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[RP]Quand L'Ombre plane

--La_mort
[Quelque part en Berry]

Il galope, il galope le cheval et il a fier allure le cavalier. Il s’éloigne de chez lui, de sa maison, de ses amis pour rejoindre sa lointaine Champagne. Il galope, il galope le beau destrier.
Et le noble destrier sent qu’une Ombre pèse sur le fier cavalier, il va de plus en plus vite. Il sent mon Ombre. Moi qu’on redoute le plus. Moi que les vieilles personnes attendent depuis longtemps, que les jeunes soldats essaient de braver à chaque combat et que les couples ignorent.

Toujours plus loin et toujours plus vite, le noble destrier veut toujours atteindre ce but quand il part longtemps. Mon ombre se fait de plus en plus pesante et le ciel s’obscurcit, c’est bientôt l’heure. Le Temps est toujours mon allier, toujours le meilleur pour les malencontreux accidents.
Une goutte tombe sur le naseau du cheval, une autre sur le chapeau du cavalier, puis deux, puis trois et puis une averse. Le Vent se lève, d’abord une légère brise et puis, peu à peu, une véritable rafale. Ah ce Temps … il a beau jouer dans différents domaines, il est mon meilleur allier, mon ami, une part de moi. Le noble destrier s’aventure sur un terrain glissant, je suis heureuse que le Temps ait convié la Pluie. Le cavalier fait ralentir sa monture mais mon Ombre l’effraie, le destrier reste dans son galop et puis fait une ruade. Le Tonnerre, je l’oubliais, un excellent ami du Temps.

Mais pendant que j’observe ce magnifique animal, le cavalier tombe et se brise le cou. Un autre coup de mon ami Tonnerre et le cheval repart dans le sens inverse, il faut bien que quelqu’un vienne le chercher, moi La Mort, ne suit pas aussi horrible …
D’ailleurs mon ami le Corbeau plane au dessus d’un pauvre paysan qui a évité de peu le fier étalon. J’ai toujours su que les humains avait une part d’intelligence, aussi minime qu’elle soit. A moins que ce ne soit que les superstitions qui fait que le paysan suive mon cher Corbeau.
Ce cher paysan tombe sur le malheureux cavalier et devient blanc comme neige.


[Aux portes de Sancerre]

Le paysan monte le malheureux dans sa charrette et arrive à attraper le fier destrier pour lui faire tirer sa charrette et pour ensuite en faire un valeureux reproducteur . Un coup de tonnerre et le fier destrier repart au galop avec sa charrette et coursé par le pauvre paysan.

Le paysan finit par comprendre que le cheval est rentré chez lui mais il a toujours le Beau Cavalier dans son chariot, il décide de s'égosiller, ce n'est jamais bon signe de rester avec un défunt.


A l'aide !!! Viendez m'aider !! Au mort !!
Princessegeorgette
Comme à sa grande habitude Georgette marchait dans les rues de Sancerre. Entre deux répliques pour les municipales elle avait besoin d'un bon bol d'air frais.

Aujourd'hui, il pleuvait, Saya n'aimait vraiment pas la pluie, ça dégouline de tout côté. Les vêtements collent, les bottes s'enfoncent dans la boue et on rentre chez soi comme si on venait de marcher des kilomètres et des kilomètres.

Elle donna un violent coup de pied dans un caillou qui alla rebondir contre un tonneau vide dans un grand bruit creux. Elle ruminait le fait que Vikttor devait encore partir en retraite ce soir. Elle allait finir pas devenir jalouse des moines!

Une bourrasque de vent fit voler la capuche de sa cape qui se rabattit, laissant ses cheveux s'imbiber de pluie. C'est alors qu'elle entendit quelqu'un crier:



A l'aide !!! Viendez m'aider !! Au mort !!


Elle se retourna d'un bond.

*Didiou, qu'est ce qui se passe encore ici?*

La pluie battant et le vent soufflant, elle ne savait précisément de quel côté venaient les appels à l'aide. Elle se mit alors à courir dans la direction qui lui semblait la bonne.


Chcuic, chcuic, chuicfaisaient les bruits de ces pas dans la boue qui éclaboussait de tout côté.
Les quelques badauds qui se trouvaient là restèrent plantés droits comme des "i" se demandant quel mal venait encore de s'abattre sur Sancerre.

