Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>

[RP ouvert] Envenimons les choses (Jour 2)

Anefleur03
[A la mairie - Dans une cellule]

-Vous êtes la meilleure pardi. Je vais aller la coincer té !

Ane sourit à Samsa.

Je vouus faiis confiaance ! Sauveez la réputatiooon des chouqueettes !

Elle la vit sortir et se leva pour faire les cent pas. La rage parcourait ses veines. On s'était servis de ses chouquettes à son insu pour empoisonner ses habitants ! Elle avait des envies de meurtre.

Elle alla tambouriner à la porte au bout d'un moment.


Oooooh ! Y aaa quelqu'uuun ? Gaaaarde !

Le vieux Bob qui venait de prendre la relève à sa porte, sursauta. Ce n'était décidément plus de son âge ce travail… Par la petite ouverture présente sur la porte, il lui répondit d'une voix narquoise. Il avait bien entendu les rumeurs accusant la mairesse…

Madame la mairesse, que puis-je faire pour vous ? Une chouquette ?

Elle le fusilla du regard se levant sur la pointe des pieds pour le regarder par les barreaux.

Eviidemeeent ! J'aii faiiim ! Et soiif ! Saveeez depuiiis combieen de teemps je suiis iciii ? Maiis je veuux d'aboord savoiir commeent vont les malaades ! Aza va mieuux ? Et Terriine ? Oùùù eeest ma Terriiine ! Elle est paas malaade aussiii heiin !?

Sous le regard furibond, le vieil homme recula regrettant vite ses paroles.

Non non… Terrine n'est pas malade… Pour les malades… Je vais me renseigner… Ne bougez pas, je m'en occupe.

Je vaiis alleer me faiire un ramponneau au Liiis de Feeeer en attendaaaant !

Grand levage d'yeux en l'air, avant de se remettre à faire les cent pas.

[Dans les rues de Périgueux]

Lio et Tio avaient abandonné leur panier sur la place quand ils avaient vu Raymond passer avec une des panières de la chouquetterie. La peur qu'on les accuse, les avait fait prendre leurs jambes à leur cou. Mains dans la main, les enfants coururent dans les rues de la capitale où ils disparurent…
_________________
Benjen

      [Saint Front - Avec Sorianne]


        -Revenez à vous Sire, s'il vous plait...


      Je pourrais répondre que je ne suis jamais parti. Mais l'oncle verrait que je fais semblant de faire le mort. C'est la première technique qui m'est venu à l'esprit lorsque j'embrassais le sol. Mais c'est difficile de se laisser aller, et ces deux petites femmes font finir par m'abimer en me laissant retomber si je continue à faire le mort. J'obtempère donc, et repose lentement mon poids sur mes jambes en jetant coup d'oeil autour de moi … Pas d'oncle.


        -Aidez nous à vous recoucher, vous ne craignez rien, je vous l'assure... Je suis là!
        -AH !


      J'ai peur soudainement. Quelque chose de froid s'est posé contre mon torse, est-ce sa lame qui est arrivée par-là où je ne regardais pas ?


        -Non ! NON !


      Je tourne la tête dans tous les sens, l'ambre folle. Jusqu'à poser le regard sur mon torse pour y trouver le collier d'émeraude. A partir de là, je deviens docile ...


      [Saint Front- Plus tard]

      Je suis recouché depuis un moment, toujours aussi fiévreux, ma chainse est trempée …
      J'entends qu'on m'appelle.
      Que me veut-on ?
      Que j'ingurgite quelque chose ?
      Un œil s'ouvre …
      Je vois trouble.
      Le second s'ouvre …
      L'image est plus nette.
      Horreur ! Qu'elles sont laides !



        -Arrière SORCIERE ! JE N'BOIRAI PAS TA MERDE !


      D'où me viens cette énergie ? Aucune idée, mais je me débats. Je n'ai aucune envie que ces bigote, adoratrice d'un obscur démon me fassent boire n'importe quoi.

    _________________
    Raymond_de_petrus
    [Jour 2 - Quelque part entre Saint Front et le marché]

    En élève bien discipliné, Raymond avait donc apporté les chouquettes à Saint Front, ou les nonnes et les personnes chargés de soigner les malades ou concocter le remède les avaient prises pour enfin comprendre la nature du poison.

    Ayant un fort désamour envers les institutions médico-religieuses, pour y avoir passé trop de temps à surveiller sa première épouse, le journaliste ne s'attarda pas, et il eut bien des opportunités qui s'ouvraient à lui : retourner au marché pour aider, aller interroger les personnes suspectes...

