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[RP] Navipolis

Alphonse_tabouret
* La cité des bateaux




Échanges, Pensées, Instantanés, 4 mains, courriers… RP ouvert à tous ceux qui croiseront la route de ce grand convoi ; sentez-vous bienvenus à venir jouer avec nous
Pour plus de lisibilité, merci d’indiquer la date à laquelle se situe votre action]






Quinze juin









Pièce rangée semble étonnamment vide, pourtant, il n’y manque rien mais les détails abondent au calme qu’achève de troubler une porte que l’on claque d’en bas.
Le lit n’est fait que d’un simple drap tendu à son sommier : couvertures pliées ont été rangés dans les placards pour les mois à venir, ainsi que les oreillers, appelant à un déséquilibre inédit.
Table en bordure de la baignoire qui se nivelle dans un angle, a été dépouillée d’une partie de ses effets ; ne restent que quelques sels, une fiole d’huile et un pain de savon : personne ne viendra plus prendre de bain avant l’automne ici.
Rayon de lumière perce le parquet de bois sombre d’une langue presque phosphorescente, et rien ne vient en troubler la parfaite surface, ni les chiots, ni les pas de quelques domestiques ; demain probablement, viendra-t-on tirer les rideaux d’un souvenir et la chambre restera au noir jusqu’à ce qu’un retour en exige l’aération.
Petit Vésone baille de quelques âmes encore, discrètes servilités qui en entretiendront le jardin, les couloirs et les murs, et se plonge à une sieste aux silhouettes qui, déjà lointaines, parviennent aux portes de la ville.



It's time to leave this town
Il est temps de quitter cette ville
It's time to steal away
Il est temps de déguerpir
Let's go get lost
Allons-y perdons nous




Ils sont plus de quinze ; caisses, paquetages, malles, chiens, et même quatre poules à leur large cage d’osier qui tiendront bientôt à leurs yeux ronds, le bleu de la Méditerranée, s’empilent d’ingéniosité à autant d’attelages qu’il a fallu prévoir.




Blue you sit so pretty
Bleu tu t'assois si joliment
West of the one
Ouest de l'unique
Sparkles light with yellow icing
La lumière scintille avec un glacage jaune
Just a mirror for the sun
Juste un miroir pour le soleil





Groupe fait d’agglomérés, de pièces rapportées qui s’emboitent d’une même destination, chacun ici à sa place, et personne pourtant n’y vient muni des mêmes intentions : Travail, aventure, commerce, oubli, fuite, confrontation, soutien, défi, contrat, hasard… Aux fronts des hommes et des femmes qui achèvent de se répartir aux voitures comme aux montures, le vent commence à souffler.



We three hunky dory's got our snakefinger on
Tous les trois nous avons notre talisman au doigt
Now let us drink the stars
Maintenant laissez-nous boire les étoiles
It's time to steal away
Il est temps de déguerpir
Let's go get lost
Allons-y perdons nous
RHCP, Road trippin

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L_aconit
16 juin.

C'est l'heure du conte. Tous assis, ou sur le ventre, jambes balayant l'air, accoudés à un verre. L'auditoire s'est tût, les oreilles se sont tendues. Follet aux épis blonds s'est raclé la gorge et à commencé son récit. C'est le rendez-vous des noctambules, tout le monde sait que c'est le moment pour se poser . L'on est partis mais on reste chauvin dans l'âme. Ce soir l'on dormira en connaissant la légende de tous les Castels Périgourdins. Montfort d'un récit inspiré aura éveillé les imaginations les plus débordantes, et promis raconter une autre fois des récits Provençaux. C'est qu'on le sait, l'on y sera bientôt. Puis l'Italie. Terre avec laquelle a souhaité renouer Tabouret.

On y effacera les mauvaises heures, et l'on y bâtira des nuits. On mangera du gras de Colonnata sur le pouce, et ces gâteaux aux pignons dont on ne sait plus le nom et l'on dépensera des sommes folles sans économie . C'est ainsi que l'on est partis. Chargés, plein d'allant, excités. On a composé avec les hésitations des uns, la distance des autres. L'on a acheté le service d'un Breton et l'on a séparé les lances à la première non-surprise: Dana a pris un autre chemin.

Au détour d'une remise en marche, à l'heure où l'on vérifie que les bagages sont bien attachés, un regard bleu en croise un noir tandis que les silhouettes retournent à leurs montures respectives.

Ce soir, ce sera une nouvelle étape de vie.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Gwenvael
16 juin





La soirée conte, p'tain c'était bien une première pour l'breton.
Mais nombreux de ses compagnons avaient vanté l’élocution et le charisme de Faust.
Alors, malgré les bâillements incessants qui me prenaient ce soir-là, j'avais rejoint l'auditoire.
Et quand bien même l'histoire était un poil trop à l'eau de rose à mon goût, j'avais finalement appris quelque chose et pour l'coup j'allais dormir moins con !

Si j'devais vous faire un résumer ?

Bah en gros c’est l'ange Michou qui, envoyé par dieu devait semer des châteaux sur terres.
Ah oui il y en avait deux autres aussi.
Un pour donner des rivières et que l'homme ne manque pas d'eau, faut être con pour boire que de l'eau.
L'dernier pour filer des terres fertiles et pas manquer d'bouffe, fertiliser c’est la vie !
Enfin bref revenons aux héros du conte l'ami l'ange Michou, depuis l'ciel il avait fini de ses yeux perçants par apercevoir une nymphe, ouais j'sais j'me souviens plus ce qu'elle faisait dans l'histoire, mais donc l'ange Michou depuis les hauteurs reluquait les nibards de la donzelle et paf...
J'vous l'donne en mille il laissa donc échapper ses milles et un châteaux sur les terres du Périgord.
V'là donc pourquoi on trouve autant de châteaux en Périgord.

Mais ce qui m'avait laissé songeur, c'était... Non pas les nibards de la nymphe, bien que...
Enfin non pour moi c'était surtout l'fait de penser qu'autant de châteaux cela devait faire un paquet d'coffres et des écus à foison.
Tellement j'avais été pris dans l'histoire que j'avais même oublié de demander au comptable une estimation de la fortune que pouvait représenter autant d'chateaux.

J'm'étais donc endormir songeur sur autant de richesse...
Hélas j'savais que nous allions être séparé et déjà j'râlais de savoir que j'allais louper les soirées contes, p'tain de donzelle qui traine toujours...
Alors, déjà dans mes songes j’imaginais un plan machiavélique pour retarder l'groupe de Faust.
Peut-être qu'en soudoyant un de ses compagnons pour traîner la patte, j'arriverai à les rattraper.

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L_aconit
18 juin


Beaucoup d'argent. Autant de chateaux en Périgord, ça représentait forcément beaucoup d'argent. Pourquoi le Périgord était la Terre des Rois par excellence, d'après vous?

Perché sur une souche, mains en porte-voix, Montfort criait à tue-tête dans la forêt:



Lyannaaaaaaaaa!

Silence . Les oiseaux s'étaient tus.


Héooooo. Lyaaaanaaaaaa !