Enfin, elle distingua une silhouette, ça devait être cette personne qui appelait à l'aide. Un point de côté commençait déjà à brûler dans ses côtes mais elle continua sa course et quand elle fut à trois mètres du paysan, elle stoppa net.

Ce cheval... ce cheval...ce cheval!. Elle sentit la colère monter le long de sa gorge et elle s'approcha de l'homme, le saisit fermement par le col de sa chemise et lui demanda d'une voix rude:


Je ne le répèterai pas deux fois.
Et elle insista sur chaque syllabes de la phrase qu'elle prononça alors:
Où avez vous eu ce cheval?

Et pour bien marquer ses dires et pour presser l'homme de répondre elle le secoua un peu.
_________________
--Dede
De diou !! c'est que la donzelle elle a de la poigne, se disait le pauvre Dédé.

J'lai trouvé plus loin sur la route m'dame ! J'vous jure qu'il était tout seul ! J'ai réussi à l'attraper et pis j'ai vu un cadavre tout frais, je suis allé voir. Dites m'dame, vous voudriez pas m'enlever le mort ? C'est pas bon signe, j'vous donne le cheval, ça serait pas un bon reproducteur, et pis j'vous laisse la charrette vous pourrez la bruler.


La m'dame aux jolies formes continuait de le tenir par le col, pas vraiment décidé à le lacher.

C'est pas que vous avez un joli fessier mais v'pourriez m'lacher ?
Princessegeorgette
Saya serrait de plus en plus fort le col du paysan jusqu'à ce qu'il ait fini de parler.
Un cadavre... Son sang se glaça et elle le sentit battre dans ses tempes comme un métronome mal accordé.
Elle allait le remercier quand il prononça une phrase qu'il n'aurait même pas du penser. Elle ne laissait et laisserait plus aucun homme la regarder de la sorte ni lui tenir de tel propos.
Elle dégaina son épée et plaqua le plat de la lame contre la gorge de l'individu. Elle serra si fort la garde d' "Espoir" que ses phalanges en blanchirent.


Je vous conseille vivement de n plus jamais répéter cette phrase! FOUTEZ le camps d'ici!

Elle rengaina sa lame et adressa à l'homme un regard qui en disait long.

Elle s'approcha du cheval qui semblait paniquer par l'orage. Elle posa une main sur ses naseaux pour le rassurer. On n'y voyait pas clair mais... elle mettrait sa main à coupé que c'était Fierorage.

*Oh mon Dieu mais qu'est ce qui était arrivé à celui qui le chevauchait?*

Elle fit le tour de la charrette dans un moment qui lui parut une éternité. Elle y grimpa lentement et observa le cadavre.
Un homme c'était bien un homme... Son coeur battait la chamade contre ses côtes.

*Oh mon Dieu non! Pas ça! S'il vous plait*

Alors que son regard se posait sur le visage de la victime, un éclair zébra le ciel découvrant ainsi chaque trait de la figure .
Elle plaqua sa main contre sa bouche retenant de justesse un hurlement.
Elle arracha la chemise de celui qui était son beau-frère et plaqua son oreille sur le haut de son corps.
Aucun bruit...
*Allez bats! Bats!*
Rien à faire, elle n'entendit pas ce son qu'elle adorait entendre quand elle plaquait l'oreille contre le torse de l'homme qu'elle aimait.
Le coeur de Jélubir avait cessé de battre et le coeur de sa soeur allait se briser en mille éclats.

*Réfléchis Saya, réfléchis*

Elle ne pouvait pas emmener Jelu chez lui, il ne fallait pas que les lardons le voient et elle devait préparer psychologiquement Aryan.
Chez elle... même raison... si les enfants déboulaient, ils seraient choqués à vie.

Elle essaya alors de se repérer et vit une enseigne d'un tisserand qui se balançait au gré du vent. Elle la connaissait cette enseigne. Ils ne devaient pas être bien loin du Havre.

Elle s'assit donc à l'avant de la charrette et prit la direction de cette taverne qui en avait vu des choses, joyeuses, tristes,...
L'orage faisait encore rage, encore plus violent qu'avant et de nombreux éclairs marquaient le ciel de leur couleur blanche éclatante.
Arrivée devant le Havre, elle sauta par terre et appela Saturnin à la rescousse.

Aidée de son fidèle portier, elle amena Jelu dans la plus belle des chambres du Havre. Elle alluma une bougie et reste plantée là de longues secondes. Elle entendait le bruit de la pluie contre le fenêtre et ses larmes se joignirent bientôt à cette eau toujours trop attirée par le sol.