    Pourtant il se doutait déjà que bien des gens étaient à l'ouvrage,

    Il resta donc un moment à l'entrée du marché, réflechissant à tout ce qui s'était produit, et observant les gens qui évoluaient sur la place.

    _________________
    Aza_
    J2

    A Saint Front,
    la petite fille alitée à ses côtés a cesser de gémir; ses gémissements ont été remplacé par des cris et des pleurs. Aza_ Montbazon-Navailles ne comprend pas ce qui se passe, elle est dans un état demi-comatique. Son précepteur a disparu de sa vue, et des ombres blanches s'affairent partout, créant un étrange ballet.

    Une des soeurs s'approche d'elle et lui dit qqchose. Aza_ ne comprend pas. La soeur pose une timbale sur ses lèvres. Boire? Oh oui, Aza_ a terriblement soif, elle en prend une gorgée jusqu'à qu'elle sente le goût. Pouah!!! Elle recrache le liquide sur les draps blancs. La femme en blanc lui parle de nouveau : "Il faut boire pour guérir!" Boire? Ce truc immonde? Aza_ essaye de faire non de la tête mais soit elle n'a pas bougé, soit la bonne soeur n'en a pas tenu compte puisqu'elle lui verse la mixture dans la bouche.
    La gamine sent sa gorge brûler, mais arrive à murmurer :
    De l'eau, s'il vous plait, de l'eau! Masquer ce goût, elle ne pense plus qu'à çà!
    _________________
    Aza_ Montbazon-Navailles

    Avatar : Jeune fille tressant ses cheveux - Albert ANKER
    Sabaude_renard
    [jour 2 - Mairie avec Hélène]

    Dans la petite cellule, assis face à la femme qu’il interrogeait, Sabaude frissonna.
    Il tenait le verre et pourtant la bonne lui servait une mixture qu’il ne parvenait pas à qualifier.
    Fièvre espagnole ?
    Qu’avait-elle de plus ou de moins que la bonne vieille fièvre ?
    Qu’il s’éloigne ? Peut-être, peut-être pas ma chère. Il est de bonne constitution, en bonne santé, et le sourire qu’il voit esquissé l’invite à une prudence qui est tout autre. Son regard ne quitta les doigts en mouvement qu’à l’apparition du mouchoir. Il s’apprêtait toutefois à accorder le bénéfice du doute à Hélène, au nom d’une foi qu’il avait abandonnée, quand dame Pardi entra et balaya ses scrupules. Les chouquettes aux marrons… À acheter sans goûter ni croquer, il avait évité le pire. Sa main glissa le long du fin poignet de Samsa, il l’avait entendu et la remerciait. Partie, il laissa s’égrainer quelques grains de sable dans le sablier, amena un peu plus le verre d’eau dans son giron et fixa son interlocutrice mise sous les barreaux.


    Dieu vient de nous donner un signe de sa désapprobation en la venue de la baronne de Longny. Je ne sais à quel point Monseigneur est occupé ou vous apprécie, je ne sais si les enfants et les sœurs n’ont pas eu à se plaindre d’une quelconque maladie pour être mort sur le coup, je ne sais si vous vous moquez de moi et du Très-Haut ou si vous êtes une victime. Je ne sais pas grand-chose en fait. C’est ennuyeux, très.

    Il se leva soudainement, prit le verre et le posa sans douceur devant la bonne.

    Je vais laisser la Gaillarde à ses porcs. Je n’aime pas, ne pas savoir grand-chose. Si je reste ici je risque de perdre mes manières.

    Sabaude quitta l’endroit sans un regard pour la femme prisonnière. Il lui fallait des preuves, déformation professionnelle. Si la baronne avait raison, il trouverait peut-être quelques indices sur le lieu de vie d’Hélène. Cela lui permettrait de vérifier l’état de Lénu et de s’assurer que le dit bel Alphonse, n’était pas lui aussi malade.


    [Jour 2- Saint Front avec qui veut ^^]

    C’est comme une tempête, encore, qu’il passa les portes du presbytère. Il fallait qu’on le renseigne et il le fit savoir en donnant de la voix par-dessus les râles, bruits de pas empressés et gardes-malades affairés.

    Qu’un responsable m’indique la cellule d’une Hélène, bonne du curé !
    Lenu.di.massari
    [Jour 2- Déposée par un Renard à Saint Front- Au début avec Sabaude, à la fin avec Victoire]


    Lénù !

