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[RP] Enlèvement

Farandole


Alors que Fafa était en train de se promener joyeusement dans la campagne d'Honfleur, un coin par lequel elle n'était jamais passée, un endroit bizarre qui sentait une drôle d'ambiance, elle reçut un coup sur la tête qui lui fit perdre connaissance. Elle se réveilla dans une pièce sombre d'une bâtisse délabrée au beau milieu de la forêt. Les murs étaient en pierre et elle pouvait constater que le bâtiment dans lequel elle se trouvait avait certainement dû connaître un prestige dans un passé lointain, les fresques qui trônaient au mur le prouvaient.
Allongée sur une paillaisse, un mal de tête horrible, elle regardait la pièce qui la maintenait prisonnière lorsque la porte s'ouvrit. Une nonne bizarre y entra et commença à entonner un ave maria sinistre. Fafa la regardait interloquée.
Qu'est-ce donc que ça ? Mais que lui arrive-t-il ? Allait-elle se réveiller de ce cauchemar ?
Elle se rendit vite compte qu'elle n'était pas du tout en train de rêver, mais qu'elle était bel et bien réveillée.
L'arrivée de la nonne ne rassura pas du tout Fafa, qui avait un regard à glacer le sang.. Comme un regard de fou, qui semblait accuser la jeune femme d'actes répréhensibles.
Mais qui était-elle, cette nonne, pour la séquestrer ainsi ? Était-elle seule ? Faisait-elle partie d'un groupuscule ? Mais que lui voulait-elle ?
Son mal de tête persistait, lui lançant la douleur dans les tempes, et les odeurs d'urine et d'humidité n'arrangeaient rien.
Elle regarda la femme d'Eglise et d'un cri, elle lui demanda :


Que fais-je donc ici ? Que me voulez-vous ? Où suis-je ?

La nonne la regardait mais ne répondait pas, imperturbable. Elle lui déposa une écuelle avec du pain ainsi que de l'eau. Fafa, affamée, se jeta sur le morceau de pain sec qu'elle commença à grignoter, s'efforçant d'avaler, lui irritant la gorge. L'eau quant à elle avait une drôle d'odeur, comme si elle était croupie, mais le gosier sec elle en but tout de même une bonne rasade, qui, malgré son goût de pourri, lui fit du bien. La nonne, toujours muette, la regardait faire d'un air satisfait, puis sortit comme elle était venue.
Désespérée, Fafa se mit à crier :


Nooooon ! Mais répondez-moi, bon sang !


La porte claqua, la serrure se ferma. Fafa se laissa tomber sur la paillasse, les larmes lui coulant sur les joues... Son mal de tête s'estompait et laissait place à une drôle de sensation... La tête lui tournait et il lui fallut peu de temps pour sombrer dans un sommeil aussi profond qu'artificiel.

_________________
--Ermengarde
"L'ordre des dévouées" a vu le jour il y a de ça plusieurs décennies. Ermengarde , ainsi que ses deux compagnes de chambre l'avaient créé et s'étaient entourées de quelques autres. Elles devaient être en tout et pour tout une dizaine. Auparavant, les trois soeurs avaient intégré l'Eglise Aristotélicienne et s'étaient dévouées corps et âme à Dieu qu'elles vénéraient et servaient avec application. Mais l'Eglise les avait rejettées.... Elles n'étaient pas dignes d'Aristote, leur avait-on dit. Les trois soeurs étaient donc parties, écoeurées de ne pas s'être fait comprendre à leur juste valeur. Le monde était en déperdition, les impies pulullaient, et ils laissaient faire. Pffff....

Mais au jour d'aujourd'hui, les trois soeurs devenues de vieilles femmes était passé à l'acte. Elles avaient enlevé l'une d'elles... Elles se devaient de la purifier de ses mauvaises pensées, ainsi que d'autres et pourquoi pas... le monde entier...

Ermengarde sortit de la cuisine avec la nourriture pour son otage... un vieux bout de pain ainsi que sa mixture... Il s'agit d'un breuvage dont elle seule connait le secret qui va procéder de manière lente mais efficace sur la foi de cette impie. Elle va lui montrer le droit chemin...

