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[RP] Il s'appelle Reviens...

Andrea_
En même temps c'était prévisible, les mecs sont cons, mais ils allaient pas rester bloqué éternellement par une porte bloquée. D'ailleurs il y a un truc que la plupart auront oublié maintenant. Dont Andréa et Vran d'ailleurs. Vous vous souvenez des deux gardes que le truand a trouvé en train de jouer aux cartes, après avoir péter la porte? Oui? Si votre mémoire est bonne, vous comprendrez qu'ils sont encore un peu plus dans la merde, puisqu'il n'en a tué qu'un. Eh oui, c'est cinq gars et deux chiens, maintenant. Enfin à condition qu'il n'en reste pas encore d'autre dans la maison. Ça serait emmerdant.
Un regard est glissé sur son comparse, Colombe ne panique pas MAIS un p'tit peu quand même, parce qu'elle elle pensait que les deux couillons qui jouaient aux cartes étaient morts -on sait qu'elle a une mémoire de merde-, et surtout, si elle avait su elle l'aurait achevé en passant, le second, et elle se serait empressée de dire à Vran "que merde c'est pas possible de faire une erreur de débutant à ce point, et en plus tu m'as sifflée alors qu'ils étaient pas mort? Nan mais t'es vraiment pas croyable, c'est quoi ce boulot de sagouin?". C'est toujours la meuf qui est venue sans arme qui parle hein. Donc Elle sait que c'est la merde, mais elle ne sait pas encore à quel point c'est la merde. C'est même pour ça qu'elle s'autorise une petite boutade.


Et dire que t'adores aller dans les maisons closes.

De un c'est faux, mais qu'est-ce que c'est drôle! -Riez. Non.-. En tout cas moi je ris. Un truc un peu gras, qui accompagne une bonne bourrade sur l'épaule Vranesque, pas la petite bourrade sympathoche hein, non le truc qu'on dirait léger mais qui est en fait un bon coup dans l'épaule, parce que merde, ce mec est un con. Et de deux... non y a pas de deux en fait, oubliez -oh ça va-. Bon maintenant on fait quoi? Un petit shifumi pour savoir si on va en haut ou en bas?Ou on fait trou trou, mais c'est un peu éclaté comme méthode parce que c'est facile de savoir sur qui ça va tomber -vrai qu'on a tous triché en le faisant-. En vrai on s'en fout, parce que là ils n'ont clairement pas le temps pour faire l'un ou l'autre. Ni pour réfléchir plus que ça, d'ailleurs, du coup Vran -qui est un homme et qui est bien arrangé de ne pas avoir à réfléchir- se précipite vers les escaliers en se disant qu'Andréa doit le suivre. Vu qu'il n'y a plus trop de bruit venant d'en haut, ça doit le faire. Sauf que non. Parce qu'en haut des escaliers, à peine quelques pas fait au deuxième étage, qu'un type immense l'attend. Genre, le mec c'est un Jehan et demi. Bon j'exagère, mais il doit bien peser son Jehan, ce qui est déjà impressionnant. Et notez que quand je dis qu'il l'attend, c'est plutôt qu'en fait il le chope pour le balancer contre le mur -et une respiration coupée, une-, ce qui fera lâcher son arme au brigand. Et sans lui laisser le temps de se remettre, le colosse le saisit par la gorge et le soulève contre le même mur. Et vu la poigne du bonhomme, ça va pas prendre bien longtemps. Vran aura bien tenté de sortir son épée, restée au fourreau, mais c'est con, vu que le géant est juste devant lui, il n'a pas la place. Oui, son coude percute mollement le torse de son agresseur alors qu'il essaye trois quatre fois de sortir sa lame.

Alors on se demande : mais que fait Andréa? Bin elle arrive, doucement mais sûrement, c'est qu'à peine la première marche grimpée elle s'est rendue compte que le sang de couillon la faisait glisser alors elle y va piano, ça serait con de mourir en tombant dans les escaliers. Si bien qu'arrivée en haut, et en voyant Vran contre le mur, maintenu par un Jehan -qui n'est pas Jehan hein-, la Chiasse se dit que faire demi tour, c'est bien. Qu'après tout, dans cette maison, à part des emmerdes, ils n'auront rien de plus -ou alors c'est bien planqué-, et puis que Vran étant déjà revenu de la mort une fois, il le refera une seconde. Allez, tchao les nazes, j'me casse. Mais en fait c'était une feinte, juste pour évaluer la situation une sorte de "tu me vois, tu me vois plus". Et tu me vois plus parce que je réfléchis. Environ une demie seconde. Parce que merde, c'est Vran. Et si elle n'avait pas la gorge nouée de le voir en si fâcheuse posture, elle aurait sûrement gueulé un "LACHE LE hum'CULÉ !". Les poings se ferment d'instinct cependant les jambes refusent d'avancer, et l'acier coule sur l'ex mari un regard presque désolé.
Pendant ce temps, Vran est trop occupé à caner pour remarquer même la présence de son ex épouse. Lui, il tente des coups de pieds, de poings, de genoux, mais rien n'y fait. L'homme est résistant, et le truand ne peut pas mettre tellement de force sans appuis. C'est un peu ironique, parce que Corvidé a déjà dis à l'occasion, que les grands costauds sont ses adversaires préférés. Trop lent, pas assez endurant. Mais ça, ça s'applique si ledit grand costaud n'attaque pas par surprise. Petit à petit, donc, ses gestes se font moins vifs. Moins forts. Le corps suspendu se fait plus mou. Ah, oui! Il lui reste sa dague planquée dans le dos! C'est donc dans un dernier geste désespéré que sa main va se saisir de sa dernière arme disponible -bon il a encore les couteaux de lancé mais là réfléchir c'est pas évident-, parvenant à la dégainer complètement. Mais ça commence à faire longtemps qu'il est là, à se faire étrangler. Alors avant même qu'il ne puisse lever le bras pour frapper, la dague glisse d'entre ses doigts pour rebondir au sol dans un bruit métallique.

C'est peut être ce bruit, d'ailleurs qui fait réagir la Colombe. C'est qu'elle n'avait plus vraiment de repère du temps qui passait, le regard figé sur le visage de Vran, avec la désagréable impression de déjà vu, de trop vu, de trop pensé -même espéré fût un temps- de le voir en train de quitter la vie. Alors c'est étrange, de sentir soi même le sol s'ouvrir sous ses pieds, et l'instant d'après être plus vivante que jamais. Elle qui, il y a encore quelques secondes refusait l'idée même de toucher une arme, se baisse, attrape la miséricorde et sans réfléchir -son côté masculin- se jette sur le Jehan-Pas Jehan- pour lui planter la lame à la base du cou. Oh pas une fois non, pas deux non plus, une multitude de coups, de plus en plus forts, de plus en plus profonds, peu importe où d'ailleurs, tant que ça rentre et que ça ressort, c'est qu'on peut recommencer. Ce qui est certain, c'est qu'elle n'arrêtera pas tant que Vran n'aura pas les pieds sur terre. C'est violent oui, c'est probablement Elle, sans être Elle.

Etre soi, sans être soi. S'il était en état l'aigrefin, il comprendrait. N'est-ce pas exactement ce qu'il ressent, lorsque la colère s'empare de tout son corps et que sa conscience se cantonne au rang d'observatrice silencieuse? Si, c'est précisément ça. Le golem se fait donc progressivement décapiter -ben à force de faire des trous...- et sa seule réaction est d'écarquiller les yeux. Il faudra deux secondes qui sembleront interminables pour que son étreinte se fasse moins ferme, puis pour que finalement il le lâche. C'est dans un bruit sourd que Vran s'écroule lamentablement au sol. Donc les pieds sur terre c'est pas tout de suite tout de suite. Encore incapable de se relever -il n'essaye même pas encore-, son premier réflexe sera de reprendre de l'air avec le son désagréable qui va avec. Le son caractéristique de ceux qui viennent de se faire écraser la gorge.
Et la lame, elle continue. Encore et encore. Lorsque Vran s'écrase au sol. Lorsque le sang de l'autre éclabousse son visage. Lorsque l'enfoiré -le hum'culé- s'écroule par terre. Lorsqu'il rend son dernier souffle. Encore. Encore. Et encore. Pourtant le manche semble lui brûler la main mais pour je ne sais quelle raison -enfin si, je sais-, elle continue, encore et encore, tout simplement parce qu'il est hors de question que Vran l'abandonne encore une fois.



Post écrit à quatre mains, JDs Vran et Andréa, la fine équipe

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Lentement, très lentement, Vran reprend possession de son corps. C'est difficile, ses mains cherchent un appui pour se redresser, mais il n'a pas encore la force de se soutenir. C'est qu'il n'est pas passé loin de l'inconscience, ni d'une seconde mort au passage. Après avoir profité de quelques goulées d'air salvatrices, il se met fatalement à tousser. Le voile qui s'était posé sur ses yeux -encore injectés de sang- s'estompe peu à peu, lui laissant voir le spectacle d'Andréa qui transforme sa victime en passoire. Alors il se traîne au sol pour se rapprocher d'elle, avant de parvenir à se mettre à quatre pattes.

An... dréa...

Oui, c'est très faible, éraillé, d'ailleurs la tentative de parler lui arrache une nouvelle quinte de toux. Mais c'est que là, il faut bouger. Parce que les quatre -pardon les cinq- mecs et leurs chiens à mon avis maintenant ils ont fait le tour du premier étage, il y a une chance sur deux pour qu'ils choisissent de commencer par le deuxième étage plutôt que le rez de chaussé. Enfin, ça c'est s'ils ont pas entendu Vran s'effondrer. Et s'ils ne l'ont pas entendu tousser ensuite. Ouais là ça serait con de compter sur la chance. Du coup le mieux ça serait de se tirer, genre maintenant. Alors je sais que là c'est risqué comme geste, mais le truand se redresse sur ses genoux et pose doucement la main sur l'épaule de la Colombe. Il se permettra même de faire glisser une caresse vers le bras. Le bras qui frappait pas du coup hein, ça serait pas malin. Du coup elle s'arrête enfin, mais ce n'est que pour rester là, le regard vide. Absente.

Andréa...

Allez, s'il te plait. Ils arrivent sûrement. Ça serait dommage de mourir tous les deux, ici, maintenant. Ça serait même injuste. On a survécu à tellement de choses. On s'est même survécu l'un à l'autre, et ça c'est pas donné à tout le monde. On a pas le droit de mourir maintenant. Pas si vite. Parce que je te laisserai pas là. Parce que je t'aime. Je sais, c'est compliqué en ce moment, pour tous les deux. Je sais que c'est la merde, et que dans ce chaos dans lequel on est embourbés ça va être difficile de s'en sortir sans morfler. Mais tout n'est pas mort. Je le sais maintenant. C'est faible, c'est discret, mais il y a une petite éclaircie au lointain. On y arrivera peut-être pas, peut-être même que ça s'arrêtera avant même d'essayer. Mais c'est une chance, et on peut pas disparaître avant d'avoir au moins considéré l'idée de s'en saisir. Alors s'il te plait, Andréa. S'il te plait. Reprends tes esprits et tirons nous d'ici.

Finalement, l'autre main va s'ancrer sur la deuxième épaule pour l'orienter vers lui, puis c'est le visage qui est saisit.


Andréa!

Colombe semble enfin se réveiller, comme un hypnotiseur ramènerait quelqu'un à la réalité d'un claquement de doigts. Mais la fuite ça sera pas pour tout de suite, puisque sa première réaction, c'est de se jeter au cou de Vran, qui passe pas loin de se péter la gueule en arrière. Ce dernier ressent toujours l'urgence de la situation, mais en même temps il comprend. Et surtout... il apprécie. Alors tandis que la Chiasse semble le palper en de multiples endroits, l'oiseau noir la serre entre ses bras, tête posée contre le sienne. Eh bordel, je sais que c'est pas le moment, il le sait aussi, mais ce que ça lui fait du bien. Ça ne dure probablement pas si longtemps, mais pour lui le temps semble s'arrêter un instant. Même le désir qui n'a eu de cesse de le saisir depuis qu'il a ramené Mog chez Andréa semble accepter de se faire discret pour le moment. Faut dire aussi qu'après s'être fait étrangler -et pas par la personne avec qui ça aurait été excitant- c'est compliqué d'avoir des envies de type sexuelles. Juste ça, juste la serrer contre lui. Sentir son corps pressé contre le sien. Ses mains dans son dos. Sa peau. Ses cheveux. Son odeur. C'est une grande bouffée d'air frais alors qu'il étouffait depuis maintenant un moment. C'est donc la deuxième fois en quelques minutes qu'il redécouvre le plaisir de respirer.

Mais là ça commence vraiment à puer. Les pas se font entendre dans le salon au sein duquel ils ont laissé quatre cadavres. On entend aussi le frottement des griffes des chiens sur le parquet. Ils seront bientôt là, et c'est assez évident qu'à deux contre cinq type et deux clébards, les chances de victoire en combat vont de "très difficile" à "impossible". Et ça c'est même sans prendre en compte que pour le moment, il y en a un des deux qui est plus trop en état de se battre. Non, leur seule chance c'est de la faire dans le feutré. A la vicieuse. Ou bien de fuir, aussi. Parce que ces deux cons emplis de fierté ont beau pas apprécier de devoir abandonner, là ça devient quand même une solution envisageable. Parce que même le gars le plus joueur du monde se ferait pas une partie de roulette russe avec un pistolet automatique. Et c'est un peu à ça que cette histoire commence à ressembler. Mais ça ils décideront plus tard. Là, il faut vraiment décarrer du couloir dans les plus brefs délais.
A contrecœur, Vran repousse la Chiasse, posant ses billes d'ombres bleues sur l'acier. Il se redresse, péniblement mais il y arrive, avant de saisir sa main avec fermeté. Mais c'est une fermeté bien particulière. Ce n'est pas autoritaire, ce n'est pas une main qui cherche à imposer une volonté. C'est la fermeté de la main qui croyait ne plus jamais connaître de contact avec cette peau là, ne plus jamais toucher ces doigts là.

