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[RP] L'épingle d'écaille.

--Ventraucou
Ah! Il n'aimait pas ça du tout. Du tout du tout...
Sa duchesse évaporée Dieu sait où, des rumeurs de coupe-jarrets dans les passages, voilà qui n'était pas pour le rassurer.

Ventraucou s'apensa qu'il ne se pardonnerait mie s'il arrivait quelque malheur à sa maîtressse.
Sa mâchoire semblait s'activer sans cesse, bouche close et son visage reflétait une sourde colère.
Nul doute que cette colère était tournée envers lui-même.



Je n'aurai pas du la laisser seule.. Je ne la laisse jamais seule..

Maugréant contre sa propre bêtise, le fidèle donné s'en revenait des bois après d'infructueuses recherches aux côtés du jeune Velden de Mistra, tout aussi désemparé que lui.

Le jeune maitre avait prit la situation en main et héla toute la valetaille afin de les tenir informés de la situation, plus que préoccupante.
Sitôt ses ordres lancés, l'on s'organisa.
Les attaques des châteaux faisaient parti des pires craintes des serviteurs.
Lorsque telle malaventure se produisait, de grands dols en résultaient.
Les hommes, bien souvent y trouvaient la mort, Les femmes généralement forcées par les soudards se donnaient en échange de leur vie sauve, il arrivait même parfois que les attaquants, en surplus de leur picorée qui comptait écus, objets de belle valeur et même les bêtes, s'emparent des enfants, dans le but de les revendre, comme cela se pratiquait usuellement.

Tout était à craindre.
Ventraucou regarda le pont-levis se relever lentement et soupira.
A dire vrai il n'était pas bien fier de se voir protégé des murailles tandis que sa maitresse devait nécessairement vivre un cauchemard.
L'aurait-on enlevée?
Comptait-on s'en servir de monnaie d'échange pour pouvoir piller à sa guise le beau château?

Il avait tergiversé deux heures durant.
S'étant enquit auprès des autres de la bonne organisation de la défense, le donné demanda audience au sieur Velden.

Ce dernier ne put qu'accéder à sa demande devant la détermination dont le serviteur faisait preuve.
C'était là folie, mais Ventraucou ne supportait plus l'attente.
Il désirait partir à la recherche de sa duchesse, la nuit fût-elle plus noire que l'encre de Chine.
_________________
--Labertille
Toutes les femmes avaient été mises, elles aussi, à contribution.
Bien que Chantôme comportait bon nombre de domestiques, nul ne savait combien de vilains rôdaient dans la pénombre de la campagne berrichonne.
Aussi, prudent, Velden avait-il réquisitionné toute personne en âge (et en condition) de porter une arme.

Chacun avait prit son poste assez naturellement et c'est ainsi que l'on trouva Bertille, armée jusqu'aux dents, sur le chemin de ronde, scrutant l'obscurité en compagnie de Lothaire, cadet du maitre d'armes.

Seuls quelques hululements isolés troublaient le lourd silence de la nuit.
Maugré ses baillements répétitifs, la servante ne flanchait pas et se tenait fort droite, consciente que le moindre relâchement pouvait leur être fatal.
Cette idée, néanmoins ne perturbait guère Lothaire.
Ce dernier, assis à même la pierre et adossé au rempart mâchouillait une petite branchette de réglisse, rêvassant comme un bienheureux.
De temps à autres, Bertille le sermonnait, lui décochait un petit coup de pied qui l'amenait à se lever et à guetter quelques minutes à l'instar de la jeune femme, avant de s'asseoir à nouveau, las et persuadé qu'il veillait pour des nèfles.

Soudain, Bertille se raidit, retenant son souffle et poussa sans ménagement l'adolescent du pied, ce qui eu pour effet de provoquer une sorte de grognement de mécontentement de la part du pauvre Lothaire.


Accoise-toi, le bec jaune!
Je cuide que nous avons là de la visite, regarde..Là..Là!!!!!


Elle pointa l'index en direction du sud.
Deux ombres se faufilèrent derrière les bosquets.
Elle en avait aperçu deux autres l'instant d'avant!


Cours! Et préviens le maitre! Je n'en ai vu que quatre mais peut être sont-ils plus nombreux!

Prestement, prestement, qu'attends-tu!!!???


A ces paroles, Lothaire sortit bientôt de sa torpeur et prit ses jambes à son cou, silencieux comme un chat, cette chat et couru follement jusqu'aux quartiers de Velden, la panique dans les yeux.

