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Info:
Octobre 1465. Enlèvement de Meabh.

[RP] Tous les cris les S.O.S

Fanette
* Pâle copie de la chanson de Balavoine


- Mordiable ! Mais c'est qu'elle est bien capable d'y aller !

C'est une autre fièvre qui s'était emparée de Fanette ce matin du seize octobre. Les nouvelles reçues de Roman au soir précédent étaient rassurantes mais à présent, elle tournait et retournait dans ses mains deux courriers reçus quelques instants plus tôt, arpentant la pièce en cherchant une solution. Des deux parchemins, froissés et nerveusement malmenés, l'un n'était pas signé, mais sa teneur n'avait rien à voir avec les messages qu'elle recevait parfois, liés par de si jolis rubans. Non, celui-ci n'était qu'une succession de lettres disjointes dont la teneur était terrifiante pour son imagination fertile.



Salut machine,
Pour revoir la blondinette gaélique en vie, ce sera 40 000 ; moins pour quelques morceaux épars, mais pas moins de 5 000 la pièce, c'est que ça doit valoir le coup si tu veux te faire un porte-bonheur avec un de ses doigts.
Pour moins, pas la peine d'espérer la recroiser un jour. Pour moins, pas la peine d'écrire non plus.
Les ravisseurs de Meabh.


Ainsi, les craintes d'Elise étaient fondées et ce n'était pas qu'une manœuvre de l'irlandaise pour convaincre la fillette de la rejoindre. L'autre courrier était bien plus inquiétant encore. Que pouvait faire une jeune fille d'une douzaine d'années, armée d'une dague, d'un couteau, d'une ficelle et d'un ruban contre "les ravisseurs".



Fa...nette...

Je... Suis perdue... Je vous joins une copie de la missive que j'ai reçue il y a peu...

"Petit machin,
Si tu veux revoir ta prof de gaélique chelou vivante, va falloir allonger la monnaie, et ce sera pas moins de 30 000. Pour moins que ça, mais pas en dessous de 5 000, il est possible d'en récupérer des bouts, pour se faire une relique ou un chouette porte-clés avec un doigt.
Comme a priori, t'es sans l'sou, autant te dire que c'est pas la peine d'espérer la revoir en vie.
Bonjour chez toi.
Les ravisseurs."

Je... Je ne peux pas payer Fanette... Mais... Je vais les retrouver, et je vais les tuer... Tous... Tous ceux qui m'ont pris ma Mea'... Jusqu'au dernier je vais les tuer... Il est trop tard pour partir sans Gygy, sinon je l'aurai fait... Je ne veux pas la mettre en danger je ne sais pas quoi lui dire demain mais... J'irai toute seule chercher Mea... Ils... Mourront... Tous... Jusqu'au dernier...

Elise.


Bien sûr qu'Elise ne pouvait pas payer, et elle non plus, du reste. Si elle avait eu la force de la rousse aventureuse, elle n'aurait pas hésité un seul instant. Elle aurait sellé sa jument, affûté ses lames, et se serait lancée sur leurs traces, impatiente de vibrer du fracas de l'acier et de s'abreuver au carmin du sang. Si elle avait eu la détermination de la Hache, elle les aurait sans doute retrouvé, et décapité un par un jusqu'à ce que Meabh soit rendue.
Elle se maudit de ne savoir être rien de plus que la biche qu'une princesse avait prise sous son aile, ou la fauvette d'un conte. Saurait-elle jamais devenir une autre ? Elle s'était même débarrassée de son couteau, tant elle avait du mal à accepter d'avoir tué un homme, quand bien même était-ce pour sauver la vie de son diable. Et puis, elle avait jugé qu'il serait plus utile à Elise. Alors à présent, elle était là, à ne savoir comment agir, sans pouvoir cependant s'accorder le droit de ne rien faire.

Rallier Bourganeuf ... seule ... et ajouter une inquiétude à Roman alors qu'il avait déjà bien assez à se soucier de son frère qui méritait à lui seul toutes les attentions.
Rester ici et s'en vouloir s'il arrivait malheur à la fillette ou à la blonde.

Impuissante et démunie, elle finit par s'enrouler dans son étole à la recherche du père de Roman. Elle ne savait trop ce que le patriarche pourrait ou voudrait faire, mais elle était suffisamment perdue pour prendre le risque de quémander un peu de soutien, même si l'homme l'intimidait assez. Elle arpentait les venelles de la ville, indifférente à la pluie qui alourdissait son vêtement de laine, et plaquait ses boucles sur ses joues. Mais de l'italien aucune trace. Elle l'avait d'abord cherché à l'Ewedishalahu, puis, à défaut, elle avait poussé la porte de toutes les autres tavernes, à l'exception de celle du sieur Serrance. Finalement, elle était retournée se réchauffer au feu du hanap couronné, s'était délestée de son étole dégoulinante pour offrir ses mains bleuies à la chaleur des belles flammes qui ondulaient dans l'âtre.
Quand elle eut arrêté de trembler, elle déposa les parchemins sur une table, sortit le petit nécessaire d'écriture et commença à rédiger quelques courriers.



Sieur Corleone,
J'ai reçu des nouvelles rassurantes de Roman, mais ce matin, deux missives m'ont empli d'inquiétude. Une femme était ici il y a quelques jours, Roman et son cadet la connaissent aussi, et elle s'est occupée de tout ce qui concerne le banquet qui aura lieu le jour des noces. Elle était aimable et drôle et je l'aime bien. Mais, je viens de recevoir une demande de rançon pour elle. Une somme énorme, dont nul ne saurait s’acquitter. Ils menacent de la tuer Sieur Corleone, de la découper en morceaux. Je ne peux pas rester ici sans rien faire, vous comprenez ? Je suis terriblement inquiète, car pour ajouter à cela, la fillette que j'attendais l'autre soir est partie à sa recherche. Elle n'a qu'une douzaine d'années, et pour seule arme qu'une dague et un couteau que je lui ai donné. Mais elle veut tous les tuer, j'ai très peur que ce ne soit elle qui perde la vie dans cette entreprise. Sieur Corleone, comment pourrais-je laisser une enfant prendre de tels risques seule ?
Je vais attendre ce jour au Hanap couronné. Si vous venez, je vous montrerai ces courriers.
S'il vous plait, venez.
Fanette