Quand enfin Andréa se fut relevée à son tour, il étouffa une toux gênante dans son poing, avant de pointer le bout du couloir. Il fallait qu'il trouve un endroit pour se cacher. Idéalement pour fuir. Parce qu'après mûre réflexion et l'esprit moins embrouillé, Vran n'hésite plus vraiment. Parce qu'après avoir découvert ce que le duo avait fait à leurs collègues et peut-être amis, les gardes ne lâcheront plus rien et surtout, il ne se sépareront probablement plus. Ils n'ont aucune chance de s'en débarrasser. Et ça, c'est en supposant que ce sont les derniers qui restent. C'est sûr que ça fait chier de repartir les mains vides, mais là c'est un peu leur seule chance de repartir tout court.
La main toujours attachée à celle de son ex épouse, Vran commence à marcher vers le bout du couloir. Peut-être qu'en faisant le tour jusqu'aux escaliers d'en face, ils pourront redescendre et repartir d'où ils étaient venus. En plus dans ce cas il y aurait peut-être moyen de remettre la main sur les braies et les bottes abandonnées devant ce pilier. Contre lequel il regrette aussi de ne pas l'avoir prise, maintenant. D'ailleurs, alors que ses pas faiblards le portent le long du couloir, passant quelques portes...


Toutes... Toutes les tables qu'on a croisé jusque là...

Voilà, elle l'a sa réponse. A chaque fois qu'il s'est retrouvé seul avec Andréa, l'idée lui est passé par la tête. Entre autres. Et ça n'avait pas été que les tables. Murs, portes, comptoirs, chaises, tout y était passé. Le lit qu'elle avait débarrassé de son tas de vêtements, aussi. Tout était prétexte pour que son imagination ne mette ses désirs en exergue. Et ça n'était pas toujours facile à repousser, mais ça on le sait, puisque c'est pour ça qu'ils sont là.
Un léger sourire naquit sur ses lèvres malgré la situation funeste.


Mais la dernière en date... Celle dont j'parlais... C'tait celle dans ta chambre...
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Andrea_
Dire que c’est la première fois serait mentir. Elle avait déjà réagi ainsi, par le passé, lorsqu’Aertan était encore en vie. Elle s’était juré de toujours se contrôler pour ne plus jamais ressentir ça. Le vide. Le vide avant une haine si féroce qu’il n’existe même pas de mot pour l’expliquer, et de nouveau le vide. Le vide, encore, alors qu’il pose sa main sur elle pour que cessent les coups. Non elle ne l’avait pas entendu, pas plus qu’elle l’entend la seconde fois, les esgourdes complètement saturés par le cognement du sang contre ses veines. A dire vrai il pourrait chanter qu’elle ne l’entendrait pas, pas plus qu’elle ne le verrait, l’acier obnubilé par les ombres qui dansent devant lui.
Je ne suis pas vraiment capable de dire combien de temps cet état a duré, je sais simplement que rien ne se passait. Ni dehors, ni dedans. Le corps et l’esprit pour une fois en parfaite symbiose : le néant. Et même si le manche de la miséricorde lui brûle encore la main et blanchît ses phalanges, les doigts refusent de s’en séparer.
Et puis un troisième « Andréa » la fera sortir de sa torpeur. L’esprit n’a pas encore retrouvé sa vivacité mais déjà les yeux se tournent pour tenter de comprendre d’où vient la voix.
Vran.
T’as pas idée de ce que je viens de traverser, peut être que je pourrais te l’expliquer un jour, mais là tu vois j’en suis incapable. Viens par là, laisse-moi te toucher, juste un peu. Laisse-moi m’assurer que t’es bien vivant. Et le museau se niche contre son cou, les mains –sans la miséricorde, du coup on la pose hein- chopent ses joues, le front épouse son jumeau. Le souffle se creuse, s’apaise. Et tout ça c’est un peu de « j’suis désolée » et une grosse dose de « put’ain, t’es vivant ».

Mais le temps ne s’est pas arrêté assez longtemps et rapidement les habitudes reprennent : j’en profite donc pour faire un point sur la situation : sans grande surprise : c’est la merde !
On dit que les rencontres changent les gens, bah je confirme, regardez nous y a une heure on voulait juste entrer et sortir avec les poches pleines, et maintenant on veut juste sortir. Vivants. Et entiers. Enfin… enfin si l’idée a fait son chemin dans la tête de Vran, il semblerait que du côté féminin on espère encore se faire des couilles en or. Alors oui, il reste comme une petite gène alors qu’ils reprennent la route –la maison-, parce que Vran tient sa main d’une part, et qu’il est quand même mal en point de l’autre.
Oui, elle tient sa main, parce que là tout de suite, c’est de ça qu’elle a besoin. C’est de le toucher, de sentir la chaleur de sa peau, la preuve qu’il est bien vivant. C’est aussi vachement symbolique même si elle ne l’avouera jamais : ils sont deux, deux contre le reste du monde de la maison –mais qui peut dire combien il en reste dans la baraque hein ?-


Toutes… Toutes les tables qu’on a croisé jusque là… Mais la dernière en date… Celle dont j’parlais… C’tait celle dans ta chambre.

Pas stoppés nets.
Forte envie de se pincer l’arrête du nez.
Ce mec, se paye ma tête. Sérieux, on vient de vivre un truc fort suivi d’un truc presque romantique, j’veux dire y a quinze secondes on avait presque l’impression qu’on sortait vivant de l’apocalypse, et c’est ce moment, CE putain de moment, que tu choisis pour répondre à ma question ?
J’sais que tu vas dire que je change d’avis comme de chemise, ou que je passe du coq à l’âne –et je te dirais que c’est purement féminin ça- mais là, tout de suite, j’y pensais plus à ma question, j’en avais pas plus rien à foutre –nan quand même pas-, mais BERDOL.

On devrait rent’..

Le pire dans l’histoire c’est que j’ai même pas le temps de finir répondre, ce qui est chiant quand on voit la configuration de la phrase, on peut entendre des voix venant du hall –pratique d’être sur une mezzanine t’as vu-. Alors la main se lève et s’écrase sur la bouche de Vran, pour qu’il ferme sa gueule, dans tous les sens du terme.

On n’a plus le choix, on se sépare en deux groupes. Bernard, Paul et Jean à l’étage. Gonzag’ et moi on fait ce niveau. Paul tu mets les chiens au rez de chaussée et tu fermes bien la porte, on entend rien avec eux dans les pattes, et pis ça gardera le magot.

Dieu existe. Car dans ces quelques mots on apprend plein de choses. Y a un magot. Ils vont se séparer. Mais surtout, chose super importante : y avait bien un des gars qui s’appelait Bernard.
Un regard à Vran le temps que les « forces » se déplient et un petit soupire


On devrait rester...
Tu t’sens de finir ?


Parce que moi, j’ai très très envie d’en finir.
En plus j’ai Sali ma nouvelle paire de braies, et j’ai plutôt apprécié ta miséricorde alors…
Dis moi oui.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Oui, certes, on sera tous d'accord pour dire que Vran a pas choisi le moment idéal pour cracher sa pastille. Mais en même temps si on y réfléchis bien, est-ce qu'il y avait meilleur moment? Je veux dire, replaçons les choses dans leur contexte. Ils sont deux. Il y a cinq gardes armés et deux chiens qui cherchent absolument à leur faire la peau. Lui, il est encore en train de se remettre d'un gars qui est passé à une poignée de seconde de lui broyer le cou. Elle, elle utilise pas d'arme. Enfin... Cette information est encore un peu floue. Ils sont au dernier étage. Alors c'est peut-être un point de vue pessimiste, mais vu de loin et en analysant les faits, ils ont quand même plus de chances de se faire dessouder que de repartir gaiement sur les routes, hein! Du coup voilà, Vran a enfin répondu à LA question, à ce moment précis, parce qu'absolument rien ne garantie qu'il aura l'occasion de le faire plus tard. Alors dans le doute autant qu'elle sache maintenant qu'il avait envie de se la faire à peu près partout et sur tout, plutôt que l'information risque de disparaître dans le silence de la mort. Ah, il aurait pu prendre le pari, je sais. Mais ça aurait pu être pire. Vous imaginez? Les deux mourant, et Vran qui dans un dernier instant avant de partir qui avoue "Je voulais te prendre sur toutes les tables... Ah...", et pouf, cané. Non vraiment le dire maintenant c'était la meilleure solution. On est sur un juste milieu plutôt tranquille. Et si ils se font défoncer ça lui laissera le champ libre pour gaspiller son dernier souffle dans un "J't'avais dis". Il avait dis quoi? Rien, on s'en fout, si ça arrive ils sont morts alors elle aura pas l'occasion de vérifier.

Il voit bien ce qu'elle pense à sa tronche, la Chiasse. Mais regarde, ça tombe bien, maintenant qu'ils sont ramenés à la réalité et dans l'ambiance "c'est la merde", ça leur permet d'entendre ce que les connards d'en dessous racontent, via la mezzanine. Non vraiment cherchez pas à l'imaginer la baraque c'est peine perdue. Alors que Vran allait répliquer une déclaration, ou une connerie allez savoir, une main féminine vient le faire taire sans pitié, justement pour rien rater des informations que ces crétins de gardes allaient gentiment divulguer. Et, bon ben, finalement ils se sépare. En même temps ça se comprend, disons que les deux stratégies se valent. Chacune vient avec ses avantages et ses inconvénients. Soit ils se séparent pour couvrir plus de terrain, augmentant le danger pour eux mais réduisant les chances pour que les intrus s'échappent. Soit ils restent ensemble, augmentant le risque que les intrus se tirent mais... eh bien, il suffit de compter les cadavres pour comprendre l'avantage de ce choix là. Mais visiblement, ces mecs là ont le goût du risque. Enfin notez qu'ils doivent protéger un sacré magot, parce que la plupart des autres auraient abandonné. C'est que moi je les ai comptés les cadavres, et pour le moment, à deux, Vran et Déa se sont farci dix hommes et un chien. Soit, à priori, les deux tiers des effectifs en hommes et un tiers des effectifs en chiens. C'est considérable.

Forcément, Colombe souhaite continuer. Ça aussi ça se comprend. Mais Vran, lui, il a pas encore récupéré toutes ses forces, il a envie de tousser toutes les deux minutes, et en plus il a mal à la gorge et au dos. Clairement ça se présente pas super bien de son côté. Alors quand elle lui demande si il se sent d'en finir, la réponse qui va suivre est bien évidemment "Non", même si ça lui coûte. Mais parfois la vie est foutue de telle manière qu'il se passe des choses qui ne devraient pas arriver. Ça tiens à rien du tout pourtant. C'est un peu comme l'effet papillon. Un battement d'aile. Un mot. Ou un regard.
Et le regard, là, celui dont on parle, ce n'est pas celui qui vient de quitter les yeux d'Andréa. C'est celui qui suit, celui qui se porte vers le sol et qui voit les pieds nus de la belle. Et cette vision là, elle lui arrache un lent et long sourire mauvais. Parce qu'il a une idée. Retour sur l'acier colombesque, et il s'approche d'elle pour faire couler son plan directement dans son oreille. Est-ce qu'il en profite pour gratter de la proximité? Oui. Après tout, les mains se sont lâchées -je crois- et ont laissé place à un froid que l'aigrefin n'a pas apprécié.
Alors là on se demande, mais quel est donc ce plan? C'est quoi cette idée, bon sang de bonsoir? Pour comprendre, il faut d'abord répondre à une autre question.
Qu'a-t-il vu aux pieds d'Andréa?
Du sang.

Oui, du sang. Elle a marché dans le sang, souvenez vous, c'est même à cause de ça qu'elle a traîné dans les escaliers pendant que Vran se faisait étrangler. Et depuis qu'ils se sont mis à marcher dans ce couloirs, elle laisse de jolies empreintes sur le plancher, traçant une encore plus jolie piste pour cinq hommes en colère -les sept autres sont en pause clope-. C'est emmerdant. Sauf si le duo l'utilise à son avantage. D'autant que de ce que les gardes jusqu'ici n'ont vu qu'une personne presque à poil. L'idée, donc, celle qu'il raconte à l'oreille d'Andréa, serait de continuer un peu dans le couloir, puis d'entrer dans une pièce. Ouvrir la fenêtre et le volet, puis continuer le couloir jusqu'à l'autre escalier, mais sans laisser de traces cette fois -ils trouveront bien un truc pour nettoyer les pieds-. Pendant que Bernard et Jean sont occupés avec les traces et la chambre, eux ils peuvent descendre pour niquer leurs mères à Gonzag et au chef des connards. Ensuite ils tendent un piège à Paul qui revient sans les chiens, et il reste plus que Jean-Bernard. Euh, Bernard et Jean je voulais dire. Après ça, les deux chiens seront un jeu d'enfant.