Messire! Messire! Dit-il, rouge et essoufflé comme jamais.

Quatre hommes!!
Ils sont tout près, je crains que vous n'ayez vu juste.
Ils vont sûrement tenter de prendre le château d'assaut, à l'aube!
Velden
Quatre hommes ? Seuls ou étaient-ils de simples éclaireurs ? Velden ne savait pas comment défendre un château et n’avait qu’une petite expérience militaire.
Ventraucou n’était plus avec lui et la panique se faisait grandissante au milieu des serviteurs. Heureusement il pouvait compter sur le capitaine de la garde de la Duchesse : un homme d’expérience et de confiance.
Velden quitta la bibliothèque et alla en salle de garde où se trouvait le capitaine, essoufflé.

Capitaine, alors ! Ou en sommes nous ?

Eh bien pour le moment je ne peux rien vous dire de plus.


Un garde arriva, également essoufflé.

Capitaine !!! Nous avons perdu de vue les quatre hommes !!

Perdu de vue ? Mais qu’est ce qui vous prend ! Bandes d’incapables !!


Pendant ce temps, les quatre intrus suivirent les traces que Ventraucou laissa derrière lui, partant à la recherche de sa maitresse. Ils arrivèrent rapidement au niveau du passage secret qui menait directement dans les cuisines. Les cuisines où, à ce moment, personne ne se trouvait. Un de ces hommes prit le soin avant de quitter les lieux et de se cacher, d’y mettre le feu en jetant sa torche sur la table. Rapidement la table brula et la paille sur le sol précipita l’incendie.

Velden et le Capitaine essayaient d’organiser les défenses en cas d’attaque quand un garde cria :


AU FEU !!! AU FEU !!! LES CUISINES PRENNENT FEU !!!

Grâce à la panique générale, les quatre bandits se glissèrent au niveau des portes et du pont-levis. L’incendie était le signal pour l’armée de brigands qui se tenait prête dans les bois.


Messire !!! Messire !!! Cria un garde.

Velden sortit et monta au mur.


Que se passe-t-il ?

Regardez !! Regardez !!! Une armée s’avance !!!!


A ce moment là, sous leurs yeux, le pont-levis se baissa et la herse fut relevée.

_________________
Fenryr
[Aux alentours de Chantôme]




Léandre revenait d'un long voyage de ses terres d'Artois... Il n'avait cessé de penser à ce jour où il reverrait sa très chère Tante, et son amuseur de cousin, pour lequel il réservait une belle surprise.

Chantôme n'était plus très loin, et c'est accompagné d'une petite troupe, formée de ses plus fidèles vassaux et de soldats artésiens, qu'il s'apprétait à traverser le bois bordant le domaine, bois que certains aimaient voir maudit.

Fort heureusement, lui et ses hommes n'étaient point de ces susperticieux qui s'en référaient toujours au spirituel pour guider leurs pas.

Fenryr, puisque c'est ainsi qu'on l'appelait, regardait le ciel, intrigué... De la fumée se dispersait, encore discrète...



Il jeta un regard vers un jeune homme posté à ses côtés, le jeune Erwyn de Carency...

Sans un mot, celui-ci partit au galop en direction du château.

Fenryr leva ensuite la main, et la petite troupe se mit en route, d'un pas lent, les regards scrutant les alentours. Quelque chose ne tournait pas rond...


--Erwyn
Dans le bois bordant le domaine de Chantôme





Le jeune seigneur de Carency fouettait sa monture, pour augmenter son allure. Il sentait l'urgence de sa mission, il lui fallait au plus vite rejoindre le Château, tout du moins ses abords, et voir de quoi il en retournait...

Si une quelconque menace planait sur le domaine, il savait quoi faire...

La pénombre peu à peu envahissait la forêt, et cela devenait difficile d'y distinguer les sentiers... Il faisait confiance à sa jument, et observait prudemment dans les profondeurs qu'il traversait...

Soudain, après quelques minutes, il lui sembla apercevoir une lueur blanche dans les fourrés, ce qui l'arrêta net...

Les rumeurs étaient-elles fondées ? Le bois était il hanté ? Erwyn secoua la tête, s'en voulant d'avoir de telles pensées... mais cette faiblesse lui fit perdre un court instant son attention... Et...


