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[RP] Il s'appelle Reviens...

Vran
Non mais les balais c'était pour la blague, hein. D'ailleurs au bout d'une dizaine de seconde il en a marre et il les lâches. Il est prêt à faire durer la plaisanterie jusqu'à revendre ces bouts de bois -parce qu'arrêter juste avant ça serait con-, mais ça sera si il n'y a rien de mieux à embarquer, et surtout après s'être chargé des chiens. C'est que c'est encombrant ces merdes, et quand bien même Vran est plutôt certain d'être capable de tuer un chien avec un balai -comme avec la plupart des objets du quotidien en fait- mais ça sera quand même plus rapide et bien moins chiant avec ses armes. Je sais, avec les balais on pourrait faire sans tuer les bêtes, éviter la cruauté animale, tout ça. Mais maintenant tout le monde devrait savoir que ces deux ne reculent que rarement devant la cruauté, qu'elle soit humaine, animale, ou même immobilière. Pour la dernière partie, chacun le constatera quand ils se tireront après avoir foutu le feu à l'édifice. Parce que c'est toujours marrant de cramer des trucs, on pourrait presque dire que c'est une tradition. Voilà, une tradition. Souvenez vous de ce que j'ai dis là-dessus. Ben ça c'est le genre de tradition qui a encore un intérêt. Non et puis après le merdier que ça a été, ils voudront sûrement rayé cet endroit de la carte. S'il y a été inscrit au préalable.

Pendant qu'Andréa cherche et trouve la cuisine, Vran ouvre quelques portes par ci par là, histoire de vérifier qu'il ne reste pas un garde qui pionçait quelque part, prêt à leur tomber dessus au pire moment. Et qui sait si il n'y a pas quelque chose d'utile. Lui il le sait, parce qu'il a rien trouvé d'utile. Quoique. L'une des portes donne sur une énième chambre, inoccupée également. La pièce a été aérée, le lit est fait, des vêtements y sont pliés et posés en ordre. Sniiiiif. Ça sent la femme. Pardon, c'était pas terrible, a parler sans cesse des différences fondamentales entre les hommes et les femmes, ma comparse de narration m'a corrompu l'esprit.
En attendant, il semble qu'effectivement les fringues soient celles d'une femme. Des robes, des jupes, des braies, des chemises. Vran ne sait pas si c'est la collection 1467, printemps-été Brive-la-Gaillarde, ou autre chose, mais ce sont des sapes, et donc ça peut être utile.
Un sifflement venant de la cuisine l'interpelle, il récupère donc une chemise blanche et arrive devant la table sur laquelle s'entasse un monceau de victua... Ah non c'est vrai, il arrive devant la table sur laquelle s'entasse un monceau constitué d'un saucisson, d'un bout de pain et d'une bouteille de rouquin entamée. C'est déjà ça. Quand Andréa annonce qu'il mérite une pause, le truand étire un léger sourire.


Toi aussi. Et j'ai trouvé ça.

La chemise est dépliée et posée sur le dossier d'une chaise, avant qu'il ne se pose sur celle qui a été tirée pour lui. Alors qu'il goûte le saucisson -pas dégueu au demeurant-, son regard suit la Chiasse qui fouille les placards. Que cherche-t-elle donc, à retourner la cuisine? C'est presque fini, si c'est qu'une histoire de bouffe, Vran est bien parti pour se faire un festin une fois de retour à Fribourg. Il n'était pas si tard lorsqu'ils se sont mis en route, il devraient leur rester du temps ainsi qu'au moins une auberge ou verte et qui sert de la bonne bouffe. Quand elle se retourne en présentant son économe à couilles -je suis pas sûr du descriptif-, il sourit en coin, et au passage il comprend qu'elle recherche une arme. Enfin il est toujours pas sûr. Au début, il se dit que c'est con de fouiller les tiroirs pour une arme alors qu'il en a trois sur lui. Mais après l'incident de la miséricorde, il se dit qu'il vaut mieux qu'il garde sa ferraille pour lui. D'ailleurs, ladite miséricorde ne quittera plus son fourreau pour cette nuit. Quant aux armes laissées par les gardes qu'ils ont déquillés, c'est en haut, c'est vrai que c'est chiant de remonter.

Visiblement Chiasse trouve son bonheur, et ça va donner dans la charcuterie. Les verres sont servis, ils trinquent, et Vran boit cul sec avant de se redresser. Et hop, une petite vanne, ça fait toujours plaisir. Le truand sourit en coin avant de répliquer.


T'auras pas d'mal à en trouver une blonde aussi d'ton côté.

Humour, évidemment, humour toujours. Chéri ne reprend pas ses balais, puisqu'ils les a abandonnés dans le couloir, et se dirige vers ce qu'il suppose être le hall d'entrée. La porte est déjà ouverte, alors il n'a plus qu'à se pencher légèrement pour voir à l'intérieur. Comme prévu, deux chiens. L'un est couché en mode sphinx, haletant, et l'autre semble faire le tour de la pièce. Là, ça peut pas mal tourner. Qu'est-ce qu'ils vont faire, les deux clébards? Vran et Déa aussi sont deux, et ils portent des machins qui coupent alors que les cabots n'ont que leurs dents. Ils n'ont aucune chance.
Dextre sort lentement l'épée de son fourreau, la senestre un couteau de lancé. Ce qui lui rappel qu'il a pas pensé à récupérer les deux qu'il a oublié dans Jean. Putaaiiin va falloir se retaper les escaliers! Plus tard, là il a autre chose à foutre. D'un coup, Corvidé bondit devant l'entrée, hors de sa cachette, et balance un couteau dans le chien qui était assis. Il se la prend dans le poitrail, ce qui a le mérite de le calmer direct si ce n'est de le tuer. Le second se retourne immédiatement et charge sur Vran. Et pendant une demi seconde, alors que toutou cours vers lui au ralenti, il s'imagine que c'est son Mog qui cavale, adulte, au moins deux fois plus massif que le truc qu'il a réellement en face de lui. Et c'est magnifique. Il se dit que vraiment, il a bien fait de récupérer le mâtin espagnol et de se mettre sérieusement au dressage. Par contre celui là il trace sacrément vite, si bien que contrairement au premier qu'il a tué dehors, qui était loin, lui il a pas le temps de frapper, et il s'écarte de justesse sur le côté. Ce con, qui sautait sur le truand, atterrit en glissant sur le parquet et se vautre dans le buffet en face. C'est ridicule. Les chiens sont ridicules. Mais on les aimes. Enfin sauf celui-là, qui va pas tarder à se faire charcuter.

D'ailleurs vu qu'on parle de charcute, Vran laisse son ex épouse s'en charger. Sinon elle va se plaindre qu'il dégomme tout le monde sans la laisser rigoler aussi. Alors après toi Andréa, t'as largement le temps de hacher le clébard avant qu'il se recolle sur ses pattes. Après ça, ils auront mis fin aux jours de quinze mecs et trois chiens. Ils ont peut-être galéré, mais n'empêche qu'on peut pas dire qu'ils sont pas efficaces. Ensuite c'est vraiment fini. Il n'y aura plus qu'à retourner cette maudite baraque, prendre tout ce qui a de la valeur, trouver le magot mentionné et tout cramer. Et pour fêter ça, un bon gros repas. Et pourquoi pas ensuite ils pourraient...Ah, non. Vran se laisse emporter par l'allégresse du moment. Le repas c'est déjà pas mal. Surtout s'il est payé avec des écus mal acquis.
Vous voyez, je l'avais dis. Ils ont faillit calancher, ça a été bordélique à souhait et fort en mauvaise foi, il a insulté la Colombe un bon paquet de fois dans sa tête, et ce con maintenant il est content alors qu'ils ont pas encore trouvé le magot, et alors même que le dernier chien est pas encore mort.

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Andrea_
Le coup de la mèche blonde, j’avoue, je l’avais espérée. Mais genre vraiment espérée. Parce que je pensais que je pourrais expliquer en long en large et en travers comment je pourrais la récupérer, pourquoi, où, et surtout sur qui, mais en fait j’ai plus envie. Enfin c’est surtout que j’ai pas le temps. J’ai le regard posé sur la chemise. L’espace d’un instant je me dis que quitte à faire des crises de couple sans l’être je pourrais pousser un peu le bouchon. Kewaaaa, comment çaaaa, une chemiiiiise ? De feeeemmme en plus, bravo Vran, bravo, tu crois qu’après m’avoir fait toucher la dague de ta *censuré*, je vais maintenant enfiler la chemise d’une autre *censuré toujours* -mais j’aurais pas censuré si je l’avais dit hein, faut imaginer un truc bien coloré et pas vraiment sympathique-. Et puis après j’aurais profité d’être dans la cuisine pour casser quelques assiettes et le viser avec des casseroles. Hey, c’est peut être pour ça qu’il y a plusieurs tailles ! La petite pour une broutille, la moyenne pour l’oubli d’une date d’anniversaire, et la grosse pour les chemises de connasse récupéré dans une piaule !
Mais en fait je regarde la chemise parce que je me demande s’il est sérieux. Oh j’parle pas du fait qu’on est loin d’un truc de bonne qualité hein, en même temps on est pas loin de la cuisine donc c’est forcément la chambre d’une bonne, ni le fait qu’elle soit blanche et qu’il se peut que ma sueur la salisse rien qu’en l’enfilant, mais bien du fait que j’suis pas blonde : donc je sais que pour enfiler une chemise propre faut d’abord retirer la sale. Et que je suis pas totalement idiote, que je sais très bien ce qu’il va se passer si je me retrouve les miches à l’air devant lui, lui, qui est juste de l’autre côté de cette table. Vous pensez qu’une table l’arrêterait ? Queue-nenni, c’est même la table qui l’encouragerait !
Alors je me contente de regarder la chemise. Voilà, c’est bien de la regarder, peut être qu’en y pensant très fort elle se mettra toute seule sur mon corps, dans une faille spatio-temporelle comme on en fait parfois. Mais en fait non, alors je la regarde encore un peu avant de sourire à Vran qui, j’espère, ne remarquera pas que j’ai du rose aux joues –et c’est pas la faute du tarbouif amoché-. Mais nan Vran, j’vais pas mettre cette chemise. Pas maintenant.

