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[RP] Homard m'a tuer

Vran
Non vraiment, "Narv'", c'est pas possible. Mais genre vraiment. C'est pas possible pour Vran et c'est pas possible pour moi non plus. C'est juste dégueulasse comme blaze. Concernant les potentiels surnoms qui peuvent être attribués à ce mec, j'ai -et je parle aussi pour Vran d'ailleurs- une tolérence assez élevée. Vrany, Vranou, Vranounet, Vranichou. Vraninet, Vranounichet et Vranet ont pas encore étés sortis, mais je suis sûr que ça viendra. Et ça passe. C'est moche, mais ni moi, ni la cible de ces sobriquets ne s'en trouve particulièrement offensé. C'est plutôt du désintérêt, en fait. Mais Narv'. Narv'! C'est le niveau au dessus. C'est le boss final du surnom de merde. C'est pas joli, pas agréable à entendre, ça fait penser à "Morve" et je serais prêt à parier qu'à un moment un connard s'essaiera au jeu de mot avec un "Oh, un Narv' à l'eau". C'est pas acceptable. Voilà, j'avais besoin de prendre quelques lignes pour partager mon dégoût à ce sujet.

Vous voyez, c'est ça aussi, qui est à la fois problématique et fascinant, dans les histoires que l'ont créé à plusieurs mains. C'est qu'il n'y a pas deux auteurs avec la même vision. Par exemple, quelqu'un trouve ça fou que Vran n'ait pas trouvé un seul cadavre sur lequel trébucher. Moi, je répond que les mecs qu'il a déglingués à l'arbalète, ils couraient vers lui, et que donc forcément quand il a fait son petit manège à reculons -pas plus de trois pas-, il n'y avait personne de décédé de manière inopportune sur son chemin. Pour finir là-dessus, j'ajouterai que si on commence à tailler sur ce genre de détails, on va se retrouver dans une dynamique particulière.

Trêve de bavardages, reprenons notre récit. Effectivement, Vran aussi il a une politique radicale concernant ses ennemis. Peut-être pire que celle de la Colombe. C'est bien simple, Vran dans la gestion des menaces, c'est comme les soldes: tout doit disparaître. C'est le genre de jardinier qui va cramer ton jardin pour éviter les mauvaises herbes. Pourquoi risquer la contre-attaque d'un ennemi alors qu'on peut le tuer? Un mort ne peut plus l'atteindre. Ce qui tend à être effrayant, là-dedans, c'est que c'est purement pragmatique. Purement pratique, même. C'est juste la méthode la plus simple, selon lui. Si on lui pose la question, il supposera que parfois, les gens peuvent changer, et qu'une seconde chance peut-être bénéfique. C'est juste que lui ne prendra pas le risque. Un mort ne se venge pas.
Le plaisir qu'il prend lorsqu'il applique cette façon de faire, c'est une autre histoire. Mais là, ça lui plait. L'adrénaline est toujours là, coulant dans ses veines, battant contre ses temps, entre lesquelles l'esprit avait sérieusement envisagé l'idée de mourir là. Il suffit de regarder ses yeux pour s'en rendre compte. Il y danse une lueur étrange. C'est celle qui l'habite quand le combat, la mort ou la domination d'un ennemi commence à l'exciter.

Le mec de droit s'écroule, donc, mais à peine sur les genoux qu'un autre carreau va lui trouver la nuque. Un regard vers Andréa, genre "what?", puis de nouveau vers le mec -de gauche cette fois- qui commence à se faire la malle -l'expression, sinon c'est dégueulasse, même si la malle est sexy- entre les arbres en espérant éviter de finir en passoire comme ses potes. Forcément. Un léger soupire accompagné d'un regard qui dit "t'es con, je t'aime", puis sans même prendre le temps de recharger -ça serait inutile-, il se met à cavaler à travers les bois, à la poursuite du dernier trouduc à fumer. Il ne sait pas vraiment si Andréa le suit. Il le pense. Il l'espère. D'ailleurs, même si là c'est un peu tard pour faire demi-tour, une petite sueur froide lui coule entre les fesses. C'est qu'il ne faudrait pas que Déa choisisse de plutôt retenter un tir, en se disant que cette fois c'était la bonne. En plus d'être relativement emmerdant et complètement ridicule, se faire tuer par son épouse donnerait raison à tout un tas de gens. Et ça, il ne peut pas se le permettre.
Dans le doute, il cours plus vite. Pas facile avec une arbalète dans les bras, mais vraiment, ça serait une galère de la retrouver dans les bois, après. Mais petit à petit, il le rattrape -certainement le poids de la culpabilité qui a ralentis l'autre- et finit par parvenir à l'arrêter en lui balançant son arbalète à la gueule. Bon, Ça a finit dans ses jambes, mais ça a fait le boulot: le mec -juste le mec, vu qu'il est tout seul maintenant- est au sol.
Retournons légèrement en arrière. Alors que Vran tétait le sein de... Non, pas autant. Légèrement on a dit. Là, dans la bois, la poursuite. Oui je sais, cette blague a été surexploitée, mais je m'en bat les genoux. Pendant la poursuite, donc, il y eu un dialogue entre le chasseur et la proie. Là, tout de suite, pour vous, une retranscription:


