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[RP] Le terrier douillet de Loctavia

Loctavia
Loctavia se réveilla à l'aube dans un bruit assourdissant et inquiétant. Il tarda à prendre entièrement connaissance, et y parvint finalement au prix d'un grand effort.

Aïe ma tête, pensa-t-il. Il avait en effet largement profité la veille de sa soirée en taverne, trop peut-être.

Lorsqu'enfin, les yeux ouverts, il fut descendu de son lit de paille, il s'approcha de l'entrée, tâtonnant, hésitant. Quelqu'un criait, un homme sans doute, mais il ne reconnaissait pas la voix. Des mots étranges, comme venus d'une autre planète : "Huéhu ! Bougdane kveu povanssé"... Tout cela sentait bizarre, et Loctavia préféra se prémunir de tout risque en s'armant de sa claymore appuyée contre le mur. Les précautions ayant été prises, il leva le loquet de sa porte, et entreprit d'ouvrir cette dernière, lentement, précautionneusement.

Le visage coincé entre la porte et le chambranle, il observa l'agitation à l'extérieur. Et quelle surprise ! Pour une créature venue d'ailleurs, c'en était une sacrée ! Un âne, un pauvre âne gris et têtu qui se faisait maltraiter et bousculer par son cavalier infortuné. Loctavia rougit de honte, bien que personne ne l'ait aperçu, en pensant à l'allure qu'il devait avoir : le cheveux ébouriffé, les yeux bouffis et le corps entièrement nu, une claymore en guise de canne dans la main droite...

Rapidement, il referma la porte, baissa le loquet, reposa son arme et courut se cacher sous son drap. Une fois couché, il rit un instant du ridicule de sa toute récente frayeur, puis se rendormit et finit tranquillement sa nuit.
Aalis
De bon matin, Aalis se baladait lorsqu'elle vit Loctavia.
Elle fut surprise et décida de lui rendre une petite visite. Elle alla devant sa maison et frappa à sa porte.
Elle attendit tranquillement, regardant la maison et les alentours.
Elle avait envie de voir son collègue et ami, de bavarder un peu et pourquoi pas aller faire une promenade du côté de la rivière comme d'habitude.
Loctavia
Loctavia était sorti secouer sa couverture qu'il pouvait ranger à présent que l'été était là. A peine rentré, quelqu'un frappa à la porte. Surpris, il sursauta d'abord, puis vérifia qu'il était présentable, et se dirigea enfin vers sa porte. En l'ouvrant, il découvrit souriante et pimpante sa chère collègue Aalis qui semblait avoir bonne mine.

Eh bien, tu es matinale toi ! lui dit-il, jovial. Tu as de la chance, je suis réveillé ! Mais allons! entre, ne reste pas là !

Il ouvrit un peu plus grand la porte et fit signe à Aalis de rentrer.

Alors, dis-moi, quel bon vent t'amène ?
Aalis
Aalis fit un pas pour passer l'entrée de la demeure. Elle resta là, aussi droite que devant son Lieutenant. Elle n'était jamais allée chez quelqu'un d'autre.

Et bien..maintenant faut-il avoir une raison pour venir rendre visite à un ami ?


Elle gratifia d'un grand sourire.
Loctavia
Comment ça ? Tu oses me déranger sans raison ? demanda Loc en essayant de garder son sérieux. Ca m'étonne pas, quand on passe son temps à torturer les gens en taverne ! D'ailleurs je devais me venger...

Loctavia leva les yeux au plafond et fit mine de réfléchir. Il venait de fermer la porte et se tenait droit devant, bloquant toute issue. Ses mollets à l'air portaient encore les traces du travail de Aalis et Celestina. Au bout de quelques secondes, il tourna son regard vers Aalis et lui dit, le regard brillant :

Ah, j'ai trouvé !

En réalité, Loctavia n'avait rien trouvé du tout. Aussi tôt dans la journée, il manquait d'imagination. Mais il avait envie de faire peur à Aalis, ça serait ça, sa vengeance...
Aalis
Aalis lui fit un sourire malicieux. Elle n'avait pas peur pour un sou. Elle connaissait bien Loc maintenant et savait donc qu'il n'avait aucune idée.
Elle regarda ses mollets et se retient de rire. Il était encore rouge.
Elle lui fit une bisouille avant de le porter et de le mener dans le salon.
Plusieurs fois on l'avait pris pour une fille par sa frêle apparence et son peu de force :p, une fois épilée cela accentuait cette impression.
Loctavia
Alors qu'il s'attendait à lire de l'angoisse dans les yeux de son amie, Loctavia n'y vit que de la malice et de l'étonnement. Découragé, il baissa les épaules et soupira. Soudain, il se sentit transporté, et se retrouva dans les bras d'Aalis qui l'emmena dans la pièce à côté.

