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[RP] La fin de la route...

Frz77
Adelin chevauchait depuis quelques minutes. Il venait de quitter sa chère ville de Castel et se rendait d'un trot léger vers Tolosa. Aru ne devrait pas tarder à le rejoindre, il lui avait laissé les instructions en caserne. Cette fin de journée s'annonçait belle et douce. Le froid de l'hiver se battait pour prendre le dessus sur la chaleur d'une fin d'été. Mais la chaleur luttait et refusait de rendre les armes.

Une légère bise lui caressait le visage, et au dessus, comme une vigie tournante et rassurante, Zéphyr, son faucon aussi efficace que discret, veillait. Étrange et vigilant Gardien...

Il devait se rendre à Tolosa sur la demande d'Anti. Elle avait besoin d'une escorte pour une de ses petites protégées. Et Adelin la comptant parmi ses meilleures amies, s'était empressé de se porter volontaire. Et puis, un peu d'action lui ferait du bien. Il passait beaucoup trop de temps, ces derniers jours à réfléchir...

Son esprit ruminait. Il n'était pas tranquille. Il avait perdu son calme légendaire depuis quelques semaines et son retour de Salvagnac. Le regard froid de ce viking le hantait. Et la promesse de sa mort prochaine aussi...

Il avait envoyé un pigeon à son Sénéchal préféré pour l'avertir, juste au cas où...

De plus, il ne savait pas s'il s'agissait du fruit de son imagination, ou d'une réalité, mais il était persuadé d'être suivi, et le moindre de ses gestes, épié. La folie le guettait. Mais il ne cèderait pas, pas encore.

La veille, il rentrait des remparts à travers les rues de Castel. Il était persuadé que tout son chemin avait été jalonné de bruits étranges, de rires lointains et sardoniques... Il en était la cible, il le savait. Mais il refusait de donner une importance surfaite à tout cela, préférant se dire qu'il divaguait.

Bien des jours auparavant, lors de gardes sur les remparts, il avait aperçu des silhouettes se détacher dans l'obscurité, à l'extérieur de la ville. Et il le savait, une des trois ombres qu'il avait vu, était plus grande que la normale. Et une chevelure étonnamment longue se détachait de la lumière des étoiles...

Les étoiles... Son étoile... Elle seule l'ancrait dans la réalité, et lui interdisait de céder à une quelconque panique. Son sourire, sa chaleur, sa douceur, la longueur irrésistible des ses jambes, et plus que tout le reste, son sourire, qui à lui seul, vous racontait une histoire. Elle était l'amour qu'il avait attendu toute sa vie. Elle était l'unique réponse à toutes ses questions. Az la belle, la guerrière et son fichu caractère.

Un sourire vint se loger sans qu'il ne s'en rende compte sur un coin de sa bouche, le rassurant, lui donnant la force de ne pas sombrer.

Il s'approchait d'une foret bordant les alentours de la route. Et le sourire qui lui barrait le visage, disparut sur le coup...

_________________
--Talyen


Pour lui, c'était le grand jour. Aujourd'hui il vengerait la mort des siens, La mort de ses frères d'armes, la mort de son frère. Le fichu lieutenant prendrait cette route, aujourd'hui même.

Il en avait eu la confirmation par les espions qui suivaient le bougre à Castel.

Ils s'étaient mis en chasse dès son retour dans sa ville, et depuis, ne l'avaient pas lâché. Ils lui faisait peur, le suivait, se montrait et disparaissait aussi vite. Il fallait qu'il tremble, il fallait qu'il accepte sa mort prochaine, et il fallait qu'il la redoute.

Le géant blond avait fait de lui son ultime combat. Il ne pardonnerait jamais d'avoir laissé son frère se faire occire. Il avait mis ses habits de cérémonie, gage de respect de ses traditions ancestrales qu'il n'avait pas pour autant laissé au pays.

Aujourd'hui, il avait laissé sa grosse épée à deux mains. Il s'était armé de sa hache à deux lames, et d'une lourde épée, seuls vestiges de son père, autrefois grand chef de combat. Comme ses ancêtres, il vivrait ou mourrait en combattant, c'était la seule issue pour lui.

Il ne connaissait pas la peur, ne tremblait pas. Seule la vision de cet homme mort et la soif de sa prochaine vengeance assouvie lui donnait la force de continuer à vivre.

Un hululement le tira soudainement de ses rêveries. L'homme approchait, enfin. Aujourd'hui, ils n'étaient que deux, les deux meilleurs guerriers de la guilde.

Et Flagoern lui annonçait que l'heure était venu. Ils allaient en découdre, et plus rien ne l'arrêterait...


--Flagoern
Flagoern était épuisé. Il avait passé ces dernières semaines à pister le Loctenant, un homme qui aurait pu rejoindre leur guilde plutôt que de perdre son temps à servir l'armée d'un comté en fin de vie. Il était habile et avait éliminé deux des meilleurs combattants de leur petite armée.

