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[Rp] Tout est poison, excepté nos habitudes.

Rouge_gorge
Dirigée par un incompétent.

Voilà ce qui ressort de la discussion en tête-à-tête avec le Jean Jack dans l'arrière-salle de l'auberge. Ils ont conversé un bon laps de temps où Rouge tenta désespéramment de lui faire entendre raison. Pas qu'elle prenne un grand plaisir à torturer la Malemort mais si le contrat est révisé, son prix aussi. Les prunelles sombres jaugent le départ du commanditaire, éternel sourire affable sur le minois. La porte de l'établissement se ferme et la Cendrée regagne rapidement sa chambre avec sa nouvelle taie d'oreiller. De nouveau, elle remplie la poche de tissu du maximum de sel qu'elle peut et la cache sous le lit cette fois-ci. Il y aura forcément de la perte dans le feu de l'action mais pas autant qu'espérait le bailleur.

La vérité est que lui et ses sbires n'ont pas réussis à calmer les alertes concernant la disparition d'Alcimane. Des gens, sûrement les siens, sont à sa recherche alors les jeux sont finis. L'Oiseau ne l'entends pas de cette oreille pour eux, peut-être que c'est fini, mais elle, n'a pas dit son dernier mot.

De l'échange, l'Oisal au Chapal ne pipe mot à ses comparses. Sous son air naturellement jovial, ils ne se doutent encore de rien bien que son flanc soit de nouveau ceint de son sabre.


J'l'ai remise à tremper, l'piaf.
Bien, a-t-elle réclamé quelque chose?
J'crois qu'elle avait soif alors j'lui fais boire la tasse!


Les quelques phrases se terminent sur le rire gras de l'un et le lourd silence de l'autre.

Cernée par les incapables.

Dextre gantée se passe sur le visage dans un mouvement las. C'est bientôt la fin, se rassure-t-elle intérieurement. Bien vite, la suite de son plan réquisitionne toute son ingéniosité. Assise à la table commune, elle rumine longuement, bec dans un godet. Pour camoufler ses pensées, Rouge bat un rythme de sa semelle et fredonne l'air de rien.

La garde est relevée et se profile l'heure du souper. Entre temps, aucune visite n'est rendue à l'invitée. Cette dernière doit encore se remettre d'un bain un peu violent. Les serres de cuir déchiquettent une tranche de pain dans un potage avant d'être englouti. Le repas se fait entre Joseph, Philippe et le Maitre-Chanteur, dans un silence peu habituel pour ce dernier. Repue, l'écuelle est repoussée et silhouette est courbée sur le bois en guise de confidence.


Mes amis, je préfère vous avertir...Votre Jean Jack, il n'est pas fiable.

En chiens bien dressés, les deux comparses lancent une oeillade torve que l'Oiseau accuse d'un sourire. Si prévisibles.

Allons...Je ne fais que vous libérer de vos œillères et de votre joug...
Qu'est-ce qu'tu r'cntes, l'piaf?


Prenant un air embarrassé, Rouge mouline des poings pour faire monter le suspens.

Je dis juste que votre patron essaie de vous la faire à l'envers... Il est venu tantôt pour me dire qu'il comptait laisser les gardes entrer ici.
QUOI?!
Chhht...Baisse d'un ton, tu veux!


Le col incarnat est saisi avec violence et l'Oiseau appose ses phalanges cuirassées sur l'avant-bras.

Ecoute, l'ami, j'veux juste t'aider moi. Ton meneur en a rien à foutre de vous trois...Pas plus que de moi...

L'étau de chair se resserre dangereusement et ça, ce n'est pas dans le projet.

Lâche-moi putain, on est dans l'même camp, bordel!
Elle a raison, Philippe, elle veut juste nous...
Ta gueule, Jo'! Elle t'embrouille là! Cette garce veut juste nous faire peur...Pour garder son putain de sel!
Mais pas du t...


Une gifle fouette le minois de la Cendrée qui, en réaction à la soudaine agression, vient glisser ses pouces dans les yeux du malandrin. Il lutte et finit par lâcher prise.

J'vais t'bouffer connard!

Sabre est dégainé dans la seconde et les deux sortent leur surin en écho. Là-haut, Roger est alarmé par le bruit des lames sorties de leurs fourreaux. Philippe bondit droit sur la table qui sépare les deux antagonistes et l'Oiseau recule de quelques pas pour maintenir la distance. Joseph lui fait le tour du mobilier. D'instinct, l'arme est allongée et l'homme sur la table est embroché dans son élan. Avant que le Maitre-Chanteur puisse libérer son sabre du gabarit, le deuxième lui fond dessus. Il l'agrippe dans le dos, l'épais couteau pointant sa joue.

