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[RP]Château de Challes les eaux, Vie d’une noble jeune fille

Diane_vk


J’avais grandi à Verceil. Fief de mes parents. Suffisamment éloigné et fort pour me protéger. Les circonstances de ma naissance étaient particulières. La vie de mon père en danger. La décision fut prise de me garder au secret.
Le temps passa vite. La vie pour moi était parfaite ou presque. Je grandissais dans un cocon de sureté. Des parents aimant mais pas assez présent à mon gout. Des frères turbulents et souvent taquins. Certains un peu méchants. L’ainé surtout. Il me faisait peur. Heureusement il y avait Aymeric.
Mais comme mes parents, il était peu présent.
Je grandissais donc entourée la majeure partie du temps par une gouvernante chaleureuse, des précepteurs, des servantes. Un jour j’eus mon propre maitre d’armes.
Jamais je ne m’ennuyais. Mais souvent je regardais au loin , vers les montagnes. De l’autre côtés il y avait mes parents, mes frères et la vie.
Et puis un jour ce fut mon anniversaire. Quatorze ans. Toute la famille était venue pour fêter cela.
Ce que je m’étais sentie fière et importante ce jour là. J’avais été gâtée aussi. Et j’avais enfin eu ma propre suivante, Marie. Elle dormait dans l’alcôve à coté de ma chambre, serait toujours à mes cotés pour m’aider et m’accompagner partout .
Et bien entendu , ils repartirent tous. Mais cette fois je ne me contentais plus de regarder et d’imaginer par delà les montagnes. Je devais y aller. Alors j’avais tout planifié. Ou presque.
Néanmoins je pris le temps d’apprendre à Marie à monter à cheval pour voyager.
Ce qui fut utile puisqu’un jour sur un coup de tête ou presque je décidais de quitter Verceil pour rejoindre mes parents.

Tout ne se passa pas tout à fait comme je le pensais. Mais c’était le début de ma nouvelle vie.
A la suite de cette aventure , me voila installée à Challes les Eaux où mes parents résident.

J’étais arrivée avec un présent que l’on m’avait offert. Une chouette que j’avais pu acquérir grâce à la générosité du seigneur qui occupait constamment mes pensées depuis qu’il avait proposé de me sauver la vie. C’est du moins ainsi que je voyais la chose.
Je l’avais appelé Séléné en référence à la Lune qui était comme une sorte d’emblème pour moi.
Elle avait été installé avec les oiseaux de proies de mon Père mais j’allais m’en occuper moi même. Je tenais à ce qu’elle ne connaisse que moi et ne reconnaisse que moi. Elle m’accompagnerait partout. Au grand damne de mon Père d’ailleurs.

Ce qu’il y avait de formidable à Challes, c’est que mon aïeule y avait fait installer des thermes dans le castel et que mon Père les avait fait amélioré encore depuis. Mais aussi , l’herboristerie principale de Mère. La bibliothèque était fournie et les écuries merveilleuses , surtout depuis que Père m’avait offert une magnifique jument que j’avais appelé Pimprenelle. J’avais d’ailleurs découvert ce nom dans un des herbiers de Mère.

Et voila ma nouvelle lubie. C’est ainsi que probablement mes frères auraient qualifié mon engouement pour l’apprentissage des plantes.

Ce matin là je m’étais levée l’esprit en ébullition. Différent sujets me tracassaient. Marie disait que je pensais de trop et que je devrais me contenter de ma broderie pour passer mes journées. Dans ces cas là elle me désespérait. Comment ne pouvait elle pas avoir envie de découvrir toutes ces choses qui nous entouraient. Je dois dire que je ne comprenais pas. Peut être est ce du à nos différences de naissance et d’éducation.

Ce matin là , j’étais allée m’occuper de Séléné comme tous les matins. Mais j’avais décidé que je la laisserais voler. C’était la première fois depuis que je l’avais acheté au maitre fauconnier que je la lâchais. J’avais une boule au ventre en montant sur les remparts , me dirigeant sur le chemin de garde vers l’ouest. Je ne voulais pas avoir le soleil dans les yeux , je voulais la voir évoluer. Je ne l’avais pas nourrie pour être certaine qu’elle reviendrait attiré par ces morceaux de viande dont elle raffolait.
Mon bras s’était habitué au poids de Séléné et à présent je pouvais la transporter sans que cela ne soit trop difficile pour moi. Enfin arrivée là où je le souhaitais je me remémorais tous les conseils qui m’avaient été donné la concernant. Je lui donnais un premier morceau de viande qu’elle avala rapidement.
Je lui parlais avec douceur , comme si elle me comprenait , puis ayant délassée les cordons de cuir que j’avais enroulé autour de mes doigts gantés de cuir et qui retenaient ses serres. Levant mon bras je la laissais s’envoler.