Une mission sans danger parait il... Tout ça pour servir un noble, lui prendre son argent, et voler quelques tonneaux... Et voilà où ils en étaient! Faire la peau à un soldat, et à un lieutenant qui plus est, en risquant de se mettre l'armée du comté à dos!!

Fichus vikings, fichus barbares, et fichues traditions...

Son jeu de piste avait commencé deux bonnes semaines auparavant. Leur chef les avait rappelé, leur interdisant de tuer ces hommes maintenant. Ils auraient leur vengeance, mais plus tard. Et puis, la fille et l'ivrogne ne les intéressait pas. Il voulait accrocher l'insigne d'un lieutenant de l'armée à son palmarès, c'est tout.

Évidemment, Talyen s'était porté volontaire sur le champs. A vrai dire, personne n'avait même posé la question, il en allait de soi.
Lui, par contre, et à son grand regret, avait été désigné pour l'accompagner. Pour ses talents de pisteur parait il...

Fichus talents, fichus vikings, fichu honneur...

Il avait par respect pour lui, et surtout par le serment qui le liait à la guilde, accepté la mission sans sourciller. Après tout, il savait se battre, et de toute façon, la main armée serait Talyen.

Il avait pour mission d'effrayer le soldat, chose pas très facile. Ou alors, s'il l'était, il cachait bien son jeu.

Il avait réussi à entrer au nez et à la barbe des gardes dans l'enceinte de la ville, et en pleine nuit qui plus est.

Fichue mauvaise armée...

Et il avait commencé son travail de sape. Il le suivait, le harcelait, dès qu'il se retournait, il disparaissait de sa vue. Il connaissait à présent ses amis, sa maison, son échoppe, et sa chère et tendre, qui soit dit au passage, il se serait bien mis sous la dent. Il aurait pu le tuer bien des fois, mais les ordres sont les ordres et il se devait de les écouter. Et puis, tuer par derrière, sans voir son adversaire n'était pas fait pour lui plaire. Il était peut être un peu trouillard mais affrontait toujours le danger quand celui ci se présentait.

Et hier, en soudoyant quelques soldats noyés dans l'alcool, il avait réussi à obtenir l'information qui lui manquait. Le lieutenant partait en mission le lendemain pour Toulouse. La fin de l'histoire approchait donc. Il retrouva donc le soir venu, comme tous les soirs, son collègue. Il ne pouvait pas le qualifier d'ami. De toute façon, Talyen n'avait pas d'amis, à part peut être ses armes... Bref, il lui expliqua la situation. Ils évaluèrent rapidement le contexte et en arrivèrent à se dire que le meilleur endroit pour en finir avec tout cela, serait la passage dans la foret, protégeant des regards indiscrets, cette fichue bataille.

Fichue bataille, fichu viking, fichu code de l'honneur

Il devrait rester derrière lui, et prévenir le guerrier de son arrivée d'un hululement. Encore un don parait il...

Fichu don...

Le matin était venu. Et comme tous les jours, il suivait le lieutenant. Il avait finit par s'y faire et voir en lui un personnage attachant. Il était passé par chez lui, puis par son échoppe et avait enfin pris la route vers Tolosa.

La tension se sentait... Chaque veine de son corps ne pouvait contenir l'afflux de sang. Il suait, suffoquait. Puis le lieu de rendez vous arrivait enfin. Tout allait se terminer ici...

Il mit ses mains en porte voix et imita doucement, et à la perfection le hululement d'une chouette


Hou Hou... Hou Hou...

Du coin de l'oeil, il put remarquer qu'un faucon commençait à tourner au dessus de lui. Il put l'entendre hurler à son tour...

Fichu destin... Fichu bestioles...


--Talyen


"Voici venu le temps pour les guerriers de rendre leurs derniers soupirs..."

Il se répétait cette phrase depuis le moment du signal. Il la disait et la répétait encore, si bien qu'il finissait par entrer dans une sorte de transe dont il ne ressortirait peut être jamais...

Il dégaina d'abord don épée, et s'empara de sa hache, posée contre le tronc d'un arbre. Il avançait, calmement, sereinement, vers le destin, vers son destin...

Il se mit en travers de la route du Loctenant au moment où ce qui semblait être un faucon poussa un cri perçant, qui aurait figé d'horreur n'importe quel bougre qui passait par là... Mais pas lui... Il ne sentait plus rien, ne voyait plus que le visage de son adversaire... Visage qui venait de comprendre que le diable se mettait en travers de sa route.

Il ne sous estimait pas l'homme, loin de là. Il avait déjà prouvé sa valeur lors de leur dernière rencontre.

L'homme levait la tête et vit le faucon fondre sur une proie. Il tourna rapidement son corps et vit l'oiseau attaquer au visage un homme bardé d'épées et de poignards en tout genre. L'oiseau venait au secours de son maître. Et attaquait Flagoern. Il le piquait de coup de bec plus violent les uns que les autres. Son ami eut à peine le temps de dégainer un coutelas qu'il avait sur son bras, et dans un geste fulgurant, mit fin à la vie du volatile. Il lui trancha le cou, d'un geste net et précis.