Elle passa sa main sur le visage de Jelu pour lui baisser les yeux et elle observa son visage. Il semblait perturbé. Qu'est ce qui avait bien pu se passer? Que lui était-il arrivé?
Jamais plus elle ne l'entendrait l'appeler sa "Belle doche", jamais plus il n'introniserait de chevalier de l'ordre du bouchon, jamais plus ses yeux pétillants au débouchage des bubulles, plus de coup de gueule avec les membres du FIER, plus de son immense gentillesse.
Une soirée lui revint en mémoire, de la musique... des danses sur la table d'une taverne. Les premiers pas du couple courant d'air. Saya y avait assisté...
Elle ferma résolument les yeux et essuya ses dernières larmes. Elle devait se montrer forte pour Aryan , pour les lardons.

Elle descendit les escaliers, mettant une affiche sur la porte du Havre:


Citation:
Fermé


Ensuite, elle s'occupa de Fierorage et allait le mettre à l'abri dans l'écurie de sa cousine, elle en était certaine, elle ne lui en voudrait pas.

Saya ne pouvait décidément pas arriver chez dame Courant d'air en chevauchant le cheval du père de ses enfants!
Elle préféra courir jusqu'au 163.

Elle y arriva bien trop tôt à son goût mais elle devait le faire! Elle ne savait pas comment mais elle lui annoncerait!
Crispant les mâchoires, la mine grave elle toqua à la porte.

_________________
Aryan
Elle regardait la pluie par la fenêtre. Adieu la balade sur les collines avec les enfants. Aryan poussa un long soupir et se rapprocha du feu qui brulait dans l'âtre en attrapant Gabrielle qui avait décidé de braver le feu. Ou alors elle devait trouver amusant de surprendre sa mère.

Aryan prit Gabrielle au cou et lui colla une énorme bise sur la joue, pendant que celle ci se mit à rire aux éclats. Ses autres garnements avait décidé de tourmenter cette pauvre Lison en courant et en chahutant. Le Courant d'Air se mit à rire en voyant la tête de cette pauvre Lison.

On frappa et Aryan se précipita vers la porte, surement un malheureux surpris par cet orage.


Tata Ya !


Gabrielle avait reconnu Saya bien avant sa mère. Si la petite n'avait pas remarqué la mine déconfite de sa tantine, Aryan l'avait bien vu.

Saya, ça ne va pas ? Tu as une véritable tête d'enterrement. Rentre donc, tu as la tête de quelqu'un qui a vu un mort ...
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Ysabeau
Un orage sur Sancerre, la pluie tombait à torrents, les éclairs se succédaient, zébrant le ciel de lueurs sinistres. Le tonnerre assourdissait... Temps du diable, pensait Ysabeau, travaillant à son échoppe pour terminer la commande de Lyll.
Baastet était rentrée, et s'était roulée en boule sur un coussin. Pas question de sortir par une journée pareille.
Norf de norf, presque pas de lumière... A croire qu'Aristote était en colère contre Sancerre.
Un nouveau coup de tonnerre la fit sursaute, elle se piqua le doigt.


Aïeeee !


Une fine goutelette de sang perlait. Elle craignit de tacher la chemise qu'elle confectionnait.
Elle mouilla un chiffon avec un peu d'eau, tapota son doigt... norf de norf, fallait attendre un peu avant de continuer son ouvrage. La pluie continuait, mais un peu moins dense. Un tout petit de bleu apparaissait dans le ciel, annonçant que l'orage s'éloignait.
Elle décida de faire une petite promenade, n'ayant que peu vu ses amis depuis son retour de Noirlac. Pourquoi pas aller voir les lardons et leur mère dame Tourbillon, ou bien son amie Saya, la tavernière du Havre ?

Elle se couvrit d'un capuchon, et se rendit au Havre. Une afichette à la porte
Norf. Fermé... Le Havre fermé ! qu'est-ce qui se passait ? Vulcaine, tavernière en titre, avait quitté Sancerre la veille, mais elle savait Saya soucieuse de sa taverne. Saya était-elle malade ? Une pointe d'inquiétude envahit Ysabeau. Elle courut chez son amie... Là aussi, la porte était close, nul bruit, nulle trace de vie. Les enfants devaient encore dormir, Vik... elle ne savait plus s'il était déjà chez les moines...
Ysabeau prit le chemin de la rue Cornue, où Ary, Jelu et les lardons résitaient au 163. La maison du bonheur, la maison des bubulles, la maison où elle avait passé tant de bons moments.
Elle marchait à pas pressés, et arriva bientôt devant le 163. A la porte, elle aperçut deux jeunes femmes... Ah, Saya était là, elle était elle aussi venue rendre visite à sa soeurette...
Elle s'approcha, sourire aux lèvres, rassurée.