Viens là!
Laissez moi!
Arrête toi j'te dis!
Non!
Viens là qu'j'te bute!
Aaah!
'Culé!
Pitié!
J'vais briser tes os j'vais boire ton sang!
Je vous en supplie!
J'vais tell'ment t'niquer!
Bouhouhou...
Viens là MERDE!

De rien.
Donc, le type s'est pris une arbalète derrière les genoux et s'est donc vautré dignement -lol nope- au sol, la gueule dans la boue. Vran, qui était toujours dans sa course, ne cherche pas vraiment à freiner, puisqu'il se jette directement sur le pauvre bougre pour enchaîner directement avec une série d'avoines dans la mouille. Direct. Efficace. D'ailleurs, si Andréa a suivi, elle l'entendra peut-être grogner quelques insultes. Sinon... Ben je sais pas ce qu'elle fout.
Elle fout quoi Andréa?

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Andrea_
Je peux complètement comprendre le dégoût concernant « Narv’ », alors j’vais pas dire que j’en ai strictement rien à carrer –parce que c’est pas le cas-, mais j’ai trouvé un moyen de faire chier le monde, rien qu’en pensant, alors il se peut que de temps en temps, je m’en serve.
Et oui, j’attends toujours avec impatience de pouvoir le placer pendant qu’il se baigne.

J’tenais aussi à éclaircir un point : j’ai pas oublié ma tristesse sur la plage. C’est juste qu’à l’heure actuelle, la colère a bouffé la tristesse. J’avais deux options : soit je restais près d’Aertan, je me murais dans le silence et ça n’apportait rien de bon. Soit je me laissais habiter par la rage, je me relevais, et j’avançais à nouveau. C’est cette option que j’ai choisie. Plus tard, le chagrin reviendra, quand tout sera fini ,quand il n’y aura plus personne à buter, qu’il faudra enterrer son corps et lui Adieu, définitivement. Alors oui, j’pourrais rester là à m’apitoyer sur mon sort, mais … C’est pas l’heure.

Et c’est pas l’heure parce que je viens de buter un connard que mon cher et tendre époux n’avait que partiellement abimé. J’avoue que je suis légèrement surprise de son regard, il semble dire « what », c’qui est assez étrange, je pense que Vran, dans le feu de l’action, s’est trompé de regard. J’crois qu’il voulait dire un « oh mon Dieu comment t’es trop forte, j’suis tellement fier de toi que je pourrais t’épouser encore une fois ».
Après, y a eu un léger couac.
C’t’à dire que j’ai pas vu Vran partir en courant. Pour ma défense je vous rappelle qu’il pleut et qu’il y a du vent. Qu’y a déjà un couillon qui « court » un peu plus devant, et qu’en plus, la forêt c’est plein d’animaux sauvages qui courent sans cesse dans les feuilles. Alors ok, c’est Vran qui part en courant, mais moi j’ai pensé que c’était un sanglier qui s’approchait.
Et non, un sanglier qui s’approche ça ne me fait pas tilter, j’ai un instinct de survie plutôt limité parfois.
Alors vous vous dites, oui, bah elle a pas vu son mari partir c’est pas non plus la mer à boire, elle va le retrouver hein, et puis ils peuvent bien être séparé deux trois heures que ça serait leur ferait pas un deuxième trou au cul et.. Et vous auriez raison, MAIS, si je l’ai pas vu, c’est que je regardais ailleurs. Si j’regardais ailleurs, c’est parce que…
Je chargeais mon arbalète. Alors c’est pas la peine de vous arracher les cheveux en gueulant « Mais naaaaaaan fais pas çaaaaaaaaaaaa il est devaaaaant et enplustusaispasviser ». Alors je vais tout de suite vous l’dire : j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. On va commencer par la mauvaise : j’ai tiré. Oui, je l’ai fait.
La bonne du coup : je l’ai pas tué. Ouf, parce que ça serait encore une fois pas de cul que je bute deux hommes que j’aime dans la même journée –ce qui du coup revient à quasi 100% de mes amours hein-.
Le pire, c’est que j’avais DEJA dans l’idée de recharger quand j’ai vu que mon premier tir virait à droite. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurais vu la petite sueur froide tremper l’siphon inter-fessier de mon époux et ça m’aurait mis la puce à l’oreille.