Gysèle,
J'ai reçu un courrier d'Elise qui m'inquiète au plus haut point. J'ignore si vous avez réussi à la rejoindre, et ce qu'elle vous aura raconté, mais elle veut partir, à cause de Meabh. Elle a été enlevée, j'ai reçu une demande de rançon, Elise aussi, et l'une comme l'autre ne pouvons payer, alors, elle a décidé d'y aller sans vous, pour les tuer, tous.
Je vous en prie Gysèle, ne la laissez pas faire.
Fanette




Sieur Pierre
Nous ne nous connaissons pas mais, Elise m'a parlé de vous. Je ne sais pas trop si vous êtes au courant des raisons qui ont motivé son départ, mais elle court un grand danger. Elle disait que vous les protégiez, elle et sa tante. Ce jourd'hui elles doivent être à Bourganeuf, mais demain ? Elise veut faire la peau de ceux qui ont enlevé notre amie Meabh. Saurez-vous l'en empêcher ou l'y aider ?
Fanette


Enfin, le dernier courrier était pour la jeune Elise.



Elise,
Surtout n'en fait rien. Il serait bien idiot que tu te fourres toi aussi dans le pétrin, et imagine un peu le chagrin de ta tante et le mien. Tu risques juste te de faire occire, et ça ne sauvera pas Meabh. On va trouver une solution, je t'assure. Les licorneux qui t'ont accompagné l'autre jour, sont-ils encore à Bourganeuf ? Elise, ne part pas sans ta tante, et surtout ôte-toi cette idée de la tête, tu ne peux pas aller tous les tuer, tu ne sais même pas où ils se cachent, ni combien ils sont.
Soit prudente Elise, je t'en prie.
Fanette

_________________

Le printemps selon jd Svanja ;-)
Meabh
Et voici Miou.

Miou est une jeune irlandaise de seize ans. Elle est blonde, volubile, apprêtée et fronce le nez quand un homme lui parle. Miou est l'innocente otage d'une jeune fille aux grands yeux noirs et d'une duchesse aux cheveux couleur miel. Miou voyage donc dans une malle en osier. Ses ravisseuses ne cherchent pas à lui faire du mal. Elle est une otage consentante. Les grands yeux noirs la trouvent drôle et elle les divertit. Le Miel veut en faire une Miou de compagnie. Miou aura des pauses pipi régulières et l'osier lui permettra de respirer. Elle pourra même se dégourdir les jambes. Même la cheffe des ravisseuses a accepté qu'elle vienne. Peut-être qu'elle apprendra à manier les armes. Mais cela sera aux risques et périls des hommes qui peuvent graviter autour du groupe. Sauf Unega. Lui, il a un statut spécial. Il a de l'or dans les doigts et il doit lui coudre des poulaines jaunes. Miou s'acclimate à son nouvel environnement. Elle a même envoyé la bombe Didier dans les jupons de la reine.

Vous voyez donc que Miou ne craint rien.
Elle est partie à l'aventure, cachée dans une malle.
Elle va connaitre de nouveaux lieux et de nouvelles personnes.

Car la vie est une aventure de chaque instant.

Miou est le nom d'amazone de Meabh. Celle qui inquiète tout le monde par son silence assourdissant. Elle qui cause tant, ils n'entendent plus parler d'elle. Elle n'a aucune idée du branle bas de combat qui se passe juste à quelques villages d'elle. Elle se dit que la petite Élise est rentrée chez elle en ne la trouvant pas à Bourganeuf et que Fanette se fait toute petite auprès de beau-papa Corleone. La traitresse est loin et le fiancé reviendra vite. Bobby finira par épouser Élise et ils feront des enfants tout bizarres aux cheveux noirs. Mais en attendant, demain, Miou s'éloignera encore plus de tout cela. Elle ne reçoit pas les lettres vu qu'elle vit dans une malle. Personne n'a de pigeonnier personnel dans une malle. Au pire, elles sont toutes interceptées par la duchesse. Elle semble un peu possessive. Et elle ne voudrait pas que sa toute nouvelle Miou de compagnie se sauve en route.
Elise.
Elise était bien décidée à retrouver Mea par tous les moyens possible et imaginable, et à assassiner tous ceux qui avaient osé poser une patte sur son amie. Elle n'était plus que vengeance, et avait erré dans les rues de Bourganeuf l’œil vide, sans vraiment regarder autour d'elle, la main serrée sur le pommeau de son arme à en avoir les doigts blancs. Ils mourront tous.

Mais... C'était sans compter sur Gysèle, une tante si têtue... Celle-ci avait interdit à Elise de rechercher Mea. Bien sur, l'enfant n'avait que faire des interdictions qu'on lui imposait. Elle aimait sa liberté, celle-là même qu'on lui avait imposée il y a 4 ans sans lui demander son avis en la jetant comme on jette un déchet.

Mais Gysèle ne la jetait pas, elle, bien au contraire. Après un affrontement, une belle claque et une discussion bien vaine qui tournait en rond, c'est une Elise aux mains liées dans le dos qui était rentrée à Limoges. Elle avait hurlé, elle avait pleuré, mais finalement elle s'était tût sous la menace d'un bâillon pour se renfermer sur elle même et pleurer de rage.

Finalement, la voilà aussi prisonnière que son amie, même si les griffes de sa tante étaient sans doute bien plus douces que celle des ravisseurs de Meabh. Arrivée à Limoges, elle ne pouvait que constater qu'elle avait tout perdu : sa liberté, et sa blonde professeur de gaelique.

Et en plus de ça, elle avait mal à la joue...

