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[RP] Chablis - Voilà de la compagnie !

Eldwin


La situation était étrange. Habituellement Eldwin menait la conversation. Et là, le prêtre vieillissant restait étrangement silencieux, écoutant l'échange entre Béatrice et Della. Il sourit, très légèrement, en voyant Béatrice offrir du raisin à Elinor. Son petit trésor semblait un peu perdu. Cela se comprenait. Elle n'était pas vraiment à sa place, aux milieux de cette conversation d'adultes. Néanmoins c'était une bonne chose pour elle. Si d'avenir elle devait entrer dans la suite d'une grande dame, comme Béatrice, par exemple, il faudrait qu'elle apprenne à écouter en restant à sa place, silencieuse et discrète, mais toujours prête à servir sa maîtresse. Jusqu'au jour où elle serait à la place de la grande dame. C'était ce qu'il imaginait pour sa fille adorée, comme tout père voulait le mieux pour sa fille.

Ecoutant l'échange entre sa soeur et la jeune duchesse Eldwin fut content de Della. Celle ci répondait avec aisance et assurance. De toute façon, comme l'avait laissé supposé sa présentation de sa soeur il n'avait aucun doute sur ses capacités à devenir dame de compagnie de Béatrice, ou toute autre noble dame de haute noblesse. Ce n'était, selon lui, qu'une question d'affinités et d'enjeux. Lorsque Béatrice parla de ci attendait Della en entrant dans sa mesnie Eldwin fit beaucoup plus attention aux paroles employées.

Lorsque la jeune duchesse évoqua un éventuel mariage avec un un petit noble ou un bourgeois Eldwin ne put s'empêcher d'ouvrir de grands yeux étonnés. Imaginez sa soeur, de noble sang, dont la noblesse remontait à de nombreuses générations, épouser un roturier ! Cela était tout simplement impensable. Jamais Eldwin ne pourrait autoriser une telle union, et si elle devait advenir, il ferait tout pour s'y opposer, ou la faire annuler. L'honneur des renards en dépendait.

Le regard que Béatrice lui adressa était entendu. Et un léger hochement de tête de la part d'Eldwin lui répondit. Il savait, bien évidement, que la position de la jeune duchesse pourrait être d'une grande aide pour que sa soeur épouse un noble de bonne lignée et à la situation avantageuse. Lorsque Béatrice posa l'ultime question, qui scellerait leur accord, Eldwin fut agréablement étonné par l'attitude de sa soeur. Elle connaissait les usages au sein de leur famille, comme dans tant d'autres, mais Della était celle qui savait le mieux ne pas les respecter. Mais en cet instant elle se tut, laissant à son aîné, le Renart, le chef de famille des de Volvent, choisir pour elle. Elle avait changé depuis qu'elle était revenu de son errance. Eldwin ne réfléchit pas longtemps. Della, et à travers elle, leur famille, n'avait que des avantages à gagner par cet accord. Eldwin hocha donc la tête et répondit.


Cela convient parfaitement Votre Grâce.
Beatritz
Verdict peu surprenant, mais qui réjouit au plus haut point l'impétueuse : cela de fait ! Elle joignit les mains, et d'un large sourire, se tourna vers Jehanne de Cassagnes-Begonhès qui avait su se faire discrète assise sur une chaise en retrait.

-« Bonne petite mère, voulez-vous bien envoyer quérir un tailleur, vous savez, celui qui a des doigts si habiles, à Auxerre ? Qu'il vienne au plus vite avec un lot d'attaches de manteaux, de ceintures et de troussoirs, de grelots, et des étoffes bleu sombre brodées pour bandiers, pour choisir... S'il a de la fourrure d'agneau de Lombardie, qu'il en apporte aussi. »

Et se tournant vers sa dame de compagnie :

-« Vous viendrez avec nous au Louvre dans dix jours, à la réception du Roi. Nous partirons deux jours auparavant, pour être en bonnes dispositions le jour dit. Il vous faudra une tenue digne de la réputation de la Cour de Bourgogne, nous allons nous y employer. Le temps presse. »

Elle tendit sa main gantée pour prendre quelques grains de raisin qu'elle mangea en silence, en regardant Elinor. Finalement, après avoir lancé un regard à Eldwin, elle demanda d'une voix douce :

-« Mademoiselle Elinor... Que savez-vous de moi ? »
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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt !
--Jehanne.de.cassagnes.b.


La rombière, qui malgré son ordinaire énergie débordante, piquait un peu du nez. On se fatigue vite, à son âge, surtout lorsqu'on vrombit tous azimuts. Elle releva son nez chafouin et hocha vigoureusement la tête.

