pour son amie.



Cerridween
[Limoges... en attendant... ]


Elle tourne la tête vers un l'échoppe d'un herboriste.
Soupir...
Allez... pourquoi pas...
Les bottes se frayent un chemin entre les passants et la Pivoine pousse la porte. Respiration. Les odeurs arrivent avant même la vision de toutes ces plantes, de toutes ces fioles, de tous les baumes qui s'étalent, rangés soigneusement sur les étagères de bois ou pendus sur les poutres. Menthe, cardamome, ciboulette, thym, myrrhe, cire et alcool mêlés, viennent chatouiller ses narines. Les paupières se ferment un instant en voilant les émeraudes... pour apprécier. Les murs de son ancienne demeure un instant réapparaissent... l'atelier et sa verrerie qui teintait doucement... le jardin, ses heures de travail, les rires qui y résonnaient en été. Soupir, pendant qu'elle retrouve le présent en ouvrant les yeux. Elle pensait se changer les idées, elle retrouve la nostalgie. Derrière son comptoir de bois lustré, bardé de pot de céramique, se tient un petit homme aux cheveux grisonnants qui la regarde un instant, le sourcil en l'air et l'œil inquisiteur quand ils se posent sur l'épée et la dague qui pendent de chaque côté des braies noires. Qu'est ce qu'elle vient faire là cette femme, harnachée de la sorte dans un commerce qui ne vend que des remèdes qui servent parfois à soigner les blessures de ces lames qu'elle arbore... La maitre d'arme sourit doucement et salue de la tête et de la voix. Une question posée sur l'état d'un stock de consoude pour la confection d'un baume, et l'homme à la chevelure poivre et sel se détend. Bavardage de quelques minutes sur les arrivages retardés de ciste, sur les denrées les plus rares de la boutique, questions et conseils. Une pièce est glissée sur le comptoir et le paquet rangé dans l'escarcelle de cuir qui pend à la ceinture. Elle ne verra pas le regard un peu inquiet qui en parcourant son dos est tombé sur le couteau de lancer qui dort entre ses reins.

Le tour dans les rues commerçantes n'a pas l'effet escompté... elle se sent toujours aussi seule... toujours aussi vide. Adrian a rejoint sa vicomté d'Isles avec la permission de se détacher de son service un temps. Elle a accepté la Pivoine... elle sait que les derniers mois auprès d'elle ont été éprouvants. Pas qu'elle l'ait mis à la peine avec des travaux plus lourds, des corvées plus intenses. C'est l'esprit du jeune homme qui est ébranlé. Il a découvert certains sens... le sens réel d'une vie de chevalier. Il a besoin de réfléchir l'adolescent qui se croit un homme. Elle lui laisse le répit nécessaire pour faire un choix. Abandonner le chemin ou véritablement s'engager sur la voie tortueuse de ce qu'il recherche. Enguerrand lui aussi est parti. Quelques semaines. La réflexion ne sera pas la même que celle du petit Faucon. Lui aussi à besoin de temps. De se retrouver autre part que dans le tumulte du monde. Ses terres étaient donc un choix tout trouvé. Et cela lui laissera également du temps à elle... la révélation de Marie a été un coup douloureux à encaisser. Une omission. Une omission de cette taille... alors qu'elle Le croyait loin cet Autre, ce double démoniaque. Il loge encore dans un coin de ses entrailles. Et elle ne l'a pas su. C'est donc un hôtel bien vide qui s'offre à la vie de la Pivoine. Un hôtel bien désert... elle pensait que ce serait facile. Cela l'aurait été si elle n'était pas totalement désœuvrée en ces jours d'été. Le départ avorté pour la Bourgogne n'a rien arrangé. La faute au duc et à sa verve, la faute au pouvoir encore une fois, qui corrompt et qui fait s'envoler les ego bien trop haut. Encore une fois la Licorne laissée sur la touche, encore une fois des mots et comme toujours... la mauvaise foi et l'orgueil qui triomphent. Reste ce gouffre de l'absence et du désœuvrement, désœuvrement d'autant d'importance que sa dernière mission l'a vidée de sa haine et de sa colère. Elle a tout fait... courriers, lectures. Affaires courantes expédiées.