La vieille nonne aussi décrépite que sale entra dans la cave du temple où "L'ordre des dévouées" avait élu domicile il y a peu autant pour fuir que pour pratiquer leur culte en toute tranquillité.
Elle entra dans la pièce de la détenue, qu'elle ne nommera jamais, de peur d'être atteinte par la folie des hommes et des femmes qui vivent à Honfleur. Cette impie était en train de se réveiller... Bah, il était temps ! Ermengarde se mit immédiatement à chanter un Ave Maria, comme pour se protéger du mal, ignorant les questions de la jeune femme et lui posa la nourriture et le breuvage aux côtés du lit. Bien entendu, elle se jeta dessus... Elle but une bonne gorgée... La nonne se tourna et armée d'un rictus de satisfaction, sortit en continuant son chant. Elle arpenta les couloirs insensible au cri de sa prisonnière...
Farandole
Fafa dormait, mais pas du tout paisiblement. Son sommeil agité laissait présager des rêves qui occupaient son esprit...

Citation:
Elle rêvait qu'elle était chez elle, paisiblement, avec ses amis, ... Ils faisaient la fête, buvaient beaucoup, comme à l'accoutumée. Ils riaient fort, disaient des tas d'âneries, même Alpha était là qui, hilare d'avoir pissé partout, montrait toutes ses dents.

Dans son sommeil, Fafa hoquetait de petits rires..

Citation:
Aldo discourait sur Dieu avec une auréole sur la tête, Kerd râlait car sa queue de poisson avait changé... C'était une queue de raie..Pourtant, Fafa la trouvait très jolie sa nouvelle queue..Men, quant à lui, était en train de placer des brins d'herbe partout sur la table, soutenant qu'elle allait s'enraciner, sous le regard attentionné de Sharpo. Sin, quant à lui ronflait de tout son être juste en dessous d'Aldo qui commençait sérieusement à grommeler et sous l'oeil amusé de Mel....Amélie était dans la cuisine à faire un décoction bizarre. Dans ce brouhaha tout se mélangeait, les rires de chacun devenaient de plus en plus inquiétants... les dents d'Alpha avaient grandi.. Fafa ne riait plus du tout... Dès qu'elle tournait la tête, elle voyait un de ses amis la regarder d'un oeil injecté de sang, le nez retroussé... leurs dents aussi poussaient, ainsi que leur machoire ... Ils devinrent des créatures bizarres, des sortes de loups-garous qui encerclaient dangereusement la jeune femme.
Elle commençait à paniquer.... Ils s'approchaient de façon très inquiétante, mais elle ne pouvait pas sortir du cercle... jusqu'à ce que le sol se dérobe sous elle... Elle glissa sur un drôle de toboggan... se retrouva dans le ciel, au milieu des nuages.... Elle se retourna et ... non, ce n'est pas possible... ses amis redevenus eux mêmes étaient tels des torches humaines... Ils étaient en train de brûler vif... Ils criaient... hurlaient de douleur... Fafa, emportée à l'opposé ne put que pousser un cri désespéré mélé de larmes.... Noooooooooooooon !


Elle se réveilla en sursaut, trempée de sueur, le souffle coupé... Elle regardait partout autour d'elle... elle ne savait pas où elle se trouvait... Elle ne comprenait pas... Il y avait comme des trous dans sa mémoire... Son cerveau semblait ressembler à une matière flasque et liquide sur lequel plus rien ne prenait prise.
Son oeil s'arrêta sur une pierre, dont les reliefs semblaient bouger... Elle s'approcha tout près pour mieux voir lorsqu'elle aperçut comme en transparence, un énorme bûcher, avec des bras qui en sortaient, comme pour demander de l'aide.. Elle entendit même les cris de souffrance...
Elle s'écarta d'un coup sec et se terra dans le fond de sa paillasse en se bouchant les oreilles et s'efforçant de ne pas ouvrir les yeux...

_________________
--Richilde
Richilde est née en 1410 dans une famille noble de Rouen. Elle aurait pu tout avoir, ses parents désirant tant un enfant, surtout un fils... un beau garçon, fort qui succèderait avec honneur et porterait avec élégance le blason de la famille. Richilde était une fille... bossue et affublée d'un pied bot.
Les parents, accablés par la honte d'avoir donné naissance à un monstre l'abandonnèrent chez les soeurs en faisant croire à la ville que leur "fils" était mort né... Ils n'eurent pas de mal à pleurer à l'enterrement, puisque leur douleur était réelle...
C'est ainsi que Richilde passa sa vie chez les nonnes...
Elle n'a jamais parlé, elle était une petite fille sage et réservée... Personne n'avait rien à redire de cette petite créature de Dieu.
Lorsqu'elle fut nonne à son tour, elle dut partager sa chambre avec Ermengarde et Judith. Les trois femmes se sont assez vite rapprochées... Ermengarde trop heureuse d'exercer son pouvoir de manipulation sur ses deux colocataires. Très vite, elle a pris Richilde sous son aile, profitant de son handicap pour attiser sa haine envers les autres, les bien-pensants, les beaux...
C'est comme ça qu'elles commencèrent à se réunir en cachette pour pratiquer des sacrifices d'animaux invoquant Dieu de purifier la Terre.