Voilà. Bon, il y a des trucs un peu laissés au hasard et ça manque de détail, mais on est déjà sur un truc pas trop dégueulasse vu la situation. Le visage s'éloigne et sonde l'acier, cherchant une approbation ou autre chose. Qu'en pense-t-elle? Est-ce qu'elle a mieux? Est-ce qu'il existe mieux déjà? Bonne question. Pendant qu'elle y pense, nous on va s'attarder vite fait sur un autre détail. Andréa a pour le moment gardé la miséricorde. Elle aime bien. Vran ne le sait pas encore. Mais quand ça arrivera, ça va être compliqué. Parce que quand la Chiasse tentera de lui endormir son arme, il lui faudra lui expliquer qu'il ne peut pas la lui céder. Mais en même temps il n'aura pas à lutter longtemps. Parce que ladite Chiasse va vachement moins l'apprécier la miséricorde, quand elle apprendra que c'est un cadeau de Juliane. Ça se voit plus trop parce que le machin est imbibé de sang, mais là, juste là qui s'enroule autour de la garde, c'est une mèche de ses cheveux blonds.
Mais ça sera pour plus tard. Visiblement cette arme lui va, et il la lui laisse temporairement, parce qu'il va pas risquer maintenant de la pousser de nouveau dans le non-usage d'arme tout ça pour un échange de lames.

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Andrea_
Quand je vous dis que les pieds c’est super important. Tu peux connaitre la vie d’une personne rien qu’en regardant ses pieds. Et surtout ses ongles. Bon dans mon cas, c’est pas le moment de se fier à ça, parce que tu en déduirais que je suis du genre à me me faire des bains dans le sang de vierges et que je me fais lécher les arpions par des clébards –ou pire, des humains-. Toujours est-il que ces pieds là, les miens, tout de suite, ils inspirent Vran. D’ailleurs on ne saura jamais si Corvidé a vu que j’avais capté son regard pour eux, et que du coup ils lui répondent en frétillant des orteils.
On s’en souviendra donc, j’ai des pieds qui inspirent. Des pieds muses. Et là, tout de suite, j’en suis vachement fière. Du coup je capte aussi ce qu’il me chuchote à l’oreille, et comme il vaut mieux rester silencieux, je me contente de lever le pouce : message reçu.
Oh bien sûr si on avait le temps de tergiverser elle aurait trouvé mieux, forcément, on parle de la Colombe quand même. Son problème c’est pas de trouver des idées, ni de les mettre en pratique non, non… Son problème c’est surtout la probabilité de s’en sortir vivant à la fin. J’sais pas pourquoi mais, faut l’avouer, si y a de l’idée y a pas vraiment de jugeote. J’vous file un exemple rapide ? C’est l’idée universelle –ça marche VRAIMENT dans tous les domaines- : « on fonce, on verra après ». Par foncer on entend frontal, on fonce dans le tas, en direct, comme ça, et on improvise. Bon, on a vu ce que ça a donné y a quelques minutes : pas concluant.

Parlons un peu de la miséricorde, on a un peu de temps devant nous, les deux couillons –doués- sont en route pour la fameuse chambre –qui n’aura pas de table, parce que c’est une petite chambre-. Alors oui, parlons de cette miséricorde : miséricorde ! Ah la Chiasse ne sait pas que c’est Julianne qui l’a offerte à Vran, sinon croyez bien qu’elle l’aurait pas touché. Pour sa défense elle avait un peu autre chose à foutre que de demander d’où elle venait, et le machin était un peu trop dégueulasse pour qu’on se rende compte que ce qu’elle prenait pour du crin dégueulasse –T’as les cheveux rêches un peu Juju’, non ?- était en fait une mèche de la nana –appelée aussi Grognasse en privé, et encore, quand on est dans le privé bien luné-. Est-ce que ça va changer quelque chose, là tout de suite ? Naaaaaaaon –puisqu’elle ne sait pas- d’ailleurs Colombe en profite pour la nettoyer un peu, tiens, juste là, sur les braies en cuir –perdues pour perdues…-.
Sinon oui, c’est vrai que j’aime bien cette arme, j’connaissais pas, c’t’un peu limité en usage quand même. Disons que si t’as ça dans la poche, faut AUSSI prendre un couteau quoi, sinon si t’as une petite fringale tu peux pas couper l’sauciflard avec, c’est d‘ailleurs pour ça qu’on dit « partir avec sa pine et son couteau » et pas « partir avec sa pine et sa miséricorde » : ne me remerciez pas les dictons/expressions c’est vraiment mon domaine, suffit de demander. Nan pis bon, ça transperce, mais faut un peu d’élan, alors qu’une lame… Nan y a pas à tortiller du cul pour chier droit, j’préfère les trucs plus passe partout mais efficaces, m’enfin ça, en secours ça peut être sympa –je parle de l’arme hein, pas de Juliane-.

Et nous voilà dans la piaule. Est-ce que les envies malsaines sont parties ? Oui, clairement, c’t’à dire que n’importe qui peut penser à ça tout le temps, quand t’en es rendu à sauver ta peau, ça te passe un peu. La fenêtre est ouverte –un simple vitrage, radins, y a des primes pour changer vous saviez ?-, bien sûr ça couine, mais c’t’encore raisonnable. Avec le recul c’est peut être la respiration de Vran qui… Un regard vers Lui, un froncement de sourcil –il fait vraiment noir-, et les volets s’ouvrent. Doucement. Comme ça. S’agit pas de les ouvrir à la volée –à la volet, ahah-.
Reste le moment hyper délicat du lavage de panards, enfin lavage… disons essuyage. Et regard désolé vers Vran. Mais genre vraiment. Non parce que même avec la meilleure souplesse du monde, quand tu portes CETTE paire de braies en cuir, et je parle bien de cette paire de braies collection printemps été Paris Milan 1467, celle en édition limitée –oh faites pas les étonnés, je l’avais déjà présentée hein-, et bien, on ne peut pas s’essuyer avec sa propre chemise. Et j’suis peut être pas futée, encore un peu choquée et tout, mais j’vois bien qu’on est dans une chambre et que c’est pas le moment que je vire ma chemise. J’dis que je suis pas futée parce que je SAIS qu’on est dans une chambre, et à aucun moment j’me dis « tiens, y a des draps dans le lit », non, j’y pense pas. C’est donc tout naturellement, qu’assise sur le bord de la fenêtre je fais signe à Vran de se rapprocher –avec l’index, on n’peut pas parler avec des mots qu’on a dit !-, jusqu’à ce que mes petons –magnifiques- viennent lugrer* sa chemise. Et des fois que l’idée lui prendrait de se s’échapper, elle le fait vite. Vite et bien.
J’vais vous dire moi, s’il est pas content il avait qu’à la porter, y en aurait pas eu des traces ! Oui il vient de prendre cher avec Golem, m’enfin il veut sortir vivant de cette maison ou pas ?

La suite, c’est une fuite à pas feutrés –et propres- dans le couloir pour rejoindre l’escalier. Colombe passe devant, avec sa miséricorde –enfin « sa »… Pas encore… Jamais du coup-. Le dos râpe un peu contre le mur alors qu’elle descend quelques marches, en bas –et sans lanterne- elle devine les deux couillons –Gonzag’ et l’autre-, l’autre semblant chercher un truc dans un placard –peut être une lanterne du coup-. C’est ce moment que choisit Colombe pour surprendre Gonzag’ d’un bras sous sa gorge avant de lui trancher la… Putain, ça coupe vraiment rien cette merde !




*Lugrer, il me semble que c’est du patois de chez moi : ça signifie essuyer grossièrement un truc un peu dégueu, exemple : t’as marché dans la crotte tu vas lugrer le paillasson avec tes conneries. JD Andréa, partenaire de vos vacances Oléronnaises.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Andréa, c'est le genre de personne qui est super douée à tout, sauf quand y a un spectateur, parce que vous comprenez la pression, tout ça. Et devinez quoi? Ça marche aussi avec le montage de plans! Parce qu'on l'entend souvent dire qu'elle aurait fait mieux que les autres -oui elle le fait à l'oral-, mais qui peut s'avancer et prétendre l'avoir déjà vue concocter un plan efficace? Sans les genoux qui tremblent et la goutte de sueur sur la tempe, hein. Ben pas grand monde, faut le dire. Ça doit être parce que ceux qui la suivent dans ses plans sont morts durant l'exécution desdits plans, peut-être. Il y a des exemples, hein! Il y a eu un plan simple, il suffisait de trouver un mec dans une auberge pour le détrousser. Elle a foncé. Neuf morts. Sans compter les chatons. Une attaque d'une cahute isolée, quelques mecs dedans. Elle a foncé. J'ai pas compté, mais beaucoup d'morts -bien plus que prévu quoi-. Une Andréa quasiment en otage. Bon là ça fait que deux exemples, mais il y en a d'autres, je vous jure! Vous allez aussi me dire que c'est pas chez eux qu'il y a eu du décès, mais quand même. Si on pouvait éviter de faire un grand contrôle de la population à coups de lame à chaque sortie, ça serait bien. un jour la Chiasse elle va foncer et Vran va juste regarder de loin, pour voir comment elle gère la mise en pratique de ses plans. Juste une fois. Parce que je vous assure que sans lui elle serait canée plusieurs fois. C'est peut-être le truand qui s'est taillé les veines, mais vu comment ça se passe à chaque fois qu'il y a un coup à faire, on pourrait se demander si finalement elle ne joue pas au même jeu que lui.

Je vais revenir un peu sur la miséricorde, aussi. Déjà on a dis que ça tranche pas beaucoup. M'enfin du saucisson ça devrait aller faut pas déconner. Et l'intérêt, c'est que cette arme là, elle est faites pour planter. Le couteau aussi, mais pas aussi bien. La différence, c'est que la miséricorde plante vraiment bien. Bon je sens qu'il faut en dire plus. Ça plante tellement bien, qu'il y a l'impression de coller la lame dans du beurre en été. Et ça ressort tout seul! Ça peut paraître con, mais c'est ce qui l'a le plus impressionné. Quand t'as un couteau il faut forcer un peu pour ressortir le machin, et on perd un temps précieux. Pas de souci avec la miséricorde. Et surtout. Surtout... ça perce les armures. Tout seul contre un gars en armure c'est pas impossible, mais faut avouer que ça se fait pas comme ça en un claquement de doigt. Eh ben avec une miséricorde, tu le poignarde comme n'importe quel quidam tout nu. Et quiconque s'est déjà retrouvé devant un type en armure et menaçant sait à quel point c'est un objet miracle. Si il prenait l'envie à Vran de buter, je sais pas, par exemple Siegfried -puisqu'on en est à parler des gens-, eh bien maintenant ça serait beaucoup plus facile à faire qu'avant. De plus -non j'ai pas fini- Andréa voit ça comme une arme unique, un remplacement de la dague. Mais c'est pas le but. Le but c'est de l'avoir en main gauche, avec une épée du côté droit. Là, ça déploie tout le potentiel de l'arme. Mais ça c'est pas la Colombe qui va le comprendre, elle qui pense en premier au sauciflard.

Et nous voilà dans la piaule, donc. Quelques idées refont surfaces une fois entrés, mais rien de bien méchant, c'est resté au stade d'idée. Le risque de mort, tout ça, je vais pas faire un doublon. On ouvre les fenêtres -je me demande si le double vitrage existait à l'époque, tiens-, puis les volets. Ça couine un peu par ci par là. Non non c'était pas Vran ça. Ah... là, là c'est Vran qui a couiné. Je vous ai dis qu'il s'est fait étrangler tout à l'heure? Il commence à être un peu pressé le truand, Colombe prend son temps, se paye même le luxe de se poser au bord de la fenêtre, tranquille au calme. Comme si il n'y avait pas une troupe d'individus armés à leurs trousses. Quand elle fait -du coup j'ai vérifié ça existait pas- son mouvement de doigt, il plisse les yeux, et s'approche un peu, sans trop comprendre. Et là, ça serait mentir de dire que l'idée de la pousser par la fenêtre désormais ouverte ne lui est pas passé par la tête. Non mais merde, comme si y avait pas quinze trucs au moins dans la chambre qui auraient fait l'affaire! S'il la laisse faire, c'est pour une raison simple. Ne pas perdre encore plus de temps. Faudrait qu'il pense un jour, à la traîner chez un tailleur pour qu'elle compense le nombre de chemises qu'elle lui a déchirées ou salopées.
En plus il a pensé à la porter pour traîner moins, mais c'est que là oui, avec l'autre con qui l'a pris pour une brindille à péter, ça serait un peu compliqué. Pour tout dire, se porter lui-même là c'est pas encore optimal.

Voilà qui devrait occuper un peu les deux du deuxième, il devrait y avoir le temps de gérer les deux du premier. La transition spatiale -j'avais envie- jusqu'à l'escalier se fait sur la pointe des bottes -et des orteils frétillants-, jusqu'à avoir un semblant de visuel sur leurs futures victimes. Il faut faire vite, avant que Paul ne revienne, risquant de donner l'alerte aux autres. Pendant qu'Andréa va voir Gonzag, Vran se dirige vers l'autre, devant son placard. Une main plaquée sur la bouche et la dague se plante dans la gorge. Exactement ce qu'aurait dû faire la Chiasse avec la miséricorde, tiens! Et après c'est qui qui fait le boulot de sagouin? En plus elle a de la chance de pas s'être balafré le bras, vous savez, celui qu'elle a mis sur la gorge qu'elle voulait trancher? Putain, ils vont encore se retrouver dans la merde avec ces conneries. J'aimerais vous dire que Vran s'est précipiter pour finir le meurtre de Déa avant que ça ne devienne bruyant, mais c'est pas vraiment ce qu'il s'est passé. Le vrai déroulement des événements, c'est Vran qui veut accompagner la chute de son cadavre -pas le sien sien, ça c'est déjà fait- mais qui, encore un peu fragile sur ses appuis, se vautre avec.