Ce jour elle s'est forcée à sortir. Essayer de s'intéresser à la capitale, à sa politique. Mais elle n'aime décidément pas cela. Elle a bien fait un tour du côté des tribunaux, mais encore là, elle s'est trouvé mal à l'aise. Cette justice qui fait souvent des approximations la laisse entre rêverie et agacements. La maitre d'arme est pointilleuse c'est là son moindre défaut. Cruelle, froide, détestable mais pointilleuse. Ses pas l'ont ensuite menée vers le quartier marchand. Le monde... elle n'a décidément pas le goût du monde. Un temps, elle a apprécié les couleurs et l'agitation... pour ensuite aspirer au calme et à l'introspection de l'hôtel. A réfléchir, même si ce n'est pas sa maison, c'est là qu'est sa tanière. Elle déambule encore un peu dans les rues où le soleil que le soleil plombe. Les yeux sinoples sont accroché par le regard d'un homme adossé à un mur. Étonnement des yeux sombres et fuite dissimulée vers la ruelle la plus proche. Qui est-il ? Un de ceux rencontrés dans sa quête de vengeance lorsqu'elle fréquentaient les lieux mal famés sous un déguisement ? Le sort de l'assassin tombé entre ses griffes a-t-il déjà fait le tour de la famille de la maraude ? Soupir.. elle savait qu'elle n'aurait pas dû sortir... même sans son mantel Licorne, trop chaud pour ce mois de juillet écrasant, la garde de son épée reste un marque bien trop reconnaissable.

La décision est prise... un détour par la cathédrale, pour finir de perdre ses pas et elle retrouve la solitude des murs de la demeure du Grand Maitre.

En attendant... en attendant... quoi reste la question la plus préoccupante...

_________________
Agatha21
[ Bourganeuf…un jour comme un autre dans l’absence…]


Se faufiler dans l’ombre bienfaitrice des ruelles , se protéger des rayons ardant du soleil, par cette chaude après-midi d’été, passe-passe entre son bureau de tribun et la grande taverne des négociants…
L’absence…Un poid sur le cœur…Un vide qui engloutit la moindre parcelle de l’âme, qui empêche, la nuit, de respirer, de trouver le sommeil…
Le doute…Ne pas savoir…Garder cette lueur d’espoir qui empêche la vie de reprendre son cours, qui empêche la page de se tourner…
Se plonger à corps perdu dans le travail, faire n’importe quoi, s’efforcer à ne point réfléchir, à ne pas laisser divaguer son esprit…Mais ici, tout lui rappelait sa présence…
Depuis que ses jambes la soutenaient à nouveau, depuis qu’elle pouvait à nouveau déambuler, pauvre pantin mécanique, son regard chercher la moindre trace, le moindre indice, croyant l’apercevoir au détour d’une rue, devant l’étale d’un marchand…

Elle s’était engouffrée dans l’auberge de Naja, là où elle était devenue tavernière il y avait peu…Juste pour pallier à une autre absence, celle de Finitou…
Savoir qu’il lui faisait confiance, qu’il était là malgré tout, malgré ce tout…
Elle passa dans l'arrière-cuisine et y déposa sa besace avant de revenir débarrasser les tables des chopes vides laissées par les clients…

Un grincement…La porte qu’on pousse…Agatha leva la tête…Toujours ce stupide espoir au fond d’ses entrailles…
Une jeune femme blonde comme les blés au soleil entra…Jamais vu à Bourga…

Jour M’zelle…J’me présente, moi c’est Karine d’Pommière…

Bonjour à vous dam’zelle

Petit signe de tête et sourire de circonstance pour accueillir la voyageuse…

Moi c’est Agatha, juste Agatha…’fin…J’suis le tribun aussi, pis tavernière pour dépanner…
Z’êtes de passage à c’que j’devine…


La Blonde esquissa un sourire…

Dites, vous auriez pas vu un homme noir, ‘fin la peau noire j’veux dire…J’le r’cherche, c’t’un ami…J’sais qu’il est en Limousin mais j’sais pas où…

Moue dubitative d’Agatha…Un homme noir ? La peau noire ? Elle en avait jamais vu…
Peut-être qu’il était passé par Bourganeuf, mais elle avait été si longtemps immobilisée chez elle, qu’elle pouvait pas l’avoir croisé de toute façon…

Nan désolée dam’zelle…j’l’ai pas vu…S’appelle comment votre sieur ?

Il s’nomme Liamchaa…

Humm !! Nan ça me dit rien…

J’me disais qu’en tant que tribun vous auriez pu…

Agatha fronça les sourcils…Ca n’était pas dans ses habtudes de donner des renseignements sur les gens comme ça…Mais là c’était différent…
Il y avait quelque chose dans le regard de cette femme…Elle aussi devait supporter l’absence, l’incertitude, ne pas savoir…
Elle devait l’aider…faire ce qui lui était possible…

Bon…Si vous avez quelques minutes, je peux aller chercher mon registre si vous voulez…Je pourrais vérifier s’il n’est pas ici…

Vous feriez ça ?