Richilde était dehors, en train de travailler la terre pour cultiver quelques légumes... Elle repensait à cette jeune femme qu'elles avaient enlevée... Elle était belle... Elle devait mourrir.


Citation:
Noooooooooooooon !


Malgré sa haine envers Farandole, Richilde ne put empêcher ce frisson qui lui parcourut le corps... Ce cri lui avait glâcé le sang...
--Judith
Citation:
Noooooooooooooon !


Judith sursauta alors qu'elle était en train de préparer un bouillon. Elle lança un regard, vers le sol, d'abord surpris, puis totalement indifférent. D'un geste de la main, elle retourna à ses occupations bien plus intéressantes.
Elle aimait bien les sacrifices, en plus, elle pouvait récupérer les os pour faire du bouillon. Le dernier remontait à l'avant veille, les trois nonnes ainsi, invoquaient le Ciel de leur faire un signe, comme un top départ. L'arrivée de cette petite garce en était un, elle en était sûre.. Et d'ailleurs, Judith en connaissait un rayon en sacrifice... Elle savait interpréter les signes.
Judith était debout et commençait à pester de n'avoir pas le mobilier nécessaire pour cuisiner... Pas de table, pas de banc, même pas un tabouret pour pouvoir assoir sa longue et vieille carcasse. Elle était donc debout, se servant du rebord de sa fenêtre comme d'un plan de travail.. Auparavant, elle avait réussi à placer un chaudron, puis avait amené l'eau du puits grâce à une sorte de vieux saladier. Mais face à la fenêtre, elle continuait de grommeler qu'elle ne pouvait même pas s'installer auprès du feu...

La vieille bonne femme acariâtre, a une histoire particulière, elle auss :. De famille modeste, elle avait été mariée, auparavant, avec un homme plutôt doux et tendre...Ils s'aimaient vraiment, au début.. puis le caractère de Judith prit vite le dessus, anéantissant totalement le moral de son époux.... toujours à lui crier dessus, l'injuriant au quotidien, le persuadant d'être aussi bête qu'inutile... Il s'est donné la mort, un jour de septembre, saturant des sarcasmes qu'il venait encore de recevoir...
Judith le retrouva pendu, dans la grange... Elle resta un bon moment devant le corps qui se balançait...Elle le regardait, elle s'en mettait plein la vue... En fait, elle regrettait ne pas l'avoir vu mourrir. C'est peu de temps après qu'elle apprit à sacrifier des animaux, avec une vieille sorcière. En fait c'était la seule à pouvoir supporter Judith et en plus, la sorcière avait le dessus sur elle. Alors la grande bringue toute sèche n'en menait pas large..
Puis, la sorcière fut brûlée vive, et Judith n'eut d'autre défense que de se dire prisonnière de la vieille. On l'avait épargnée, mais elle devait se purifier au couvent. C'est là qu'elle rencontra ses deux acolytes, et sa vie changea. Elle avait deux personnes à peu près du même âge qu'elle et qui arrivaient à la supporter. Judith considérait Ermengarde comme un messie et la petite bossue, ben elle ne la considérait pas, mais, faut dire, elle a du talent pour faire pousser les légumes... Et puis elle ne parle pas, c'est pratique...

Elle venait de terminer d'éplucher les légumes. Les pieds de poules commençaient à donner un parfum appétissant au bouillon... Elle y lança ses légumes et, satisfaite, jeta ses épluchures par la fenêtre.
--Frere_paul


Frère Paul soufflait comme un bœuf...La vie de monastère ne l'avait pas habitué à pareils efforts, et le chemin qu'il empruntait était fort ardu...Depuis son monastère, près d'Avranches, à ici, il avait parcouru près de soixante lieux...Jamais il n'avait marché autant, même lors des pèlerinages il faisait vingt lieu en une nuit, et se reposait deux jours pleins après pour se remettre de cet effort...