Le bon côté c'est qu'il a eu le temps de voir l'échec de la Colombe pour constater que dans les secondes qui suivent ils vont de nouveau être dans la merde. Alors pour aider l'oiseau de paix -mon cul- avant que Gonzag ne se libère de son emprise, le brun lui donne un coup de dague. A sa hauteur actuelle. Dans le pied donc.

Allez Déa maintenant on termine le monsieur s'il te plait.

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Andrea_
Je suis douée pour plein de choses qu’il a dit Vran, et il a raison –c’est rare, je sais-. Je pourrais vous faire une liste mais ça serait vraiment trop long. Sachez juste que niveau combats, je me débrouille, là il fait son malin parce qu’il m’a sorti de la merde une fois ou deux, m’enfin je tiens à rappeler que j’ai survécu trente quatre piges sans Lui hein.
C’est juste que la miséricorde c’est la deuxième fois que je m’en sers, et la première fois était pas vraiment contrôlée puisque je vous le rappelle, c’était y a moins de dix minutes quand y a fallu lui sauver sa peau à Lui, et je peux vous jurer que si j’avais eu une petite cuillère, une carotte ou même une rose dans les mains, le résultat aurait été le même : le type je l’aurais fumé avec la même ferveur. Alors maintenant que j’ai un peu retrouvé mes esprits –Vran est vivant-, j’fais ce que je peux avec ce que j’ai. Peut être que mon esprit au fond de Lui sait d’où vient cette arme et que du coup j’me sens bafouée, trahie, ou pire, que j’essaye de la casser hein, on sait pas. Bon la vérité c’est juste que je ne me bats qu’à la dague ou à l’épée alors les habitudes ont la dent dure et…
Non mais je vais le finir le gars, d’ailleurs j’allais le faire –je sais toujours pas comment-, sauf qu’un peu plus loin y a Vranichou qui danse avec son copain, et forcément, quand elle les voit tomber tous les deux, elle se retrouve à la merci du gars qui la malmène un peu : tu vois un gars sur un taureau dans les fêtes foraines ? Bin pareil, elle s’accroche, elle s’accroche mais elle perd un peu de dignité dans la bataille, heureusement, Vran, grand sauveur, a perdu la sienne depuis un moment et rampe jusqu’à clouer le pied du monsieur sur le sol.

Nan vraiment Vran, faut arrêter de m’assister comme ça sinon on va finir par croire que je m’y prends comme une bleue alors qu’à chaque fois, c’est TOI qui vole à mon secours sans que j’ai rien demandé. Est-ce que j’étais en difficulté ? Non, je tente une nouvelle approche avec la miséricorde, est-ce que je t’ai jugé le jour où t’as pris Aloys dans les bras pour la première fois et que tu tremblais parce que tu savais pas dans quel sens le prendre ? NAN, alors un peu d’indulgence.
Nan mais oh.
Du coup je le fume, voilà, en douceur, j’me suis un peu rayé la peau du bras –me dis pas que t’avais raison sinon j’te défonce- mais je finis par comprendre comment ça marche le bouzin et hop, j’lui enfile la lame sous le menton, même qu’elle ressort par le pif, oh me juge pas hein, la prochaine fois j’m’y prendrais mieux et elle ressortira plus haut, j’apprends j’ai dit.
Et je l’aime de plus en plus cette miséricorde, même si j’sais pas comment ça s’appelle en vrai. Mais je l’aime, est-ce qu’on a besoin de savoir le nom d’un truc pour en tomber amoureux ? J’crois pas non, ça s’appelle un coup de foudre. Tout comme on n’a pas besoin de connaitre le nom pour jouer avec.

Et tu vois maintenant que le Monsieur est terminé j’te montre comment on se débarrasse d’un corps, parce que toi mon coco, tu passes ton temps à les épargner, à danser avec ou à les accompagner au sol, mais tu sais avec le bordel qu’on fabrique depuis une petite demi-heure, y a plus vraiment de discrétion hein, alors regarde, tu le lâches, il tombe et tu le pousses d’un bon coup de pied dans les reins.
C’est un sourire satisfait de la Colombe qui accueille le bruit d’un corps qui s’écrase au sol. Et notes que je lui fais pas les poches, parce que j’vois bien que depuis tout à l’heure ça t’emmerde que je prenne autant de temps, m’enfin y en a un qui est en train de faire une pause sur le parquet et c’est pas moi hein ! Bah alors Vran, on tente une transformation en tapis ? Ça arrive parfois quand on fume trop la moquette –je sors-.
Et j’me rappelle soudain que peut-être c’est pas pour ton plaisir personnel si t’es au sol, pardon, c’est d’avoir tué un gars tout ça, j’ai l’impression d’pas l’avoir fait depuis des années –quoi, à peine cinq minutes ? Non mais Golem comptait pas- du coup ça me donne un petit coup de fouet. Regarde comme j’suis mignonne, à t’aider à te relever, à poser une main sur ton torse, miséricorde plaquée entre les deux -y a peut être un sous entendu, « une image » comme on dit-, quand la main libre montre l’autre porte, car si tu tends l’oreille tu peux capter que Paul se radine. Paul, Pierre ou Jacques d’ailleurs j’ai plus aucune idée de comment il s’appelle le gars mais connaissant mon imagination on doit être dans ces eaux là-.

Ah tu voulais voir ce que ça donnait quand tu ne faisais rien ? Et bin observes mon gars. Observe le talent de ta femme –ex-, qui s’assure que tu ne vas pas clapser dans la minute avant de prendre ton épée d’un geste ample. Ah mais t’avais cru que t’étais le seul à capter qu’on pouvait cumuler les armes ? Et puis quoi encore, demain tu m’annonces que le fil à couper le beurre c’est ton invention ? Ah les mecs j’vous jure.

Et le corps s’avance d’un pas décidé vers l’ombre en approche. A en croire la luminosité il a posé une torche pas loin, et je n’ai aucun mal à discerner qu’il porte lui aussi deux armes en main. Bon sur le coup ça m’emmerde un peu mais ça permettra à Vran de ne pas trouver une excuse quand je l’aurais fumé du genre : « facile, il était nain, cul de jatte et aveugle » ou « en même temps le type dormait », parce que la mauvaise foi de ce type n’a aucune limite.
Ce qui est pratique dans les grandes maisons comme ça, c’est que les couloirs sont plutôt larges, pratique pour l’épée. Le Pierpoljak s’arrête en même temps que moi, le temps pour nous de nous sourire, il me semble même un brin moqueur –encore un macho-, pourtant il déchante vite lorsque d’un mouvement ample mon fer vient choquer le sien. Il se bat bien, au moins autant que moi, cool, j’ai pas prévu de mourir aujourd’hui. Cling, Cling, cling, kong. Il me semble même qu’on s’échange quelques politesses « p’tite conne », « raclure », « tu vas crever », « nan c’est toi », « aaaah »-ça c’est lui-, « han », ça c’est moi, les initiés reconnaitront. M’enfin ça entre par une oreille et ça ressort par l’autre, comme dirait l’autre, ça m’en touche sans faire bouger l’autre, parce que je protège ma vie, mais pas seulement. J’suis pas certaine de l’état dans lequel j’ai laissé Vran et vu ce qu’il a mangé tout à l’heure il va avoir besoin d’un brin de repos avant d’être en forme.
Une parade, une esquive et la lame le touche au flan gauche, un pas en arrière le temps d’admirer le tableau –le mec quoi, pour celui qui est au mur on verra plus tard- avant de relancer, coup bas, esquive et


-Miséricorde !

Rha put’ain, j’l’avais sur le bout de la langue en fait, et j’le savais même pas.
Croyez le ou non, c’est à ce moment là que le mec tente de me planter les pieds –encore un fétichiste- ce qui est parfait, à peine un petit coup et la lame plus fine du machin de Juliane –c’pour pas répéter miséricorde, on l’a déjà fait dans une autre histoire avec « arbalète » et c’était chiant- s’enfonce du haut de son front pour ressortir juste sous le menton. Pari réussi, le type est mort, la miséricorde –déso- maîtrisée et le gars balancé par terre d’un coup de pied.
Alors Vran, c’est qui l’patron ?

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Chapitre suivant de "Lire entre les lignes d'Andréa". Plus elle sera en difficulté, plus fort elle prétendra qu'il n'y avait pas besoin de lui filer un coup de main, après qu'on lui ait sauvé le boule. C'est le genre de femme qui va te dire "Non mais j'aurais pu battre ces trois gars armés sans arme et sans ton aide, hein.". Faire des coups avec elle, c'est vraiment un délire spécial. Si tu prépare un plan au petits oignons, elle va le ruiner en courant droit vers les emmerdes sans réfléchir. Si t'es dans la merde elle va te laisser galérer et quand -si- elle t'a enfin aidé, tu vas en entendre parler pendant des plombes. Si elle est dans la merde, tu prendras si tu l'aides et tu prendras aussi si tu l'aides pas. En fait c'est comme jouer avec un gosse. Il faut l'accompagner gentiment et l'aider discrètement pour qu'elle pense que c'est elle qu'elle a bien tout fait. Et à la fin t'as envie de l'avoiner. Bah comme avec les gosses toujours -ça va je déconne-.
Pourtant, quand c'est fait, tu te dis que c'était quand même bien marrant et tu te demandes c'est quand qu'on recommence. Parce qu'Andréa, c'est aussi le genre de femme qu'on aime malgré ses -nombreux- défauts. Ça doit être pour ça qu'autant de monde la suit dans des plans parfois flingués. C'est le genre de truc qui énerve Vran. Parce que lui, il est terre à terre, alors si quelqu'un ou quelque chose est pas efficace, on compte pas dessus et c'est marre. Ce qui ne change rien au fait qu'il n'échappe pas à la règle énoncée. Andréa, il l'aime malgré ses défauts.
Alors voilà, il a un peu envie de la traiter elle, son père, sa mère, ses sœurs, ses ancêtres et son chien. Et ça arrivera encore quelques fois dans la soirée. Mais plus tard, vraiment plus tard, il y repensera comme un bon souvenir.

Colombe aide Corbeau à reprendre son envole -c'est beau putain- et déjà, comme prévu, dans la tête du truand le papa d'Andréa vient de prendre cher. Elle a dit "Y a plus vraiment de discrétion hein". Retenez bien ces mots, ils vont ressortir un peu plus tard. Donc, de retour dans la position canonique des humains -debout donc-, Vran se retrouve avec sa miséricorde collée au buste. En vrai il pense surtout aux doigts autour de ladite miséricorde, qui le touchent tout aussi bien. Mais bon, Paul arrive. Paul étant le prénom qui a bien été donné plus tôt à ce mec. Oui, j'ai retenu tous les blazes et à qui ils appartiennent. Donc Paul va pas tarder à faire son entrée, et Déa subtilise l'épée du brun qui, du coup, vient de faire sa fête à la maman d'Andréa dans sa tête. Elle se tire affronter Paul, et le laisse là, comme un con, avec juste sa dague et sa santé ébranlée.

Cling, cling, cling kong.

"Y a plus vraiment de discrétion hein". J'avais prévenu que ça reviendrait. Je disais que j'ai retenu tous les blazes et à qui ils appartenaient. Eh bien Gonzag et l'autre -le seul pas nommé- sont calanchés juste là et ici. Paul est occupé. Et oui, vous l'aurez peut-être compris, il reste Bernard et Jean. Qui se précipitent vers les escaliers, hein, des lames qui se tapent ça fait un bon écho. Et Vran. Tout seul. Avec une dague. Et la santé ébranlée. Merci Andréa, c'est vraiment trop bien quand tu montres c'est qui le patron. Vraiment, le talent de la femme -ex- qui s'assure qu'il ne va pas clapser, c'est tout un spectacle, donnez-en plus, on en veut encore. Autant dire que Jean et Bernard -je change un peu- n'en ont plus rien à carrer des traces de sang en haut. Non mais après on pourra pas dire qu'il était pas prévenu, hein, c'est un peu une constante avec elle. Elle fonce, elle ruine ton plan et t'es dans la merde. Si t'es quelqu'un qui aime pas le changement, quelque part Andréa elle est vachement rassurante.
Bon bah maintenant c'est l'histoire de comment Vran se démerde pour pas se faire latter les côtes par deux types armés et énervés, et ce uniquement armé d'une dague. Je vous cache pas qu'au moment où j'écris cette ligne, j'en ai moi même aucune idée.
Alors par souci de compréhension et de narration aussi, on va définir clairement la scène. Lui, il est à peu près au milieu du salon. Derrière lui, y a la Chiasse qui prend son temps avec Paul, au niveau de l'escalier qui descend. En face de lui, Nar-bé et Jeanjean viennent de débarquer par l'escalier qui monte. Beber à gauche, Jean à droite. Pour être un brin plus précis, en plus d'être au milieu de la pièce, Vran il est aussi dans la merde.

