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[RP] Arrivée sans trompette ni fanfare

Corouine
Arrivée sur le pas de la porte la Duchesse écoutait la jeune mère qui lui apportait une réponse quelque peu vague à son interrogation :

Ma foi, je ne saurais vous dire avec exactitude, elle est encore si petite. Et Jacob, bien plus jeune, ne peut la suivre dans ses escapades à quatre pattes. Mais entrez, je vous prie, et jugez par vous-même.


Corouine hocha la tête. En effet, le pauvre Jacob devait marcher à quatre pattes et donc il était impossible de suivre pour lui le rythme endiablé que devait imposer sa soeur.
Elle imaginait très bien la scène de la petite qui courait de droite à gauche tandis que lui restait assis à la contempler avec un regard aimant de frère attendri.

La Duchesse trépignait presque d'impatience de découvrir l'objet de ses désirs les plus fous.

Elle s'apprestait à entrer quand elle vit une petite chose qui barrait ostensiblement le passage, se trainant par terre à la manière d'un asticot géant et baragouinant quelque chose dans un étrange langage.
Vu sa taille et sa dextérité, cela ne pouvait estre que le petit Jacob.

Quelle ne fut pas sa surprise d'entendre sa mère l'appeler Margot. La Duchesse se demanda l'espace d'un instant si cette brave mère avait toute sa raison. Puis réalisant son erreur elle comprit l'étendue de son ignorance concernant les bébés.

Elle entra donc à la suite de Morgane sans quitter la petite des yeux d'un air circonspect.

Et euh... alors c'est comme ça au bout de dix mois ? Et quand est ce que cela grandit ? laissa t-elle échapper presque malgré elle.
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D@rk_sh@adow
Dame Corouine semblait dubitative. Elle regardait Margot d'un drôle d'air et Morgane en eut confirmation quand elle l'entendit lui demander :

Et euh... alors c'est comme ça au bout de dix mois ? Et quand est ce que cela grandit ?

Froncement de sourcil : à quoi s'attendait-elle donc ?

Eh bien euh... Oui... C'est ainsi un enfant de dix mois... Qu'aviez-vous espéré voir ?


Se pouvait-il que son enfant soit passé de vie à trépas avant même que d'avoir atteint quelques mois ? Morgane en restait perplexe. Et quant à savoir quand la petite se "déciderait" à grandir, la mère passa de perplexe à complètement stupéfaite... Abasourdie... Comme deux ronds de flan pour être exacte.
Apparemment, la dame pensait que Margot était venue au monde telle qu'elle était présentement, petit bout de chou de dix mois.

La brune aux yeux clairs se mordilla la lèvre, comprenant tout à coup qu'elle n'avait point affaire à une mère en deuil mais bel et bien à une femme n'ayant jamais conçu la vie. Quiconque avait déjà eu un enfant, même mort-né, savait bien qu'un nourrisson était encore plus petit.


Quand est-ce qu'elle va grandir ? Mais dame... Margot grandit chaque jour qu'Aristote fait ! Je ne l'ai point sortie ainsi de mon ventre, que le Très-Haut m'en préserve ! Je ne serais plus ici pour vous en parler si tel avait été le cas.


Derrière son invitée, la Sémuroise apercevait Apolline, la bouche béante, mâchoire pendante, qui n'en était toujours pas revenue. Par politesse, et comprenant bien que la nourrice, elle-même mère de cinq enfants et qui avait élevé dans le cadre de son métier une bonne vingtaine de bébés, avait subi un choc, Morgane se retint de rire. Oh ce n'aurait point été un rire moqueur, plus un rire nerveux... Comment pouvait-on être femme et ne vraiment rien savoir du tout sur les enfants ? N'avait-elle jamais eu dans son entourage de sœur, de cousine, ou même de voisine ayant accouché ?

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Corouine
La Duchesse ouvrait de grands yeux stupéfaits. Effectivement elle n'avait jamais vu d'enfant aussi jeune. Sans doute les avait-elle fuis comme la peste depuis des années mais certaines humeurs commençaient à lui faire regretter amèrement son comportement passé.