Il vit le lieutenant sauter de son cheval et se ruer sur le voleur, en hurlant sa colère et sa tristesse de perdre ce qui devait être son ami.

Le géant blond observait la scène mais se refusait à intervenir. Il ne voulait pas tronquer le combat et se doutait que celui ci irait bien vite. La rage du soldat semblait l'avoir, lui aussi plongé dans une transe et une soif de vengeance.

Le soldat dégaina son épée, une très belle arme, et se rua à l'attaque du voleur. Tout fut très rapide...

Flagoern, qui semblait avoir un œil crevé par le bec du faucon, tenta de lancer plusieurs couteaux en direction du soldat. Il esquiva le premier, repoussa le second de sa lame, le brisant sous la force de l'impact. Puis il fit tournoyer son épée, et trancha nette la tête de son adversaire...

Puis le retour au silence, un silence lourd, pesant, que le guerrier appréciait particulièrement...

Haletant, les yeux rougis par la colère et la haine, le soldat se tourna vers le viking. Et c'est en marchant, défaisant le mantel qui gênerait la fluidité de ses mouvements, qu'il se dirigea vers lui.

D'un pas calme et assuré, il marchait vers son funeste destin, vers sa mort annoncée.

Le viking lui sourit et se mit en garde...


--Flagoern
Il sentait que ce n'était pas son jour. Lorsqu'il eut à peine fini de donner le signal, il vit l'oiseau de proie se ruer sur lui, à une vitesse fulgurante. Il devait appartenir au soldat, il n'en doutait plus à présent.

Tout était allé très vite. Il avait hululer, le géant n'avait mis que très peu de temps à sortir de sa cachette et à venir barrer la route, le soldat, qu'il savait s'appeler Adelin, à force de le suivre, s'était tourner vers lui au son venu déchirer la tranquillité ambiante.

S'ensuivit un combat pour le moins insensé. Le rapace l'avait attaqué avec une force et une violence incroyable pour un volatile de cette taille. Il ne cessait de lui donner coups de bec et coup de serre. L'oiseau battait des ailes à une vitesse phénoménale et stagnait aux alentours de son visage. Il lui lacérait le visage et finit par lui arracher un cri horrible, qui ne manquerait pas d'attirer l'attention. Le rapace venait de lui crever l'œil droit.


AAAAAAaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhh!!!!!!!!

Flagoern tentait de compresser son œil de sa main libre. Il sentait le sang chaud et visqueux s'étaler sur son visage et venir lui entraver ce qui lui restait de vue. Dans un geste désespéré, et relâchant la pression un cours instant, il se saisit d'un couteau qui était attaché à son bras.

Il essaya de s'isoler de cet instant de folie pure, se concentrant uniquement sur le faucon qui continuait de voler autour de lui. Et dans un geste de rapidité invraisemblable dans une telle situation, il fendit l'air de sa lame, coupant nette la tête du volatile qui vint s'échouer, inerte, à ses pieds. Le tout dans un nuage de plumes et de sang mêlé...

Il n'eut que très peu de temps pour reprendre pied... Il vacillait sous le coup de la douleur. Son visage tout entier le lançait... Il se sentait partir.

Fichue journée, Fichu oiseau, Fichu viking...

Un autre cri, qui cette fois ne provenait pas de lui, la ramena à la douleur du moment. Adelin se ruait vers lui, dégainant son épée qui émit une petite note métallique. Chose qu'il avait déjà remarqué la fois précédente.

Il eut le temps de se saisir de deux poignards, un se trouvant à sa jambe droite, l'autre restant autour de son autre bras. Il se concentrait une ultime fois et tenta de viser le soldat fou qui se jetait sur lui dans un élan de rage et de douleur démesuré... Après tout, il ne s'agissait que d'un foutu oiseau...

Il envoya dans l'air les deux armes avec toute la force qu'il pouvait encore puiser en lui. Mais le soldat fit preuve d'excellents réflexes, esquivant le premier, et faisant littéralement exploser le second...

Déjà il était sur lui...

Flagoern sentait sa fin approchée. Il ne pourrait pas lutter...


Fichue journée... Fichu viking... Fichu oeil...

Adelin se jeta sur lui et dans un geste d'une amplitude et d'une précision parfaite -

Fichue journée... Fichu viking... Fichue vie de vaurien...

- lui coupa la tête.

Elle vint rouler à ses pieds. Il s'affala presque immédiatement sur lui même. A cet instant venait de s'achever la vie laborieuse et pitoyable de Flagoern le voleur...



Frz77
En un cri, bien imité, certes, mais mal placé, Adelin comprit que la mort approchait. Ce hululement était l'annonce pour lui du dénouement qu'il envisageait depuis longtemps. Et il accueillit cela comme une vraie délivrance. Oui, il fallait en finir au plus vite, et non, il n'avait pas peur...