Et... Une flèche vint brutalement se planter dans son épaule... Maudite soit son imprudence, le choc fut tel qu'il en fut désarçonné...

Difficilement, il se releva, reprenant ses esprits et sortit son épée, fouettant du plat de la lame sa monture...


Va! Va! Ma belle ! Va prévenir notre maître ! La vermine est à Chantôme !



La jument se précipita, fuyant la scène, apeurée...

Erwyn, un temps désabusé, se reprit et fit face à ses assaillants... Il leva péniblement son glaive, et cria violemment le cry de ralliement...


A moi Béthune !!!

Sur ces mots, le son du métal qui s'entrechoque résonna un instant. Erwyn para l'assaut d'un viel homme armé d'une petite hache, et lui trancha la jugulaire... Le sang gicla, et ce dernier chuta, agonisant au bruit d'un affreux gargouillis...

Puis il reçut les attaques puissantes d'un homme de grande taille, à la barbe noire et fourchue... Celui-ci maniait avec aise une énorme claymore... Pour chaque coup paré, il ressentait la douleur s'intensifiait dans son épaule... Epuisé, il perdit équilibre, et posa un genou à terre... Le géant s'approcha, un large sourire aux lèvres, prêt à finir la besogne. Il leva sa lourde lame, et l'abattit brutalement, décidé à trancher. Erwyn esquiva le coup dans un dernier geste inespéré, et roulant sous l'homme, lui enfonça sa lame dans le ventre. Il cria toute sa rage, en remuant son arme et déchiquetant ses entrailles, et remonta vers le haut pour ne lui laisser aucune chance. L'homme s'étala de tout son poids sur le seigneur, qui le repoussa vivement, et se releva aussitôt.

Le liquide chaud lui dégoulinait dans le dos... Rageusement, il passa sa main, et brisa net la flèche... Jetant le débris sur les hommes qui s'avançaient vers lui, toujours plus nombreux...

Il cracha au sol, et s'apprétait à accueillir les prochains assauts, un sourire carnassier sur les lèvres, lorsque plusieurs flèches sortirent de l'ombre des arbres, et vinrent se planter dans son torse...



...
Le silence se fit...
...
...

Erwyn vivait ses derniers instants... Il lacha son épée, et tomba à genoux, gardant encore un moment cet équilibre précaire... Il usa de ses dernières forces pour observer cette vermine... Des hommes d'armes, mercenaires sans doute... Ses dernières pensées furent pour son maître, il espérait que sa jument ait su lui donner l'alerte... Mais que pourraient ils faire face à une bande qui semblait en nombre et organisée...

L'homme à l'arme de jet se montra enfin, et de sa jambe usa des dernières forces d'Erwyn, le faisant chuter au sol... Sans un mot, il retira les flèches, l'achevant du même coup...


Ainsi mourrut le seigneur de Carency...
--Labertille
Le feu..
Voilà bien ce qu'on pouvait redouter de pire.
Le feu était l'ennemi le plus vicieux et le plus effrayant qui soit, il léchait les tentures avec délice, se coulait sur les tapis épais et enveloppait avec rage de ses doigts serpentins, le mobilier précieux.
Dès lors qu'il s'élevait vers les poutres si anciennes, il exultait et prenait possession des lieux.
Le feu. Monstre incontrôlable qu'on combattait de toutes ses forces, généralement, en vain..

Bertille avait entendu les cris et, à la chaude, organisait de son mieux les effectifs afin de combattre l'incendie qui risquait d'anéantir l'ancestral château.
Une longue chaine vivante s'instaura rapidement et les seaux passèrent de mains en mains, en désespoir de cause.
La fidèle servante criait ses ordres de sa voix puissante, encourageant toutes les femmes dans leur dangereuse besogne, les poumons brûlants et la mise trempée.
S'avisant alors de l'absence de trois petites (les jumelles de la lavandière ainsi que la benjamine de Mathilde, la camériste), elle ressentit alors une grande terreur en les imaginant livrées à elles-mêmes au cœur du château en flammes et courut dans les couloirs enfumés dans l'espoir de les trouver blotties derrière une porte, vivantes.
Elle courut aussi vite que ses jambes pouvait la porter et hurlait leurs prénoms à intervalles réguliers, visitant en temps records moultes salons et chambrées.


Là! Là! Bertiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiille! Là!!!