Bonjour les filles ! Je suis venue...

La pluie continuait doucement à tomber. Elle s'arrêta brusquement, prenant conscience qu'il se passait quelque chose. Saya avait l'air sombre, triste.

Que se passe-t-il ? Une mauvaise nouvelle ?
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Princessegeorgette
Elle répétait et re-répétait dans sa tête des phrases qu'elle pourrait dire à sa soeur. Des phrases qui pourraient apaiser sa douleur.
Elle grogna intérieurement, elle savait pertinemment que rien ne pourrait apaiser ce genre de douleur. Elle avait peur de la réaction de sa soeur, elle avait déjà failli se jeter dans La Loire il y a quelques temps... Alors que ferait-elle en apprenant la mort de son âme-soeur.
Saya connaissait si bien sa soeur et c'est pour cela qu'elle frissonna de pieds en cape.

C'est alors que la porte s'ouvrit et que Gabrielle cria le prénom, quelque peu déformé, de sa tante. Bien qu'elle fut trempée jusqu'aux os Saya prit sa nièce dans ses bras. Elle en aurait besoin de beaucoup de câlins cette petite.

Elle fit des efforts pour qu'aucune tristesse, aucun trouble ne se montre dans sa voix pour ne pas inquiéter Gabrielle. Les enfants étaient si observateur.


Bonjour ma grande!Elle fit un bisou mouillé sur la joue de la petite fille et lui sourit.


Saya, ça ne va pas ? Tu as une véritable tête d'enterrement. Rentre donc, tu as la tête de quelqu'un qui a vu un mort ...

Les mâchoires de Saya se recrispèrent tout d'un coup. Il fallait qu'elle garde son calme. Mais la vision de Jelu dans la charrette de cette espèce de truand lui revenait sans cesse. Elle ne parvenait plus à la chasser si bien que cela faisait quelques instants qu'elle regardait dans le vide quand Ysa arriva, au plus grand soulagement de Saya.

Que se passe-t-il ? Une mauvaise nouvelle ?

Elle hocha la tête en direction d'Ysa. C'était le moment, elle ne pouvait plus reculer. Le destin avait choisi que ce serait elle qui devrait annoncer cette bien triste nouvelle et elle devait s'acquitter de cette tâche sans faiblir.

Allez vous asseoir dans le salon, je vous rejoins.

Elle savait qu'il était mal élevé de dicter les ordres dans une maison qui n'était pas la sienne mais elle n'en avait que faire.
Elle s'approcha lentement de Lison, ses bottes claquants sur le sol à chacun de ses pas.
Après un dernier baiser sur le front de sa nièce elle la remit dans les bras de sa nourrice et murmura à l'oreille de celle-ci:


Veillez monter avec les enfants s'il vous plait. J'ai à parler à leur mère et je ne voudrais pas qu'ils entendent.

Lison approuva de la tête et demanda aux enfants de bien vouloir monter dans leur chambre.
Saya les regarda s'exécuter et leur adressa un signe de la main ainsi qu'un sourire un peu crispé.
Le tonnerre grondait encore et quelques éclairs marbraient de temps à autre le ciel.

Et c'est avec un lourd fardeau sur les épaules qu'elle pénétra dans la pièce dans laquelle se trouvait ses deux amies.
Elle ne leur fit pas tout de suite face, préférant regarder les flammes crépiter dans l'âtre. Elle croisa les mains derrière son dos et resta dans cette position quelques longues secondes.

Enfin sa respiration s'accéléra et elle fit face à Ysabeau et Aryan.
Son regard était vide, ses mains tremblantes, détail que personne ne pouvait remarquer...


Je vous prie de bien vouloir ne pas m'interrompre car ce que j'ai à vous annoncer est déjà assez dur à exprimer ainsi...

Ses yeux se posèrent sur Ysa et ensuite sur Aryan pour ne plus la quitter.

Et elle commença son récit.