Mais là, c'était différent. Il était animé d'une ardeur jamais causé par sa foi, pourtant fervente: la vengeance. Vengeance contre les dépravés qu'il avait toujours vu passer dans la rue ivres morts alors que lui devait se contenter d'un peu de bière de mauvais goût les jours de fête...Ces dépravés qu'on lui avait appris à haïr dès sa plus tendre enfance...

Enfin, on lui offrait l'occasion de se venger...Le père supérieur de son monastère l'avait fait appeler. Il avait été désigné par les hauts membres de son ordre pour veiller sur les Honfleurais, abandonnés à eux même depuis la mort du Père Drago...Il fallait que quelqu'un se charge de les maintenir dans le droit chemin, et les empêche de tomber dans la luxure qui semblait les guetter de plus en plus...

Mais il n'avait pas oublié...Parmi les plus dévergondés de ces jeunes gens, il y avait une fille...Farandole...Elle n'allait jamais à l'église, se moquait bien d'Aristote et de Dieu et comble des offenses, s'était moqué des moinillons en robe de bure en proclamant sur la place qu'il fallait d'urgence faire un don aux moines, de peur qu'ils ne meurent de froid dans leur robe de trop courte pour eux...Jamais il n'avait été tant humilié...

Il savait qu'elle était partie à Honfleur, il était sur le seuil du monastère lorsqu'elle était passée devant avec sa charrette contenant tous ses effets...Son visage rieur restait gravé dans sa mémoire pour longtemps...

Il avait rencontré Ermengarde lorsqu'il était novice au monastère...Elle était très proche de l'Eglise, pratiquante fervente et dévouée corps et âme a Aristote...Mais leurs méthodes n'étaient pas en accord avec celles de la religion...Frère Paul avait eut l'intelligence de ne pas se montrer avec elles, et n'avait donc pas été renvoyé de son monastère lorsqu'elle et ses compagnes furent mise hors de l'Eglise...

Aussi, quand Ermengarde de l'ordre des dévouées, maintenant une de ses vieilles amies, lui avait annoncé leur décision d'enlever l'un de ces jeunes gens, il avait tout de suite suggéré le nom de Farandole, et avait annoncé son arrivée imminente...Aucun doute sur le fait que son ordre de départ vers Honfleur était lié à ce courrier, qui avait du être rapporté à son abbé, qui n'était autre que le frère d'Ermengarde...