Gysèle ne la gardera pas attachée ni enfermée, mais elle sera désormais surveillée comme le lait sur le feu, et il y a fort à parier qu'au moindre pas de coté, la ficelle revienne fleurter avec son épiderme. Alors l'Orpheline reste désormais prostrée, refermée sur elle même. Elle déprime, constate son impuissance,et pleure son amie qu'elle ne reverra très certainement jamais.
Meabh
Enfermée dans sa malle, Meabh a tout le temps pour penser à cette prise d'otage. Bien qu'elle soit plus qu'heureuse de partir avec les amazones angevines, de partager de bons moments avec la duchesse Miel et son adjointe Bzz, de rendre fou Didier-Henri, elle s'en voulait pour Élise. Elle l'avait laissée tomber. Voilà pourquoi elle ne s'attachait jamais. Elle arrivait dans la vie des gens, leur apportait quelques bons moments et repartait sans rien dire. Elle avait toujours agi ainsi mais jamais, elle n'aurait pensé qu'une enfant s'attache tant à elle. Parfois, elle écrivait encore à des gens rencontrés ça et là. Mais jamais, elle ne s'était dit un jour qu'elle reviendrait sur ses pas pour revoir des personnes qui lui tenaient à cœur.

Elle s'assit alors dans sa malle. Oui c'est une sacrée grande malle, c'est celle utilisée par la duchesse pour mettre toutes ses robes. L'osier avait pris l'odeur du lys mêlé au cassis.

Si vous ne le savez pas encore, Élise est une petite fille, une jeune fille, très intelligente. Alors Meabh va lui donner de ses nouvelles de façon un peu particulière. Elle profitera de la prochaine halte pour envoyer le message. Cela ne devrait pas tarder, elle entend la cheffe des amazones hurler après les retardataires. Les boulets sont partout apparemment ... L'avantage d'être otage, c'est qu'elle ne pourra jamais manquer un seul départ.




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OGCDJ

PS : Passe le bonjour à Hélène de ma part.
Elise.
"Trust nobody
I don't know who to call a friend
They all just pretend to be
"Bleep" Everybody this is to all of you all
Cause everybody is an enemy"
Korn - Play me.

Elise avait mis la journée entière, mais elle avait finie par comprendre l'étrange missive reçue. Etant donnée que même la signature avait été codée, l'Orpheline s'était même demandé si ce n'était pas une bêtise qu'on lui avait écrit, un jeu de Gysèle pour la tenir occupée. Malgré tout, elle s'était acharnée. Et finalement, elle avait réussie à trouver la clef du mystère.

Fière d'avoir réussie, elle gardait cependant un sentiment mitigé de la lecture. Les mots de la blonde lui faisaient plaisir, très plaisir... Et c'était à double tranchant. Elle avait réveillée l'envie d'Elise de quitter Limoges pour partir à la recherche de son amie. Meabh était bien otage, et plus douloureux encore était de constater qu'elle semblait visiblement tenir à elle. Alors comment l'Orpheline pouvait-elle rester les bras croisés et l'abandonner?

Mais Pierre et Gysèle veillaient, elle n'avait pas le droit de faire le moindre pas sans être suivie par une ombre bien plus imposante qu'elle. Le soir, Gysèle l'avait même enfermée à nouveau dans la chambre. Une vulgaire prisonnière, que j'vous dit ! En réalité, la rousse agissait très certainement dans l'intérêt d'Elise, et la jeune brune le savait très bien. Elle comprenait les motivations de sa tante, mais ne pouvait s'empêcher de la détester pour ça. Elle n'a pas le droit de la séquestrer, elle n'a de compte à rendre à personne. Pendant 4ans, elle avait vécue comme elle l'entendait, sans se soucier de rien d'autre que de sa petite personne, et sans que quiconque ne se soucis d'elle. Alors avoir subitement une tante poule était difficile à accepter pour Elise, même si dans le fond, elle était ravie, rassurée, et soulagée de voir qu'on tenait enfin à elle. Elle avait des bras dans lesquels se reposer et une personne avec qui partager ses fardeaux. Son cœur avait rarement été aussi léger, avant la disparition de Mea'.

L'Orpheline était maligne... Un peu. Suffisamment en tout cas pour garder le messager sous le coude. Alors une réponse fût écrite dans le même langage. Elise aurait aimé écrire des pages et des pages, elle avait tant à dire à Mea, à quel point elle lui manquait, tout ce qu'elle fera aux ravisseurs quand elle les retrouvera, ses déboires avec Gysèle, les inquiétudes de Fanette...

Mais elle ne pouvait pas, écrire en code était très compliqué pour une jeune brune de 12ans qui le fait pour la première fois, alors elle avait été forcée à rédiger une réponse plus courte qu'elle ne l'aurait voulu. Cette fois il n'est plus question de haïr Mea, mais bien au contraire de lui dire à quel point elle tient à elle.


Citation:
A vous les rançonneurs si vous lisez ça : Rendez ça à Mea' c'est pour elle ! Laissez lui ! T'façon vous comprendrez rien !

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GNKUG.


Dans un soupire, et toujours une ombre sur les talons l'empêchant de se mouvoir librement, elle était allée chercher le messager. Celui-ci avait des ordres simples de la part de l'Orpheline. Repartir d'où il vient, retrouver la blonde, lui transmettre sa réponse. A elle, et à elle seule.

Et puis enfin, Elise avait regagnée sa cage pour la nuit. Elle qui rêvait d'avoir un chat noir pour animal de compagnie, elle se sentait à son tour l'âme d'un petit chaton, enfermée dans une chambre à double tours, et privée de ses griffes, puisque Gysèle lui avait confisquée l'un de ses poignard et refusait de le lui rendre.

Recroquevillée dans un coin à sangloter, cette nuit là encore lui avait parue très longue. Petit à petit, ses pensées évoluaient néanmoins. Elle n'en voulait pas tant à Gysèle de la traiter comme une prisonnière.. Elle s'en voulait à elle même, simplement, d'être aussi inoffensive et impuissante. Et ça, ça lui était tout bonnement insupportable.
Meabh
Tout se passe bien pour Meabh. Enfin pour le moment. Les ravisseuses sont adorables et même les hommes du groupe sont ... acceptables, dirait-elle si on le lui demandait. Elle est si près d'Elise qu'elle pourrait presque la toucher, lui parler mais elle ne peut pas.

Après une longue conversation avec un vieux monsieur cette nuit, elle a pris la décision de tout dire à la petite. Après tout, si elle a su décoder son message, elle sera peut-être à même de comprendre pourquoi elle est partie.




