Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9   >   >>

[RP] Miettes froides

Jhoannes
Citation:
Saintes, le 14 septembre 1469.

    Croûton,

On est restés traîner en bord de mer. Vous noterez que mon écriture est un peu casse-gueule, c'est parce que je me suis esquinté la main en me vautrant sur des rochers couverts d'algues. Vous pouvez rire. J'en rirai bientôt aussi. Nous faisons route droite vers Limoges. Astana sera contente d'y recroiser quelques bouilles.

Armez-vous.

    J

_________________
Andrea_
Citation:
Limoges, le 14 septembre 1469.


    Quignon,

Les mouettes envoient tout aussi bien les messages que les pigeons, et à ce que je sache, les pigeons voyagent aussi sur le territoire sablonneux. Aussi ne me prenez pas pour une godiche.
J'espère que vos mains se remettront vite, j'imagine que la Danoise veille. Je vous entends ronchonner d'ici et donc j'imagine que c'est bon signe.

J'attends votre retour au bercail avec une impatience que vous n'imaginez pas.


    D.


P.S. : Je n'ai jamais été aussi prête et entourée.

_________________

*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Angoulême, le 16 septembre 1469.

    Croûton,

J'imagine la joie que vous auriez eue en détachant lettre blanche de mots de la patte d'une mouette. Nous atteindrons Limoges dans trois aubes, en théorie ; pas la peine de poireauter sur les remparts en agitant un mouchoir d'ici-là. À bientôt.

    J

Post-scriptum : C'est tant mieux, que vous soyez prête. Et vous avez toujours su vous entourer (par contre j'ignore si c'est plus en bien qu'en mal). Tenez-vous éloignée d'Hazel, s'il vous plaît, tant que le loup rôde par les bois.

_________________
Andrea_
Citation:
Limoges, le 16 septembre 1469.


    Quignon,


J'ai une tendresse toute particulière pour les mouettes, je me demande parfois si ça se mange sans jamais oser franchir le cap. Je prendrais mon courage à deux mains, un jour. Je ne peux vous attendre sur les remparts, je n'ai pas le droit d'y aller, mais il se peut que je surveille chaque matin les notes des miliciens. Je vais quand même aller acheter un mouchoir blanc, pour marquer le coup.
Je me tiendrais loin d'Hazel, de sa mère et de vous tant que le loup rôdera.

    D.


P.S. : Mon entourage est comme l'entre cuisse d'une catin, on sait qu'il y a du mauvais mais on peut en tirer le meilleur en payant.

_________________

*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Angoulême, le 17 septembre 1469.

    Croûton,

Astana est une grande fille, et il paraît que je suis un grand garçon. Hazel, qui a encore ses dents de lait et de la gentillesse dans l'âme, ne réaliserait pas forcément le danger qu'il y a à se tenir dans vos parages. Si vous souhaitez vous isoler de la famille entière, c'est encore votre choix, mais pas le mien. Je trouverai bien un visage amical lors de mon séjour dans Limoges ; un potiron, quelques branches, un coup de mine et le tour est joué.

    J

_________________
Andrea_
Citation:
En direct de la Purge, le 25 septembre 1469.


    Quignon,


J'espère que ce pli vous trouvera en santé. La première nuit de Purge est passée, Archidindon est parti tellement doucement que j'ai oublié de me réveiller, autant dire que je n'ai touché personne mais que quelqu'un m'a chopé dès que j'ai sorti la tête de la tente. J'ai pris un sacré coup à l'arrière du crâne. Heureusement le comté avait tout prévu et j'ai pu être rapidement soignée.
Au final, je n'ai rien perdu, je n'ai rien gagné, je n'ai rien eu de cassé mais j'ai sacrément froissé ma fierté, j'espère m'en remettre un jour.

Le loup est dans les parages, aussi j'imagine que je devrais changer d'endroit pour ne pas que la partie tourne court. C'eût été visiblement trop demandé de passer un bon moment entourée de belles personnes.

Je n'ai pas aimé vous laisser ainsi Johannes, j'ai l'impression que vous vous enterrez dans des non-dits, et moi dans ma culpabilité. Vous m'êtes très précieux, bien plus précieux que quiconque, et je n'aimerais pas que nous continuions à creuser ce fossé sur notre amitié. Je sais nager cependant, et je serai toujours capable de vous retrouver sur l'autre rive si vous êtes enseveli par l'automne.
Comment se passe la vie à Limoges?


    D.



_________________

*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Guéret, le 25 septembre 1469.