Et puis tout s’enchaîne et Vran prend la route. C’est ce que j’attendais, justement. Tu sais qu’une femme peut mettre deux heures à se préparer mais que si elle est pressée, elle peut le faire en treize secondes ? Treize secondes c’est peu, et pourtant c’est assez pour faire plusieurs constats :
- Elle semblait blanche mais c’t’un peu délavé.
- C’est pas une collection 1467, je table plus sur un 1453, mais à l’époque on savait faire des trucs qui traversaient les âges
- Elle a été repassée. Avec des trucs chauds qui repassent -j’suis brigande pas lavandière, ni femme de ménage et je rappelle que je suis une sous-race d’épouse-, ce qui est bien, et pas bien : le tissu est un peu rêche,
- La femme a qui cette chemise appartient n’a jamais eu d’enfant. Et crève la dalle et… Enfin j’le sens pas. Oh les lacets tiennent mais les coutures semblent tenir par l’opération du saint esprit –qui lui a bien envie de libérer les seins esprits-.
M’enfin treize secondes, c’est assez pour assister au combat de Vran avec chien et chien. Parce que bien sûr, Môssieur entame le combat sans prévenir hein, ah ça, quand tu fais un coup avec Vran, vaut mieux avoir des réflexes parce que… Nan mais je me tais du coup parce que j’ai l’impression d’être pareille. M’enfin le combat est lancé, et j’arrive juste à temps pour voir le premier clébard se manger une dague dans le poitrail : dodo chien. Et… Et j’avoue pu’tain que j’allais râler, j’ai vu Vran tenter un truc avec le deuxième et y a une part de moi qui gueulait « naaaaaaan laisses moi en un, tu m’dois au moins çaaaaa » , l’autre disait « mais il va t’en laisser un t’inquiète », et d’un coup la voix de Vran s’est immiscée dans ma tête et a dit « j’dois rien à personne » et puis ça a calmé les voix dans ma tête. Même moi limite ça m’a calmé.

Heureusement pour me décalmer –si, ça existe je l’ai décidé-, je pouvais compter sur le chien. Ah ça, quand t’as un coup de déprime, tu peux toujours compter sur les animaux, parce que bordel, qu’est ce que c’est con un clébard, regardez le se rétamer contre le meuble, chose qui ne serait JAMAIS arrivé si le chien portait des godasses ! Est-ce que j’ai le temps de vous parler des god.. GOD Nietch comme dirait Jurgen -enfin il le dirait mieux que moi- parce que le voilà –le chien- qui se relève et tente de repartir en faisant du sur place –godasses mecs, godasses !- avant de finalement s’approcher de moi. J’ai le temps de sourire, un petit sourire moqueur alors que mon super hachoir se place entre nous : tu vas manger.
Au final, quand le machin m’a sauté dessus, je me suis baissée juste assez pour passer sous l’eau et j’lui ai rayé le bide. Tu veux savoir ? Il était vachement bien aiguisé le truc, parce que j’ai reçu environ trois mètres d’intestin sur la mouille. M’enfin en entendant le bruit qu’il a fait en tombant, j’en ai déduis que je l’avais eu.

C’était terminé. Finito. Encore du bon boulot de travail comme on dit chez moi alors pour fêter ça, je me suis levée, j’ai largué un laaaaarge –aaaa parce que c’était vraiment large- sourire et j’ai fait une petite révérence.
C’est en me redressant que j’ai eu confirmation : elle était trop petite cette chemise. Les coutures ont cédé, je peux pas vous dire lesquels car j’ai pas regardé, moi j’ai juste entendu un bruit que je connais –Dieu que j’en ai arraché des chemises !- et ressenti un léger vent de liberté au niveau de l’avant. J’ai perdu trois secondes –Levanesque les secondes, donc super longues- à maudire les femmes sveltes et sans formes et trouvé quatre cent vingt quatre arguments pour les femmes un peu plus rondes-demandez je vous envoie ça-, et ensuite, j’ai relevé la tête comme si tout était normal.


On a réussi.

Maintenant faut trouver le magot. Les chiens sont là, Machin a dit que les chiens gardaient le magot alors il est forcément là. Pourtant y a rien de flagrant. Genre rien de rien. Alors après avoir rangé mon hachoir au creux de mes reins –faudra pas que j’oublie si je dois m’asseoir, ou autre- , je commençais à fouiller les meubles, tout en retirant mon collier d’intestin.
S’il y a des fanas de petites cuillères sachez qu’ici vous trouverez votre bonheur, pour l’heure je m’attaque aux portes du buffet


Rien.
Rien.
Toujours rien.
Et toi ?


Fais moi rêver.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Je vous arrête tout de suite. Vous, là, et tout le monde, aussi! Le coup de la chemise, ça n'avait rien d'une stratégie visant à foutre Andréa à moitié à poil. C'est pas le genre de la maison. Bon si c'est carrément le genre de la maison. Mais pas pour cette fois, non. Vran s'est souvenu que la Chiasse évoluait depuis quasiment le début avec une chemise déglinguée qui en plus se recouvrait de plus en plus de sang et de sueur. Et comme elle tient à ses fringues, il s'est dit que ça serait une bonne idée de lui en amener une propre, que ça lui ferait plaisir. Et voilà, tout de suite on imagine le pire! Pour tout vous dire, pendant qu'il la transportait vers la cuisine, ce détail -le fait qu'elle doive retirer la première pour enfiler l'autre- lui a traversé l'esprit. Il en a conclu que, Colombe n'était pas stupide, elle ferait probablement l'une de ces trois choses: Lui demander de se retourner, changer de pièce, ou le faire changer de pièce. Alors moi j'aurais tablé sur la réponse deux ET la réponse trois: Tu sors et dans le doute tu fermes les yeux. Finalement elle a opté pour le changement ninja exécuté entre deux regards. Elle est forte.

Revenons à nos chiens. Pendant que Méboules -je l'ai nommé, et j'ai décidé que Médor c'est surfait- galère salement à se remettre sur ses quilles, Vran pose son épée sur son épaule, observant avec un léger sourire Andréa prendre son temps et se préparer à trancher Méboules... Médor. Finalement c'est bien Médor, c'est classique, ça parle à tout le monde... Médor donc enfin se relève, et plonge sur la Chiasse qui lui fait une dissection expresse en volé-retourné pour la peine. Vran et Déa, c'est un peu comme deux artistes qui pratiquent le même art mais avec chacun sa vision sur le sujet. Vran, lui, il aime observer le résultat d'un massacre brutal et sans fioritures dans sa réalité la plus honnête. Un bon coup de lame, violent et bien placé, et on s'extasie devant la position improbable du mec, le genre qu'on a l'impression que chaque membre du corps décédé a eu sa propre réaction indépendante des autres au moment de caner. On appelle ça l'effet "pantin désarticulé". Point bonus si le type est mort contre un mur. C'est fou le nombre de positions bien spéciales qu'un cadavre peut tenir contre un mur. Enfin après ça marche avec plein de trucs: chaises, bancs, tables, tout ce qui est mobilier quoi...
Andréa quant à elle, elle est dans une mouvance un peu art nouveau. C'est à dire que -non mais cherchez pas ça n'a rien à voir en vrai- plus que son résultat, elle se concentre plutôt sur la mise à mort en elle-même. Faut que ça soit un minimum spectaculaire, qu'il y ait des gestes qui tracent des lignes courbes -ah bah si j'ai trouvé un rapport- avant que le macchabé ne s'effondre définitivement. Peu importe ce que ça donne une fois tout ça inanimé. L'important, c'est que l'exécution ait de la gueule. Elle a besoin qu'il y ait des mouvements harmonieux de la lame, que celle-ci tranche ou perce dans une danse inattendue.
Pour résumer, si elle pouvait fumer un gars en faisant un triple salto arrière, elle le ferait, alors que Vran il préfère que ça soit sa victime qui fasse un triple salto arrière au moment de calancher. C'est vachement branlant comme résumé mais ça marche bien.
Deux créateurs, deux visions.
Mais c'est ça qui est réjouissant: Deux créateurs, deux visions, mais qui se respectent. Déa et Vran sont du genre à se montrer à l'un et à l'autre leurs dernières œuvres et à se dire "Mh, pas mal!" en tirant cette fameuse grimace d'approbation énergique. Vous savez, celle d'Obama, ultra connue. Tout ça pour dire que quand elle se baisse gracieusement pour éventrer élégamment le clébard et se répandre ses tripes sur la tronche au passage, eh bien le truand il applaudit intérieurement. D'ailleurs, il la tire, la grimace. Parce qu'il le pense sincèrement: Putain c'était beau.

Pas autant que le spectacle qui suit ceci dit. Ah, le craquage de chemise. Un plaisir partagé. Vran se fige, d'ailleurs il a toujours la grimace, les yeux posés sur la zone soudainement dégagée du corps de la Colombe. Il ne saurait dire exactement ce qui s'était retrouvé dénudé exactement, parce qu'après une seconde à peine de surprise, il avait tourner la tête pour regarder ailleurs. Il a détourné le regard, oui, car il sait ce qu'Andréa lui fait comme effet. Déjà complètement habillée il doit faire des efforts pour se contenir. C'est pas quelques tripes qui vont le dissuader. Et il doit se contenir, coûte que coûte. Il était déjà de cet avis avant, persuadé que céder ne mènerait à rien de bon. Mais curieusement, suite au fait que l'idée d'une possibilité de retenter leur chance s'était fait un petit nid dans leurs esprits, cette réalité est plus ancrée encore dans le crâne de l'aigrefin. Pourquoi? Simple. Parce qu'aussi douloureux que ça puisse être à admettre, il sait qu'il est absolument nécessaire qu'elle soit fidèle à son mercenaire pour qu'eux puissent éventuellement avoir une chance de parvenir à quelque chose de tangible. Selon lui, si elle était incapable de résister aujourd'hui face à lui, elle ne résisterait pas face à quelqu'un d'autre plus tard. Ça peut paraître étrange dit comme ça, mais pour lui ça fait sens. Peut-être a-t-il tort. Qui sait? En tous cas pour le moment, il s'accrochait à ça.