- Vol Séléné, vol pour moi …

Je la regardais partir , son cri s’échappant dans le ciel. A cet instant j’aurais voulu être à sa place , avoir ses yeux. Je la regardais évoluer avec une grande joie, oubliant un instant ma crainte de ne pas la voir revenir. Elle tournoyait au dessus de la vallée , revenait par fois vers le château avant de repartir plus loin encore. Je finis par faire entendre ce sifflement que je lui apprenais à reconnaitre depuis toutes ces semaines , levant mon bras et tapant sur le gant.
Je savais qu’il me faudrait être patiente . J’attendis donc qu’elle se décide , à nouveau l’angoisse en moi. Je n’étais pas prête à la perdre. Elle représentait tant pour moi. Une certaine liberté que j’avais trouvé en partant de Verceil et en ayant grandit mais aussi et probablement surtout qui elle représentait pour moi. Elle était ce premier lien qui nous unissait.
Enfin elle revint. Poussant son cri avant d’atterrir sur mon bras. Je la récompensais de quelques morceaux de viande , à nouveau lui parlant avec douceur et la remerciant d’être revenue.
Ainsi je passais une partie de la matinée. A la faire partir et revenir. Cela nous fit le plus grand bien à toutes les deux. Je savais qu’enfin , je pourrais partir avec elle à la chasse ou en promenade sans que cela pose de souci. Notre entente était scellée et plus rien ne pourrait nous séparer.

L’ayant ramené à la fauconnerie , ma deuxième mission du jour allait pouvoir débuter. La matinée étant presque passée , il était temps que je retourne dans ma chambre et que je prenne place à mon écritoire. J’avais comme toujours cette hâte de lui écrire pour lui raconter ce qui me passait par la tête. La plume vola sur le parchemin aussi surement que Séléné avait évolué dans le ciel. La lettre du jour partie.

L’aprés midi serait consacrée aux plantes. C’est ainsi que je me retrouvais après le déjeuner à pousser la porte de l’herboristerie de ma Mère…

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Diane_vk


L’Herboristerie de ma Mère.

Je venais de pousser la porte et comme dans son atelier de couture , ce sont les odeurs qui m’envahir et titillèrent mes sens en premier. Je ne pus m’empêcher de fermer les yeux et d’inspirer profondément. Que ces fragrances me semblaient réconfortantes. Probablement car elle me rappelait l’odeur de ma Mère quand elle me prenait contre elle pour calmer mes peines quand j’étais plus jeune ou encore quand je la serrais fort contre moi quand elle revenait à Verceil et qu’elle m’avait tant manqué. Un sourire doux plein de tendresse s’affichât sur mon visage.

Je venais à peine de fermer la porte derrière moi et déjà je savais que je me sentirais bien ici.

Des yeux je fis le tour de la pièce. Sur les étagères des pots en terre , des petits sacs de jute ou encore des ustensiles , au plafond des grappes de plantes la tête en bas en train de sécher. A présent je faisais le tour de l’endroit , passant ma main sur les étagères , lisant une étiquette par ci ou encore une autre par là, observant les pilons, les poids de la balance , la grande table de travail et enfin je finis devant le lectrin sur lequel se trouvait le Grand Herbier.

Je tournais les pages et découvrais quelques unes des plantes qui y avait été consigné. La valériane, la matricaire, la fraxinelle, le plantain mais aussi la cigue, la belladone ou le coquelicot.
Bien d’autre encore.

J’allais avoir bien du travail, ne serait ce que pour me souvenir de toutes ces plantes, leur propriété, leur préparation.


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--Diane_vonkolspinne


Rien. Il ne se passait plus rien. Le temps était suspendu. Triste, impalpable. La Savoie semblait être morte en même temps que mon Père et mon frère avaient disparus.

Je n'en pouvais plus d'être à Pavie pour rien. J'en venais à regretter d'être partie de Verceil. Reverrais je jamais ma forteresse si chère de mon enfance? A vrai dire aucunes réponses ne me parvenaient, ne s'imposaient, ni même n'existaient.