    Voix semblant se distendre à l’esprit trop embrumé. Prunelles dilatées glissant d’un Cerbère à un Renard qui la réceptionne au creux de ses bras. Pour une fois il ne la ballote pas comme un sac de blé à même l’épaule. Pour une fois elle ne capte pas cette persistante mutinerie illuminant le regard du Renard, ni ce sourire qui en dit long sur la prochaine idée saugrenue pour la faire tourner en bourrique. Non rien de tout ce que Sabaude lui offre d’habitude, juste un air grave qui ne la rassure aucunement. Enfin il lance une boutade bien fade sur la morsure de fessier mais qui lui arrache un léger sourire sans réponse. Elle pourrait paniquer là, de savoir la camarde lui tendre si doucereusement les bras, même que cela l’étonne tandis que la tête penchée sur le côté elle tente d’observer sur leur passage tout en donnant informations au compte-goutte et peut-être chaotiques à son ami. Comme le fait qu’elle a mangé une merveilleuse soupe à l’ail d’Hélène et qu’elle s’excuse de son haleine. Comme le fait que le confit de canard était délicieux mais pas autant que la vue d’Alphonse. Chat qui l’intrigue mais qu’elle ne doit pas approcher, c’est Axelle qui lui a dit. Lui dire aussi qu’Elle lui manque et qu’elle ne devrait peut-être pas mourir car elle s’est prise pour Mithridate, et pourtant là elle sent l’effet du poison. Les prunelles accrochent un jeune homme criant à l’aide pour un ami qu’il transporte.

    Le cœur Lénuesque se serre légèrement alors que Sabaude la dépose sur une couche. Elle ferme lentement les paupières, tentant de mettre de l’ordre dans le chaos de ses pensées. Aucun goût ne l’a interpellée, aucune odeur. Mais les plats étaient très épicés, cela aurait-il suffit pour camoufler le goût ? Une voix féminine percute l’esprit d’un mot : Belladone. Les paupières s’ouvrent subitement et la main interpelle au hasard une silhouette passant près d’elle, elle aurait pu reconnaître la jeune donzelle rencontrée un soir il y a quelques mois, lorsqu’elle était de passage sur Montauban. Les orbes sombres au regard perdu se posent dans les prunelles grises tandis que les doigts fins enserrent le poignet.


    Belladona ? Ma besace… Deux fioles en verre sombre…. Contre-poison. Une à Alphonse… L’autre à qui est le plus touché…

    La main relâche mollement le poignet de la jeune fille, regard appuyé sur elle. Pas besoin d'expliquer le pourquoi du comment elle a cela en sa possession. Elle refuse de voir Alphonse qui a un passé avec Axelle mourir. Et puis zut, il lui avait proposé une rencontre plus intime qui à cause de toute cette pagaille s'est vue annulée pour cause qu'un grand malade a décidé de remplir le cimetière. Bien sa veine.

    _________________
    Victoire.v.f
    [Saint Front, avec Aza, puis Lenu]

    Elle ne sera pas restée plus longtemps auprès de Nicolas et d'Alphonse, à peine un sourire difficile esquissé et la gamine se sera éloignée, un peu paumée au milieu de tout ce marasme, les yeux gris, trop grands, glissant rapidement sur les silhouettes gisantes comme autant de fantômes la faisant frissonner d'effroi. Et elle la vit, cette môme. Une vraie môme, bien plus jeune qu'elle, les cheveux blonds comme un soleil en berne étalés sur la couche de fortune. Une môme pour se sentir moins gamine elle-même, et moins paumée, surtout. Aussi, à côté des genoux de la sœur, les siens se posèrent sans un bruit alors que le murmure implorant éclatait à ses tympans. Boire, il ne le fallait pas. Pas encore.

    Ça va aller, ne t'en fais pas. Comme les mots semblaient vide de sens, inutiles, superflus, et pourtant, ils glissaient de sa bouche sans qu'elle ne puisse les retenir. D'une main, elle saisit un linge humide et humecta les lèvres pâles avant de rafraîchir le visage absent. Puis Victoire se tourna vers la sœur, lui confiant une dose de thériaque. Aidez là à vomir, puis donnez lui ceci. Et dans le craquement de ses genoux d'ado, se releva.

    A peine eut-elle fait un pas qu'une main saisit son poignet. Le regard gris se posa sur une femme brune. Furieux autant qu'effrayé. Lâchez-moi ! Elle aurait pu le hurler sur tous les tons. Lâchez-moi ! Lâchez-moi, lâchez-moi, lâchez-moi ! Mais sa bouche ne fit que s'entrouvrir alors que ses yeux se froissaient de suspicion. Une âme malfaisante avait empoisonnée la moitié de la ville, et cette femme, la bouche en cœur, ou presque, proposait de faire boire on ne savait quoi à... Alphonse ? C'était à ce point déplacé que ça aurait pu en être risible.