J'vais t'égorger, l'piaf!

L'Oisal au Chapal se débat et tandis qu'elle lance son coude dans les côtes du nouvel assaillant, le tranchant de la lame lui effleure la joue, entaillant la chair à son tour. Karma? Pour sortir des griffes de l'hostile, Rouge n'a d'autre choix que de s'enfoncer contre lui, elle plaque son dos contre son torse et pousse de toutes ses forces pour lui faire perdre l'équilibre. Il chancèle dans son ombre et une chausse de cuir rouge est glissé derrière l'un de ses talons. Dans la chute de l'adversaire, Maitre-Chanteur se dégage et retire sa lame de l'agonisant. Le fil du sabre souligne la gorge du deuxième homme à terre dans un geste sec. La danse avec le dernier n'est pas finie: Roger débarque, trapu avec bras aux allures de cuissots. Il hurle de rage mais la Cendrée tremble déjà. Elle, qui ne supporte pas la vue du sang, entend Joseph s'étrangler bruyamment dans son propre liquide, Philippe s'est recroquevillé en tenant sa plaie dans l'articulation de l'épaule et gronde.

Le dernier d'équerre balance tout ce qui lui passe sous les doigts, continuant son approche implacable. Les échasses de l'Oiseau tremble, lentement mais sûrement, la peur la paralyse. Ses fébriles enjambées la font battre en retraite et à chaque objet lancé dans sa direction, les épaules se referment sur le cou en réflexe. Un faux pas, elle vacille et lâche son arme pour se rééquilibrer. Le temps de récupérer le pommeau que Roger la plaque au sol de tout son poids. Chapal tombe et la poigne tire ses boucles cendrées. Une, deux, trois fois, le faciès de l'Oisal heurte le sol. Des points de lumière dansent devant ses yeux noirs. C'est pas prévu tout ça: Ils devaient juste mordre à l'hameçon et se barrer gentiment à la poursuite de leur patron. Les dents mordent l'intérieur de la joue dans les chocs, un goût ferreux habille son palais. Et tu fais quoi maintenant, Rouge?

Un genou l'immobilise à terre, sa senestre libre tâtonne l'amplitude de son plumage. Un cri masculin résonne dans la salle commune et Roger, ses gros doigts enserrés sur sa cuisse plantée de quelques coups de lame, se jette en arrière. Maitre-Chanteur se redresse comme il peut, la face bien rougie. Un crachat de sang vient tâcher le parquet. Allez, c'est le dernier, courage. Le sabre pointe mollement le blessé qui se traine maintenant pour lui échapper. Les rôles se sont inversés. La tête lui tourne sévèrement et là voilà qui titube, lame dressée. Un coup s'abat puis un deuxième et enfin un troisième, juste retour des choses. L'acier tranchant taille la graisse et le muscle. Il agonisera un temps comme Philippe. Rouge n'a pas la force de finir le travail. Elle n'a pas été payé pour ça.

La carcasse chapeautée et colorée rengaine son arme, le "coupe-bourse" toujours entre les doigts crispés. Elle monte les degrés. Un, deux, trois, quatre...Noir.

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Avatar par l'illustrateur Skälv. Oeuvre personnalisée et protégée. Merci de ne pas la réutiliser ou la copier.
Alcimane_
Barbotons dans un bain.

Un petit sommeil bien mérité qui lui prendra bien plusieurs heures. De fatigue mais de lassitude surtout. Malgré que le sel continue de lui rogner la peau et que la douleur fait rage dans son corps, elle semble avoir trouvé une certaine paix intérieure. Un relâchement. Une quiétude de bienvenue à la mort à bras ouverts. Alors que ses poignets et ses chevilles sont rongés par les liens, et qu'elle lutte durement pour garder la tête hors de l'eau, il lui semble entendre du bruit.

Dans sa tête qu'une chose : ils reviennent pour l'achever. A coup d'étranglement, de noyade, de coup rapide avec un peu de chance. Pitié pas de noyade. Elle pria intérieurement pour éviter cette torture et paniqua. Le souffle rapide, agonissant seule dans un baquet à l'odeur douteuse.