Pour passer à autre chose et cesser d'avoir envie de regarder, Vran se retourne et va voir le chien qu'il a zigouillé en premier. Le travail n'est pas terminé, d'ailleurs, le machin bouge encore un peu les pattes en couinant doucement. Ne t'inquiète pas noble animal, je vais abréger tes souffrances. Bam, un bon coup de talon dans le crâne, et il va au paradis des chiens. Amuse toi bien mignon toutou.
Maintenant, c'est le meilleur moment. Enfin quand ça se passe bien c'est le meilleur moment. La chasse au butin! Donc, comme la Colombe l'a déjà notifié, c'est censé être dans cette pièce. Alors chacun fouille de son côté. Plus la recherche dure, plus ils sont désespérés, et plus ils se mettent à regarder dans des recoins improbablement. A force de ne rien trouver, Vran en vient aux derniers recours de la fouille. C'est le moment où on est vraiment dans de l'exploration capillotractée. On pète des bibelots au cas où il y aurait un truc caché dedans, on éventre les fauteuils, on déplace des meubles. Et enfin, on regarde derrière les tableaux. C'est au moment où Andréa vient à la pèche aux infos avec un "Et toi?" que l'aigrefin déplace son second tableau. Et qu'il se fige totalement, comme s'il venait de tomber sur les seins de la Chiasse.


Putaaiiin... de merde!

Ah, le ton de cette interjection, c'est un magnifique mélange d'étonnement et de seum dans sa plus pure expression. On pourra critiquer ici mon usage d'un néologisme, mais que quiconque me présente un équivalent académique de "seum" et on en reparle. Parce que là, je vous jure qu'autour de Vran le seum est palpable, on pourrait le toucher. Il s'écarte, pour qu'Andréa voit par elle-même, trop dégouté pour annoncer lui-même sa trouvaille. D'ailleurs sur son visage, il y a l'expression qui va avec le ton employé.
Quand son ex épouse s'approchera, elle pourra voir un tableau moche, avec des couleurs criardes qui dessinent des formes que quand on les voit on se doute que l'artiste -"l'artiste"- a tenté de reproduire quelque chose qui existe, mais en même temps on se trouve incapable de dire quoi exactement. En plus, rien qu'à l'œil on peut voir que la peinture est mal répartie, y a des endroit où on voit presque la toile à travers et d'autres ou ça fait des petites crottes un peu. Oui bon d'accord, ce tableau est immonde, on va pas en faire tout un roman. En plus y a un magot à trouver, là, quelque part, protégé par quinze gardes et trois chiens, merde! Ben justement.

La toile méprisable, elle a un cadre autour. En bas de ce cadre, il y a une petite plaque dorée. Et sur cette petite plaque dorée, il y a une inscription gravée.





Regrets et allégresses d'été, de Jean-Jacques Magot

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Andrea_
Avant d’avoir entendu ce magnifique « Putaaiiin… de merde ! » de la bouche de Vran, je ne savais pas ce qu’était le seum. J’veux dire que je sais ce que c’est le seum –j’suis pas encore trop vieille- mais j’avais pas conscience de la profondeur de ce mot. Quand il dit qu’on peut presque le toucher son seum, c’est que oui, c’est carrément palpable. C’est une superposition de couches de tristesse, blasement posées alternativement pour arriver à un truc d’environ trois mètres d’épaisseur : le seum était né.

Comprenez bien que moi, j’étais très occupée à fouiller, c’est vrai que plus le temps passait plus je me disais qu’un truc clochait, j’en étais rendu à défoncer le parquet et à soulever les lames de bois des fois qu’ils auraient eu l’intelligence de cacher ça en dessous –avouez que ça aurait été fort-. Alors quand je me rends compte que Vran stoppe ses mouvements, je ralentis les miens et il se peut que j’ai lâché un petit gloussement du genre « c’est bon, on l’a ». Alors j’ai tendu la main pour coller sur ma chevelure ensanglantée un chapeau à plumes que j’avais trouvé un peu plus tôt, et puis je m’étais retournée vers Vran, pile quand il a lâché son seum.

J’ai fait deux pas, trois, les yeux plissés et le corps un peu penché, c’est qu’il faut une certaine position pour comprendre le truc. J’étais super étonnée. Parce que je savais pas que Vran avait une sensibilité artistique, j’savais déjà pas que Vran avait une sensibilité pour autre chose que sa personne alors comprenez bien que le fait qu’il s’arrête sur une croûte comme ça, ça me laisse pantoise. J’avais posé une main sur ma joue pour la gratter un peu. Et puis j’avais penché la tête. Vers la droite d’abord, on ne sait pas, peut-être que Vran tient le machin dans le mauvais sens. J’avais fait pareil vers la gauche avant de finalement revenir sur le machin. Okay y avait des couleurs m’enfin j’suis sûre que les yeux fermés j’pourrais faire au moins aussi bien. D’ailleurs je pense que Mog’ aussi pouvait faire aussi bien rien qu’en trempant sa queue dans la peinture. Je suis sûre que n’importe quel animal avec sa queue peut faire aussi bien, même Vran.. Pardon je m’égare.
J’avais finalement regardé Vran avec un sourire circonspect pour essayer de comprendre ce qui lui arrivait, aurait-il été touché par la grâce ? Fait-il un AVC –ça me semble plus plausible- ? J’hésitais entre éclater de rire ou lui demander d’arrêter ses conneries. C’est vrai qu’il était louche le Vranou, m’enfin c’est quelque chose d’assez habituel alors aux premiers abords je ne pouvais pas déceler. Je cherchais dans ce tableau un sous entendu, la représentation d’un truc et j’étais partie tellement loin que je me suis improvisée psychologue, j’ai vu un papillon et un mollard, j’en ai déduit plein de trucs, imaginez que je passe à côté d’une demande en mariage, ou de la promesse d’une nouvelle chemise –à ma taille-, non vraiment faut jamais abandonner tant qu’on ne sait pas.

Je sais que vous râlez, parce que vous savez, vous, que la réponse réside dans le cadre, mais moi je cherche encore un peu, ça serait pas un bénitier ce truc quand même ? Et…


Oh put’ain…

Le magot était en fait un Magot.
On a trouvé le Magot.
Qui porte un nom bien à propos.
Et le seum de Vran vient m’bouffer, m’enveloppe et... Seum total.

Avant d’éclater de rire. Mais vraiment le fou rire, le truc qui surprend, un brin cristallin avant de tout emporter sur son passage, le tsunami du rire, le truc qui met ton périnée à l’épreuve, qui te fait te dandiner, qui mouille tes yeux, tes joues et qui te fait même renifler comme un cochon une fois ou deux. Un put’ain de Magot.

J’veux dire y a quinze mecs qui sont morts, trois chiens. La baraque est immense, j’ai le pif en vrac, la jambe rayée, Vran a le coup lacéré d’une barre violacée, j’ai repris les armes, j’ai éclaté une chemise, perdu une paire de braies, j’ai… et il a…. Pour ça ?! Nan vraiment laisse moi noyer ma peine dans ce rire là, si bien qu’à la fin on n’sait même plus si j’pleure ou si je rigole, mais j’vous le dis : c’est un mélange des deux. Tiens d’ailleurs pardon mais y a comme une pointe de colère qui me fait éclater la toile avec mon panard. Pis tant que j’y suis je t’arrache le cadre des mains pour le fracasser sur le meuble, je sais qu’on avait dit qu’on toucherait pas aux meubles mais merde.
Y a DEUX couillons dans le MONDE ENTIER, qu’en ont vraiment –mais vraiment- rien à foutre des œuvres d’art et c’est sur NOUS que ça tombe ? Quelle était la probabilité ? J’en ai marre, niveau probabilité ça tombe toujours sur nous. Merde. Merde. Merde. Et remerde derrière. On aurait l’air fins tiens si on repartait avec le tableau sous le bras, va expliquer à tes potes que les marques que tu te tapes c’est à cause d’une peinture –même pas finie en plus, nan me dis pas que ça c’est fini-. Oh oui, ça serait beau de les voir sur les marchés tenter de revendre leur croûte sans savoir combien ça vaut. Put’ain ! Ethel ferait ça, mais pas eux ! Eux ils ont de la fierté, eux ils ont du charisme, eux ils se respectent trop, eux ils ont… Ils ont surtout un putain d’orgueil qui fait que JAMAIS ils se lanceraient dans la vente de ce tableau. Un regard vers Vran, hein Vran, jamais on ferait ça ? J’espère pas parce que sinon tu vas gueuler de ce que j’en ai fait. Pardon.

Du coup comme je suis lancée, pardonnez-moi mais je vais continuer un peu. Tiens par exemple, ces rideaux là, on en a rien à branler ! Et ça là ? PAREIL. Et la patte du chien : test du hachoir validé. Oh et le chapeau sur ma tête, bin pareil tiens, manges ça, et ça, et ça, et RHaaaaaaaaaaaaaaa. Merde.

Et puis après la tempête, le calme.
Le calme, le regard qui balaye Vran de la tête aux pieds jusqu’à…
Le doigt se tend vers une petite chose brillante aux pieds du Vaurien, pile là on se trouvait la toile que j’ai défoncée.


La chasse n’est pas terminée.