Les cris étaient proches.
Les colombines avaient trouvé abri non loin et maugré l'épaisse fumée qui envahissait peu à peu les lieux, la Bertille se dirigea, non sans difficulté, à l'ouïe.


La Vertudieu! S'exclama-t'elle, le cœur battant!

Se saisissant de la plus jeune, tétanisée de peur, les yeux exorbités, elle la pressa contre son cœur et d'un ton péremptoire, intima aux deux autres:

Ne lâchez point mon tablier et suivez-moi sans mot dire!
Couvrez-vous la bouche de votre mouchoir et fermez les yeux, je m'en vais vous mener à vos mères!


N'attendant aucune réponse et sentant deux petites mains s'accrocher à ses jupes, Bertille fit volte-face et s'enfonça, toussant crachant, dans le brouillard de fumée à travers les long couloirs de Chantôme.
La Dieu merci, elle connaissait les lieux mieux que personne et n'eût pas grand mal à se repérer de mémoire.
Il ne fallu que quelques minutes pour s'extirper des lieux.

Lâchant alors son petit fardeau tremblotant elle s'adressa aux jumelles.


Courez vite vers l'écurie et cachez-vous dans la paille, juste à côté de la grande fenêtre que vous prendrez soin d'ouvrir en grand.
Je dois départir et rejoindre les femmes.
J'enverrai Sidoine vous chercher dès que les lieux seront sécurisés, compris?


D'un hochement de tête, les jumelles acquiescèrent en cœur et chacune saisissant la main de la petite qui pleurait prou maintenant, s'en détournèrent en direction des écuries.

Ne prenant pas même le temps de les suivre du regard, Bertille se détourna et sursauta vivement en heurtant presque un drôle puant qui souriait béatement à sa vue.


Eh bien, la garce? Voilà une belle avance sur ma picorée qui tombe du ciel!

L'escogriffe la saisit par les bras et l'attira à lui, ricanant, heureux de sa trouvaille.
Bien sûr, la pauvrette tenta de se débattre follement ce qui n'eût pour effet que de resserrer l'emprise des grandes mains sur ses bras douloureux.
L'homme, bien décidé à ne point lâcher si belle proie la jeta presque sur les dalles froides, lourdement, coupant le souffle de la servante.
Grognant de plaisir, le mercenaire, pesant de tout son poids sur Bertille fourra son grand nez sur la tendre gorge blanche et goûta à sa peau parfumée, déchirant d'un geste brusque le fin corsage, si léger rempart et arrachant à Bertille un cri de rage profonde!
Hélas, les cris poussés par Bertille n'eurent pour effet que d'exciter plus encore le presque animal qui visitait de ses mains rugueuses le corps de la femme qu'il désirait avec force.
Il releva les jupes épaisses d'une main, dénoua le lacet de ses braies habilement tout en la maintenant au sol sans qu'elle puisse se dégager d'un pouce.
Dans un cri de triomphe, le soldat la força et la força encore..
N'était-ce pas les récompenses supplémentaires des mercenaires que de prendre les femmes, lors des attaques?


Tu es belle, la ribaude et tu sens bon pour une gueuse. Hanana-t'il, la besognant avec puissance.

Le monstre portait cuirasse.
Les pointes qui ornaient sa poitrine déchiraient à chaque mouvement de son corps le lourd parpal d'une Bertille résignée, retenant ses larmes.
De ses petits poings serrés, elle martelait son crâne casqué, de ses petites dents acérées, elle mordait ses chairs là où elles se présentaient, faisant rager plus encore son tortionnaire.
Dans un dernier râle de victoire, l'homme s'abandonna, enfonçant les pointes de la cuirasse plus encore contre la poitrine de Bertille.
Elle profita du l'instant pour le repousser furieusement et pour s'extirper telle une anguille.

Rabaissant ses jupes déchirées elle s'enfuit à toutes jambes, poursuivie par un grand rire tonitruant qui, elle le savait, la hanterait longtemps.
Velden
En peu de temps, les brigands prirent possession de l’entrée du château. Ils étaient comme une vague et continuaient leur avancée alors que les gardes tentaient de les repousser aidés des archers sur les remparts.
Velden de son coté se rendit dans les appartements privés de sa tante dans le but de sauver ce qu’elle avait de personnel et de précieux. Il était accompagné de deux serviteurs à qui il confia les biens et demanda de fuir le château pour se réfugier dans la bonne ville de St Aignan.