Le regard de la jeune dame finit par la convaincre…Agatha sortit de la taverne pour prendre la direction de la mairie…

[ Quelques instants plus tard…Un registre à la main…]

Elle poussa la porte, la démarche gauche et mal assurée, alla s’assoire à côté de la jeune femme qui l’attendait…Elle posa le registre sur la table et l’ouvrit…
Elle fit glisser son index sur les noms consignés à la plume…

Liaamm…Liam…Humm…Je suis désolée, aucune trace de son passage icelieu…
Mais j’y pense…Un homme à la peau noire ? Humm…On m’a parlé d’un homme sombre…Je n’avait pas fait le lien mais…C’est peut-être de sa peau dont on a voulu me parler…
Si c’est ça, il était à Tulle, il y a peu…

Je ne veux cependant pas vous mettre une fausse joie dans le cœur, prennez ceci avec prudence…


Tout son être était prêt à partir dans l’instant…
Elle aurait fait la même chose si elle avait eu le moindre indice où le chercher…

_________________
Kar1
[Bourganeuf.. Une étape qui prend tout son sens]


La blonde désespère. Deuxième ville traversée et toujours rien. Pas de traces du Noir, même pas un brin de soulagement. Rien. Il est temps pour les deux filles de repartir. L’une vieille, l’autre bien jeune quoi qu’elle en pense. Mais Louise a soif, impossible d’étanchéiser sa soif. Impossible la gamine. La blonde hausse les épaules et se dirige dans la première taverne venue. Elle ne l’a pas encore visité du reste. Il lui reste peut être une chance. Va savoir.
Elle ouvre la porte plus lourde qu’imaginable et tombe sur une femme à l’allure bizarre. Sa démarche est complètement inhabituelle. Un coup elle tangue à droite, un coup c’est à gauche. C'en est à filer le mal de mer à quiconque s’aventurant dedans. L’endroit est vide. Peut être est-ce bien à cause de la taulière qui n’en est pas une. Peut être une personne de plus que les villageois fuient par sa différence. Si Karine avait eu le temps ce jour là, elle aurait voulu en avoir le cœur net. Savoir pourquoi tant de tristesse se lisait sur son visage. Mais ceci ne peut que faire partie des prochaines aventures de la blonde, car ce n’est décidément pas le moment, et rien ne l’arrêterait. Enfin, rien.. A part les ronchonnements d’une gamine qui veut de la bière. Pfeu.. Se laisser faire.

Louise vaque à ses occupations, la chope en main, heureuse. Petite satisfaction personnelle pour la blonde. A défaut de pouvoir être insouciante, elle aime la démarche de la fillette. Elle aime à la regarder croquer la pomme à pleine dent, la vie quoi. Ses yeux se baladent sur la tavernière, tribun. Ils s’illuminent alors. Tomber sur une personne occupant ce poste ne peut être qu’un signe du destin. Une bonne nouvelle se fait sentir. Karine en est alors persuadée. Pourquoi, va savoir. Mais l’intuition féminine, on ne la commande pas.
Après quelques phrases de politesse, elle met les pieds dans le plat. Les deux compagnes se retrouvent alors seules quelques instants. Les yeux de Blondine vagabondent jusqu’à Louise. Nostalgie quand tu nous tiens. Un soupir est long et raisonne dans toute la pièce. La fillette la regarde surprise mais n’a pas le temps de rétorquer que la tribun de Bourganeuf rentre de nouveau, le registre à la main.

Karine s’assied auprès d’elle et suit l’index, qui parcoure le livre, de ses yeux, espérant y voir inscrit le nom de Liamchaa. Rien, rien et encore rien. Elle retourne alors à son sentiment premier, le désespoir. C’est dingue tout de même d’être aussi difficile à retrouver. Elle veut bien qu’il soit discret m’enfin tout de même. Faut bien qu’il se nourrisse, qu’il s’abreuve, qu’il récupère de quoi vivre tout simplement.
Mais que Blondine peut avoir l’esprit étroit parfois. Pas qu’elle soit mauvaise, non, non, loin de là. Juste qu’elle réfléchisse un peu plus certaines fois. L’est chez un moine, elle le sait pourtant. Pas besoin de parcourir les rues en quête de besoins pour le Noir, on s'occupe de lui et c'est très bien comme ça. La tête se détourne enfin, la blonde est prête à filer pour la prochaine ville. La Capitale. Mais les dires de la femme l’arrêtent en plein vol. Alors que Karine avait déjà pris appuie sur ses bras, contre la table, Agatha la retient un instant.


Mais j’y pense…Un homme à la peau noire ? Humm…On m’a parlé d’un homme sombre…Je n’avait pas fait le lien mais…C’est peut-être de sa peau dont on a voulu me parler…
Si c’est ça, il était à Tulle, il y a peu…

Je ne veux cependant pas vous mettre une fausse joie dans le cœur, prennez ceci avec prudence…


Ses yeux s’écarquillent, son visage s’illumine pour la première fois depuis des jours. Un espoir, enfin un espoir. Son sang ne fait qu’un tour, Tulle, c’est décidé, elles prendront cette direction, coute que coute. Elle attrape Louise par le bras et dit d’une voix sèche.