Bon, j'ai un peu menti. Ou alors ma mémoire aura eu un petit retard. Aigrefin n'a pas qu'une dague. Il a aussi des couteaux de lancés. Quatre exactement. J'ai pas donné de chiffre avant pour choisir au moment le plus opportun, oui, un souci? Il en balance un vers Jean, donc, mais le souci c'est que les deux lui foncent dessus, du coup forcément pour être précis ça aide pas, sans compter l'étranglement qui fait toujours un peu son effet. Résultat, le couteau qui devait emménager dans le crâne de Jean finis dans le bide de Bernard. Bon ça va, ça aurait pu être pire. Et maintenant, la distance ne lui permet plus de jouer le lanceur de couteaux dans un cirque. Après avoir éviter un premier coup d'épée de Jean, Vran ressort sa dague. Bernard a mal, mais représente toujours une menace. Ce maudit Jean par contre, c'est pas autant une tanche que les autres d'avant, et ça va être un peu plus compliqué de se le faire à la dague. Alors il fait qu'éviter, forcer le gars à taper dans le vide, pour le fatiguer. Sauf qu'entre temps, malgré le nouveau locataire de ses intestins, Bernard tente aussi son coup. Lui il est nul ET blessé, alors hop, esquive, et lame dans la tempe. Forcément, Jean s'est pas arrêté pour le regarder faire, et force Vran à s'écarter sans pouvoir récupérer sa dague -ça serait pas arrivé avec la miséricorde-. Il sort un couteau de lancé, mais clairement ça va pas être facile. Vraiment pas.

Là l'idéal, ça serait qu'Andréa en finisse avec Paul pour venir l'aider au lieu de se la jouer. Mais il se fait pas d'illusions le Vran. Oh il sait qu'elle va venir à un moment. Il sait aussi que ce moment, c'est certainement pas maintenant, parce que sinon ça serait pas Andréa. Il ne reste donc qu'une chose à faire pour le brun. Esquiver, esquiver, esquiver. En espérant qu'à un moment, une ouverture se présente à lui. Ou que la Colombe daigne venir pour montrer encore un peu à quel point elle est trop douée pour lui éviter de se faire ouvrir le bide. Mais faut pas se leurrer, même s'il a une endurance hors du commun le bougre, là à un moment, il va finir par faire une erreur. Au fait, les sœurs, les ancêtres et le chien d'Andréa viennent tous de prendre cher dans sa tête.

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Andrea_
Ce mec n’est JAMAIS content. Alors je sais, les mecs en général sont tous comme ça, mais j’insiste vraiment –parce que Dieu sait que j’ai de la bouteille dans le domaine-, celui-ci, c’est vraiment LE rabat joie par excellence. Ah il peut balancer sur mon cas hein, m’enfin franchement, c’est le roquefort qui dit au camembert qu’il pue. Tu lui offres une fleur : soit t’as dénaturé le cycle naturel de l’écosystème, soit il est allergique. Tu touches pas une arme « t’aurais pu en prendre une quand même ! », tu touches une arme « oui mais c’est pas comme ça qu’il faut faire ». Tu prends pas d’initiatives « elle se laisse porter, en même temps vaut mieux elle a des plans de merde », tu prends des initiatives « oui mais c’était pas comme ça ». Merde. Merde. Et remerde. Je t’emmerde Vran, bien cordialement.
En plus c’est même pas vrai que j’ai que des plans de merde, j’ai réussi PLEIN de plans, que même quand on était vingt derrière mon cul à suivre MES plans, bin on arrivait toujours à un truc drôle même s’il était pas rentable, la seule fois où on a suivi TON idée –soufflée par TA gonzesse- ? On s’est fait chier pendant des lunes, ah merci bien pour la leçon Vran.

Alors oui, ça fait du bruit, oui, une épée contre une autre épée c’est un peu bruyant, oui je sais que t’es dans un coin à attendre de reprendre ta force habituelle –relative la force hein-, mais je ne PEUX PAS me dédoubler. J’veux dire avec la meilleure volonté du monde, je ne pouvais pas être AVEC ce gars dans le couloir –Paul donc- ET à tes côtés. Parce que si j’avais attendu, on avait une chance sur deux que les autres arrivent, alors on aurait été trois contre deux, avec deux putains de cadavre à enjamber. T’aurais préféré ? Dans la vie faut faire des choix, et moi j’suis pas du genre à réfléchir, je fonce, et je vois ce que ça donne : ce qui fait de moi un patron.

Et le pire dans tout ça, c’est que t’es vraiment de mauvaise foi, je sais que je l’ai déjà dit mais c’est tellement flagrant que ça devient risible : tu crois vraiment que je vais rester à parader dans le couloir après avoir achevé Paul ? Tu me vois tranquillement lui fermer les yeux et en profiter pour essayer ses bottes, des fois qu’on ferait la même pointure ? Oh peut être que j’aurais dû regarder les tableaux au mur ? Envoyer un petit oiseau bleu hastag j’l’aifumé ?
Et bin non Vran. J’arrive. On débarque, moi et mes gros talons –grosses chevilles ça avait une connotation que j’aimais moins-. En même temps toi aussi tu fais du bruit, j’ai donc rapidement compris qu’il y avait de l’action de ton côté et j’le redis, j’ai pas vraiment envie que tu canes aujourd’hui –ni jamais ? chiche ?-.
Un arrêt de trois secondes pour se mettre au courant de la situation : de merde, comme d’hab, avec un truc pas du tout comme d’hab puisque Vran est plutôt mal barré. Elle semble surprendre le gars qui reste, sûrement par sa beauté, et en profite donc pour enfoncer d’un coup de talon le couteau de lancer dans le bide de.. celui qui a le couteau de lancer dans le bide- toujours s’assurer que le travail est terminé-.

Et puis le reste, n’insistez pas, c’est top secret. C’est le genre de parade que je peux pas dévoiler au grand public parce que je m’en sers super souvent quand ça devient critique et je n’ai envie ni d’être copiée, ni d’être anticipée lorsque je la resservirai. Mais putain, ça a fait du bruit : de fer et d’os, le gaillard est en effet plus futé que les autres, plus fort aussi –c’est pas Golem mais pas loin-.
Je sais que vous avez besoin d’images pour imaginer alors voilà, si on avait été dans un film : la lumière se serait éteinte, y aurait juste des bruits, et quand ça se rallume, le gars est en train d’agoniser, main gauche sur les bouliches, souvenir du passage de la miséricorde plantée là un peu plus tôt et l’épée agissant comme une épingle géante sur l’épaule du mec qui se retrouve cloué au sol.
Détail –important quand même- : il n’est pas mort, j’ai aucune fichue idée de s’il peut bouger parce j’ai un petit souci visuel en ce moment même, du coup j’peux même pas vous dire si Vran est là. Faut dire que la patate que j’ai pris dans le pif y a quelques secondes m’a un peu sonné, et me dites pas que c’est bien fait hein, c’est juste que j’ai été gênée par mes cheveux, je savais que j’aurais du faire une tresse ! M’enfin là, la tresse…


Arf. Ouai j’avais pas vu.
Du coup j’suis là aussi, pas loin, visiblement j’ai mangé tiède.
Oh c’est mignon je rampe. Je cherche un truc –ou quelqu’un-. Rha quand même je chuchote un truc c’est… j’ai envie de lui gueuler : ARTICULES Déa putain ! mais j’suis pas là alors ça servirait à rien…


Vran.
Vran !


Putain Vran, dis moi que t’es vivant-oui, ça devient une obsession-, mais il a participé à la super attaque secrète hein –peut être qu’il vous dira, lui, ce qu’il s’est vraiment passé-.
La main trouve finalement un manche, ça glisse un peu le sang –imagine que c’est autre chose petit coquin, je déconne ça va-, mais les doigts se referment alors qu’elle se redresse –on oublie la grâce hein, c’est même plutôt laborieux-, elle avance vers ce qui semble être Vran.
Vran assieds toi faut que j’te parle. Ta miséricorde. Je l’ai perdue pendant le combat. Tu sais bien que j’suis parfois étourdie et un peu brouillon et... Ouai t’as raison on verra ça plus tard, alors qui le termine ?

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Peut-être que Vran est jamais content, mais y en a une -Déa du coup hein- qui est pas mieux. Niveau jamais contente elle se pose quand même bien là. Elle nous donne même directement un exemple. Parce que notez bien que le compliment, on en entend parler nulle part. Alors certes, c'était enrobé dans quelques fions, mais c'est pas comme si venant de Vran c'était surprenant. C'est juste comme ça qu'il fonctionne. C'est comme ça, il y arrive pas, à juste dire un truc bien, ça sort tout seul. Si le bougre s'apprête à partager un bon sentiment avec l'un de vous, préparez vous à quelques torpilles au passage. Enfin, sauf quand il parle à une femme qui partage sa vie, là c'est pas nécessaire. Ce qu'Andréa sait bien du coup, mais ça aussi, elle se gardera de le dire. Et puis merde quoi, c'est quand même pas sa faute à lui si il se retrouve régulièrement dans des situations délicates e à cause de la Chiasse!
Quant à "son" idée, c'était pas la sienne. Elle a pas été soufflée par "sa" gonzesse, puisque l'idée venait directement de ladite gonzesse. Personne l'a suivi lui, puisque chacun à donner son accord à la gonzesse en son âme et conscience. Et on s'est peut-être fait chier, mais on a gagné un peu de pognon. Mais si on s'y penche de plus prêt, on remarquera que ça ressemble à un autre plan, qui lui était préparait par la Colombe. Mais si, la fois où tout le monde est parti donner un coup de main à des périgourdins sans paie à la clé! Cette fois où on a dû se faire une mairie du Périgord pour avoir un peu d'argent. Le plan dont je parle c'est celui qui a rapporté moins d'argent que celui cité plus tôt, et qui a valu à Tafar de se faire poursuivre, à poil, par un taré qui voulait lui réaménager le rectum. On dit que Vran est jamais content pour la seule raison -fallacieuse- que lui, s'il avait été à la place du pygmée, il aurait râlé. C'est pas parce que le Batwa se trouve être assez ouvert d'esprit pour ne pas se plaindre que tous les autres doivent faire pareil.

Ce qui manquait à Andréa, durant les dernières minutes, c'est pas de volonté. C'est de logique. Notez qu'elle connait bien sa rhétorique. Elle présente la situation comme si il n'y avait que deux options possibles. Rester là et se retrouver à deux contre trois -ce qui au final est pas différent de un contre un et un contre deux-, ou se dédoubler. Pourtant c'est entièrement faux, il y avait bien une troisième solutions. Attendre que Paul finisse son ascension des escaliers pour le fumer vite et discrètement. C'est la première idée qui est passée par la tête de Vran, et c'est pas forcément un stratège. En faisant ça, elle aurait pas passer de très longues minutes à échanger des coups et des insultes avec Paul, et les deux autres seraient pas venus tout de suite. Et au pire ils auraient été deux contre deux. Magie magie. Mais à la place tout le monde est dans la merde.
Parfois, le truand se demande si cette femme est simplement d'une mauvaise foi lunaire, ou si elle se voile trop bien la face. Parfois, il est confronté à la terrifiante possibilité que, peut-être, Andréa pense vraiment avoir eu raison à chaque fois. Cependant c'est une idée qu'il finit souvent par écarté, au bout d'un moment. C'est que, même s'ils furent rares et fugaces, Vran a pu constater qu'elle peut ressentir des remords, furent-ils bien cachés.
Pour finir sur ce sujet, enfin pour l'instant, sa façon de foncer sans réfléchir ne fait pas d'elle un patron. Ça fait d'elle quelqu'un qui parvient à monter un grands groupes, jusqu'à ce qu'après deux ou trois coups, tout le monde se disperse. Ce qui fait d'elle un patron, c'est qu'avec le nombre de mecs qu'elle s'est tapé dans sa vie, il y en a toujours un quelque part pour lui filer des plans intéressants que personne n'a. Certains diront que c'est subjectif et motivé par la colère. Notez juste que tous ses informateurs que Vran a rencontré sont d'anciens amants.

Et puisque visiblement on va passer un long moment à rétablir la vérité, on va poursuivre sur cette lancée. Non, personne ne croit que la Colombe a paradé deux heures dans le couloir. Par contre son petit duel, peut-être qu'elle a pas remarqué parce qu'elle était trop occupée à se sentir puissante, mais ça a pris son petit temps. Temps durant lequel Vran tentait de survivre.
Mais voilà, elle arrive enfin. C'est le bon moment en plus, Corvidé vient justement d'être bloqué dans son esquive par un meuble dans le dos. Du coup on lui pardonnera, puisque son arrivée devrait grandement précipiter le décès de Jean, potentiellement le dernier garde de la maison soit dit en passant. Il reste bien les deux chiens, mais globalement là, c'est la fin de leurs problèmes. Enfin ceux de ce soir. Quand Andréa aura bondit sans attendre sur ce maudit Jeannot, il mourra sans comprendre comment et ça sera tout, restera plus qu'à faire dans l'exécution de clébard, puis à fouiller les lieux à la recherche du fameux magot mentionné. Voilà. Là. C'est maintenant. Maintenant. J'ai dis... maintenant.