L'ombre du géant blond se matérialisait enfin sous ses yeux. L'homme avançait calmement et barrait à présent le chemin à Adelin. Aujourd'hui, il avait abandonné sa lourde épée, et s'était armé d'une hache sculptée, et d'une simple épée. Les armes paraissaient ridiculement petites dans les mains imposantes du viking.

Il n'en réchapperait pas, il le sentait, il le savait. Aujourd'hui, Adelin, fidèle Loctenant à son comté, charpentier dévoué à sa ville, et capitaine maudit de l'équipe des Vents, donnerait sa vie. Mais il la ferait payer cher. Des images commencèrent à affluer dans son esprit. Mais il s'en détacha le plus vite possible... L'heure n'était pas encore arrivée...

Un cri déchirant le ramena très vite à la réalité de l'instant. Zéphyr, son fidèle compagnon de la première heure, son œil dans le ciel, avait flairé le danger lui aussi. Adelin eut juste le temps de tourner la tête derrière lui pour le voir fondre sur une proie... L'origine du hululement... Un voleur armé d'un tas de couteaux et d'épées. Adelin se demanda comment il était possible de porter autant d'armes sur soi sans perdre l'équilibre, réflexion sotte dans un pareil moment, et qui lui tira un petit rictus.

Un lien incroyable le liait à son faucon. Il lui avait toujours laissé sa liberté, mais dès qu'Adelin partait en mission, ou bien était de garde, il pouvait le voir volant au dessus de sa tête, si proche des cieux...
Et là, il piquait et attaquait le voleur, pour le défendre, pour sauver son ami. Le combat était déloyal, mais Zéphyr se donna comme un beau diable. Il attaquait sans cesse le maraud, stagnant au niveau de son visage.

Et le cri qu'il extirpa à l'homme prouvait à Adelin qu'il venait de toucher. Et de là où il se trouvait, c'était l'oeil. L'homme se comprimait la blessure.

Adelin l'observait...
Il relâchait le point de compression...
Adelin comprenait...
Il dégaina un poignard attaché à son bras...
Adelin avait l'impression que la scène se déroulait au ralenti...
Il tua d'un coup précis son ami de toujours...
Adelin voulut hurler...
Le cri ne sortit pas tout de suite...
Adelin dégaina Sourcière et se rua vers l'homme sans réfléchir...
Un poignard volant...
Adelin esquive...
Deuxième poignard volant...
Adelin frappe et fait exploser la lame...
L'homme se relève,semble murmurer quelque chose, mais trop tard...
Adelin achève le vilain du même sort qu'il a abattu son ami...
Sa tête roule à ses pieds, tout est terminé...
Tout, ou presque...

Adelin se saisit discrètement d'un poignard et le glissa dans sa botte, pensant qu'une telle arme pourrait toujours servir.

Puis, les yeux rougis de larmes, de haine, de colère, Adelin se retourna vers le viking, la fin de la route, la fin de sa route...

Calmement, il avance, se défait de sa cape qu'il laisse tomber au sol. Lorsqu'il se trouve à quelques mètres du viking, il plante Sourcière en terre, défait l'épais mantel qui lui entravait le corps, et le jette au sol. Puis, un coup d'œil vers Caillou, qui était resté là, lui aussi fidèle jusqu'au bout.

Adelin s'empara du bouclier qui était accroché sur la selle, et donna une lourde claque sur l'arrière train de son canasson. Il ne voulait pas qu'il soit témoin de ce qui allait arriver... Caillou partit au triple galop, dans un hennissement du diable. Encore un compagnon qui le quitte. Décidément, sale journée que ce jour.

Il s'équipa du bouclier, repris en main Sourcière et fit face à son ennemi. Il positionna Sourcière devant lui, pommeau à hauteur de la poitrine, et lame devant le visage. Il était prêt... à mourir...

_________________
--Talyen


Talyen souriait toujours. Il observait son adversaire se mettre en place, calmement, sereinement. La lutte pouvait démarrer. Tous deux étaient prêt à mourir à présent.

Il ouvrit les hostilités en se ruant sur le loctenant. Lui avait choisi de se défendre avec un bouclier. Le géant, lui, pensant que la meilleure défense était l'attaque, ne s'était pas encombrer avec de tels ustensiles...

Une pensée lui revint en tête. Lors de leur dernière confrontation, l'homme avait été blessé à l'épaule. Le viking décida donc de la destination de son premier coup. Il frappa avec le plat de sa lame sur l'épaule du soldat. La douleur devait encore se faire sentir, et le cri que ce coup arracha au soldat donnait entièrement raison à Talyen.

Il voulait jouer avec sa proie, la faire souffrir. Il voulait venger l'esprit de son frère, et apaiser par la même le sien.

Le soldat avait lâché son bouclier sous la violence du coup. Il ne lui restait plus que son épée pour se défendre. Il avait l'air hagard, et le visage déformé par la souffrance. Le combat serait plus facile que prévu.

Talyen planta son épée dans le sol et empoigna sa hache à deux mains. Il la fit tournoyer longtemps autour de sa tête et porta un coup au niveau du visage du lieutenant.