On y va..
_________________
Karine de Pommières.
Louise..

La Blonde a dit on y va.. Alors on y va.. Toutes deux reprennent place dans la charrette. Elle souhaite avoir les rênes entre les mains. Sans nulle aide cette fois-ci. Souhait entendu et satisfait. Probablement qu'la blonde imagine déjà ses retrouvailles avec le Noir.. Elle a autre chose en tête donc. Alors Louise referme ses doigts sur la bride suffisamment tendue. Pouces dirigés vers le haut. C'est qu'elle apprend vite la gamine, bonne élève qu'elle est. Claquement sec de rênes qui s'entrechoquent, suivit d'un appel de langue. Légères secousses. Ça vibre, ça bouge, ça s'déplace. Nous y voilà. L'canasson s'est mis en route. La charrette roule. C'est parti mon kiki.

Le trajet se fait dans le plus grand silence. Silence non pesant. Serein, juste serein. L'une pense à son Noir. L'autre pense à un homme noir. L'une a probablement hâte. L'autre aimerait diriger le canasson dans le sens contraire de la marche. Pas qu'elle n'apprécie pas le Noir en question. Elle ne le connaît pas. Mais il est bien là, le problème. Elle ne le connaît pas et ne souhaite pas le connaître. Peur ? Pas la moindre, c'n'est sûrement pas un type avec des cheveux à la place de la peau qui l'impressionnera. L'en a vu de pires la gamine. Un écuyer unijambiste. Une naine avec des allures de sorcière. D'ailleurs, s'il n'y avait que les allures qui amenaient à penser à la sorcellerie.. Un lieutenant de police plus stupide que tous les bêteuhs réunis.. Alors quoi, quoi ? Simple. Louise s'était faite à leur vie à deux. Les haches de guerre qui s'enterrent, qui se déterrent. Leur complicité. Parce que oui, une certaine complicité liait Karine et Louise.. Principalement quand il s'agissait d'foutre la pagaille dans les tavernes. Possessive ? Oui oui et oui. Mais elle est comme ça, pas du genre à partager. Encore moins avec des étrangers.
On l'sait trop bien. La jalousie est un vilain défaut. On l'sait. Louise le sait. Mais aussi vilain qu'il puisse être, ce défaut là ne s'envole pas comme ça, sans demander son reste, sans jamais revenir à la tronche comme un yoyo le ferait. Juste parce qu'on le décide. Parce qu'on se dit que c'est mal. Qu'on s'y oppose. Même avec une volonté de fer. Et puis, de toute façon la question ne se pose pas. Cette volonté là, Louise ne l'a pas. Au plus profond d'elle même, elle n'a même pas admis sa jalousie. Peut-être parce qu'elle n'y a encore jamais vraiment songer. Jusqu'à maintenant, les recherches étaient vaines. Pas de nouvelles. Pas de traces. Pas d'espoir. Mais il avait suffit de quelques paroles pour que tout se concrétise.. Tulle. Il serait là-bas. Qu'elle le veuille ou non.

Coup d'oeil vers Karine qui semble dans ses pensées. Regard qui se reporte alors sur le paysage qui défile. Décor qui se métamorphose sensiblement sous ses yeux. Sol terreux perdant lentement ses nuances de marron : marron foncé, marron clair, marron foncé.. Dans l'obscurité, à gauche, à droite, des masses confuses s'étagent. Imposantes, presque intimidantes. Mais Louise n'y fait même plus attention. Un seule chose accapare son esprit : Ne pas s'endormir. Elle doit tenir. Un grande, une vraie, tiendrait. Alors elle tiendra, ne s'endormira pas. Et elle ne se réveillera pas. Puisque toujours éveillée. Ne pas s'endormir.. Grande. Ne pas.. Ormir.. Gran'.. Et mains habiles d'une blonde à l'affût du moindre signe de faiblesse qui s'emparent immédiatement des rênes. Alors que la gamine succombe à la fatigue..