Puis de la fenêtre de la chambre de sa tante, qui donnait sur la cour, il vit les gardes cédaient sous la pression des mercenaires : ils avaient triomphé ! Les malfrats montèrent aux remparts et prirent la vie de plusieurs archers pendant que certains gardes lâchèrent leurs armes en signe de capitulation.
Le fracas des armes s’arrêta, les mercenaires regroupèrent les survivants au milieu de la cour … Velden se tenait derrière la grande fenêtre, il l’ouvrit et avança sur le petit balcon, le cœur serré. Le chef des vilains prit la parole en voyant le jeune Mistra sur le balcon.


Rends-toi !!! Ton château est prit et tes gens sont mes prisonniers !

Velden serra les poings et lui lança d’un ton sec.


Qui es-tu pour oser prendre ces lieux ?
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Fenryr
Le bruit des sabots, s'entrechoquant sur le sol rocailleux, vint aux oreilles de Fenryr. Ainsi donc Erwyn était déjà de retour... Il avait fait vite, il n'y avait sans doute point matière à s'inquièter...

La petite troupa s'arrêta donc, les quelques hommes d'armes en profitant pour mettre pieds à terre...

Les derniers feuillages virevoltèrent, pour laisser place à la jument... Seule...

Stupeur... Cri... L'agitation s'empara des hommes...

Fenryr tourna la tête, fixant ses vassaux, un à un... Puis, il sorti son épée, et la leva, la pointant en direction du chateau !



Un homme a besoin de nous, au galop, mes seigneurs ! Aux armes, soldats !



La troupe se mit à avancer, prestement, pour aller secourir le seigneur de Carency ! Les hommes fauchaient les branches au passage, l'énervement prenant peu à peu place, la rage les possédant tous...

Ils s'avançaient toujours plus profondément dans la forêt... Fenryr savait le danger d'une telle manoeuvre, mais c'était là son plus grand défaut... Réflechir après les actes...

Ils s'approchèrent d'une petite clairière, et aperçurent des hommes en armes, qui avançaient à pied en direction du chateau.

Sans un mot échangé, le vicomte et ses hommes s'abattirent sur eux, tel le marteau sur l'enclume, et déversèrent toute leur rage.

Fenryr, le premier, faucha un lancier, lourdement protégé... La tête ! C'est la tête qu'il visa et trancha d'un geste assuré, criant tel un ours, son désir d'en découdre, tandis que le sang jaillissait !

A ses côtés, les soldats artésiens avaient rejoint la petite bataille, et défendaient leurs couleurs vaillamment.

Des flèches surgirent des fourrés, tuant sur le coup plusieurs soldats...

Un homme d'une carrure imposante s'empressa de nettoyer l'orée du bois. Molosse parmi les molosses, le seigneur Bane trancha, coupa, cisailla net les quelques archers qui s'y croyaient en sécurité...





La bataille fut serrée, mais enfin le silence prit place...

Fenryr descendit de son cheval, pour executer le dernier homme d'arme. Puis il donna ordre à ses hommes de se regrouper... Ils n'étaient plus beaucoup... Ses soldats étaient pratiquement tous morts... Ne restaient plus qu'avec lui ses derniers vassaux...

Un cri au loin, Bane...

Le vicomte s'empressa de le rejoindre en courant... Un soldat était agenouillé, devant la dépouille de leur ami Erwyn... criblée de flèches...


raaaAAAAHHHHHHHHH !!! fit Fenryr !

Le chateau n'est plus très loin.... Attache les chevaux, on continue à pied !

En route !!

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Velden
[Châteaux de Chantôme]

Qui suis-je ?

Il se retourna vers ses hommes, riant.

Il ose me demander qui je suis, ce gueux !

Puis il lança à Velden.


Viens ici sale chien que je te donne une bonne correction !

D’un geste du doigt il donna ordre à ces hommes de s’emparer de Velden.

Eh bien je vois que ta mère ne pas éduqué ! Ou bien tu as a été élevé par ta sale meute !
Lui rétorqua le jeune Mistra.

Soudain il fût saisi, puis ils lui lièrent les poings. Velden se débattait de toutes ses forces mais impossible … Ils le descendirent dans la cour devant leur chef. Chef qui remarqua la chevalière de Velden : il lui prit les poings et observa l’anneau.

Eh bien qu’avons-nous là ! Ce symbole … celui de Mistra !

Il recula.