Ankylosée.
Elle ne refera pas l'erreur une troisième fois de tenter une fuite. Ayant maintenant assimilée que chaque fuite est condamnée violemment, elle ne bouge plus une oreille. Au contraire, brave bête qu'elle est devenue, elle courbera le dos. Tendra l'autre joue s'il faut.

Soixante deux.
Toujours personne ne vient la chercher. Est ce bon signe ou sont ils en train de la regarder et de préparer un coup ? Du boucan en bas qu'elle entend vaguement en voulant se redresser. Bim, la planche de bois dans la tête. Pas de bruit dans sa pièce.

Un bébé cheval.
Les jambes sont raides et son épaule est prête à lâcher. La contraction du muscle, dans cette position qui n'est naturelle pour personne, lui arrache des gémissements. Tout comme les pointes qu'elle peut avoir dans les cotes.

Cent.
Trempée, elle finit par trembler.
Assoiffée, la bouche est sèche et incapable de produire un brin de salive. Le sel sur son visage lui tire les traits et ronge un peu plus sa plaie. Sa cuisse est en feu et son cou est sans doute violacé. Elle ferme les yeux.

Boucan encore plus fort qui ne l'a fait pas réagir parce qu'elle imagine ne pas être la seule victime dans ce taudis et que, égoïstement, s'ils ne sont pas sur elle, ils sont ailleurs. Et que ça lui laisse du répit pour reprendre un brin de force. Ironie du sort car plus le temps passe enfermée, et plus elle perd pied.

D'ailleurs, c'est finit, elle a abandonné depuis plusieurs heures alors que le calme est revenu en bas. Sa tête termine bien des fois sous l'eau et il lui faut tout le courage de son petit monde, pour la relever. Une fois, puis deux. La troisième fois, elle y restera plus longtemps, se sentant flotter. Le rêve est simple, le plaisir est délicieux, et deux fois plus de plaisir, c'est encore mieux. La douleur est insupportable. Et à nouveau une vie sans douleur. Mais la réalité est bien différente. La réalité, c'est que le douleur est là pour nous dire quelque chose. Il y a peu de grands plaisirs qui ne nous cause pas de maux d'estomac. Et c'est être bien comme ça. Peut-être que certains rêves, doivent rester des rêves. Tout simplement.

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Melvina_de_malemort
Deux jours.
Deux jours qu'Alcimane n'avait pas donné de nouvelles après qu'elles se soient quittées à l'auberge.
Deux jours -presque- qu'elle était à la recherche de sa cousine. Furax.


Jour du départ. Tout était prêt, malles remplies et fermées. Tout le petit monde dans les starting-block s'affairant à tout vérifier, ne rien oublier. Aucun ne souhaitait s'attirer les foudres de la rouquine. Même Alci en temps normal. Mais là, là, pas d'Alci.
Depuis le jour de leur arrivée dans cette ville, tout du moins, le soir même, la Lionne la cherchait. Bordel mais ou était-elle encore passée ? Elle avait pourtant fait tous rades de la ville, même les plus pourris qu'elle avait croisé sur son chemin pour la trouver.
Rien.

Hors de question qu'elle parte sans elle. Elle était bien trop inquiète. Si Alci pouvait parfois s'attarder dans des endroits pour faire ses petites affaires, ce n'était pas franchement son genre de rester tapie dans le silence ainsi et encore moins de disparaître totalement sans rien dire. Surtout pas à la rouquine!
Elle rassembla tout le monde, tous ceux qui les accompagnaient dans ce voyage, employés compris.

Nos devons retrouver Alcimane. Ce n'est pas normal qu'elle ne soit pas encore revenue. Nos allons aller dans la villa et nos séparer, demander aux gents s'ils l'ont vu quelque part, s'ils lui ont parlé durant ces deux derniers jorns.
Vos Cunégonde, vos allez porter ce vélin aux autorités per moi.


Et la rouquine de s'avancer vers elle et lui remettre ledit vélin, tandis qu'un valet lui apportait sa cape et s'apprêtait à l'aider pour s'habiller.

Ca va, ça va... Je sais m'habiller tote seule té ! Ne perdez adoncques pas plus de temps et allez questionner les habitants bon sang de bois !

