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Info:
Béatrice de Castelmaure va s'entourer de dames de compagnie. Les filles de la famille Volvent viennent donc avec leur père, frère, oncle, Eldwin de Volvent, à Chablis, pour une audience avec la Duchesse, dans l'espoir d'être retenues.

[RP] Chablis - Voilà de la compagnie !

Eldwin


Beaumont - Chablis. Autant dire des voisins. La baronnie de Chablis à quelques lieues à l'est de Tonnerre et Beaumont un peu plus à l'ouest encore, à la frontière champenoise. Certains prétendent d'ailleurs que les terres de Beaumont s'étendent autant en Champagne qu'en Bourgogne. Ce que la famille d'Eldwin, depuis qu'elle détient cette terre, autant dire des lustres, a toujours réfuté. Quoi qu'il en soit le voyage d'un château, à l'autre, était rapidement fait. La journée était plutôt humide. Le ciel bouché et gris laissait échappé par moment quelques gouttelettes de pluie. Annonçant que l'été touchait bientôt à sa fin.

La voiture, frappée du renard de la famille de Volvent, était prête. Les chevaux piaffant dans la cour du château. Eldwin était prêt, il attendait à présent la peut-être future dames de compagnie de la jeune Béatrice. Revêtu comme à son habitude de ses élégants et austères vêtements de prêtre d'un violet sombre Eldwin s'impatientait quelque peu dans le vestibule du château, avec Elinor à ses côtés, magnifique dans sa nouvelle robe qu'il lui avait fait faire par les meilleurs tisserands de la capitale dijonnaise. Lorsque enfin Della fut apprêtée du mieux qu'elle pouvait la petite troupe gagna la cour du château et monta dans le carrosse, Eldwin et Elinor faisant face à la soeur et le nièce du Renart. En voyant sa fille et sa soeur, magnifiques pour l'occasion, il fut fière de sa famille.

Le carrosse se mit en branle et quitta Beaumont pour gagner Chablis. Arrêté à l'entrée du château par la garde on les laissa rapidement passée et les soldats subirent le regard courroucé d'Eldwin pour les avoir ainsi arrêté comme de vulgaires manants. Le carrosse gagna alors le château et une fois arrivé en sa cour s'arrêta et laissa sortir ses occupants que la maîtresse des lieux allait sûrement rapidement accueillir ou faire mener à elle si elle les attendait dans quelques pièces d'un de ses nombreux châteaux.
Della
Matin grisaille...envie de rester sous les couvertures chaudes...yeux qui se referment.

Toc toc...Toc toc toc...Boum boum boum !
Costaude, la porte de ma chambre.
Damoiselle Della. Vous allez en visite à Chablis. Auriez-vous oublié ?
Oups.
Je sors la tête d'en dessous des couvertures pour offrir un sourire angélique à Maria.
Ahhh, Maria ! Que serais-je sans elle ?
Maria fut ma nourrice, ma confidente et maintenant, lorsque j'oubliais de me lever, ma dame de chambre.

Enfin, j'arrivai à m'extirper de mon lit douillet pour engloutir le pain à la confiture que Maria venait de m'apporter.

La salle d'eau sera prête bientôt, le temps que vous mangiez.
Elle est comme ça, Maria. Elle prévoit tout !


Tandis que la voiture danse et balance sur les routes menant à Chablis, je joue machinalement avec un pli du tissu de ma robe de velours vert. Vert...j'aime cette couleur. Depuis que je suis redevenue un peu élégante voire coquette, le vert est présent dans quasiment toutes mes tenues.
Cette robe-ci a été réalisée par un Atelier célèbre de la région. Elle tombe sublimement bien et j'adore la coupe du décolleté rehaussé d'un liserais doré. Il paraît que ce vert s'accorde merveilleusement bien avec la teinte de mes cheveux savamment tressés et relevés pour l'occasion.
Je suis curieuse de rencontrer cette jeune dame dont Eldwin nous a parlé. A la façon dont il en parlait, justement, j'ai senti qu'il l'appréciait vraiment beaucoup. Eldwin a un coeur d'or, je le sais mais lui, il préfère le cacher.
Je lève mon regard sur lui, croise le sien posé sur moi. Il paraît heureux, je le suis donc aussi.

Après un sourire échangé, je laisse mes yeux défiler aussi vite que le paysage qui s'enfuit au travers de la petite fenêtre. Je frissonne, l'air est humide...Pourvu que le soleil revienne pour sécher les vignes, les vendanges sont en cours...


Nous franchissons des barrières et nous voici arrivés devant un splendide château qui à l'évidence est en bien meilleur état que Beaumont !
Oh, une petite pique de jalousie...Allez Della, c'est pas grave...Ca arrive.

J'aide ma nièce à descendre du carrosse, je rattrape Elinor qui se prend le pied dans sa jolie robe et...discrètement...je lui glisse un clin d'oeil rassurant.
Droite, fière aussi, le regard haut mais pas trop, je ferai honneur aux Renart.