Qui es-tu ???

Velden baissa la tête, gardant le silence. Ce qui énerva le brigand qui lui donna un soufflet.


PARLE !!!!

Toujours pas de réponse.

Emmenez-le ! Puis éteignez-moi ce feu maintenant ! On va pouvoir piller le château.

Ils bâillonnèrent Velden et lièrent ses pieds. C’est ainsi qu’il fût emmené au sein du camp des brigands, lui et la plupart des gens du château encore vivants.
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Ysandre
Mais il sentait mauvais l'animal!!
Ah! Sa proximité lui soulevait le coeur.
Les privations qui l'avaient déjà fort affaiblie se doublaient de subites nausées dès lors que le vent lui jouait le mauvais tour de lui apporter les effluves malodorantes de son renégat de prisonnier.
Mais qui était prisonnier de l'autre à la parfin? Qui?..

L'homme bougeait dans son sommeil, en ronchonnant. Elle l'observait.
Son épaule lui lançait toujours de cuisants rappels pour lui signifier sa douleur, mais que pouvait-elle y faire, seule?

Ce qui la surprenait plus , c'était de surprendre parfois son regard sur elle, quand elle s'assoupissait.
Sans nourriture et presque sans eau, ses forces s'amenuisaient petit à petit.
Régulièrement son esprit s'embrumait et elle plongeait dans un sommeil étrange, quelques minutes .
A son réveil pesait sur elle un regard, brillant, narquois, despert..Sûr. Il pillait patience, elle le sentait..

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Ysandre
Un léger sourire étirait les lèvres de la duchesse, la chaleur de sa main sur son poignet l'irradiait.
Turenne la rassurait de sa seule présence.
Elle se refusa encore à déclore les paupières tant l'instant était doux et rare.
La chaleur devint brûlure, une brûlure familière. N'avait-elle pas déjà vécu ce moment? Une Grâce.

Mais quelle était donc cette affreuse douleur qui troublait son bonheur?
Le sourire -aussi rare que la félicité qu'elle venait de ressentir- se mua en une petite grimace fugace.
Elle ouvrit les yeux et tourna son visage vers son aimé, cherchant tendre réconfort.

Ah! Point de Turenne mais un vilain puant, tordant sa bouche immonde en une tentative de sourire!
Point de promis mais un repoussant bougre vagissant un très pertinant :" Hannnn.. " de gêne et de devant l'immense ire d' Ysandre.
Elle se dementa douloureusement à la pensée de l'absent, reprenant ses esprits.
Quinaud et ignave autant que ce peut, le coquart s'estrancina imperceptiblement mais, hélas pour sa joue barbue, la duchesse ne retint pas son geste et lui fit subir la pire buffe qu'elle eût jamais l'occasion de donner!
Le geste fut accompagné d'un bruit sec qui lui sembla résonner à deux lieues à la ronde et réveilla tout de gob, le grand pâtiment de son épaule décidément malmenée


Ne t'avise plus... Ne t'avise plus, maudit!

Mais avant même qu'elle puisse s'adonner plus avant à toutes sortes de menaces qui auraient eut le grand avantage de l'assouager moralement, ils tendirent l'oreille l'un et autre et s'accoisèrent subitement afin d' ouïr plus distinctement le bruit des sabots des chevaux qui semblaient galoper non loin de leur refuge de fortune.

Chacun espéra et pria en son for qu'on les découvrit enfin.
Le maraud s'époumona alors follement, point aussi faible que le traitement de ces jours en forêt, dépourvu de quelque provende que ce soit l'aurait laissé supposer.


Ses hurlades ne cessèrent pas tant qu'il ne fut assuré d'avoir été repéré par les cavaliers qui firent tourner bride en leur direction.

Le coeur d'Ysandre cognait si fort en sa poitrine qu'elle l'entendait presque.
Venait-on enfin à son secours?
Sanguienne! L'espoir était donc à nouveau permis!
Elle ne mourrait point ainsi, mal accompagnée, loin ses siens, au coeur de cette forêt qui lui apparaissait plus comme un linceul que comme son refuge d'antan..
Elle hélà à son tour ces hommes, priant pour voir apparaitre des visages aimés et elle fut entendue, hélas, comme le comprit bien prestement.

Oui-dà, elle reconnu tout de gob la claire chevelure de Velden mais crut bien mourir de dépit en répérant les cordes qui liaient ses mains...