-« Oh oui oh oui ! Une robe bleue bordée de blanc, ce sera magnifique ! Oh oui vraiment ! »

Et de se hâter de bouger sa graisse flasque vers le cabinet de retraite où elle trouverait tout pour mander le tailleur.
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Elinor.
L’attention de la jeune Duchesse était à présent tournée sur la petite Volvent, qui s’apprêtait à enfouir avec gourmandise un grain de raisin doré dans sa bouche. En entendant la question qui lui était adressée, les yeux de l’enfant s’écarquillèrent légèrement tandis qu’elle interrompit son geste pour jeter un regard anxieux vers la figure paternelle. Le visage calme et confiant d’Eldwin suffirent à encourager sa fille, dont les yeux pivotèrent à nouveau sur Béatrice. Faisant rouler distraitement dans sa main le grain de raisin qu’elle n’avait pas eu le temps de manger, elle répondit d’une voix claire et résolue.

- Votre Grâce…, elle avait entendu Eldwin et sa tante appeler la jeune fille comme cela et supposa qu’elle devait en faire de même. Je sais que vous êtes une grande Duchesse, ce qui fait de vous une personne très importante à qui il ne faut pas manquer de respect… un peu comme pour une princesse!

Les yeux d’Elinor se mirent à briller lorsqu’elle prononça ce dernier mot. Il est vrai que la jeune Castelmaure, avec son port altier et ses gestes empreints de grâce, lui faisait penser à une princesse, ou du moins l’idée qu’elle s’en faisait. Plus tard, elle aussi voulait devenir princesse! Ou alors duchesse! Ça vit aussi dans un grand château une duchesse!

- Comme vous êtes une grande dame, Maria m’a dit... Maria c’est ma gouvernante! Elle est très gentille!... Un sourire illumina le visage de la petite. Elle m’a dit qu’à vos cotés j’apprendrais à devenir une grande dame moi aussi et que, en échange, je serais là pour vous divertir et vous apporter du bonheur.

La petite fille avait du mal à imaginer comment on pouvait apporter du bonheur à une personne, mais elle se disait que cela devait ressembler à la joie qu’elle ressentait quand elle pouvait passer un peu de temps en compagnie d’Eldwin ou de Della. A cette pensée, un sourire fugace se dessina sur ses lèvres.

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Della
J'étais ravie, on s'en doute !
Ravie et anxieuse, ravie et impatiente, ravie et...bien plus encore.
Décrire le mélange de sentiments qui se liaient en moi serait difficile, tant il était complexe.
C'était un nouveau chapitre de ma vie qui allait être écrit et certainement pas le plus anodin.
Déjà, "ma" Duchesse m'annonçait des changements...vestimentaires, pour les premiers.
Je me souvins de l'époque où je traînais en braies d'homme et chemise trop large puis celle où je me pris à me glisser dans des vêtements féminins de femme ouvrière et enfin, ce plaisir que j'avais découvert de me trouver élégante dans des robes que je faisais confectionner rien que pour moi.
Voici qu'à présent, j'allais évoluer dans "une tenue digne de la réputation de la Cour de Bourgogne"...J'étais absolument conquise...
Tout à coup, l'annonce du voyage au Louvre me stupéfia et j'en restai, l'espace de quelques secondes, pétrifiée...la réception du Roi ! Béatrice avait dit réception du Roi ? Ca voulait dire que moi, la petite de Volvent, l'enfant espiègle, l'enragée de la famille, celle qui n'avait pas froid aux yeux...celle-là allait se rendre à la réception du Roi en compagnie d'une des plus belles Duchesses du Royaume.
J'aurais voulu sauter de ma chaise, embrasser mon frère, ma nièce, Béatrice aussi et même la grand-mère...Mais je ne fis de tout cela. J'inclinai respectueusement la tête vers ma Duchesse.


Votre Grâce, soyez remerciée de tant de bonté.
Je vous ferai honneur ainsi qu'à ma famille, soyez en assurée.


Je glissai un regard à Eldwin, cherchant sur son visage un sourire ou un signe de contentement.
J'avais bien grandi depuis ma visite à Lyon, depuis mon retour au sein de la famille. Je l'avais fait pour lui, pour nous...pour les Renart. Aujourd'hui, je récoltais des fruits de cette évolution et j'en étais fière.

Fière, je le fus aussi des réponses d'Elinor qui ne faillit point et montra, elle aussi, la bienséance des de Volvent.
Ses paroles m'émurent, je lui adressai un nouveau sourire, plein de tendresse.