Il le para avec une rapidité et une agilité qui étonnèrent le viking. Il le pensait plus diminué que cela. S'ensuivit un échange de coups d'une violence inouïe. Le géant attaquant sans cesse le lieutenant, mais lui, parant tous les coups, tenant fermement son épée de ses deux mains.

Puis, la tendance s'inversa, le soldat reprenait courage et surprit le géant blond. Il lui porta plusieurs coups. Il frappa avec violence la jambe de Talyen, lui entaillant profondément, et ouvrant une blessure béante qui l'handicaperai. Il émit un grognement sourd et ne s'attendait pas à cela.

Puis, le soldat continuait de l'attaquer, comme atteint d'une sorte de rage et de folie, faisant fi de tous moyens de défense, et ne cherchant qu'à tuer. Il avançait sur lui, fendant l'air de sa lame acérée. Le viking pliait sous la violence des coups tant et si bien qu'après une série d'attaques plus violentes les unes que les autres, le manche de sa hache de guerre céda, et éclata dans une pluie d'échardes. La lame tombait au sol, et le géant était dépourvu d'armes.

Même si la rapidité n'était pas une de ses caractéristiques principales, il parvint tout de même à je jeter sur le côté, mettre un genoux en terre et se saisir du manche de son épée. Une douleur fulgurante lui parcourut l'échine. Il se relevait, suant, haletant. Il regardait son adversaire avec un regard emprunt de respect.

En face de lui, le loctenant se tenait l'épaule, reprenait difficilement sa respiration. Le viking le regardait et dit aussi bien à son adresse que pour lui même

"Voici venu le temps pour les guerriers de rendre leurs derniers soupirs..."

Et il reprit l'assaut, se ruant sur son adversaire, donnant ses dernières forces. L'échange qui suivit fut encore plus rageur que le précédent. Puis il vit l'ouverture qu'il attendait. Il le frappa du tranchant de son épée sur le bras, ouvrant une voie toute tracée vers sa poitrine. Le soldat ne pourrait plus rien... Son épée l'abandonna, tombant sur l'herbe mouillée du soir qui arrivait.

Le géant enfonça sa lame jusqu'à la garde dans la poitrine du loctenant, lui arrachant un cri de douleur atroce. Il le vit tombant sur les genoux, tenant la lame de l'épée qui lui transperçait le corps. Le géant s'agenouilla à côté de son adversaire vaincu. Il vit le sourire étrange qui se dessinait sur son visage. Ce qu'il ne vit pas, c'est le poignard qu'il avait sorti de sa botte et qu'il lui planta dans la gorge.

Le géant sentait toutes ses forces l'abandonner. Il tenta de retirer le poignard qui lui entravait la gorge. Ce fut sa dernière erreur. il sentait l'air se raréfier, a douleur l'envahir, puis le voile de la mort...

Ainsi venait de prendre fin la vie de Talyen le Viking

Frz77
Adelin se tenait droit et fier devant le viking. Il savait à présent que tout s'arrêterait là, dans quelques minutes. Cette fin d'après midi qui laisserait vite place aux ombres de la nuit verrait s'achever une vie plutôt heureuse et dont il était fier...

Le viking ne lui laissa pas le temps de songer plus que de raison. Il commençait le combat, visiblement pressé lui aussi d'en découdre et de mettre fin à tout cela. Adelin s'attendait à le voir porter un coup d'estoc tout de suite afin que sa force et la puissance de son arme n'achève le combat rapidement. Mais point de tout cela...

Le géant rusé lui asséna un coup violent du plat de l'épée sur son épaule encore endolorie. La cicatrice n'était pas encore tout à fait refermée, et le craquement interne qu'il sentit au moment de l'impact lui fit dire que tout serait à refaire. Il sentait le sang couler le long de son épaule, une chaleur presque réconfortante. La force du coup conjugué à la douleur qu'il lui arracha lui firent lâcher le bouclier.

Le combat commençait à peine qu'il était déjà sur le point de se terminer. Le géant commit sa première erreur, se séparer d'une arme. Il planta la lame de son épée et ne gardait que sa hache de guerre, arme qui, au demeurant, aurait arraché un ch'tit cri d'horreur à n'importe qui!
Adelin pouvait lire dans l'œil de son adversaire qu'il se voyait déjà victorieux. Il n'en fallait pas plus pour motiver le lieutenant. Après tout, il était soldat, loctenant de sa caserne, et lui aussi savait se battre. Et il ne supportait pas que ce viking puisse penser qu'il allait mourir, simplement, comme ça, sans même se défendre.

Faire face... Il fallait faire face... Il devait faire face... Pour lui, pour ses amis, pour son Amour, pour les tonneaux de Russo dont une part lui revenait... Pour tout ça...

Le géant fit tournoyer sa hache au dessus de sa tête et visait ,d'un coup qu'il pensait fatal, le visage du lieutenant. Mais il ne se rendrait pas, il l'avait dit. Il dévia le coup avec le plat de son épée et constata un étonnement nouveau sur le visage du monstre de foire. Ceci eut pour effet de décupler les forces déjà énormes du viking. Il enchaina les coups avec violence et rapidité. Mais l'entrainement militaire qu'Adelin avait reçu lui permettait de parer toutes ses attaques...