Tout à l'heure alors que je vagabondais dans les rues de Sancerre j'ai entendu des cris. Je me suis précipitée et j'ai rencontré un homme...
Rien qu'au souvenir de cet homme ses traits se durcirent un peu plus. Elle inspira profondément car la partie qui allait suivre allait être pénible.
Je me suis approchée et je me suis bien vite rendue compte que c'était Fierorage qui l'accompagnait.
La scène et puis tout ce qui avait suivi jusqu'à maintenant défilaient sans relâche devant ses yeux. Elle déglutit difficilement et reprit.

Il m'a expliqué qu'il avait découvert quelqu'un inanimé.

Elle alla s'asseoir aux côtés de sa soeur, lui prit les mains dans les siennes et plongea son regard dans le sien.
Elle se doutait qu'Aryan avait déjà compris mais elle devait aller jusqu'au bout.


Aryan... Jelu... Il... il est... Sa voix s'étrangla dans le fond de sa gorge comme un feu que l'on essaye d'allumer en forêt alors que le bois est humide.
Il a rejoint le très haut.

Sa prise sur les mains d'Aryan se fit plus forte. Elle voulait éviter des gestes inconsidérés de la part de sa soeur. Elle se rappela qu'elle, elle avait fichu une peur bleue à ses amis en partant au bord de la Loire alors que tout était recouvert d'une neige épaisse et immaculée. Elle n'avait, heureusement pas commis d'acte désespéré et irréparable mais qui sait ce qu'elle aurait fait sans ses amis.
Elle connaissait la fureur qui pouvait émaner de la Dame courant d'air, surtout quand elle était blessée, triste.
Saya resta silencieuse, incapable d'ajouter quoi que ce soit.De toute manière ça n'aurait servi à rien. Ses yeux étaient fixés sur le visage d'Aryan, détectant le moindre tressautement de ses muscles.

*Comment allait-elle réagir?*

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Aryan
La descente aux enfers fut rapide mais le retour à la réalité fut des plus douloureuses.
Elle revoyait quelques images, Saya arrivant avec une affreuse mine, l'arrivée d'Ysa et l'annonce. Elle se souvenait vaguement de ne pas avoir réagi très vite, elle avait juste entendue Saya parler du Havre.
Elle était arrivée au Havre, après avoir mis Alpage aux côtés de Fierorage. Elle prenait le temps de flatter l'encolure de ce dernier. Des images de leur chevauchées vers les collines de Sancerre lui revenaient et les premiers sanglots venaient faire leur apparition.

La porte était ouverte malgré l'écriteau. Toujours des images qui lui revenaient, le début de leur tourbillon, cette danse ...
Le Courant d'Air monta les escaliers, à chaque marche, son coeur se brisait encore plus, à chaque marche, elle saurait que tout était fini.

Aryan s'avança vers la seule chambre illuminée, la marque de son Enfer.
Il était devant elle, endormi. Son Bel Endormi, proche et si loin d'elle. Elle posa ses lèvres sur celle de son beau Sergent, lui prit sa main de glace et la posa contre sa joue mouillée de ses larmes.

Pourquoi avoir arrêté la danse ... Aryan ne se sentait pas capable de la continuer seule. Un premier cri de douleur sortit de la bouche de Dame Tourbillon, suivit par de profonds sanglots. Elle se laissa tomber sur le torse de Son Tendre et se laissa envahir par la tristesse, par la douleur et l'envie de le rejoindre, là haut ...

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Ysabeau
Ysabeau avait suivi Ary dans le salon. Elle se doutait que quelque chose de grave était arrivé. Saya s'approcha de Lison, lui parla à l'oreille. Lison emmena les enfants à l'étage, les trois adorables lardons qui avaient bien grandi...
Et puis....

Aryan... Jelu... Il... il est...
Il a rejoint le très haut.


Elle blêmit. Jelu, Jelu... non, po potib, pas Jelu, pas lui. La sale Camarde... La sale mort, elle avait frappé un des sancerrois les plus aimés, un de ceux qui étaient toujours de bonne humeur, toujours le mot pour rire, non, pas potib...
Elle regarda Ary. La jeune femme semblait absenté, comme tétanisée. Saya parla du Havre, d'une chambre de veille.
Ary sortit précipitamment, elle la suivit.
Le Havre n'était pas fermé. Ary ouvrit la porte, entra. Elle la vit monter les escaliers, le grand escalier si souvent emprunté par Ice et par Lems... Ysabeau, le coeur en écharpe, la suivit, et resta sur le seuil, n'osant pas avancer.