Il s'assit sur une pierre balisant la route...Le souffle court, il contempla la vue qui s'offrait à lui...La ville d'Honfleur était proche maintenant, entourée de ses hauts remparts...La mer luisait, comme une flaque d'huile au soleil, immobile...Quelques oiseaux volaient au dessus du port, à la recherche de restes de poissons...Le soleil commençait à vraiment monter dans le ciel...La troisième heure allait arriver, et il devait se hater de finir le trajet qu'il lui restait à faire...
Farandole
Fafa était restée prostrée plusieurs heures, des idées noires plein la tête..Elle aurait voulu mourir tellement ce qu'elle ressentait était atroce. Chaque pensée avait quelque chose de déprimant, désespéré.. Elle, qui habituellement, même dans les moments difficiles, arrivait toujours à conclure que la vie était belle, là, c'était différent. Elle voyait tout en noir, conséquence directe de son enlèvement, bien sûr, mais aussi de la drogue qu'elle avait ingurgitée, mais ça, elle l'ignorait.
Peu à peu, son esprit s'éclaircissait.. Elle repensait à Honfleur, à ses amis, à l'amour qu'elle avait encore à donner... Mais elle était là, dans cette cave sombre, loin d'eux, loin de leur joie de vivre. Que lui voulait-on ? Pourquoi était-elle ici ?
Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était ici, elle n'avait aucun repère sur l'heure qu'il pouvait être, mis à part qu'il était grand temps pour elle de se soulager. Un trou, dans le fond de la pièce semblait propice aux évacuations naturelles. Il y avait même une pelle sur le côté, avec de la chaux...Elle se leva donc, mais difficilement, les jambes aussi lourdes que sa tête et c'est avec beaucoup de difficulté qu'elle réussit à atteindre le coin, se rattrapant sur le mur à plusieurs reprises. Elle arriva tout de même à faire ses affaires, la soulageant d'un bon poids et se releva, marcha un peu, s'efforçant de rester debout.
Elle regardait la pièce, une seule porte brisait le rythme monotone des murs vides et se remémorait les évènements récents. La ballade, l'enlèvement, le pain sec, l'eau.... L'eau ? un éclair surgit tout à coup dans son esprit.. Ce breuvage avait quelque chose de bizarre, un drôle de goût... Et ça y'est, elle avait compris ! Elle avait été droguée, pourquoi, ça elle l'ignorait, mais maintenant, elle en était sûre.. Elle ne devait pas boire ce breuvage, ne plus jamais revivre cette expérience horrible.. toutes ses images.. son cauchemar...
Elle sursauta quand la porte s'ouvrit à nouveau.. la même nonne, avec le même bout de pain et le même bol... Fafa regardait cette drôle de bonne femme de taille normale, mais dont le regard lui glaçait toujours autant le sang, un regard froid tel celui d'un serpent. Fafa faisait semblant d'être toujours sous l'emprise de la drogue et les yeux pleins de larmes, s'approcha d'Ermengarde. Elle était toujours un peu groggy, mais Fafa en rajoutait, tentant de satisfaire sa ravisseuse, qui continuait d'entonner ses cantiques et qu'elle semblait s'efforcer de rendre encore plus sinistres qu'à la normale. Farandole s'appuyait sur le mur quand la nonne s'approcha pour y déposer les "victuailles". C'est alors qu'elle se jeta en direction de la porte qu'elle tenta d'ouvrir, mais elle fut vite rattrapée par la vieille encore hardie qui la plaqua contre le mur. Fafa voyait bien son visage maintenant.. ses petits yeux noirs, sa bouche d'une extrème finesse, entourée de rides.. le regard perçant. La nonne avait coincé Fafa, la retenant contre le mur en plaçant son bras sur le cou de la jeune femme. Bien entendu, Fafa était affaiblie et ne put rien faire, quand d'un geste qui lui paraissait extraordinairement net pour une femme de son âge, la nonne l'obligea à boire le breuvage.
Affolée et sans force, Fafa ne put rien faire. Le breuvage lui coulait déjà dans la gorge. Ermengarde la lâcha et la jeune femme se laissa choir sur le sol de terre battue, les larmes inondant ses joues, le coeur serré par l'incompréhension et la peur.
Avant de sombrer, Fafa pensa que ses amis devaient commencer à s'inquiéter... quoiqu'il lui arrivait assez régulièrement de disparaître sans mot dire.. Elle ne put aller plus loin dans ses pensées, écroulée à même le sol sous le sourire de la vieille.. Elle repartit au loin, dans les méandres de son âme...

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Aldoncine


Aldoncine, profitant de cette belle matinée de juin, avait décidé d'aller rendre visite, si elle le pouvait, à sa soeur Yelina, dont le séjour au couvent se prolongeait de façon inquiétante. Elle n'avait pas eu de ses nouvelles depuis plusieurs jours... semaines... et malgré l'optimisme dont elle tentait de faire preuve, elle n'aimait pas savoir sa soeur, sur le point d'accoucher, soumise au régime strict et austère des nonnes du couvent.
Celui-ci se situait à quelques lieues seulement de Honfleur, mais un monde semblait séparer le village et le territoire des femmes de Dieu. Celles-ci ne sortaient jamais, vivaient en autarcie, se contentant parfois d'échanger le produit de leurs cultures contre quelques denrées produites par les artisans honfleurais. Aussi Aldo n'avait-elle pas grand espoir lorsqu'elle frappa à la porte du couvent. Une vieille femme à l'air revêche entrouvrit le guichet et demanda d'une voix rocailleuse :

C'est pour une retraite ?


Aldoncine, s'efforçant d'avoir l'air aimable, pieuse et polie, répondit de sa voix la plus douce :

Bonjour ma soeur, je voudrais rendre visite à Yelina, une de vos pensionnaires. Pourriez-vous...


Pas de visites !

Et la vieille referma sa porte d'un coup sec. Aldo, un instant interloquée par la rudesse de la réponse, se mit aussitôt à tambouriner contre la lourde porte.

Ouvrez-moi ! Je veux voir ma soeur ! Ouvrez cette porte tout de suite !

Mais elle eut beau taper aussi fort qu'elle pouvait - et avec toute la viande qu'elle avait consommée ces derniers temps, elle en avait, de la force ! - les battants restèrent désespérément clos. Finissant par abandonner, elle reprit tristement le chemin du village, songeant à la pauvre Yelina qui passait ses journées dans cet enfer, lorsque, passant devant les ruines d'un vieux temple abandonné, elle crut entendre des gémissements étouffés provenir du sol. Etonnée, elle s'arrêta pour mieux écouter, mais le bruit avait cessé. Avait-elle rêvé ? Ou était-ce l'accueil chaleureux des nonnes qui lui faisait imaginer des choses ?