    La cervelle adolescente se mit à tourner si vite que ses pensées s'échappaient à peine esquissées. Lui demander de quoi était composée la potion qu'elle proposait ? Si cette femme était coupable de l'hécatombe, elle pouvait bien répondre n'importe quoi pour taire les doutes. Soit, elle semblait malade elle aussi. Mais si elle était coupable, c'est qu'elle connaissait les poisons et avait très bien pu en prendre une dose suffisante pour être malade sans pour autant mettre sa vie en péril et ainsi, repousser les soupçons qui pourrait peser sur elle. Qui pouvait bien se balader avec des antidotes dans son sac ? Et la bonne en plus? Victoire secoua la tête, et s'arrachant à l'emprise de la poigne suspecte et alla fouiller la besace, mais pour n'en sortir qu'une seule fiole. Si cette femme souhaitait réellement aider, pourquoi ne mentionnait-elle aucune purge préalable ? Revenant vers l'alitée, elle tendit la fiole vers le visage de la femme et d'une voix ferme ordonna.


    Buvez.
    _________________
    Sorianne
    Saint Front

    Le Baron s'assagit enfin et la petite noiraude s'en voit soulagée. Avec douceur et à son rythme, elle et la sœur finissent par le recoucher afin qu'il ne se blesse pas, et qu'il soit mieux installé qu'au sol. La jeune femme ne manque pas le rafraichir à nouveau avec un linge propre et elle finit par s'éloigner. Est-ce que la sœur missionnée pour aller confier l'ingrédient qui lui est revenu est partie en faire mention à la jeune fille préparant le remède? Elle ne saurait le dire, mais elle l'espère. C'est qu'elle n'a aucune idée des cours pris ou donnés, voire des cours tout court.

    Victoire arrive enfin avec le remède préparé et...
    Une pause...
    Oui voilà qui va lui faire grand bien. Et la petite brune s'en va se déposer doucement contre un mur, tout en massant son côté douloureux. Elle l'aurait presque oublié à force de s'occuper des gens. Son regard dévie en direction des enfants, mais elle détourne le regard aussitôt. Les sœurs sont là et s'en occupe, voilà qui est très bien ainsi. Elle n'a jamais eu l'âme maternelle, et les enfants la renvoient bien souvent à la culpabilité d'avoir dû abandonner sa dernière. Que devient-elle d'ailleurs? Elle ne le saura jamais...

    Le nez baissé, Sorianne en vient à contempler le sol d'un air absent. Lorsqu'elle le relève, c'est parce que non loin, une des alitées s'agite et parle du poison. Les sourcils de la noiraude se froncent, tout ceci est bien trop beau pour être honnête... Alors elle se détache du mur et vient auprès de la jeune fille qui tend la fiole à l'empoisonnée, posant sur son bras une main légère, et la tête brune se secoue négativement.


    Tu as préparé le remède qu'il faut. S'il y a de l'angélique c'est parfait, tu n'as pas besoin d'autre chose.

    So tend sa main pour lui suggérer de prendre la fameuse fiole que la jeune incitait la malade à boire.
    Un cri, et la jeune femme détourne son attention, le baron s'agite, et la So revient à Victoire.


    N'utilise pas ces fioles, même pas sur elle. Ne fais jamais confiance à qui tu ne connais pas, encore moins lorsqu'il s'agit de poison.

    Si l'empoisonnée connait les poisons et leurs remèdes, nuls doutes qu'elle saura se tirer de là seule quand bien même elle avalerait n'importe quoi. Ramassant ses jupes, la brune passe auprès d'un roux clamant vouloir voir la cellule d'une bonne.

    Elle s'arrête auprès de lui un instant, et So désigne le Pâle Evêque,

    Sire, si vous cherchez la bonne d'un curé, peut-être devriez vous allez trouver Monseigneur, il saura vous renseigner. Je...


    Oui, le baron,

    Mes excuses, je dois y aller.

    La couche est défaite, les deux sœurs dépitées, et la jeune femme ne sait comment l'approcher sans se faire jarter aussi sec.

    Baron! Baron, laissez les faire!


    Bon sang et comment... Après une seconde infime d'hésitation, la So saute sur la couche et se poste dans le dos de l'homme, évitant ainsi les bras qui veulent écarter les "sorcières". A genoux dans son dos, ses bras s'enroulent autour de l'homme et le menton posé à son épaule, elle peut ainsi lui chuchoter plus facilement, même si elle maintient la posture non sans mal.


    C'est le remède, juste le remède.

    Elle s'imagine déjà renversée et atterrissant au sol! Fichtre ce serait la meilleure tout de même!