EDIT : correction des persos.
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--Jehanne.de.cassagnes.b.


A la grille, la voiture Volvent avait croisé le Pelot, garde narcoleptique de Chablis.
A la porte, c'était à qui, de la Castelmémère ou des incapables de Chablis, Judtta et Gimont, arriverait le premier. Ce fut la mère Castelmaure, mais le narrateur ne saurait dire si c'est là une bonne ou une mauvaise chose.
La quadragénaire mal conservée s'approcha toutes dents dehors - toutes, i.e. quatre - et le pas trottinant. Le lecteur de longue date saura bien dire à la place de l'humble narrateur combien la vue de Jehanne de Cassagnes-Begonhès au pas de course est disgracieuse, par le ventre flasque qui rebondit et un déhanché malhabile, avatar d'une douleur dorsale persistante. Son fils, l'ivrogne Phelipe, la décrivait souvent comme un gros insecte vert.

Il était certain en effet que son babillage incessant et flagorneur avait beaucoup en commun avec le vrombissement d'un insecte. C'était ce que les visiteurs ne tarderaient pas à découvrir.


-« Monseigneur ! Mesdemoiselles, soyez les bienvenus à Chablis, soyez les bienvenus, vraiment ! Je suis Jehanne de Cassagnes-Begonhès, veuve d'Henri de Castelmaure, mère de feu Charles de Castelmaure, mon cher enfant ! Et grand-mère de la maîtresse de ces lieux, ma belle Béatrice de Castelmaure ! Soyez les bienvenus, vraiment ! »

Courbettes, avec toujours le même plaisir masochiste : son arthrose lombaire...

-« Cela fait du bien d'avoir de la visite de parage ! C'est si triste ici, avec seulement les vignerons qui vont et viennent ! Venez, venez, entrons, le ciel semble menacer ! »

Elle les précéda vers la porte du château, tandis qu'un palefrenier prenait en charge la voiture, avec l'aide du cocher.
La fétide Castelmémère regarda les jeunes filles, et avec un large sourire, elle lança :


-« Vous êtes adorables, mesdemoiselles, tout à fait adorables ! Ma petite fille ne pourra que s'enorgueillir de ses dames de compagnie !

Mais bien sûr, même l'éclat superbe de vos cheveux ne pourrait faire d'ombre à la si grande beauté de ma chère Béatrice ! »
Fierté d'aïeule, à coup sûr. Mais il fallait bien qu'elle fasse sentir une pointe d'orgueil ; on était Castelmaure ou on n'avait pas sa place dans les parages...

-« Ma petite fille achève de s'apprêter, nous l'allons retrouver dans l'aula magna du château, où nous pourrons nous rafraîchir avec du raisin des vignes de Chablis. Vous verrez, ce raisin, il est très bon, mais il est meilleur encore vinifié ! Nous goûterons le vin aussi, et puis, Monseigneur, il faudra aussi que vous voyez la collégiale Saint-Martin. C'est une petite merveille, c'est un peu plus bas dans la ville ! »

Une chose était certaine : elle ne laissait pas même à ses interlocuteurs l'espoir de pouvoir prononcer une syllabe.
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Elinor.
Doux bruissement d'un tissu qu'on plisse. Elinor soulève légèrement un pan de sa nouvelle robe et avance avec précaution vers la portière du carrosse. Elle se penche un peu en avant et observe le sol en dessous d'elle. Qu'il semblait bas au yeux de l'enfant! Son pied s'avance avec prudence vers la première marche. Monter dans la voiture n'était pas une difficulté pour elle. Elle pouvait toujours s'aider de ses mains pour se hisser jusqu'en au du marchepied, mais la descente était un moment bien plus délicat. Il fallait affronter le vide et faire attention à bien poser ses pieds pour ne pas perdre l'équilibre et tomber à terre, tête la première. Elle fait un pas en avant, mais sa chaussure s'accroche dans un pli de sa belle robe. Elle glisse et se sent soudain partir en avant. Ses doigts se crispent dans le vide, comme s'ils cherchaient à attraper la main courante d'un escalier invisible. La pensée furtive de la chute et du choc en heurtant le sol lui fait fermer les yeux en une grimace de détresse. Et là, elle sent soudain des mains salvatrices qui l'agrippent fermement et la soulèvent dans les airs pour la poser à terre avec douceur. La fillette, surprise, ouvre les yeux et se retrouve face à Della, dont le visage est marqué d'un sourire chaleureux. Sa tante lui adresse un clin d'œil complice auquel Elinor répond par un sourire de remerciement.