Comtesse inquiète et amabilité ne font pas bon ménage. Etait-elle trop inquiète pour rien ? Peut-être. Et si la brune lui avait donné de se faire sang d'encre pour rien, il était certain qu'elle allait l'entendre un long moment. Et peut être même jusqu'à Paris l'entendrait-on.
Tout le monde avait quitté l'auberge, elle aussi et machinalement, connaissant aussi les certains penchants de sa cousine, elle s'était enfoncée dans les bas quartiers, elle arpentait les ruelles, questionnait les gens, tous ceux qu'elle croisait, sans exception.

C'est alors qu'elle tombait sur un gamin -pas beaucoup plus jeune qu'elle d'ailleurs- qui lui racontait avoir vu la jeune femme qu'elle lui avait décrit, partir avec une autre femme dans une ruelle un peu plus loin.
Tu n'as pas intérêt de me mentir per essayer de me pigeonner. Sinon je peux t'assurer que je te ferais pendre par les pieds jusqu'à ce que ton sang descende tellement fort a ton cerveau de piaf que ton crane en exploserait!
Elle n'était bien grande la Comtesse, ni bien vieille d'ailleurs, mais une chose était sur c'est qu'elle savait se faire comprendre.
Mènes-moi la ou tu l'as vu la dernière foys.

Elle suivait le garçon jusqu'à une auberge aux allures miteuses. Oh elle se doutait bien de ce qu'Alci avait voulu aller faire la dedans si c'était bien elle qu'il avait vu, mais ce à quoi elle ne s'attendait pas c'était de tomber sur ce qu'elle allait y trouver. Et Alors qu'elle s'apprêtait à entrer, le gamin lui repartait.

Des gens. Des gens sans vie étalés sur le sol. Du sang. Le palpitant qui s'emballait d'un coup. Elle devrait partir, partir, maintenant. Mais non elle ne pouvait pas. Et si Alci était là quelque part... Elle devait s'en assurer.
Elle déglutissait, difficilement. Avançait prudemment, main à la taille prête à user du Sgian dubh qu'elle portait toujours sur elle s'il le fallait.
Que s'était-il passé ici ? Tout était calme. Trop calme, pas un bruit. Elle regardait autour d'elle, apercevait les escaliers, un corps. Une femme d'ailleurs, semblant amochée mais elle respirait encore, doucement, une arme proche de sa main.
La rouquine avançait, silencieusement, vers les escaliers, récupérait l'arme au sol appartenant peut être à la femme dans le coltard. Sait-on jamais. Il était certain qu'elle n'était pas en terrain sauf et elle était seule, pas de garde, pas d'escorte pour la protéger cette fois. Seule.
Elle montait les escaliers prudemment prenant bien soin d'éviter la femme, bien soin de ne pas se faire remarquer.

Arrivée à l'étage, enfin. Lentement mais surement. Elle regardait autour d'elle, plusieurs portes. Elle tentait de les ouvrir une par une, toujours le palpitant qui battait la chamade dans sa poitrine. La peur, cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus ressenti une telle émotion, si forte, si prenante, oppressante.
Doucement et à chaque porte qu'elle réussissait à ouvrir elle l'appelait. Dernière porte. Une pièce vide. Presque vide. Seulement un baquet, entièrement fermé était là dans la pièce de ce qu'elle avait pu en distinguer de ce petit coup d'oeil à travers l’entrebâillement de la porte. Elle l'appelait, encore.

Alcimane.
Alcimane. Tu es là ?
.... Réponds moi !

Pas de réponse dans l'instant, elle s'apprêtait à refermer et partir... De plus en plus inquiète, oppressée par cet endroit morbide...

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Alcimane_
Lalalala.
Lalala.

Est il possible qu'elle reste enfermée là à tout jamais sans que personne ne s'en rende compte ? Bien sur que c'est possible. A force de ne nouer de lien avec quiconque, il est évident que si vous disparaissez, personne ne s'inquiétera. Une logique qui fait mal. En temps normal, elle aurait aimé dire que "son petit cœur saigne", ironisant sur une pique bien placée de sa cousine. Un petit rire cristallin étouffé entre deux verres d'une soirée classique pour les deux jeunes femmes. Combien de fois c'était elle jurée de passer le cap, de dire les choses : posée et calme ?