Son sommeil avait été paisible. Mais le réveil fut bref, et dur. Elle ouvre difficilement les yeux. Se demandant d'où parvenaient les voix responsables de son brusque réveil. Pour finalement ne plus y accorder d'importance une fraction de secondes plus tard. elle était réveillée, peu importe par qui, elle l'était. Et sa gorge était sèche, comme-ci elle n'avait pas bu depuis plusieurs jours. Il fallait y remédier, et vite. Ni une ni deux la voilà à terre. S'éloignant à petites foulées de la charrette où dormait paisiblement sa tutrice. Elle sillonne les ruelles, ne sachant dans quelle ville elle se trouve. Tourner à droite. Contourner la vieille bicoque. Continuer à droite. Gauche. Tout dro.. Arrêt net. Une forme sombre attire son attention, non loin d'elle. Le noir ? C'est lui ? Froncement de nez, la forme est trop fine pour que se soit celle d'un homme. Pas sotte la gosse. Rapidement elle se rapproche. Découvrant une jeune femme rousse, vêtue de noir, armée jusqu'aux dents. Mais la femme semble plutôt avenante, Louise ne se sent pas menacée par sa présence.* Peut-être que.. Et puis quoi encore. C'est son noir, Karine elle s'débrouille pour le chercher.. Mais elle sera fière..* Sourire qui se loge à la commissure des lèvres. Ouep, elle sera fière.
Gamine qui rejoint la jeune femme, salue d'un signe de tête et se met à l'oeuvre. Portant sa main derrière son oreille, mèches noires qui s'abattent alors sur le bras. Louise désigne le tout de sa main libre.

- M'dame ! Z'avez vu un m'sieur avec la peau comme mes cheveux ?

La femme, interpellée, s'agenouille devant Louise, sourire en coin.

- Un monsieur noir, tu veux dire ?

Fillette qui acquiesce d'un mouvement de tête, sourire sur les lèvres.

- A cause du soleil même !

Regard amusé de la maître d'armes qui plonge son regard dans les mirettes de la gamine.

- J'en connais un qui habite dans le château où je vais en Normandie.. Et j'en ai vu passé il y a quelques jours.. Je pense que tu parles du deuxième ?

- Ouep ! C'est c'lui là !

- Eh bien je l'ai vu dans la rue des tavernes, mais je ne saurais te dire s'il est encore là..

Petit nez qui se plisse pour marquer le mécontentement de la propriétaire.

- Groumpf ! C'est à Tulle qu'il va que la dame elle a dit j'crois.. Vous savez où que c'est ? P'tete il est là-bas encore !

- Plus au sud demoiselle pour Tulle. Mais rassurez moi, vous ne voyagez pas seule ?

- Been non ! Avec une vieille blonde aussi, même qu'elle est n'amoureuse du noir !

- Toutes les deux seulement ? C'est pas bien prudent jeune fille..

Jeune fille qui se hisse sur la pointe des pieds, offusquée.

- Mais moi j'suis grande grande ! Et j'sais faire la bagarre même !

Au tour de la maître d'arme d'impressionner la gamine en dégageant l'épée de son coté toujours dormant dans son fourreau et pointe du doigt le cuir.

- Tu as une épée comme celle-là ?

Yeux qui s'écarquillent légèrement, impressionnée. Puis les levres se retroussent, dévoilant ses dents, et se met à marmonner.

- Mais moi j'ai cha. Et ch'mords fort fort même.

- Ça ne suffit pas face à une épée, demoiselle.. Il y a des gens armés avec vous ?

Pour un peu, elle se mettrait à taper du pied. Mais elle s'abstient et répond à la question posée.. Puis à d'autres, encore. Soudain, idée qui vient se loger dans la tête de la gamine. Raisonnable ? Déraisonnable ? Louise n'a jamais su différencier clairement ces deux opposés. Et puis qu'importe. Karine à dû se réveiller. Elle se jette à l'eau, paroles qui fusent, d'avantage poussées par l'instinct que par la raison.

- Z'avez qu'a viendre avec nous !

Une proposition. Proposition acceptée de surcroît. Pas de temps à perdre.. Direction la charrette avec une compagne de voyage en plus. C'est l'Canasson qui va être content d'la tirer, la carriole.


- KARIIINE ! On 'part !

- Viendez m'dame !
Kar1
[Limoges, une Capitale, une escorte]


- KARIIINE ! On 'part !

Hein quoi, qu’est ce qu’elle dit la gamine. La blonde se redresse complètement dans le coltard. Nan mais on la laissera jamais dormir que je vous dis. Faut qu’elle surveille une Louise qui veut faire sa grande alors qu’elle est incapable de tenir les rênes plus de quelques heures. Rester, rester éveillée, rest.. Eveill.., Rester éveillée boudiou! Pas le moment de s’endormir. Elle a faillit piquer du nez pendant le voyage. Mais heureusement, elle s’est reprise et rapidement qui plus est. Sinon, la Louise lui aurait rappelé jusqu’à la fin des temps. Elle la voit déjà dire « Haaan.. Vieille blonde elle se n’endort ». Pfiou, à temps.