Une fois sur ses pieds, il regarda Aalis, espérant la trouver essouflée. Il n'en fut rien.


M'enfin, je suis si léger que ça ? ronchonna-t-il.

Tout à coup, il eut une idée :

Tiens, ça te dirait qu'on aille à la rivière ? Une fois mouillé, je serai plus lourd, et tu feras moins la maligne, tu verras !

Enthousiasmé par l'idée de la baignade, Loctavia courut presque vers sa chambre où il chercha sa tenue de bain. Pendant qu'il s'habillait, il continuait à converser tout haut avec Aalis :

Et si on prenait de quoi pique-niquer ? On n'a qu'à passer prendre Celestina ? Mon vieux voisin m'a promis un temps et une chaleur à tomber aujourd'hui ! Tu crois que je prends ma canne à pêche ?

Loctavia ne s'arrêtait plus de parler. Les mots affluaient dans sa bouche, ne laissant pas une seconde à Aalis pour donner son avis. Une fois prêt, Loc la rejoignit dans le salon.

On y va ?
Aalis
Aalis éclata de rire en voyant Loc s'activer ainsi. Il ne cessait de parler.
Une fois qu'il eu fini et qu'il se tenait devant elle, elle l'attrapa et le fit tenir sur place.


Soit pas si pressé mon ami ! Pour ton information oui tu es léger mais j'ai aussi un peu de force. Je suis de l'armée hein on tient notre forme !
Ah et heu..Vu qu'on se posera tu peux prendre ta canne à pêche mais je pense que tu seras plus entrain de chahuter dans l'eau qu'autre chose hihi!

Enfin fait ce que tu veux.


Elle lui fit un grand sourire et s'empressa de rejoindre l'entrée sentant l'enthousiasme de Loc grandir.
Loctavia
Arrêté par Aalis, Loc arriva à calmer quelques peu ses ardeurs. Il l'écouta, et approuva ce qu'elle disait : il risquait effectivement d'avoir d'autres envies que pêcher. Comme Aalis se dirigeait vers la porte, il lui emboîta le pas. Une fois dehors, il referma la porte et tendit son bras à Aalis pour qu'elle s'y accroche.

Ainsi put-on les voir tous deux traverser la ville en direction de la rivière, bras dessus bras dessous et d'un pas gai et sautillant.
--Le_cavalier
Il était tard déjà lorsque le cavalier arriva devant la porte de Loctavia. La rue était quasiment déserte et le soleil ne daignait presque plus lancer l'un de ses tendres rayons. La maison bien que fort simple était d'allure propre et raffinée. Le cavalier se demanda ce qu'une châtelaine comme cette dame de Volvent pouvait avoir à traiter avec un homme vivant dans une baraque aussi rustique. Mais il n'était pas là pour répondre à cette question.

Rapidement, il glissa sa main sous sa chemise, vérifiant que la lettre y était bien. Puis, lestement, il descendit de cheval, attacha les rênes à un arbre tout près, et s'avança pour toquer. Un instant, il pensa au visage de Dame Bella qui lui avait confié ce courrier, si pâle, l'air angoissé. Tout le long du trajet, cette histoire l'avait hanté, et il avait eu le sentiment de porter sur sa poitrine la plus terrible des révélations.

Secouant la tête, il scruta le dessus de la porte, et y vit l'initiale qu'on lui avait indiquée plus tôt. Il était donc bien arrivé. Le silence pesait sur toute la rue, et le cheval du cavalier, bien que bavard, ne pipait mot. Il leva le bras, hésitant encore, puis frappa, résolu. Les trois coups qu'il donna sur la porte résonnèrent sombrement.
Loctavia
Occupé à bouchonner ses bouteilles de lait, Loctavia n'entendit pas tout de suite la main qui frappait à la porte. Au troisième coup enfin, il releva la tête, et se tourna vers la porte. Il était si tard... Qui pouvait donc rôder à cette heure-ci ? Décidant qu'un malfrat n'aurait pas pris la peine de frapper, il se leva et s'approcha de l'entrée, après avoir lestement attrapé sa claymore qui traînait près du lit défait.