Velden..Prisonnier? Quel mauvais tour lui jouait donc le Très-Haut?

La troupe s'arrêta à leur hauteur et maugré la position critique dans laquelle elle se trouvait, maugré ses navrures,Ysandre se redressa de son mieux et toisa les arrivants, bien surpris pour leur part de ce tableau étrange..

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Ysandre
L'aube s'annonçait à peine alors que Ventraucou sortait de la rivière et s'ébroua nerveusement avant de se revêtir.
Les ablutions avaient réveillé ses membres engourdis par une nouvelle nuit sous la pâle lueur des froides étoiles et bientôt, le donné fut prêt à reprendre laroute à travers la dense forêt berrichonne.
Il ne craignait point la solitude des bois. Chaque espèce d'arbre, chaque bruissement dans les fourrés, chaque empreinte abandonnée sur le sol lui était familer.
Comme il lui paraissait loin le temps où il vivait icelieu, seul, sauvage mais quiet.
C'était les temps d'avant sa maitresse.
Nul autre que lui ne savait la protéger comme il s'en était donné mission depuis toute ces années.
Il avait vu le soleil se lever à plusieurs reprises depuis son départ de Chantôme et, ce matin encore, le donné soupira, cruellement torturé.
Au fond de son grand coeur, la hantise de la retrouver morte l'ébranlait.

Un donné, par essence n'avait d'autre intérêt que son maitre. Sans lui, la vie perdait toute substance et Ventraucou ne faisait pas exception.
Comme faisait la duchesse bien souvent, il chassa ses noires pensées par un petit geste de sa grande main par mimétisme et, les yeux à s't'heure rivés au sol, à s't'heure levés au ciel, il s'enfonça plus avant dans l'obscurité des bois silencieux.


Je ne pourrais mie regagner Chantôme sans elle.. S'apensa-t'il, les traits tirés.

Un instant,il fut tenté de l'appeler, de crier son nom et de la supplier de répondre à son appel déchirant.
Mais il se raisonna bientôt et s'obligea à regagnier cette pulsion. Les forêts n'étaient jamais vraiment désertes..

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Velden
Pieds et poings liés, assis à l'arrière d'une charrette et torturé par un brigand n'ayant rien à faire d'autre durant ce long périple, Velden se demandait si quelqu'un allait le délivrer ...
Soudain le convoi s'arrêta, deux personnes se trouvaient près du chemin : un homme et une femme ... Sa tante ! Toujours en vie ... Velden remercia le Très Haut pour avoir exhaussé en partie ses prières.
L'homme, qui apparemment était aussi un brigand, et la duchesse étaient blessés ...
Les vilains discutèrent entre eux et pendant ce temps Velden essaya de capter l'attention de sa tante, tentant de lui sourire pour la rassurer. Mais son regard croisa celui de son bourreau qui aussitot le battit voulant lui faire passer l'envie de sourire ... Velden le fixa, le regard emplie de haine, ah dès que l'occasion se présentera il n'hésitera point a rosser ce gueux ...

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Ysandre
La peste soit de ces faquins incapables de répondre à un seul ordre! Rugit le cavalier en retenant sa monture!

Ne t'avais-je point mandé de garder la drôlesse tandis que nous cherchions cette duchesse?
Que fais-tu donc à gémir à ses pieds, chien galeux?


Serait-il tombé en embuscade, retrouvé par la valetaille fuyarde de cette femme dont on lui rabattait les oreilles pour être réduit à pleurer ainsi?
Inquiet, l'homme tourna vivement la tête, à l'affût, prêt à en découdre si quelque manant venait à tenter de l'occire.
Le calme apparent de ces bois qu'il connaissait mal ne le rassurait point.
Sur son front perlaient quelques gouttes et son visage camoufflé aurait eu de quoi effrayer le diable en personne. La suie mêlée de sueur s'incrustait dans les légers sillons de ses rides et un étrange tic déformait parfois ses badigoinces pincées.


Maitre... Je ne pleure point!
Humm.. Disons que c'est la joie de vous revoir.. Suis tout ému!


Une triste tentative de sourire mourut bien vite sur les lèvres du gredin dès qu'il rencontra le regard glaçant du cavalier.
Devrait-il avouer devant tous ces gens qu'il avait été blessé par la gueuse?
Comment leur expliquer un si ridicule prédicament..Lui! Un mercenaire, un vrai! Un vaillant coupe-jarret dont le seul nom faisait trembler les ... Pfff.. Les écureuils, soit.
Soupirant devant tant d'injustice et craignant la colère de son maitre, le pauvre hère osa un regard suppliant vers celui qui lui avait promit mille écus pour lui obéir en toutes circonstances.