Car il semblerait que ça soit une clé.
Une clé, « regrets et allégresses d’été » est sûrement une indication pour trouver ce qu’elle ouvre mais… J’suis nulle en devinettes.
Et toi ?

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Bordel. Je vais m'arrêter sur un truc, pour le moment. Un seul. "imaginez que je passe à côté d'une demande en mariage". Elle a raison, imaginez. Mais imaginez vraiment. Le mec qui serait assez tordu pour louer une maison, payer quinze mecs avec trois chiens pour y garder un tableau de merde qui ferait office de demande en mariage. Dans l'espoir qu'Andréa veuille piller cette maison, pour ensuite massacrer tous les gardes et leurs animaux -ça fait des économies remarque-, et en espérant qu'enfin, une fois hors de la merde, la Chiasse comprenne l'énigme du tableau et dise oui. Ça serait la demande en mariage la plus stupide, la plus risquée, et la plus stylée, en même temps. Faut avouer que ça serait dans les cordes de Vran, préparer un truc pareil. Enfin, sauf pour le tableau. Parce qu'effectivement, il a peu de sensibilité artistique. On va pas dire aucune, quand même, il y a des choses qu'il trouve belles. Enfin je crois. Merde, même moi je suis pas sûr. Enfin bref, clairement les tableaux de manière générale il s'en bat les genoux. Il aurait plutôt été du genre à mettre la demande dans un coffre visible. Ou dans un chien, tiens. Ça aurait été parfait avec le coup de l'éventrement. Enfin, peu importe. C'est pas maintenant qu'il va refaire dans la demande en mariage, le bougre.

Oh, pendant un moment, Vran se dit que peut-être c'est un tableau qui vaut une fortune, qu'en trouvant le bon acheteur ils se feront des testicules en métal précieux. Mais ça dure pas longtemps, parce qu'il a beau ne pas être versé dans ce genre de domaine, il a des yeux pour voir que c'est juste de la merde, et que oui, oui! Même lui il pourrait faire mieux avec de la peinture sur la queue. En plus, aucun d'eux ne l'a vu avant, peut-être ne le verront-ils jamais, mais sur la chemise refourguée à la Chiasse, sur l'intérieur du col, a été brodé "Sylvie Magot" en fil bleu. Définitivement, ce tableau c'est jamais qu'une croûte peinte par un connard de rupin tellement imbu de lui-même qu'il aura été jusqu'à encadré sa merde et payer QUINZE GARDES ET TROIS CHIENS pour protéger son truc. Ce qui est pire mec, évidemment que c'est pire! Personne sait qui t'es, tout le monde s'en branle de ton tableau et si t'avais pas fait autant d'efforts pour le protéger, ta baraque serait passée inaperçue et tout se serait bien passé! Merde quoi! La profession de brigand est déjà pas facile de nos jours, si en plus y a des trous du cul qui se mettent à garder férocement des trucs claqués, on va pas s'en sortir! Je vais vous dire, Vran il a même une envie de s'installer ici, pour attendre que le propriétaire des lieux revienne de je ne sais où, juste pour lui défoncer la mouille.
Quand bien même ce torchon valait quelque chose, ma comparse à tout dis, c'est pas eux qui vont s'improviser marchands d'arts, à mendier sur les marchés une poignée d'écus contre une vieille toile toute pétée. Notez que le truand pourrait le faire, mais pas comme ça. Plutôt en baratinant sec un noble un peu naïf en faisant passer l'œuvre pour la toute dernière toile d'un peintre connu qu'il aura inventé de toutes pièces. Pour le défi, et pour tirer pas une poignée d'écus mais des sacs d'écus. Mais là vu le truc ça va être compliqué, et de toutes façons après ce qu'ils ont subit juste pour ça, il n'aurait pas la foi de faire ça.

Après le rire de la Colombe, durant lequel le Corbeau sera resté là, immobile, comme perché en haut d'une branche mais sans même un fromage au bec pour se consoler, vient la tempête de rage. A laquelle il participe. Vas-y que ça retourne des meubles, ça lance des tiroirs, ça met des coups de bottes dans tout ce qui est susceptible d'être brisé. Il en profite même pour récupérer le couteau de lancé qu'il avait laissé dans l'un des chiens, sans oublier d'élargir la plaie au passage, gratuitement. Cependant, il s'arrête. Bien avant Andréa. Pour l'observer, justement. Elle s'énerve, elle se lâche, elle s'agite. Avec sa chemise trop petite et à moitié craquée. Je vous laisse vous faire une idée du spectacle. Là où il sera auparavant parvenu à diriger son regard vers autre chose, cette fois il n'y arrive pas. Ses billes sombres refusent de se détacher d'elle. Il ne peut s'empêcher de la détailler. Son visage recouvert de sang, sa poitrine qui se libère régulièrement de l'étreinte du tissu... Même ses jambes, que l'on parvient à deviner malgré les braies d'hommes qui les recouvrent. Il la trouve belle. Ça en devient douloureux. Si bien que pendant un instant il en oublie le seum poisseux qui l'enveloppait.
Tout ce que cette vision a pu réveiller en lui, désirs, sentiments, regrets, Vran lutta de nouveau pour les étouffer, et les renvoyer au fond de son esprit.

Heureusement, quand Andréa se calme, il vient à peu près de reprendre ses esprits, et son regard s'est arrêté sur son visage. Elle, elle se fait visiblement une inspection, de la tête aux pieds. Oh bah vas-y, il te dira rien. Non je veux dire vraiment, il va rien dire.
Elle désigne un truc à ses pieds, qu'il se penche pour ramasser et examiner. Une clé, oui. Vient-elle du tableau? Colombe annonce que la chasse n'est pas finie, et lui, il ne sait pas vraiment quoi en penser. En fait, il en a un peu ras l'anus de cet endroit. Endroit qui fait trois étages à fouiller, avec une serrure qui doit correspondre à la clé à trouver. Avec une énigme à comprendre, qui peut-être n'en est même pas une. Pour trouver un truc qui, si ça se trouve, sera tout aussi éclaté que la toile. Vran, il commence à être fatigué, à avoir faim, à vouloir prendre l'air. Et en plus -surtout-, plus le temps passé ici s'étire, plus il a des envies pressantes d'arracher ce qu'il reste de fringues à la Chiasse pour la secouer, mais pas comme un prunier. Ils ont bien fait de choisir de faire le retour séparément, ça se serait mal passé sinon.

Vran finit par soupire, la clé entre ses doigts, regardant autour de lui. Non, bien sûr que non, il n'abandonnera pas. Il ne partira pas d'ici sans être certain d'avoir cherché partout, quitte à péter les murs et désosser la baraque. Parce que même si l'idée de laisser tomber lui vient à l'esprit, il n'est pas comme ça. C'est pas dans son sang, juste. Il peut bien se dire dans sa tête que c'est le moment, son corps n'y réagira pas. Donc il cherche. Dans sa tête, déjà, voir s'il y a un sens à tout ça. Du regard, ensuite. Ce qu'ils cherchent n'est probablement pas dans cette pièce, mais sait-on jamais qu'un autre indice se trouverait là. Mais au bout d'un moment, ça risque de repartir dans le cycle de la destruction. Ça commence déjà à le démanger, tiens.
Pourtant, il semble capter quelque chose. Il fait deux fois, trois fois le tour sur lui même, pour bien observer la pièce. Avant de reporter son regard sur la Colombe.


T'as r'marqué comme c'est la seule pièce éclairée d'puis t'à l'heure?

C'est vrai, ça. Ça fait des plombes qu'on répète qu'ils sont dans l'obscurité, et personne se demande comment là ils ont réussi à conduire une fouille, voir le tableau ET voir la clé par terre. C'est parce que cette pièce là est la seule dans laquelle on a daigné allumer des bougies et des lanternes. Pourquoi? Joueur qu'il est, Vran mettrait son pognon sur le fait que les gardes tenaient à voir ce qu'ils protégeaient. Et si on suit ce raisonnement, on pourrait supposer que là où se trouve la serrure qui va avec la clé, il y a aussi de la lumière.

Faut trouver une aut' pièce avec d'la lumière, nan?

C'est un peu maigre quand on y pense, mais c'est que là ils ont pas grand chose en main pour faire mieux. Parce que "regrets et allégresses d'été", pour le moment, ça lui évoque rien. Vraiment rien.
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Andrea_
La vérité, c’est pas tant qu’elle en a quelque chose à foutre de trouver un trésor dans cette baraque, baraque qu’elle aussi déteste de plus en plus, c’est juste qu’elle a conscience qu’une fois que tout sera terminé ici, chacun des deux rentrera dans ses pénates, et qu’ils prendront deux routes différentes, sans possibilité de se revoir avant plusieurs semaines. Alors oui ,ça fait réfléchir, et ça donne soudain à cette clé une importance capitale : chercher le trésor, c’est gagner de précieuses minutes avec le Corvidé, mais ça elle bien trop fière pour l’avouer ou même simplement lui faire comprendre. Je rappelle qu’on a ici deux belles figures d’orgueil et de fierté.

T'as r'marqué comme c'est la seule pièce éclairée d'puis t'à l'heure?

Non, j’avais pas remarqué. C’est vrai que depuis le début on galère comme des bleus avec le fait qu’il n’y ai pas de lumières, et qu’ici c’était allumé, m’enfin j’ai pas spécialement capté. J’me suis dit que c’était courant de laisser de la lumière à des clébards, ou que le type avait entendu du bruit et oublié sa torche ou.. je ne sais pas en fait, c’était éclairé, et ça nous a enlevé une épine de pied. M’enfin maintenant qu’il le dit…

Faut trouver une aut' pièce avec d'la lumière, nan?