Ah non, excusez moi, c'est pas du tout ça qu'il s'est passé. Mais genre pas du tout. Enfin la finalité est potentiellement la même, sauf que ben avant, c'est la merde, parce que si on change pas une équipe qui gagne, c'est tout à fait possible de pas changer une équipe qui perd.
Jean regarde vers Andréa donc, visiblement surpris. Et pour le coup, c'est peut-être bien par sa beauté. Avec sa chemise à moitié déchirée et ses cheveux en bataille, il pourrait bien lui... Bref. Peu importe, le type est surpris, c'est une aubaine. Aubaine dont elle profite pour... s'assurer de la mort de Bernard. S'assurer de la mort de Bernard. Faites pas gaffe je répète au cas où le dire une seconde fois rendrait la chose un peu plus sensée. Pour résumer, quand l'occasion de régler son compte à leur dernier vrai souci se présente sous forme d'un effet de surprise réussi, elle en profite pour donner le coup de grâce à un mec qui a une PUTAIN DE DAGUE DANS LA TEMPE. Oh bah oui effectivement c'est important de s'assurer que le travail est terminé, hein! On sait jamais, quelque fois que Bernard se relèverait pour attaquer avec la lame qui lui transperce le crâne! Bon venant de Vran c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. C'est pas comme si il savait comment crever. Mais faut avouer que là on est sur un niveau spécial, quoi! Forcément la surprise c'est mort, et Jean se dirige vers la Colombe pour la plumer. Et comme Jean n'est ni complètement crétin, ni amnésique, il se démerde pour garder Vran en visuel, ça serait con de s'en prendre un dans le dos.
Mais vous savez c'est quoi le pire? C'est que le brun il est tellement atterré que même si le garde lui avait tourné le dos, il aurait pas eu l'idée d'attaquer. Lui, il est encore en train de regarder Bernard -double achevé de son non-état- avec les yeux écarquillés et la bouche ouverte. Et c'est vraiment pas parce que l'action était belle à voir.

Les lumières s'éteignent -c'est une métaphore il faisait déjà bien sombre- et le combat traverse sa dernière scène. Ces dernières se rallument toujours métaphoriquement, et c'est le bordel.
Vran, il a réagis seulement quand Andréa s'est pris un falcon punch dans le tarin. Ça remet dans l'action, surtout que lui non plus, il n'a pas bien envie de la voir calancher. C'est donc pour empêcher Jean d'en profiter pour la tuer, que le truand lui balance un couteau de lancé, puis un deuxième. Le premier touche le bras, l'autre le flanc, ce qui offre le temps à la Chiasse pour lui caler la miséricorde dans les noix et l'épée dans l'épaule. Et ce salaud, décidément pas bien en phase avec l'idée de caner dans le calme, se paye le luxe de balancer une dernière fois son épée sur sa cible avant de s'effondrer. C'est un peu brouillon -c'est ce qui arrive quand on fait des trucs en mourant-, mais le mouvement est suffisant pour se diriger dangereusement vers la jambe d'Andréa. Pendant un instant, on se demande si elle n'est pas sur le point de terminer unijambiste. J'ai retenu un fion bien sale juste là. Bref, tout va bien puisque ce n'est que la pointe de la lame qui tranche dans les braies et entaille légèrement la peau qui se trouve dessous. Et elle est tombée, on sait pas trop si c'est la peur de se faire couper un jambon ou l'avoine bien rude qu'elle s'est prise juste avant.
Putain on est pas passés loin!

Légèrement de travers, Vran se dirige d'abord vers Jean, qui commence vraiment à nous les péter, parce qu'il essaye de se relever là. Bon, il a l'air de douiller sa race, ça tremble, ça grimace, ça grogne. Et en plus il a visiblement pas ce qu'il faut pour aller plus loin qu'à genoux. Mais rien que pour le principe, ça met les nerfs. Ce type devrait être mort bordel, mort! Bon là venant de Vran c'est toujours autant foutage de gueule, mais on a l'habitude. Le presque mort bientôt mort relève un regard haineux sur l'aigrefin qui, d'un geste tout à fait rageux, récupère SON épée sans aucune forme de ménagement avant de la renvoyer à pleine puissance fendre le crâne -et un peu ce qu'il y a en dessous- de ce connard. Et enfin, enfin! Ils sont tous morts. Enfin on pense, mais s'il y avait d'autres gardes ils auraient débarqués depuis longtemps, et si il devait y avoir un groupe qui était parti faire les courses à priori ils l'ont déjà croisé.
Petit essuyage de lame et ça retourne au fourreau. Direction la Chiasse maintenant, qui a eu le temps de se relever et de faire quelques pas. Il s'arrête juste devant elle. Le regard qu'il arbore, il est très spécifique. Est-ce que vous vous souvenez, quand enfant, vous vous blessiez en faisant une bêtise, le regard de votre mère au moment de vous soigner? C'est ce regard qui mêle colère et inquiétude, mais qui laisse pas trop de doutes sur le fait que l'on va être pardonné. Les yeux de Vran, là, ben c'est ça. La main gauche se pose sur le visage colombesque, avec douceur, le temps d'examiner le nez qui a pris tarif. La petite caresse du pouce qui passe sur la pommette, c'est encore plus doux. Ça devrait détourner son attention, quand la main droite vient subitement saisir l'os du pif pour le replacer d'un coup sec. Elle va peut-être râler, mais quand elle se regardera dans un miroir en constatant qu'elle possède un nez encore droit, elle n'aura que des merci à la bouche. Enfin, elle n'aura que des merci à l'esprit, c'est Andréa.
Une fois ceci fait, senestre rompt le contact, histoire de ne pas tenter plus avant les envies. D'un geste du menton, il fait remarquer à Colombe l'entaille sur sa cuisse, si jamais l'adrénaline l'avait fait passer inaperçue, puis jette un regard circulaire autour de lui.


On a réussi.

Les chiens devraient être une formalité. En attendant, ce "On a réussi", il est intéressant. Parce que ça aurait pu être beaucoup d'autres choses. Des piques, des reproches, entre autres. Mais non, il a choisi de juste noter qu'au final, malgré tout, ils s'en sortaient. Ensemble. Pas vraiment indemnes, mais sans rien de très grave non plus. C'est un peu leur force, cette capacité à savoir s'en sortir entiers même en étant dans une merde noire. Parce qu'on peut dire ce qu'on veut de leurs méthodes et de la mauvaise foi qui les accompagnes, mais bien d'autres duos n'auraient pas survécu à cette nuit. Et ça c'est beau.
Alors ce "On a réussi", c'est une main tendue. Faisons la paix.

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Andrea_
Tout est décidément une question de perceptions, et si on avait besoin d’une preuve supplémentaire, ces deux là ne se comprennent pas, passons.

C’est que jusqu’à maintenant je pensais que les morts restaient mort, mais Vran, rabat joie en chef, avait décidé que même sur ce point y avait besoin de me contredire, et il en était revenu. Alors oui, j’ai re tué un gars qui était déjà mort, mais où est le problème du coup ? Ah, ce besoin de râler…
Bin ce besoin de râler, il va parfaitement avec le regard qu’il lui balance : un truc mi figue mi cerise, sauf que le noyau, c’est elle qui l’a, bien en travers de la gorge. D’ailleurs pendant qu’il lance ce regard on apprend qu’on va être pardonné, mais pardonné de quoi j’vous l’demande ! D’avoir protégé ta gueule ? D’avoir risqué ma vie pour sauver la tienne ? D’avoir pris une patate de forain dans la gueule ? D’avoir troué les braies –collection 1467, printemps été Paris Milan, oui ces braies, je le répète parce que c’était un putain de coup de chance dans tout ce merdier- ? On sait donc pas de quoi, mais on va être pardonné, chouette.

Nan parce que si on parle de pardon, y en a un qui se fiche de la gueule du monde hein, ça te balance un regard mitigé cochon dingue, ça te caresse la joue et la pommette, limite on entendrait déjà les cloches des églises brûler et l’instant d’après ça t’explose le tarbouif sous prétexte de le remettre droit ? Bah putain, j’t’en foutrais moi, de pardonner les gens avant de leur défoncer la gueule ? Tu sais que je vais pas te remercier hein tu le sais ? –oui, il sait-, tu sais que les sept prochains jours je vais arborer un joli blush bleuté avant de virer au violet, vert jaune et que je vais te détester hein ? Nan parce que j’ai une toute petite part de moi qui se dire que ça aurait été pire si t’avais rien fait, m’enfin la plus partie de moi t’envoie en enfer –sans retour cette fois- pour ce que tu viens de faire.

Puis vient le soulagement, oh pas quand il me remet le tarin dans l’axe hein, non mais c’est le soulagement quand il reprend sa main pour l’éloigner de ma peau. Cette conne a toujours quelques réminiscences du passé quand il s’approche et ça me fait toujours des trucs bizarres, juste là, au niveau de l’épiderme et des pensées. Un regard de lui et je prends conscience que si le pantalon est troué c’est que juste en dessous la peinture est rayée, et ça saigne, un peu. Notez que si j’avais été un mec j’aurais déjà demandé à ce qu’on me coupe la guibole, voir pire qu’on m’échappe. Heureusement que j’suis pas Jean Neymar –pardon…-, sinon j’aurais du faire un triple axel piqué pour finir en PLS sur le terrain sol. J’me contente de faire la femme, forte, en haussant légèrement les épaules, la main trop occupée à protéger mon tarbouif de l’air. Vrai que je sais pas pourquoi on met sa main quand on a mal quelque part, sans toucher hein, juste à quelques millimètres de la blessure, c’est quoi le concept en fait ? Invoquer les dieux et penser s’auto-guérir ?


On a réussi.

C’sont trois mots. Ce ne sont QUE trois mots, et pourtant ça voulait dire beaucoup. Ça veut dire qu’il était libre, heureux d’être là malgré tout* –rha pardon encore-. Mais ouai, ça voulait dire qu’on avait réussi. Encore. Même si on en a chié notre race. Même si on a failli y rester-surtout lui-. Et j’avoue, c’est une petite preuve supplémentaire que même si j’ai des idées de merde, ça fonctionne, et ça, ça doit lui en boucher un coin.
Pourtant Colombe, elle sait pas trop comment réagir face à ces trois mots. Parce qu’elle sait qu’ils sont lourds de sens, et que ça ne concerne pas uniquement ce soir, pas uniquement ce qu’il s’est passé dans cette maison, mais que ça régit un peu leur vie entière. Leur vie à deux. Et que c’est compliqué, dans sa tête. Parce qu’elle a déjà une vie à deux, quelque part, loin de tout ça et surtout loin de Lui. Qu’elle ne peut cependant pas renier ce qu’ils vivent depuis qu’ils ont pris la route pour ce tournoi. Et la tête perdue dans ses pensées elle esquisse un sourire et prend la direction des marches. La main se pose sur la rampe de l’escalier et le pied est déjà en l’air alors que l’acier se pose sur la miséricorde, qui, dans la bataille –quand la lumière était éteinte sûrement-, avait glissé de ses mains pour rejoindre le coin de la pièce. Un sourire s’afficha sur son visage, et elle fît demi-tour pour la reprendre. Machinalement l’arme fût nettoyée à sa chemise, parce qu’on pouvait prendre notre temps maintenant, il ne restait que les clébards-normalement-.
Elle se rapproche de Vran, avec l’intention malgré tout de dire quelques mots, parce que c’est moche de laisser un silence alors que dans sa tête beaucoup de choses se bousculent. Le corps s’approche de l’autre –où qu’il se trouve- avant qu’elle ne murmure, une main posée sur son avant-bras :


On…

Et les doigts se serrent sur le bras de Corvidé, sûrement plus fort qu’elle ne l’aurait voulu, une sorte de crispation qui retentit jusqu’à sa mâchoire qui grince à sa voisine. Car oui, la main qui tenait la miséricorde s’avançait dangereusement à hauteur des épaules du Brun, imaginant un instant se poser derrière son cou pour-on peut envisager facilement une étreinte-. Mais un détail, un seul, venait de lui sauter aux yeux. Et les siens n’affichaient plus autre chose qu’un profond dégoût : car ce qu’elle avait pris pour du crin, n’en était pas. Et il n’y a pas besoin de sortir de Saint Cyr pour comprendre, suffit juste d’être une femme. Le corps se recule un peu et le visage se radoucit –alerte alerte, c’est juste pour sauver sa fierté- alors qu’elle écrase la miséricorde contre le torse du Brun. Pas dans le but de le saigner hein –c’pas l’envie qui manque pourtant-, non juste pour lui rendre-. Et des fois qu’il mettrait du temps à comprendre, elle prend sa main et la lui soulève pour qu’il tienne son cadeau, ça serait con qu’elle retombe maintenant que je l’ai lavé. Avec MA chemise. Putain.
La voix semble venir du nord –pas pour l’accent hein, pour le froid polaire- avant qu’elle ne reprenne le chemin des escaliers.


Merci pour mon pif. On dira qu’on a réussi quand on sera sorti d’là.

Faisons la paix ouai.





* « Il jouait du piano debout », France Gall.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Je retire ce que j'ai dis, en fait Andréa doit vachement souvent se voiler la face. C'est assez clair, on sait tous de quoi elle va être pardonnée! Oh, elle se vante d'avoir sauvé le cul de Vran, mais elle oublie curieusement de préciser que c'est justement à cause d'elle qu'il a eu besoin qu'on lui sauve le cul en premier lieu! C'est un peu facile. C'est comme pousser quelqu'un dans le vide pour rigoler et le rattraper à la dernière minutes, en espérant récolter des remerciements. C'est incroyable ça, même en essayant d'être sympa elle fait chier son monde! Et après c'est Vran qui est jamais content et de mauvaise foi. Soyons clairs sur une chose le brun sait très bien comment il est, et que ces accusations sont plutôt fondées. Il est juste intimement persuadé qu'Andréa est bien pire. Elle est le boss final de la mauvaise foi. Pire, elle est le boss secondaire planqué dans un recoin et beaucoup plus balèze que le boss final de la mauvaise foi.
Et son pif, là, le seul bleu viendra d'la mandale qu'elle a pas su éviter, parce que Vran il s'est contenté d'utiliser pouce et index pour replacer le nez, c'est pas complètement un sauvage. S'il avait dû se mettre des pains à lui-même à chaque fois qu'il s'est fait déboiter le pif... Voilà, alors on se calme, tout va bien, respire un bon coup, d'ailleurs c'est plus facile maintenant qu'il y a plus l'os pour faire obstruction, non?