    _________________
    Victoire.v.f
    [Saint Front, avec Lenu après le passage de Sorianne]


    « Ne fais jamais confiance à qui tu ne connais pas »


    Le conseil tourna dans la tête de Victoire en suivant des yeux cette autre brune qu'elle ne connaissait pas davantage que celle allongée sur sa couche et décida que le conseil était assez judicieux pour être suivi. Finalement, cette brune-là, à la démarche difficile, n'avait-elle pas deviné le poison qui sévissait en une poignée de minutes? N'était-ce pas tout aussi suspect de connaître la solution si rapidement ? La question pouvait se poser. Cette femme était-elle à ce point douée, ou bien connaissait-elle la nature du poison avant que tout ne débute ? Et dans ce cas...

    Pourquoi alors prenait-elle soin des malades ? Les esprits retors n'avaient pas de limites, et l'imagination de Victoire encore moins. Empoisonner pour après sauver par soif de reconnaissance et de congratulations était un mobile totalement envisageable aux yeux de l'adolescente qui reposa son regard sur l'alitée.

    Les deux femmes pouvaient être aussi suspectes l'une que l'autre.


    L'alitée, comprenant que son poison découvert avait toutes les chances de réduire à néant ses sinistres desseins, proposait une dose supplémentaire de poison pour parvenir à ses fins dont la cible finale semblait être Alphonse. La seconde fiole ne serait distribuée à personne. Mais si la malade était bien coupable, si cette nouvelle fiole était empoisonnée, alors elle n'accepterait pas de la boire, ou du moins, ne pourrait que marquer une hésitation, même infime, en la portant à ses lèvres. Et s'il était important de soigner, il était tout aussi important de trouver le coupable d'une façon ou d'une autre. Et l'élimination était une méthode comme une autre.

    Aussi, le regard plus attentif que jamais, retendit-elle la fiole vers Lénù, un air buté gravé sur le visage.

    Buvez.


    Et si la fiole contenait bien l'antidote et que la malade, alors innocente, s'en trouvait guérie, ça ne ferrait que plus de thériaque pour les autres.

    _________________
    L_aconit
    [Saint Front. De retour près d'Alphonse ]

    Archibald. Benjen. Rouquine, Aza... Tous, de la main de l'évêque ou de celle de Sorianne et Victoire, eurent leur purgatif, un puissant mélange qui aidait à vomir dans les quelques minutes suivant l'ingestion. Faust en utilisait parfois pour les ivres morts au ventre trop plein d'alcool, incapables de vomir par eux -même... Jorgen en ferait les frais bientôt, disait l'histoire. Au chevet d'Alphonse, l'évêque se rassit, les yeux rivés sur lui. Un grand sentiment d'injustice, de pitié et de colère se bouscula dans le fond de ses tripes... Bien que ne sentant pas totalement impuissant, l'évêque savait que seul le temps et le bon vouloir du divin décideraient du sort du Faune désormais... Et si...

    Et si l'espoir, puissant, pouvait sceller son destin? La main porta aux lèvres sèches de l'empoisonné sa thériaque pour le forcer à boire, la seconde relevant sa nuque.


    Je moet mijn liefde doorslikken ... slik. Verdwaal niet. Archibald en je weet de weg terug. Je kent de weg naar het huis.* il faut avaler mon amour ... avaler. Ne te perds pas. Archibald et vous, vous connaissez le chemin du retour. Vous connaissez le chemin de la maison.

    Parler Flammand était leur façon de se dire des choses sans attirer les regards... Il se souvint avec tendresse l'apprentissage motivé par Alphonse. Personne ne le comprenait à Périgueux. Perdre Alphonse lui était intolérable. Dieu n'avait pas le droit. Voilà la seule pensée qui battait à son palpitant malmené. Tic tac. Tic Tac... Ils avaient des projets. Trop de projets. Des secrets, trop de secrets. L'avenir devant eux. De regard d'ailleurs, il coula sur Archibald et Jorgen, non loin. Quand l'intervention tonitruante de Messey l'arracha à ses pensées. Fixant le Renard, en déduisant qu'il faisait partie de ceux qui cherchaient l'origine de ce ça carnage, Faust Désigna un petit couloir menant à la Cellule d'Hélène de l'index. Bien sûr, Sabaude verrait le malade alité qu'il couvait. L'avait-il remarqué, plus tôt, en déposant la jeune femme dans un lit? Probablement pas. Tout le monde était dans le jus. Et puis Hélène n'était pas là pour les aider. Il s'en rendit compte soudain.