Merci Kalimalice, merci Phrat, merci Vany, Aren, et tous les autres...

A lui de montrer et de leur faire honneur. Il contre attaqua et asséna une série de coups au viking. Il vit une ouverture au niveau de sa jambe. Il n'hésita pas une seconde et lui portait une attaque aussi violente que soudaine. Il lui entailla profondément la jambe, le sang coulant immédiatement et abondamment de cette plaie béante. Enfin, il arracha un grognement au géant. Il prit ceci comme une petite victoire...

Et galvanisé par l'enjeu, envahit d'une rage subite, il redoubla de force et de vigueur et continuait de harceler l'homme. Il lui portait coup sur coup. Le géant était acculé, il reculait, et son arme, qui pourtant paraissait indestructible, cédait sous un énième coup que lui assénait Adelin. Il vit la double lame tomber aux pieds d'un géant médusé.

Le colosse fit preuve d'une agilité loin de le caractériser pour se jeter sur le côté, et se saisir de son épée, toujours plantée dans le sol...

Une trêve de courte durée s'installa. Adelin sentait son épaule lui faire un mal de chien. Il se la tint quelques secondes, comme pour se soulager de cette douleur lancinante. Son corps se soulevait au rythme de sa respiration saccadée. La sueur coulait le long de son visage. Il vit le viking lui jeter un regard et entendit à peine la phrase qui sortait de sa bouche...


"Voici venu le temps pour les guerriers de rendre leurs derniers soupirs..."

Et le combat reprit, plus intensément encore... Les coups pleuvaient. Adelin pliait, il le sentait. Le géant le harcelait de toute la force de ses coups. Adelin fatiguait, sa force l'abandonnait, pas son courage, seulement sa force...

Et le géant vit l'ouverture. Il entailla profondément le bras du chevalier, lui arrachant un cri d'effroi et d souffrance. Sourcière, l'épée de son père, l'abandonna à son tour. Son bras ne pouvait plus supporter le poids de la lame. Puis, Adelin vit un éclair doré s'approcher très vite de sa poitrine, et il sentit la froideur de l'acier envahir son corps. La lame le transperça de part en part. Cette fois, tout était fini. Il tenait la garde de l'épée d'une main, comme pour vérifier qu'elle était bien accrochée. Puis il mit un genoux à terre, puis le second... La vie l'abandonnait...

Pas sans combattre...

Un picotement se fit sentir dans sa botte lorsqu'il tomba à genoux. Et le géant fit sa deuxième et dernière erreur. Il s'agenouilla à côté de son adversaire mourant, lui offrant ainsi un éventail de possibilité très nombreux. Adelin fit au mieux, tira le couteau de sa botte, et dans un ultime effort, planta la lame dans la gorge d'un géant hagard et surpris. Il ne s'attendait certainement pas à cela. Il le vit se relever, retirer la lame, tituber sur quelques mètres et tomber raide mort à quelques pas de lui...

Puis le silence....

Le voile....

il retira la lame de sa poitrine, refusant de garder cette trace de défaite dans son corps. Puis se coucha sur le dos...

Le voile... Les souvenirs... L'eau... Le bruit de l'eau...

Il rampait, sans vraiment savoir où il allait. Il n'eut que quelques mètres à faire pour sentir le contact humide et réconfortant de l'élément.

Le voile... L'eau... Les souvenirs...

Dans un instant sans doute très court qui lui parut une éternité, des images se bousculaient dans son esprit... sa respiration ralentissait... Le calme prenait la place de la panique...
D'abord son père, et sa mère... Puis Zézé, triste à en mourir, coupé de Sandi... Son maître de beuverie... Puis tous les habitants de Castel... Trol, Dame, Heim et tant d'autres...

Sa respiration ralentissait encore...

La caserne, l'EM, Vany, Russo, Zak, Anti sa fidèle amie et patronne, Saino, Ney, Louis, Maxi, les loctenants, son capitaine... Toutes ses images se présentaient à son esprit embrumé...

Puis un vent intérieur balayait tout sur son passage, toute ses images, et n'en amenait plus qu'une seule. Le visage se détachait dans la brume qui l'envahissait. Un visage... Celui de l'amour de sa courte vie, de la femme qu'il avait attendue si longtemps et qu'un destin cruel lui arrachait déjà...
Az... Il ne voulait garder que cela, la chaleur de son corps, la douceur de son regard... La plume acérée... La plume et l'épée...

Elle s'approchait, lui tendait une main rassurante. Il la pris, lui sourit et la suivit...

Son dernier souffle s'échappa de son corps meurtri, libérant enfin une âme apaisée...

En cet instant s'achevait la vie d'Adelin de Castel...



RP ouvert à tous dès maintenant!!! Merci à vous..