Se frottant le visage de d'une lassitude, Faust observa le chargement bien trop lourd pour avancer sans l'aide du huitième nain. Du moins de la huitième naine, pour le coup.
Ils étaient coincés en pleine campagne, la Von Frayner aux abonnés absents. Il regratta amèrement de ne pas avoir pris les paris ce soir où le groupe avait oscillé entre la certitude que Lyanna ou Oricle seraient les premiers à se perdre... Quitte à planter sur un croisement désert, il aurait gagné une journée de salaire.


Je n'y crois pas. Elle a recommencé.

Regard à Tabouret, tandis que quelques gouttes de pluie commençaient à tomber:


Au moins l'autre groupe sera content, nous n'aurons pas mis longtemps à nous faire rattraper ...


Orage. Oh désespoir. Oh... Merde!


Tout le monde se mit à couvert sous les arbres, dans un désordre innommable , et l'odeur d'humus réveillé par l'averse de printemps se réveilla aux narines, violente et délicieuse à la fois.
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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Gwenvael
18 juin




Bordel dieu existe !? Où alors...
J'en ai rêvé tellement fort que mes draps sans souv...
Même pas qu'j'ai eu à soudoyer quelqu'un !
Ma bonne étoile ? Un ange ? Le hasard ? Simplement l'cul bordé d'nouilles !
Toujours est-il que ce soir-là, dans une taverne désespérément vide, j'tombais nez-a-nez avec une brebis égarée du groupe de Faust.
Autant vous dire que si la donzelle n'avait pas l'air des plus enchanté, moi par contre j'affichais un large sourire.
Parce que pour l'coup j'avais vite fait de conclure que nous étions sur la bonne voie pour rattraper l'autre groupe.
Limite l'envie de lui sauter au cou et lui rouler une putain de pelle torride, mais je me ravisais, finalement vaut peut-être mieux pas trop jouer de sa chance.
Qu'est-ce qui l'avait retardé ?
Peut-être avait-elle simplement fantasmé sur un des anges des contes a Faust ?
Voyez pourquoi c'est dangereux les contes à l'eau de rose...
Enfin je cherchais pas vraiment, convaincu que j'avais la bonne fortune avec moi.
Fallait bien fêter ça ! J'me rinçais l'gosier de quelques chopines de bière.

Tellement de bonne humeur que tard dans la soirée, je m'étais même aventuré à une partie de dé avec Aurore.
Gast ! Gwen les dés jamais tu ne gagnes...
L'deal ?
J'gagne, j'obtiens le droit de fouetter le prochain retardataire.
La cheftaine gagne, elle obtient l'droit que je sois son second pour naviguer jusqu’à Alexandrie.
Hein?! Euh minute, c’est pas très équitable non ?
D'un autre côté comme elle dit.
"Qui a dit que ça devait être équitable."
C’est pas faux...

Roulement de tambour...
Premier jet de dé pour la dame...
Quatre !
Diantre Gwen, tu es mal engagé là, j't'avais bien dit que les dés...

Faut pas tergiverser, j'prends sur l'champ l'dé pour le balancer...
Sourire carnassier, limite je lèverais les bras en "V" vers le ciel.
Six !!
Là c’est clair, c’est mon jour de chance !
Vivement le prochain retardataire...

Bien que dans le court laps de temps séparant les deux jets et une potentielle défaite, j'me voyais bien prendre la mer, peut-être même que j'aurais embarqué une belle italienne qui aime le fouet... P'tain Gwen !
A moins que lors de mon arrivée dans ce lointain pays j'sois accueillit par une horde de femme a la peau bronzée, avec victuailles et coussins bien moelleux.
Finalement, Alexandrie peut-être que ça vaut le coup...

Mais déjà il était temps de repartir pour rattraper Faust et son groupe.

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Maximus_farnezze
19 juin.

Me v'là bien.

On a fait une halte, pour attendre des retardataires, paraît-il. Je ne suis pas bien au courant, vrai. C'est qu'en route on ne parle pas trop, et mes habitudes d'oiseau de nuit ne me permettent le plus souvent de croiser en taverne que Montfort et Tabouret, charmants personnages au demeurant. Je me demande quand et si je vais avoir l'occasion de connaître les autres un peu mieux. Et hier en taverne, j'ai fait une connerie. J'ai raconté ma vie au patron. Trop d'alcool, trop bavard, trop en confiance, je ne sais. Le blondinet on lui donnerait le bon dieu sans confession, faut dire.

Voyez... J'ai toujours essayé d'être un homme droit, parce que mon père ne l'était pas. Alors j'allais au bordel, si si, ça se tient vous allez comprendre. Tant que je ne serai pas prêt à me marier, le bordel, ça m'évite de faire comme mes amis Londoniens : trousser jupon par çi par là sans me préoccuper des bâtards que je sème et des donzelles que je laisse. Vous m'direz, je pourrais tout simplement ne pas coucher. C'est sans compter le fait que malgré une éducation angloise m'ayant entré le flegme anglais dans la caboche à coup de marteau, je suis italien de sang. Sang pour sang pure souche, pardonnez le mauvais jeu de mots. Le sang, je l'ai toujours eu chaud, et l'attirance facile....

Le bordel, donc, était ma planche de salut. De gentilles filles, à la réputation déjà bousillée, qui savent mieux que d'autres éviter les grossesses et ne sauront jamais qui est le père de toutes façons. Le bordel, c'était l'endroit où je pouvais me relaxer, fuir les donzelles trop jolies, trop empressées surtout à vivre l'amour, le grand, en deux temps trois mouvements, comme si le coup de foudre existait. Comme si le mariage n'était pas un choix important, comme si divorcer était une simple formalité.

Mais c'est bien ma veine, moi qui fuyait les filles honnêtes, c'est dans un bordel que j'en ai rencontré une. Ouaip. Elle bosse à côté, aux bains, et elle venait prendre un verre après le travail. Je ne suis pas tombé amoureux, le coup de foudre n'existe pas, vous-dis-je. Mais je l'ai trouvée jolie, trop. Et gentille, très. Et rigolote et tout ce qu'il ne faut surtout pas trouver une fille de basse extraction, quand on est un gros bourgeois, frère aîné d'une comtesse, vicomtesse, baronne et Pair de France histoire de bien me rappeler qu'épouser la boulangère ça la foutrait mal. Alors comme je suis pas trop con, je l'ai fuie avant d'avoir la moindre chance que les choses se gâtent, comme il se doit.

Sauf que. Dieu, cet enfoiré, me l'a remise sur mon chemin. Et comme un con, au lieu de fuir à nouveau cette fois j'ai... merdé. Je me suis associé avec elle, pour bosser comme escorte en Périgord. L'escorte était une bonne idée. Vraiment bonne. J'aime les voyages, j'ai besoin d'un métier à hauteur de mon statut social. Commerçant, voyageur, pour un homme qui a tenu deux mois comme conseiller comtal tant il déteste la politique, c'est l'idéal. Mais inviter Laizzi, vraiment ? Mauvaise idée, Maximus. Est-ce parce qu'elle ne semble pas attendre de moi quel qu’engagement, que je me suis senti en confiance ? Est-ce parce qu'elle semble fort bien savoir qu'on épouse pas qui on veut dans ce monde, et ne cherche en rien à me séduire, que je la trouve chaque jour plus appétissante ? Elle est un peu trop discrète, se couche bien trop tôt, ne parle que quand nous sommes seuls, vrai. Mais quand nous sommes seuls, elle retrouve la parole, devient intéressante et me regarde avec ses yeux couleur ciel anglais...