Ah là, j’peux vous dire qu’on sent les vingt piges d’expérience dans le domaine du jeu de rôle, limite le mec il a du finir les premiers niveaux de « we were here »*. Parce qu’on peut critiquer ce mec, on peut rappeler maintes et maintes fois combien il est têtu, chiant, lourds, pas drôle, secret, râleur, de mauvaise foi, tricheur et compagnie, on ne peut pas lui enlever une chose : il est tellement parano qu’il pense à tout –c’est un compliment non ?-.
C’est d’ailleurs le genre de truc qui m’énerve, parce que les gens qui trouvent une réponse, et qui la balance comme ça, alors que moi j’l’avais pas, ça me dérange, surtout si une fois énoncé je trouve ça évident. Donc maintenant, en bonne femme mauvaise perdante que je suis, je vais faire comme si je l’avais deviné avant lui.


Bravo Cap’tain

Quitte à carrément le faire passer pour un con en ajoutant un petit rire moqueur en rejoignant la porte. Oh je sais qu’il ne sera pas dupe, c’est Vran, je suis Andréa, je pense qu’on se connait par cœur –peut être parce qu’on est un peu pareil-, mais ça coûte rien de jouer cette carte à ce moment là.
J’ai quand même la décence de lui sourire en passant histoire qu’il ne pense pas que je lui en veux de je ne sais quoi, et je lui laisse la clé, preuve ultime s’il en fallait que je lui fais confiance. Non parce qu’on aura bien compris que la confiance entre les deux, ça va que dans un sens.


Je continue en bas, tu fais le dernier étage et on se retrouve au milieu ?

Se séparer. Ouai, je sais c’est moche, d’ailleurs au moment où j’écris ces lignes je le regrette déjà, je pense, vraiment, que c’est une idée de merde, m’enfin depuis le temps qu’on est là à faire autant de brut qu’un troupeau de bœufs dans une parfumerie, je pense qu’on peut penser qu’on est seuls. Alors une part de moi trouve ça safe, c’est la part qu’il l’a proposé, notez bien, s’il arrive un truc c’est à elle qui faudra se plaindre.
Ensuite vient l’exploration. Qui pourrait bien sûr se limité à évoluer dans le noir jusqu’à trouver une loupiotte et c’est peut-être la solution que choisira Vran, mais moi, moiii.
J’ai allumé une chandelle que je tiens loin de mes cheveux, et au premier miroir, j’en profite pour admirer le plus beau reflet que j’ai jamais vu : le mien. C’est un moment parfait pour me faire une tresse, depuis le temps que j’en rêve, et puis bon, essuyer un peu tout le sang qui couvre le .. Oh put’ain. Ah ouai.
Bon, le pif est un peu gonflé mais on voit déjà les dégâts sur les côtés, c’est bleuté, c’est très moche, c’est… pas grave. Se sourire à soi même, c’est important. Se dire qu’on est belle aussi. Baisser la tête pour s’apercevoir qu’on a toute la marchandise à l’air, ça n’a pas de prix. Enfin si, celui de se diriger dans une des piaules du bas à la recherche d’une tenue un peu plus correcte, un peu moins fille facile, un peu moins tentant pour Vran parce que je suis pas née du dernier orage hein, j’ai bien vu le regard qu’il me lance et j’ai de plus en plus de mal à ne pas mouiller mes braies en y repensant.

Et Dieu qu’elle est belle cette piaule, avec son petit lit à baldaquins, son miroir ornée de pierres et cette armoire gigantesque. Et que de merveilles à l’intérieur ! Colombe en danserait presque, Colombe en est émue alors qu’elle entreprend de se déshabiller. Comme prévu elle galère u peu à retirer sa super paire de braies parce qu’avec le stress elle a un peu transpiré –faut déjà avoir mis un pantalon en cuir pour comprendre-, et sans pied de biche, faut être sacrément souple : le dos sur le plumard, les jambes levées elle tente une technique pas encore approuvée par la NASA qui fait quand même ses preuves. Le plus dur, c’est de choisir. Des robes, des braies, des chemises, des oh un miroir, mais c’est que même à poils j’suis sympathique à regarder non ? Aaaaah le bonheur c’est donc ça, vivre dans une chambre de b…
Bon, je comprends à cet instant que le grand monsieur de la maison doit se taper la bonne pour en prendre soin à ce point mais j’en ai tellement, tellement rien à foutre.
C’est après avoir passé des braies et un de ces corsets qui se lacent par l’avant que je me dis qu’y a moyen de trouver autre chose, comme des bijoux. Bon, ça doit faire bien quinze minutes que je suis là et j’ai plutôt intérêt à dégoter un truc sinon y en a qui va gueuler. J’vous passe le reste des détails, dites vous juste que je sors de là avec les avants bras remplis de bijoux, et des boucles d’oreilles plein le corset.

Pas de lumières, pas de lumières, t’façon j’ai pas la clé alors autant se faire plaisir non ?
Oh un miroir, j’vous laisse j’ai rendez vous.




* Testez, c’est gratuit, c’est sympa, faut juste être patient, et pour le niveau du théâtre, pas de panique, je connais une fille qui l’a jamais terminé tellement elle était vénère.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Lui aussi, au final, il est content de passer ce temps là avec la Colombe. C'est juste qu'il ne se rend pas encore vraiment compte que ça a une fin. Malgré tout ce qu'ils ont mangé dans cette maison, malgré l'envie de foutre le camp qui sera venue frapper plusieurs fois à sa porte, pour lui actuellement il n'y qu'Elle et Lui dans cette bâtisse. Il a oublié qu'à peines quelques heures plus tard dans la nuit, elle s'en va. Il a oublié que dès le lendemain, il se sentira seul, même entouré. Cet endroit, c'est un peu comme une petite île -dangereuse l'île- qui flotte calmement hors du temps. Nul doute qu'au moment de se séparer, tout ça lui reviendra violemment en pleine gueule. Mais pour l'instant, ça lui fait du bien. Et parce qu'à un moment il faut bien avouer les choses... Une bonne partie -pas tout, faut pas déconner- des choses qui auront été jusque là reprochées à la Chiasse lui ont manqué.

Effectivement, Vran n'est pas dupe. Déjà parce que la technique est basique et trop utilisée. Mais aussi parce qu'il la connaît plutôt bien la Chiasse, oui. En fait, il a vu le truc venir avant même qu'elle n'ouvre la bouche pour parler, grâce à ses mimiques. Il y a des signes qui ne trompent pas. Comme elle aussi elle le connaît bien le brun, elle a sûrement deviné à la manière dont il lui a jeté un regard faussement assassin qu'il s'en amusait.
Notez qu'affirmer que la confiance ne va que dans un sens, c'est un peu audacieux. Ce n'est pas que c'est unilatérale, c'est que quand on s'intéresse au sujet, on se rend compte qu'une confiance qui couvre tous les domaines, c'est foutrement rare. En somme, il lui fait confiance pour certaines choses, mais pas pour d'autres. Et puis, quand on y pense, il y a des formes de non-confiance qui se rapprochent terriblement de la confiance. Il y a des gens, on leur fait confiance pour foirer. Ça marche, non? Oh, je le sais que vous êtes curieux. Vous voulez savoir dans quels domaines Vran n'a aucune confiance en la Chiasse. Je crois même que certains ont leur petite idée. Mais je ne dirais rien. On en deviendrait insultants envers Andréa alors même que ça n'est pas le but.

Aigrefin se fend d'un sourire en miroir au sien, sourire au départ rieur mais qui s'affine alors qu'elle propose de se séparer. Il a bien compris ce qu'elle faisait là, la Colombe. Elle reste en bas, il va en haut, histoire que ça soit lui qui se tape le plus d'escaliers. Elle sort ça naturellement, sans poser de question, comme si Vran allait pas repérer la douille qu'elle essayait de lui mettre. Ben tiens. D'ailleurs c'est exactement ce qu'il dit.


Ben tiens.

Il n'ajoutera rien d'autre qu'un sourire en coin et ne contestera pas pourtant. J'arrête pas de le dire, Vran est trop gentil.
Il récupère une lanterne, puis direction les -putains d'- escaliers, premier étage. Il en profite pour récupérer les couteaux qu'il avait abandonnés là. Trois en tous, tiens, il avait oublié celui dans Bernard, qu'Andréa aura fort inutilement enfoncé un peu plus. Heureusement qu'il a pas voulu lancer un autre couteau sur le deuxième chien en bas, il aurait eu l'air con à essayer d'attraper le vide après avoir balancé sa dernière lame. Il maudit un peu la Chiasse, d'ailleurs, quand il se retrouve à devoir caler deux doigts dans la plaie de Bernard pour retrouver son bien. Second escaliers, second étage. Un petit coup de botte dans la gueule de ce gros bâtard de Pas-Jehan, parce qu'il a pas eu le temps avant.
Dague en main, parce qu'on sait jamais, Vran commence à explorer l'étage, fouinant dans chaque pièce, examinant tout ce qui est susceptible d'avoir une serrure. Et on se rend pas compte du nombre de trucs qui peuvent avoir une serrure avant d'avoir une clé sans aucun indice quant à ce qu'elle ouvre. Les pièces, souvent des chambres, sont ratissées une à une. Il n'en trouve aucune qui soit éclairée. Dans l'une d'elle, de retour dans l'obscurité, il a faillit mettre un coup de dague dans un porte manteau qui au moment d'ouvrir la porte, eut un drôle d'air d'homme en embuscade. Oui il a l'air con, mais il n'y a personne pour le voir, et il se gardera bien de raconter cette histoire à quiconque.
Dans une énième chambre -ils habitent à combien ici putain?-, il ne trouve toujours pas son bonheur, ni grand chose de valeur non plus. Si ce n'est un rasoir. Le joli truc, avec des gravures et l'air bien tranchant. Il l'embarque dans sa poche, c'est le genre de truc qu'il n'aurait pas été contre avoir avant, mais qu'il n'avait jamais pensé à se procurer. C'est quand il est occupé à se raser au couteau qu'il se dit "Merde y m'faut un rasoir", mais à peine la besogne exécutée, il a oublié. Ça lui donnera peut-être l'occasion de raser cette barbe qu'il laissait pousser depuis semaines.