Que faire ? je n'avais pas de réponse. Père me manquait tant. Ses conseils, ses connaissances me faisaient défaut.

Je ne sortais plus. Même le soleil de l'Italie ne trouvait plus grâce à mes yeux. Parfois j'ouvrais l'herbier que j'avais apporté avec moi , m'arrêtant sur les plantes à poison. L'esprit torturé. Pour moi ou pour ceux qui avaient fomenté l'enlèvement de Père, voulant sa mort pour ne plus avoir à faire face à des vérités qui les dérangeaient.

Une nouvelle lettre partie. Mais là non plus je n'avais plus l'espoir d'un retour.
Diane_vk


Enfin. Enfin nous étions de retour. Mère n'avait pas dit grand chose de tout ce voyage. La disparition de Père et Aymeric était trop lourde à porter. Les recherches se poursuivaient, parfois une nouvelle piste s'éclairait pour finir par s'éteindre comme le regard de ma chère mère à mesure que les semaines passaient.
Parfois je me laissais entrainer dans le désespoir moi aussi mais cela ne durait guère. Tant que les corps ne seraient pas retrouvés je me disais qu'il restait une chance de leur survit et je m'accrochais à cet espoir.

Et puis dans toute cette tristesse, cette angoisse, il y avait cette lueur, ce bonheur, ce réconfort que je ressentais à chaque missive. Cela m'avait donné la force de revenir plus rapidement en Savoie.

Alors ce matin là , alors que je vérifiais que Séléné était bien installée dans la fauconnerie de Père et que Pimprenelle avait reçu une double ration d'avoine pour la remercier des efforts fournis ces derniers jours pour arriver au plus vite , mes pensées étaient toutes tournées vers lui. J'avais tant hâte de le revoir, de me sentir à nouveau en sécurité grâce à sa présence, sa force, son attention.

Délaissant un moment les affaires de la baronnie dont j'étais, je l'espérais provisoirement, devenue l'héritière bien malgré moi , je m'isolais dans ma chambre pour écrive un billet qui lui serait envoyé au plus vite.

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Laurent.leostilla


Chambéry, un jour comme les autres.

Depuis son retour en Savoie, le Castellar avait repris en main quelques affaires laissées en suspens suite à l'annulation de sa liste ducale. Il n'avait pas vraiment eu envie de faire ce petit voyage en compagnie de ses cousins Marc-Antoine et Amélio, de son écuyer Gaucher et de son amie Lisa. Il les avait suivi sans grande conviction pour un tournoi ayant lieu à Montbrisson. Malgré les tensions en Lyonnais, il les avait guidé à travers les rangs alliés pour rejoindre leur route sans la moindre encombre. Son expérience des affaires militaires lui avaient bien servi cette fois.

Malgré les jours de festivité dans la ville, Laurent passait son temps dans la réception de rapports sur la disparition de Pierre et de Aymeric. Mais rien, absolument rien ne fut trouver et ça le mettait dans une colère profonde.
Les lettres vides finissaient dans les flammes. Et face à la cible de son arc, les flèches volaient sans assurance, aucune. Il n'avait pas excellé et avait détesté se prêter à ce jeu inutile qui ne ramènerait pas son ami. D'ailleurs, il passa les derniers jours retranchés dans son campement, loin des foules et même de ses proches. Son seul réconfort était la lecture des lettres d'une jeune femme. Seul moment où un sourire s'arrachait à ses lèvres tendues.

Malgré le malheur, et sans craindre la désapprobation de la mère de la jeune fille, Laurent avait décidé de demander la main de sa dulcinée. Ce n'était plus un secret pour personne. Diane occupait ses pensées. Elle était devenue indispensable à son avenir. Tout récemment, la princesse Mélisende lui avait confié son accord. Il n'y avait plus aucun obstacle à leur union.

Le retour de Diane était programmé pour bientôt. En parfait sénéchal, le jeune homme avait fait préparé ses affaires pour partir pour Chambéry et escorter la demoiselle et sa maman à travers les terres savoyardes jusqu'à ce qu'elles puissent s'installer à nouveau sur leurs terres. Il n'était pas difficile d'imaginer la difficulté qui serait leur dans ce retour au source, après les évènements tragiques. Mais le pire était qu'il n'avait aucune nouvelle positive à leur donner. A part l'espoir, rien d'autre ne viendrait rassurer les deux femmes.