    Croûton,

J'ai quitté Limoges pour un bref voyage. Je suppose qu'elle se porte très bien sans moi. Je me porte bien aussi. J'ai la cotte et le gambison, ainsi que l'écu et la lame ; ainsi voyez, monté sur un cheval et correctement encapuchonné, je ressemble presque à ce genre de gars qu'on aurait pas envie d'attaquer. De loin, en tout cas.

Une nuit, s'il vous plaît. Une barque, ou un banc, tant qu'on peut se permettre de traîner dehors avant le frimas de l'hiver, qui viendra vite, avec de quoi casser nos fiertés (cette fois on évite les champignons), sans personne pour interrompre la palabre. Aux premiers jours d'octobre.

J'espère que vous abattrez le loup. Pas en mon nom, vous le savez, mais pour que vous puissiez tourner cette mauvaise page.

Demain, sortez de la tente lame vers l'avant.

    J

_________________
Andrea_
Citation:
Limoges, le 29 septembre 1469.


    Quignon,


Vous manquez à ma vie.
Dites moi que vous revenez bientôt.

    D.



_________________

*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Bourganeuf, le 30 septembre 1469.

    Croûton,

Je serai là à l'aube.
Repartirai d'ici quelques jours.
Manquez aussi.

    J

_________________
Andrea_
Citation:
Sur la route, Languedoc, le 21 Octobre 1469.

    Quignon
    Dans sa bulle perchée,
    Sans blonde à lécher,
    Avec une petite à surveiller,
    A l'autre bout de tout ce merdier,
    Quignon,



J'espère que vous allez bien, aussi bien qu'on puisse aller dans de pareilles situations. J'espère votre cœur apaisé, votre douleur envolé, vos espoirs retrouvés. Je vous espère regonflé, loin de cet homme cerné que j'ai serré avant son départ.
Vous me manquez, et Crouzeix me semble bien loin, l'ai-je rêvé?
Il y a pourtant eu à Arles quelques relans de merde qui me les ont rappelé, mais vous imaginerez sans mal qu'ils n'ont pas été reçu avec le même plaisir. Et si je peux me permettre, je n'ai eu aucune envie de la retourner.
Avez-vous remarqué comme les gens mangés par leur propre fange oublie qu'elle pue tout autant que celle des autres? J'ai bien conscience qu'on trouve toujours agréable l'odeur de ses propres pets, mais il ne faudrait pas oublier qu'ils peuvent incommoder les autres.

J'ai vu hier deux Italiens s'engueuler, c'est assez fou. Presqu'autant que de voir un Italien muet, c'est à peine si on voyait la différence avec les autres, ils ont tous cette manière de parler avec les mains, d'ailleurs si j'étais sourde, je me demande comment j'aurais deviné qu'ils s'engueulaient. Les gestes sont les mêmes pour dire "Ma je t'aime tou né comprend pas ! " et "va te faire foutre, basta!". Il y a peut être des nuances que je n'ai pas compris, une hauteur de main? Aussi je me demande, si les Italiens n'ont plus de doigts mais uniquement des moignons, est-ce qu'il est compris de ses compatriotes?

Mes huit doigts ne semblent pas encore souffrir du froid, je me demande s'il en sera de même une fois qu'ils auront repris l'air Limougeaud, ici le temps est doux et semble passer à vive allure. J'apprécie être loin de l'agitation, mais je suis pressée malgré tout de retrouver la maison.
Je me demande si Hazel et vous avez pu fêter vos anniversaires, la petite se faisait une joie de vous préparer une fête surprise, j'imagine sans mal qu'elle aura su faire de même dans le Nord.
Vous trouverez en contre pli une barrette en bois, j'ai tout de suite pensé à Elle en voyant cette tête d'ours gravée. Le petit sachet de lin est pour vous, ce qu'il se fait de meilleur en terme de "sommeil sans rêve". A n'utiliser qu'en cas d'extrême urgence.

Comment allez vous, sans faux semblants?
Quand nous reverrons nous?

Baiser sur l'œuf,


    A.

_________________

*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Dans la cabane, près du port, le 22 octobre 1469.

    Croûton,
    Dans son automne arlésien est,
    Avec un brun merlan à gober,
    À l'autre bout de l'autre merdier,
    Croûton,
    Chi beve la tazza all'italiana,
    Sul bordo dell'acqua salata,
    Temendo la neve che arriva,*
    Andréa.