Le fait que j’l’ai pas tué, c’pas vraiment étonnant quand j’y pense. Et bin déjà parce que j’avais pas de flèche. Et oui, ce détail ne m’a pas échappé. J’ai donc pris un bâton au sol que j’ai appelé Flèche –le bâton hein, pas le sol-.
Puis j’ai fait partir la flèche avant de viser, j’avais pas bien mis le truc dans le machin et du coup la flèche s’est barrée avant que le veuille vraiment. J’ai relevé la tête juste au moment où j’ai vu l’cul de Vran se dandiner devant moi et j’ai pensé « ohoh », dans le sens « ohoh merd’ ». Puis ensuite j’ai vu ce superbe lancer ralentir pour finalement s’échouer au sol comme une grosse baleine morte.
Elle avait quand même fait deux mètres.

Alors ouai, j’ai pas vu mon mec partir, et je l’ai pas non plus entendu taquiner le goujon du pecno. J’avoue que sinon, ça m’aurait aussi fait flipper de l’entendre dire « j’vais tellement t’niquer », c’est le genre de phrase qui m’fait direct chier liquide –à cause de la peur-.

Je tiens quand même à dire que j’ai appris pas mal de trucs sur l’utilisation d’une arbalète aujourd’hui. On dirait pas hein ! C’est peut être ça « l’apprentissage ludique » dont on lui avait parlé. Un petit regard énamouré à Vranouninet –et c’lui là ?- pour s’assurer qu’il gère –et pour le moment ça va encore- et je file vers la droite, pour ramasser un truc sur le corps du mec de.. droite –bravooooo !- Et hop, deux flèches supplémentaires, j’ai pas de carquois mais qu’importe j’ai qu’à charger directement l’arbalète et mettre la flèche qui reste dans ma ceinture.
Le petit coup de botte dans le menton du Droite-man –c’est gratuit- et me voilà en train de me rapprocher des deux autres.
Si vous voulez mon avis, ça manque de boue. Et y a trop de vêtements. MAIS je suis bonne joueuse, je les laisse faire mumuse trois minutes avant de taper d’dans, enfin… Avant de prévenir que j’vais taper d’dans, arbalète les visant -pas de panique j’ai mis le cran de sécurité:


OH des mains, pas d’lapin sa maitresse en a plus d’main Et oui, désillusion pour vous, mais c’étaient ça les paroles originelles, on les a juste changé pour les adapter à l’école.

Bon allez on s’bouge l’oignon, y a une cahute à cramer et un bateau à couler là, AHAH
CHTOiiiiiiing


Pardon ? Y a pas de cran de sureté ?
Bah ça va c’t’un accident on va pas en faire un drame ?
Oh Vran arrête de faire le con !
Vran ? t’es mort ?

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Quelques mandales plus tard, Déa le rejoint et le type a plus trop l'air chaud pour se débattre. Voilà donc Vran, à califourchon sur le mec qui se couvre le visage de ses bras pour se protéger -un peu tard-, avec du sang sur le poing. Là, il en profite pour apprécier le fait que visiblement, son épouse n'a pas tenté un tir d'arbalète alors qu'il était potentiellement dans la ligne de mire. Il ne savait pas pour sa tentative avec un bout de bois.
La question que l'on pourrait se poser, c'est pourquoi n'achève t'il pas le dernier petit crustacé, là, maintenant? La réponse est simple. Lui, il a tué le Homard. Il ne doute pas que la Colombe aurait beaucoup aimé profité de ce petit plaisir. Alors tant que faire se peut, pour compenser, il lui laisse les autres. Il lui aurait bien laissé le Homard, hein, de base. C'est juste que dans la situation, il n'avait pas trop eu le choix.

