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[RP] Remise en piste.

Siegfried_fechter
Citation:
Tout les résultats des combats a été joué au dé !


    Le grain de la pierre à aiguiser qui glisse sur le fil d’un fer de hache. Coup après coup, comme pour vaincre par des caresses rugueuses la marche inexorable du temps. Vaincre la rouille, repousser l’échéance finale. Bon dieu, que c’est reposant. J’ai toujours aimé ces moments vous savez, ces moments où tout son être est concentré sur une même tâche. Ici, le simple fait d’aiguiser un fer de hache. Me découvrirais-je soudainement poète ? Probablement pas.

    Des mois que je n’étais plus revenu ici, voire des années. Le temps m’a paru si long à Gênes. Si long lors de la traversée des alpes, si long, là-bas, dans le froid. Maintenant que j’y réfléchis, heureusement que la Rouge a été là pour moi. Faute de quoi, je pense que je n’aurais été qu’un cadavre de plus enterré sous la neige, bon à nourrir les loups et les ours. Tout ça pour quoi ? Revenir au bercail plus pauvre qu’au départ. Plus musclé et moins gras. Tout ça pour ça. Tout ça pour recommencer mon véritable travail, ma véritable raison d’être.

      - Putain Sieg’.


    Lâchais-je en me rendant compte du trou dans lequel je plongeais. L’histoire n’est pas écrite, après tout quoi que le très-haut te réserve, jusqu’à preuve du contraire tu reste propre maître de ta destinée non ? Et puis, ce n’est pas comme si tu allais passer l’arme à gauche aujourd’hui. Passe ta chemise et ton gambison, foutu lansquenet. Rentre dans la carapace d’acier sous laquelle tu te protèges, ferme les lanières du plastron, glisse les lanières de tes épaulettes, enfile tes gantelets et visse ton lourd heaume sur ton crâne. Referme ta main autour de la hampe de ton arme.

    Tant qu’il y aura des hommes, il y aura du travail pour toi. Tant que la guerre ne sera qu’un jeu pour des nobles décadents et que le paysan craindra de prendre les armes, il y aura de l’or pour toi. Mais bon, inutile de rêver à prendre les rennes d’une troupe de véritables mercenaires, ce n’est pas comme si t’allait former une grande compagnie a toi tout seul. Vise plus bas, tisse-toi une nouvelle réputation. Après tout, qui engagerais un inconnu pour autre chose que du sale boulot ? Marche dans la merde, lansquenet, à travers la boue et le sang. Qui sait, t’arrivera peut-être à te hisser au-dessus du reste. Prends juste gare à ne pas prendre ceux qui étaient derrière toi pour de la merde.

    __

    De grands coups du poing fermés sur la porte du bailli devraient le faire sortir. Une, deux et… J’entends enfin une clef tourner dans la serrure pour qu’un homme de main m’ouvre la porte. Enfin, homme de main, je suppose que c’en est un ? Le dernier bailli que j’avais rencontré par ici n’était qu’un gros porc libidineux, voilà qui déplaira à la Danoise.


      - Qu’est-ce que vous voulez ? Me lance-il.


    Je lève l’index, pour lui demander d’attendre, ouvre ma besace d’une main et en tire un simple papier.

      - J’ai cru comprendre que vous aviez du mal à rattraper un homme. Je cherche du travail. Vous en avez, je peux l’attraper.


    Je suis invité à rentrer, je rencontre non pas le bailli de Limoges, après tout j’ignore qui porte ce titre, je n’ai même pas l’honneur de rencontrer le prévôt, non. Qui m’accueille ? Un simple, vulgaire, gratte papier. Engoncé dans mon plastron, je l’avise. Il m’invite à m’asseoir et je refuse. Bien entendu.

      - C’est vous qui voulez récupérer la prime du bon Jacquot ? Me demande-il en levant à peine ses petits yeux de son codex. Bien, la prime est de deux livres parisis.


    Ou autrement dit, quarante écus sonnants et trébuchants. Pas cher payé pour une chasse à l’homme mais bon, je ne vais pas cracher là-dessus. Il faudra que je parle un peu de la prime partagée à la Danoise, je pourrais payer mes propres dettes avec une seule livre, mais bon. Faire des plans sur le passage d’une comète n’amène jamais rien de bon.

      - Il vous le faut vivant ou mort ?

      - Peu m’importe. On sait qu’il s’est réfugié avec les frères Tournaux dans le Boisseuil, a quelques lieues au sud de la ville. Si vous pouvez nous en débarrasser aussi ça rassurera le petit peuple. Vous toucherez une prime d’une livre par tête des frères, en plus de tous les droits de pillage et tout ça, bref. Maintenant, vous pouvez retourner à vos occupations.


    Et me voilà congédié d’un simple mouvement de la main.

      - Les vilains je vous jure.


    Soufflais-je avant de m’approcher d’un gamin, je griffonnais quelque chose sur un parchemin avec du fusain, le roulait et le tendait au gosse.