Je vais, sans faux semblants, ni vrais tremblants. Hazel va aussi. Nous menons notre petite vie, dans un petit appartement, où roulent les billes et quelques rires. Bien sûr, quelqu'un manque, et vous savez qui. Les gens vont, et quelques gens bons, même, pourtant je n'y ai pas frotté la couenne, que le froid rend aussi sèche que le pays. Je réalise que c'est votre premier hiver d'estropiée qui vient. Le premier sur des plaies refermées. Un conseil alors : du chaud, et du gras. Vous devez bien trouver ça dans les tiroirs de votre mariage. Ce dernier vous est-il doux, d'ailleurs ? Le mariage, je sais que vous escomptez que le marié soit dur, et c'est bien naturel, mais restons sur le chapitre du mariage.

Les anniversaires ont été fêtés. Je lui donnerai votre présent, en expliquant que le troll-Andréa avait oublié un petit quelque chose pour aller avec le peigne en os. Je vous remercie pour elle. Pas tant pour moi ; après les tresses, je vais devoir apprendre à faire des créations capillaires avec une barrette. Encore que des dames se plient régulièrement à l'exercice de coiffer ma fille, et comment vous dire que je les laisse faire bien volontiers. Voilà plus de deux semaines que nous n'avons plus de nouvelles de la mère. J'ai pourtant dit que tous les cadeaux venaient de sa main aussi, mais je crois qu'elle attendait — attend, encore — un mot de sa part, et j'ignore comment pallier ça. Je ne peux tout simplement pas. Alors je l'occupe comme je peux, et je m'en occupe, du mieux que je peux.

Mes doigts sont encore niqués, mais dérouillés, et les plaies à mes côtes maintenant refermées. Je couperai les derniers points bientôt ; quant aux derniers ponts avec cette histoire, vous vous doutez qu'ils mettront plus de temps à s'écrouler. Mais j'irai. Et vais. Je vous le promets. Bientôt nous pourrons repartir en crouzeyade. Gambergez sur un beau projet, on fignolera les détails ensemble.

Je vous embrasse aussi,
Mais laissez mon petit cul tranquille.

    J

Post-scriptum : sommeil sans rêves… j'ai pourtant été entraîné dans quelques songes, mais le réveil fut souriant.


*Qui boit la tasse à l'italienne,
Au bord des eaux salées,
En redoutant la neige prochaine

_________________
Andrea_
Citation:
Sur les routes du Limousin, le 10 Novembre 1469.

    Quignon,
    Beaucoup trop loin de son croûton,
    A attendre que la mie se ramène,
    D'un croûton qui patauge,
    Dans la semoule, comme un poil de queue sur la soupe.


Revenez.
Avant que viennent les premiers flocons, revenez. J'ai besoin de vous savoir juste là, posé sur le plumard d'une piaule bien trop austère, à partager des herbes qui nous feraient voler, voler bien au delà des frontières, sans se soucier d'où elles nous emporteront tant que l'on s'y amuserait ensemble. Et au petit matin, promis, comme une maitresse je partirais, sans n'avoir partagé de plus qu'une simple pipe.

Les points sur vos côtes ont dû être retirés, et j'ai bon espoir que vous n'ayez pas trop souffert. Mais j'imagine que la douleur du corps n'est rien comparée à celle de l'esprit. Je n'ai moi non plus, aucune nouvelle de la Danoise, et je dois avouer que cela me pèse, plus que cela ne me peine. J'ai fait bien des erreurs, mais laisser sa fille dans l'ignorance est bien difficile à pardonner. Vous encore, nous savons que vous avez fauté, et qu'il est de bonne guerre qu'elle vous le fasse manger, mais Hazel n'y est pour rien.
Vous ne pourrez rien faire pour pallier à ce manque Johannes, lui mentir ne ferait qu'agraver la situation et reporter un problème qui se reproduira. Vous êtes un bon père, et Hazel le sait.

Ici l'hiver approche doucement. Chaque matin le soleil se lève sur une gelée blanche, chaque soir il se couche en nous offrant un spectacle époustoufflant. Les couchers de soleil en Automne me semblent les plus beaux, c'est vraiment ma saison préférée, possiblement parce qu'elle est pleine de couleurs.
Mais le froid réveille bien des douleurs, et mes dernières frasques n'aident pas à penser à autre chose. Un blond a été enlevé et j'ai dû demander de l'aide à Siegfried. Avez-vous déjà vécu une situation similaire à une du passé? J'ai bloqué Johannes. J'ai cru voir Aertan posé sur cette table et ... J'ai vrillé. Je crois que je n'ai aucun instinct de survie. Ne riez pas.
Le blond se repose, Siegfried se remet. Et moi je suis en route avec Archibalde, Helvalia et Jurgen pour aller acheter la robe de mariée d'Helvie.

Quelles sont vos couleurs?
Revenez.
    A.

P.S. : souriant et chapiteautant ce réveil?
J'aimerai vous entendre rire, aussi.