Il tourne la tête, s'apprête à dire un truc à sa nymphe sublime, mais... Vous vous souvenez, du petit coup de sueur du fameux sillon inter-fessiers? Eh ben là, c'est l'occasion d'y sentir un rafraîchissent, à cause du petit courant d'air provoquer par le carreau d'arbalète qui frôle la zone pour atteindre les bijoux de familles du mec au sol. Qui s'empresse donc de hurler comme un porc qu'on égorge. Réflexe, Vran se redresse aussi sec et regarde Andréa, yeux écarquillés.


P'tain mais fais gaffe!

Il a pas particulièrement envie de se faire trouer le boule par son épouse, en fait. Et l'affirmation est vraie peu importe le sens dans lequel on l'entend. En attendant, le gars par terre, disons Henri, se tord de douleur, les mains s'accrochant à son entrejambes qui pisse le sang et duquel dépasse le carreau. Ah ça, c'est moyenâgeux! On espère quand même qu'il n'y ai pas un autre foutu randonneur qui se balade dans le coin. Ça serait quand même pas de chance. Pour le cueilleur de champignons, surtout.
Vran l'observe un peu, quelques secondes, avant de regarder Déa de nouveau.


Bon, bah fais en c'que tu veux. Pis retour à la plage, ouais.

Oui, parce que bon, effectivement, il y a des choses à y faire. Imaginez quelqu'un d'autre débarque à cet endroit entre temps? D'autres pilleurs, qu'il faudra tuer. Des promeneurs. Qu'il faudra tuer. Ou pire, la maréchaussée, qu'il faudra convaincre. Avant de les tuer. Et est-ce qu'on veut encore tuer des gens, aujourd'hui? Oui. Carrément. Mais c'est pas la question. C'est juste que là, ça serait bien de fouiller ce qu'il y a à fouiller, cramer ce qu'il y a cramer, et se tirer d'ici avant que ça n'attire l'attention de trop de monde. Et mettre cette histoire derrière eux. Derrière elle. Une bonne fois pour toutes.

Peu importe ce que la Chiasse décidera de faire à Henri, Vran la laissera faire et observera, silencieux. Il en profitera pour recharger son arme, au cas où. Il essuiera aussi son poing droit sur sa manche. Une fois la chose terminée, il n'auront plus qu'à faire le chemin inverse, vers la plage. Brûler les corps, la masure, fouiller le navire, l'incinérer également. Et nul doute qu'Andréa ne voudra pas laisser le cadavre d'Aertan là où il est.

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Andrea_
Kewa ?
Nan mais c’t’inutile de me regarder comme ça Vrany, j’ai pas fait exprès. Est-ce qu’un petit sourire peut faire la balle ? J’veux dire, est ce que si je te souffle un baiser, là, tout suite, tu vas oublier que j’ai failli t’faire un deuxième trou de balle ?
J’sais que non, du coup je me fatigue même pas à le faire. Un haussement d’épaule et un regard soulé à Henri –faut vraiment qu’on arrête de leur donner des prénoms-. Soulé le regard, parce que c’est vraiment un truc de mec de chouiner comme ça pour des conneries. T’as pris un carreau dans les boules, et alors, TOUS les mois, je saigne moi aussi, et j’en fais pas tout un drame ! TOUS les mois, pendant SEPT jours, et on continue de bosser comme si rien ne se passait et ce pauvre mec, qu’aimerait bien, réussir sa vie être aimeeeer eeeer –tu comprends pourquoi faut arrêter ?-, nous fait chier pour trois gouttes dans l’fond du froc.

C’est que l’Homme a l’air grognon. Du coup au lieu de faire taire Henri –notre cher Henri- il se lève et m’intime de faire gaffe –avec un « p’tain » avant, c’t’important-. Incompréhension.
Je viens de réussir à planter un carreau dans les balloches d’un mec qui se battait et aucune félicitation ? Nan attendez, j’essaye de comprendre. OKay j’ai pas fait exprès, okay je n’avais pas visé, okay j’aurais pu trouver l’corps de mon bien aimé, mais quand même, j’ai troué des balloches avec une flèche d’arbalète alors que franchement c’t’un truc VACHEMENT minutieux ET !
Et on ne me félicite pas ? Limite on m’engueule.
Bin dis donc Amour, va falloir qu’on reparle de cette histoire un jour parce que c’est pas DU TOUT comme ça que je vois la vie de couple ! –Oui je dramatise, et alors ?-