      - Tu veux bien me servir de messager petit ? J’te donne deux deniers pour la peine. Apporte-moi ça à la Danoise, une femme grande, blonde, avec un accent aussi moche que le miens.


    Sitôt dit, sitôt fait. Voilà deux deniers qui se barrent avec un mot, en espérant qu’il arrive au destinataire.

_________________
Astana
Ainsi l'enfant l'a cueillie aux portes de l’entrepôt de la Réforme en l'arrachant à ses pensées bleues. Deux deniers sur deux deniers, et le voilà reparti aussi vite qu'il est apparu, les poches équilibrées.
Ce n'est qu'une fois à l'abri du Blaireau qu'Astana amorce le déchiffrage du parchemin qui parvient à lui soutirer un sourire – bienvenu – après un après-midi plus rude que prévu. Mon, scribe ? Le mien ? Ah. Si tu savais. T'as neuf piges d'archives à rattraper, mon gars. Je te ferai peut-être un topo un de ces jours. Une tasse de flotte chaude expédiée plus tard, la lourde s'ouvre finalement sur le chroniqueur en question. Blond sur blond, ton sur ton. La danoise transmet l'invitation à Johannes, parce que ce sont des choses qui se font entre personnes à peu près respectables et civilisées. Est-ce qu'ils cherchent un appât ? Rien. Nada. Promis-juré-craché. Et Hazel ? Ce ne sont que cinq zigotos qu'ils ont à affronter, pas une armée toute entière. On est pas des dingues. T'en fais pas, on survivra. Enfin je crois.


- « Vous n'aurez qu'à les assommer avec vos blagues. », finit par lâcher Sørensen en noyant un sourire dans son verre.

Quelques minutes plus tard, la blonde est prise d'un affreux doute en se remémorant un bout de conversation avec Siegfried. A propos d'une vieille jacque.


- « Dites, vous savez vous battre ? »
Comment ça, on a jamais abordé le sujet ? Oh, si peu.

- « Comme un bâtard. »

Ah ouais. Logique.

~

Ce n'est qu'un peu plus tard, tandis que la soirée s'avance, que la ferrailleuse répond à son comparse d'un jour :


Citation:

    Siegfried,


    Quelle rapidité.

    J'en suis. Notre archiviste aussi.

    J'en déduis que l'affaire est pressante.
    Une vague idée de l'heure de rendez-vous aurait néanmoins été appréciée, afin que nous évitions tous de nous engourdir inutilement.


      Astana.

_________________
Siegfried_fechter
    Huit deniers. Huit putains de deniers que j’ai perdu ne serait-ce que pour que le gamin daigne refaire à nouveau le tour de la ville pour retrouver la Danoise. Jour de chance pour le gosse entre nous, quasiment un sou juste à faire le messager. Qui sait, il serait peut-être le prochain courrier le plus réputé de ce royaume.

    __

    La journée et la soirée de la veille ont été… Folkloriques, maintenant que j’y repense, tu parles de se construire une nouvelle réputation. J’ai dû jouer de mes réputations les moins recommandables pour éviter de voir un ami finir au gibet. Moi qui me plaignais d’être revenu plus pauvre qu’à mon départ, voilà que maintenant je suis presque à sec. Mais bon, on joue, on perd. La réputation ça se récupère, du moins, j’espère.

    J’ai stipulé sur le message que je préférais partir à l’aube, histoire de pouvoir essayer de trouver leurs campements dans le jour. Ces cons doivent surement partir en fourrage afin de pas crever de faim.

    Et en plus, j’ai promis que je les ramènerais vivant, ça complique la situation, mais je pense néanmoins qu’à deux, avec notre équipement, ça sera faisable. Je déplie une carte rapidement alors que j’attends sur un banc, carte de la région, elle m’avait couté une fortune a l’époque… Boisseuil, quelques lieues au sud. En suivant la route.

    Jusqu’à ce que le bruit de l’acier qui s’entrechoque de manière rythmique me tire de ma contemplation.

      - Ah, la Danoise. Prête ? J’ai pris ma hache d’armes, mon arbalète et de quoi grailler en route. T’as un cheval ou on y va à pieds ?


    Une oeillade par dessus l'épaule, où se trouve le chroniqueur-en-devenir ?

_________________
Jhoannes
- Elle a dit où déjà ? Porte sud ?
- Ouais. Enfin porte sud mais trop sud.
- D’accord…
- Plus Montauban que Montpellier si tu vois c’que j’veux dire.
- D’acc… ord. Et pourquoi on fait ça déjà ?

Le blond hausse les épaules, sauf que les deux péquenauds qu’il dépasse ne savent pas, eux, que ce petit mouvement est une réponse à une voix intérieure, et le mettent direct dans la case idiot du village avant de reprendre une conversation passionnante sur les plantes rustiques. Pourtant il n’est pas l’idiot de ce village-ci ; Limoges, il vient d’y foutre les pieds pour la première fois bien des longes. Il n’est pas mercenaire non plus, d’ailleurs, mais chroniqueur… après tout pourquoi pas. Raconter les faits des autres, et la bravoure, et la mort, mettre de la couleur dans tout ça pour rendre la bravoure moins insensée et la mort moins banale : de la lâcheté en bordure de violence.