Allons, allons, ce n'est pas grave. Ils sont en vie, sans blessure grave, ils s'en sortent donc très bien. Inutile de continuer de se prendre la tête sur des détails. D'ailleurs, ces mots qu'il a prononcé, semblent toucher Colombe plus qu'il ne le pensait. En même temps, c'est vrai qu'ils viennent de traverser beaucoup. Ils sont passés proche de la mort, tous les deux, quoi qu'elle en dise. Leurs réactions à tout ça aussi, c'était fort. Ils peuvent bien se permettre de se détendre un peu.
Vran allait suivre la Colombe, mais celle-ci fit demi tour après avoir retrouvé la miséricorde qui, il faut bien le dire, était un peu sortie de son esprit avec tout ça. Il penche légèrement la tête sur le côté lorsqu'elle se rapproche de lui, si près. Sur le coup, il n'ose pas vraiment réagir. Et il a bien fait. Avant même de sentir les doigts serrer son bras, il avait compris qu'il y avait un problème. Probablement a-t-il remarqué qu'elle s'était figée, d'ailleurs il s'était également figé en réaction. L'arme sur son torse, les yeux, la main. Il comprit. Et il se trouvait soudainement, sans prévenir, dans une situation délicate. Un regard sur la miséricorde, puis sur Andréa qui s'éloigne. Il ne sait pas quoi faire. Deux choses s'affrontent en lui. La première réaction qui lui vint, ce fut de lui expliquer que c'était un cadeau, un cadeau qui plus est utile, et qu'il était normal qu'il l'utilise. Il allait lui dire qu'elle ne devait pas en tirer de conclusions, surtout après ce qu'il lui avait expliqué. Il allait lui demander de revenir, lui promettant qu'elle n'avait pas besoin de s'inquiéter de cet objet. Mais avant qu'aucun de ces mots ne sorte, Vran réalisa. Il n'a aucun compte à lui rendre. Parce que malgré les cœurs et les esprits confus, ils ne sont plus ensemble. Parce que elle, qui aux dernières nouvelles partage toujours sa vie avec Siegfried, après l'avoir laissé briser si facilement leur couple, est bien mal placée pour s'offusquer d'un cadeau. Elle qui avait d'ailleurs tranché sa peau avec un cadeau dudit Siegfried. Qui avait laissé la situation dégénérer pour protéger sa fierté. Qui l'avait transpercé d'un carreau d'arbalète. Comment osait-elle une telle réaction?

Sa main se crispa durement sur le manche de la miséricorde. Il fut pris par un mélange bouillonnant de regrets et de colère. Il aurait pu se dire que c'était mieux ainsi, mais la disposition dans laquelle il se trouvait avait écarté ça de sa tête pour un moment. A la place, il lui en voulait profondément de se permettre d'agir ainsi tout en voulant fort qu'elle arrête de s'éloigner de lui. Finalement, sa voix s'éleva.


Me semble que t'avais pas mal de cadeaux d'tes amants sur toi, quand on était mariés.

N'était-ce pas la vérité? L'anneau de l'un, le chien d'un autre. Certainement d'autres choses dont elle ne lui avait pas parlé. Et encore, le brun n'avait pas connaissance de cet appartement limougeaud. Andréa n'avait jamais hésité à parader avec des offrandes sur elle. Si bien qu'elle ne s'était même pas poser de question, quand elle s'était présentée devant lui avec une bague qui recouvrait le tatouage d'alliance sur son annulaire, symbole de leur mariage. Elle avait été incapable ni de comprendre que ça poserait évidemment problème, ni de se rendre compte de la manipulation basique qui l'avait amenée là. Alors servir à Vran ce traitement glacial pour une miséricorde, là, maintenant, sans trembler des genoux, c'est terriblement malvenu.
Pourtant... Ce qu'il vient de dire, n'a pas été dis sur le ton du reproche. On disait que deux forces s'affrontaient en lui. Eh bien ça, c'est son juste milieu à lui. Ce qu'il faut lire entre les lignes, c'est un "Ça va, t'as fait pareil, passons à autre chose". Mais bon, Vran et diplomatie étant deux concepts incompatibles... Mais il essaye. En tous cas, le cœur y est. Le regard aussi, si elle daigne se retourner. Peut-être même saura-t-elle le lire. Après tout, ces yeux là, elle avait eu l'occasion de voir tout ce qu'ils pouvaient porter.

Diantre que c'est compliqué. Dans des moments comme celui-ci, Vran aimerait tellement pouvoir tout envoyer chier. Insulter tout le monde, cracher ses pensées les plus sombres. Être seul, sans rien devoir à personne, et surtout sans rien attendre de quiconque. Ça serait tellement plus simple. Mais simple, ce n'est pas pour lui. Alors il est là, piégé par ses sentiments en bordel. A avoir mille raisons de déverser reproches et injures sur les épaules d'Andréa, mais sans aucune envie de le faire. Parce qu'il est trop craintif de la voir disparaître pour le faire. Parce que cette petite lueur qui brille au bout du chemin ne cesse de lui faire de l'œil. Paralysé, un peu.
Finalement, la miséricorde retrouve son fourreau, et le brun se met en marche dans un léger soupire, sans trop attendre de réponse. C'est devant les escaliers qu'il s'arrêtera, avant de regarder de nouveau la Colombe. Ses yeux, majoritairement débarrassés des traces de sa colère, affichent un désir de continuer. Parce qu'il n'a pas la tête à ça, pas maintenant. Et parce qu'il y tient, à cette paix.

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Andrea_
Redevenir un glaçon quand elle s’était rendue compte que la miséricorde était probablement un cadeau de Juliane, c’était pas une question de mauvaise foi, de reproche sans trembler des genoux, ou de je ne sais quelle fierté qui serait venu là comme un vulgaire grain de sable dans un mécanisme. Y avait peut être une part de défense, un instinct de protection, un peu comme on chercherait n’importe quel prétexte pour cracher sur la gueule d’un amant parce qu’on est en train d’en tomber amoureuse. Il a mis un caleçon vert, j’aime pas le vert, je fais bien de le lourder. Il rajoute de la sauce béarnaise avec son steak, quel goût de merde, heureusement que je vais le quitter. Voilà, reculer, en cet instant, c’est une part de défense.

Mais pas seulement.

C’est que ça fait mal quand même. Tu sais, c’est pas parce qu’on quitte quelqu’un qu’on ne l’aime plus, qu’on le déteste et qu’on veut plus à voir à faire avec Lui. C’est pas parce que j’ai porté la bague que Siegfried m’avait mise au doigt, que j’ai accepté le chien d’un autre, que ce qui t’arrive ne me touche pas. C’est pas parce qu’aujourd’hui, j’ai hâte de retrouver l’écrin secret de ma relation avec Sieg’ que j’ai oublié tout ce qu’on avait partagé. Et même si j’aurais tout donné pour que tu reviennes à la vie, même si je donnerais tout pour que tu restes en vie, quitte à donner la mienne pour sauver la tienne, que ça me fait pas mal de te voir parader avec le cadeau d’une autre. Tu penses que c’est mal venu de le faire alors que je l’ai fait, mais à vrai dire on s’en fiche de savoir qui a fait quoi en premier, en cet instant, c’est moi qui ai mal, et quand bien même toutes les autres fois c’est toi qui a eu mal, cette fois c’est mon tour, et je réagis comme je peux.
Et crois moi que cette réaction est atténuée avec ce qu’on a vécu ses derniers jours, et plus précisément ces dernières heures, parce qu’il y a encore quelques semaines, la même scène t’aurait valu bien plus qu’un simple pas en arrière. T’aurais pris une tempête de grêle sur le coin du museau, une flopée d’insultes et peut être même que j’aurais taillé un tout nouvel écrin pour ta miséricorde, juste là, au chaud dans ton tas d’intestin.

Et tu t’offusques de mon regard frisquet ? Dis-toi Vran, que ce n’est qu’un dixième de ce que je ressens en cet instant. C’est nous que je protège en faisant ça, moi, en gardant ma colère et ma tristesse, toi, en gardant tes entrailles bien au chaud.


Me semble que t’avais pas mal de cadeaux d’tes amants sur toi, quand on était mariés.

J’avais pas répondu à sa phrase, parce que même sans avoir été dite sur le ton du reproche c’est ainsi qu’elle avait été perçue, et qu’il était vraiment mieux pour tout le monde qu’elle reste sans réponse. Surtout que bon… oui elle portait la bague de Siegfried, mais c’était Siegfried et pas un amant, la suite les avait réunis –c’était donc un gain de temps que de la porter avant-, et un chien, ce qui aurait été con de le porter –parce que c’était un gros-, et qu’en plus elle n’allait pas refuser, parce qu’elle ne savait pas, ELLE, que Vran avait AUSSI prévu de lui en offrir un. Une bague, un chien et… Oh rien de plus, parce qu’à l’époque Vran la voyait à poils assez souvent pour le savoir. Passons, on a dit que ça se faisait en silence.

Elle avait descendu les marches en silence, en réfléchissant à toutes les manières dont elle pourrait le tuer, là, sans que jamais personne ne le sache. Nan c’est vrai il suffirait de poser son corps au second étage avec les deux derniers butés et hop, ça serait passé pour un accident. Oh ça va, n’allez pas la flageller –elle aimerait ça-, c’est que penser l’aide à oublier qu’elle s‘est mangé une armoire à glace dans la gueule. En vrai j’ai déjà fait l’expérience, fais toi mal –enfin attends que quelqu’un ou quelque chose le fasse pour toi sinon c’est chelou-, et une fois que la douleur t’irradie , pense à une plage de sable chaud. Bin ça change rien, t’as super mal. Par contre repenses à Alice qui t’a piqué ton beignet au chocolat-noisette au goûter le dix sept joint* juin 1439 et bin là, lààààà, t’as plus mal parce que tu penses plus qu’à retrouver la dite Alice et à lui péter ses petites dents –les mêmes qui ont bouffé ton beignet, coïncidence ? j’crois pas-.
Alors oui, j’pense aux manières dont j’pourrais tuer Vran mais j’ai pas vraiment envie de le tuer –faut le dire vite-.

Arrivée au rez-de-chaussée pourtant, je prends pas à droite pour aller retrouver les clébards, c’est que j’ai plus aucune arme du coup, et j’aurais pu en prendre une sur un des corps mais j’y ai pas pensé et j’ai clairement la flemme de me remonter les étages –je pense d’ailleurs que les ascenseurs ont été inventé par un gars qui oubliait toujours un truc- alors j’ai une autre solution. La cuisine est forcément à ce niveau –et elle sera à ce niveau croyez moi-. J’dirais pas que j’ignore royalement Vran hein, mais c’est possible que j’lui ai pas demandé son avis avant de partir à la recherche de la cuisine, bon ça va la maison est grande mais c’est pas non plus un palace, la première porte ouverte donne sur une chambre de bonne mais elle est inoccupée. Lentement –oui, on a le temps maintenant- Colombe se dirige vers la seconde porte, qu’elle referme aussitôt. Les yeux sont grands ouverts et l’esprit est en pause. Okay.
O- Kay.
Réouverture de la porte, doucement, juste dix centimètres, on penche la tête en re-regarde et. Okay.
C’est bien ce que je pense. On referme et on colle le dos contre la porte.


Vran. Vran !
On a un problème.


Mais qu’a-t-elle donc trouvé derrière la porte ?
Qu’a-t-elle donc pu bien voir qui la laisse si désarmée –ahah-. Qu’est-ce qui peut laisser la Colombe sur le cul et la faire appeler à l’aide ?


Spoiler:
C’t’un placard un balais.

Private joke. M’enfin quand il aura ouvert la porte, elle éclatera de rire, et là seulement la paix sera faite.
Parce que oui, il suffit d’un peu de rappel du passé pour se souvenir combien c’était bien et que c’est aussi de ça, dont elle voulait se protéger.




* joint/juin : je l’ai laissé parce que ça m’a fait rire : c’est quand tes doigts écrivent tout seul.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
S'il ne s'agissait que de savoir qui de l'un ou de l'autre, a raison, la discussion pourrait durer des semaines sans interruption, et sans que rien n'en sorte vraiment. Entre les extrapolation, les faits cachées, les faits annoncés, les sentiments refoulés, la vérité se fait intangible. A chaque fois qu'on croit l'avoir saisie, elle s'évapore entre nos doigts. Parce qu'il y a autant de vérités qu'il y a de points de vue, et que ces points de vue sont rarement constants. En somme, on peut bien trouver mille vérités qui, isolées feront foi, il n'est pas garanti qu'une fois assemblées, le résultat soit valable.
Ça, Vran l'a compris. Plus ou moins. Disons que c'est un enseignement qu'il a gardé en tête, mais qu'il envoie bien chier au bout d'un certain niveau de contrariété. Ça avait été la cause de quelques échanges un peu rude, durant le tournoi et le voyage qui les y a conduits. Quelques envolées de fions, aussi. Oh, ils commençaient gentiment, la plupart du temps. Mais ayant le goût du dernier mot l'un autant que l'autre, ça finissait immanquablement par glisser vers le personnel. Et autant dire que de ce côté, ils étaient tous les deux bien armés. Mais est-ce que Vran avait voulu tuer Andréa? Pas vraiment. L'idée lui était bien venue, mais n'avait pas séjourné très longtemps dans son crâne. Non, au plus haut de sa colère, quand une rage indicible lui brûlait les poumons à chaque souffle, il voulait la faire souffrir. Il voulait faire pleuvoir sur elle les pires supplices, les crimes les plus haineux que l'on puisse imaginer. Il voulait la détruire complètement. Que son corps brisé soit la coquille abritant un esprit en miettes. Et surtout, il voulait qu'elle vive pour endurer tout cela. Et dans ces domaines, Vran est un homme particulièrement retors et inventif. Mais je n'oserai répété ici la moindre idée qu'il ait pu avoir à cette époque. N'insistez pas, je le fais pour préserver vos sensibilités. Et pour éviter la censure, aussi.