J’vais vous dire, d’voir mon mec blasé alors que j’viens d’accomplir un exploit –je persiste oui- ça me donne une seule envie : démonter la gueule de l’Henri. Coup de bottes dans les roupettes assortis d’un grognement « comme ça tu chiales pour que’qu’chose » et coup de talon dans la mâchoire. J’vais t’dire moi, si l’mec il a envie de gueuler, bin maintenant qu’il à la gueule en mégaphone on l’entendra encore plus, p’t’être que ça fera réfléchir ses copains. Enfin.. pas c’lui qu’on a déjà tué hein.
La vérité, c’est qu’après avoir mis les premiers coups, j’ai eu du mal à m’arrêter. La marque du homard tatouée juste sous son oreille n’avait fait qu’accroître ma colère. Et ce n’était pas la faute de Vran. Et ce n’était pas la faute d’Henri. Et ce n’était pas non plus la faute du Homard. C’était tout ma culpabilité qui ressortait à nouveau. J’aurais bien aimé vous dire que j’espérais que Vran ne voyait pas ce déferlement de rage, mais ça serait mentir, y avait plus de Vran à cet instant, y avait juste ce pauvre homme sur lequel mes bottes rebondissent et rebondiront longtemps après qu’il soit devenu silencieux.
De la rage, de la colère et de la culpabilité, j’en avais à revendre et c’était ma crainte désormais : ne pas pouvoir la laisser sur place. Plus tard, quand j’aurais décidé qu’il était temps d’aller continuer mes horreurs, quand j’aurais repris ma flèche et quand ma main se sera glissée dans celle de Vran sans oser croiser son regard ; je me ferais une promesse : toute cette rage, sera enterrée avec Aertan. Pour que cette histoire, une fois terminée, ne remonte plus jamais à la surface.
J’avais noté les marques sur les phalanges de Vran, et avait donc tenu sa main avec une infinie précaution. Je n’ai pas le souvenir d’avoir échangé de mots avec Lui en cet instant. Nous marchions, en silence, vers la plage pour continuer ce que nous avions commencé.
Nous étions restés silencieux, et pourtant l’image m’avait frappée : chacun son arbalète sur l’épaule, décidé à en finir, et ma main dans la sienne. Si j’peux me permettre, on avait la classe.

Un rapide regard à la plage pour constater que le canot avait disparu, il y avait donc des couillons épargnés par les salves de carreaux Vranesque qui étaient retourné sur le bateau. Si on en voulait la preuve la voici : y a des cons partout. La masure, elle, semblait silencieuse. Trop silencieuse. Le cadavre du chien n’avait pas disparu, lui et je pressais la main de ma moitié pour le faire ralentir.
Un peu comme on le ferait avec un cheval, c’est marrant non ? Ce qui voudrait dire que mon mari est un étalon, pensez ce que vous voulez, mais moi j’y vois un signe. Ouai, je sais, c’pas le moment, t’façon c’pas moi qui pense ça hein*


Y a une embarcation derrière la maison, on devrait commencer par entrer et liquider ce qui s’y trouve. Passons par la grande porte.

Cette phrase, elle est magique, parce qu’elle est « multi-sens ». Ça veut dire que cette fois on va même pas tenter de se la jouer discret : on est bien chauds pour buter jusqu’au lapin de compagnie alors allons-y. Ça veut aussi dire qu’on va passer par la porte d’entrée, avec une petite subtilité : c’est la SEULE porte –super drôle non ?-. Et puis bon, ça veut dire qu’on va faire une entrée digne de nous : ça va chier.


TOC TOC, service d’étage !


Ne m’obligez pas à expliquer ma blague.
Colombe sourit à son mari. De ces sourires qui feraient flipper n’importe qui, SAUF Vran, parce qu’il est comme Elle. Puis elle s’écarte, un peu, faisant une légère référence à sa moitié : Oui, c’est Vran qui défonce les portes, c’est sa spécialité.



* Non, c’pas Déa, c’est moi qui pense pour elle !

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Ah la rage. Oh, désesp... Pardon, trompé de scène. La colère. Vran connaissait. Il en connaissait toutes les facettes, en avait expérimenté toutes les strates. Du petit agacement que l'on oublie d'un soupir à la furie incontrôlable. Ce qu'il voyait là ne le choquait pas. Il l'avait prévu, même, en réalité. Andréa s'était retrouvée prise au piège, n'avait pas pu tuer le Homard elle-même, avait découvert que depuis tout ce temps, Aertan était en vie, et avait dû le tuer elle-même juste après. Ce n'était pas pour rien qu'il lui avait laissé une victime en bon état. Si le brun savait bien une chose, c'est que de temps à autres, il est de bon ton de se purger de sa colère. Notez que parfois il oubliait d'appliquer cette morale à lui-même.
Donc voilà, alors qu'il observe son épouse détruire cet homme à coups de botte, il n'est pas surpris. Il aurait pu faire la même chose, dans une telle situation. Voire pire. Il la regarde purger. Au moins en partie. Et il n'intervient pas.