Tout est de sa faute, maitre! La Bête doit forcément lui obéir! Voyez comme elle m'a blessé! Moi!!! J'ai tout de suite senti que cette femme était une succube de premier ordre, méfiez-vous! Elle pourrait vous jeter un sort comme elle a fait pour ma pauvre personne!!

Gémissant comme un nouveau-né, Messire du cuissot rouge la montra fébrilement du doigt tout en se signant de l'autre et prit l'air le plus convaincant qu'il soit pour accuser celle qui avait su le mettre à terre.

La vinasse que tu absorbes a eu raison de ta cervelle, l'Idiot! et... Ne parle pas de la Bête.. Ajouta l'encapuchonné un peu plus bas..

Dans la charette, non loin, un homme malmenait Velden, ligoté, totalement impuissant face à son tortionnaire.
Ysandre retint son souffle.
Leurs regards se croisèrent.

La duchesse pria pour que cet échange ne les trahisse point.
Savaient-ils, ces marauds, l'identité de leurs victimes?
Pourquoi son neveu était-il seul otage?
Qu'était-il advenu de Léandre, de ses gens, de Chantôme?

Tâchant de toute son âme de rester impassible, Ysandre fut malgré elle secouée d'un long frisson glaçé.

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--Ventraucou
Des cris!
Sa voix..Oui c'était bien sa voix qu'il entendait.
Il y percevait même l'angoisse qui devait la tenailler.

Ventraucou couru aussi vite que ses longues jambes le lui permettaient vers la source de cette voix qu'il chérissait tant et aussi silencieusement que ce peut, puisque son instinct le lui recommandait.
Il ne fallait pas manquer de prudence: elle n'était pas encore hors de danger.

A peine eût-il formulé en son for cette phrase qu'un autre son parvint à ses tympans, celui de sabots battant le sol, des chevaux, plusieurs, lancés à brides abattues sur le chemin.
Le donné stoppa net sa course effrénée et prit quelques secondes son souffle avant de départir, se glissant parmi les arbres et les buissons, aussi rapide que le vent et prenant garde à ne poser les pieds que sur les pierres plates qui étouffaient le bruit de ses pas.
Puis ils lui apparurent.
Son visage prit une teinte inhabituellement rosée sous l'émotion.

Eux..

Ventraucou détacha avec difficulté son regard de l'encapuchonné pour glisser sur chacun de ses hommes afin de mémoriser parfaitement leurs traits.
Elle était là, à terre, sa duchesse.
A ses côtés, un autre homme gisait, manifestement diminué par une blessure.
Le fidèle serviteur, courbé sous les basses branches se savait on ne peut mieux camoufflé par la végétation mais l'infortune voulu qu'il ne puisse point ouïr les dires de ces gens qu'il traquait.
Néanmoins, s'il ne pouvait entendre, il voyait.
Il voyait le mépris et la colère de ces hommes et la honte de celui qui gisait près du grand arbre.
Il voyait sa maitresse, le front haut et les lèvres pincées.
Une charrette accompagnait la misérable troupe et alors qu'il n'y prétait guère d'importance, Ventraucou vit un homme en frapper un autre.
Par la barbe de tous les prophètes! Le jeune seigneur!
Le serviteur durcit un peu plus son regard et ses mâchoires semblaient s'activer sans qu'il y pensa, nerveusement.

Puis tout à trac, des ordres durent être donnés!
Des hommes soulevèrent le blessé et s'emparèrent de la duchesse de Chantôme, sans trop de ménagement, nota-t-il, et les poussèrent jusqu'à la charrette.
L'encapuchonné leva haut la main puis, alors que celle-ci s'abaissa, toute la troupe se mit en mouvement, le laissant là, pantois et désespéré.

Avant qu'ils ne disparaissent à sa vue, Ventraucou s'élança à leur poursuite, haletant et fatigué.
Mais quelques soient les nombreuses lieues qu'il devrait parcourir, il n'abandonnerait point ses maitres à leur sort.
La nuit, sans doute, lui permettrait d'agir. Celle-ci ou celle qui suivrait.
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