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Peut-être n'aurait-elle jamais de nouvelles après ses aveux.
Peut-être briserait-elle encore plus le coeur de cette petite fille ...
Peut-être mais tant pis. Car elle fait ça pour elle même si elle ne s'en rend pas encore bien compte. Et pour la première fois de sa vie, Meabh a un but précis. Et elle fait passer une autre personne qu'elle avant tout.
Elise.
De révélation en révélation, l'Orpheline était passée par tous les états. La joie, la peine, la colère, la violence même. Et ce qu'il restait à la fin de la missive, c'était une brune éclatant en sanglots. Que croyait donc faire Meabh? Pensait-elle que ça rendrait Elise heureuse d'apprendre ses motivations? Pensait-elle que ça pourrait suffire à lui pardonner?

De rage, les petits poings s'étaient déchaînés sur le mobilier à porté... Parce que ça, c'était de famille, sa tante Gysèle et son oncle LM faisaient souvent la même chose...

Puis le soir, Elise avait revue Fanette, elles avaient discutés. La décision de l'Orpheline était prise : celle de le rien dire ni à la presque Corleone ni à la rousse qui lui sert de tante. Et pourtant... L'attitude d'Elise a changé, et les deux pourront s'en rendre compte. La jeune femme n'en veut plus à Gysèle, et désormais sa colère et son impuissance se tournent vers Meabh.

Fanette lui dévoile une missive de la blonde, et Elise gronde intérieurement. Ses poings, c'est sur Meabh qu'elle veut les abattre. Bien sur, elle aime toujours autant la blonde, dans le fond. Mais les sentiments sont bien plus compliqués que ça, et l'Orpheline commence à s'en rendre compte désormais. Tout n'est pas blanc ou noir, et les contradiction existent.

Elle lui en veut, profondément. Mais elle veut la revoir. Que faire? Que dire? Elle laisse parler son cœur qui guide sa main.


Citation:
OGC

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GNKUG


Elle aurait pu lui dire qu'ici c'était le branle bas de combat pour la retrouver, que tous cherchaient des solutions, et qu'elle ne devra pas s'étonner si des mercenaires se lancent à sa poursuite... Mais pourquoi lui dire? Si ça arrive, si ça tourne mal, ce sera bien fait pour Mea... Qu'elle assume ses décisions.

Elise disait même, désormais, que c'était bien fait pour Meabh, s'il lui arrivait malheur... Des paroles qu'elle regrettera, assurément, dans quelques semaines, si elle constate qu'elle ne la revoit pas...
Meabh
Meabh aurait dû se douter que ce n'était une bonne idée de s'attacher.
Elle ne croyait pas en l'amour et elle faisait tout pour éviter les hommes. Pas seulement parce que d'après elle, c'est moche, ça pue et ça sert à rien. Non parce que pour ce qu'elle en a vu, l'amour ça craint. Et c'est une sorte d'amour maintenant qu'elle ressent pour Élise.

Elle avait mis plusieurs heures avant de déchiffrer le message. L'appréhension se mêlait à l'envie de savoir comment elle avait pris ses révélations. Si la petite allait bien. Si ...

La lecture fut difficile à avaler.
Mais compréhensible.
Sauf que là, l'ambivalence de ce qu'elle ressentait, cette envie à la fois de la protéger et de la laisser tranquille se bousculait en elle. Elle qui faisait tout pour toujours être de bonne humeur pour elle mais aussi pour les autres paraissait éteinte. Elle glissa la lettre dans son corsage près de son cœur. Après avoir tenu compagnie à Lady Miel comme il était stipulé dans son contrat, elle n'alla pas se coucher. Elle chercha un tronc sur lequel s'asseoir. Regardant les étoiles, elle s'imaginait raconter leur histoire à cette chère petite. Puis le soleil se leva et la nuit s'effaça doucement pour offrir les premières lueurs du jour qui permettraient enfin à Meabh de lui répondre.

Peut-être serait-ce leur dernier échange.
Elle n'en savait rien.
Elle aurait juste aimé l'enlever contre son cœur et lui offrir le meilleur.




Ma chère Elise,

Je suis désolée. Sincèrement. Que tu penses que je te mens, que tu me détestes, que tu t'inquiètes.
Si j'avais su que ma présence t'était si importante, je ne serai pas partie. Pas comme ça. J'ai pris pour prétexte ma petite embrouille avec Fanette pour y aller ... C'est moche. En fait, je ne sais pas quoi te dire. Je pourrai te demander de m'excuser mille ans que ça ne changerait rien en fait. Je t'ai déçue et c'est normal d'être en colère. Et je t'assure que si j'avais su, que si je pouvais revenir en arrière, je ne partirai pas.

Tu vois, je ne t'écris pas codé. Je t'écris comme ça vient et je suis sincère.
Je ne voulais vraiment pas te faire de la peine. Je pourrais répéter ça durant des heures que ça ne changerait rien, je sais. Je n'ai jamais tenu à quelqu'un et tu es la première. J'avais comme cette envie de te protéger, de prendre soin de toi. Je t'ai sentie si fragile entre mes bras. C'était la première fois qu'on s'abandonnait comme ça contre mon coeur. Et j'ai ressenti quelque chose s'éveiller en moi. Une sorte d'immense bonheur mêlé à une douleur pernicieuse, un sentiment mêlant cette joie qu'on se sente bien avec moi mais cette horrible peur qu'on te fasse du mal.

Je suis désolée.
Je ne sais pas quoi dire ... Est-ce que je vais revenir ? Est-ce que je vais te laisser m'oublier ? Ni l'un ni l'autre ne semble être la bonne solution ... pour toi. Je ne compte pas parce que si ça ne venait que de moi, je serai déjà là. Cette nuit, je suis passée près de Limoges. J'aurai pu sauter de la charrette et te rejoindre. Te regarder dormir, apaisée par le poids du sommeil. Mais je ne te fais que du mal ... et sans le vouloir. Comme j'ai fait du mal à Fanette en disant des choses que je n'aurai pas dû dire. Et si c'était moi ça ? Faire du mal à ceux que j'aime en étant juste moi ? Devrais-je juste arrêter de m'attacher pour ne pas blesser ? Ou être une autre personne ? Je ne sais pas ...