Elle se tourne ensuite vers Eldwin et lève ses grands yeux bleus vers son visage, qu'il a impassible. S'il avait vu la scène, cela ne sembla pas l'émouvoir. La petite fille s'approche doucement de son père et vient se poster derrière lui, légèrement en retrait, pour ne pas le déranger. Elle garde les yeux rivés sur sa haute silhouette, qu'elle sent rassurante et protectrice dans ce lieu qui lui est inconnu. Sans la présence de son frère à ses cotés, Elinor devenait soudain timide et impressionnable. Une femme à la démarche chaloupée ne tarda pas à faire son apparition, se dirigeant vers eux à vive allure. Elle se présenta comme étant tellement de chose à la fois, que l'enfant n'en retint pas la moitié et supposa juste que leur interlocutrice devait être vraiment vieille pour avoir autant d'expérience, ou alors ce devait être une personne très importante, étant donné la longueur de ses titres. La fillette ne s'en senti que plus intimidée et se rapprocha un peu plus de la figure paternelle.

Une fois les présentations achevées, Jehanne de Cassagnes-Begonhès les entraina vers le château. L'enfant suivi sagement en jetant de temps à autres des regards discrets, mais curieux, vers cette drôle de dame dont les mots ne semblaient jamais vouloir s'arrêter de jaillir de sa bouche. Au bout de quelques minutes, elle perdit le fil de la conversation et ses pensées se tournèrent vers son frère. Pourquoi n'était-il pas venu lui aussi? On avait expliqué à Elinor qu'elle allait peut-être devenir la dame de compagnie d'une jeune fille de grande importance et qu'il fallait qu'elle se montre sage et agréable lors de leur visite. Elle n'avait pas très bien compris ce qu'était une dame de compagnie, mais elle avait acquiescé de la tête en silence, sentant bien que c'était un honneur qui lui était fait. Maintenant qu'elle pensait à l'absence de Cynil une question se formulait tout de même dans son esprit: Pourquoi son frère ne pouvait-il pas devenir homme de compagnie lui aussi? Elle poserait la question plus tard, à Della ou Maria, lorsqu'elle serait seule avec l'une d'entre elles.

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Eldwin


L'accueil fut des plus surprenants. En voyant cette fleur, plus très fraîche, plus très droite non plus donc, Eldwin fut étonné. Il n'était pas tout jeune, mais elle semblait encore plus vieille que lui, et moins bien conservée. Néanmoins elle devait être une personne importante, le regard, le port de tête, les vêtements, tout cela démontrait un certain rang social. Qui se confirma rapidement alors que la grand-mère de Béatrice se présentait et parlait, parlait, parlait, parlait, parlait !!! C'était comme si un océan de paroles tout entier se déversait de sa bouche. Comme si un barrage de castors avait rompu et que les flots, depuis longtemps contenus, s'élançaient hors de leur prison.

Eldwin salua la vielle dame, mais ne put répondre à ses paroles de bienvenue, pas le temps. Et elle continuait son badinage, alors qu'ils pénétraient dans le château et la suivaient vers l'aula magna. N'écoutant presque déjà plus la grand-mère Castelmaure Eldwin observa et admira le château et son contenu. Et puis soudain, quelques secondes de silence, autant dire une éternité pour l'occasion. Ni une, ni deux Eldwin ouvrit la bouche et laissa à son tour les flots se déverser. Chacun son tour non mais oh !


Ma dame, je suis certain que la collégiale Saint-Martin me ravira. Et je vous remercie pour votre si aimable et chaleureux accueil. Néanmoins je ne suis que prêtre et curé, appelez moi mon Père. Le "Monseigneur" est réservé aux évêques et archevêques de notre Sainte Eglise. Votre demeure est magnifique et c'est un plaisir de la découvrir, ainsi que ses hôtes. Et je vous remercie pour toutes ces bonnes paroles que vous avez à l'égard de ma soeur et ma fille.

Un discours plus que douteux, assemblage de tas de phrases disparates sur des sujets tout aussi divers. Eldwin était mauvais, très mauvais à cet exercice. C'est qu'il avait plutôt l'habitude des discours bien construis, avec des enchaînements logiques, des pauses, des passages mesurés, pour faire transition. Les discours de paroles incessantes s'apparentaient pour lui à des vomissements de mots, et il n'était vraiment pas adepte de cela.
Della
Wawouw !!!! Personne ne m'avait parlé d'une tempête prévue pour aujourd'hui !
La dame qui arriva en se dandinant me fit pourtant l'effet d'un ouragan.
Elle parlait et bougeait et bougeait et parlait à en donner le tournis...Si c'était elle, la Béatrice que nous devions rencontrer, il n'y avait pas un doute, je refuserais tout de go d'en être la dame de compagnie ! C'est que je tenais à ma santé mentale, moi.
Mais j'ouïs, pour ma grande joie, des paroles qui me rassurèrent.
Et grand-mère de la maîtresse de ces lieux, ma belle Béatrice de Castelmaure !
Ouffff ! Cette drôle de dame n'était que l'aïeule de la dite Béatrice...Profond soupir de soulagement.