Une petite poche en jute bouffie de noisettes dans sa mauvaise patte, celle avec deux moignons de doigts, il s’approche vers les deux silhouettes blondes, dont une lui accroche le regard plus intensément que l’autre. La main droite, évidemment, sert à assurer un apport de noisettes quasiment constant jusqu’à son gosier. Tout ce rouage vorace est parfaitement huilé, et le blond compte bien en profiter jusqu’à Boisseuil, surtout qu’il sait pas réellement sur quoi il va tomber là-bas. Alors autant prendre le temps de rendre un dernier hommage à la bouffe. En plus en ce moment, il a tout l’temps la dalle.

Bref, il se ramène, arrête sa marche à deux toises des mercenaires, des vrais de vrais eux, comme s’il voulait pas corrompre leur aura pâle et dégueulasse en foutant une botte dedans. Se bouffe une autre noisette et entame les salutations en plein exercice de mâche.


- Salut les p’tits loups.
_________________
En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Siegfried_fechter
      - Dzien dobry*, Johannes.

    Un salut du menton, on est déjà aux Laudes et le soleil ne semble pas vouloir poindre a l’horizon. Un soupir s’échappe un instant d’entre mes lèvres, ma joue me fait mal. Les joies d’avoir des cicatrices à vif en plein hiver. On vit avec après un certain temps, vous savez.

    Mais bon, les trois sont là, autant prendre la route et éviter de se retrouver statues de glaces avant que le paradis nous passe au-dessus du crâne. Je me lève et fouille dans mon sac, gonflé par le trop-plein, pour en tirer un vêtement matelassé.

      - Tiens, enfile-moi donc ça, ça te tiendra chaud.


    Je me penche ensuite pour fouiller à nouveau dans le sac de lin que je passe ensuite en bandoulière, le lin tassé entre mon plastron et la poignée de mon katzbalger afin d’atténuer tout bruit superflu. D’une main ensuite, je présente une chaîne de jacque.

      - Attaches-y ça, c’est rudimentaire mais ça protégera tes bras si jamais ça tourne au vinaigre cette affaire. Si tu as besoin d’un coup de main pour attacher le tout n’hésite pas.


    Le temps qu’il s’équipe, ma main se referme autour de la hampe de ma hache d’armes. Quel froid que celui d’une matinée de décembre.

      - D’après ma carte, on devrait en avoir pour quoi... Je lisse ma barbe. Deux heures de marche si on maintient un bon rythme et qu’on suit la route, une fois qu’on sera à proximité du Boisseuil, j’pense que notre meilleure chance de retrouver la prime ça sera d’trouver une colonne de fumée, j’doute qu’ils se planquent dans la neige sans source de chaleur, vous en pensez quoi ?


    Ah, moi et ma logorrhée, j'aurais du faire politicien tiens.



Citation:
* Bonjour en polonais

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Astana
Oh, mais il arrive. T'inquiètes.

A peine le temps de répondre à Siegfried que sa monture patiente sagement avec son équipement, là-bas, juste au coin de la dernière bicoque avant la porte sud, que le troisième blond se pointe. Le luisant a démarré son ascension mais il fait encore assez sombre ; ainsi, il n'est pas tout à fait visible que la danoise affiche sa mine des jours gris. C'est que les évènements de la veille, les derniers avant que la porte du Blaireau ne claque, l'ont gardée éveillée. Pas de répit pour la ferrailleuse. Elle opère un quart de tour vers Johannes, qu'elle avise, d'abord sans mot dire. Est-ce que c'est un bout de noisette qu'elle vient de voir voler ? J'peux pas dire, il fait trop noir. Par réflexe, la patte gauche vient épousseter sa manche droite, et tant qu'à faire le reste de son broigne. Proprement.


- « Salut. »
Mon p'tit pote ? Non. Non, non. T'as promis.

- « On a un cheval pour trois ? »
C'est pas que j'aime pas les aventures, mais ça fait lég'. "Alors, c'est trois blonds sur un cheval", voilà le début d'une mauvaise blague.

Astana fait claquer sa langue contre son palais. Sa question a dû se perdre au milieu des salutations chantantes du poméranien. Elle observe le manège se faire entre Johannes, la vieille jacque et Siegfried.


- « Avec la neige ils ont dû trouver un endroit quelque peu abrité, ouais. Il y a un ensemble de ruines par là-bas. De mémoire. Et je doute qu'ils se soient planqués à Boisseuil sans montures. »

Sur ces mots, la mercenaire de mauvais poil abandonne ses deux comparses pour s'en aller délester son canasson de l'équipement prévu pour leur échappée du jour. Lorsqu'elle se repointe, la blonde tient une arbalète de chasse dans sa main gauche et un sac dans la droite. Un scramasaxe pionce dans son fourreau, à la taille. Mais lui ne la quitte jamais tout à fait. Dans le bardas : des provisions, de quoi rafistoler et une fronde ajoutée en dernière minute parce que lui avait drôlement fait penser à l'archiviste en devenir. A cause de quoi ? Des cailloux ? Du projectile que tu te prends en pleine poire sans rien avoir vu venir ? Ouais. Ça fait écho. Assertive, elle signale aux deux blonds de se radiner.