Si tu veux m'écrire, un jour, à nouveau, je serai là pour toi. Toujours.
Parce que tu es la première personne que j'aime vraiment.

Meabh
Elise.
Le mot désolé revenait souvent, trop souvent. Parcourant cette dernière lettre, la jeune brunette poussa un soupire. Elle n'aimait pas ça. Des mots, toujours des mots. Mais Elise ne croyait pas vraiment en Meabh, ou en ce qu'elle disait. Elle aurait aimée, elle voulait croire en cet amour que semblait lui porter la blonde. Mais comment faire?

Déçue, elle l'était forcément, la brune. Partagée, elle l'était aussi. Elle n'avait pas pour habitude de s'attacher aux gens. Elle vivait de manière solitaire, et pendant 4 ans elle avait appris à ne compter que sur elle même. Alors pourquoi? Pourquoi elle avait si mal, à chaque lecture? Pourquoi avait-elle foncée tête baissée à la poursuite de Meabh, alors que sa propre vie n'était pas menacée? Pourquoi as-t-elle tenue tête à sa tante, et pourquoi avoir haïs la rousse, pour Meabh?

Elise n'avait pas de réponse à ses pourquoi, et ça la tourmentait. Haïr la blonde aurait été tellement plus simple. Lui dire de dégager, de sortir de sa vie. De ne plus jamais la revoir, ni lui écrire. Comment une pensée pouvait à la fois réjouissante, effrayante, et douloureuse? L'incompréhension hantait la jeune femme, et c'était fort agaçant.

La plume grattait sur le velin, mais elle ne savait même pas quoi écrire. Des ratures, des velins gâchés, perdus. A mesure que sa pensée avançait sa main écrivait des contradictions. Finalement, une missive fût gardée de coté. Pas meilleure, pas moins bonne. Elise n'en était pas satisfaite, mais elle s'en fichait. Elle ne savait pas comment exprimer les sentiments qui l'habitaient.


Citation:
Mea...

Arrête de t'excuser. T'as choisie, t'as fait tout ça. Et t'as fait des erreurs. Et en v'là encore une, celle de passer près de Limoges sans rien m'dire, sans venir me r'trouver. Je ne dormais pas cette nuit, je ne dors plus depuis des nuits. Pis t'aurais pas pu m'regarder dormir, j'dors enfermée à double tours dans la chambre de tata Gygy.

Si tu disparais complètement, j'vais dev'nir quoi? T'façon, t'veux faire quoi? T'veux fuir? Tu dis qu'tu tiens à moi, et t'parles de jamais rev'nir, alors que moi j'me tue à t'dire que j'veux t'revoir et que j'ai tout fait pour ça.
Tes ravisseurs, j'leur ai même écrit, j'ai jamais r'çue d'réponse.

J't'oublierai pas t'façon, j'peux pas t'oublier, jamais. J'te déteste trop pour ça.

Et j'suis pas la seule. Fanette, elle tient à toi. Vraiment. Fort. J'te lais'rai pas disparaitre, et j'te l'ai dit, quand j'te reverrai, j'te frapperai d'toutes mes forces. Pac'que tu l'mérite. Et après, t'as intérêt à m'offrir à boire, pac'que j'te fais confiance pour pas m'empoisonner ou m'droguer.

Tout c'qui t'arrive, tout c'qui nous arrive, c'est ta faute Mea. C'bien fait pour toi, t'mérite pas mieux. Au fond t'es qu'une égoïste. Et fuir, c'est égoïste, aussi..

J'te déteste Mea, et je t'aime aussi.
J'veux pas t'revoir, mais t'me manque.
J'veux qu'tu disparaisse... Mais reviendre, s'te plait...

Revient...

Elise...


En quête de réconfort, lasse, la brunette se mit alors à la recherche des bras de sa tante. Elle était fatiguée, soudainement. Et maintenant qu'elle avait quelqu'un sur qui se reposer, elle avait envie d'en profiter. Gygy.. C'était la seule en qui Elise pouvait avoir pleinement confiance.. Quant bien même elle avait finie ligotée, enfermée, prisonnière. A la vue des révélations de Meabh sur son enlèvement, l'Orpheline n'en voulait plus à la rousse...
Eleus


- LIMOGES. OCTOBRE 1465 –


    Des hypothèses, il en avait échafaudé le gosse. De l’origine royale de l’Irlandaise à la mort probable de cette dernière qui – selon lui – expliquerait tout, certaines tenaient la route alors que d’autre s’effondrait à la première contestation. Pourtant, dans aucune d’entre elle, il n’avait remis en cause le rôle de Meabh. Elle conservait sans hésitation, cette place de kidnappée malgré elle et obligatoirement en danger si elle était en vie. Lui qui rappeler sans cesse à sa futur belle-sœur de se méfier de tous et toutes, il tomberait de haut s’il apprenait les vrais tenants et aboutissants de cette épique histoire.

    Mais il n’en savait rien et dès lors, maintenait l’effort avec Fanette pour essayer de comprendre. Pourtant, aux delà de leurs inquiétudes avoués, s’était des sentiments bien moins honorable qui animé les deux comparses. Elle, était rongée par la culpabilité. Lui, par une jalousie niée. Il avait grandit en étant le centre du monde de sa mère et supportait mal aujourd’hui de ne plus être le centre de personne. Alors, constater l’émulation - qu’avait créée les derniers déboires de l’Aîné – chez son père et son frère, n’était évidement pas pour lui plaire. Il passait donc sa rage et sa frustration dans cette recherche probablement veine et s’était probablement mieux qu’une autre activité à laquelle il aurait pu s’adonner autrement.

    Revenu des bureaux de l’APP, il informa la futur Médicis-Corléone à demi-mot de son entreprise et paya généreusement le coursier d’un des relais de la ville – toujours les premiers informés des nouvelles du faite de leur travail – pour être prévenu dès l’instant où l’avis de recherche serait publié. Ne restait, à présent, plus qu’à attendre.