Nous voilà partis pour un long voyage, avec plein de gens. J'espère que l'attirance partira, faudrait pas que je culbute une collègue. Ca la fout mal, et puis elle mérite mieux, cette gentille jeune femme. Vraiment mieux qu'une aventure sans lendemain. Je suppose que je n'ai plus qu'à me tenir sage. Oui, voilà. De longs mois en bateau avec une fille qui me plait et que je ne dois pas toucher, et pas un bordel à la ronde. Sans oublier un employeur qui semblait me tenir en estime, et doit depuis mon épanchement à la con, se demander si je suis pas un peu idiot, finalement.

Me v'là bien.
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L_aconit
21 juin

Rentrant d'un silence à la chambre, silhouette se déshabille et vient lover les lignes; dans le cou blond, le souffle brun.

Blond qui a attendu fébrilement dans un "reviens... " silencieux se retourne à l'approche d'Alphonse pour le prendre dans ses bras. L'on dormira face à face, pour écouter à deux le chant des cœurs réunis.

La soirée a été ponctuée d'une maladresse, d'un trébuchement Zébré. Faust aux frustrations du médecin impuissant, aura tendu à Aurore, qui fut son élève, le secret des gaucheries-Tabouret. Pourquoi? Qui l'explique? Un pressentiment. Tabouret crispé au sujet d'un Marcel réincarné en Melvil aura réouvert une brèche. Il est hautement frustrant de ne pas parvenir à soigner l'être aimé. Et quand jusqu'ici toutes ses tentatives furent anonymes, allant même jusqu'à solliciter la médecine lointaine d'une Bridée, ce soir là Faust avait commis une erreur. Piquante à tous deux.

Au réveil pourtant zénithal, Blond aura quitté la couche tôt.Tabouret sera enveloppé , couvert, couvé d'une longue et remarquable étoffe bleue. Cape, pèlerine, écharpe, doudou des soirs solitaires, courtepointe des soirs heureux, son tissu des plus fluides est une déclaration amoureuse au pardon. Une invitation à s'y lover quand lui-même ne sait plus bien comment faire. Une halte à sieste étendue entre deux arbres pour les étés Italiens.

Qui sommes nous vraiment à l'autre, nous, valises humaines, qui gardons tant de choses sous nos serrures ? Et qui sont-ils , ces deux hommes qui ont appris à n'échanger leurs affaires qu'entre eux? Dans leur Modus Vivendi propre. Leurs quêtes personnelles infinies.

La veille le groupe s'est réuni. Seule manquante à l'appel, Lyanna Von Frayner.
Fier et soucieux de ne pas perdre en crédibilité quand il a annoncé l'heure fatidique d'un nouveau départ qui l'aura attendue, Montfort a refait les itinéraires... Cartographié le paysage. Ils reprendrons la route malgré l'absente, oui. Mais ils ralentiront la cadence.
Peut-être que l'égarée trouvera matière à saisir pour rattraper le convoi.

L'auberge est baignée du chant des cigales, et les oliviers bordent la fenêtre qu'ils ont choisi. Cette journée a un avant goût de Provence, et un faux air d'Italie. Silhouette blonde retourne se défaire de ses pensées à la plus terre à terre des activités. Ton sur ton, Faust est reparti coucher les blés. Antoine est depuis longtemps parti jouer avec l'Oricle, Solyaane dort peut-être sur son ventre rebondi. Il fait chaud et c'est le sud, la Provence, et déjà un peu l'Italie.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Laizzi
22 juin

Sous le ciel bleu et le soleil chaque jour plus ardent, Laizzi marche. Elle ne sent ni la fatigue, ni la forte chaleur parce que dans sa tête résonne encore deux mots, parmi tant d’autres. Italie … Alexandrie … C’est pour cela, en partie, qu’elle est là, au milieu de ce groupe pour le moins hétéroclite, à cheminer le nez au vent.
Elle est loin de connaitre tout le monde, mais au fil des soirées, paroles et rires sont échangées, et même des confidences entendues. L’envie de lier connaissance fait doucement son œuvre.

Elle se retrouve là, à cause, non plutôt grâce à lui. Lui Farnezze ! Lui dont elle aime faire rouler le nom sur sa langue, lorsqu’elle est toute seule.
Lui qu’elle a rencontré quelques mois auparavant dans un établissement dédié aux plaisirs, à l’époque situé en Périgord. Non, non, elle ne venait ni en chercher, ni en offrir, elle venait prendre un verre, discuter. Et ce bel italien à l’accent anglais l’avait intrigué, intéressé et finit par la charmer. Il avait pris rendez vous pour un bain et un massage. Mais l’attirance palpable à laquelle ils essayaient de résister sans pouvoir la maitriser, avait donné lieu à un baiser sur lequel ils s’étaient quittés.
Faute avait été commise heureusement sans témoins. Seule les catins, et encore pas toujours, embrassent les clients, pas les masseuses!
Et encore moins, lorsque le client est issu d’une classe sociale bien supérieure à celle d’une simple roturière, car elle avait lu, il y a peu dans le journal, que sa sœur avait été pressentie pour être Première Dauphine d’un prétendant au trône, qui n’avait pas été élu.

Brunette devait arrêter de rêver, l’anglais était hors de portée.

Ça aurait pu se terminer là… mais non, sinon ce n’est pas intéressant. Ils s’étaient revus… inopinément. Plaisir des retrouvailles, de la discussion, nos deux compères décident de s’associer en tant qu’escorte. Voilà qui va aider Laizzi à lutter contre son penchant pour l’anglais et son accent charmant, sa peau douce et hâlée, ses yeux...bref vous avez compris, surtout en évoluant dans la promiscuité d’un bateau.

Mais elle est là aussi, parce que Laizzi est curieuse, à vouloir connaitre, savoir, découvrir, de nouveaux horizons, par-delà les mers ou montagnes, de nouveaux peuples comme ceux d’Abasi ou Shame à la peau noire comme l’ébène, dont les pays regorgent de fleurs et d’épices aux senteurs suaves. Elle vient tout juste de débuter des études botaniques, qui lui permettront, elle en est sure, de créer de nouvelles fragrances pour parfumer ses huiles de massage.

Et puis, elle n’a jamais navigué, alors elle espère bien que le remède de Faust lui assurera un voyage sans nausées ou vomissements.

Voilà l’état d’esprit de la petite masseuse. Partagé entre la joie du voyage, l’excitation de la découverte, le « devoir » de rester loin de son associé, car pour la première fois de sa vie, ce qu’elle ressent pour cet homme est bien différent de tout ce qu’elle a pu connaitre jusque là.

Comme disait l’autre, on est mal patron, on est très mal….

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Alphonse_tabouret
Vingt deux juin





Volets clos ne laissent passer qu’un trou de lumière, astre écorné qui perce une nuit voilée sur la chaux blanche du mur ; planète perforée a déjà traversé un pan de sa galaxie depuis qu’Alphonse s’est réveillé et menace désormais d’une collision la ferronnerie de la poignée de porte.