Des bougies éclairaient la chambre, auréolant de lumière le visage de Jelu. Calme, serein, reposé, comme endormi. Pâle, si pâle...
Jelu... plus de calés en bourg, plus de mots tordus, plus de bubulles... Jelu...
Ary baisait ses lèvres, se jeta sur son corps, sanglotant.
Ysabeau restait là, silencieuse, devant ce désespoir.
Elle murmura


Pleure, mon amie, pleure... je suis là...
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Princessegeorgette
Tout c'était passé très vite, Aryan s'était levée, avait pris son cheval et était partie en direction du Havre.
Ysabeau l'avait suivie, Saya était ainsi certaine que sa soeur ne ferait pas de bêtises.

Quand à elle, elle mit son visage entre ses mains et ferma fortement les yeux.
Si elle avait su en se levant ce matin là que la journée, que la vie de sa soeur allait prendre un tel tournant, elle serait restée au lit. Mais un grand homme lui avait dit une fois qu'il ne fallait pas fuir son destin.
Elle poussa un profond soupire et quand elle rouvrit les yeux elle vit une ombre se dessiner sur le pas de la porte. C'était Lison.


Dame Saya, que se passe-t-il? Votre soeur est partie si précipitamment!
Où sont les enfants?
Dans leur chambre.

Le visage de la nourrice c'était refermé. Elle comprenait que quelque chose de grave c'était passé. Quelque chose d'assez grave pour en préserver les enfants du moins pour le moment.

Saya sortit un bout de parchemin de la poche de sa cape et elle fit comprendre qu'elle voudrait bien une plume et de l'encre. Lison comprit de suite et lui apporta le nécessaire d'écriture.


Vous savez lire?Le vieille dame hocha la tête.
Saya sourit, elle se méfiait des enfants dans la chambre, ils ont de bonnes oreilles à cet âge là et ça se glisse partout sans faire de bruit!
Elle écrivit donc la situation sur le bout de parchemin et le tendit d'une main tremblante à Lison. Elle lut la concentration se noter sur le visage de la dame puis, ses traits se figèrent et une main noueuse vint se plaquer contre sa bouche tout comme Saya l'avait fait plus tôt.

Saya reprit le morceau de parchemin et le mit dans le feu, le regardant se consumer.


Je vais rejoindre Aryan. S'il vous plait essayez de ne pas alerter les lardons, la nouvelle sera déjà assez difficile à annoncer!

Elle sourit et sortit de la maison de sa soeur. Ensuite, elle prit le chemin du Havre, sans presser le pas, elle savait qu'Aryan avait besoin de temps seule avec Jelu. La pluie continuait de tomber mais un peu moins fort.

Enfin, le Havre , elle poussa la porte. Elle sentait leur présence, cette présence que sa cousine ressentait en permanence mais qu'elle ne sentait que quand elle était seule et au calme. Elle se retourna d'un bond, persuadée d'avoir senti quelque chose bouger derrière elle. Mais non, le Havre était toujours pareil à lui même. Elle détacha sa cape trempée et la mit pendre au crochet, comme à son habitude.

Son regard se posa sur un faible allo lumineux qui émanait de l'étage. Elle s'avança dans sa direction, entendant grincer sous ses pas les marches de l'escalier en bois. Elle aperçut Ysabeau et lui sourit. Elle passa devant elle et rejoignit sa soeur au chevet d'Aryan. Elle posa un main sur son épaule pour lui signaler sa présence. Elle s'accroupit et entendit ses genoux craquer.


Je suis là Ary, tout va bien se passer, soi forte, pense aux lardons!
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Ysabeau
Saya était arrivée. Ysabeau répondit à son sourire, sans bouger. Elle la laissa entrer, elle serait sans nul doute un meilleur soutien pour Ary. Deux soeurs ensemble...
Il manquait quelque chose dans la chambre où l'on veillait Jelu. Il manquait des fleurs, des fleurs pour mettre une touche de couleur, de gaité. Jelu était zi gai...
Ysabeau s'en fut à la boutique chercher un bouquet, le plus beau, le plus coloré qu'elle puisse trouver.

Jelu... elle n'arrivait pas encore à y croire. Jelu, si vivant, si heureux, Jelu... Sur le chemin de la boutique, les souvenirs affluaient, les soirées en taverne, les discussions dans la salle de rédaction du Canard, l'ouverture de l'Haie Colle, les algarades avec le duc... Jelu, qui était arrivé deuxième de la course de chevaux avec son fidèle Fierorage, et que le duc avait interdit de Course Royale... Jelu, que l'on nommait le "bouffon du Berry", hé oui, bouffon, bien utiles les bouffons...
Une larma coula sur sa joue, qu'elle essuya rageusement. Jelu n'aurait pas aimé qu'on pleure.