_________________

*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Au bord d'une énième plage grise et bien venteuse, le 12 novembre 1469.

    Croûton qui tourne pas toujours rond,
    Et qui aussi manque à son Quignon.

    Les braves mouettes de l'automne,
    Volent au-dessus des ports salés,
    Elles cherchent poiscaille à becquer,
    Pendant que moi je mange ma pomme.

Pas une pomme d'éloquence, apparemment. J'ai souri à vous lire, mais je n'ai pas ri. Ne me lancez pas sur le sujet de l'instinct de survie, j'ignore comment il est possible que nous soyons encore debouts à nos âges. Vous comme moi. Encore que j'ai un caractère plus constipé que le vôtre, mais nous avons ce sale biais de ne pas toujours savoir quand la fermer. Vous n'avez rien fait de bête, vous avez simplement fait face à une ancienne peur. On est plus forcément maître de soi dans ces instants-ci.

Nous nous traînons sur la côte nord, vers la Normandie. Toujours pas de nouvelles de la danoise, mais le fil des jours adoucit son absence, même si elle reste en creux dans la vie d'Hazel. Je me refuse à accabler sa mère, cependant. Après tout, j'ignore les raisons de son silence, et elle a élevé notre fille seule pendant huit ans, où j'ai été rarement causant de mon côté. Je ne vais pas me mettre à lever le bouclier et la voix parce que je m'en occupe en solitaire depuis même pas un automne. En parlant de peur. Je commence à réfléchir à embaucher une bonne âme pour m'épauler dans cette aventure. Une femme, de préférence. Est-ce qu'il existe une telle chose qu'une femme de main ? Voyez, comme un homme de main, mais sans les couilles qui pendent. Ne me donnez pas l'adresse d'un bordel en guise de réponse, j'entends déjà la vanne trotter.

Je pense revenir avant l'hiver, et nous partagerons une pipe. Puis d'autres pipes. Je suis doué pour tasser, vous pour aspirer et nous chantons ensemble comme des enfants terribles sous l'effet des vapeurs vertes, non vraiment, je vous rejoins, c'est un terrain où nous sommes faits pour nous entendre. Et nous mènerons à bien une énième connerie à laquelle vous n'avez pas réfléchi depuis ma dernière missive. Je suppose que vous n'avez pas eu le temps de faire vos devoirs. À la nouvelle du mariage que vous m'apprenez, mes pensées vont vers qui vous savez. Remarquez, elles allaient vers son petit nez bien avant.

Vous m'êtes tant chère. Je serai là pour apprendre plein de bêtises à votre enfant d'Alzo.
Mes couleurs sont : gris perdrix déprimée et soleil doré du crépuscule. Comme d'hab.

    J

_________________
Andrea_
Citation:
Moulins, milieu du mois de Novembre 1469,

    Miaou miaou fait le chat,
    Ouaf Ouaf fait le chien,
    Cuicui fait le petit oiseau,
    Crac crac fait le croûton,
    Crac crac aussi fait le quignon,
      Est-ce une coïncidence?

    Quignon, Quignon,
    Johannes


J'ai hâte de partager cette pipe avec vous. Pour l'heure les seules herbes que je touche sont celles qui soignent la fièvre, j'ai eu la bonne idée de me baigner dans un cours d'eau lors de notre cheminement vers Moulins, et devinez qui s'est retrouvé avec une crève monumentale après avoir beuglé à son époux inquiet : "Moi? Jamais de la vie j'attrape du mal à me baigner dehors, même en plein hiver, oui monsieur, je suis une femme, une dure à cuire, une guerrière, une battante et RIEN ne peut me faire garder le lit sinon vous!".
Hum.
Du coup j'ai gardé le lit, et aussi les abords des cheminées, et je bois avec assiduité des décoctions de plantes et fleurs diverses et variées. Je n'avais jamais compris l'utilité d'avoir un herbier, je sais désormais que toute planté planquée entre deux pages ne finira pas dans ma tasse. Je vais collectionner les herbiers.

Nous sommes toujours à Moulins, nous devrions être déjà rentré à la maison mais le marchand a du retard. Un retard qu'il n'a pas l'intention de justifier par autre chose que de rares missives indiquant "demain". Demain, demain, toujours demain. Cet homme n'a aucune considération pour ses acheteurs et je me demande encore comment il peut être aussi demandé, croyez bien que je vais me faire tailleur et lui couper une bonne réputation.