Pendant un moment, Corouine ne dit mot. Elle observa tout ce qui l'entourait avec attention afin de se forger une idée de ce qui se tramait ici.
Tout d'abord, la nourrice aussi gracieuse qu'une vache enragée. Apparemment cette dernière semblait n'éprouver que du mépris pour la gracieuse Duchesse. Mais icelle avait l'habitude de susciter ce sentiment auprès des gens du peuple.
Ensuite, Dame Morgane qui semblait lui porter un regard à la fois atterré et amusé. Bien sûr la Duchesse réalisait que son ignorance en matière d'enfant devait provoquer une réaction de surprise chez une jeune mère avisée.
Enfin, la petite chose qui évoluait sur le sol avec la grasce d'une... hum... d'une gazelle. Force est de constater que Corouine n'avait pas plus vu de gazelle que d'enfant de l'age de Margot, mais icelle s'imaginait qu'il devait y avoir quelque indéniable similitude.


Euh... oui... sans doute... si vous le dites... Nous devons reconnaistre que nostre connaissance en matière d'enfant est plutost limitée, pour ne pas dire inexistante.


S'avançant dans la pièce, le Duchesse s'intéressa à la décoration de la pièce.

Vous estes bien installée ici. Mais vostre accent ne ressemble pas à ce que je connais. Seriez vous originaire de Sémur ?


edit : couleurs
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D@rk_sh@adow
Euh... oui... sans doute... si vous le dites... Nous devons reconnaistre que nostre connaissance en matière d'enfant est plutost limitée, pour ne pas dire inexistante.

Ceci expliquait donc cela... Morgane acquiesça d'un petit signe de tête, comme pour signifier à son invitée qu'elle comprenait. Puis, tandis qu'elle prenait sa fille dans ses bras, elle observa à la dérobée l'inconnue qui visitait les lieux.
Leur maison n'avait rien de celle qu'ils avaient habitée par le passé au coin du chemin des Niouks et de la place San Marcko, en la forteresse qu'était Briançon. L'actuelle demeure qu'ils occupaient étaient plus petite mais néanmoins tout aussi douillette que la précédente. Cette dernière était en effet composée de deux maisons attenantes dont les deux voisins de l'époque - qui n'étaient nuls autres qu'eux mêmes - avaient décidé d'un commun accord, d'en faire tomber le mur mitoyen, à la seule fin d'emménager ensemble sans avoir à déménager et par conséquent sans avoir à choisir l'un ou l'autre des numéros 6 ou 7.

Un sourire mélancolique se dessina sur ses lèvres. Elle se souvenait de la taverne adjacente à la maison de Marcko, la très célèbre "Taverne des Pochtrons et des Niouks" où son époux et sa bande trainaient souvent. C'était là, qu'elle avait un jour posé la fameuse question : "mais c'est quoi, un Niouk ?". C'était là aussi qu'elle avait reçu la non moins fameuse réponse : "un Niouk, ça ne s'explique pas, ça se vit."

Et elle les avait vécus, elle les avait appris, elle s'était découverte à l'identique d'eux, elle s'était rapprochée de leur Roy, l'avait conquis, tandis qu'il la séduisait lui aussi. Et c'était lui, qu'elle vivait encore aujourd'hui.

Vous estes bien installée ici. Mais vostre accent ne ressemble pas à ce que je connais. Seriez vous originaire de Sémur ?

La voix de dame Corouine la sortit des limbes de ses souvenirs. Elle infirma :

Oh non, en vérité, je suis née en Bretagne, où je vécus une douzaine d'années. J'ai ensuite beaucoup voyagé et...


Margot gigota dans ses bras, babillant, comme pour signifier à sa mère qu'elle souhaite retourner à terre. La mère s'exécuta puis reprit :

... mes pas ont fini par me conduire en Briançon, dans le duché du Lyonnais Dauphiné, où je me suis établie. C'est dans ce village perché en haut des montagnes que j'ai rencontré celui qui est désormais mon époux et le père de ma fille.