Je craignais que nous ne soyons nous-mêmes emportés dans le flot étourdissant et incessant et...nous le fûmes. Emmenés, tirés, emportés vers le château...je subissais le sort réservé aux visiteurs lorsque je notai un temps presqu'imperceptible d'arrêt. L'aïeule montrait un réel talent de maniement des mots...
Mais bien sûr, même l'éclat superbe de vos cheveux ne pourrait faire d'ombre à la si grande beauté de ma chère Béatrice !
Je souris et trouvai du coup, la dame tout à fait adorable ! Arriver à flatter et à piquer ainsi, le tout dans une même salve de mots...Je trouvai ça dé-li-cieux !

A côté, évidemment, il fallait bien avouer que mon cher Eldwin paraissait piètre parleur. De fait, il n'était pas dans une chaire, à porter sermon, ce qu'il faisait à merveille.
J'osai, à mon tour, ouvrir la bouche, la pinçant juste un peu, mais comme je pensais que la grand-mère aimerait.

Ma dame, si votre petite fille est aussi charmante que vous-même, cela sera plaisir de la rencontrer et la connaître. Petite courbette et sourire poli.
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Beatritz
Béatrice de Castelmaure égrenait son chapelet dans sa chambre, sous le regard d'un Christos de noyer et d'une Maria en bois de rose. Elle se plaisait à croire qu'ils appartenaient à sa défunte mère, mais en réalité, elle l'ignorait tout à fait. Sa grand-mère n'avait pas su la renseigner, et la mesnie prêtait mal attention à ce genre de choses. Et puis... Elle préférait ne pas s'y intéresser de trop près, parce qu'on lui dirait alors que sa mère n'avait pas vécu longtemps ici, et davantage avant qu'après la noce.
Vivre dans ses illusions, c'était si doux !

Judtta arriva. La jeune Duchesse de Nevers acheva sa prière, se releva.


-« Donne-moi mon châle d'organza, Judtta. »

La bonne camériste ouvrit une mâle et déplaça quelques coiffes pour trouver, au fond, le châle aux chaudes couleurs des fleurs de topinambour. Elle le tendit des deux mains à la brune Castelmaure, qui l'ajusta sur ses épaules, car l'air du temps s'était rafraîchi. Cette note de couleur rehaussait le blanc et le bleu pénétrant de ses vêtements. Le bleu du Lauragais...

Elle descendit dans la grande salle, et s'y trouva au moment même où les Volvent y étaient introduits par Jehanne de Cassagnes-Begonhès. Elle sourit aimablement et son œil glissa sur les jeunes filles blondes. Aussi différentes que possible d'elle.


-« Le Très Haut vous bénisse, chers amis ! » dit-elle d'une voix claire en guise d'accueil. Elle désigna des fauteuils assemblés près des fenêtres. Dossier droit, accoudoirs garnis. De bonne facture et d'une humble élégance.
Elle-même prit place dans le fauteuil du milieu, de sorte que les Volvent durent s'asseoir de part et d'autre d'elle.
Le temps des présentations était venu.

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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt !
Eldwin


Ils arrivèrent finalement à la grande salle du château où on les invita à entrer. C'est alors que Béatrice arriva à son tour. Eldwin lui sourit, légèrement, et s'inclina bien bas devant la jeune duchesse. Se redressant il observa du coin de l'oeil sa soeur et sa chère petite tête blonde pour voir si elle saluait bien la demoiselle puis reportât son attention sur Béatrice.

Vous aussi, Votre Grâce. Je vous remercie de nous recevoir si chaleureusement. Votre demeure est magnifique.

Chaleureux n'était pas vraiment ce qu'il pensait, il aurait plutôt défini l'accueil de l'aïeule Castelmaure comme envahissant, mais bon, il ne pouvait pas se permettre de dire cela. Il prit donc place à gauche de Béatrice et fit un léger signe de mains à Della et Elinor pour qu'elles s'assoient à la droite de la noble demoiselle. Il lui revenait alors de faire les présentations. Il désigna tout d'abord Della de sa main.

Voici ma soeur, Della de Volvent. Elle vit actuellement à Beaumont, terres ancestrales de notre famille, où elle supervise, notamment, la production du vin, ainsi que l'ensemble du domaine, avec moi. Peut-être vous plaira t-il de goûter à notre vin. Je ne connais pas celui de Chablis, je ne pourrais donc faire de comparaison. Néanmoins ma soeur a su rendre aux vignes de Beaumont, depuis trop longtemps délaissées, leur splendeur d'antan, et le vin qui en résulte est fort bon, il doit encore être amélioré mais il promet de devenir un grand crû bourguignon, dont notre Duché pourra être fier. Grâce à Della. Elle a, assurément, des qualités indéniables pour diriger.