_________________
Fanette
Limoges, le 20 octobre 1465,

Après plusieurs jours de pluie, le soleil du matin voulait poindre dans le ciel rose. Chaque perle de rosée, accrochée aux parterres, semblait se vêtir d'or, sublimant encore la beauté du parc de l'Hôtel Malemort Arduillet Brassac. Au bout de la longe, Siena arrachait goulûment les touffes vertes qu'elle mâchouillait en pointant ses jolies oreilles vers les bruits de la cité.
Comme chaque matin, depuis que sa fièvre était tombée, Fanette ne manquait pas son rendez-vous avec la jument. Elle allait la chercher dans les écuries de la princesse, débarrassait sa robe des traces de litière et de crottins de la nuit, démêlait ses épais crins noir puis l'emmenait brouter. Peut-être qu'Elise viendrait la rejoindre au trois coups de tierce, si sa tante ou Pierre lui en accordait la permission.
Assise dans l'herbe humide, aux pieds du grand animal bai, la jeune fille jouait d'une main agile dans les longues tiges, les nouant ou les dénouant... Parfois, un mouvement brusque de la jument la forçait à un peu plus d'attention, la sortait de ses pensées, en la bousculant d'un coup de tête, qui lui arrachait un rire léger.

Elle avait passé une bonne partie des heures précédentes à réfléchir. Les larmes et le chagrin ne pouvait rien changer aux événements, en cela, Elise avait raison. Et puis, Roman était plein de bon sens. Après tout, elle ne connaissait pas Meabh depuis très longtemps. Malgré les gentilles attentions qu'elle avait eues, il était encore bien tôt pour penser qu'elle puisse être une amie.

Alors, depuis matines, elle se répétait les mots de la jeune Elise pour tenter de s'en convaincre.

"- C'est bien fait pour elle, elle nous a abandonnées !"

Voilà ! La gamine avait raison ! Après tout, la bavarde avait choisi de partir et s'était sans doute mise seule dans de sales draps. Qui pouvait-elle ? N'avait-elle pas fait son possible pour tenter de lui venir en aide ? Elle avait rameuté la tante de la brunette et le muet, jusqu'au père de Roman, prévenu le prévôt. D'ici quelques heures, quelques jours au plus, une escouade arpenterait les routes du Limousin à la recherche d'indices sur la disparition de la blonde. Et voilà qu'à présent, le jeune frère de Roman avait lui aussi pris les choses en main de son côté.

La jeune fille s'était tant et si bien répété tout cela, que petit à petit, le chagrin avait cédé place à la colère. Pourquoi se préoccuper d'une presque inconnue, qui parlait trop. Si Meabh avait eu quelque amitié pour Fanette, elle ne serait pas partie sans une explication donnée de vive voix, pour quelques mots de trop, surtout en se targuant d'être franche. Si elle avait eu quelques amitié pour Fanette, elle n'aurait pas non plus donné son nom aux brigands qui l'avaient enlevée, sachant combien le petit loir qui dormait en son sein pouvait rendre la jeune fille vulnérable.
Alors, les larmes étaient-elles utiles ? Elle n'en voulait plus verser , sinon, elle donnerait vraiment raison au vieux Corleone qui la disait trop naïve et trop gentille.

Alors, avant que sa colère ne retombe, elle avait griffonné une réponse au dos du vélin reçu quelques jours plus tôt.




A vous, sombres dégénérés,
Pardonnez d'abord cette réponse tardive. C'est que j'ai cherché à engraisser votre pigeon, pensant pouvoir le bouffer avec du lard et des petits pois, mais il préfère picorer les cailloux plutôt que se gaver du blé et du maïs que je lui donne chaque jour. Il doit être angevin pour être si con !
Pour votre demande de rançon, évidemment que je paierai pas. Vous devriez peut-être lire le "le kidnapping pour les nuls". Je ne sais pas ce qui est le plus crétin, réclamer une rançon à une vagabonde sans le sou, ou envoyer votre demande à quelqu'un pour qui votre otage n'a que peu de valeur. A croire que vous êtes aussi con que votre pigeon, de là à penser que vous êtes angevins vous aussi ...
Si par hasard vous ne l'aviez pas encore tuée, dites bien à Meabh, qu'au cas où elle parviendrait à vous échapper, c'est pas utile qu'elle revienne.
Bien à vous, et allez au diable !
Machine



La colère et la rancœur avaient guidé sa main, et le pigeon qu'elle conservait précieusement depuis qu'il avait acheminé le courrier des ravisseurs, était parti à tire d'aile. Eleusio ne serait peut-être pas content, le volatile était le seul lien qu'ils conservaient avec les marauds qui avaient enlevé Meabh. Mais tant pis, sur le coup, le voir partir l'avait soulagée ... au moins le temps qu'il disparaisse au-dessus de l'horizon.

A présent, il en allait un peu différemment. Elle se persuadait que le sort de Meabh lui était indifférent, mais au fond d'elle, rien ne savait effacer la culpabilité qu'elle ressentait. Après tout, la blonde ne lui avait-elle pas écrit qu'elle partait à cause d'elle. C'est donc à cause d'elle qu'elle mourrait.
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Le printemps selon jd Svanja ;-)
--Les_ravisseurs
Se faire traiter d'angevin crétin par une paysanne qui a sûrement dû perdre la moitié de sa famille à cause de guerres royalistes, c'était tout de même cocasse ! Mais puisqu'on nous donnait l'autorisation de faire tout ce qu'on veut de cette bavarde innocente, pourquoi s'en priver ? De toute façon, même avec l'article de l'AAP, personne ne pourrait la retrouver. Cette petite idiote a accepté son nouveau surnom et elle se fait maintenant appeler Miou. Personne ne l'entend appeler par son prénom et des blondes, ça court les champs !

Donc une petite bafouille est nécessaire.
L'angevin est sympa quoi qu'on en pense.
Hé ouais ! Il prévient quand il tue.
A croire qu'ils apprécient plus cette irlandaise que ses soit-disant amies.

Plume ? Check !
Encre ? Ok !
Mèche de cheveux ? Y a plus qu'à la glisser dans le paquet !



Citation:
Yop Machine

Tu as dû demander à ton souteneur de t'écrire une vilaine lettre pour mettre tant de temps à nous l'envoyer ! Enfin depuis le temps, on est déjà loin hein ! Donc vu que la gamine et toi, vous vous en fichez, on ne va pas s'encombrer d'un paquet en plus. Surtout qu'elle bouffe pour quatre ! Elle nous servira de bouclier face à une armée un peu trop zélée et on la laissera là où elle se fera tuer.