De la dernière pièce de l'étage, il sort une nouvelle fois bredouille. Un étage complet retourné, et le seul truc qu'il en aura tiré, c'est un rasoir. Pendant que l'autre -Andréa, mais là c'est le seum qui parle- se tape LA chambre intéressante et en ressort les bras chargés de bijoux, littéralement. Cette chance insolente. Oui, certes, un mec qui a ressuscité devrait fermer sa mouille quand on parle de chance. Mais je tiens quand même à dire qu'on sait pas encore vraiment si c'est une chance ou pas.
C'est donc en soufflant un grand "Pffff" bien dégouté que Vran redescend les marches jusqu'au premier étage. Il n'aura pas à attendre bien longtemps avant que la Colombe n'y pointe le bout de son museau à son tour. Elle serait sûrement arrivée avant sans tous ces miroirs. Il la regarde s'approcher, elle et le résultat plus que lucratif de sa chasse. Il allait lui dire qu'il n'a rien trouvé, ni pièce éclairée, ni serrure, ni richesse. Mais rien ne sort.

Cette fois, elle est habillée de vêtements intactes. Il n'y a eu aucun contact entre les deux. Ils ne se sont pas retrouvés soudainement trop proche l'un de l'autre. Rien de tout ça. Pas de tentation visuelle ou tactile. Vraiment, il n'y a aucune raison pour que ça dérape. Pourtant, ça dérape.

La dague que le brun tenait encore fermement une seconde plus tôt percute le sol, il en sera probablement de même pour au moins une partie des bijoux sur les bras de son ex épouse. Avant que ces désirs qu'ils freinent depuis maintenant trop longtemps ne les emportent dans un tourbillon auquel on ne résiste pas. Dans une précipitation hâtive, une main se glisse dans le cou de la belle, et l'autre lui enserre la taille, pendant que les lèvres dévorent avidement des baisers fougueux sur leurs jumelles féminines. Les paumes bougent, beaucoup, partout. Les doigts explorent, pressés de tout redécouvrir. Pressés de retrouver ce qui est perdu. Les braises menaçaient de se rallumer, et maintenant, c'était un feu qui échappait peu à peu à tout contrôle.

Peu enclins, malgré l'impétuosité de leurs ardeurs, à s'envoyer en l'air avec des cadavres à proximité, ils se dirigeront vers la porte la plus proche, sans pour autant s'arrêter de se toucher, se caresser, et surtout, s'embrasser.

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Andrea_
Vran est trop gentil. J’vous conseille de dire ça un jour devant la Colombe, nan franchement elle trouverait ça super drôle. Et puis ça serait l’occasion qu’elle se compare à une pucelle et puis on rirait à deux.
Le pire c’est qu’elle n’y a pas pensé aux escaliers, on sait tous qu’elle est plus qu’en forme –pour son âge- et qu’elle les aurait monté trois par trois les marches ! C’est juste qu’elle avait prévu un petit détour par la cuisine histoire de voir s’il restait un peu de sauciflard et piquette : toute cette histoire lui avait ouvert l’appétit. Mais entre temps j’ai oublié de l’y emmener, alors voilà, elle restera avec son estomac qui crie famine mais elle sera pleine de bijoux, l’un dans l’autre je pense qu’elle y gagne.
C’est vrai que j’ai eu une chance de cocu en entrant dans cette pièce, mais faut bien comprendre qu’il y aurait eu des foulards en soie que je m’en serai contentée, je refusais –et refuse- toujours de sortir de là les mains vides, faire tout ça pour rien ça serait comme vendre tout ce que j’ai pour acheter un bout de pain avant de me rendre compte que j’avais pas faim : ça serait nul.

Le « Pffff » de Vran, je l’ai entendu jusqu’au rez-de-chaussée, AH ça, Vran ne fait jamais rien à moitié même quand il soupire tout le monde doit entendre son seum extrême. Est-ce que ça m’avait fait venir plus vite non ? Non moi si je tendais l’oreille c’était juste pour m’assurer que Vran ne gueulait pas un « EEEEeeuaaaaa » synonyme d’une mauvaise rencontre, d’une épée plantée dans le bide ou d’un étranglement contre une porte. C’t’à dire que j’ai encore du mal à effacer cette image de ma tête. Ce mec –Vran-, je l’ai déjà vu en piteuse état –à cause de moi- et mort –à cause de moi- et revivant –à cause de Déos- et j’vous jure que les deux premiers j’ai pas envie de les revivre, même pour tout l’or du monde. Je sais que c’est facile à dire parce que j’en ai déjà une belle partie de cet or, mais dites vous que même pour TOUTES les robes UNIQUES du monde, j’le laisserai plus crever. Une fois ça suffit. Alors ouai, je tendais l’oreille au cas où.
Je ne saurais pas si c’est à cause de ça que tout dérape, mais on ne peut pas nier qu’y a une perte de contrôle. Je passe soudainement d’un profond désespoir en l’imaginant mourir à nouveau à un put’ain de soulagement quand il apparait, juste là en bas des escaliers.

C’est violent, c’est le truc qui prend aux tripes, qui envoie valser les principes, la raison et tout le reste. C’est le corps qui s’élance pour écraser des lèvres sur d’autres comme si c’était la seule manière de respirer encore, ce qui est clairement faux, c’est encore pire. La main glisse contre son cou jusqu’à s’agripper à sa nuque, la bouche explore une joue, un menton que l’ivoire grignote un peu. C’est pas rationnel et c’est pas bien, mais en cet instant plus rien ne semble pouvoir les arrêter.
Il y a d’abord le silence, aucun autre bruit que celui de baisers qu’on échange. Puis viennent les soupirs, retenus, moins parfois. Il y a les tissus qu’on froisse et l’impatience qui transforment les soupirs en gémissements presqu’animal.

Alors clairement, moi, les cadavres, en cet instant, j’en avais plus rien à foutre, je pensais que c’est le fait que je lui ai littéralement sauté dessus qui faisait qu’on avait décalé vers un mur, qui en fait était une porte, et puis l’idée semblait plutôt bonne sur le coup alors oui, oui j’avais tourné la poignée en priant pour que derrière il y ait un lit, une table, un tapis, n’importe quoi qui puisse faire office de support coïtal –n’importe quoi donc, sauf un truc vivant sinon c’est dégueulasse, les plantes ne comptent pas-.
Et vas-y que ça grogne et que les gestes soient moins retenus –plus du tout en fait-, que ça se roule des pelles avant de se regarder une demie seconde et mieux recommencer derrière et que ça retouche le sol le temps de tirer un lacet dans l’espoir de lui virer la chemise parce que ça fait une éternité qu’elle a pas vu son torse et que finalement Vran reprenne le dessus et me pousse contre le..Aïe, c’est pas un mur mais franchement on s’en balance.

C’est marrant –sisi, c’est marrant- parce que c’est là que je me rends compte que la pièce est éclairée. J’veux dire j’avais les yeux ouverts depuis tout à l’heure, parce que j’voulais pas rater le spectacle de Vran qui s’abandonne et … j’vous passe les détails. Mais là, je capte, je capte que la pièce est éclairée par des dizaines, peut être des centaines de bougies, dont les flammes vacillent –à cause de nous, hahin-.
Alors on pourrait dire qu’on s’en tamponne, on pourrait continuer comme ça et voir plus tard sauf qu’une fois que le rêve est ébréché, que la cruche est fêlée comme dirait l’autre, que la réalité s’impose de force dans un songe c’est dur de s’en séparer.
Alors les gestes sont ralentis, le temps de sortir un peu de l’état dans lequel ils s’étaient mis –et sont encore un peu-. Les baisers perdent en intensité, même la saveur semble s’atténuer un peu jusqu’à cette main qu’elle pose sur le torse du Brun. Une main plutôt ferme qui le stoppera sûrement dans son élan.
Et l’acier ne cesse de s’agrandir, visiblement choquée de ce qui s’étend sur le mur derrière Vran.


Put…ain. De merde.

C’t’un mot qui résume bien la situation. Pour ce qu’on vient de vivre et ce qu’on va vivre, car derrière toi Vran, c’est un mur entier qui semble composé de casiers à serrure.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Finalement, quand on y pense -ce que Vran ne fera probablement pas-, ça ressemble à la colère. Cette impulsion qui prend possession du corps et des sens. La perte de contrôle que peu de choses peuvent freiner. C'est moins puissant, moins aveuglant, mais le principe y ressemble. Parce que ce qu'ils font là, il sait qu'ils ne devraient pas. Il sait que la bonne décision serait de repousser Andréa, s'excuser -ou pas hein, c'est pas nécessaire...- et en finir avec cette chasse au trésor. Qu'ensuite, ils regretteront tous les deux. Il sait. Mais là, maintenant, alors que ses mains commencent à fouiller dans les braies de la Colombe, il s'en bat bien les genoux. Parce qu'il est enivré par cette odeur qu'il avait presque oublié, la peau d'albâtre qui frémit sous ses doigts, le goût de ses lèvres. Tout ça éclipse la raison. Désirs et sentiments ont pris fermement le contrôle sans intention de le laisser s'échapper.