Lorsqu'elle en a terminé, Vran l'enveloppe d'un regard qu'il veut compréhensif. Il ne la juge pas, et il veut qu'elle le sache. Et puis lui, juger l'excès de rage de quelqu'un, ça ferait une bonne blague. Probablement qu'il a déjà dû la faire quelques fois déjà, et probablement qu'il allait le refaire. La main est saisie en retour et d'ailleurs, bien que cette interrogation ne restera que très peu de temps dans sa tête, il se demande pourquoi il y a autant de prudence dans le geste. C'est que dans sa vie, il a beaucoup cogné. Ce qu'il y a sur ses phalanges, ce sont des égratignures dont il oublie jusqu'à l'existence tant il y est habitué. Ce qu'il a essuyé, c'est le sang d'Henri.

Le silence qui régna sur la route de retour vers la plage ne fut que par les craquements et autres bruits que l'on entend quand on marche dans une forêt. Et Vran, lui, commençait à se demander l'impact qu'aurait cette journée sur leur vie. Sur leur mariage. C'est que ce n'est pas tout les jours que l'on accompagne sa femme dans sa quête pour venger son ancien amour. Encore moins qu'on la voit achever elle-même ledit ancien amour. La vérité, c'est qu'il ne savait pas vraiment quoi penser. Etait-il censé se sentir jaloux? La compréhension qu'il montrait était-elle de trop? Ça en surprendra sûrement quelques uns, mais parfois, dans certaines situations, Vran se demandait s'il ne réagissait pas trop... bien. Mais son désir de vengeance, il le comprenait. Ce qu'elle ressentait, il le trouvait légitime. Il l'aimait, et il voulait qu'elle se sente bien. Il espérait juste que là, sur cette plage, ils n'avaient pas involontairement mis un coup à leur relation. Il n'en dira rien cependant. Il estimait que cela ne servirait à rien pour le moment, et qu'il aurait le temps d'être rassuré, ou non.
Notons que comme ça a été précisé, oui, ils ont la classe. C'est normal quand on regarde le couple le plus beau et le plus classe du royaume. Comment ça on en fait trop?

Retour à la plage. Il semblerait que personne ne soit venu. En tous cas, tout semble à la même place. Le cadavre du Homard, ses sbires, le chien. Aertan. Seul le canot n'est plus là. Tiens donc, des survivants. Ils s'étaient bien planqués ces cons. Ou bien ils s'étaient dans la baraque. Celle que le couple n'avait pas fouillée avant d'aller faire la chasse au connard.
La pression sur sa main le fait effectivement ralentir, pourtant il ne s'est pas acheté de selle. Il serait bien vu de s'occuper de cette auberge, oui. Par la grande porte. Quelle autre porte sinon? Et on ne fait pas référence ici au fait qu'il n'y a qu'une porte, non. Vran ne le sait même pas. C'est surtout qu'il n'y avait pas beaucoup d'autres méthodes qui leur correspondait vraiment.

Ils se positionnent devant ladite porte, et Andréa fait comprendre à son mari que c'est à lui de la défoncer. La porte, pas sa femme. Quoique, ça serait pas faux... C'est vrai que Vran qui déglingue des portes, curieusement, c'est quelque chose de présent dans leur histoire commune. Le truand dépose son arbalète contre le mur avant de dégainer son épée. Il prend un brin d'élan, se prépare, et envoi un bon coup de talon juste au dessus de la poignée. Certains diront qu'il aurait probablement suffit de l'ouvrir normalement, qu'il aurait été étonnant qu'elle soit verrouillée. Je ne leur répondrai qu'une chose: le panache.