    Hélène? Vraiment...? Sa bonne... Qui cuisinait pour eux depuis près d'un mois...? Un sentiment étrange l'envahit. Se pourrait-il que ce soit le chat que tout le monde cajole, qui ramène les puces dans le foyer? Quelle infâmie... Hélène?! Que savait-il d'elle, qu'il avait accueilli sans poser de questions, comme toujours? Rien. Hormis qu'elle fut Bretonne... Mais était-ce vrai, finalement? Et que faisait-elle vraiment, avant d'arriver à Périgueux? Puis qu'est-ce qui la motivait vraiment, en offrant ses services à l'évêque? Un lourd sentiment de culpabilité lui fit retomber les épaules. Si c'était bien Hélène , alors, il avait laissé entrer le diable dans sa maison.

    Sous le choc de cette probabilité, il ne fit pas attention à ce qui se passait du côté de Lénu, cette inconnue. Se redressant dans un effort surhumain, il fit signe aux soeurs de se rassembler.


    Allons dans la nef, allons prier et... Nous occuper des corps...


    Les corps. Oui. Car les morts étaient bien réels. Des morts, pour un moment de joie. Injustice. Les soeurs étaient bouleversées. Nicolas faisait bonne figure. Fendu en deux. La soutane frôla le lit du sénéchal... Archi... La main vint se poser sur l'épaule de Jorgen. Avant que la silhouette pâle disparaisse vers l'église dans un murmure:
    La Thériaque. Qu'il boive tout.
    _________________

    (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
    _samsa


    [JOUR 2 - Aux interrogatoires de la mairie (cellule de Marius)]

    Elle s'attendait à rencontrer un dur à cuir, à ce qu'il nia, qu'il commença à rentrer dans son petit jeu de duel et de ruse pour que chacun lise entre les lignes. A la place, elle trouva un jeune homme tout paniqué qu'elle fut obligée d'apaiser, faute de quoi le pauvre risquait l'évanouissement, elle en était sûre.

    -D'accord pardi, d'accord té.

    J'aimerais que vous me parliez de deux choses pardi : la première, ce sont les violettes au sucre pardi. Vous les avez fait confire seul à Saint-Front pardi ? Quelqu'un vous a-t-il aidé té ? Ou juste proposer de "surveiller la cuisson pendant que vous alliez répondre à un besoin naturel" pardi ? Vous en avez beaucoup vendu té ?
    La deuxième pardi, c'est une petite fille qui est venu vous voir pardi. Elle vous a acheté des abricots confis je crois pardi. Aujourd'hui, elle est gravement malade pardi. Ce n'est pas une accusation, je vous crois, d'accord pardi ? Mais j'ai besoin de savoir d'où elle venait pardi, si elle avait déjà des choses dans la main, si vous lui avez donné quelque chose à la violette à manger ou à boire pardi, tout ce que vous pouvez té.

    A part cela, vous n'avez rien vu d'anormal ou d’intrigant pardi ? Personne n'a approché vos produits à part vous té ? Racontez-moi pardi.


    Prochaine étape : "fermez les yeux et souvenez-vous. Vous êtes à votre stand, il fait froid, vous faites une bonne recette..." à la Esprits Criminels. A moins qu'il ne faille apporter un verre d'eau en urgence à ce pauvre Marius qui a tout l'air d'être de bonne foi.
    _________________
    Sabaude_renard
    [Jour 2- Saint Front, Nicolas]

    Son regard attiré par le mouvement d’un bras qui se tendait pour pointer un doigt dans une direction, glissa jusqu’à butter sur un cou et trouver un visage. Il connaissait ces traits pour avoir déjà rencontré le garçon. Un garçon perdu, comme lui-même pouvait l’être sans oser le dire, qui avait bien changé et dont les orbes semblaient la proie d’agitations. Il sourit dans une expiration, malgré les circonstances passées et présentes, et marcha vers Nicolas.

    Ainsi c’est vous le responsable de l’endroit. J’aurais dû me souvenir du lieu vers lequel j’ai effectué mon envoi il y a de cela plusieurs mois, à moins qu’il ne s’agisse d’un autre. Le Très-Haut vous préserve des abîmes de la mémoire, et de bien d’autres maux.

    Le ton était égal, la voix douce, car quoi que puisse lui reprocher le jeune homme, il avait banni la chose, et cela n’avait pas sa place ici, ni ailleurs en fait, et il le fit comprendre d’un coup d’œil. Œil qui ne tarda pas à tomber sur le corps allongé juste à côté.