- « Magnez-vous. Faudrait pas que les Annales débutent sur un échec parce qu'on est arrivés à la bourre. »

C'est une pointe d'humour ? Oui, madame. Et d'ailleurs la danoise lâche un sourire dans le noir. Sauf que ça ne se voit pas, parce qu'elle a pris la tête du petit groupe direction la porte sud.

Coucou Boisseuil, on arrive.

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Jhoannes
Le chapeauté cause, Astana mène la danse, Jhoannes la boucle.

Dans le froid de l’aube, il s’empare de ce qu’on lui tend : une doudoune qu’il passe par-dessus son épaule, et un petit casse-tête de ferraille qu’il dépose sur sa nuque. Comment équiper ce merdier ? Il verra ça en route, ça l’occupera. Et puis il remercie Siegfried d’un hochement de tête, mais crachera pas un mot de plus.

Peut-être qu’il est pas plus causant qu’un mort, mais pendant cette première partie de marche, le blond mène sa petite fanfare à lui tout seul. Cheminant derrière les deux autres, bien derrière, croquant dans quelques noisettes, fourrant le reste dans sa besace dans un regain d’espérance pour la suite de ses jours. Et le cliquetis du morceau d’armure, et ses pas qui traînent dans la terre. Mais de sa bouche, toujours pas un son, oh que non. Pas un commencement de vanne sur les tartes aux poireaux, ou un soliloque perrave sur la météo.

Voilà le moment d’enfiler le torse matelassé en se contorsionnant les épaules, en silence, un morceau de cape coincé entre les dents, et puis celui d’apprivoiser la chaîne de jacque (mais c’est qui ce type putain !?), quel drôle de collier pour ses bras. Nouer des cordons de cuir ? ça encore il sait faire, les plaques vont à l’angle des coudes, sans doute. Pourquoi pas. Ne pas se sentir con avec par contre, il a plus de mal.

Il ébouriffe ses cheveux, sent son bras qu’est entravé, et qu’c’est pas normal cette sensation. Déguisé ? Pas vraiment. Gêné, dans tous les sens du terme. Je me bats comme un bâtard, qu’il a dit à la blonde. Note de l’équipe traduction : je vise le menton, les couilles et les genoux, et si ça prend pas, j’peux être assez extravagant pour m'assommer en frappant mon crâne contre la caboche de l’attaquant, ou bien me barrer en courant, parce que j’ai pas envie de crever pour l’honneur, ou l’argent, ni pour rien du tout en fait.


- Je me répète hein… mais qu’est-ce qu’on fout là ?
- Travail d’archives.
- Bah tiens...

Reste plus qu'à bander ses deux moignons de doigts contre sa paume, en serrant sec, et suivre les autres.
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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Siegfried_fechter
      - Pour quelqu’un qui me voulait comme co-commandant, même pour blaguer. Tu aimes bien diriger, Dùnski.


    Ou « Danoise » dans ma langue natale, ouais, j’aime bien varier les façons de prononcer mes surnoms. Qui sait, peut-être après que ça sera en germain voir en moscovite. Qu’importe, la route est devant nous et les heures s’engrangent à chacun de mes pas qui brise la virginité d’un manteau hivernal déjà bien épais.

    Vrais que j’ai qu’un cheval, pour trois personnes. Faut pas déconner, j’ai eu de la chance de garder celui là après ma dispari.. Je veux dire mon aventure à l’italienne. Putain, j’ferais mieux de fermer ma gueule.

    Bien assez vite, on finit par arriver à Boisseuil. L’aube pointe à peine, et quand bien même, le faible soleil d’un hiver déjà bien entamé peine à percer la forêt, c’est à notre avantage. On sait qui on cherche, eux ne savent pas que c’est nous qui allons leurs tomber dessus.

    Je m’arrête devant la forêt et ouvre a nouveau la carte qui m’a couté un bras. Normalement, je devrais me rentabiliser sur ce contrat. Si tout se passe bien.

      - Du coup, les ruines… Ah, là, un ancien domaine. Dis-je en posant mon doigt sur l’endroit en question. J’pense que c’est la meilleure piste, s’ils s’y cachent la nuit pour dormir on trouvera des traces dans la neige. Je relève la tête. J’prends la tête à partir d’ici, s’ils sont en embuscade mieux vaut qu’ils me tombent dessus plus que sur vous.


    Enfin, de l’action. Vous savez, j’aime bien chasser moi, que ce soit animal ou humain. Même si le gibier n’est pas de prime qualité, il y’a matière à s’amuser un peu. Faire les choses proprement. Faire les choses bien. Qui ne tirerais pas satisfaction d’un travail bien exécuté, bien roulé ?