La porte s'ouvre violemment et claque contre le mur alors que Vran entre, pour constater ce qu'il se passe à l'intérieur. Vous vous souvenez des cris féminins parvenant de la masure, au début de notre récit? Vous vous souvenez aussi que c'est un bâtiment muni d'un étage? Ah bah oui, il faut suivre aussi! Eh bien il devait rester deux mecs à cet étage, parce que là, ces deux, ils étaient là. La femme aussi. Au milieu des cadavres.
Elle était étalée sur la table, morte ou assommée, pendant qu'un des types, braies aux chevilles, la violait sans ménagement. Pendant ce temps, le second, aussi les braies aux chevilles, se tripotait la nouille en matant. Enfin, plus maintenant. Là, ils s'étaient stoppés dans leurs actions, observant les intrus avec des yeux écarquillés comme des billes. Ils avaient dû se dire que c'était terminé, que le couple vengeur s'en était définitivement allé, et que quitte à être là, autant se faire un peu plaisir avant de se tirer aussi. Erreur.
C'est dans ce genre de situation qu'on se rend compte que si la peur est un outil utile à un être vivant, ce n'est peut-être pas le plus affûté non plus. Parce que quand Vran bondit sur celui qui violait la femme, son premier réflexe -après être sorti- fut de vouloir dégainer son épée. Sauf que sa ceinture, elle est à ses chevilles avec ses braies, ainsi que son arme accessoirement. Donc tout ce qu'il fait, ses tapoter bêtement sa hanche, avant de mourir comme un con lorsque le brun envoi sa lame frapper violemment son cou. Ça, c'est de la mort bien débile.

On se demande bien comment a réagit l'autre, du coup, celui qui avait la queue à la main. Si ça se trouve il l'a prise pour le manche de son épée et a tenté de tirer dessus en pensant sortir son arme. Avouez que ça serait marrant. Mais ce n'est pas moi qui décide. D'ailleurs, Andréa doit en avoir terminé avec lui. Il observe un instant la donzelle qui d'ici, a l'air plus inconsciente que morte. Il hésite. Ne serait-il pas plus prudent de la tuer aussi? En plus elle ne sentira rien, ce n'est pas un monstre. Finalement il décide de la laisser. Les chances pour qu'elle ait la moindre idée de ce qu'il s'est passé était mince, et elle n'avait pas vu le duo meurtrier.
Son regard revient donc sur son épouse.


On fouille ou on essaye d'rejoindre l'bateau?

La question qu'il se posait, c'est est-ce que d'autres attendaient sur le navire? Si oui, combien? Si c'était le cas, la disparition du canot sur la plage indiquait que s'ils y allaient, ils seraient probablement attendus. Voire même, des renforts arrivaient, alors qu'ils parlaient dans cette auberge abandonnée. Le mieux, c'est encore d'aller vérifier, non? Au pire, s'ils voyaient arriver un canot débordant de mecs à l'air salement énervé, ils auraient toujours le temps de courir jusqu'à leurs montures pour se tirer de là dans les plus brefs délais.

Vran sort donc, et observe la mer. Le navire est encore là. A part ça, tout est calme. Un regard est lancé vers Andréa. Du genre "on fait quoi?.

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Andrea_
Je savais en faisant cette petite révérence pour lui laisser la place, ce qu’il adviendrait de cette porte. J’aurais pu prédire au battement de cil près la manière dont il a posé son arbalète contre le mur. J’aurai deviné comment il dégaine son épée. J’ai retenu mon souffle avec lui, lorsqu’il a pris un brin d’élan et qu’il a patienté une demie seconde avant d’envoyer un coup de talon. Et oui, j’aurais pu faire une croix PILE là où il a tapé. C’est le panache –ne pas confondre avec le panaché-.
La première fois que je l’ai vu faire ça, je dois vous avouer que je me suis payé sa tronche, c’était de bonne guerre. A l’époque, je pensais pas que je pourrais tomber amoureuse de ce mec, alors que maintenant… Bin je pense toujours pas que pouvais et pourtant je le suis. Irrémédiablement. Tellement amoureuse de cet homme que même sa manière de défoncer la porte je la trouve classe.

Moi j’aurais été du genre à ouvrir la porte. Tout simplement. Poser la main, tourner la poignée, saluer l’assemblée et demander à ce qu’on nous serve une petite tisane. Mais pour revoir encore une fois mon mari faire ce truc, je pourrais payer pour que les gens verrouillent toutes les portes sur son passage. Je crois même que je pourrais faire construire une maison avec un couloir de douze portes et au bout : notre chambre. Clairement y aurait de fortes chances que je lui saute dessus entre deux portes –ahah- m’enfin…
M’enfin j’ai carrément autre chose à penser, parce que Monsieur mon époux pose un pied dans la maison bientôt suivi d’une femme absolument magnifique : Moi.