Première toilette est toujours une pièce en trois actes brefs : A la bassine d’eau, épaules nues, ceinturon déjà bouclé aux braies, l’on a plongé les mains en coupe pour inonder le visage; froide, dissolvant le parfum de l’oreiller, en contraste aux premières moiteurs de juin, elle éveille les sens et ouvre les poumons d’une clarté bienvenue.


    Veille, l’idée même que l’âme à venir au ventre de Solyaane soit troquée contre celle du petit Ponthieu l’a révolté d’une nausée absurde, écrasant les poumons d’une réaction primaire et incontrôlable : Alphonse veut leur enfant, pas un autre, pas même celui à qui, d’une barbarie, l’on a brisé le cou tendre de trois ans, et à cet instant ci, plus qu’à tous les autres depuis l’annonce de cette grossesse, d’une supposition , Alphonse s’est senti père sur le point d’une dépossession.
    Assemblé de contradictions momentanées, le parisien a regardé s’affronter les égoïsmes et les empathies, austère empereur à la couronne d’osselets, et pendant que l’on égorgeait d’une lame propre chaque attendrissement aux injustices des autres, a tourné le dos d’une main agitée pour retrouver l’arpent menant aux vivants.


Minces rigoles, malgré l’inclinaison coulent au cou entremêlé d’ombres, frôlent les mèches inégales et viennent s’assécher d’un dernier chemin au-delà du plexus.

    C’est l’opacité de la honte hier, qui a muselé la gorge de pierre. Parler de ses symptômes, c’est parler de la maladie, retracer ses origines, revenir à cette cave aux humidités flétries, aux douleurs aigues… C’est se sentir impuissant, encore, discerner les cicatrices épaisses de ses poignets fourmiller d’un souvenir, c’est se rappeler l’exact moment où l’on n’a plus rien eu d’humain.
    Le regard de l’auditeur change, toujours d’une muette compassion qui soigne autant écorche, réconfort qui assermente l’horreur, qui apaise d’une cruauté que l’on essaye d’oublier : tout cela était vrai.


A la deuxième vague, la bordure des cheveux fait office de digue ; les doigts frictionnent le museau et les gouttes d’eau tantôt trouvent la peau, tantôt chutent directement au plancher. Les noirs s’écarquillent brièvement sur le monde, et ajustent les derniers écrous.

    Malade mit face au diagnostic de son praticien avec brutalité a été incapable de s’y confier, et pourtant, Faust, à ses maladresses, à ses propres douleurs, n’a joué que d’évidences.
    Son amitié d’avec Aurore le surprend lui-même ; sommaire, poli, Tabouret est souvent jugé par ses semblables, trop lent à ses affections. Parcimonieux, soucieux de donner sans avoir à fausser les comptes d’une reprise, Alphonse s’amourache posément, souvent même sans s’en rendre compte.
    D’un jour, douleur de l’autre affecte plus que n'intéresse ses perpétuelles études humaines, joie le rassasie autant que l'une des siennes, et les silences même se brodent de consistances ; après presque six mois à se saluer d’un bout de bec distant, oiseaux chacun à leur branche ont fini par siffler d’un même chant.


Serviette éponge le museau, le cou, se tamponne au torse plus distraitement avant d’être abandonnée droitement étendue sur le rebord du meuble.

    Violente, la sensation d’avoir mis Faust face à l’échec atténue bien souvent chaque discussion au sujet : "Cela va, pas de crises récentes, non, ni même d'élans. Mon pouce bouge correctement, cela ne me fait pas mal." Les aiguilles sont tues aux heurts des émotions-ecchymoses, comme le crissement des nerfs aux vitriols-mémentos, et l’on accuse la fatigue, coupable compatissante et dévouée à toute dégénération.
    Faust y est désespéré déjà ; qu’est ce qui épargnerait Aurore?





Quand la porte de la chambre claque derrière lui, Alphonse finit de boutonner sa chemise ; échappée miraculeuse, une dernière goutte prise au piège d’un trait brun en dessous du nombril s’emprisonne.
Cape bleue a été pliée, et posée sur ses affaires, en évidence, quand un mot, au lit s’est semé de quelques lettres:



Citation:
Elle est belle, elle me plait.
Elle sera tes bras, tes mains, à ces heures trop longues où la comédie nous force aux distances. Elle sera tes yeux quand je marcherai, et ton cœur quand j’y poserai la tête d’une sieste, en guise d’oreiller.
Aime moi dedans aussi, qu’elle porte notre odeur ; seul, parfois, j’y revivrai nos aventures d’une main aux abois.

Tien.

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Solyaane
23 juin.

    Jambes étendues devant elle, assise à même le sol, dos contre l’écorce rugueuse d’un arbre choisi à quelques dizaines de mètres du campement, Solyaane contemplait d’un regard sombre l’épée et le bouclier qu’elle s’échinait à porter mais qui ne servaient plus à rien. Elle avait cessé les entraînements quotidiens dès qu’elle avait rallié le groupe de voyageurs. Il était peu probable qu’Alphonse ou Faust voient d’un bon œil son acharnement à s’infliger des exercices de combat chaque matin, quand bien même elle n’avait plus aucun adversaire avec qui échanger des coups – et littéralement suer eau et sang.
    Désormais, elle était cantonnée à son rôle de femme enceinte qui devait se reposer et éviter d’avaler n’importe quoi. Elle avait beau ne rien regretter du contrat dont l’enfant qu’elle portait était le fruit, elle avait du mal à assumer une telle posture.

    Les prunelles bleu acier glissèrent de l’épée abandonnée par terre au plumage du faucon. Baptisé Héphaïstos, il était le successeur d’Hélios, l’oiseau de proie foudroyé par une quelconque maladie du jour au lendemain. Celui-là avait été malgré lui un acteur central dans le façonnage du lien qui unissait désormais Solyaane aux deux marchands. Mais il en ignorait les termes précis, comme à peu près tous ceux qui cheminaient à leurs côtés, à l’exception évidente des concernés.
    Posé sur son poing ganté, tête encapuchonnée, le faucon attendait, patiemment. Il savait que ce n’était qu’une question de minutes avant que l’humaine qu’il avait adoptée ne daigne se bouger et, brandissant le bras, déplie les doigts pour relâcher les liens de cuir qui l’empêchaient encore de déployer ses ailes pour fondre sur la créature qui ferait office de repas. En l’occurrence, un simple leurre, ce jour-là.
    Étrangement, le jeune lévrier noir qui ne cessait de fourrer son museau ici et là en agitant joyeusement la queue laissait l’oiseau de marbre, même lorsqu’il venait effleurer de son museau les plumes d’Héphaïstos. Ces deux-là avaient vraisemblablement l’habitude de côtoyer l’autre espèce animale, à force de voyager avec un binôme de marchands qui baladaient une horde de chiens tout en vendant çà et là des faucons. Un bref sourire traversa le visage de la fauconnier. Bien qu’elle s’y soit déjà attachée, le lévrier ne resterait pas éternellement avec elle, puisqu’il était destiné à accompagner la créature qui se développait dans son ventre. À terme, toutefois, il lui faudrait songer à adopter un chien, qui soit à elle uniquement, et qu’elle dresserait à lever le gibier dans les plaines, avant d’être relayé par le faucon qui n’aurait plus qu’à fondre sur la proie.