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Eldwin


Il écouta amusé et surpris Béatrice envoyé sa grand-mère chercher un tailleur réputé d'Auxerre pour confectionner à Della une tenue en accord avec la sienne à ce qu'il comprenait de la commande de la jeune duchesse. Et poursuivant elle apprit alors à Della qu'elle l'accompagnerait au Louvre lors du bal de présentations des héritiers de haute noblesse au Roy. Sa soeur allait voir le Roy et côtoyer les personnes les plus nobles, au moins en titre, du Royaume. Eldwin sourit légèrement. C'était là une occasion formidable pour sa soeur de rencontrer, et pourquoi pas taper dans l'oeil, d'un noble hautement titré. Et puis, rencontrer le Roy n'était pas une mince affaire, lui qui passait beaucoup de temps en prière, on se demandait bien pourquoi d'ailleurs, vu qu'il considérait les hérétiques comme ses amis. Eldwin l'avait rencontré une seule et unique fois, en Touraine, lorsqu'il était alors secrétaire d'Etat du Royaume, et que le Roy visitait son royaume.

Captant le regard de Béatrice il lui adressa un léger signe de tête, pour lui signifier ses remerciement pour tous les bienfaits qu'elle allait apporter à Della en la prenant à son service. A peine "engagée" elle la menait à la plus belle des cours d'Europe pour un bal dont on parlerait certainement longtemps. C'est ensuite sur Elinor que Béatrice porta son attention, en lui demandant ce qu'elle savait d'elle. Alors que la grand-mère Castelmaure s'éclipsait pour répondre aux désirs de sa petite fille chérie. Voyant son petit trésor quelque peu apeurée par la question et l'attention de la jeune duchesse il lui sourit tendrement et son regard confiant l'invita à répondre. Il fut amusé de sa réponse d'enfant mais qui était pour autant juste, et du coin de l'oeil observait Della, qui semblait elle aussi très heureuse en cet instant et il lui sourit et la regarda, avec dans ses yeux une grande fierté pour sa petite soeur, encore plus que celle qu'il avait éprouvé à voir qu'elle avait rendu à Beaumont un peu de sa grandeur d'antan.
Beatritz
S'il y avait dans cette pièce de l'obséquiosité, de l'hypocrisie, de la flatterie, tout était occulté par le rayonnement de joie simple et pure de l'enfant, de ces années vertes et sincères. Elinor avait déjà largement dépassé l'âge de raison, mais rien n'était encore venu pervertir son esprit. En tout, il manquait de l'entraînement aux choses du monde ; le peu qu'elle savait suffisait à la rendre attendrissante, et arracher un sourire bienveillant à la jeune Duchesse de Nevers.

Elle hocha la tête et dit d'une voix douce :


-« C'est tout à fait cela, jeune demoiselle ! On vous a bien tout dit, et je vous apprendrai à devenir une grande dame, je vous le promets ! »

Elle tâcha de mettre dans son regard un peu de complicité, mais n'osa pas de nouveau le clin d'œil, car là, Eldwin aurait pu voir ; il fallait savoir garder son rang, en cette circonstance. Et d'ajouter, d'une voix plus grave :

-« ... dès que vous pourrez entrer à notre service. » Se tournant vers Eldwin de Volvent, elle précisa : « Votre fille est prometteuse, et nous nous engageons à la prendre à notre service, quand elle en aura atteint l'âge. Mais pour l'heure, ce qu'il lui faut avant tout, c'est achever ses études, savoir tout à fait lire et écrire, et si nous savons nous-même, nous ne sommes pas la personne la plus indiquée pour lui dispenser ce genre de cours. Nous lui apprendrons, le temps venu, les choses du monde, l'art de la conversation, l'art d'être femme - là, Béatrice de Castelmaure laissa quelques points de suspension, car elle-même ne savait pas très bien si elle était femme comme il fallait ; elle continua ensuite : « la gestion d'un domaine et, à l'instar de sa tante, nous veillerons à son entrée dans le monde sous les meilleurs auspices. N'hésitez pas à la ramener à nous, dès que ses études auprès de meilleurs professeurs que nous seront achevées. »

Cela étant dit, la Duchesse de Nevers reposa son regard sur Elinor. Vive d'esprit, la jeune demoiselle aurait compris, sans doute. Elle chercha son regard, priant de n'y point croiser une trop grande déception.
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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt !
Eldwin


Eldwin observa Béatrice et sa fille. La jeune duchesse semblait conquise, ce qui réjouissait bien évidement le Renart. La promesse que fit alors Béatrice ne put que réjouir un peu plus le prêtre. Sa soeur entrait au service du meilleur parti du Royaume et sa petite fille, son trésor, était promis à un aussi bel avenir. C'était pour elles une chance formidable de s'intégrer à la noblesse du Royaume, alors même qu'elles n'avaient pas encore de titres. Béatrice ajouta alors quelques précisons, se tournant vers lui. Eldwin ne put qu'acquiescer à ses paroles. Il était certaines qu'Elinor avait encore beaucoup à apprendre, quelques centimètres à prendre et surtout gagner un peu plus d'années avant de pouvoir devenir dame de compagnie. Mais au moins elle avait un avenir une fois qu'elle serait en âge de s'ouvrir au monde.