Eldwin se tut. Il ne voulait pas tout dire. Della devait elle-même se vanter auprès de Béatrice, lui présentant ses atouts pour devenir sa dame de compagnie, et Béatrice elle-même devait apprendre à la connaître toute seule. Il avait mis en avant sa soeur, l'avait quelque peu vanté, en toute sincérité, le reste viendrait après. Il désigna donc Elinor, et son visage se fendit alors d'un sourire attendri devant son petit trésor. Cynil était son héritier, son fils, dont il était fier, dont il attendait beaucoup et sur qui il fondait beaucoup d'espoir. Il était dur avec lui, trop parfois, ce n'était encore qu'un enfant. Avec Elinor, par contre, Eldwin était tendre. Sa fille représentait beaucoup pour Eldwin. Elle était tout d'abord le reflet de sa défunte mère, Catherine, qu'Eldwin avait tant aimé. Elle était la joie de vivre, l'innocence. Et il souhaitait la protéger. Gare à celui qui tenterait de la prendre. Alors qu'il envisageait des mariages d'intérêts pour les femmes de sa famille il n'en concevait même pas l'idée pour Elinor. Elle se marierait avec un noble, assurément, mais il ne la forcerait pas à épouser un vieux noble aux nombreux titres, seul son bonheur compterait.

Voici ma fille, Elinor de Volvent. Elle encore jeune, mais elle a l'esprit vif, une grande soif d'apprendre, une grande intelligence et surtout une joie de vivre communicative. Si je vous l'ai amené, malgré son jeune âge, c'est que je pense qu'elle pourra apprendre beaucoup auprès d'une grande dame telle que vous, Votre Grâce, si vous acceptez de la prendre à vos côtés. Il est d'usage que les jeunes filles apprennent à devenir des femmes respectables auprès de leurs aînés, peut-être accepterez-vous donc de faire de même avec ma fille. Celle-ci pouvant très bien par la suite vous tenir compagnie et vous servir comme dame d'atours.

Il aurait pu attendre pour présenter sa requête mais il avait décidé de le faire immédiatement. Si Béatrice acceptait, même plus tard, ce serait un grand bien pour Elinor. Quoi de mieux pour elle que de côtoyer une femme telle que Béatrice. Elle pourrait apprendre beaucoup auprès d'elle. Si elle refusait la chose serait regrettable, mais étant jeune Elinor aurait tout le temps de parfaire son éducation, au besoin auprès d'une autre grande dame.
Della
La pièce fut emplie à la seconde où la jeune femme entra, d'un éclat particulier mêlant grâce, charme et charisme d'un même tenant.
J'en eu le souffle coupé !
Béatrice était absolument extraordinaire, un visage finement dessiné ponctué d'un regard à la fois doux mais intense, encadré d'une chevelure foncée rehaussant la pâleur d'une peau fine et délicate. En un mot comme en cent, Béatrice était belle !

Il fallut que je voie mon frère saluer en s'inclinant pour que je quitte la jeune femme des yeux et que à mon tour, je fis une révérence bien comme il faut.

J'avais repris la main d'Elinor et je la fis asseoir à côté de Béatrice tandis que je pris place moi aussi.
Elinor semblait apeurée, je la comprenais. Je me projetais dans un passé qui me semblait lointain et je me revoyais, moi aussi, mise ainsi à ce qui se rapprochait de la torture, pour moi, obligée de rester assise sans bouger, respirant à peine. La petiote faisait son entrée dans le monde et elle n'en verrait pas la fin avant longtemps.

Eldwin fit de moi le portrait d'une femme d'affaires. J'aimais entendre mon frère me prêter tant de qualités, cela flattait mon ego, bien entendu mais me rassurait aussi, en me disant qu'il ne voyait pas en moi que le côté vilaine petite fille...Eldwin se tut par contre, sur tout ce qui était plus personnel, plus intime de ma personne. Je lui en fus reconnaissante également. S'il s'avérait que je passe du temps aux côtés de la jeune femme, nous aurions elle et moi, l'occasion de nous apprivoiser mutuellement.
J'adressai un sourire, pour confirmer les dires de mon frère...

Pendant que le fier père parlait de sa fille, j'observai Béatrice, discrètement évidemment. Et sans vraiment expliquer le pourquoi du comment, je sentis qu'il serait agréable d'être à son service, de partager son temps, quelques moments de nos vies aussi.

Je n'osai parler...craignant de couper la parole à la damoiselle...J'attendis donc que l'on s'adresse à moi, laissant les dernières notes de la voix d'Eldwin résonner dans la grande pièce somptueuse.

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Elinor.
Lorsque Béatrice fit son apparition dans la grande salle, les yeux de la petite Elinor s'écarquillèrent d'admiration devant la beauté de ses traits et la grâce qui émanait de ses gestes. La jeune Duchesse de Nevers, au visage finement ciselé et dont le charme était accentué par des yeux aux cils papillonnant avec légèreté sur un regard empreint de douceur, possédait une chevelure sombre et soyeuse venant relever la pâleur exquise de sa peau. L'enfant, émerveillée, la trouva encore plus belle que sa nouvelle poupée en porcelaine, qui elle aussi était doté d'une épaisse chevelure sombre et bouclée. Et pourtant, elle l'aimait beaucoup sa poupée, mais elle l'aurait immédiatement échangé si elle avait pu en avoir une qui ressemblait traits pour traits à Beatrice.