Et puis, il y avait les souvenirs lointains de taverne avec Luger. Un homme remarquable qu'elle admirait beaucoup pour son intelligence et sa retenue. Quoi que, ce dernier critère pouvait la rendre dingue. Trop de retenue tue la retenue c'est bien connu. Les rires d'un Cui pas tout à fait finit avec ses blettes ou encore les pitreries amusantes d'un écuyer dévoué. Qui n'a jamais rêvé de chasser l'Angevin à la hache ? Ensuite, il y avait les courriers pleins de second degré et de légèreté avec Samsa. Que ferrait elle dans cette situation ? Question idiote. Jamais la Cerbère n'aurait été captive : elle en imposait. Touchez lui le bras, elle vous le croque sans jamais lâcher. Intrépide et courageuse.

Boum. Sa tête heurte de nouveau la planche de bois.
Retour à la réalité.

Alcimane ? "Oui pardi ?"
Tu es là ? Té pardi que je suis là. "Toujorn là per te" aurait elle pu ajouter.

Rêve ? Comment ses bourreaux pouvaient ils connaitre son nom ? On dirait la voix de Thylda. Impossible. C'est le début de la fin ma pauvre si tu commences à entendre la voix de la seule et unique. Depuis tout ce temps où tu aurais pu lui dire les choses clairement, regarde toi maintenant. Pathétique. Honte. Humiliée. Injustice. Solitude. Souffrance.

Boum.
Boum. Dernier choc de sa tête contre la planche.

Pendant quelques minutes, il lui vient même une idée morbide. Ne pas se signaler. Le manque de force aura raison d'elle, et elle semble brûler de l'intérieur. Thylda n'est pas la, c'est une simple hallucination pour garder l'esprit. Mais il est évident que tout finira ici. Rester cachée seule, et envisager de mourir. Parce que finalement, comment peut on se remettre lorsqu'on est brisée de l'intérieur ? Tout déraille.

.... Réponds moi !

Mais peut être que ? Fais quelque chose : crier ? Elle ne peut pas. Taper, elle n'a plus de force. Le dernier souffle d'une condamnée sera de se plonger la partie supérieure du corps dans l'eau, retenant son souffle, et de pousser de toutes ses forces sur cette fichue planche de bois -qui finira par se décaler légèrement, avec ses pieds. Fin de l'effort, elle n'en ferra pas plus. D'ailleurs, elle n'aura même plus la force de remonter à la surface.

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Melvina_de_malemort
Alors qu'elle allait refermer la porte, un bruit sourd résonnait tandis qu'un léger mouvement attirait son regard vers l'intérieur de la pièce...
"Q'est ce que c'est ?"
Elle observait alentour, insistait un peu en direction des escaliers. Personne ne semblait avoir bougé de ce coté là. L'attention revenait vers ce qu'on pouvait appeler normalement une chambre. Un instant d'hésitation... Devait-elle y aller ? Devait-elle partir ?
Non elle était persuadée d'avoir vu quelque chose bouger là bas, dans cette pièce.

Et si c'était elle ?
Et si c'était un traquenard ?

L’inquiétude ne finissait de croître, mais la curiosité aussi. Elle soufflait longuement, entrait doucement, essayant de faire le moins de bruit possible sur ce fichu parquet grinçant tout en rejoignant le baquet, non sans bien sur observer chaque recoin de la chambre pour ainsi dire vide.
Le poignard encombrant sa senestre pour saisir la planche de bois retrouvait sa place à la taille de la Comtesse puis de ses deux mains elle la soulevait enfin pour la poser sur l'autre coté du baquet.
Vision choquante.
Un corps féminin inerte à demi enfoui sous une eau trouble, une toison d'ébène y flottant à la surface.
Elle s'empressait de tirer le bras de la femme et découvrait avec horreur sa cousine. Coup de poignard en plein coeur. Horreur, douleur, colère se mêlant dans l'instant. Comment s'était-elle retrouvée là ?
Elle usait de toute ses forces, petit oisillon qu'elle était, pour la tirer hors du baquet et tombait sur le sol avec elle.

Depuis quand était-elle ainsi ? Etait-ce elle qui avait fait ce bruit pour se faire remarquer, qu'on l'entende ?
L'oreille venait rapidement se coller à la poitrine de la brune. Le coeur battait encore.
Elle avait beau être médecin... Quand la personne qu'elle avait de plus chère se trouvait ainsi inerte devant elle, divers blessures marquant en plus le corps frêle, elle était prise de panique un court moment avant de reprendre contenance.

Une claque.
Deux claques.
Trois claques.

Alci bordel réveilles toi !

Nouvelle claque.
Puis elle venait lui souffler son air espérant que le corps réagisse, qu'Alci se réveille...