La route vers Chambéry ne fut pas longue et comme prévu, le Castellar vint retrouver sa divine chasseresse à l'auberge où elles étaient descendues, le temps de laisser reposer leurs chevaux. Ils n'eurent pour ainsi dire pas le temps des effusions qu'il était temps de reprendre la route et de les accompagner jusqu'à Châlles.
A peine arrivés, Laurent déchargea la princesse de ses quelques obligations envers les hommes d'armes, prenant sur lui de mettre en place la garde, au cas où d'autres fous oseraient s'en prendre à la famille. Bien qu'il n'y eut aucune certitude sur ce qu'il s'était réellement passé, le Leostilla préféra la prudence.

Un tour d'inspection dans la caserne et la nuit venait déjà chasser le soleil au-dessus des monts savoyards. Laurent s'en retourna, rassuré de laisser les deux femmes en sécurité.

Le lendemain, un cheval entra nerveusement dans la cour, accompagné de son cavalier tout aussi nerveux. Laissant sa monture au soin du palefrenier, le Castellar entra dans le château sans attendre. La veille, il n'avait pas eu l'occasion de voir Diane, trop préoccupé par son bien-être. Au premier domestique qu'il croisa, Laurent demanda après elle.


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Diane_vk


Je tournais en rond dans mes appartements. Avait il reçu ma lettre, quand allait il arriver, allait il venir?!! A force de tourner en rond je faisais des carrés dans ma tête. Me posant milles et une questions, comme souvent. J'aimais analyser les choses, prendre le temps de réfléchir .. parfois un peu trop. D'où me venait ce recul , cette sorte de méfiance , je ne saurais le dire mais la disparition de Père et Aymeric n'arrangea pas les choses.

Devant l'âtre où je tendais les mains pour me les réchauffer je laissais mon regard se perdre dans les flammes, annihilant un instant mes pensées vagabondes. Le feu m'apportait le calme dont j'avais besoin en ce jour. Le retour à Challes étaient plus difficile que je ne l'avais pensé. Le vide de leur absence était immense en ce lieu.

J'étais ainsi perdu dans le vague quand la porte de mes appartements s'ouvrit aprés qu'on y eu frappée.


- Damoiselle Diane, le Seigneur de Castellar est arrivé et demande à vous voir


Instant de panique, suis je bien habillée? ma coiffure est elle encore bien en place? ne va t'il pas changer d'avis en me revoyant aprés de si long jours d'absence? Me secouant finalement je me précipitais hors de ma chambre à une allure bien trop énergique pour une jeune fille bien élevée mais je n'en avais que faire . Ma suivante eu juste le temps de me préciser alors que je passais devant elle.

- Dans la bibliothèque.

Je parcourais donc à vive allure couloirs et escaliers pour arriver devant la porte de la pièce où il attendait, sans même prendre le temps de m'arrêter pour reprendre une contenance convenable, je l'ouvrais avec énergie et je pénétrais dans la pièce. La main sur la poignée , je m'étais enfin arrêtée. Mon regard se posa sur lui et en une fraction de seconde le monde sembla s'éclairer à nouveau pour moi. Mon coeur s'emballa et mon sourire s'agrandit alors qu'à nouveau j'oubliais l'enseignement de ma Mère pour me précipiter dans ses bras et m'y blottir.


- Vous êtes là

Simple constatation d'une réalité criante mais tellement réconfortante pour moi. Je restais ainsi sans bouger un instant. Le coeur battant , hésitant entre la joie et la peine , les deux mélangées dans mon esprits à cet instant submergé d'émotions. Je ne voulais plus bouger de là où j'étais même si je savais que j'aurais du m'écarter , le saluer convenablement , prendre de ses nouvelles. Je n'avais pas la force du paraitre.

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Laurent.leostilla
D'abord surpris par la réactivité de la jeune fille, le Castellar troqua sa rigueur militaire pour une attitude plus adoucie. Ses bras enlacèrent la demoiselle entre ses bras puissants, voulant la protéger de tous les maux les plus terrifiants. Bien qu'il savait très bien qu'il ne pourrait la préserver de tout, ni soigner ses pleurs concernant son père, il savait que sa présence serait malgré tout un réconfort.

Le Sénéchal baisa délicatement les cheveux de la douce Valendras et esquissa un sourire qui devenait presque habituel maintenant depuis qu'il la fréquentait.


Oui, chère déesse, nous sommes là. Pour vous.