    Les futaies et arbres couvrent notre progression, je grimace un peu au claquement de mes épaulettes l’espace d’un instant et me fige. Vrais que ce n’est pas pratique. Mais ça se règle facilement, suffit de… hrm.. Tirer sur les lanières comme une brute et… Voilà ! Plus un son. Nous progressons comme ça pendant quoi, une vingtaine de minutes, j’ai un bon sens de l’orientation mais trouver son nord dans des bois encore sombres… Mais finalement, nous finissons pour nous approcher du domaine…

      - Bon, vous avez un plan d'attaque ?


    Murmurais-je a mes comparses d’un contrat.

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Astana
Voix basse du complot.

- « L'entrée du domaine est par ici. La blonde désigne une zone sur leur droite. C'est dégagé sur l'avant, on ne peut donc pas avancer à couvert de quoi que ce soit. J'ai entendu dire que plusieurs pans de murs étaient écroulés, ce qui nous faciliterait la tâche pour entrer mais je suis pas en mesure de confirmer l'information, chef. »

Astana exagère volontairement l’intonation au dernier mot en souriant à demi vers Siegfried. Un jour qu'ils faisaient chemin dans les environs avec un corps d'armes royal, l'un des zigs de la soldatesque s'était mis à faire le guide touristique des environs pour tuer l'ennui ; il avait embrayé sur l'ancien domaine tombé en ruines en racontant des anecdotes plus ou moins salées sur la réputation de la bâtisse à deux étages avant de conclure par : "A Boisseuil, tu fermes qu'un œil". La danoise avait demandé à tous les loustics en armes qu'elle menait de la boucler sagement, mais elle avait bizarrement imprimé ça. Là. Elle secoue légèrement la tête et revient fixer ses châsses grises sur Johannes qui s'est emmuré dans une vilaine forteresse de silence. La main droite plonge dans son sac pour saisir la fronde, et Sørensen compte trois temps dans sa tête. Le premier, pour ne pas froisser. Le deuxième pour la même raison que la première. Le troisième, pour dérider. Elle finit par lui présenter l'arme de jet dans sa paume ouverte.

- « Maître archiviste, Seigneur des cailloux, acceptez-vous ce modeste présent ? »

Et comme il s'en saisit, la tête blonde s'incline légèrement en même temps les paupières se ferment un instant. Il sait.

A présent, le grande tige soupèse leurs chances. On est loin de l'embuscade tendue entre deux gros chênes sur un rebord de route. Ils vont avancer à l'aveuglette. Cinq contre trois, c'est faisable. Mais qui sait ce que leur réserve l'exploration du domaine ? Déos sait mais se garde bien de le dire. C'est probablement pas truffé de pièges comme la campagne angevine, mais... Deux étages à couvrir, du terrain horizontal et vertical. Elle pince les lèvres quand bien même le palpitant cogne dur dans sa poitrine dans un mélange d'appréhension et d'excitation. Allez, on se maîtrise Sa Blondeur. On colmate les brèches dans la muraille et on relève le pont-levis. Lorsqu'elle reprend la parole, le ton de la danoise est empreint de sérieux.


- « On entre ensemble, qu'on fasse au moins front s'il s'avère qu'ils nous cueillent tous à l'arrivée. A l'intérieur, on se sépare. Si l'un repère la grappe qu'il se signale aux deux autres. Si l'un tombe sur une sentinelle esseulée, eh bien... Elle hausse une épaule. La suite tombe sous le sens. Mais. L'index se lève. J'impose rien. Je vous écoute. »
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Jhoannes
Alors que les deux mercenaires calculent leur coup à voix basse, le blond, toujours déterminé à ne souffler de la vapeur que par les narines, observe l’engin qu’on vient de lui mettre entre les pattes. Une fronde de corde tressée et de cuir. Paie ton cadeau de noces périmées. Et puis comment tu sais que je trimballe ma collection de cailloux avec moi ? Hein ? T’as fureté dans mon havresac en douce ma douce ? C’est mal.

Les basques plantées dans la poudreuse, il tend la fronde devant son nez pour étudier l’affaire. Peut-être que ces années d’entraînement au lancer de miette de la table au comptoir vont se révéler utiles finalement. Bien entendu, il risque d’y avoir des loupés de trajectoire. Veuillez attacher votre ceinture et baisser votre nuque pendant toute la durée du trajet, je répète, veuillez att…

Vu que les détails de l’invasion sont en débat, vaudrait peut-être mieux tenter d’apprivoiser la bête avant d’entrer dans l’arène. Histoire de faire un coup d’essai, pour pas se retrouver en face d’un gus enragé en étant soi-même totalement, absolument, désemparé. Il glisse l’anneau tressé à son majeur droit, réalise qu’il vient de hisser ce même majeur à l’adresse d’Astana, effectue un demi-tour gauche avant de créer une nouvelle méprise - merci, la veille m’a rassasié.