Prudemment, il tourna la poignée, découvrant lentement au visiteur son visage de jeune homme alerte et avenant.


Bonsoir, dit-il avec enjouement, laissez-moi deviner... Vous êtes nouveau à Chambéry et vous cherchez une taverne ou un coin pour dormir ?
--Le_cavalier
Le cavalier ne répondit pas tout de suite. Il le dévisagea d'abord un long moment, cherchant sur la figure du jeune homme une réponse aux questions qu'il s'était posées tout au long du chemin. Il n'y trouva qu'un sourire chaleureux et un regard doux et franc.

Bonsoir messire, finit-il par lâcher. Je me présente : Jacquot, cavalier envoyé par Dame Della de Volvent, de Bourgogne. Pardonnez-moi ma visite si tardive. Le voyage fut assez long et j'aurais pu n'arriver que demain matin, mais je me devais de vous trouver au plus vite. Je suis à la recherche d'un homme du nom de Loctavia. Et si mes sources sont bonnes, ce doit être vous...

Par réflexe, il posa de nouveau sa main contre sa poitrine, s'assurant une fois encore que tout était à sa place. Rassuré par la bosse qui gonflait son sein gauche, il s'essaya à sourire lui aussi. Mais le manque d'habitude apposa sur sa figure de rustre une grimace plus drôle que sympathique.
Loctavia
Loctavia sursauta en entendant son nom. On venait le trouver, lui ? Et de Bourgogne à en croire les paroles du dénommé Jacquot! Il regarda le cavalier avec curiosité, se retint de rire devant sa tentative comique de se montrer sympathique, puis se rappela les règles de convenance qu'il était bon d'avoir envers tout visiteur.

Vos sources sont excellentes, messire Jacquot. Je me nomme effectivement Loctavia. Mais entrez, entrez donc !

Il recula, et laissa entrer le cavalier dont le visage tiré l'inquiétait. Reposant sa claymore, il pensa :

Suis-je réellement l'homme qu'il recherche ? Toute cette histoire me parait bien étrange. Et qui peut bien être cette Dame Della de Volvent dont ni le nom ni le doux prénom ne m'apparait familier ?

Il indiqua un tabouret de chêne qui se trouvait tout près de lui, et pria le visiteur de s'asseoir.

Prenez vos aises. Visiblement, vu votre empressement à venir à bout de votre mission, vous avez quelque chose d'intéressant et d'important à me confier. Vous permettez donc que je vous offre un verre ? Une amie m'a un jour fait cadeau d'une bouteille d'une liqueur toute spéciale dont je n'ose profiter seul. Qu'en dîtes-vous ? Après cela, nous nous sentirons, j'en suis sûr, bien plus à l'aise pour nous parler.

Il attrapa deux gobelets derrière lui et la bouteille cachée dans un trou du mur. Tranquillement, il la débouchonna, et remplit tour à tour les récipients avant de s'asseoir face à son interlocuteur.
--Le_cavalier
Jacquot obéit comme un enfant à l'invitation à s'asseoir. Autant de maladresse de sa part, ce n'était pas dans ses habitudes, mais cette mission elle-même n'était pas du genre de celles qu'il connaissait. Il croisait plus souvent la route de balafrés et de truands que d'honnêtes et accueillants jeunes hommes comme celui qui se trouvait face à lui. En sus, le garçon gardait sur le visage un air naïf, presque enfantin, quoi qu'il dise ou fasse, et qui collait mal aux circonstances de la venue de Jacquot. Heureusement pour le hardi cavalier, une bouteille et deux verres de liqueur vinrent bientôt partager leur compagnie. Se saisissant de son verre, il regarda le jeune homme, et bien que son visage restât grave, son regard, lui, souriait.

Merci bien, messire ! dit-il en portant le liquide à sa bouche. Et à la votre !

Le jeune homme face à lui l'imita et déglutit en fronçant les sourcils. Décidément, plus les secondes s'égrenaient, et plus ce messire prenait des airs de garçonnet... Jacquot reposa son verre, l'autre fit de même, et un silence pesant les enveloppa aussitôt.