Et bordel que c'est bon. Trop bon pour leur bien. Si avides l'un de l'autre qu'ils en viennent à galérer dans leurs intentions de se désaper. Quelques regards échangés, les doigts qui cherchent à défaire des lacets pour virer ces couches de tissus gênantes. Pressés de partager de nouveau sa chaleur avec elle après tout ce temps, désireux de s'abreuver d'elle -c'est dégueulasse, je voulais juste faire une métaphore moi à la base- ici, maintenant, il ne veut plus attendre. Si bien qu'il la pousse contre un truc sans savoir ce que c'est, et peu importe, tant que c'est assez solide pour supporter leurs ébats. Parce que je peux vous dire que quand ces deux là s'y mettent, l'artisan à l'origine du meuble sur lequel ils vont s'envoyer en l'air a intérêt à avoir du talent ainsi que le goût de la solidité. Notez qu'à force on devient expert pour savoir quand le mobilier va céder et ce qu'il peut supporter avant que ça arrive. Si le meuble ne bouge pas et est silencieux, sans surprise ça veut dire qu'on peut bien se lâcher dessus en toute sécurité. S'il y a quelques mouvements et que ça grince, ça fait un peu peur mais en vrai ça, on peut encore se permettre de mettre de bons gros coups de reins sans risque. C'est quand les grincements se transforment en petits craquements qu'il faut commencer à se méfier. Si vraiment ça fait chier de faire une pause pour changer de meuble, on peut encore continuer, mais mieux vaut éviter les mouvements brusques; on préconise donc de faire l'amour avec douceur et sensualité. Et enfin, quand les petits craquements se transforment en un long craquement menaçant, c'est le moment de bouger, et vite. Parce que personne veut crever en plein milieu d'une partie de jambes en l'air, transpercé par un bout de pied de table qui a cédé. Rigolez pas, je connais quelqu'un qui a faillit se faire empaler par un pied de chaise comme ça. Mais il était seul, c'était juste une vieille chaise de merde.

C'est à cet instant que Vran perçoit comme un changement. Dans leurs gestes, et dans l'air aussi. Alors ça ralentis, ça se suspend presque, quand bien même ses lèvres en veulent clairement plus et sont peu coopératives quand il s'agit de quitter leurs homologues féminins. Mais la main qui se pose sur son torse fait son effet, et calme effectivement ses ardeurs, au moins en partie. Il reprend ses esprits, se rendant compte de ce qu'ils font, et suppose qu'Andréa aura fait de même, raison de cet arrêt soudain. Sa main droite relâche donc la fesse qu'elle palpait généreusement un instant plus tôt, et ressort lentement des braies dans lesquelles elle s'était infiltrée. Durant ce moment, tête de piaf au plumage sombre est abaissée, un peu honteux -notez, c'est rare- de ce qu'il faisait. Il maudit son manque de volonté, condamne son corps d'être trop faible pour bien vouloir ignorer ses envies pour la Chiasse. Mais lorsque le regard se relève, il se rend compte que les aciers colombesques sont non seulement dépourvus de la moindre trace de reproche, mais qu'e, plus, ce n'est pas sur lui qu'ils sont posés. Ses yeux à lui se font curieux, et il suffit d'une petite interjection de plus pour que son corps ne se détache finalement du sien.

Une fois retourné, Vran adopte un regard similaire à celui de la Chiasse, en voyant ces casiers. Il se met donc à tâter et fouiller ses poches, mais, diantre, il ne parvient pas à retrouver la clé qu'il avait conservé jusque là. Non je déconne, Vran perd rarement des trucs, encore moins des trucs qui valent quelque chose. La clé est sortie sans même qu'il ait eu besoin de chercher pour tout vous dire. Ce qu'il espère, maintenant, c'est que cette clé là ouvre tous les coffres. Parce que reprendre une fouille pour chercher d'autres clés, ça le motive pas.
Brièvement, il resserre un peu ses braies, et tente une serrure au pif. Mais ça rentre même pas.


Pu-tain-de-merde!

Le ton est rageux, et chaque syllabe est accompagnée d'un coup de poing dans le casier. Vous le sentez le mec qui perd patience? Mais on va pas se voiler la face, cette réaction un brin violente, c'est surtout la frustration de ce qu'il s'est passé un peu plus tôt et la tension qui tient encore son corps. Bon, du calme, il n'y a pas tant de serrures que ça à tester, cette clé doit bien correspondre à l'une d'entre elles. Si ça se trouve, le bourgeois qui a monté tout ça dans sa baraque est tellement tordu, qu'il a planqué une clé dans un tableau, qui ouvre un casier, qui contient la clé de tous les autres. Ou bien y a encore quinze tableaux bien moches éparpillés à travers les étages. Ou bien y a qu'une seule clé et qu'un seul casier qui vaut quelque chose, mais le gars en aura fait construire plusieurs pour être sûr que d'éventuels voleurs soient emmerdés jusqu'au bout, s'ils parvenaient à passer les gardes et les chiens. Eh bien c'est réussi, Mr Magot, bravo, félicitations. Clap clap clap. Par contre tu feras gaffe quand tu parleras à des inconnus, parce que si tu croises Vran et que tu te présentes sous ce nom -Magot, pas Vran, quoique ça changerait rien-, peu importe l'amabilité que tu mettras dans tes formules de politesse, quelque soit la bonhommie que t'injecteras dans le ton employé, en bref, peu importe à quel point t'auras l'air sympathique, je t'assure que tu vas te faire tuer à coups de chaise. Au mieux. Et je voudrais pas parler à sa place, mais je crois que ça sera pareil avec Andréa.

Le brun soupire un coup, et se met à tester les serrures, une à une, prenant soin de le faire dans un ordre précis, histoire de pas tester dix fois la même parce qu'on a oublié celles qu'on a essayées ou pas. Jusqu'à ce qu'enfin, la clé entre, et tourne. Vran tire le casier et observe son contenu. Silencieux, il se retourne et tend ledit casier vers Andréa, l'invitant à en consulter le contenu. Vraiment tu devrais regarder, ça vaut le détour... Je crois?

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Andrea_
J’avais bien reconnu la violence dans les gestes de Vran et l’avais assimilé à de la frustration sans équivoque. J’en étais un peu là, moi aussi, quand sa peau avait quitté la mienne. Je pouvais encore sentir la morsure de sa main sur ma croupe.
J’avais regardé impuissante son poing s’écraser sur un casier en tentant de retrouver mes esprits. Et put’ain, c’était pas simple. Car même si je savais qu’aller au bout de ce rapprochement était une connerie que l’on aurait bien vite regretté –demain quoi, pas avant-, la raison n’avait pas encore suffisamment gagné mes esprits pour m’en persuader. J’avais cependant gardé ma frustration pour moi, l’acier quittant les casiers pour se perdre une seconde sur la mâchoire serrée du Brun. Je savais ce qu’il pensait en cet instant, et je pouvais presque toucher du doigt quelque chose qui s’apparentait à un seum –encore un !-.


J’étais bien heureuse que ça soit Lui qui ait la clé, et pas uniquement parce qu’il allait se taper tous les casiers un à un pendant que j’allais le regarder, mais purement et simplement car j’étais bien incapable de bouger pour l’instant. C’est dingue, l’esprit revient peu à peu mais les jambes, elles, continuent de flageoler comme le feraient celles d’une pucelle à qui on aurait conté Fleurette au soleil couchant. Vran s’excitait sur ses casiers, et moi je tentais, maladroitement de retrouver consistance en lissant mes fringues. Est-ce que c’est pathétique ? Oui, m’enfin ça n’enlève pas le rose aux joues.

Quand enfin la clé avait fait un tour dans un cliquetis significatif, j’avais retenu mon souffle, assez longtemps pour calmer un peu ce qui me sert de cœur, et pouvoir avancer sans me ramasser la tronche. Le tout maintenant c’était d’éviter soigneusement le regard de Vran –oh tiens, ça serait pas le retour de la raison ?-.

Dans le casier après avoir soulevé la feuille de soie qui protégeait son contenu –bah ouai Vran, si t’avais soulevé la feuille t’aurais pu voir que ça valait le détour-, je découvrais des dizaines de pierres précieuses. Je suis une femme, une brigande, croyez bien que si je dis que c’est précieux, c’est que c’est précieux. C’est là qu’on voit la différence entre un homme et une femme. Vran vous dira que quinze mecs, trois chiens, un tableau qui cache une clé qui ouvre ce coffre c’est un signe, moi, une femme, j’vous dis juste que ça brille, donc que c’est précieux.

La main s’était glissée sous les pierres pour les faire glisser entre ses doigts et le visage révélait un sourire. Timide, le sourire. Oui, la prise était bonne, assurément. Le jeu en valait la chandelle et ils pourraient probablement se faire des milliers d’écus avec le seul contenu de ce coffre. Alors pourquoi la joie n’avait pas éclatée ? Pourquoi il n’y avait aucune allégresse et seulement des regrets –le nom du tableau, dingue- ?

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Ah, on y revient, la fameuse différence entre les hommes et les femmes! Et bah je sais pas si ça concerne toutes les femmes brigandes ou juste Andréa, mais si elle se fie à le niveau de brillance du machin pour en évaluer la valeur, elle doit avoir, sur elle et dans ses coffres à bijoux, un sacré paquet de merdes qui valent que dalle. Parce que Vran, lui, et je sais pas non plus si c'est la queue qui pend -enfin pas là maintenant- entre ses jambes qui en est responsable, mais en plus du dispositif de sécurité, il ira quand même faire évaluer quelques unes de ces pierres. Pour savoir s'ils se sont pas fait chier pour choper des faux, déjà, mais aussi pour savoir à quel prix ils pourront revendre tout ça. Notez que même si c'est de la camelote, ils trouveront moyen de se faire du pognon dessus.
De son côté, la Colombe a bien du mal à exulter son bonheur, nan vraiment y a un truc qui coince, même s'il faut avouer que sentir tout cet argent glisser entre ses doigts est vraiment satisfaisant. C'est qu'elle prendrait bien ses jambes à son cou, là, tout de suite, maintenant. Elle en vient même à se demander combien de temps elle peut toucher -le truand préférait quand elle toucher autre chose- les pierres avant que ça devienne louche. Genre trois minutes, trois minutes ça peut passer, il pourrait en déduire qu'elle prend son pied. Cinq ça commence à être long non? Hm.. Merde.


Et bien... C'est... Pas mal du tout... Nan?