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Carte de pêche - Dogme aristotélicien
--Ermengarde
Ça n'avait pas été une mince affaire de faire boire la potion à la prisonnière, Ermengarde devait se méfier d'elle, car malgré sa force naturelle, elle n'en était pas moins une vieille dame et ne pourrait sans doute pas s'adonner à ce genre d'exercices au quotidien.
Heureusement, Frère_Paul devait arriver d'un jour à l'autre, il lui avait promis. Ce moine très discret était un vieil ami d'Ermengarde, du temps où elle se trouvait au couvent. Ils étaient restés en contact et avaient nourri leur relation d'une amitié forte et sincère. Et le fait qu'il soit resté dans l'Eglise Aristotélicienne ne pouvait que servir l'Ordre des Dévoués, il pouvait les renseigner, ne serait-ce que pour les prévenir d'une éventuelle arrestation, ce qu'il fit dernièrement.
Pour la jeune femme, c'est lui qui lui avait décrit en lui racontant l'humiliation qu'elle lui avait fait subir. Ermengarde était sûre qu'elle ne s'était pas trompée en la voyant... C'était bien elle... Et elle la laissait au moine pour qu'il puisse assouvir sa vengeance à l'abri des regards. Tout ce que voulait la nonne c'était purifier le monde.. peu importe les moyens ou la manière.. Puis elle lui devait bien ça, à son vieil ami.
--Judith
Le repas, était enfin prêt, la table mise. Les soeurs n'allaient plus tarder à arriver, les heures de repas étant strictement fixes. Judith était en train de régler les derniers détails, lorsque les premières dévouées arrivèrent.
ce qui servait de réfectoire fut assez vite remplie et tout le monde s'installa à sa place, le regard baissé et les mains jointes pour entamer la prière de bénédiction.
Judith regardait tout le monde et lança la prière :

Citation:
Merci Mon Dieu pour ce repas.

Que la main d'Aristote nous bénisse, nous et la nourriture que nous allons prendre.
Amen.

Bénissez-nous, Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé, et donnez-nous le courage de partager avec ceux qui n'en ont pas. Amen.


Puis elle ajouta :


Citation:
Viens, Esprit Saint, et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. Viens, Père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs. Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur. Dans le labeur, le repos ; dans la fièvre, la fraîcheur ; dans les pleurs, le réconfort. Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles. Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti. Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé. À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés. Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle.

Amen.


Le temps de faire le signe de croix et de rompre le pain et les Dévouées se mirent à manger sous un silence pesant et sans grande gourmandise, bien entendu.
Farandole
Fafa dormait, à même le sol, ou disons plutôt, était partie dans un sommeil tout aussi mouvementé que le précédent, rempli de cauchemars dont celui-ci, qu'elle dut faire en dernier puisqu'il était le seul qu'elle allait garder en mémoire.

Citation:
Elle se baignait, avec des amis, eh oui, encore eux. Ils étaient quasiment tout le temps dans ses rêves, tant ils comptaient pour elle, mais autant dans ses pensées, quand elle était éveillée.
Donc, elle se baignait, avec ses amis, près du phare.. ils riaient et s'amusaient comme des gamins, Kerd et Aldo en train de se faire une bataille d'eau à l'aide de leur queue sous les applaudissements et les cris des autres. Tout d'un coup, Kerd disparut, sous les flots, comme si elle avait été aspirée vers le fond. Au départ, chacun pensait à une blague.... Elle allait ressortir plus loin... faire un bond comme un dauphin... mais non. Sous la stupéfaction générale, Kerd, une des sirènes d'Honfleur venait de disparaître sous les flots... Stef fut le premier à réagir, suivi de près par 'Aldo, qui était sans doute la plus apte à aller la chercher. Stef, paniqué, criait et plongeait, mais revenait tout le temps à la même place. Aldo, quant à elle avait plongé depuis longtemps, revenant à la surface de temps en temps avec un signe de tête pessimiste. Les autres, Fafa y compris restaient immobiles, impuissants. Puis, ce fut au tour de Sharpo de disparaître, et là, la panique montait petit à petit chez tout le monde. Lilie, bien sûr qui fut la première à s'en rendre compte, Yel, Men, Sin, Mel, Corby, mais aussi Krikri, Jsuismdr et Foulbazar, alors que cette dernière était décédée depuis un bon moment.. Cela surprit Fafa, de revoir sa soeur de coeur, lorsqu'elle disparut elle aussi... La plage était de plus en plus loin. Une peur atroce montait dans le coeur de Fafa, l'envahissant très vite entièrement. Elle savait que ceux qui restaient devaient à tout prix retourner sur la terre ferme. D'ailleurs, ils étaient tous pris de la même panique et de la même idée fixe : retrouver le rivage... La mer était devenue grise et agitée, la plage continuait de s'éloigner malgré leurs efforts pour s'en approcher. Des vagues de plus en plus énormes les empêchaient de passer. Et tout d'un coup, ce fut au tour de Fafa de sombrer d'un coup. Des mains minuscules mais nombreuses et griffues l'emmenaient vers le fond... Comme par réflexe, elle tourna la tête, pour tenter de voir quelles créatures pouvaient les agresser de la sorte. Il s'agissait de petites créatures très féroces qui lui lacéraient les cuisses qui ne ressemblaient pas du tout à des créatures marines, mais plutôt à des espèces de chats sans poil avec une peau marron et luisante... des créatures du diable...
Elle coulait, commençait sérieusement à manquer d'air, alors, dans la panique, comme un geste désespéré, elle réussit à se débarrasser des créatures et nagea vers la surface. Mais ses jambes étaient lourdes, elle n'arrivait pas à avancer. Dès qu'elle tentait un mouvement, son corps se durcissait chaque fois davantage, l'entraînant inévitablement vers le fond et les créatures...