Eh bien, il semblerait que cette histoire se poursuivre sur une note de froideur. Vran le déplorait, mais il ne pouvait plus y faire grand chose. Pas comme si il aurait pu faire mieux avant, cela dit. Ça aurait été bête de laisser une arme utile en arrière, d'autant qu'il n'avait aucune raison de le faire. Il ne pouvait pas se permettre de la laisser dans son fourreau non plus. Il ne pouvait pas, même si il l'avait souhaité, tendre une main vers la Colombe alors qu'il se faisait tuer, pour siffler péniblement au travers d'une trachée écrasée un "Non, pas cella là, prend plutôt la dague". Il ne pouvait pas faire d'échange ensuite, ce n'est pas comme si lui dire "On échange? Non parce que c'est un cadeau de Juliane alors je préfère la récupérer" était une option viable. Et je vous laisse imaginer ce qu'il se serait passé si le truand était parti à la recherche de la miséricorde avant de s'assurer que la Chiasse n'aille bien. Piégé depuis le début. Encore ce sentiment pénible. Car il avait déjà ressenti ça avec elle. Dès que Déa a retrouvé Siegfried pour la première fois dans cette taverne, Vran sut que c'était fini, et que rien de ce qu'il ferait n'empêcherait son épouse de fauter. Piégé. Mais ici, maintenant, je vais révéler quelque chose que ni ma narration, ni Vran lui même n'avons révélé à qui que ce soit avant. Et c'est plutôt parti pour que le truand n'en parle jamais.

A cette époque, il avait pensé à accepter un enfant, dans l'idée de sauver leur couple. Ça n'était pas une option aussi désespérée qu'elle en a l'air. Car cette demande d'Andréa tournait continuellement dans son esprit. Si bien qu'il s'était mis à poser des questions à tous les parents qu'il côtoyait. Et à la fin, juste avant que ça ne dérape définitivement, il se demandait si ces gens n'avaient pas raison. Peut-être bien qu'il ne serait jamais prêt, et qu'il fallait juste se lancer. Peut-être bien que tous ses doutes s'effaceraient, au moment de tenir leur enfant dans ses bras. Peut-être. Quand il sentit le désastre s'approcher, cet état d'esprit se fit plus fort. Mais finalement, c'est exactement pour cette raison qu'il avait décidé qu'à cet instant, rien de tout cela ne sortirait de sa bouche. Parce qu'après réflexion, il ne voulait pas que cet enfant soit un prétexte pour forcer leur mariage à tenir. Il ne voulait pas appâter Andréa avec cet enfant, si elle n'était pas capable de l'aider à sauver leur union. Après tout, comment pouvait-il envisager de procréer, alors que Colombe avait abîmé la confiance qu'ils se portaient sans vraiment essayer de la réparer?
Tout cela, c'est du passé. Ces derniers jours, ils l'avaient bien décortiqué. Peut-être restait-il quelques parcelles d'ombre, mais globalement, ils avaient une bonne idée du véritable déroulé des événements. Le passé, c'est le passé, comme on dit. Ce dernier est pourtant bien utile pour apprendre des erreurs à ne pas reproduire. Mais trop souvent les gens l'oublient. A quoi bon vivre sans jamais regarder derrière soi si c'est pour foncer dans les mêmes murs encore et encore?

Ignoré, appelons un chat un chat, Vran descendit les marches en silence. De toutes façons vu le diplomate qu'il est vaut mieux qu'il ferme juste sa gueule. Le moral n'était peut-être pas à la fête, mais le corps, lui, allait un peu mieux. Son dos le faisait moins souffrir, il ne toussait presque plus et il pouvait de nouveau parler normalement, comme sa dernière réplique nous l'aura indiqué. Il a encore mal, mais il faudra probablement deux ou trois jours pour que ces séquelles là ne disparaissent. En plus une bonne grosse marque violacée -madame peut se plaindre de son pif- lui barrait la gorge sur la largeur, marque qu'il faudra cacher parce qu'à moins de repartir d'ici avec quelques dizaines de milliers d'écus, il est hors de question de raconter cette histoire à qui que ce soit. Non vraiment, ça a intérêt à valoir le coup.
Rez-de-chaussée atteint. Il reste les deux chiens, mais ils restent plutôt détendus. Enfin par rapport à la situation hein, entre c'est bien bien lourd, là. Quand Andréa à droite, Vran suit machinalement, la tête un peu ailleurs. Il ne la regarde pas vraiment inspecter les différentes pièces, ni ne sait ce qu'elle cherche. Il supposera plus tard qu'elle cherchait le pognon, forcément. Sauf qu'elle l'appelle. Il y a un problème, selon elle. Et ça pue. Ça pue grave. Parce que la Colombe qui soudainement fonce plus dans le tas et s'arrête pour notifier un souci, c'est suspect. Il ne sait pas ce qu'il y a derrière cette porte, mais clairement ça doit être bien bien emmerdant.

Alors Vran s'approche lentement, la main droite prête à saisir sa dague -qu'il est conciliant des fois- et la gauche tendue pour ouvrir la porte. Il a l'air con, d'ailleurs, puisque tout le monde à part lui sait désormais ce qui se trouve là-dedans. La poignée est saisie et la porte s'ouvre grand, dague prête à attaquer. Sauf que...


Mais...

Oui Vran, oui, c'est un placard à balais, avec -surprise- des balais dedans. Un putain de placard à balais. Oui, c'est le genre de truc qu'on trouve dans les grandes maisons, on sait. Mais le trouver là, à cet instant, fallait la jouer celle-là. Le brun reste là, bras pendue, le regard fixé sur les balais. Avant d'exploser de rire. Ça lui fait mal à la gorge, mais non vraiment, les balais, maintenant, c'est pas possible. Alors il rit, beaucoup, et il lui semble bien qu'Andréa rit avec lui. Un moment s'écoule ainsi avant que leur hilarité ne se calme doucement. Un regard plein de malice sera posé sur la Chiasse avant que l'aigrefin n'entre dans le placard et en ressorte avec plusieurs balais dans les bras, sourire aux lèvres.

Au cas où y a pas d'magots. Hors de question qu'on r'parte les mains vides!

Hé, ça peut paraître con comme ça, mais avec le cours actuel du bois...
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Andrea_
Allez j’avoue, c’est justement parce que j’voulais pas que tout le monde sache qu’il y avait un placard à balais que j’avais pas fait le plan, je retiens ma blague depuis tellement longtemps que…
Nan je déconne, j’savais pas qu’il y en avait un mais il tombe rudement bien, la preuve les deux cons rigolent comme des baleines et la paix est signée.
Bon par contre j’avais pas prévu que Vran se remplisse les bras, c’est que ça va pas être simple de s’attaquer aux clébards avec des balais hein, on a encore jamais vu personne tuer un animal avec un balai, mais QUI est-elle, elle qui l’a déjà fait par le passé, pour critiquer Vran hein ! J’avoue que s’ils sortaient pas d’une période polaire –qui aura duré trois minutes-, elle aurait fait sa rabat joie : « nan mais vraiment qu’est-ce que tu fais avec des balais ? », « n’importe quoi, en plus tu fais jamais le ménage », « tu sais à quoi ça sert ? » ou encore le traditionnel « y a rien d’mieux que ça ? ». M’enfin quand on vient de traverser l’antarctique à la nage et sans assistance –c’est un peu comme ça que j’ai vécu la descente des escaliers-, on évite d’en rajouter une couche.
Alors voilà, Colombe se marre et grave une nouvelle fois cette image de Lui dans ses souvenirs, pour ne pas l’oublier et surtout pour le ressortir, un peu comme un fil rouge –c’est mieux qu’une mèche blonde en plus- -oups pardon-.

Cependant, c’était pas ça que je cherchais à la base, non, c’était un truc à bouffer, pas pour moi hein, pour les chiens. J’ai noté que Mog’ était plutôt corruptible à ce niveau là, je ne sais pas encore à quel point mais qui tente rien n’a rien, alors qui a dit que je ne réfléchissais pas avant d’agir ?
Du coup pardon Vrany –oui ça redevient Vrany quand ça va bien-, mais une fois que j’ai essuyé mes yeux des larmes de rire qui viennent de couler, je te tapote l’épaule en mode « elle est bien bonne celle là » et je continue ma recherche. C’est un énorme coup de bol, parce que la cuisine c’est la porte à côté et j’peux vous dire qu’à peine j’ouvre la porte, je suis surprise par la tonne de victuailles qui s’y trouve. Sur la majestueuse table recouverte d’une nappe en lin blanc repose un cochon de lait avec une pomme dans la bouche, tout autour des petits légumes croquants, le tout encore fumant. Il y a même des chandeliers. Un bol de sauce –sûrement au poivre- gît juste à côté. Dans la cheminée chauffe à petits bouillons une soupe dont le fumet ravit mes papilles. Et sur le plan de travail, comble du luxe : une tarte au citron meringuée. A noter que j’aime pas le citron mais je n’ai aucun scrupule à bouffer la meringue pour laisser le reste. J’en lâche un soupir d’aise.
Y a rien qui cloche pour vous ?
Rien ? Vraiment rien ?
Nan parce que je vous rappelle qu’on n’a pas vu UNE seule femme dans la maison, alors vous oubliez tout ce que je viens de dire. Y a bien à bouffer sur la table, mais ça se résume à un saucisson dont quelques rondelles sont déjà coupées à même le bois de la table – la mort du respect a un visage- et à une miche de pain coupé à la va que je te pousse. Mais pas de panique, y a du pinard. Du gros rouge qui tâche. Un petit sifflement entre les lèvres pour rameuter la cavalerie qui se résume à Vran avant d’annoncer, la main tirant une chaise pour le Brun qui finira bien par avancer voir pourquoi elle sifflait. Ouai, elle siffle elle aussi, parce qu’elle s’est toujours donné la peine de l’appeler, mais lui, il SIFFLE, alors je sais bien que c’était pour pas attirer les gardes mais quand même, un peu de savoir vivre !


« J’ai préparé le repas, poses tes balais t’as bien mérité une pause »

Mange homme, pendant ce temps, je cherche. C’est que ça m’emmerde un peu de filer le sauciflard aux chiens parce que, tiens prends en une, je l’ai goûté et il est super bon. C’est que je suis un peu perdue dans cette pièce, c’pas vraiment mon habitude. J’suis même pas sûre de savoir à quoi sert tout le merdier. Tiens, ce truc par exemple, est-ce que ça sert à masser le cuir chevelu ? A taper un tapis ? Faut avouer qu’les cuisines recèlent de mystères pour les non initiés. Est-ce qu’on a vraiment besoin de trois casseroles ? D’accord elles ont des tailles différentes m’enfin Tafar arrive à faire à bouffer pour huit personnes avec juste un bâton planté dans l’cul d’un animal alors j’m’interroge tu vois. Et le pire, je crois que ça reste les ustensiles, c’est simple on se croirait dans une chambre rouge de sadomasochiste : le résultat est le même, tu rentres avec la dalle, tu ressors rassasié, rouge, en sueur et avec une démarche incertaine.
Pardon Vran, je sais que je suis longue, mais mange et laisses moi, je suis un peu comme dans un monde parallèle là et… Oh mais regarde moi ça ! Le truc est levé et présenté à Vran comme si c’était l’invention du siècle.


- On dirait un truc pour écorcher la peau des burnes. Ou pour scalper, c’est merveilleux.

Et la Chiasse de reposer sa trouvaille, dans la poche arrière de ses braies –collection.. oui on sait-. Une rondelle de saucisson en plus et ooooh. Vous connaissez ce moment où vous vous sentez au paradis ? La folle envie de tourner sur vous-même en levant les bras, pendant qu’une chorale chanterait un Messiah –pitié ne changez pas la première lettre- à filer des poils à un oiseau ? J’en suis là, limite j’enchainerais sur la position de l’ange qu’on fait dans la neige tellement je suis émue. Je pense qu’une vocation est en train de naître les amis, parce que Colombe a découvert : un hachoir à viande. Qui n’est pas vraiment fait pour transformer un steak en viande hachée contrairement à son nom. Non c’est ce couteau, dont la lame et haute, large. Et Colombe ne le sait pas encore mais en plus de bien couper, ça permet d’un coup net de trancher un truc dur : même un os, bon un petit os. C’est aussi très précis pour ciseler les herbes –mais ça elle en aura rien à foutre hein-. Mais ce qu’elle voit, c’est qu’il est plus grand que la miséricorde et que du coup : c’est elle qu’a la plus grande.

Dans tout ça on a toujours rien pour les clébards, dommage, ils ne mangeront pas, ou alors juste un coup de hachoir dans le museau. Deux verres sont remplis et l’un est poussé vers Vran à qui elle sourit avant de lever le sien, hachoir toujours en main. Elle annonce, avant de boire une gorgée


Manque plus qu’une mèche de cheveux et elle est parfaite cette lame !

Bien sûr c’est de l’humour, allez Chéri, r’prends tes balais on va taper du clébard.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
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