Ma foi, vous parlez juste Votre Grâce, et je n'aurais pas dit autrement. Elinor recevra un enseignement de qualité et vous pourrez être fier de l'avoir à vos côtés, je vous en fait à mon tour la promesse.

Et a son tour il porta son regard sur Elinor. Il était fier d'elle. Elle n'avait encore rien fait d'exceptionnel dans sa vie, n'était qu'une enfant, mais comme tout parent il avait une grande fierté pour sa progéniture. Cynil et Elinor l'avaient aidé à tenir après la mort de Catherine. L'amour de sa femme il l'avait tout entier reporté sur ses enfants, et il avait beau être renfermé, froid, sévère, être devenu prêtre, il restait, au fond de lui, plein d'amour pour ses enfants, sa famille et plein d'amitié pour ses proches.
Elinor.
Ainsi la jeune Duchesse acceptait de lui enseigner l'art d'être une grande dame, mais avant cela, elle devrait grandir encore un peu. Voilà ce que la petite Elinor avait compris. Elle hésita quelques secondes entre joie et déception. Elle était impatiente de devenir princesse, alors plus vite elle apprendrait, plus vite elle aurait une belle couronne et un grand château! En plus, Béatrice avait l'air gentille. La petite prendrait surement grand plaisir à apprendre à ses cotés. Elle s'en réjouissait par avance. Mais d'un autre coté, grandir, ça prend du temps. L'attente allait être longue! Elinor se promit en elle même de faire des efforts pour grandir plus vite. Désormais, elle ne rechignerait plus à manger de la soupe. Peut-être même en redemandera-t-elle une louche supplémentaire!

Le ravissement pris finalement le dessus sur sa déception et un sourire se dessina sur ses lèvres, illuminant son visage d'enfant. A présent, elle avait hâte de rentrer à Beaumont pour aller tout raconter à son frère. Il serait surement content et émerveillé. Plus tard, quand elle serait princesse, elle ferait de Cynil un prince lui aussi. Ou un chevalier peut-être? Oui! Chevalier c'est bien aussi! Il sera grand et fort, puis il protégera le château et puis... Les yeux brillants, la petite fille perdit le fil de la conversation entre son père et la jeune Castelmaure, se plongeant dans ses rêves éveillés d'enfant.

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Beatritz
[On est toujours dans la deuxième semaine de septembre / début troisième, à Chablis, le centre du monde]

Quelques longues secondes passèrent où, après avoir hoché la tête, Béatrice de Castelmaure s'affaira, par de discrets signes de main et regards au serviteur du salon, de remplir les verres de ses invités, et leur tendit elle même la corbeille de raisin, surtout à la petite Elinor qui avait les bras trop courts.
La conversation touchait à sa fin ; du moins sur ce sujet. Car la Duchesse de Nevers savait qu'un autre point était à aborder. Moins pressant, cela pourrait attendre le retour du Louvre... Mais avoir Eldwin de Volvent sous la main était un bon prétexte pour ne pas faire traîner les choses. Elle avala quelques gorgées du vin doré de Chablis.


-« Et bien... Cela étant conclu, que pensez-vous de nous aller promener en Chablis, jusqu'à la collégiale Saint-Martin ? Nous pourrons deviser en chemin et ainsi, vous verrez les lieux où vous aurez à organiser le renouvellement de notre baptême. »
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Pucelle à marier, faites vos jeux messieurs ! - Die Hörner heulen auf, wenn die Jagd beginnt !
Eldwin


(Toujours au centre du monde et au même moment, on n'arrête pas la vie, le rp lui heureusement peu attendre ... Cela se passe donc encore avant de nombreux changements.)