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Rouge_gorge
Rouge reprend petit à petit conscience. L'inconfort de sa posture avachie dans les escaliers ainsi que la douleur sa trogne bien amochée la pousse à partir vite. Ses gants tâtonnent légèrement: où est le fidèle allié? La silhouette bigarrée se redresse et des étoiles tournent devant ses prunelles sombres. Quelqu'un est entrée. L'oreille se tend et du bruit lui parvient de l'étage. L'Oiseau semble visiblement inquiète: Jean Jack est venu finir le travail? Non, il ne lui aurait pas laissé la vie sauve après les meurtres de ses sous-fifres. Les renforts de la Malemort? Le commanditaire ne bluffait donc pas.

Avec précaution, l'Oisal au Chapal regagne l'embrasement de la pièce qui accueillait l'invitée. C'est une femme qui s'agite près du corps de l'inanimée. Maitre-Chanteur s'avance en tendant sa paume gantée ouverte.


Rendez-moi mon arme.

Pas de salutations encombrantes. Pas d'aide à offrir. Juste récupérer son arme et partir loin.
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Avatar par l'illustrateur Skälv. Oeuvre personnalisée et protégée. Merci de ne pas la réutiliser ou la copier.
Alcimane_
Mourir noyée lui mettait une peur bleue. L'idée même de se sentir suffoquer lui sortait toute idée d'en finir dans ce baquet. Quelques minutes à peine d'inconscience avant de se crisper au bruit du plancher qui couine. Non, non, elle n'avait pas bougé pourtant. La planche de bois est tombée sur le sol et son bras est attrapé. Mettant tout son poids dans le baquet, forçant pour ne pas en sortir, elle se laisse tomber sur le sol sec. Est ce qu'ils allaient encore la châtier pour avoir fait tomber cette fichue planche ? Son bâillon est retiré à sa grande surprise, et la gorge lui brûle incapable de reprendre un souffle digne de ce nom. Trop sèche. Trop pas envie.

Une claque.
Elle sort doucement de sa torpeur. La punition n'aura pas trainé. J'ai rien fait, ce n'est pas moi qui ai fait tomber la planche. Arrêtez.

Deux claques.
Ne repars pas à crier. Tais toi. Interdit de pleurer.

Trois claques.

L'air soufflé dans ses poumons lui arrache un spasme désagréable puis de soulagement. Elle ne reconnait pas la voix de sa cousine ni même la voix du Piaf qu'elle mettra au plus profond de son âme, dans la même case que Jean-Jack. Un petit baume par dessus doucement, elle montera un petit mur de l'oubli. Les yeux sont ouverts mais toujours bandés. Noir absolu et dans l'état second qu'elle est, la voix de Thylda est tellement loin qu'elle n'imagine pas un instant être allongée devant elle. Que les lèvres sont bienveillantes et non pas tortionnaires.

Et que dire des liens qui lui détruisent les poignets et les chevilles. Et ses voix, bon dieu mais taisez vous. Est ce que tous ses membres vont tomber s'ils ne sont plus tenus ? C'est possible ça ?


Cala suaud !* Fut crié dans un sanglot.

Instinctivement, elle aura tourné la tête pour ne plus qu'on la touche.

Détachez moi.
S'il vos plait, arrêster de me ... Détachez moi. Enlevez moi lo bandeau. Lâchez moi.


Arrêtez de me toucher.

J'ai mal. La traduction était simple. Le sel semblait lui être entré dans les chairs. Elle avait l'impression surement fausse d'avoir un trou dans la joue et dans la cuisse. Peut être dans l'épaule ? Oh pitié, faites que ça soit faux. Brûlée. Son épaule n'avait plus aucune prise et finalement, elle ne ressentait plus de douleur à ce niveau là. Ses cotes étaient silencieuses tant qu'elle ne bougeait pas. Oui mais. Alcy bougea parce qu'elle sentait la présence de quelqu'un au dessus d'elle. Et cria. Lamentablement, elle bougea de quelques centimètres pensant se mettre à l'abri.

Voila, dos au monde, face au mur. Littéralement. Elle sent le mur avec ses pieds. Pauvre petit chiot qui chercher un recoin pour s'y sentir en sécurité. Sans son bâillon, elle n'a même pas conscience de parler à voix haute, habituée à ressasser intérieurement.


Un
cinc **
sièis
sèt
uèch




* Tais toi
Cinq, six, sept, huit **

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