_________________
Ysabeau
Quelques heures plus tard, Ysabeau entra à nouveau dans la taverne, portant un gros bouquet de fleurs des champs.
Elle monta l'escalier. Les deux soeurs étaient toujours enlacées, devant la dépouille mortelle de Jelubir.
Elle disposa les fleurs dans un grand pot de grès qu'elle avait trouvé dans l'arrière-salle, et qui servait d'habitude à entreposer l'iceberg cher aux clients de la taverne.
Elle posa le bouquet devant le lit, entre les bougies.




Puis elle resta là, silencieuse, contemplant le visage serein de son ami, sur lequel se dessinait comme une amorce de sourire. Elle repensait à toutes les joyeuses soirées qu'elle avait passées avec lui et sa Dame Tourbillon, à toutes les preuves d'affection et de soutien qu'il lui avait données, à la confiance qu'il lui avait faite en lui donnant les clés de l'Haie Colle. Elle maintiendrait, mais ne pourrait le faire seule...

Jelu, mon ami... je maintiendrai...
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Lyll
Par ce jour de pluie, Lyll ne savait trop que faire. Elle se préparait doucement à rentrer sur Blois, Aurae s'impatientait de plus en plus et lui demander au moins une fois par jour quand ils pourraient espéréer prendre la route du retour.
Lyll avait reculé la date de départ pour attendre le retour d'Ysa à qui elle voulait commander ses vêtements pour tenir la promesse qu'elle lui avait faite en la faisant sa tisserande attitrée. Mais c'était fait, elle avait la garde robe nécessaire pour le moment et n'avait plus de raison valable pour faire attendre son p'tit ange.
En marchant rapidement dans sa rue, elle se dit que ce serait une bonne idée d'aller faire le tour des maisons de ses amis pour leur faire part de son imminent départ et les saluer. Elle savait que Claire n'était pas chez elle donc elle opta pour remonter en partant de chez elle et en faisant toutes les maisons de ses amis. La rue la plus proche où elle connaissait quelqu'un était la rue Cornue, parallèle à la sienne. Si ses souvenirs étaient les bons, Aryan, Jelu et les lardons vivaient au 163 et elle s'y hâta en essayant de se protéger de la pluie tant bien que mal.
Elle s'ébroua devant la porte et toqua avec force. Une dame lui ouvrit la porte mais elle ne ressemblait pas du tout à Aryan.

Euh... bien l'bonjour... vous d'vez êt' Lison, j'suis Lyll euh..., une amie d'Lady Aryan. Est-elle ici ? 'fin, à la maison ?

Lyll avait bien remarqué le visage figé et blanc de Lison d'où ses hésitations langagières. Elle attendit la réponse à sa question qui tardait à venir. Lison ne répondit pas, se retourna et alla jusqu'à une table où un mot était posé, elle le prit, revint et le tendit à Lyll, les yeux ne quittant pas le sol. Lyll prit le parchemin et le lu.
Lyll sentit un long frisson lui parcourir l'échine et descendre jusqu'à ses jambes qui se mirent à trembler. Elle posa une main sur l'embrasure de la porte pour ne pas tomber et reprendre constance. Après plusieurs déglutitions difficiles elle réussit à articuler une nouvelle question.

Où est-elle ?

Lison ne leva pas les yeux et murmura "le Havre"

Sans prendre le temps de la remercier, elle se retourna et courru à toutes jambes dans les rues de Sancerre, à s'en rompre les poumons. Saya devait donc sûrement être avec elle, si cette taverne avait été choisie. Elle arriva dans la rue, s'approcha de la taverne et ouvrit la porte fortement en essayant de la retenir mais en vain.

Norf...

Elle s'arrêta, trempée jusqu'aux os, referma délicatement la porte, regarda de tous côtés, mais rien. Elle tendit l'oreille et entendit quelques grincements venant d'une chambre.
Elle avança doucement dans la direction de la chambre, ouvrit la porte et vit Ary et Saya au chevet de Jelu et Ysa non loin d'elles. Elle ne savait que dire alors elle s'acança, alla vers Aryan, lui toucha l'épaule de la main pour lui signifier sa présence et ce recula légèrement.
Elle n'avait que peu connu Jelubir, mais la peine de son amie lui pinçait le coeur et le corps.
Elle regarda Jelu et baissa la tête pour se recueillir.