Béatrice avait acquiescé. Puis le temps avait un peu filé. Eldwin but un peu, observant ce qui l'entourait, attendant de voir ce qu'allait faire ou dire la jeune duchesse. Il s'apprêtait à prendre les devants lorsqu'elle aborda la seconde raison qui était à l'origine de leur venue en ce jour. Et qui intéressait plus particulièrement Eldwin. Il devait lui faire part de deux choses, la première dans son intérêt, la seconde dans le leur. Répondant à sa question d'un hochement de tête il se leva, suivit par les jeunes femmes. Eldwin s'inclina alors légèrement, faisant ainsi signe à Béatrice de prendre les devants. Le Renart lui emboîta le pas, Della et Elinor suivant derrière eux.

Ils avaient déjà parcouru un petit bout de chemin, silencieusement, Eldwin observant toujours ce qui les entourait, lorsqu'il se décida à évoquer le premier sujet. Ils arriveraient sûrement à la collégiale avant qu'ils aient terminés de parler de ce point là. Viendrait ensuite le second, qu'il amènerait furtivement, fidèle à ce surnom qu'il portait.


J'ai malheureusement une mauvaise nouvelle concernant votre baptême. J'ai beau avoir certaines relations au sein de notre institution sacrée je ne peux rien contre les désirs des princes de notre Eglise. Ainsi donc je n'ai pu trouver aucun cardinaux disponible pour officier votre baptême. Leurs emplois du temps chargés et leurs nombreuses responsabilités en sont la cause, car si l'un d'eux avait eu du temps il aurait accepté sans l'ombre d'un doute de baptisé une dame telle que vous.

La première carte était abattue, la plus difficile, le reste était donc plus facile à dire.

Il faut donc choisir un prélat de rang moindre, mais tout aussi honorant. Un évêque donc. Bien entendu il y en a beaucoup plus que les cardinaux, vous avez donc le choix, si j'ose dire. Néanmoins je vous conseillerais volontiers de vous tenir à l'écart de certains. Les prélats, les nobles, ce sont les mêmes. Certains sont loin d'être fréquentable. J'ai donc plusieurs noms à vous proposer, mais avant cela j'ai une autre proposition.

Ton qui se baisse légèrement, caractéristique de la confidence.

Je vous le dit de manière tout à fait informelle et je vous serais reconnaissant de garder le secret. Sachez je porterais prochainement la mitre et la crosse. Ainsi donc si vous le souhaitez je pourrais moi-même vous baptiser ...
Beatritz
Ils étaient en route pour la collégiale Saint-Martin alors que cette discussion avançait. Les demoiselles étaient silencieuses mais sans doute écoutaient : de parfaites suivantes, dans leur nouveau rôle, Della, surtout. Pour Elinor, cela viendrait.

Lorsque le père de Volvent parla, cela partagea Béatrice de Castelmaure entre méfiance, face à cet homme qui, quoiqu'empli de bonne volonté, ne semblait pas dans les grâces de tous ses pairs, et confiance, de la dévotion du père Eldwin de Volvent à sa cause, à ses intérêts.
C'était de ce genre d'hommes que l'on pouvait faire son vassal. La dévotion comptait ; l'image qu'on avait de lui en société passait en second. Alors le sourire l'emporta sur les yeux plissés de la Duchesse de Nevers. D'une voix légèrement peinée, mais emplie de compréhension mêlée de ce que son cœur et sa peur de la foule lui dictaient :


-« Si cela ne peut se faire avec un prélat, alors ce n'est pas grave. Même, vous pourriez combler les registres de la vacuité de notre certificat de naissance par un humble cérémonie où nous promettrions, nous l'œil du Très Haut, avoir déjà reçu ce sacrement, le comprendre, l'accepter, dans le passé, le présent et les temps à venir. C'était peut-être trop de prétention, vouloir une nouvelle cérémonie, pour une chose qui est déjà... »

L'élan souvent entraînait Béatrice de Castelmaure plus loin qu'elle ne voulait ; on verra en bien d'autres situations comment finalement il n'y aurait pas eu de mal à ce qu'elle en exigeât moins - aux autres comme à elle-même.
Puis il lui fit une confidence qui la laissa un instant interdite ; elle ralentit. D'ailleurs, ils arrivaient à Saint-Martin de Chablis, collégiale qui avait été sanctifiée par Monseigneur Gédéon de la Motte-Josserand, en d'autres temps.


-« C'est... Voilà assurément une bonne nouvelle. Veuillez recevoir toutes nos très sincères félicitations, Monseigneur. »

Le vent changeait-il ? La méfiance qui avait parcouru l'esprit de la jeune fille disparut. Non, s'il était élu, c'était empreint de la confiance de ses pairs.

-« Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, si cela vous convient ni ne vous importune... Nous pourrions, oui. »

Et d'un geste de la main, elle l'invita à entrer dans la collégiale de Chablis, donc la porte noire était entr'ouverte.
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