    Mais on n’en était pas encore là.
    Solyaane se releva souplement, enjamba épée et bouclier gisant contre les racines de l’arbre, et s’avança de quelques dizaines de pas au milieu de la plaine. La journée était déjà bien entamée, les rayons du soleil était toujours vifs mais moins agressifs qu’à midi. Et il était l’heure d’entraîner Héphaïstos.
    De sa main libre, elle ôta le capuchon qui entravait l’oiseau. Un frémissement d’impatience fit frémir ses plumes. Elle sourit, et leva à demi le bras. Quelques secondes s’écoulèrent, immobiles. Puis elle projeta le poing en avant, ouvrant sa main au même moment pour lâcher les liens de cuir qui retenaient encore le faucon. Ce dernier avait déjà écarté les ailes, et se jeta à corps perdu dans les airs, savourant le goût grisant de la liberté retrouvée. Les yeux plissés, Solyaane leva la tête pour suivre sa trajectoire. Il ne fut vite guère plus gros qu’un point noir dans l’immense ciel d’azur. Reviendrait-il ? Elle l’espérait, mais n’en était qu’à moitié sûre, et c’était là tout l’enjeu d’un tel travail.
    De sa sacoche, elle extirpa un poussin mort et le fixa au support en bois qui, relié à une corde, servait de leurre. Elle inspira, et se mit à le faire tournoyer devant elle, avec l’aisance de ceux qui ont l’habitude. Elle avait pratiqué la chasse au leurre des dizaines et des dizaines de fois avec les faucons. Fouillant le ciel du regard, elle guettait le retour d’Héphaïstos.

    Il planait déjà au-dessus de la plaine, décrivant des cercles et des huit, hésitant peut-être à plonger, repartant vers la lisière des arbres, volant à ras des hautes herbes avant de remonter presque à la verticale. Son manège fit sourire Solyaane, qui tenait beaucoup à ces moments de presque solitude et de concentration. Ils étaient deux à se jauger et se chercher en silence, pour parvenir à un accord mutuel. L’oiseau et le fauconnier devaient apprendre à se faire confiance, et l’exercice était à ses yeux bien plus enrichissant que la majorité des interactions humaines.

    Et puis, au bout de quelques minutes, l’oiseau rabattit ses ailes et plongea en piqué vers Solyaane. Elle eut tout juste le temps de raffermir sa prise sur la corde que déjà, Héphaïstos s’était greffé au leurre, tentant d’en arracher le poussin. L’impact fut si fort qu’elle recula d’un pas. Pas étonnant que les faucons soient capables d’assommer des animaux plus gros qu’eux, tant la vitesse à laquelle ils les heurtaient décuplait leurs forces.
    Esquissant un sourire de fierté et de satisfaction mêlées, elle ramena la corde à elle, laissant l’oiseau de proie déguster son en-cas. Bientôt, il reprendrait sa place sur le poing de Solyaane, à qui il tardait de commencer la chasse de haut vol avec du véritable gibier à ramener.

    Les serres posées sur le gant de cuir la laissèrent un instant songeuse.
    Le gant…
    Le gant, sans lequel rien de tout ceci n’aurait eu lieu, sans lequel Solyaane ne serait pas là, à quelques jours de l’Italie, un enfant en cours de création et un voyage de longue haleine en préparation.

    Elle sourit, brièvement. Le hasard avait parfois de drôles de plans en tête.

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Kasia
23 juin

Elle s'était posée là, à l'ombre d'un arbre, assez loin, pour observer ; revenant d'une heure à battre la campagne, en solitaire, parce que c'était plus simple que d'essayer de parler à quelqu'un. Elle aurait plutôt rêvé de cogner sur quelqu'un, mais il faisait déjà trop chaud, et elle n'avais pas eu vraiment envie de chercher un partenaire pour s'entraîner.
L'oiseau l'avait interpellée autant que la jeune femme. Aux pieds de laquelle on trouvait équipements de guerre qui dénotaient, ne semblaient n'avoir rien à faire avec le léger arrondi du ventre. Alphonse, le père. Une mère quasiment invisible - Qui s'isole presque, pourrait-on dire. Ce qu'elle savait de Nicolas et Alphonse. Tout se recoupait pour l'intriguer. Du pas banal à plein nez. Alors comme d'habitude, elle gamberge, agrège gestes et dires pour organiser l'histoire.

L'oiseau part. Mouvement esquissé du bras, froissement de plumes, et le voilà qui file. Il est beau. Quasiment de quoi regretter de ne s'être jamais exercée à ce genre d'exercice. Il file, et la flamande se dit que cet oiseau là ne reviendra pas, décidément. Il part bien loin, bien trop loin. Elle s'inquiète, revient à l'objet de son interrogation initiale. Mais Solyaane sait manifestement ce qu'elle fait. Elle commence à faire tournoyer un objet. Pas une fronde. Ce n'est pas le bon axe, absolument pas. Et elle finit par sourire. Elle est jolie, aussi. Pas jolie. Émouvante ? Attirante ?

Impact. Faucon revenu au bercail. Et la flamande estime en avoir assez vu, plie bagage, regagne le campement. Elle n'a pas l'intention d'interrompre les songes de celle qu'elle observait. Moment volé, qui avive des souvenirs distordus et déjà suffisamment remuant pour l'heure.

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Solyaane
29 juin.

    Les doigts replièrent le parchemin et effleurèrent les fleurs, faisant naître un sourire aux lèvres de Solyaane. L’attention était inattendue, mais ne l’étonnait pas tellement de la part de celui qui en était à l’origine. Le responsable officiel de son ventre arrondi se montrait soucieux de son bien-être, une attitude qui, si elle n’était pas déplaisante, contrastait curieusement avec la froideur d’une discussion de février et la rigueur d’un contrat écrit.

    Malgré sa tendance à se replier sur elle-même et ses démons, la future mère ressentait parfois l’envie de fréquenter ses compagnons de voyage. Elle les savait agréables, mais peinait à se faire une place. Sociabiliser était un effort peu naturel pour elle, solitaire par nature. Elle n’avait pas cette aisance à lancer et entretenir une discussion, à plaisanter ou improviser un sujet de conversation. Et plus les convives étaient nombreux, moins elle y parvenait. Il lui fallait se montrer plus souvent, elle en avait conscience.

    Elle posa une main distraite sur la courbe révélatrice de l’enfant à naître. Il y avait un autre sentiment, plus insidieux, qui la travaillait depuis qu’elle avait rejoint le groupe : la frustration. Celle de n’être pratiquement jamais seule avec Faust et Alphonse, alors qu’elle savait qu’ils avaient bien des choses à se dire. Le premier, surtout, avait des questions auxquelles Solyaane ne demandait qu’à répondre. Leur discussion au sujet de Lucie, notamment, n’avait toujours pas été réglée, sans cesse interrompue par un nouvel arrivant désireux de s’abreuver d’alcool.
    Et elle concernait Lyanéa, dont elle n'avait pas non plus parlé à Alphonse, alors même qu'elle était tentée de le faire. Elle n'avait que trop conscience de la confiance qu'ils étaient obligés de placer en elle : comme il l'avait évoqué, qu'est-ce qui l'empêchait de les dénoncer ?
    Le souvenir de leurs échanges le jour où elle les avait surpris parlant de l'enfant qu'ils voulaient était encore vif. Elle était, malgré elle et malgré eux, détentrice d'un secret qu'ils n'avaient pas choisi de lui dévoiler. Est-ce que savoir qu'elle-même brûlait d'amour et de désir pour une femme qui n'était autre que sa propre sœur les aurait aidés ? L'auraient-ils crue, au moins, ou auraient-ils pensé qu'elle tentait de les apprivoiser en racontant une histoire au moins aussi mal vue socialement que la leur ?