_________________
Aryan
Ils étaient là, malgré la pluie, leurs amis arrivaient. Saya était arrivée et avait pris sa patate dans ses bras. Un léger parfum de fleurs lui indiquait qu'on avait fleuri la pièce ... Un peu de couleur pour contrer cet orage. Un peu de couleur chatoyante pour apaiser la douleur.

Aryan retourna auprès de son Courant d'Air pour garder cette main de glace contre sa joue. Il lui fallait réfléchi, pour la cérémonie d'adieu, pour l'enterrement. A cette idée, elle suffoquait de le savoir sous terre, il serait loin d'elle et définitivement parmi les nombreux sancerrois qui étaient aux côtés du Très-Haut.
Elle savait qu'elle ne pourrait pas y assister, elle ne voulait pas accepter, jamais. Et elle ne voulait pas totalement s'effondrer, elle garderait ça pour elle, dans sa cellule à Noirlac, quand les enfants seront dans les bras de Morphée ...
Les lardons ... ils devaient sentir que rien n'allait, surtout avec Lison qui ne devait pas être au mieux de sa forme et elle n'était pas toute jeune. Il fallait qu'elle leur dise que leur père ne reviendrait pas et qu'il avait rejoint les étoiles. Dame Tourbillon reposa la main de glace sur le torse et embrassa ses lèvres froides.

Quelques instants plus tard, Aryan marchait sous l'orage, elle était trempée et glacée. Trois coups secs sur la porte et Aryan vit une Lison pâle et vieillit. Lison fit rentrer rapidement le courant d'air et pris Aryan dans ses bras, geste qu'elle ne faisait que très rarement.


M'dame ! Z'êtes g'lée jusqu'aux os !! Les p'tiots y voudront pas vous voir comme ça. Allez vous changer !! J'vous prépare du chaud pour vous et les p'tiots.

Aryan regarda cette tête de mule de Lison partir dans la cuisine et ne put retenir un très léger sourire. Elle monta une à une les marches, ouvrit la porte de sa chambre, un sanglot lui échappa. Elle se changea rapidement et sortit vite.
Aryan se trouvait devant une autre porte qu'elle ouvrit doucement. Trois petites tornades se jetèrent dans ses jambes tout en hurlant Maman ! .

*Je ne pourrai pas *

Pourtant il le fallait. Elle s'assit à terre et tous les trois s'amassèrent autour d'elle. Il fallait leur dire ... Elle respira un bon coup, il fallait le faire ...


Mes chéris, maman a quelque chose à vous dire ... c'est à propos de papa


A la mention de leur père, les petits tournèrent la tête pour chercher leur père du regard. Aryan se mordit la lèvre et essuya ses larmes, il le fallait ...

Votre papa ... est parti, il a rejoint les étoiles.

A la mine triste de ses trois petits, elle s'empressa de les rassurer, ce qu'elle n'arrivait pas à faire avec elle même.


Mais il veillera sur vous là haut ...

Tandis qu'Eolia se mit à pleurer car elle voyait sa mère en pleure, Gabrielle et Tristan étaient partis dans la chambre à coucher de leur parent tout en appelant leur père. Aryan prit sa fille dans ses bras et suivit ses deux autres enfants. Ils étaient jeunes et il faudra du temps pour qu'ils assimilent ce qu'est la mort. Aryan soupira en y pensant, la blessure ne se refermerait certainement pas.
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Ysabeau
Au Havre

Ary avait quitté son Tendre. Sans doute pensait-elle aux enfants, aux trois lardounets à qui il faudrait bien annoncer que leur papa ne reviendrait plus les embrasser.
Elle s'approcha de Jelubir, lui prit la main, sa main froide, si froide.
Elle restait là, le regardant, pour n'oublier aucun de ses traits.


Jelu... je sais que tu m'entends... Jelu, je vais mettre un portrait de toi à l'Haie colle. On te doit bien ça. Jelu... on te dira au revoir à l'Haie Colle... T'aimais pas trop l'église, alors, on fera ça dans le lieu dont tu étais l'âme, dont tu seras toujours l'âme.
Jelu... on est avec toi...


puis elle descendit dans la salle, où quelques anciens étaient là, évoquant l'ami Jelu.


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