Mais je vous fais attendre, messire, et ce n'est point poli.

Portant la main à sa poitrine, il fouilla sous sa chemise, et en ressortit la lettre. La tendant à son hôte, il expliqua :

Voilà le pourquoi du dérangement que je vous cause. Dame Bella De Volvent m'a chargé de vous remettre ceci, en mains propres. Permettez que je m'assure de sa bonne lecture...
Loctavia
La tête pleine de questions, Loctavia observa le cavalier sortir avec empressement une enveloppe calée derrière sa chemise. Comprenant qu'elle lui était adressée, il tendit le bras et s'en saisit. Maladroit, il l'ouvrit tant bien que mal, et entreprit de la lire.



Messire Loctavia.

Bien le bonjour !

Pardonnez mon audace, nous ne nous connaissons pas, et il peut paraître cavalier de ma part, de vous écrire.
Pourtant, sachez que ceci n'a rien d'indécent ou de déplacé. Juste que j'aimerais vous entretenir d'une chose que je viens d'apprendre, par courriers anciens retrouvés.
Je suis Della de Volvent, fille cadette de la famille de Volvent, Bourguignonne par ses racines ancestrales.
Je vis à Beaumont, Castel de ma famille.
Il y a peu de temps, j'ai retrouvé, à Beaumont même, un coffret contenant nombre de courriers signés d'une certaine dame Héliabel, de Chambéry et datés d'il y a 23 années. Ces courriers étaient adressés à feu mon père, Jules de Volvent.
Bien que je respecte mon père et que je ne jugerai jamais ses actions, il me semble avoir pu comprendre que cette dame Héliabel aurait eu un fils, nommé Loctavia et qui serait le fils de mon père, dès lors, mon frère.
Donnez-moi de vous poser une question : êtes-vous ce Loctavia, mon frère ?

Soyez assuré, messire, que ma démarche n'a d'autre but que d'être moi-même assurée ou rassurée, pour ce qui est de ce que j'imagine.
Je vous promets la plus grande discrétion sur cette affaire et vous jure que nul, à part moi, n'est au courant ni de ma découverte ni de ma démarche envers vous.

J'ose espérer réponse, positive ou négative, mais réponse qui puisse m'apaiser.

Croyez, messire, en mon plus grand respect.

Della de Volvent


L'ayant lu, Loctavia fut immédiatement pris d'un rire nerveux et irrépressible. C'était donc pour cela, tout ce remue-ménage ? Toutes ces mises en scènes et ces façons étranges ? Il en était sûr à présent : tout ceci n'était qu'une évidente méprise ! Loctavia avait déjà des parents, et n'avait point besoin de se chercher un père en Bourgogne. Il lui suffisait même d'aller au bout du village, et son propre père Hector lui ouvrirait sa porte avec bonheur pour peu qu'il ne le réveille pas !
Se calmant finalement, il regarda le cavalier qui semblait soulagé de ne point être comme il l'imaginait l'annonciateur d'une vérité blessante.


Mon cher ami, je suis navré de vous apprendre que vous vous êtes trompé de bonhomme ! Assurément, je ne suis point celui que vous cherchez, bien que je sois le seul détenteur de ce prénom à Chambéry...

Ayant dit cela, il s'arrêta soudain de parler, et son sourire s'effaça. En l'observant, on pouvait voir à la ride droite qui marquait son front qu'il réfléchissait avec tension.

C'est bien vrai cela... pensait-il. Je suis le seul Loctavia de tout le village, et qui plus est le seul Loctavia de 23 ans...

Fouillant sa mémoire, il chercha le souvenir d'un autre enfant qu'il aurait croisé, ou dont il aurait entendu parler, et qui aurait porté son nom. Mais rien. De part son travail, son père connaissait et était connu de tout le village. Si un autre Loctavia il y avait eu à Chambéry, pour sûr il aurait été un des premiers à le savoir. Terrifié, Loctavia repensa à l'âge de sa mère au moment de sa naissance, un âge où plus aucune femme d'ordinaire n'attend d'heureuse nouvelle... Et cela après tant d'années d'attente et de tentatives vaines !... Secouant et relevant la tête, il se rappela soudain qu'il n'était pas seul.

Mon ami, je ne sais plus quoi penser, souffla-t-il, désespéré. Me donneriez-vous la nuit pour réfléchir à tout cela ?
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