    Solyaane se laissa tomber sur une chaise, appuyée contre le dossier, et soupira. Elle n'aimait pas l'été, lui préférant le froid aussi vivifiant que paralysant de l'hiver. Or, la chaleur de cette pleine journée était écrasante, et leur situation géographique, le sud, n'arrangeait rien. Difficile de croire qu'elle avait du sang italien dans les veines alors qu'elle avait la sensation d'étouffer dès l'apparition du mois de juin…
    Détachant la gourde d'eau de sa ceinture, elle en but de longues gorgées. Le liquide était tiède, mais c'était mieux que rien. Mieux qu'un verre de bière ou de vin, qu'elle se réservait pour plus tard dans la soirée.

    Alphonse lui avait proposé une baignade aux heures moins brûlantes, à l'approche de la nuit. Invitation que Solyaane comptait bien honorer, et qu'elle attendait avec impatience. L'eau fraîche sur sa peau ne pouvait qu'être bienvenue, de même que la compagnie des pères de l'enfant.

    Et puis, elle leur devait un morceau de mandoline.

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Alphonse_tabouret
29 juin







Chaleur écrase.
Juillet n’a pas encore conquis le calendrier qu’il a posé ses rameaux à chaque tête et tout Vintimiglia se coule aux ombres précaires des ruelles à l’espoir d’une goulée de fraicheur. Peine perdue ; soleil a fondu du ciel et même le vent venu de la mer a de l’épaisseur.

La crique est prise d’assaut à longueur de journée, croisements de voyageurs tantôt en quête d’une baignade, tantôt à celle d’un peu compagnie ; baignades accablées se succèdent, rafraichissant les hommes, les enfants et même les chiens, et ponctuent la fin d’un mois de juin attendu.
A cette heure, Tabouret est seul et s’est éloigné de quelques brasses pour rejoindre la silhouette effilée d’un rocher qui émerge d’une face presque plane.
Le littoral en possède quelques-uns, semés çà et là à une mer claire, et l’on y voit souvent, en fin de matinée et d’après midi, des grappes d’enfants secs fendre l’écume pour les rejoindre, chacun muni d’un sac en toile qu’ils attachent à leurs tailles ; Ils sont cinq, entre onze et quinze ans à s’être regroupés sur celui-ci, et alternent les plongeons, lestés d’une ceinture faite de cailloux enfilés les uns à la suite des autres.

C’est pour aller plus profond, a expliqué le plus jeune, clavicule saillante d’une maigreur nerveuse, dans un accent italien clinquant.
Curieux, Alphonse s’est penché à la face la plus abrupt de l’ilot improvisé pour y découvrir une variation de couleur. Ici, la mer n’est plus claire, elle prend le velours des ombres à un affleurement qui descend à pic de plusieurs mètres de profondeur et si l’on perçoit la luminosité du sable, elle reste diffuse, lointaine, au filtre de courants plus frais.
Qu’y péchez-vous ? a-t-il demandé en regardant la tête blonde du plus âgé remonter d’une salve de bulles vers la surface, écoutant distraitement la liste des poissons de roches énumérés, bouillabaisse en perspective malgré la chaleur du jour ; dans la main de l’adolescent, quelque chose de gros qui n’a rien d’un poisson.
Les enfants s’agitent, cela crie, tempête d’exclamations.

"Una grancevola * !", crie le petit en lui secouant l’épaule pour lui montrer ce qu’il regarde déjà : un monstre-carapace, bosselé, aux pattes longilignes et ridiculement fines à la proportion du corps, accusant déjà la pression de la remontée et s’y fuselant de force.
Aux enthousiasmes, Paris comprend la rareté de la prise ; d’habitude, il faut des filets, des casiers, partir plus loin, plonger plus profond lui explique-t-on en s’entrecoupant, en lardant les anecdotes de gestes joyeux. C’est une aubaine et les garçons jubilent d’une salve de cris quand le pécheur pose la bête sur le rocher, se congratulent de claques sèches à l’épaule.
Le plongeur, lui, finit de se soulever, hissant un corps élancé de ces garçons de bord de plage : épaules larges, torse ouvert d’apnées régulières, cheveux brodés de sel, beaux, aux insouciances des victoires. L’on ne l’aide pas à remonter malgré l’exploit ; fils de l’eau assied sa suprématie jusqu’au bout et à peine posé, se lance dans une narration vive, emportée, bruyante, les gestes vifs d’emphase amenant tout le public à quelques rires.

L’on restera encore au moins une heure, sans plus faire de prises aussi spectaculaires mais alourdissant de petits rougets, grondins et rascasses les sacs jusqu’à ce que le soleil prenne l’accent d’une déclinaison. L’on monnayera sec une fois la plage rejointe, avec "il francese", finissant par tout de même lui faire l’aumône d’une ristourne : "Il a plongé, il a bu la tasse comme les autres", scandent les plus jeunes en battant des mains d’une taquinerie à l’expérience de la première plongée d’Alphonse.
Mômes en grappes ne s’embarrassent ni de leurs chaussures ni de leurs chemises ; écus en poche, ils partent en courant vers le sentier qui rejoint le port, sacs pleins, agitant les mains avant de disparaitre d’un "A presto, Alfonso !"
Aux pieds de Tabouret, la toile se nivelle de lenteurs fantomatiques , habitée par l’un de ces montres marins auxquels l’on succombe une fois dans l’assiette, fascinant l’œil et brodant un sourire au museau ; ce soir, au menu, : Grancevola in stile veneziano






*Une araignée de mer
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L_aconit
29 juin

Comme autant de découvertes, cette araignée d'eau aura occupée le grand blond aux yeux bleus et le petit brun à la peau mate pour la soirée, l'un pour la surprise éthologique notoire, l'autre pour la longue listes qualités gustatives à lui allouer. On aura posé cent questions, admiré le tribut et vanté sa rareté d'une fierté distillée au visage. On aura commenté l'exploit d'une surenchère au lendemain. Remis au valet le soin d'honorer en cuisine le trophée de Tabouret. On encense cette merveille là, comme on a encensé les olives, leur huile jusque dans le pain. Les charcuteries. Les vins.

Tard, quand l'enfant aura sombré dans un sommeil lourd et chaud sous son drap de lin, deux silhouettes auront quitté le cabanon qui se partage à plusieurs pour suivre le sentier de sable menant vers le village. Elles seront silencieuses un moment, respirant à plein poumon les odeurs spécifiques de ces nuits méditerranéennes, se liant furtivement de l'auriculaire avant de se séparer de nouveau. On vit tard ici. Très tard le matin. Très tard le soir.