En voyant son père et sa tante s'incliner pour saluer la jeune fille, Elinor releva légèrement un pan de sa jupe et fit une petite courbette, d'un geste encore un peu gauche et enfantin, mais qui ne saurait tarder, à force de pratique, à se transformer en un mouvement gracieux et fluide.

Della installa ensuite sa nièce sur le fauteuil à coté de celui ou la jeune Castelmaure avait pris place. Depuis son siège, du haut du quel Elinor arrivait à peine à toucher le sol de la pointe de ses pieds, la petite écoutait vaguement la présentation qu'Eldwin faisait de sa tante et d'elle même. Elle se sentait intimidée face au charme de Béatrice et à sa présence toute proche qui emplissait la salle et forçait au respect. Lorsqu'elle sentit son regard se poser brièvement sur elle, l'enfant aurait voulu disparaitre dans un petit trou ou aucun adulte n'aurait pu la retrouver et l'obliger à assister à des rencontres, qu'elle trouvait toujours d'un ennui profond.

Et pourtant, paradoxalement, elle éprouvait une certaine attirance vers cette jeune fille, assise à coté d'elle. Elinor avait envie de la regarder et de la voir sourire. Elle avait envie de caresser ses cheveux, qu'elle imaginait aussi doux que ceux de sa poupée. Elle avait envie de la faire rire et de l'attirer par la main pour aller jouer dehors, comme elle le faisait parfois avec Maria ou Della. Mais cela n'aurait pas été convenable.

La petite gigota légèrement de droite à gauche pour s'installer un peu plus confortablement dans son fauteuil, et attendit donc sagement que les grands aient fini de discuter, ou qu'ils lui adressent la parole, ce qu'elle aurait préféré pouvoir éviter, à vrai dire.

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Beatritz
Gimont et Judtta avaient reçu chacun des missions qui les tiendrait éloignés des visiteurs. Béatrice de Castelmaure avait une bienveillante affection pour les deux incapables de Chablis, mais elle savait ce qu'ils valaient, et veillait à ce qu'ils de dévalorisassent pas l'image que l'on pouvait avoir, dans le monde, de la mesnie de Chablis - si tant était que le mal ne fût déjà fait...
Ce fut donc un serviteur en livrée bleu de Lauragais - ce bleu si pur, ce bleu de cocagnes ! - qui apporta du raison et du vin, tandis que le curé de Dijon parlait.
Elle s'accorda de détailler du regard plus spécialement chacune des filles Volvent lorsqu'Eldwin parlait d'elle. Della était celle qu'il lui fallait, assurément, celle qui remplirait parfaitement le rôle de suivante. Une beauté pâle, toute de lumière, un goût semblait-il pour les tenues élégantes, de grands yeux curieux et un âge raisonnable pour sortir dans le monde : tout était là. Restait à savoir si elle avait le sens de la conversation... Cela viendrait.

Picorant quelques grains de raisin, la Duchesse de Nevers écouta d'une oreille distraite ce que disait Eldwin de Volvent sur sa sœur : elle recrutait une suivante, non une intendante. Les qualités de gestion et le fort caractère étaient des choses dont elle pouvait se passer. D'autres choses l'intéressaient... Avec un sourire bienveillant, elle se tourna vers la jeune femme, et posa une moisson de questions, auxquelles la jeune Volvent répondrait à sa convenance.


-« Quel âge avez-vous ? La gestion du domaine de Beaumont vous laisse-t-elle beaucoup de répit ? Que savez-vous de ce qui sera attendu de vous à notre service ? »

Elle ne dit rien pour l'heure sur Elinor. Mais prenant la corbeille de raisins, elle la tendit à la petite fille, dont les bras étaient trop courts pour l'atteindre, et cette proximité d'une jeune enfant, comme elle en avait peu dans sa vie, la mettait de bonne humeur. Discrètement, elle lui fit un petit clin d'œil que son père ne pourrait voir, parce qu'il était assis de l'autre côté et qu'en cet instant, elle lui tournait le dos.
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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt !
Della
Vin et raisin...J'eus un petit sourire, adressé à moi seule, devant le plateau. C'était exactement la même collation que lorsque je me plongeais dans une lecture religieuse.
Je pris cela comme un signe et je remerciai le Ciel de me l'envoyer.

Lorsque la jeune Duchesse m'offrit son attention, je répondis à son sourire, d'une façon naturelle pour lui répondre ensuite.


Beaumont et ses vignes m'ont pris beaucoup de temps, oui. Il a fallu rétablir beaucoup de choses. Lorsque Eldwin m'en a confié la gestion, le domaine était resté quelque peu à l'abandon.
Mais, à présent, grâce au travail acharné des ouvriers et grâce à la bienveillance du Très Haut, la maintenance est bien moins ardue.