C'est plus facile de briser des miroirs que de .. briser la glace. C'est pas mal du tout, effectivement. C'est que s'ils avaient trouvé une seule pierre, il aurait été content Vran, tellement il commençait à se persuader qu'ils repartiraient de là esquintés et les mains vides. Ils vont sortir de là esquintés et les poches pleines, c'est mieux. Notez cependant que la Colombe aurait bien pu tripoter le butin pendant une heure que ça aurait rien changé. C'est que ça se passait pas mieux dans sa tête à lui, ni dans son corps. Ça aurait sûrement été tout aussi louche, qu'il observe les pierres précieuses se faire tourner et retourner par la main d'Andréa pendant aussi longtemps. On sait pas trop ce qui est brisé ici, mais en tous cas on est d'accord, quelque chose cloche.

Si... J'crois bien qu'on va s'faire des couilles en or.

Mais pour quoi faire? Nan parce qu'au final, c'est terminé. J'veux dire c'est fini pour ce soir. Alors quoi, on va se laisser ici, une tape dans l'épaule, "merci c'était sympa au revoir" ? Bien qu'il s'en empêchera, Vran aurait pu fouiller la maison à la recherche des clés pour les autres casiers, juste pour passer encore un peu de temps avec Andréa. Il en est là. Mais il s'en empêchera, parce que ça serait leur laisser plus d'occasion de se sauter à nouveau dessus. Et puis, vu qu'il en a marre de cette baraque et que ça se voit, ça serait bien grillé de proposer de chercher encore, surtout qu'ils ont visiblement touché le gros lot. La fierté, tout ça. Gâchis. Gâchis et frustration. Gâchis, frustration et déception. C'est en effet super louche que Vran ne bouge pas d'un iota quand l'autre se manucure à la pierre colorée, alors elle tente un regard, une œillade comme on dit chez nous. Si elle avait pu, elle aurait retiré son œil, l'aurait posé vers Vran le tout sans lever la tête mais... Y a un petit soupir avec ce regard. Et peut être une dent qui se perd sur une lèvre, je pense que dans moins de deux secondes, elle va décrocher un mot.
1.
2.
3. Ah non.


Hmm...ouaip...

Et quels mots... Bien joué Déa on sent le passage de niveau en communication. En même temps elle sent bien qu'un truc va pas, et elle en vient presque à espérer qu'il pense la même chose qu'elle. Parce qu'elle, elle en a plus rien à branler des pierres et des bijoux maintenant qu'il s'est passé ce qu'il s'est passé -cf la presque sauterie contre le meuble, il grinçait pas en plus, c'était du solide merd', il aurait tenu toute la nuit!-.
La main abandonne les précieux quand elle se décide de planter ses yeux dans les siens. On n'est plus dans l'oeillade là, on est dans le regard bien insistant, avec peut être même la mâchoire qui se contracte.

Pendant ce temps, Vran continue de ne pas réagir. Bien sûr qu'il pense la même chose. Evidemment. Il a de jolies pierres toutes brillantes en visuel, pourtant, c'est l'acier de la Chiasse qu'il a en tête. Il ne s'emmerde même pas à toucher les pierres, puisqu'il sait que ça ne remplacera pas la sensation de la peau colombesque sous ses mains. Et aussi parce qu'en faisant ça il risquerait de toucher aussi la main d'Andréa, et ça serait risqué.
Du coup il reste là, sans trop savoir quoi faire ou dire. Les quelques mots qu'il a prononcé sont d'ailleurs sortis sur un ton machinal, monotone. Mais au bout d'un moment, il sent bien le poids du regard de la Colombe sur ses épaules. Alors il finit par relever le sien, pour capter ses yeux, sans manquer de noter les muscles qui se crispent sur son visage.


Euh... qu'est-ce qui a?

Oui je sais, c'est risqué. Beaucoup se seraient contentés de regarder ailleurs avant de se mettre en mouvement, par instinct de survie. Mais Vran, lui, il aime pas laisser des trucs en suspend, et encore moins s'en aller sans savoir ce que quelqu'un -qu'il connait bien je précise- a sur le cœur.
Elle, bien sûr a été tenté de dire "rien" avant de se remettre un masque d'indifférence sur le visage, elle aurait même pu se la jouer grande actrice et éclater de rire, simuler une joie intense, ahah, oui c'est trop génial, on est riche encore plus riche qu'on l'aurait voulu, non vraiment, quelle grosse marrade, quel plan parfait! Mais on va pas se mentir, Vran ne serait pas dupe, et il semble qu'Elle aussi, en a marre de faire semblant, c'est le genre de truc plutôt lourd à porter au bout d'un moment. Les mots sortent presque en chuchot, bien détachés, articulés, afin qu'il prenne bien conscience de l'importance qu'ils ont


Si je ne pars pas maintenant Vran inspiration, expiration, tout est sous contrôle, on laisse juste un instant pour choisir ce qui va suivre on va ruiner tout ce qu'on essaye de reconstruire depuis quelques semaines.

Tout. La confiance, la fidélité, l'apaisement, la sincérité, tout ça volera en éclats. Et c'est dur, tu vois, de devoir le formuler, c'est dur de t'avouer que je suis faible face à toi et que oui, ça serait vachement simple de reprendre ce qu'on faisait mais putain, ça n'aurait tellement pas la valeur que ça devrait avoir.
Il sait qu'elle a raison. Il le sait pertinemment. Pire encore, c'est ce qu'il pense également. Des mots difficiles à prononcer, mais qui pourtant portent une vérité qu'aucun d'eux ne peut réfuter, malgré toute la mauvaise foi dont ils sont capables. Un soupir discret s'échappe de son nez, comme une tentative de remettre de l'ordre dans son crâne. Pour son cœur on verra plus tard. Il aurait voulu lui dire un truc du genre "Je sais, va-t-en", mais ça reste bloqué dans sa gorge. Alors à la place, il hoche lentement la tête.
Ses yeux se détournent, parce qu'il faut perdre son attention autre part. Parce que sinon, il risque de vouloir la retenir. Le pire étant qu'il sait qu'il en est capable. Oh, je ne parle pas de jouer avec ses désirs comme un vieux fourbe. Mais rien qu'avec la possibilité que d'autres de ces casiers abritent autant de trésors, il est sûr qu'il peut la convaincre -il l'aurait convaincu-. Mais il sait qu'elle a raison. Il pense la même chose. La laisser partir, maintenant, attendre un peu, peut-être quelques heures en fait, pour être sûr qu'à son retour la Colombe s'est envolée hors de Fribourg. C'est ce qu'il faut.

Il voudrait aussi lui dire de lui confier la boîte à cailloux qui valent cher, parce qu'elle va déjà devoir transporter du pognon et que son groupe sera réduit, mais même ça ça ne veut pas sortir.
C'est difficile à croire, mais après des mois à chercher la communication, à avoir besoin d'analyser chaque mot, chaque phrase, à chercher des sous entendus où il n'y en avait pas, à parfois trouver des fions au milieu des compliments, cette fois ils semblent sur la même longueur d'onde. Et c'est une onde triste, franchement, ça me semble même pas utile de le dire.
Le silence de Vran, elle le maudit. Bien sûr qu'elle aurait aimé des mots, un truc tendre ou même un fion, un truc drôle ou un truc qui l'aurait fait le détester mais rien ne vient. Rien ne vient, et c'est le mieux qu'il pouvait faire.
Un dernier regard et sa main se pose sur la sienne pour la presser un peu. Un peu, quelques dixièmes de secondes, assez pour lui dire "je comprends", pas assez pour qu'il la retienne. Il aurait voulu la retenir, pourtant. La toucher encore, un instant, juste un instant. Serrer sa main, à défaut de la serrer contre lui.
Le coffre restera là, elle sait qu'il s'en chargera, pour l'heure elle doit quitter la maison et surtout cette pièce.

Vran ne saurait dire combien de temps il était resté au même endroit, sans bouger. Quand il reprit ses esprits, il referma délicatement le coffret avant de tranquillement descendre les escaliers pour le déposer sur un meuble près de l'entrée. Les mains sur les hanches, il jette un regard autour de lui. Vraiment, de l'extérieur on aurait pu croire que c'était le concierge qui observait une pièce fraîchement nettoyée. Sauf que là c'est le bordel et y a des cadavres. Ensuite, il se balade un peu, jusqu'à trouver une pièce qui lui convient. Ça ne tient pas à grand chose, c'est plus un hasard qu'un choix.
A partir de là, c'est un peu flou. Peut-être qu'il a hurlé, par ci par là. Reste que quand il sort, la chambre est ravagée.

Il est temps de s'en aller, maintenant. Vran récupère une torche, et se balade dans le rez-de-chaussée en enflammant tout ce qui est inflammable. Pas mal de trucs en somme. Enfin, quand il estime que c'est assez pour incinérer toute la maison, il repasse par le hall, lance la torche et sort avec le coffret.

Bien sûr elle avait entendu Vran, c'est le genre de colère qu'on n'oublie pas. Elle avait pressé le pas, dans un besoin quasi vital de partir loin, loin de Lui. Au pilier où elle avait retrouvé ses fringues elle s'était retournée pour constater d'un sourire les fumées qui s'échappaient de la maison. Ce genre de trucs, c'est ce qui vous rappelle pourquoi vous aimez quelqu'un. Vran sortirait, elle en était certaine, et elle, prendrait la route avec Mog' pour quitter Fribourg définitivement.
Il finit par sortir, comme prévu, d'un pas lent, presque chancelant. Il avait le temps, lui, il quitterait la ville deux jours plus tard. Sur le chemin qui menait à Fribourg, pas bien loin de la maison, il passa non loin d'un rocher sur lequel une forme sombre se détachait. Il récupéra la cape qu'Andréa avait oublié là, et l'utilisa pour envelopper le coffret.



Encore un quatre mains qui vous est offert par nous-même, JDs Andréa et Vran!

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