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[RP] Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort

Astana
Redressée pour le jauger, la blonde se voit presque lui répondre au tac-o-tac : « Carrément. On cloue des affichettes toutes les semaines. Et plus particulièrement sur les portes des cathédrales et églises environnantes. Faut toucher un public large, voyez ? On fait les choses bien avec Maleus. ». Mais plutôt que des affichettes publicitaires, les cousins d'Assay clouent des pamphlets en se foutant bien que le prêtre local les observe d'un air mauvais, regrettant la fin de l'Inquisition. Un jour à Toulouse, ils avaient été surpris en plein acte par le mari de la danoise qui sortait de la cathédrale, et Sørensen, pressentant l'engueulade arriver, s'était tirée fissa prétextant un truc pas net, laissant à leur débat le cousin et le vieux blond. Plus tard, Johannes s'était radiné avec deux doigts en moins, coupés net, et curieusement Astana n'avait pas fait le lien. « Un accident au port, Sa Blondeur, rien qu'un accident au port ».

Elle lui décoche un sourire finaud.


- « Les gens avertis savent que les prêches ont lieu le vendredi. »

La chope tout juste reposée sur la table, Astana y trempe un index.

- « Et pour nous trouver, il suffit de chercher le poisson. »


Pour démontrer son propos, l'index humide trace une version simplifiée de l'Ichtus sur le bois. Le signe de ralliement a été gravé à côté des portes des temples de Limoges et Toulouse. Temples qui n'ont de temple que le nom, ressemblant plus volontiers au plus commun des bâtiments, et dépouillé de toute richesse extérieure et intérieure. Et parce qu'Astana est imbibée, elle sourit beaucoup, et dévoile à nouveau un croissant foireux à son vis-à-vis :

- « Les pasteurs choisissent un passage des Écritures, et nous échangeons dessus. Cela mène parfois à de belles engueulades, mais... La question est plutôt : avez-vous envie de chercher le poisson ? »

Et le poisson met la marmotte dans le papier alu ?
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Elias_romanov
La réforme, c'était donc une sorte de chasse au trésor cabalistique. L'idée amusa Elias, déjà bien imbibé de bière. Le sourire s'élargit sur les lèvres du russe, alors qu'il lançait une taquinerie qu'il trouvait amusante.

Dois-je vous considérer alors comme un hameçon ?

Valait mieux ça que les boulettes d'appât, peu ragoutantes, comme comparaison.

Lorsqu'elle évoqua le déroulement des prêches, Elias s'engouffra dans la brèche comme un 33 tonnes sur chaussée mouillée. Heureusement donc qu'on avait pas encore inventé les 33 tonnes à ce moment de l'histoire.


Ah, vous avez donc des pasteurs.

Il convenait que même si il n'y avait pas de hiérarchie, il fallait bien tout de même recevoir un enseignement par un biais ou un autre.
Astana
Mignonne petite gausserie. De toute évidence, Sørensen est en de bonnes dispositions ce soir, et ne s'encombre guère de sa réputation de glaçon à maintenir, ou de pierre morte. Lui n'en a pas conscience, et pourtant Déos sait qu'il est rare de voir une danoise à bride lâchée. Comme il n'en profitera pas, elle le fait pour deux, et opine vivement du chef.

- « Voilà. Un grand hameçon blond. Mais ne me lancez pas trop loin. »

Faudrait pas se retrouver en Lorraine. Encore.

Et comme le ruskov fait soudainement grise mine des suites du couplet sur les pasteurs, la blonde se la joue taiseuse. Un temps. Quand les gens entendent « pasteur », ils entendent en fait « prêtre-avec-un-nom-différent », et si l'amalgame n'est pas une surprise, la différence entre les deux est pourtant grosse comme le nez au milieu la figure. Visible comme un tas de corps au milieu d'un champ de coquelicots. Comme la différence entre les chaises, et les tabourets. Mais va expliquer ça à un tailleur qui tangue, et qu'à l'air aussi fervent qu'un blaireau avec un carreau entre les deux yeux, toi.

Cette fois-ci, la tête fait non. Non, tu fourres le doigt dans l’œil jusqu'au coude, mon petit. Et Astana d'apposer une main sur la table pour approcher le museau de son interlocuteur, allant presque jusqu'à brandir un index sous son nez.


- « Un pasteur, c'est rien qu'un réformé qui prend sur lui de faire la lecture aux autres et d'animer les échanges. Demain... enfin plutôt vendredi, je peux être pasteur si je veux et me mettre à prêcher, puisqu'on est tous égaux. Toi aussi tu pourrais un jour. »

Froncement de sourcils.

- « Heu, vous. Vous. »

Certains prennent la mouche lorsqu'on leur donne du « tu » trop vite.
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Elias_romanov
Elias accola ainsi un acronyme pour mieux mémoriser Astana, qui deviendrait ainsi GHB (pour Grand Hameçon Blond, suivez un peu !).

Je doute de pouvoir faire cela, ou de le vouloir.

Elias tenait plus de la brindille que du lanceur de tronc, même si l'image évoquée par Astana le fit rire avec légèreté. Ses doigts fins d'artisan enserrèrent la timbale de bière presque buvable servie ici, alors que la blonde décidait d'expliquer le point qu'il avait relevé.
Il n'avait pas considéré commettre une accusation et espéra qu'elle ne s'était pas vexée pour si peu. Il se retrouva à loucher un peu lorsqu'il se retrouva avec l'index de la jeune femme à quelques centimètres de son nez, avant de préférer relever celui-ci pour la regarder. Gris pour gris.

Il nota le lapsus du tutoiement, mais fut loin de le prendre mal. Il fallait avouer que question manières, ses compagnons d'aventure avaient une mauvaise influence sur lui.


Le "tu" me vas.

Formulation alambiquée à nouveau. Coïcidence ?

J'aimerais bien t'entendre prêcher dans ce cas. Mais si tu me mènes au poisson, c'est déjà bien.

N'oublions pas, c'était le hameçon, et Elias bien évidemment... le pêcheur.
Astana
Et Sørensen de se gondoler en s'imaginant prêcher, raide comme un manche : « Mes chers coreligionnaires... ». Non mais non. La danoise est pieuse mais n'a jamais eu la fibre du pasteur. Cette dernière est toute acquise à Maleus et elle la lui laisse volontiers. C'est qu'Astana a la gouaille et le panache, mais préfère épauler le borgne en montrant le museau aux prêches et en rebondissant sur ses paroles, voyant là une sorte de duo aussi intemporel qu'efficace. Un jour qui sait, lorsque le temple de Limoges ne sera plus vide, et que ses cousins seront revenus d'une guerre dont elle s'est lassée bien avant eux.

- « Tu as l'âme d'un pêcheur, alors ? »


Elle hausse un sourcil amusé.

- « Ma foi, ça tombe bien. Nous le sommes tous. »

Des pêcheurs. Oui.

Ça va, le flagrant délit de Chasse et Pêche là ? La limite entre religion et loisirs se fait des plus ténues.


- « Si tu Crois, je t'amènerai au poisson. Quant à prêcher, peut-être un jour, mais pour le moment ne m'en veux pas si je préfère m'en tenir à la bière... »

Et vas-y que ça se gondole encore gentiment, comme si de rien, comme si c'était tout à fait normal d'être agréable et pleine de vie. Mais ce n'est pas grave. N'est-il pas écrit dans la Conduite que « le rire est le propre de l'homme et mourra bien qui rira le dernier. Car il aura réjouit le Créateur » ?

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