J'adressai à mon frère, un regard, espérant qu'il noterait ma sagesse.
J'y prends plaisir et il m'arrive encore d'aller moi-même émonder quelques vignes parce que j'aime ça.
Je n'avais pas l'intention de m'étendre sur mon amour pour ces vignes, ce travail devenu passion. Mais il m'était impensable de ne pas mentionner mon attrait pour les vignobles, c'était partie de moi.
Bien que je n'ai que 18 ans, je gère, du mieux que je peux, notre domaine familial.
Dix-huit ans...dont la plus grande partie passée entre les murs gris d'un couvent et trois années envolées en fuite. Fuite instructive qui m'avait appris bien des aspects de la vie. Et ces deux dernières années, à Beaumont, mon amour. Pourquoi disais-je "que" 18 ans ? A mon âge, la plupart des jeunes femmes de la noblesse étaient mariées et mères de famille...Moi, j'avais fui et choisis une liberté sans condition à laquelle, aujourd'hui, je rendais le dû.
En étant attachée à votre service, votre Grâce, j'ose croire que vous attendrez de moi, une grande disponibilité, une présence...peut-être une écoute et un partage de conversations...de conseils aussi... Je souris à la jeune femme, je sentais en elle, comme une solitude béante, espérant être comblée. Oserais-je parler de confidence ? Cela serait possible en cas où vous placeriez en moi, votre confiance. Ce qui me serait grand honneur. Pour ce qui est certain, c'est qu'une discrétion sans condition vous sera garantie. Et puis...laissons aussi une place à la distraction...Promenades, lectures, chants...et rires.
S'il était bien une chose que j'avais apprise aux détours de ma petite expérience de vie, c'est qu'il fallait laisser une place à l'amusement, à la joie. Et...en regardant le doux visage de Béatrice, il était facile de noter que cet aspect-là de l'existence avait été délaissé.

J'avais répondu avec franchise.
Le ton était-il le bon, la jeune fille serait-elle en accord avec moi ? Elle seule pourrait le dire...

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Elinor.
Tout en conversant, la jeune Castelmaure présenta en souriant une corbeille garnie de raisins à la petite Elinor. Celle-ci lorgnait sur les belles grappes depuis qu'un serviteur en livrée bleue les avait déposées sur la table devant eux. Trop loin pour qu'elle puisse piocher dans le panier, la fillette aurait du se lever pour se servir, ce qui lui semblait être une attitude déplacée. Et puis, sa timidité l'incitait à rester sagement assise pour ne pas attirer l'attention sur elle.

Ce fut donc avec un plaisir évident qu'elle choisit une petite grappe parmi les raisins que Béatrice lui proposait. Elle gratifia la jeune Duchesse d'un large sourire et, d'une voix légère et claire, lui formula des remerciements comme on le lui avait appris à le faire lorsqu'elle recevait quelque chose.


- Je vous remercie... Il manquait... ma Dame!

Ses joues prirent une légère teinte pourpre, mais elle se détendit immédiatement lorsque la jeune fille lui fit un clin d'œil discret et complice. Les yeux d'Elinor brillèrent un instant d'un éclat d'amusement. Ce bref échange, qui aurait pu paraitre anodin, l'avait mise bien plus à l'aise vis à vis de Béatrice, qui lui paraissait soudain beaucoup moins intimidante. Avec un léger sourire de contentement, l'enfant se mit à grappiller son raisin, tout en écoutant la conversation tenue.
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Beatritz
Pas de problèmes à parler, la charmante blonde ! Cela arracha un sourire à la Duchesse de Nevers, bien jeune en comparaison, qui, une fois que Della se fût tue, repartit :

-« Si vous aimez les vignes, il y en a aussi à Chablis, et dans tout le Nivernais ! Mais c'est à Chablis qu'est notre principale résidence, quand ce n'est en l'Hostel Chambellan de Dijon. Toutefois, vous n'aurez pas à gérer quoi que ce soit auprès de nous. Ce sont des conversations, des services de chambre, une présence discrète et serviable lors de nos sorties dans le monde, et... » Elle sourit, parce que cette perspective la réjouissait. « ... des rires et des confidences, qui seront votre quotidien. »

Elle marqua une pause légère, pour rassembler en son esprit les points nécessaires à évoquer. Son œil bleu vif se posa sur la petite Elinor qui picorait ses grains de raisin. Elle secoua légèrement la tête, ce qui fit danser la boucle d'ébène sur sa tempe gauche.