L'homme de fer la serra un peu plus contre lui, ne voulant frustrer la demoiselle en se retirant trop tôt de son étreinte précipitée.

Tout va bien, vous êtes en sécurité icelieu. Nous avons posté les gardes de votre domaine partout où il était nécessaire. Il ne vous arrivera rien.

Au milieu des centaines de livre qui jonchaient les étagères de la bibliothèque, là où il fut conduit pour attendre Diane, Laurent ressentait une furieuse envie qui se dévoilait de plus en plus en lui. Sa voix se mourrait dans un murmure alors qu'il descendait son visage près de celui de son aimée.

Vous nous avez manqué, tout ce temps.

Et ses lèvres vinrent rencontrer celles de la jeune fille. Bloquée dans son étreinte, elle n'eut d'autres choix que d'accueillir son baiser attendri. Ce fut leur premier. La découverte de la sensation apporta une sensation de légèreté à Laurent. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait embrassé une femme et ce fut sans doute la première fois qu'il embrassa une femme qu'il aimait vraiment. Il relâcha la pression contre son corps et la laissa respirer.

Racontez-nous votre voyage. Tout s'est-il bien passé ? Il nous faudra rencontrer vos joyeux compagnons ! Il doit s'en être passé des évènements que vous ne nous avez conté dans vos lettres. Lettres qui d'ailleurs nous ont fait réellement plaisir.


La vie continuait.
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Diane_vk


Il me serrait contre lui et je n'avais qu'une envie. Celle de fondre en lui. Tout mon être y aspirait depuis notre première rencontre dans cette taverne d'Annecy. Il avait pourtant l'air si froid, si inaccessible , si dur. Mais je n'aurais su dire pourquoi mais j'avais ressenti en le voyant comme une révélation, j'étais née pour l'aimer et plus rien d'autre ne comptait pour moi que sa présence.
A cet instant je savourais sa force et m'enivrait de son odeur. C'était la première fois que j'étais si proche de lui et tout me semblait si naturellement parfait que j'en avais le vertige.

Mon visage levé vers le sien pour croiser son regard. Aucune froideur dans ces yeux là, le feu qui couve sous la glace est bien souvent plus intense ...

Je n'eus pas le temps de lui répondre qu'à moi aussi il m'avait tant manqué qu'il m'offrit le plus beau des présents du monde. Mon premier baiser. Je n'aurais cru que l'on pouvait ressentir pareil sensation. Le frisson qui me parcouru l'échine me surprit , mes jambes flageolèrent et je m'accrochais encore un peu plus à lui. J'aurais voulu que jamais cela ne s'arrête mais comme toute bonne chose, celle ci eu une fin me laissant sur ma faim.

Le coeur battant j'entendais à moitié ce qu'il me disait , il fallait que je retrouve mes esprits. Je souriais , probablement d'un air niais à souhait. Mais qu'importait. Je le regardais béatement , le temps que l'information arrive à mon cerveau.


- Ah oui .. les lettres! J'étais à nouveau moi même, bien que le souvenir de ses lèvres ne cessait de revenir me hanter . Sans elles je crois que je n'aurais su continuer à avancer chaque jour vers notre objectif et en revenir.

Je lui pris la main et l'entrainait vers des fauteuils placés devant la cheminée. Il était impensable que je lache sa main pour le moment. Je ne pouvais rompre le lien qui venait de se créer sous mon impulsion.

A sa demande je lui racontais plus en détail notre voyage. Les villes que nous avions traversées sans vraiment nous en rendre compte. Toute à notre tristesse , Mère et moi avions avancé comme des fantômes. Bordeaux que j'avais trouvé agréable le temps que nous y avions séjourné. Mais il y manquait tant de chose pour mon bonheur qu'elle en avait probablement perdue bien de l'éclat à mes yeux.

Nous discutions ainsi quand la gouvernante de Challes entra dans la bibliothèque pour nous apporter une collation et puis probablement aussi pour vérifier que tout allait convenablement. A contre coeur je lâchais alors doucement la main de mon aimé. Il m'importait peu qu'elle m'ai vu faire mais je savais tout de même qu'il fallait respecter quelques convenances.

La collation prise , je lui proposais d'aller visiter ceux qu'il appelait mes joyeux compagnons.


- Séléné et Pimprenelle ont été parfaites durant toutes ces semaines. Que pensez vous d'aller les voir?!