Le corps de Fafa était pris de soubresauts nerveux et de petits cris étouffés. Elle donna un coup de pied dans sa gamelle de pain, ce qui fit un bruit infernal et se réveilla à nouveau en sursaut en criant un Haaaaaaa aussi long que terrifié !
Puis elle resta à regarder partout dans la pièce toujours aussi sombre, reprenant davantage son souffle que son esprit. La bouche ouverte, haletant, un filet de bave lui coulant du coin des lèvres, les yeux hagards, comme vides, elle était là, par terre, dans état de plus en plus lamentable, n'étant même pas capable de penser. Cet état ne dura cependant que quelques minutes, puis elle réussit petit à petit à reprendre ses esprits et s'essuya la bouche et les a cotés d'un revers de la main. Elle était faible, mais sa tête se réveillait, bien plus vite que la première fois. Fafa fut assez vite animée d'une haine féroce envers ses agresseurs... Elle allait leur faire payer tout ce qu'ils lui faisaient subir et d'un coup de pied rageur, elle fit valdinguer sa gamelle contre le mur d'en face et se mit à crier :


Vous allez me la payeeeeeeeer ! Revenez donc me faire boire votre saloperie de drogue, venez donc ! je vous attends !

Elle cognait, telle une furie, prise d'une crise de nerf.. sa première d'ailleurs. Elle cognait partout, criant, les injuriant, insensible à la douleur qu'elle sentirait après, des larmes de rage lui coulant sur les joues...

Ouvreeeeez moi ! Laissez moi sortir !
Au secouuuuuuuuuur !

_________________
--L_anselme


L'Anselme était un grand gaillard barbu aux yeux clairs, plutôt délavés, sa tignasse rousse n’avait jamais du rencontrer les dents d’un peigne, ses vêtements des plus simples étaient usés jusqu’à la corde.
Il parcourait les villages pour se louer comme saisonnier, s’arrêtant au cours de ses voyages dans les monastères et les couvents pour demander gîte et couvert.

En ce jour, il avait déjà parcouru un sacré bout de chemin et apercevait, au loin, les remparts d’ Honfleur. Il ne savait pas trop où se trouvait le monastère de cette ville qu’on appelait Belle .

Ben va falloir que j’d’mande mon ch’min, j’sais point où y a l’monastère, moué

Aristote avait du l’entendre. Assis sur une pierre bordant le chemin il vit un moine soufflant comme un bœuf et en totale sueur.

Hep le moine ! Vous savez p’t êtes où qu’il est le couvent ou ben l’monastère de c’te ville ? Pouvez m’indiquer ?