    Incapable de quitter des yeux le malade, il demanda dans un souffle, le cœur battant à tout rompre d’une profonde inquiétude qui galopait le long de son échine, hérissant les poils de sa nuque :
    « Est-il… ? »

    Sans attendre la réponse, la gorge nouée, il s’agenouilla au sol près d’Alphonse, posa une main sur la sienne pour en trouver la chaleur, une palpitation, un signe que la Faucheuse n’était pas passée par là. Rassuré, il enfouit ses phalanges dans la chevelure brune, geste tendre d’un chiot à un autre, fussent-ils si différents, puis il déposa un baiser sur son front avant de se relever lentement avec l’envie décuplée d’en découdre avec celui, celle ou ceux qui avaient osé !

    Prunelles cognant celles de Nicolas, il posa d’une autorité bienveillante sa senestre sur son épaule. Oui, il avait compris : Des mots écrits pour dire sans en avoir l'air, trop d’indices laissés, un patronyme tout à son honneur, des liens qui ne pouvaient échapper à qui en partageait aussi, leur nature fût-elle autre.

    Veillez sur lui ou venez avec moi fouiller cette cellule, le secoua-t-il verbalement. La prière attendra. Je reviens de la mairie où des suspects, dont cette Hélène, sont retenus. Elle ne m’a pas convaincu et la baronne de Longny que je suis plus prompt à croire m’a appris que le poison aurait été retrouvé dans des chouquettes fourrées de marrons confectionnées dans ce presbytère, douceurs que votre bonne aurait aidé à préparer.

    Il attendit, tremblant d’une secousse meurtrière au spectacle désolant de Lénu et d’Alphonse. Qu’ils meurent de cette folie, et par sa main le sang coulerait. Que Le Très Haut ne vienne surtout pas s’en mêler.
    Benjen

        [Saint Front]

        Et c'est parti pour le rodéo ! Voila pas qu'une autre sorcière se jette sur moi, me chuchotant sournoisement à l'oreille.


          -Et mon cul !? C'est du poulet !? JAMAIS D'LA VIE ! Grmph !


        Je me débats, je vendrai chèrement ma peau. Je suis trop jeune pour mourir bordel. Pas comme ça ! Pas maintenant ! Pogne se lève maladroitement pour tenter d'agripper la chevelure de la brune derrière moi, le geste pourrait être plus efficace si je ne manquais pas tant de force. Cette chaleur ! La tête me tourne, je change de tactique en essayent de la frapper de petites claques derrière la tête, peu efficace.


          -Lâ … Lâchez-moi ! SORCIERE ! Vous brûlerez ! VOUS BRÛLEREZZZZZZZZZZZZGlups !


        Les garces ! L'une d'elle profite que j'ouvre le bec trop longuement pour me glisser son affreux poison dans la bouche.


          -KUF ! Kufkuf ! Arrrghhhhh !


        Je cesse de me débattre pour porter mes mains à ma gorge, le regard remplit d'effroi. C'est à ce moment là que je me laisse retomber en arrière, au risque d'écraser la sorcière qui me chevauche, et tente de fourrer mes doigts dans ma bouche pour me faire vomir. Je tiens à la vie, MERDE !

      _________________
      _marius
      A la mairie, Marius avec Samsa.




      Elle le croit, et le monde de Marius s’envole d’un espoir.

      Oh non, Madame, les cuisines de Saint Front sont chasse gardée. Je les ai achetées moi-même sur le marché il y a quelques jours, une affaire en or vous savez, les dernières de l’arrière-saison avant que la neige ne tombe… Marius s’égare, mais on le pardonne. Ces précieuses fleurs, il en est convaincu, sont l’avenir de la maison Cavaure, le petit plus qui fera sensation dans la bouche des bourses bien garnies, achèvera sa renommée. Là le père serait bien obligé de voir que lui aussi sait faire des affaires …. C’est la bonne du curé qui a eu cette idée à la réunion municipale, elle a eu la gentillesse de me les faire confire, c’est que c’est fragile et mes parents …

      Marius s’interrompt, fil tendu d’une logique qui enfin lui apparait d’évidence.

      Oh bon Dieu… vous croyez que c’est ça ?... Le jeune homme se prend la tête à deux mains d’une lamentation et la secoue. Madame… madame je savais pas, je vous assure… Elle m’a proposé son aide ce matin pour tout installer en venant m’amener les fleurs confites… Elle a fait la découpe avec moi, mais je regardais pas, j’avais tout à installer, les paniers à préparer…
      Et les violettes… j’en ai mis dans tous les cornets en guise de dégustation, dans tous les paniers, pour donner aux gens envie de revenir les acheter le lendemain… la petite, la petite , non, elle avait rien dans les mains, juste son porte-monnaie… Je lui ai fait gouter de tout, je me disais… je me disais que ça ferait plus acheter à ses parents…


      Un gémissement fend la gorge juvénile.