Bon vu qu'on est quand même des gens plutôt sympa dans l'ensemble et je dirai même des gens humains, oui, oui, on laisse une mèche de cheveux pour la petite. Un souvenir, c'est toujours chouettos à exposer sur sa cheminée.

Des busous. C'est des bisous de buse.

Les ravisseurs trop méchants. Bouh !

PS : Si l'une de vous pouvait prévenir l'AAP qu'elle est morte, ça serait bien aimable de votre part. Cette annonce va encore nous faire une publicité monstre et on ne cherche pas à recruter. Enfin quand ton tonton aura deux minutes pour écrire à votre place.
Roman.
Limoges.

Avachi sur sa chaise, attablé dans un coin de la salle à manger déserte de l'auberge, Roman écoutait dans le silence ambiant le tintement désagréable de ses oreilles. Il provenait du fond de son crâne, à moins que ce ne fut de son front... Une douleur à la fois sourde et aigue, rampante, tenaillant sa cervelle. Il posa ses doigts sur ses tempes pour les masser. Vain soulagement : cela ne servait qu'à occuper ses mains tandis que les secondes s'égrenaient interminablement.

De trop nombreuses préoccupations harcelaient ses pensées. Gabriele, son frère aîné, était dans un état lamentable : trahi, blessé, abandonné, drogué et désespéré, il venait, en plus, de se faire jeter en prison. Leur père Amalio, revenu s'installer à Limoges, ne faisait guère preuve de la moindre douceur pour Fanette, qui l'agaçait visiblement. Roman se demandait, las, quel stupide espoir il avait bien pu nourrir à l'endroit de son père et de son caractère. En présence de sa mère, il ne se comportait pas de la même manière, attentif et patient.... alors que Fanette paraissait à la fois l'ennuyer et le décevoir. Ils n'avaient pas eu le temps d'en parler entre hommes. Il fallait aussi penser à organiser leur mariage... discuter avec la princesse Mélissandre... contacter le clergé idoine....

Et voilà que Fanette lui avouait que sa nouvelle amie Meabh avait été enlevée. C'était trop ! Le pauvre Roman n'avait qu'un seul cerveau, et bien que celui-ci fut très honorablement organisé et entraîné, il n'était pas indéfiniment extensible. Il fallait définir un ordre de priorité. Et ce qui primait, pour lui, c'était la survie de Gabriele... Aussi, quand Fanette lui reparla de Meabh, il eut la cruauté de lui dire qu'elle ne devait pas se sentir obligée de courir à la rescousse de la rousse. Il ne connaissait presque pas Meabh, et bien que la douce Fanette se soit très aisément lié d'amitié avec elle, il la sentait prête à mettre sa vie en danger pour elle. Il fallut donc la tempérer, lui rappeler qu'elle n'était pas beaucoup plus qu'une presque inconnue même si elle était charmante et agréable et qu'elle avait proposé de les aider pour le mariage...

Mais à la vérité, il n'avait confiance qu'en bien peu de gens, et Meabh, trop fraîchement débarquée dans leur vie, n'en faisait pas partie. Et Fanette qui lui confiait si facilement ses émois...

Non, décidément, cette migraine n'avait pas fini de le faire souffrir. Il ouvrit sa besace et se servit un verre de vin auquel il ajouta une partie du contenu de l'une de ses fioles. Il engloutit le breuvage puis se laissa aller contre le dossier de sa chaise avec un soupir d'inconfort et de douleur.

Pourquoi fallait-il que la vie devienne plus compliquée, maintenant qu'il était devenu honnête, que lorsqu'il était assassin ?

_________________
Elise.
Parfois, à force de trop pousser, tout explose. Elise avait été heureuse des dernières missives de Meabh. Et pourtant, celle-ci avait cessée de lui en envoyer. La jeune brunette ne comprenait absolument pas pourquoi ce revirement, et elle décida alors de prendre la plume la première, pour réclamer de nouvelles nouvelles.

Citation:
Mea'

Pourquoi que tu m'écris plus? T'es où? Tu fais quoi? Tu deviens quoi? Pourquoi t'es pas revenue? Il t'est arrivé quelque chose?

Tu me manques ma Mea... comme tu restes muette, je prend les devants.

Tu sais, Gysèle elle m'a offert un chaton, il est tout noir et avec les yeux verts. Il me ressemble beaucoup. Il sort très vite les griffes, comme moi, et il est totalement sauvage. J'ai des griffures et des morsures plein les mains, mais je l'aime.

Et tu sais quoi? C'est une femelle et elle s'appelle Mea. Comme toi. Comme ça j'aurai toujours un souvenir de toi.

Je sais que Fanette t'as dit que c'était pas la peine de revenir, mais je m'en fiche. Tu reviens et c'est tout. Je veux te revoir... Je veux en finir avec tout ça... Je veux toujours te frapper, mais promis après, je t'offrirai à boire.

Tu me manques énormément...

Elise.


Et suite a cela, une réponse était revenue. Mais entre temps, Elise avait eu vent du courrier des ravisseurs. Et c'est là qu'elle comprit à quel point soit Mea était naïve, soit elle même l'était. Parce qu'il n'y avait que deux solution à ce problème qui durait depuis quelques temps maintenant.

Soit Mea se moquait d'elle depuis le début, et Elise s'était faite avoir comme une imbécile. Soit Mea était clairement une idiote qui pensait réellement s'être fait des amis en nouant un pacte avec le diable.

Malheureusement, aucune des deux solutions n'était plaisante pour Elise. La première était douloureuse, très douloureuse. La seconde... Non seulement elle faisait également souffrir la jeune brunette, mais en plus elle ne pouvait rien y faire sinon constater que son amie allait périr et dépérir, puis éclater en morceaux, se briser, et disparaître.

Laquelle croire? Honnêtement, elle préférait croire à la première solution, et c'était certainement la plus probable. Alors Fanette avait eu raison, lors de ses derniers mots. Meabh se jouait d'elles depuis le début. Elise avait quittée précipitament la taverne en apprenant l'existence de la réponse des ravisseurs ainsi que la mèche de cheveux.