Je n'avais qu'une envie, celle de me retrouver à nouveau dans ses bras. Mais je savais que cela ne serait pas convenable et mon éducation de jeune fille bien née me l'interdisait. Chaque chose en son temps et le temps n'était pas encore venu.

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Jean.bayart
J'aime beaucoup vous lire... Merci de cela
Diane_vk


Des mois que j'étais partie m'isoler et puis un matin je m'étas dit que cela suffisait. Il était temps de revenir à Bourg m'occuper de mes affaires.
Mon tendre époux n'était pas encore prêt à cela, mais en son temps il reviendrait. J'en étais persuadée.
j'espérais aussi retrouver mes parents et mon frère chéri.

J'étais donc reparti de Castellar pour notre résidence de Bourg. J'avais amené avec moi du personnel pour dépoussiérer et remettre de la vie sans cette maison.

Je connaissais si peu de monde en dehors de mon cercle familial que me retrouver ainsi seule me faisait un peu peur.
Laurent.leostilla


Près, il l'avait toujours été. Les semaines s'étaient écoulées dans une retraite loin du monde connu des siens. Inaccessible, le Castellar avait eu besoin de retrouver la sérénité. Ce que devenait la Savoie lui avait déplu au plus haut point. Les rancoeurs, les dissensions toujours omniprésentes avaient terminé d'user l'homme de Fer. Surtout que sa jeune épouse avait elle-même décidé de prendre recul. Il ne lui en avait nullement voulu, surtout que son ami et beau-père avait tout bonnement cessé de donner de ses nouvelles. Sans doute prendrait-il la plume pour lui écrire afin de s'enquérir de ce qu'il devenait. La lassitude avait fini par le quitter et quand un serviteur vint lui apprendre, au fin fond de sa retraite, que sa douce aimée était enfin sortir de sa réclusion, il fit préparer ses affaires pour aller la rejoindre. Il était temps de revivre et de reprendre possession de son monde.

Le voyage fut long, plusieurs jours étaient passés depuis qu'il avait quitté son sanctuaire pour retourner vers Bourg. Aussi se préoccupait-il de ce qu'il put arriver à sa Déesse. A peine arrivé, le Leostilla quitta sa monture pour courir vers la demeure sise en Bourg de Diane, dernier lieu où l'on informa le Baron de la présence de sa femme.

Les portes s'ouvrirent et continuant sur sa lancée, le jeune homme traversa les pièces, les couloirs, l'inquiétude barrant son front. Ne la trouvant nulle part, il se rabattit sur la volière et les jardins. Il était évident qu'elle était là, admirant quelque paysage ou s'occupant de son rapace.

Diane ? Diane ? DIANE ????

La voix du Castellar portait sa tragique incertitude. Elle n'était pas là non plus. Bon sang, où était-elle donc ? Une femme apparut à la porte, rattrapant le Leostilla pressé.

Messire ! Messire ! Elle est partie au marché ...

Soufflé, le jeune homme ralentit le pas.

Elle ... Elle va bien. Parfait.

Main posée sur la garde de son épée, Laurent traversa jardin, maison, se trouvant sur la rue à guetter une silhouette familière. C'est alors qu'il la vit, comme si cela était la première fois de sa vie. Un vaste sourire marqua le visage du Baron qui parcourut la distance incalculable qui le séparait d'elle, enfin.

Diane !

Et sans retenue, il la souleva du sol, faisant somme toute renverser les effets qu'elle pouvait tenir entre ses mains, pour la prendre dans ses bras avant de l'y reposer et de déposer un baiser passionné sur ses lèvres.

Dieu que nous fûmes inquiet ! Vous voilà de retour ... avec nous.


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Diane_vk


Quand j'entendis cette voix , je cru un instant être dans un de mes rêves des derniers mois.
La journée avait pourtant débutée calmement , ainsi qu'il en était depuis mon retour à Bourg et le début de l'attente. Comme chaque matin , la cuisinière m'avait demandé ce que je souhaitais manger . Je dois avouer que l'appétit n'était pas au beau fixe , manger seule dans la grande salle ne m'enchantait pas. L'inquiétude me nouait l'estomac la plupart du temps.
Mais elle insistait pour me mitonner des petits plats auxquels je pouvais difficilement résister.
Une fois le menu établi, je décidais d'aller chercher moi même les denrées manquantes au marché. Il faisait beau et frais , prendre l'air me ferait du bien et il fallait que je m'occupe.
J'avais pris plaisir à ce moment, j'adorais marchander même si ce n'était pas l'argent qui manquait , c'était cet espèce de jeu entre le vendeur et l'acheteur qui me plaisait.