Après des jours de route, l'Italie leur a tendu les bras et la bouche, leur a donné le sein, il n'aura pas fallu plus de deux heures à Faust pour être ivre à son arrivée et le rester deux jours durant. Déraciné dans le vif.
Bandes sablonneuses et retraites céladon, pavé chaud de la journée jusqu'à l'apparition de la lune, l'on y vivra pieds nus et toujours les mains occupées. Nourritures, boissons, chair à passion. Etranger parmi les étrangers, loin de la Rome austère des clochers, Montfort aura appris le lâcher prise et l'abandon des plages aux heures les moins fréquentées, des pêcheurs à barque. Du linge qui sèche aux fenêtres. L'isolement des heures de zénith où tout se suspend derrière une croisée de volets et les longues parties de lutte dans la baie, ensevelis au sable des étendues.

Il y a le ventre de Solyaane qui pousse en silence, quelques notes de guiterne égayant l'après-midi et ses solitudes. Et puis le soir, qui rassemble et qui se fait bruyant au son des tables qui se remplissent dans les rues, des alcools qui étourdissent jusqu'aux défis, au gout des regards qui se dérobent et des rendez-vous derrière les églises. Des rencontres qui s'éternisent, et se partagent parfois, dans le secret de l'été. Il y a dans l'air cette petite magie éphémère, cette volonté commune de se sentir plus vivant que tout le reste de l'année. C'est l'Italie. On parle avec les mains. Le ventre. La volonté. Et l'on regarde en passant d'un air pensif les ouvriers qui brunissent à leurs coups de maillets, à leurs rabots, on écoute le discret chant des bateaux. Et puis il y a Alphonse. Alfonso, plus beau d'être libre, ou libéré, particule dans l'air qui se respire et se loge au cœur. Qui rend le museau au rêve. Les yeux au vague. Et ses mains que l'on cherche dans le noir. Et ses battements de coeur à se les arracher. Dans le parfum de l'été, un zeste d'agrume. Deux silhouettes sont parties danser jusqu'au petit matin, et peut être tentées de le repousser à plus tard avec les mains.

Vintimiglia, on ne le sait pas encore, n'est pas la plus belle des cités de l'Italie, mais ce soir, c'est la plus authentique aux chamades qui se font échos.



    Des étendues j'en veux encore des étendues
    Des mers à boire comme des draps pendus au décor
    J'en ai tant vu, j'en veux encore des étendues

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Aurore_victorine


      [Crique Périgourdine, le 3 au soir]


    Il y a des journées, où rien ne va. En l'occurence, ce soir là, c'était bien parti pour. Gwenvael et moi devions discuter. De quoi ? Du fait que je lui fasse la gueule. Parce que oui, je lui faisais la gueule.
    Il était difficile de se voir en tête à tête et ainsi pouvoir parler du voyage à Venise et Florence. Je lui avais fait comprendre entre mille conversations parmi le monde présent que ma nave passait avant. Mais je n'avais pas pu avoir l'occasion de lui dire que je voulais malgré tout y aller avec lui et que je ferais tout pour.
    Mais non. Cet abruti avait changé ses plans et prévoyait de partir avec la mairesse de Ventimiglia. Non mais je vous jure, les mecs. Il fallait TOUT leur dire, et directement.

    Et ce soir là, pendant qu'on s'engueulait à propos de ce voyage, j'avais craqué.


      - Ta gueule et embrasse moi, bordel !


    P'tit flashback Périgourdin.
    Limite on m'avait trainé de force pour un voyage vers l'Italie, P'tain la Ritalie... Bon ou mauvais souvenir ?
    Bien sûr pour ceux qui m'connaissaient vous savez très bien qu'j'met un temps fou a me décider.
    J'avais donc enquillé ma chope et balancé un OUi !
    Une virée à deux en Italie ça se refuse pas ! Oui enfin sauf que les deux étaient seize, mais passons.
    J'avais le long du voyage calme, trop calme à mon goût accroché avec la blonde, ouais en plus elle fait la cuisine divinement !
    Du coup j'avais préparé un plan infaillible ! Venise, Florence à deux, parfait ! Sauf que...
    Les nanas ont tendance à mettre en priorité des futilités... Comment ça tu préfères ton navire ? Non mais oh !? On parle de moi là, l'unique et inimitable Gwenvael !
    Remarque il faut bien une première à tout... Ben la Déesse Diamantée, c'est celle-là, Tant pis, dommage.
    C'est sans compter sur mon éternel optimisme, du coup j'm'étais rabattu sur la ritalienne mairesse.
    Sauf que je n'avais pas tout prévu, si si j'vous jure parfois ça m'arrive.
    Jusqu'à ce soir-là où enfin nous arrivions à nous recroiser, oui parce qu'elle m'évitait en plus !
    Heureusement que j'étais obstiné et que j'avais forcé l'destin de cette rencontre pour discuter.
    Bien évidemment ça partait en engueulade, j'adore quand elle s'agace, j'vous jure, les femmes de caractére...
    L'seul truc que j'avais pas prévu c'était le "Ta gueule et embrasse moi, bordel !
    Banco ! Oui il y a des moments où j'aime l'autorité, comment refuser une telle demande !


      [Crique Périgourdine, un petit coin isolé, le 4 au soir]


    C'est fou comme les choses peuvent bien se passer lorsqu'on se laisser aller. Lorsqu'on décide de ne plus se mettre de barrière et de vivre le moment présent.
    C'est ce que j'avais décidé de faire avec le breton. Il me plaisait, et j'avais envie de profiter de chaque instant en tête à tête avec lui.
    Il m'avait proposé un dîner, rien que lui et moi, à la crique. Loin de tous, rien que nous. L'idée me plaisait. Elle rentrait dans le concept de "profiter de chaque instant".

    Sauf que. Il y avait un piège. Oui oui ! C'était à moi de cuisiner. Bon, d'accord, c'est un demi-piège puisque j'adore cuisiner. Mais je savais qu'il avait craqué pour ma cuisine, qu'il comptait s'en mettre plein le ventre.
    Mais, soyons d'accord, par un temps caniculaire, un repas chaud n'avait rien d'agréable.
    J'avais donc prévu plusieurs choses légères qui ne nécessitaient pas un gros temps de préparation.
    Des petits légumes crus, croquants et savoureux. Une belle salade verte avec du fromage de chèvre, du poulet, des noix, et un peu de miel. Et puis de la charcuterie.
    Le dessert, c'était à lui de s'en charger !



    Un dîner en tête-à-tête, ça fonctionne toujours, j'dois avoir un truc, jamais elles ne refusent.
    Et en plus elle s'était gentiment proposé de cuisiner ! Elle est pas belle la vie ? Remarque ici on dit bien la dolce vita !
    Vu qu'j'suis un gars bien j'avais quand même décidé de ramener l'vin et le dessert.
    J'avais longtemps hésité, moi l'gourmand, un bon gros gâteau avec plein de crème, hummmm, ouais mais bon trop chaud.
    Donc quelque chose de simple et efficace, des fruits ! J'suis sympa j'pense à sa ligne en plus.
    Un bon pinard blanc ritalien, ils en ont des extras aussi chez eux et l'tour était joué.
    L'truc maintenant c'était de se faufiller dans la crique en évitant quatorze potentiels gêneurs.
    Alors ou j'suis d'une discrétion sans faille ce dont j'doute vu ma grande carcasse ou alors là haut il y a un bon dieu.
    Bref nous arrivions à l'heure fatidique, p'tain et j'avais les crocs en prime.
    Un p'tit coin pénard, isolé, au calme, sur l'sable avec la mer à l'horizon et un beau coucher d'soleil. Le tout agrémenté par le doux chant mélodieux des mouettes et goélands.
    L'cul posé sur le sable, la blonde à mes côtés, les victuailles prenaient place pendant que je débouchais l'pinard, avec ce bruit caractéristique de bouchon qui déjà vous fait dire, ouhhh il va être divin celui-là.