Meabh était morte. Il fallait se faire une raison. Pas physiquement, pas encore. Mais jamais plus Elise ne reverra la jeune blonde souriante et toujours de bonne humeur. C'en était désormais une certitude.

Alors deux missives partir. Pourquoi deux? Parce qu'Elise était tellement chagrinée, tellement énervée, tellement... Perdue... Que la première partie rapidement. Ce n'était pas suffisant pour calmer la jeune femme, et sous le coup de l'émotion et de la colère, une suite fût envoyée une demi heure plus tard environs.


Citation:
Mea...

T'moques-tu encore d'moi? Tes ravisseurs, y z'ont écrits à Fanette. Y'avait une mèche d'tes cheveux avec. Y z'ont dit que j'm'en foutait d'toi, et que du coup t'étais morte. Y m'ont même jamais répondu à moi en plus. Y z'ont dit qu'ils allaient t'utiliser comme bouclier humain.

Alors c'quoi cette histoire ? Pourquoi t'dis qu'ils sont gentils alors qu'ils cherchent qu'à m'faire souffrir et à faire souffrir Fanette? Y racontent des choses horribles, y z'envoient des bouts d'toi, et toi tu m'dis qu'ils sont gentil ?

Toi aussi, t'veux m'faire souffrir? T'savais qu'ils allaient faire ça? T'dis qu'tout va bien parce que tu veux pas que j'm'inquiète ? Ta première ligne, c'pour que si y'a une armée, c'toi qui meurt. M'prend par pour une buse Meabh, ni pour une enfant.

D'ailleurs, cesse de me parler comme si j'vais 5 ans, hein. J'suis grande. Et puis cesse d'jouer avec moi. si t'tiens autant à moi qu'tu le dis, pourquoi qu't'es toujours avec eux? Pourquoi qu'tu reviens pas? Pourquoi qu'tu les laisse envoyer des missives qui ne visent qu'à nous déprimer et nous tourmenter? Pourquoi tu continues de t'éloigner?

J'en ai rien à faire d'ta mèche de cheveux. J'veux ma mea en entière.

L'a raison Fanette... Tu t'moques de nous d'puis le début...

Arrête de dire qu'tu m'aimes, c'pas vrai...

Elise.


Citation:
Et j'te rajouterai même un second courrier juste pour t'dire qu't'es une idiote et une imbécile Mea.

Pac'que si t'crois vraiment tout c'que tu dis, tu es entrain d'te faire manipuler par les premiers v'nu. T'fais confiance à des gens en qui on peut pas avoir confiance. Y vont tout t'prendre Mea. Ton sourire, ta joie, ta bonne humeur quotidienne.

Et quand t'aura pu rien, et qu'tu s'ra brisée, ce s'ra pu la peine d'revenir, ce s'ra trop tard... J'pourrai rien pour toi, même si j'le veux.

Si t'restes avec eux, t'es morte. Et même si t'mourra pas forcément physiquement, la Mea que j'connais s'ra morte quand même. Son esprit s'ra partie, et t'sera qu'une coquille vide.

J'peux d'ja commencer à faire mon deuil, j'suppose...

Adieu..

J't'aime Mea.

Elise.


Cette fois, c'en était réellement trop. Meabh n'avait plus le choix. Revenir, ou mourir aux yeux d'Elise... Elle s'était trop battue pour la blonde, elle avait déjà trop perdu pour elle. Si celle-ci ne daignait pas faire un effort, Elise était prête à l'oublier... Enfin...

Essayer de l'oublier... Le chagrin allait être long à évacuer, et il est certain que l'Orpheline n'en ressortira pas indemne... La confiance envers autrui? Plus jamais, c'est bien trop douloureux de faire confiance.
Meabh
Meabh en avait assez de se justifier auprès d'Élise.

Qu'elle la déteste après tout ! Pour le moment, elle était arrêtée dans une ville quasi déserte. Des crieurs se déplaçaient en courant dans les rues pour alerter les gens que des envahisseurs mangeurs de bébés et violeurs de grands-mères rôdaient dans les environs.

Et bien entendu, elle était coincée avec eux.

Mais ce n'est pas le pire.
Le pire c'est que ce soir, elle serait morte.
Et que la résurrection, c'est douloureux, paraît-il.

Enfin ce sont les rumeurs qui courent. Apolline recevait moults courriers lui demandant pourquoi elle avait décidé de suivre ce groupe malfaisant. Elle l'aimait bien parce qu'elle était comme elle. Toujours le sourire aux lèvres et de bonne humeur sans être niaise. Même si elle avait peur qu'elle lui pique son travail, elle l'aimait bien. Donc Apolline était prévenue. Là ou pas là, cette nuit, les armées du duché n'auront aucune pitié. Tout pied hors des remparts sera tranché.

Ambiance !

Mourir ici ou à Paris avec les renards maléfiques ... Peut-être était-ce son destin après tout.

Bobby venait de lui écrire.
Clair, net et précis.


Citation:
M.

Ici, on te dit libre d’écrire.
Ici, on te dit traitresse.
Ici, on te dit libre peut-être.
Est-ce vrai ?
Seule la dernière information m’intéresse, le reste je m’en fou.
Mais si elle est vrai, dit le que toute cette histoire cesse.

N.


Franchement, elle avait autre chose à penser là non ?
Bon, le pauvre.
Il ne lui avait rien fait.
Et puis c'est grâce à lui si elle avait eu un article à son nom dans l'AAP.


Une lettre en forme d'adieu lui parvint en retour.
Son vœu se réaliserait : l'histoire allait cesser.



Bobby

Pourquoi tu signes N. ?
Je vais bien.
Mais cette nuit, je ne serai peut-être plus.
Les armées vont nous attaquer.
Je suis cachée dans une malle.
Peut-être que je m'en sortirai.
Par qui puis-je être traitée de traitresse ?
Je n'ai prêté serment auprès de personne.
Je suis libre sans l'être.
Merci pour l'article dans l'AAP.
Du haut de tes onze ans, tu as réalisé l'un de mes rêves.

Adieu.
Ou pas.
Demain nous le dira.

Meabh
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