Donc, réveil pas en douceur du tout. Que le toit aurait été plus bas, qu’elle aurait pris les poutres de la barque dans la tronche. Aucune éducation c’te fillette. Vrai qu’il faut courir après un Noir, mais là, c’est le moment de dormir. Hein.. Ben non. Louise veut prendre les choses en main, comme d’habitude. Alors elle le fait, avec le consentement de la blonde ou non, plus souvent non hein, le contraire paraitrait étonnant. Et pourtant ça fait quoi. Une heure qu’elle est dans la capitale? Une heure qu’elle dort? Tsss.. Ne pas montrer la fatigue, parait que faut toujours être fort pour les enfants. Toujours. Qu’on le soit, ou non. Alors la blonde sort de l’arrière train du véhicule en se massant le visage et en essayant de cacher les épis formés sur sa tête. C’est que la paille, ça prend une forme, pis ça la garde pendant des heures.
Pâteuse.


On a de l’eau?

L'avait soif. Ses yeux étaient rivés vers le sol pour regarder la grande graande Louise. Mais, y a des pieds à coté d’elle, et des jambes, et de Noir vêtu. Pas de politesses, elle a pas le temps et n’est pas en condition pour. Son regard admire les moindres parcelles du corps de la femme d’en face, de bas, en haut. Cerr’ de son nom, qu’elle saura plus tard, n’est autre que « Chevalière », surnom qu’elle lui donnera à la fin de la route, devant les portes de Tulle. L’épée ne ment pas, les yeux de Karine se font gros comme des ballons. La Licorne, E_Newton. Elle connait ça. Pas le temps de poser de questions, pas de risque rien. La blonde se dit qu’après tout, jamais trop d’une escorte. Pis elle en jette la femme, pas à dire.

Les mouvements de Blondine sont lents. Elle s’installe sur le banc, attrape les rênes du Canasson qui n’a même pas été débridé et se recroqueville le plus possible, le dos rond. Les yeux à demi clos, manquerait plus qu’elle ronronne. Ah euh non. Franchement pas le moment.
Départ.



[Tulle, la surprise]


Le voyage est long cette fois. Pas de pause, un lieu en plus par rapport aux autres distances déjà parcourues. Pis, un Noir à la clé, c’est dire. Les portes se franchissent. La douane.

- Vos papiers s’il vous plait mesdames. Papier? Depuis quand faut des papiers. Haussement d'épaules.
- Karine d’Pommières dediou. R’gardez dans vot’ registre, j’ai un.. Mais j'ai un.. Suis en règleuh!

Pas le temps, elle est déjà embarquée. Ils l’attendaient qu’on aurait dit. Bizarre ce Comté. Ils l’autorisent à circuler puis ils n’en font qu’à leur tête au final. Elle ondule et se débat. Fait de son mieux pour qu’on la laisse tranquille. Du grabuge.

Mais lâchez moi dediou d’bon sang d’bonsoir!!

Ah euh ben non. Z’ont pas l’air commode. Karine crie, donne des coups de pied dans le vent. Pas à dire, pas à faire. L’est prise la main dans le sac. Mais lequel? Ils lui laissent entendre que c’est direction tribunal qu’elle va. Elle jette un dernier coup d’œil à Louise, inquiète. Qu’est ce qu’elle a fait encore. Elle va pas tarder à le savoir. La blonde par reflexe détache sa besace et la lance à Louise le visage fermé et agacé. Elle aurait parlé, ç’aurait été à coup de « gardes ça coute que coute Louise, je reviens ». Elle revient, la belle affaire. Mais quand?


[Au tribunal]


C’est à n’y rien comprendre. Les soldats sont moins fermes, elle a fini par capituler. Les suivre, le laisser passer dans la poche. Elle est persuadée qu’ils ne peuvent rien contre elle de toute façon.

Affaire suivante.

Elle entre en scène la blonde. Un époussetage de jupons, une mèche rebelle remise en place. Ils ne la laisseront donc jamais dormir. Le monde est contre elle ou quoi. Les yeux noirs sont dirigé vers l’avant de la salle. Un accusé en sort. Ses yeux s’écarquillent. Elle est sur le cul. La scène se ralentit, les yeux sont rivés sur ce dernier mal en point. Karine lui passe devant. Son souffle est court, il est escorté lui aussi. Elle marmonne.

Liam..

Elle hurle.

L’emm’nez ou????
_________________
Karine de Pommières.
Liamchaa
[Au tribunal]

Trois jours au noir!

La sentence tombe.
Abrupte.
Le Noir se lève encadré.
Pour pas changé.
Dernier regard au juge.
Perd rien pour attendre celui là.
Le pouvoir vous change.
Et ça se prend pour Dieu.
Tout ça pour un maillet entre les mains.

Le Sombre est...
Sombre.
Il tourne les talons devant cette parodie.
Il en sait assez.
Il en a assez aussi.
Du bruit à l'extérieur.
Le juge qui hurle.


Affaire suivante!!!

La porte s'ouvre.
Des soldats.
Une blonde.
Sourire amusé du black.
Karine.
Elle se débat un peu la donzelle.
Il la retrouve.
Plutôt elle le retrouve.
Elle se calme en étant en extase.
Et oui, le Chieur est là.
Il se marrait bien tiens.
Elle qui arrive.
Lui qui part au gniouf.