-« Votre âge... Vous êtes plus âgée que nous, mais point de trop. Toutefois, votre âge et votre position laïque vous disposent au mariage, n'est-ce pas ? Alors... Qu'il soit entendu ceci : en entrant dans la mesnie de Castelmaure, vous placez votre devenir sous notre protection. Nous aurons un droit de regard sur le sens que vous donnez à votre vie ; vos responsabilités, tant politiques si telle est votre inclination, que nuptiales. Entrer dans notre mesnie, c'est nous envoyer ceux qui requièrent l'autorisation de vous courtiser. C'est soumettre à notre jugement vos projets d'épousailles, au même titre que vous les soumettrez à votre chef de famille. »

Quand elle dit cela, la jeune Béatrice de Castelmaure adressa un regard à Eldwin, car en la matière, lui aussi devait accepter ces conditions.
Elle n'avait pas seize ans, la brune Duchesse ; mais les quinze dernières années avaient été passées à apprendre et ressasser les choses qui sont d'usages dans la tenue d'une maison. Elle poursuivit :


-« Si vous êtes vertueuse et respectueuse de la confiance que nous vous portons d'ors et déjà, ce dont nous ne doutons pas... Cela dépendra de la valeur de l'alliance, bien sûr. Si celle-ci vous conserve un rang de basse noblesse ou de roture bourgeoise, rien ne s'opposera à ce que vous restiez, si tel est votre souhait, à notre service après votre hymen. Une dame de compagnie peut tout à fait être mariée.
Mais soyez aussi certaine de notre bienveillance. Entrer à notre service vous ouvrira à notre suite les portes de certaines assemblées de belle noblesse, et s'il s'y trouvait qu'un homme de bon sang vous y remarquât et requît le droit de vous courtiser et si vous l'agréiez - nous ferions notre devoir de faciliter une alliance de notre dame de compagnie dans la noblesse... »


Là encore, elle glissa un regard vers Eldwin. Lui plus encore que Della devait saisir ce que cela signifiait.

-« Voilà donc : vous serez notre compagnie et notre suite. Vous œuvrerez à notre service, pour notre bien-être. En échange, vous ne manquerez de rien ; certains de vos frais seront pris en charge par nos revenus. Et nous accompagnerons de notre bienveillance les moments importants de votre vie - au moins les prochains à venir. Cela conviendra-t-il ? »

Et la Duchesse de Nevers de regarder alternativement Della et Eldwin. Elle ne savait trop comment chez les Volvent l'on présidait aux décisions de ce genre...
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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt !
Della
La voix de la Duchesse était claire, posée et sans aucune hésitation.
Elle exprimait ses pensées d'une façon tellement évidente que je pensais sur le coup qu'elle pourrait être une parfaite oratrice, une avocate sérieuse ou même une porte-parole exemplaire.

La perspective de voir, encore, des vignes, d'en être proche en quelque sorte, me ravit.
Mais bien plus encore, me réjouit l'idée de partager le quotidien de cette damoiselle, de la suivre, de l'accompagner, de discuter avec elle...tout cela me tentait, grandement.

Elle en vint alors à parler mariage...et là, je frissonnai, discrètement du moins, je l'espérais. J'avais encore des difficultés à imaginer une union bien que je savais pertinemment bien que telle serait serait ma destinée.
Comme toute jeune fille, j'avais cru que le Prince Charmant arriverait, sur un fier destrier blanc et qu'il chamboulerait mon coeur, m'enlevant avec lui vers un pays lointain où nous nous serions mariés et aurions eu de nombreux enfants.
Seulement, il fallait bien avouer que la réalité était moins colorée et qu'il était absolument préférable de se donner en union à un beau parti plutôt que de rêver éveillée.
Dès lors, je m'étais résignée à cette acceptation et attendais, sagement, que mon frère m'annonce avoir trouvé "le" mari idéal.
Quoique l'idée de croiser ce mari idéal lors d'une sortie de "ma" Duchesse me plaisait aussi beaucoup.
Il n'en demeurait pas moins que le concept même de mariage-couple me restait parfaitement inconnu. La seule chose que je savais était que des mariages, naissaient des enfants.
J'avais mis de côté depuis longtemps la question de savoir pourquoi des enfants naissaient hors mariage. La réponse qu'anciennement, des amis Lorrains m'avait faite consistant à comparer les hommes à des moutons dormant ensemble dans la bergerie. Ne vous tracassez pas si vous ne suivez pas...je vous raconterai, à l'occasion...

Le regard que ma Duchesse échangea avec mon frère m'intrigua. Avais-je raté quelque chose ? Hmmm...je poserai la question plus tard, à Eldwin.

La dernière explication se termina par mon "engagement" auprès de Béatrice. Ce qui me procura une grande joie que je laissai apparaître dans un sourire ravi.
Je n'osai, à nouveau, répondre. Eldwin était celui à qui revenait le droit d'accepter ou pas. Mais je priai pour qu'il soit en accord avec ce qui venait de se dire...J'étais conquise par Béatrice...Pourvu que le contraire soit vrai.

Pour rompre un peu la tension qui me gagnait, je portai le regard sur ma nièce, dégustant le raisin, son regard d'enfant dévorant tout autant que sa petite bouche.

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