_________________
Antinaelle
Ce matin là, Antinaelle s'était levée bien avant que les premières lueurs du jour éclairent les ténèbres. Elle avait été réveillée brusquement par un rêve horrible ou l’odeur de la mort flottait partout et ou le sang inondait la terre, des visages cauchemardesques lui étaient apparut dans la nuit qui la laissèrent suante et pantelante. Une boule d’angoisse étreignait sa gorge et refusait de la quitter depuis son réveil.
Elle sortit de chez elle alors même que la lune éclairait encore les ruelles de la ville de ses rayons blanchâtres. Lorsqu’elle ressortit de la caserne, la même irrépressible angoisse lui nouait toujours autant l’estomac, ce qui la décida à aller marcher le long des berges de la Garonne, ce qui suffisait la plupart du temps à la calmer.

Quand elle eut franchi le pont couvert, elle se retrouva entourée par la brume fantomatique qui flottait en suspension au-dessus des eaux de la Garonne. Une épaisse couche blanchâtre qui ne laissait rien deviner, recouvrait les berges.

Serrée dans sa cape épaisse, Antinaelle devait mesurer chaque pas pour ne pas trébucher sur une vieille souche dissimulée par le brouillard. Elle marcha un long, très long moment, glissant parfois mais continuant sans but, droit devant elle. Elle s’était beaucoup éloignée de la ville quand les premières lueurs du jour apparurent, chassant peu à peu les ténèbres de la nuit.

Elle continua sa marche car elle aimait regarder la brume s’effilocher dans les premiers rayons du soleil et lever son voile pour laisser place à la vie. Un pas puis un autre jusqu’à ce qu’elle marche sur un bouclier. Retirant son pied, elle ramassa l’objet, se demandant bien ce qu’un bouclier faisait à cet endroit. L’observant plus attentivement elle ut l’impression de connaître ce bouclier, il lui semblait l’avoir déjà vu, mais qui en était le propriétaire, cela ne lui revenait pas. Elle se mit à chercher du regard si d’autres choses confirmeraient ce qu’elle supposait déjà.

L’endroit avait été le théâtre d’une violente bataille qui avait laissé un homme privé de la protection d’un bouclier. Le jour se levait lentement mais quelques bribes de brumes s’accrochaient encore près des branches des arbres du bord de la rivière. Antinaelle ne reconnut pas tout de suite l’uniforme que revêtait la forme étendu dans l’herbe humide, une large flaque de sang s’étalait sous le corps sans vie. Un frisson la parcourut, elle regarda tout autour d’elle et ne vit que cadavres, dont un n’avait plus de tête.
Le calme qui régnait sur l’endroit l’a surprit encore plus, un combat d’une rare violence avait eut lieu ici. Elle s’approcha du corps inanimé portant l’uniforme et soudain, elle le reconnut.

Un hurlement de douleur emplit soudain l'air.


Adelinnnnnnnnnn

Elle sentit une déchirure lui tenailler la poitrine, son ami de toujours, Adelin était mort, isolé de tous. Une violente douleur lui coupa la respiration, elle ne pouvait plus hurler, à peine arrivait-elle encore à respirer.
Elle resta un long moment, elle n’aurait su dire combien de temps, tenant son ami sans vie dans ses bras.

Les larmes coulaient sans discontinuer le long de ses joues, elle marchait sans rien voir ni regarder, avec une seule idée, aller chercher une charrette pour ramener le corps d'Adelin, son meilleur ami, là où il avait toujours vécu, à Castelnaudary.

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Antinaelle
Antinaelle se rendit à la caserne, elle avait les yeux rougis d'avoir trop pleurés mais elle ne pouvait retenir ses larmes depuis qu'elle avait retrouvé, le corps inanimé de son ami le Lieutenant Adelin, son ancien compagnon d'arme de Castel, celui qui avait tenu la place de tavernier depuis les premiers jours.

Adelin n'était plus, il lui faudrait l'admettre, arriver à l'accepter, mais pour l'heure une seule chose lui importait, ramener le corps de son ami chez lui, là où il avait toujours vécu, à Castel.

Elle entra dans le bureau du Lieutenant de sa caserne, un mouchoir dans une main et un parchemin dans l'autre, parchemin qu'elle déposa sur la petite table avant de ressortir en hâte.


    J'ai découvert ce matin le long des berges de la Garonne, le corps inanimé du Lieutenant Adelin.
    Je le ramène chez lui, à Castel, dès ce soir.

    Antinaelle

Elle sortit sans un mot, elle ne pouvait plus parler tant sa gorge était nouée.
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Lily-jane


Lily se leva ce matin là avec une sensation étrange au creux de l’estomac. Les heures passaient mais cette impression ne parvenait pas à se dissiper.
Elle déjeuna en silence, mais n’arriva pas à avaler grand-chose. Aussi alors que le soleil commençait à doucement monter dans le ciel, elle décida de partir se changer les idées en effectuant une petite balade à cheval.