    C'est bien ce dont je m'étais doutée. Il n'avait pas prévu les bougies. Heureusement que j'étais là pour y penser, moi !
    Comme le premier soir de notre arrivée où Faust avait disposé des torches un peu partout de la crique, je disposais les bougies dans le sable tout autour de nous. C'était la base, non ?
    Ainsi donc, lorsque ce fut fait, mon regard se tourna vers la bouteille. Le vin et moi-même, c'était toute une grande histoire d'amour. Ou l'alcool en général, mais il en fallait du bon. Avait-il pensé aux verres ?


      - Qu'est ce que c'est comme vin ? Et les verres ? Tu les as ?


    Sourire taquin est lancé.

      - On maaange ? J'ai faim !


    Je pète la dalle. Mon estomac est réglé comme un coucou suisse. Avant l'heure, c'est pas l'heure, après l'heure... après l'heure ça sera toujours l'heure ! A MANGER !

    P'tain les bougies... Quand vous dit qu'elle est parfaite cette femme !
    Sourire amusé à ses questions, mais avant j'otais mon tricorne pour l'déposer sur la p'tite blonde.
    Et merde ! Mais p'tain il est fait pour elle ! Oui bon sauf la taille un peu grande hein, mais franchement la classe.
    Avant même de répondre je sortais les verres, non mais faut pas croire j'assure ! Et tout en servant l'premier pour la dame j'répondais.

      - Un Sciacchetrà ! Parait-il que c'est l'meilleur du coin et franchement vu l'bruit du bouchon et l'odeur, j'sens que ça va être une merveille.


    Le regard charmeur calé sur son visage orné du tricorne, ouais j'sais je fais une fixation, mais diantre qu'elle est canon comme ça la capitaine !
    Je lui tendais son verre avant de m'servir le mien.

      - Oui on mange, j'ai les crocs moi aussi !


    Tout en me frottant les mains, limite à me lécher les babines.

      -Qu'est ce que tu nous as mijoté de bon ?


    Le tout valorisé par un grognement pas du tout discret de mon estomac...

    Et quel grognement d'estomac ! Un peu plus et le mien pouvait lui répondre !

    Le verre tendu est pris. Et d'un oeil, je le regarde. Pas le vin, le brun qui me le sert. Déconcentration.


      - Un.. Quoi ? Straciatella ? Il semble bon !


    Les bols contenant les victuailles sont désignés de l'index. On ne montre pas du doigt, mais j'en avais un peu rien à branler. Le premier, donc ! Et les suivants ensuite.

      - Légumes, saucisson sec et salade verte avec chèvre, noix, poulet et miel.


    Deux autres bols, vides, sont cette fois ci sortis, et elle se sert en première. Les femmes d'abord !

      - Je n'ai pas mijoté grand chose, je me suis contentée de nettoyer, éplucher, couper et mélanger !


    Ou comment sous-estimer les efforts faits pour préparer un bon repas de pique-nique romantique.

      - Un Sciacchetrà !


    Oui oui j'sais j'aime bien la précision.

      - Comment ça il semble ? Il est bon !


    Pour l'coup j'prends une gorgée pour vérifier et là merveille !
    Hochement de tête en direction de la blonde pour valider le choix du vin. De toute manière vu que je l'avais choisi j'allais pas dire qu'il était mauvais.

    Je suivais du regard son index qui indiquait tour à tour les différents bols et déjà j'me demandais par quoi j'allais débuter.
    J'lui laissais l'honneur de se servir la première, vas-y vite quand même hein, j'ai faim moi aussi !
    Saucisson ! Bah ouais j'commence par la charcuterie avant de passer au plus léger.
    Bien que finalement après avoir engouffré l'premier morceau, je prenais un bol de salade verte, chèvre, noix, poulet et miel et pour pas m'faire chier j'y rajoutais le saucisson.

      - Royal l'dîner léger ! Merci Aurore.

    Deux, trois bouchées bien conséquentes avant de faire passer le tout par une longue rasade de vin.

      - On est pas bien là ?


    Ouais j'm'arrête à ça, parce que déjà dans ma tête se bousculaient plein d'idées, de plans futurs, de... Si j'pouvais arrêter l'temps maintenant ou faire durer la soirée indéfiniment.

    Scia.. straciatella. Voilà. Tant pis, ça restera ainsi dans ma tête. Il comprendra bien lorsque je finirais par lui réclamer "le bon vin straciatella, tu te souviens ?" Oui oui, il se souviendra forcément.
    Mais du coup, je goûte à mon tour. Et putain, il a raison. C'est qu'il est vraiment bon, le vin qu'il a choisi.

    Le voir se servir et faire ses propres mélanges m'amuse. J'aurais peut-être pu aussi bien amener tous les ingrédients séparés pour qu'il fasse à sa guise. Mais ainsi, c'est tout aussi bien.
    La salade est bonne, je me félicite du mélange choisi. Il est judicieux, il me ressemble. Sucré et salé.


      - On est bien. On devrait se refaire ça avant de partir d'ici et de ne plus pouvoir.


    Partir... pourquoi étions-nous obligés de partir ? La vie était si belle et si paisible ici.


    Partir ? Déjà ? Han laisse nous profiter de la soirée elle ne fait que débuter.
    Mais pour autant je valide l'idée d'un prochain d'un hochement de tête. Simplement le ne plus pouvoir qui me paraissait étrange, mais ne gachons pas l'plaisir nous verrons cela plus tard.

    Le repas malgré sa légéreté nous avait bien calé et heureusement que je m'étais contenté de fruits pour le dessert... Alors digestion oblige nous nous étions calé l'un contre l'autre regard vers l'horizon à finir de déguster l'pinard tout en discutant.
    Famille, voyage, aventure de l'un et l'autre, quelque chose comme apprendre à se connaitre jusque tard dans la nuit et plus précisément jusqu'àl'aurore...
    Et aprés ? bande de curieux ! Peut-être nous étions nous endormis sur le sable, peut-être avions nous quitté la crique pour rejoindre une chambre plus intime dans une des nombreuses auberges de la cité ritalienne. Ou simplement chacun avait rejoint ses quartiers.
    Je vous en aurais bien dit plus, mais question pudeur je m'abstiendrais ! Histoire de faire plaisir à mon ami Faust.

    Il n'empêche que cette soirée-là, elle restera à jamais dans un coin de nos têtes, l'début de quelque chose, peut-être...
    Vivons au jour le jour, l'avenir nous verrons bien.


RP à 4 mains avec JD Gwenvael

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