L'Anselme posa sa besace, son bâton et son séant à même le sol en regardant le moine

P’t êtes que vous z’iallez, j’peux ti vous suivre ?
--Frere_paul


En entendant des bruits sur la route, Frère Paul tacha de se redonner un air digne...Rien n'y fit, il respirait de manière saccadée et la sueur coulait le long de ses tempes, collant ses cheveux grisâtres sur son front d'une manière dégoutante ...Un paysan à l'aspect misérable apparu sur la route, parlant tout seul...Ce solide gaillard à la tignasse rousse et à la barbe drue avait l'air bien pauvre tant ses hardes étaient usées...Il vint vers Paul et l'apostropha, avant de s'assoir dans l'herbe[/i]

Hep le moine ! Vous savez p’t êtes où qu’il est le couvent ou ben l’monastère de c’te ville ? Pouvez m’indiquer ?

P’t êtes que vous z’iallez, j’peux ti vous suivre ?


Paul, après avoir respiré profondément, prit la parole d'une voix faible

Oui mon fils...Il y a un couvent...Aux portes de la ville...Je m'y rends moi même...Si vous voulez bien...m'aider à me relever...et à porter ma besace..je me ferais une joie...de vous conduire là bas...On vous y accordera...le gîte pour une nuit...ainsi que du pain...

Ces paroles, entrecoupées par la respiration difficile du moine, étaient bien contraire à ses principes...Il avait les vagabonds en horreur, et, bien souvent, refusait de leur accorder le pardon qu'ils lui demandaient sans leur imposer une sévère pénitence...

Il adressa un signe de tête à l'adresse du jeune homme pour lui faire signe que tout allait bien...
--Ermengarde
Farandole a écrit:
Vous allez me la payeeeeeeeer ! Revenez donc me faire boire votre saloperie de drogue, venez donc ! je vous attends !

Ermengarde faillit s'étouffer en entendant la prisonnière hurler et d'ailleurs, elle n'était pas la seule à être surprise, Richilde sursauta, laissant tomber sa cuillère par terre et d'autres aussi. Elle sentit ensuite leur regard se tourner vers elle, comme pour lui demander que faire. Mais Ermengarde n'en avait aucune idée, pour l'instant, puisque l'impie aurait du être amorphe, voire complètement éteinte. Sans doute était-ce une erreur de dosage... Elle allait devoir charger sa potion davantage de drogue si elle voulait arriver à ses fins.
D'un signe de tête, elle tenta de rassurer ses apôtres, faisant comme si c'était normal. Les autres, un peu dubitatives au début, se remirent vite le nez dans la soupe, bien trop occupées à satisfaire leur estomac.
Tout le monde oublia vite l'incident, sauf Ermengarde, qui se disait qu'elle devrait peut-être aller voir et lui en remettre une tout de suite, mais elle ne devait pas y aller seule et surtout devait s'équiper, ne serait-ce que pour la ligoter et la bâillonner ... Elle réfléchissait à tout ça en faisant des grands slurp avec sa soupe, le regard en dessous et finit par conclure que cela pouvait attendre au moins la fin du dîner.
Farandole
Fafa était dans un état qu'elle ne connaissait pas. Prise entièrement par la haine et la vengeance, elle hurlait à l'encontre de ses agresseurs, les menaçant d'un sort toujours plus atroce... Tambourinant à la porte comme une folle, elle finit par s'épuiser, son esprit reprenant petit à petit le dessus. Elle tapa une dernière fois de tout son poids et se mit à pleurer contre celle ci marmonnant des vieille bique... vieille peau délabrée... saloperie de bigote... j'aurai ta peau..
Elle se laissa tomber sur les genoux, totalement vidée, pleurant à chaudes larmes.. ne pouvant même pas s'essuyer le nez décemment...
Petit à petit, elle retrouva son calme, prit un peu de paille de sa paillasse pour se moucher et s'assit contre le mur. Elle tentait de réfléchir à la situation, mais était prise de petits mouvements nerveux, cognant doucement l'arrière de sa tête contre le mur, ainsi que ses poings. C'est là qu'elle sentit une pierre bouger, sous sa main droite. Elle se retourna prudemment, de peur d'avoir à nouveau des hallucinations et observa cette pierre qui allait peut être l'aider à se sortir de là. En fait, elle s'était cassée en deux morceaux inégaux, le plus petit étant facile à extraire. Après quelques minutes, elle avait ce bout de caillou dans la main, un morceau suffisamment gros pour s'en servir comme d'une arme. Une lueur à faire peur passa dans ses yeux, accompagné d'un rictus tout aussi effrayant. De là, elle recommença à prendre espoir...
Tout de même encore groggy, elle s'approcha de la porte difficilement et se plaça à côté, de façon à être cachée quand celle-ci s'ouvrira. Elle allait attendre la vieille saloperie qui n'allait sans doute pas tarder à arriver.

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