L’emm’nez ou????

Il passe devant elle.
Yeux qui se croisent.
Quelle question.
Bordel, trois jours.
Il tente de ralentir la marche des gardes.
Une main sur son dos le pousse.
Il grimace.
Saleté de cicatrice.
Il l'aura vue.
C'est déjà ça.
Le couloir les engloutit.
La lourde se referme derrière eux.
Prison.
Cerridween
[ Acceptation ]

Z'avez qu'a viendre avec nous !

La Pivoine reste un moment interdite.

Le petit bout de fille a de l'aplomb à revendre. Grande. Elle a dit grande. Les yeux émeraudes détaillent la môme de pied en cap. Quel âge a-t-elle ? Sinoples qui parcourent la chevelure de jais qui ondule, revêche et sauvage sur les épaules et le petit minois, mutin et boudeur. Les yeux sombres n'ont pas cillé dans les prunelles pourtant si distantes de la maitre d'arme. Elle lui donne quelques dizaines de printemps... pas plus... si fine et si petite cette enfant.

Soupir... soupir qui passent les lèvres si souvent clauses.
Un nouveau. Un de trop peut être.
Elle ferme les yeux. Au détour d'un chemin ou d'une rencontre, elle revient toujours. Laïs. Une autre petite brune. Du même âge ou pas bien plus grande. Les cheveux aussi noirs que ceux de la pitchounette qui lui fait face, ceux de ce père qui n'a pas été là... qui n'a pas su être là. Qui a disparu de leurs vies à toutes les deux. Sans dire au revoir... encore moins adieu. Cette petite brunette, malmené par un destin dont elle avait su si peu. De ce destin qui était celui de sa mère, cette tourmente qui s'était apaisée depuis. Un peu. Comment élever seule une petite fille au milieu des armes et des cahots d'une vie qui lui était à l'époque plus fatale qu'autre chose. Elle est loin sa petite brune. Sur les chemins encore sûrement, au côté du courien et de la Panthère. Pour échapper aux menaces d'un promis Colérique et violent. Trop loin. La morsure de l'absence revient hanter ses entrailles, cet instinct maternel viscéral et blessé, traumatisé par le fait qu'elle ait dû la laisser. Faire ce choix de ne pas la voir pendant des années, pour protéger sa vie. Même si c'était le seul valable, il est toujours douloureux. Un instant, comme un pour mieux le lui rappeler, les cicatrices de l'Auvergne viennent chauffer sa peau. La dernière fois qu'elle l'a vue et qu'elle a de nouveau la laisser à sa vie entre les griffes protectrices d'Ilmarin.

Les émeraudes se réouvrent sur la petite brune qui la regarde avec un pied qui bat le sol à la cadence de son impatience. Décision. Si elle regarde, rien ne l'attend à Limoges que le grand hôtel vide qui lui rappelle trop son présent. Si elle regarde, rien ne la retient. Pas pour l'instant. Tulle n'est pas loin. Et si elle regarde bien... elle aimerait qu'on protège sa fille, comme elle pourrait protéger ce petit bout de gamine qui attend en frappant le pavé. Elle a aussi fait un serment... elle l'a assez répété pour en connaître la teneur.

Je vais venir avec vous oui... je m'appelle Cerridween.

La petite brune semble déjà trop pressée de partir et hurle déjà.

KARIIINE ! On 'part !

Arrivée de la « vieille blonde », pas si vieille que ça... sourire de la maitre d'arme.

Viendez m'dame !

Donne moi le temps d'aller chercher mon cheval et quelques vivres, jeune fille et je te suis...

[ A Tulle... quand tout avorte]

Elle reste sans bouger.

Les gardes emmènent Karine, manu militari. Elle reste les bras ballants sans bien comprendre. Défendre la Blonde rieuse ? Comment ? Elle ne sait rien de l'affaire, elle ne la connait que depuis deux jours...


Et vous, vous êtes qui ?


Les yeux verts regardent le garde avec un regard de givre. La main montre la garde de l'épée à une main et demi.

Cerridween de Vergy, maître d'arme de l'ordre royal de la Licorne.


Yeux écarquillés du garde qui ne sait pas trop sur quel pied danser, et qui continue en se donnant une certaine contenance.

Licorne ? Comment j'peux vous croire alors qu'vous voyagez avec c'te criminelle ?

Nouveau coup de blizzard des sinoples qui cette fois se plantent férocement dans celles du représentant de la maréchaussée.

Parce que vous verrez rarement une épée comme celle ci autre qu'à un représentant de mon ordre. Mais je vous laisse écrire à Limoges à l'hôtel d'Enguerrand de Lazare pour avoir confirmation de mon identité...