Morgane s'apprêtait à lui faire le récit des matins embrumés qui se levaient sur les Monts des Pics Odon et Assiette, les deux géants, gardiens immuables de la cité. Elle allait lui raconter la pureté de l'air, et sa fraîcheur, quand la neige s'annonçait à l'aube de l'hiver. Ce dernier s'était chaque fois montré froid et rigoureux. Elle avait senti les mots affluer, comme un torrent, tant les paysages alpins lui manquaient. Aussi s'empressa-t-elle de désigner une chaise, à la table de la cuisine et de changer de sujet. Elle ne voulait pas ennuyer l'étrangère :

Mais je vous en prie, installez-vous. Souhaitez-vous boire quelque chose ? Nous avons de la tisane, du vin de notre domaine, de l'Hypocras que je fabrique moi-même à partir de la seconde presse du raisin de nos propriétés viticoles et... un peu de génépi de nos montagnes briançonnaises.


La jeune femme regarda avec attention son invitée, dans l'attente de sa réponse, prête en bonne hôtesse à la servir sitôt le souhait exprimé.

Ah ! Et de l'eau, bien évidemment. Puisée ce matin même par ma brave Apolline.
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Corouine
La Duchesse prit ses aises dans la chaleureuse demeure. Elle ne savait trop pourquoi elle se sentait agréablement détendue dans cette ambiance. Finalement cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait fréquenté que nobles ou religieuses.
Ici tout paraissait si... si... enfin si... humm... comment dire... simple ?
Un regard rapide autour d'elle, avec la petite Margot à la recherche de sa prochaine bêtise, ou encore la nourrice au regard méprisant et au langage bien peu chastié, acheva de la convaincre que la simplicité n'était pas de mise.
Alors qu'est ce que cela pouvait être ? Corouine de Sully des Ferrières se posait encore la question quand l'avenante Morgane lui proposa une boisson.

Et voilà notre Duchesse plongée dans l'embarras du choix. D'un côté, elle ne voudrait pas avoir l'image d'une alcoolique, mais de l'autre c'est si gentiment proposé.

Plouf plouf, ça sera toi que je prendrais...

Avec un grand sourire elle s'adressa à son hoste :


Alors je prendrais bien une coupe de Génépi, le nom sonne bien. Mais qu'est ce que c'est ?
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D@rk_sh@adow
Alors je prendrais bien une coupe de Génépi, le nom sonne bien. Mais qu'est ce que c'est ?

Son invitée s'était décidée, faisant là montre d'un goût certain. Morgane aimait le Génépi, tout comme elle appréciait l'hypocras.
D'un petit geste, elle attira l'attention d'Apolline et lui demanda :

Pourriez-vous, s'il vous plait, aller quérir la bouteille de Génépi et ramener avec vous deux verres : un à liqueur et un autre classique ?

Tout d'suite, dame Morgane, j'vous ramène cha
.

Sourire de Morgane à celle qui est à son service depuis dix mois déjà puis retour à dame Corouine.

Le Génépi est une liqueur que l'on obtient par macération à partir de plantes du type de l'Artemisia que l'on rencontre dans les massifs alpins. Les plantes sont traditionnellement récoltées en juillet et macèrent pendant quarante jours dans du sucre et de l'alcool. Ainsi la liqueur est-elle prête pour échauffer les esprits et réchauffer les corps lors des longues et rigoureuses soirées d'hiver.

Entre temps, Apolline était revenue dans la pièce avec la précieuse bouteille et les deux verres.

J'vous sers un verre eud' flotte dame Morgane ?

Si fait Apolline, vous serez bien aimable.


Se tournant vers son invitée, la brune aux yeux clairs s'excusa :

Ne m'en veuillez pas si je ne trinque pas avec vous, bien chère dame, mais il est trop tôt pour moi et depuis quelques jours, je me sens un peu... euh... barbouillée. J'aime autant laisser mon estomac au repos afin qu'il cesse au plus vite ses pirouettes et autres acrobaties dignes de ma Margot.

A l'énoncé de son prénom, la petite, qui visitait les coins et les recoins de la cuisine, toujours à quatre pattes, se laissa basculer sur son arrière-train et regarda sa mère, le regard interrogateur. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Etait-ce interdit d'aller vers ce placard ? Avait-elle été prise sur le fait de violation de territoire, elle, petite exploratrice en jupons ? Ou maman était-elle juste heureuse de prononcer ces deux syllabes qui éclairaient presque à coup sûr son visage ?
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