J'ai fait mes devoirs. Je fais toujours mes devoirs, simplement qu'imaginer un moment à vos côtés n'a et ne sera jamais un devoir ou une obligation. Il suffit que je pense à votre personne pour que se dessinent des dizaines de possibilités, certains imaginent un long couloir avec des portes, moi je ne vois qu'une étendue, infinie, vierge et blanche, qu'il suffira de fouler de nos quatre pattes pour lui donner des teintes infinies. Tout est possible, alors contentons-nous de nous voir, et notre amitié fera le reste.

Le reste, et Rose. Je n'ai pas fait part du mariage de Jurgen dans le but de vous tourmenter, c'est d'ailleurs une information distillé sans la moindre réflexion, mais vous êtes habitué venant de moi. Les récents évènements de parts et d'autres me font penser que Rose a toute la vie devant Elle, et que la meilleure partie est à venir. Il me semble qu'elle le sait depuis quelques semaines désormais, quand vous souffliez à son oreille, preuve de votre présence à ses côtés. Vous êtes de ceux qui lui ressemblent, de ces taiseux qui se reconnaissent entre eux et qui ne s'ouvrent que lorsque les gens sont assez "grands" pour deviner la profondeur de votre âme.

Je relisais nos échanges et je ne me souviens pas avoir évoqué la douceur de mon mariage. Ne croyez pas que je fuis le sujet, simplement aucun mot ne me vient. Aucun mot ne semble exister pour exprimer ce que je vis. C'est un ciel parfois orageux sans qu'on ne rêve alors de soleil, c'est ne plus vouloir fuir les averses mais apprendre à danser sous la pluie. C'est savourer le soleil, celui qui sèche les larmes et fait fondre les armes. C'est le sentiment, intime, profond, d'être à la maison, d'être à la bonne place. Je ne regrette pas les années à l'avoir eu pour amant, il fallait au moins ça pour préparer mon coeur à ce que je vis aujourd'hui. Je ne pourrais jamais m'habituer à son regard, ses bonnes manières et ses vices. Il est... Personne au monde, ne peut me respecter plus qu'il le fait.
Mais rassurez vous, j'ai quand même le droit aux fessées en levrette.

Embrassez Hazel pour moi,
Soyez prudent,
J'attends l'hiver avec impatience, nous pourrons échanger nos mitaines.
    Andréa.

_________________

*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Tous à la Dieppe, le 16 novembre 1469.

    La bruyère répétitive de mes jours,
    Apaise doucement mes angoisses.
    Tagada, tagada.
    Andréa.

C'est peu de chance, en effet, d'avoir attrapé le mal en vous lavant les chairs en route. C'est somme toute chose très commune pour ceux qui n'ont pas le luxe d'un baquet, ou la volonté de s'en aller le remplir. J'espère que votre fièvre est tombée à l'heure où vous lisez ces lignes. J'entends que vous êtes heureuse en mariage, sans savoir l'expliquer. Tant mieux, car ce n'est pas nécessaire, et que je pigerais sans doute à moitié pas. Si vous êtes heureuse, alors c'est bien, et j'enverrai une prière pour que vous puissiez suivre votre route avec lui le plus longtemps possible.

Pas de mal, à m'avoir annoncé les épousailles prévues entre vos deux amis. Ce n'est pas d'eux que je rêve (quoique, j'ai fait un songe l'avant-veille où la rousse des deux se rétamait depuis une falaise, et c'était sale augure). Golshifteh s'est tue. Nous avons échangé quelques lettres après le silence, et je crois que j'ai encore fait de la merde. Je ne parviens pas à poser les mots. Je les ai, pourtant, mais quelque chose en moi, de coupable certainement, retient ma mine quand je veux les écrire. Discourir sur les différentes teintes de cailloux au bord des fleuves, pas de problème. Simplement avouer à la perse qu'elle me manque tous les jours, problème. C'est bête. D'elle je suis mordu, et plus les semaines s'allongent, plus que je m'en rends compte. Et je me tais à mon tour avant de vous la raconter, elle, parce que c'est elle qui devrait l'entendre, et que vous me connaissez suffisamment pour déduire le reste.

Moi, j'ai fait mes devoirs de mon côté. Mon amie l'Intendante m'a fait don de quoi bourrer des pipes astronomiques, et j'ai eu la petite folie d'acheter des racines de mandragore à une petite vieille normande qui arpentait le chemin de rive. C'est de la toute bonne, paraît-il. Vous avez raison, la page de notre prochaine virée peut bien rester blanche, nous trouverons de quoi la noircir à nous deux. Dans tous les cas, on s'amusera. C'est une certitude.

Je serai de retour pour le mois de décembre, après les joutes d'Armentières.
Gardez-vous, et gonflez-vous de tisanes.

    J

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)