Et c'est donc le panier plein de choux, lard et autres carottes que je rentrais.
Puis vint cette voix et mon coeur fit un raté.
Avant même que je réalise j'étais transporté dans ses bras. Ce qui n'était pas un mal, car j'aurais pu tomber en pâmoison sans que ceux ci ne me maintiennent.

Le baiser qu'ils échangèrent finis de lui faire tourner la tête et elle s'accrocha à ses épaules; pour se retenir à lui mais aussi pour être sure que c'était bien lui qui était là.


Mon Aimé! Je le regardais avec de grands yeux pour m'emplir de sa vision. J'avais du mal à trouver mes mots.Comme vous m'avez manqué! je m'excuse d'avoir ainsi disparu si longtemps mais .. il y a des choses que je dois vous dire. J'avais si peur de vous en parler et de vous décevoir. Et j'étais si triste!

Parler de cela, les souvenirs de ce moment douloureux, me fis redescendre sur terre et réaliser l'endroit où nous nous trouvions.

Rentrons mon Aimé. Il faut que je vous raconte cela. Mais pas ici. Je commençais à ramasser le panier et les légumes qui s'en étaient échappés. Laurent prit le panier et je glissais mon bras sous le sien. Même si mes yeux restaient un peu tristes, je ne pouvais m'empêcher de sourire .

Comme je suis heureuse de vous retrouver ! j'ai eu si peur ..

Mon coeur battait la chamade. Par le Trés Haut qu'il m'avait manqué.
Laurent.leostilla


L'expression de tristesse sur le visage de son épouse ajouta à l'inquiétude du Castellar. Ce n'était que trop habituel sur les traits de la jeune femme depuis plusieurs mois, depuis le silence inquiétant de sa famille. Le Castellar était lui-même des plus préoccupés par rapport à sa propre famille. Il n'en avait aucunes nouvelles. Il avait bien remarqué la présence du patriarche Marc-Antoine sur les listes ducales, toujours ancré dans son rôle de juge. Mais Morgane restait cloîtrée chez elle. Il avait pu apercevoir sa jeune cousine Amédiane à la hérauderie mais tout cela semblait bel et bien lointain.

Aidant à ramasser les légumes ayant roulé sur le sol, Laurent débarrassa Diane du panier pour l'accompagner sur les quelques mètres qui les séparaient de la demeure. Les hommes du Leostilla surveillait les alentours, laissant au couple tout le loisir de se retrouver sans aucun risque. L'Homme de Fer restait méfiant, depuis la tentative échouée de l'éliminer.

Les aciers du jeune homme dévisageait son épouse. Ses mots se firent alarme dans l'esprit étriqué.

Allons ... nous décevoir ... vous n'y pensez pas ma mie. Mais venez, oui. Entrons.

Un serviteur se pressa d'ouvrir la porte aux barons. Laurent refila le panier au premier domestique présent qu'il croisa, posant une main dans le dos de la jeune femme, la débarrassant de son mantel et lui de sa cape, pour ensuite l'accompagner jusqu'au salon. Là, il se servit un verre de vin, se tenant d'une grande droiture près de l'âtre brûlant, patientant la suite de l'annonce qu'elle avait à lui faire, nerveux.

Dites-nous ce qu'il vous tracasse, mon aimée ... N'ayez aucune crainte. Vous êtes en sécurité avec nous.

Il se tourna vers elle, attentif.

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Diane_vk


Je m'étais assise sur une banquette non loin de la cheminée et je l'observais un instant. Il avait l'air si grave et je m'en voulais de lui donner du souci. Mais sans ma mère je n'avais su gérer mon problème et je n'avais su vers qui me tourner à ce moment là.
Je fermais les yeux un instant et les souvenirs me revirent en mémoire. Mes yeux se remplirent de larmes mais je les contins et me lançais dans mon explication sans le quitter des yeux à présent.


Vous vous souvenez de notre retour de Macon aprés que nous y ayons séjourné suite à nos épousailles ?

Bien sur qu'il s'en souvenait, c'était un peu notre voyage de noce. N'être enfin qu'avec lui et son épouse en toute chose. Je n'attendais pas vraiment de réponse de sa part, je poursuivis donc.