Dans sa besace - celle où il a calé les noisettes de l’espérance - gisent cinq cailloux, dont un qui ne devra jamais être utilisé. Ses doigts s’enroulent autour d’une des quatre pierres restantes, un de ces galets anonymes dont le charme se borgne à une forme un peu rigolote. Rien d’un miracle minéral, vraiment. Il cale le projectile dans la poche de la fronde et, tenant les deux lanières dans sa main droite, commence à la faire tourner dans l’air. De plus en plus vite. Sauf qu’il est gaucher, et pas du genre contratrié.

Blondin libère une des lanières et le caillou s’offre un vol en arc de cercle majestueux avant d’atterrir dans la neige étouffée, juste derrière un mur de ruine.

Hum.
Quatre c’est déjà juste mais si on réduit le chargeur à trois, on va vite se retrouver bien bien désemparé, songe-t-il.

C’est ainsi qu’il traîna les pas dans la poudreuse pour aller récupérer le fruit de son premier lancer, courbant un peu le torse pour dépasser une arche d’adobe en fin de vie, ses yeux noirs rivés sur le sol tout blanc de cette pièce sans toit pour deviner l’emplacement de l’impact, jusqu’à ce qu’il entende un petit rire merdique dans son dos.


- Put…

Tête. Mur. Rebond.
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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Siegfried_fechter
    Dans le genre idées de merde, le fait de partir comme un poulet a découvert comme ça sans attendre que le plan soit bien formulé. C’est un peu médusé que je regarde notre archivoniqueur quitter la protection des futaies et tenter, sans grand succès, de paraître discret.

      - J’suis mauvaise langue, Dùnski. Soufflais-je. J’ferais pas vraiment mieux si j’essayais d’être discret.


    Elle doit se demander d’où viens la première partie de ma remarque, mais bon. J’parle beaucoup sans donner de réelles explications. Mon trait de caractère. A genoux dans la neige, j’empoigne ma hache d’armes en attendant de voir la suite des choses, si ça se trouve il saura être discret et éviter de tomber dans ce qui pue le traquenard. Après tout, il traîne avec Astana, la logique voudrait que…

    Qu’il se prenne un coup dans la nuque à en juger par le bruit sourd que j’entends. Sans attendre, la danoise et moi-même nous élançons, faut pas déconner. Si l’un d’entre nous tombe, tout le monde tombe.

    Mes pas sont lourds dans la neige là où la danoise me semble si légère en comparaison. Même temps, le poids d’une demi-armure et d’une broigne ne sont pas les mêmes. Néanmoins, je suis le premier de nous deux à rentrer à la suite de Jhoannes, qui semble peiner a se relever d’une rendez-vous intime entre sa face et un muret.

    Vous savez, des gens disent qu’on a vraiment le temps de réfléchir quand on se bat, qu’on peut être analytique. Regarder chaque mouvement pour avoir la bonne parade. Bah en vérité c’pas trop le cas. A peine arrivé dans la pièce que mes yeux, sous mon heaume, ont du mal à s’habituer au manque de luminosité, que j'vois pas arriver la suite.

    Mon casque s’enfonce un peu sur mon visage, vu le bruit qui soudainement me fait vriller les oreilles, j’pense que je viens de me prendre un coup de gourdin dans la tronche. Bien sûr, espérer que y’ai qu’un seul de ces cinq connards sur notre pauvre chroniqueur c’était tirer des plans sur la comète. J’enfonce mon pied dans la neige pour récupérer mon équilibre, empoigne fermement la hampe de ma hache d’armes et je laisse mon entraînement reprendre le dessus. D’un estoc, la pique de mon arme se fige dans son avant-bras et lui arrache un cri, plus de surprise que de douleur. J’pense qu’il n’a pas encore réalisé la merde dans laquelle il se trouve. Je retire d’un mouvement sec et rapide la pointe de mon arme pour lui rendre la monnaie de sa pièce.

    Vous savez combien ça pèse, un heaume de combat ? Quatre livres, cinq si on compte le rembourrage. J’peux vous assurer que même si ça me nique la nuque, lui, j’l’envoie au pays des rêves bleus d’un coup de boule en plein front.

    Mais… Ma tête me fait mal, pour peu, j’dirais que j’entends des oiseaux chanter, j’secoue le crâne pour regarder autour de moi et voir ce qui s’apparente plus a un massacre qu’a un véritable affrontement, la danoise se déchainant.

      - Jhoannes ?! Hurlais-je enfin. Debout ! T’as pas le temps de dormir là !

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Astana
Ça fait poc. Un poc vil et sournois.
Un vieux bruit sourd et blanc.