      Oh Bon Dieu, on va m’envoyer à la potence, c’est ça ?...
      Archibald_ravier
      [A Saint Front]

      On l'avait mis dans un lit.
      Qui "on" ?
      Aucune idée.
      "On" ? Jörgen, aidé bien sûr, mais qui restait au chevet de son amant.
      Senestre gardait sa main dans la sienne et de la dextre il épongeait.
      Du frais se posait sur le front archibaldien, à intervalles réguliers.
      Il aurait voulu dire que ça ne servait à rien, qu'il crevait de chaud, qu'il allait mourir de toute façon.
      Mais il ne pouvait pas.
      Ses paupières restaient closes.
      Sa bouche ne savait que geindre faiblement.
      Un objet froid se posa sur sa poitrine.
      Est-ce que c'était déjà la main de la Mort qui venait l'étreindre ?

      Paupières papillonnent, flou, trouble.
      Garder les yeux fermés, c'est plus simple.


      M... Maman ?
      Elle.. Elle n'est pas là A..Archi... C'est juste moi.. Jörgen.

      Archibald ne l'entend pas, pas vraiment. Pas tout de suite. Une silhouette, brune. Maman.
      C'est vrai, qui vous berce lorsque vous êtes malades ? Qui se penche avec inquiétude sur vous, quand vous êtes le seul garçon restant de la fratrie, le premier garçon né, le seul à survivre ?
      Qui veille sur vous nuit après nuit, le temps que le mal soit parti ?
      Qui vous... fait vomir ?

      Doucement, Jörgen l'aide à basculer pour vomir sans danger. Il attend, main posée dans les cheveux, après avoir consciencieusement suivi les gestes montrés.
      La vision d'un Archibald aux portes de la mort le détruit, à chaque minutes qui s'égrainent, mais loin de lui, à fouiller, à interroger, il serait entièrement inefficace.
      Non, sa place est auprès de lui, à repousser la Mort qui attend.
      Il n'a pas le droit de partir, il n'a pas le droit de le laisser, alors, il bat.


      Jörgen...


      Il voudrait avoir la force d'essuyer sa bouche, de boire de l'eau, quelque chose pour éviter ce goût de millassou prédigéré dans la bouche, tout plutôt que cette odeur de cadavre sur sa langue.


      Pardon...

      La paillasse reçoit son corps en sueur.

      Chut... Ce n'est rien.. Tu vas.. Tu vas aller mieux d'accord ?

      L'adolescent saisit un linge humide et le débarbouille rapidement, le front, les joues puis enfin, la bouche.
      Puis il reprend senestre dans la sienne.


      Je ne te quitte pas...

      Pardon, mon amour.

      J'aurais aimé t'aimer
      Comme on aime le soleil
      Te dire que le monde est beau
      Et que c'est beau d'aimer
      J'aurais aimer t'écrire
      Le plus beau des poèmes
      Et construire un empire
      Juste pour ton sourire
      Devenir le soleil
      Pour sécher tes sanglots
      Et faire battre le ciel
      Pour un futur plus beau
      Mais c'est plus fort que moi
      Tu vois je n'y peux rien
      Ce monde n'est pas pour moi
      Ce monde n'est pas le mien


      Voilà. Pardon, mon amour. Je meurs. Je meurs d'avoir voulu vivre.
      C'est le Jugement Dernier. Le Châtiment.
      Je meurs empoisonné.
      J'ai chaud. J'ai tellement chaud ! Je devrais en profiter, l'Enfer est glacé.
      Putain, j'aurais tellement voulu t'écrire des poèmes. Je t'ai pas assez dit que je t'aimais, et je vais crever comme un rat.
      Pardon, mon amour.
      Tu vas encore pleurer à cause de moi.
      Je suis tellement désolé. D'avoir voulu profiter d'une journée avec nos amis au lieu de rester avec toi au lit.
      Dieu me punit.
      Regarde, Alphonse aussi est malade.
      Dieu nous punit.

      Pardon, mon amour.
      Au revoir.

      Au revoir mes amis
      Au revoir mes frères
      Au revoir mon pays
      À nous deux la lumière
      Au revoir Fausty
      Au revoir les printemps
      Au revoir pauvre monde
      À nous deux Satan
      Au revoir mes amis
      Au revoir mes frères
      Au revoir mon pays
      À nous deux la lumière !


      La lumière ! LA LUMIÈRE !

      _________________
      See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>
      Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
      Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)