Ces quelques semaines ont porté leur fruit en mon sein. Je n'étais pourtant plus une innocente jeune fille mais je ne pus m’empêcher de rougir en disant cela, tout comme je ne pus m’empêcher de poser une main sur mon ventre. C'est la voix moins assurée que je continuais à parler et cette fois sans m'arrêter pour être sur d'avoir la force d'aller jusqu'au bout.

Mais je n'ai pas su être une bonne épouse. J'ai perdu l'enfant avant même que je ne vous annonce la nouvelle. Les femmes m'ont dit que cela arrivait souvent, que le Trés Haut en décidait ... mais cela m'a rendu si triste. Je me suis sentie perdue. Mère n'était plus là pour me conseiller .. je ... suis partie pour me remettre et j'avais si peur de vous décevoir.

A présent je pleurais sans même m'en rendre compte. Je me rendais compte aussi, qu'il aurait été bien plus simple de partager cette tristesse avec lui et que sa force et son amour m'auraient bien plus aidé que les prières. J'avais encore tant de chose à apprendre.

Je n'osais plus le regarder. A nouveau j'avais l'impression de ne pas être à sa hauteur et de le décevoir.
Diane_vk


Elle s’était installée à son bureau et avait pris plume et parchemin pour écrire. Elle avait décidé de commencer un journal. Une façon de combler le vide de l’absence tout en allant vers l’avant.

Citation:
Dimanche 27 janvier 1467, Castellar.

Mes chers parents, mon aimé,

J’ouvre aujourd’hui un journal.
A vous mes absents tant chéris.
Parceque malgré l’absence j’ai besoin de vous parler, de vous raconter.
Alors je vais écrire, à chaque fois que j’en aurais le temps ou l’envie , l’inspiration ou le besoin.
Ainsi si un jour vous revenez, vous saurez ce que ma vie fut sans vous. Mais avec toujours ce vous dans mon esprit.
Parfois je me demande si cela est de ma faute. Mais qu’aurais je pu faire ou aurais du faire pour vous retenir ?
Vous ai-je délaissé ? surtout vous mon aimé, au point que vous choisissiez de disparaitre ?
Souvent je me suis posée toutes ses questions. Et puis aujourd’hui j’ai décidé d’arrêter de le faire et d’avancer. Avec toujours l’espoir au cœur de vous voir réapparaitre.

Aujourd’hui nous sommes le vingt sept janvier 1467.

Il y a quelques jours j’ai prêté allégeance à la Duchesse pour vous tous. Il était temps qu’il soit su que vos terres n’étaient pas laissées à l’abandon.

Même si la Duchesse n’a pas accepté mes paroles pour vos terres à vous mes parents, j’ai pour ma part fait mon devoir de fille. Mais sa réaction m’a fait réfléchir. J’en avais déjà parlé avec l’ancien Héraut Félix mais je ne m’étais pas résolu à aller au bout de la procédure. Demander la régence était pour moi comme si j’acceptais vos disparitions. Aujourd’hui je me rends compte que j’étais dans l’erreur. Demander la régence est aussi pour faire vivre tout ce pourquoi vous avez travaillé si durement.

Alors je me suis décidée à me présenter à l‘Héraudrie pour en faire la demande.

Ne vous inquiétez pas mon Aimé, je n’en oublie pas Castellar et Cossato. J’y réside en ce moment d’ailleurs. Arpentant les couloirs avec l’espoir de vous voir soudain apparaitre pour que vous me rassuriez comme vous savez si bien le faire. Mirant vos portraits jusqu’à en avoir mal aux yeux.

J’ai repris contact avec mon parrain. Sa présence me rassure et je me sens moins seule grâce à lui. Il va probablement en avoir assez de me voir régulièrement mais pour le moment il ne s’en plain pas.

En dehors de la gestion de vos terres, j’ai décidé de me trouver des occupations. J’ai donc écris à la Reyne d’Armes impériale pour postuler à l’Héraudrie Impériale et j’ai aussi demandé si l’Héraudrie savoyarde avait besoin d’aide. J’attends des nouvelles des deux. Cela me plairait de mettre à profit l’enseignement que vous mes chers parents m’avaient donné en la matière. Même si je sais bien que j’ai encore de nombreuses choses à apprendre.

Si jamais les réponses sont négatives, je ne sais pas encore vers quelle activité me tourner. Je verrais bien d’ici quelques jours. J’au tout le temps devant moi.

Je vais laisser la plume pour aujourd’hui et profiter qu’il fasse encore jour pour aller me promener sur les remparts et admirer nos montagnes.


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