Il jauge la Pivoine un peu moins surement peut-être, le nom du Grand Maitre étant connu dans le comté tellement il l'a servi et pérore pour la forme.

Ouais et bien de toute façon, c'est pas vous qu'on recherche.

Et avant qu'elle est pu demander une explication sur cette arrestation, il est déjà loin avec les deux autres. Surtout qu'elle doit retenir Louise, qui dans tous ses états, veut courir après les gardes et leur donner une raclée tout cela avec un nombre de noms d'oiseaux incalculables et étonnamment bien prononcés pour une fillette de dix printemps. La Pivoine la tient étroitement contre elle, faisant fie des coups de poings et de pieds qui s'abattent. Elle ne peut rien faire la petite Grande... elle ne pourra rien... quand elle se calme un peu, la Pivoine relâche doucement son étreinte et passe un bras autour de ses épaules. Voix douce qui murmure.

Allez viens... on va trouver une chambre et de quoi manger.

Elle passe aussi suivre le procès. Elle ne sait pas ce qui l'énerve le plus... l'absolu silence du procureur qui ne se donne pas la peine de faire ses plaidoiries. Le fait que l'affaire remonte à plusieurs mois et l'absence du plaignant. Comment pouvoir dire que c'est bien elle, la Blondine qui a fait ce coup... si elle la sent tout à fait capable d'avoir fait un brigandage, elle trouve la justice bornée et expéditive, à défaut d'être aveugle. Pas de preuve, pas de témoins, pas de plaignant... si cette affaire passait devant la cour d'appel. Soupir blasé de la Pivoine... c'est bien la peine tiens, que tu prennes le temps de faire des enquêtes... regarde donc comment ils s'y prennent tu gagnerais du temps, à défaut d'être précise et honnête.

Le verdict tombe... un jour de prison et trois écus... on dirait une sentence pour la forme, mais ce n'est pas le cas...

Elle restera... au moins le temps de s'occuper de Louise la Grande, qui ne l'est pas assez pour rester toute seule...

_________________
Meval
[Tulle]

Arrivée tôt, très tôt à Tulle, après un voyage sans escale pour faire le plus vite possible, être auprès de son amie rapidement, Meval errait dans les rues de Tulle, à la recherche de Karine. Elle n'avait encore croisé personne, le jour commençait à poindre, le soleil montait petit à petit dans le ciel l'éclairant de sa pâle lumière. Les rues tortueuses de la ville, encore inconnues pour elle, la menaient dans divers quartiers semblant dormir d'un sommeil serein. Nul bruit n'émanait des habitations... Au loin, deux chats semblaient se disputer les faveurs d'une femelle, de l'autre côté de la ville, un chien aboyait, faisant écho au chant du coq bien matinal...

Meval réfléchissait.... Comment allait elle pouvoir trouver Karine, et Liam, dans ce comté qu'elle ne connaissait pas encore... Par où commencer ? A qui demander puisqu'il n'y avait personne ? Vers où aller ? Elle s'arrêta sur une place, scrutant les rues, cherchant laquelle prendre, essayant de voir laquelle pouvait être la plus avenante... Dans le clair obscur, tout se ressemblait, elle finissait même par avoir le sentiment de déjà vu, d'être passée au même endroit, quelques instants avant.

Découragée, elle prit une rue au hasard... Une taverne ! Oui ! C'était bien l'enseigne d'une taverne qu'elle apercevait au loin ! Elle décida de s'y rendre pour se restaurer et étancher sa soif. Au moins, elle se poserait quelque part pour réfléchir et peut être croiserait elle enfin quelqu'un de vivant et de bien éveillé qui pourra lui donner une piste à suivre.... Elle accéléra le pas dans cette perspective...

Après quelques heures passées en taverne, Meval ne savait toujours pas par ou commencer ses recherches... Le soleil était déjà haut dans le ciel, elle reprit donc la visite de la ville, au hasard des rues qu'elle arpentait en tout sens... Lorsque tout à coup, elle se figea sur place...

L’emm’nez ou????

Cette voix... Elle la reconnaitrait n'importe où... Cette voix... Karine !! Ce ne pouvait être qu'elle ! Mais d'où pouvait elle venir ?
Meval partit en courant dans la direction d'où la voix de karine avait semblé surgir, tel un appel, un cri de désespoir... Elle stoppa net devant une porte sur laquelle elle lu "tribunal".
Qu'est ce que Karine pouvait bien faire ici ? Qu'est ce qu'elle avait encore bien pu imaginer ?
Meval franchit la porte d'un pas décidé, pénétra dans le tribunal, cherchant son amie du regard. Elle la vit, là, au loin, droit devant... Elle se précipita dans sa direction, tout en lui criant :


Karine ! Que t'arrive t il ? Qu'est ce que tu fous ici ? Heureuse de te revoir tout d'même !
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