C'est un peu confus, mais pas tant. Ça se passe en un battement de cœur ou presque. Les deux mercenaires s'élancent, toutes armes dehors, vers la vieille bâtisse en faisant voler des petits bouts de neige autour d'eux. Ça pourrait presque être beau, si quelqu'un s'y attardait un peu. Mais la grande tige en broigne n'a pas le temps de s'attarder. Elle tend l'esgourde espérant - priant ? - quelque part entendre la connerie victorieuse de l'archiviste : « Han trop bien ta fronde pour étrangler quelqu'un, Astana ! ». Mais rien ne vient. Là où Siegfried la devance à l'intérieur, la danoise laisse tomber son sac à terre. Tu neutraliseras pas grand monde avec un nécessaire à couture, de la prune et du pain, va. Elle fonce à la suite du poméranien, l'opération n'ayant pris qu'une seconde.

Son désagréable du fer contre le fer.

Siegfried a déjà engagé la passe d'armes contre l'une des cibles et Johannes est... Il est... Les châsses grises et le cerveau de la danoise n'ont pas tout à fait le temps d'imprimer les informations reçues qu'elle est cueillie par un joli coup de poing au menton. La blonde voit un poil blanc, il y a des interférences. Son dos bute contre un mur ayant résisté aux assauts du temps et du monde. Sans doute s'est-elle mordu la langue dans la manœuvre car elle goûte le fer en plus de l'entendre, à présent. La ferrailleuse revient au contact, pare une fois, deux fois, jusqu'à percer la défense de l'enflure qui ne ricane plus tellement. Il est touché à la cuisse. Trop tard mon p'tit pote. Plus vive que lui, elle le fauche comme le blé en plein été et le met hors jeu en le frappant d'un méchant coup de pommeau en plein sur la mâchoire. Plusieurs de ses dents se délogent dans la douleur avant qu'il ne rejoigne le confort tout cotonneux des vapes.

Elle crache un brin de sang dans la neige. Pas grand chose. C'est presque propre.


- « Faut qu'on bouge ! », qu'elle braille à l'intention de ses compagnons de galère. Elle entend déjà les trois autres se radiner d'ici à grand renfort d'insultes.
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Jhoannes
Une onde de douleur lui éclate dans le front et son esprit suit la vague pendant plusieurs secondes. Il titube, se ramasse l’épaule dans le mur et pose trois doigts sur l’épicentre. La graine d’archiviste prend deux inspirations nerveuses pour réalimenter le moteur et commence à choper des bribes d’informations. Plutôt bonnes, enfin, pas trop mauvaises.

Un, il n’est pas mort.
Deux, Siegfried met la misère à quelqu’un et on dirait qu’il a quatre bras.
Trois, la danoise… non, rien de particulier, égale à elle-même.

Un bourdonnement irréel s’évade peu à peu de ses esgourdes et le blond se met à piger qu’on attend quelque chose de lui : qu’il se bouge le fion. Il a saisi le sens, mais pas bien tous les mots. Leur ton impérieux, par contre, aux deux autres blonds là, presque comminatoire, il l’a discerné même quand les syllabes dansaient encore entre elles, et ça lui reste en travers de la gorge. Il a un mauvais éclair d’esprit : toi tu reprends ta fronde, toi la chaîne à ton pote Jacque, et moi j’me taille, allez, bisou, bon courage.

ç’aurait été beau de dire qu’il a fini par trouver la volonté d’avaler l’ordre, mais non, ce qui le sort de son inertie c’est son simple, terrible, putain d’instinct de survie qui vient se placer au premier plan quand il entend la cavalerie arriver. Enfin, les trois zouaves à l’étage qui viennent de percuter qu’ils ont de la visite, et que la compagnie blonde n’est pas venue pour leur offrir le glaive de l’amitié. En tout cas deux d’entre eux.

L’avant-garde a disparu déjà, tandis que le fond de troupe (le blond) enjambe le corps d’un type qui bave son sang, rembobinant peu à peu le bout du rouleau temporel vers la suite des évènements. La fronde en main, un nouveau caillou dans l’autre. il longe un couloir qui soutient encore des blocs de charpente humide, calant ses pas dans les ornières laissées par les deux excités de la lame (faudra les appeler autrement pour la petite chronique). En face, des silhouettes en train de danser, un éclair gris, des chocs de ferraille.

Au bout du couloir, il est cueilli par une mandale surprise qui lui fend la lèvre inférieure. Son buste recule et sa botte dérape dans la neige. Le blond se ramasse sur les reins, pousse un cri bref, et se réfugie derrière la pauvre garde de ses avant-bras, serrant toujours la fronde quitte à s’en péter les phalanges. Le type fout un coup de talon dans son épaule, et là, le blond a une fulgurance qu’il regrettera plus tard (ou pas du tout, si les dés du destin arrêtent d’être odieux), enroule une lanière autour d’une cheville et tire de toutes ses forces en rabattant son coude. Le voleur de bétail trébuche et tombe à son tour.

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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Siegfried_fechter
    Plus le temps de réfléchir, plus le temps de parler. Oh putain oui, ça faisait tellement longtemps que j’attendais ce genre de moments ! De l’action, se sentir vivant, putain ! Goute une fois à l’extase d’un bon combat, sens une fois le feu du divin ou des enfers inonder ta poitrine. Tu verras que y’a pas meilleure came, quand ta vie est sur le fil !