Hey cou…cou…


Visage circonspect de la Colombe qui s’attendait à TOUT, sauf à ça. C’t’à dire que dans sa tête, on allait défoncer –enfin Vran- une porte, et ensuite buter tout ce qui bougeait dans la baraque. Forcément, le coup de l’orgie nécromachin –y a un mot pour ça mais j’ai la flemme de m’en souvenir- je l’avais pas vu venir. Ah bah tout d’suite ça vous calme un homme ça. Une femme aussi. Et encore que j’sais pas si c’est la petite sauterie pas bien vivace ou les yeux de merlan frit des deux connards.

Cette fois, miracle de la vie, Vran nous fait l’honneur de partir en premier et nous épargne donc des gestes manuels inutiles –tous ses gestes manuels ne sont pas vains hein-. C’est donc tout naturellement que je me tourne vers l’bran’leur de ces morts –ahah-.
A nous deux mon coco, c’pas la peine de tenir ton machin comme si t’allais m’attaquer avec hein, dans l’pire des cas tu vas salir ma tenue mais tu me repousseras pas.
Les mâchoires se serrent, parce qu’aujourd’hui il n’y a rien à espérer. Nul trait d’humour, nulle envie de jouer avec ces victimes, aujourd’hui, c’est la mort qui prime, si possible dans la souffrance. Une mort sanglante, un truc qui tâche, un truc qui marque. Comme si la façon dont ils mourraient devait être à la hauteur du sacrifice. Comme si leur sang, pouvait effacer celui d’Aertan. Pour l’heure rien n’apaisera ma peine alors…
Autant libérer ce qui veut bien sortir : ce sourire sur mes lèvres. Ce noir dans mes yeux. Cette rage qui cogne contre mes tempes. La tête semble danser doucement, de droite à gauche. Et ce con qui ne lâche même pas sa queue mais qui tente de courir. Erreur, quand t’as le froc aux ch’villes, bin..ça marche pas. Et moi j’avance. Doucement. Quasi féline. Visiblement il ne veut pas jouer avec moi.
Le corps se penche, doucement, sans le quitter des yeux, le temps de ramener contre elle un chandelier. Le même qui d’un coup sec viendra lui éclater le tarbouif en emportant une partie de sa joue droite, avant que la proie ne tombe au sol.
Et ne prenne encore quelques coups –parce que c’est gratos-.
Vous croyez au karma ? Moi ? Un peu. Parce que j’en étais à me demander si je coupais ses roubignoles avec sa queue quand Vran me ramenait à la réalité.


On fouille ou on essaye d’rejoindre l’bateau ?


Un revers de main tremblant vint essuyer quelques éclaboussures carminées sur sa joue. C’est qu’il faut du temps, pour reprendre pieds, et ça donne à la Chiasse une impression désagréable de perte de contrôle. Elle sait, le mal qu’elle peut faire lorsqu’elle est comme ça, elle sait que la moindre étincelle pourrait lui faire cracher d’horribles choses à celui qu’elle regarde maintenant. Oh j’ia bien vu le regard de « on fait quoi ? », m’enfin j’ai dit que j’avais du mal à me remettre de mon cluedo géant là !

Doucement elle avance vers Lui, avec l’impatience de l’épouse qui, en plein chaos, s’apprête à venir coller son buste contre le dos masculin. Les armes récupérées sur les deux morts –ceux qui sont encore chauds- sont jetées aux pieds de Vran. Un baiser probablement sera posé à la naissance de sa nuque, avant qu’elle ne lui réponde –enfin dirons les rabats joie-


D’puis l’temps que tu veux tenir la barre.

Vrai. Ça fait longtemps qu’on parle d’aller en mer, lui et moi, à un moment faut savoir saisir les occasions.
Et puis…
Et puis ça serait con qu’il se rende compte sous la table de notre belle catin endormie, grandit une mare de sang. Une seule petite entaille au niveau de l’aorte, œuvre Colombesque avant qu’elle ne rejoigne l’époux en pleine observation.
Il ne sait pas, Lui, que c’est à cause d’une catin, que tout a commencé. Que c’est une catin, libérée par Aertan, qui a causé la colère du Homard. Alors… Alors elle en a payé de sa vie. De toute façon, les deux gus lui avaient méchamment gâchée.

Le temps de redonner à Vran son arbalète, de lui tendre une épée pour garder la seconde, et voilà qu’elle rejoint l’embarcation.


L’allure semble ralentie alors qu’elle passe près de la dépouille d’Aertan, la vue se brouille. C’est assez pour ne pas oublier que c’est pour Lui, qu’elle fait ça. Le revoir, c’est comme remettre une pièce dans un jukebox : on repart pour un tour : Colère, rage.
Et j’espère qu’y a d’la poudre sur ce fichu bateau.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
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