    J’pourrais pas vraiment dire combien de temps s’est écoulé, tout est un peu comme un brouillard dans ce genre de moments. J’sais juste que je réagis à l’instinct, mes mouvements, mes passes d’armes, mes coups-de-maîtres et mes techniques qui sont gravées dans ma chair et ma mémoire à force de répétitions. J’pense que le corps humain est pas fait pour toutes ces conneries entre nous. A force de trop se battre, on devient un marteau et le monde semble être fait de plus en plus de clous.

    J’suis dans la neige, la tête qui tourne encore un peu mais par le sans-nom, qu’est-ce que je me sens bien. Pas le temps à perdre, on prend l’avantage. On pousse l’attaque ! Jusqu’à la percée victorieuse !

      - Deux qui arrivent par le couloir, Astana !

    Ma voix est toujours aussi forte, pleine d’assurance ! Je me sens vivre ! Tellement ! Ces mensonges que j’crie pas sur tous les toits mais que je me susurre avant de m’endormir ; j’ai envie d’arrêter, de me ranger, d’être un homme normal. Mais au diable tout ça !

    Je sais que ma deuxième peau me protège, le hachoir qu’il tiens dans sa main droite tente de se planter dans ma nuque, mais percute mon épaule. Je suis certain qu’il a entamé la peinture de l’armure. La lutte qui s’engage, si on peut la qualifier est hélas très en ma faveur, ses coups ricochent et grattent mon armure avec autant d’efficacité qu’un chat qui gratte le parvis d’une église pour rentrer.

    C’est chiant, mais ça fait juste du bruit.

    Un troisième coup ricoche contre mon trapèze, là, j’ai mal. Même si l’acier me protège, le gambison n’y est pas très épais et je sens le choc jusque dans mes côtes. Le repoussant de la hampe de ma hache d’armes, je décide de lui organiser un rendez-vous intime. Enfin, d’organiser un rendez-vous intime a ses parties que le sont tout autant. L’heureux cavalier ? Ma botte. Inutile de vous peindre un dessin, l’homme n’apprécie guère et d’un crochet bien senti, je l’envoie rejoindre son autre ami chez le païen morphée.

    Astana est occupée avec son propre gars, mais où est ce con de Jhoannes ? J’entends un choc, comme si quelque chose de lourd tombais, ce con est encore allé… Merde !

      - Jhoannes ? Jhoannes !


    Réponds-moi, chroniqueur !

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Astana
Ils courent pour remonter le couloir trempé de neige. Instinctivement, Astana se déporte sur la gauche et jette son dévolu l'attaquant qui lui vient de face. Il a l'air jeune, à peine sorti de l'adolescence. L'arme au clair, la blonde fonce. Elle manque de glisser sur une plaque traître de verglas, ce qui la déstabilise. Le jeunot voit une ouverture dans l'embrouillamini de la danoise et vient faire racler sa lame contre le cuir de sa broigne. Un peu plus et il emportait un fragment de peau. Ou pire. La sueur mouille ses tempes, mais Sørensen se fend d'un sourire mauvais. Sans doute que ça lui fait peur ; ça ou les prouesses de Siegfried à ses côtés qui vient d'envoyer l'un de ses frères au tapis. Peut-être bien un mélange des deux. Ce ne sont pas des combattants aguerris, rien que de simples voleurs à la sauvette. Des trimards du Limousin & Marche. Astana vise fort et juste, elle perce son épaule de la pointe de son arme. Il hurle et lâche sa propre lame pour porter la main à son épaule contrariée. C'en est fini. Elle le saisit au col et le coince contre un bout de mur. Dans ses yeux, elle devine la peur et la surprise. La résignation, aussi.

En temps normal, je te laisserais bien détaler petit mais...


- « Jhoannes ? Jhoannes ! »

Elle oblique la grisaille par-dessus son épaule pour entrevoir Siegfried, et Johannes à terre en arrière-plan. A ses côtés, tout aussi aligné que lui, un type aux allures plus robustes que les quatre autres. Le voleur de bétail ? Le regard qu'Astana adresse au benjamin de la fratrie résume la suite des évènements : désolée. Elle le frappe d'un grand coup à la tempe, il s'écroule et la ferrailleuse pince les lèvres un bref instant avant d'en revenir au poméranien. J'espère que tu vivras.

- « Siegfried ! »

L'index se pointe vers leur archiviste aux prises avec le boss de fin. Il s'élance à leur rencontre.
Rapidement, la danoise se saisit du hachoir et de la lame bâtarde qui gisent à terre et qu'elle emporte avec elle par précaution. Faudrait pas qu'ils se fassent attaquer dans le dos comme des bleus, des fois que l'un retrouve ses cinq sens et se découvre un courage tout auréolé de grâce divine.


- « Visez le crâne, Blondin ! Assommez-le ! », qu'elle crie à l'intention de Johannes en remontant le couloir à toute vitesse.
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