Sa monture prête, elle l’enfourcha et parti immédiatement à travers champs, cheveux au vent. Elle commença à se sentir mieux, libre et seule. L’air doux du matin avait un effet vivifiant.
Elle s’était éloignée de chez elle et non loin de là se dessinait une forêt aux arbres hauts et l’on pouvait voir les reflets brillants d’une rivière, scintillant doucement.

La vue était splendide. La demoiselle eut soudain envie d’aller jusque là afin de se détendre un peu et admirer la vie qui évoluait au travers de l’eau clair de la rivière.

Elle passa sa monture au trot, puis arrivée à quelques mètres, elle se mit au pas.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour se rendre compte que quelque chose n’allait pas. Des formes étendues au sol, avec cette légere brume les recouvrant.
Un frisson glaciale parcourut sa colonne vertébrale et elle mit pieds à terre.

Avançant droit devant, le regard pétrifié par ce qu’elle voyait. Une bataille avait fait rage ici. Elle essaya de faire abstraction du cops sans tête, sentant son cœur se soulever.
Puis le voyant, sans le voir, sans le croire…
Adelin.

Non cela ne pouvait être lui.
Un cri retentit alors dans l’air. Un cri de désespoir, de douleur, un hurlement bestiale, effrayant, triste au possible…

Lily se demanda un instant d’où cela venait quand elle se rendit compte que ce cri sortait de sa bouche….

Adelin…. Non pas lui…. Des images rapides lui revinrent à l’esprit… Lui, Vanyel et elle à Castel, courant dans les rues, en se lançant de la neige comme des gosses…
Un des ses meilleurs souvenirs…

Et là… Il était allongé, sans vie…. Non….

Le cri cessa au moment où la jeune fille se jeta à genoux à côté de lui, le serrant dans ses bras, la tête contre sa poitrine en pleurant de désespoir…

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Duflan
DUflan avait eu vent d'une rumeur "Adelin était mort", Il sourit à cette annonce " hé hé doit avoir inventé ça pour attraper des ennemis" pensa t'il.

Pour Duflan l'idée de la mort d'Adelin était impossible, il l'avait vu combattre plusieurs fois et la vigueur et la rapidité dont faisait preuve le lieutenant le mettait à l'abri de n'importe quoi.

A mesure que Duflan avançait dans les rues, il voyait des attroupement de gens, toujours les mêmes rumeurs.
Il s'arrêta net et saisi le col d'un badaud .


Quoi, qu'est ce que tu raconte ?

Adelin est mort, on la retrouvé sans vie dans une clairière

T'es toi, tu est fou ! c'est pas possible , c'est que des foutaises

Duflan le bouscula en disant cela, impossible c'était impossible.
Adelin l'avait tellement aidé , non.
Les badauds commençaire à bousculer Duflan a leurs tours


Allez dégage vieil ivrogne ......, on te dit qu'il est mort...

Duflan jeté à terre se releva, il était comme fou, il fallait qu'il sache, il devait aller à la caserne, dans son esprit ce n'était pas possible...
Antinaelle
Antinaelle, le regard vide de tout éclat, les yeux rougis d'où ne s’écoulaient plus une seule larme, séchées d'avoir trop coulées, elle marchait sans réfléchir. Retourner chercher le corps de son ami était la seule chose qui la faisait avancer.

Léonce, son vieil intendant n'eut que le temps de rattraper Antinaelle quand elle s'effondra devant le pas de sa porte. Dans des pleurs entrecoupés de hoquets, elle réussit tant bien que mal à lui expliquer sa découverte macabre. Elle n'avait pas terminé que déjà Léonce avait attelé un charriot, car il était hors de question de laisser ainsi exposer aux animaux et autres vicissitudes, le corps de celui qu'il considérait comme un ami des premiers jours. Il essaya bien de s'interposer à ce que Antinaelle retourna sur les lieux mais rien n'y fit, sa douleur était si vive qu'il renonça et la fit monter à son côté. Après un détour à la caserne, ils continuèrent leur chemin vers le lieu maudit.

Antinaelle se tenait assise, droite, sans réaction, les yeux perdus dans le vague, elle revoyait le corps de son ami ensanglanté, sans vie dans ses bras.
"Mais pourquoi lui .." était la seule question qu'elle arrivait encore à se poser malgré les tourments de son esprit.

Le charriot roulait lentement, Léonce ne voulait pas risquer de passer près de l’endroit sans le voir. Antinaelle se laissait emporter sans dire un mot, ne plus parler, ne plus penser, juste souffrir, tel était son tourment. Jusqu’à la notion du temps qui semblait l’avoir quittée, aussi s'étonna-t-elle quand le charriot s'arrêta à hauteur d’une anse faite par la rivière, un endroit ou de denses bosquets avaient réussi à cacher l’attaque qui s’était déroulée.
Un frisson lui parcourut tout le corps au moment de quitter le banc de la charrette, elle allait devoir affronter de nouveau la funeste vision du corps sans vie de son ami. Elle inspira profondément, serra les dents et avança lentement vers la berge de la Garonne, ses yeux refusant de quitter le sol.
Elle se dirigea vers l’arbre près du quel Adelin était tombé, un reflet sur du métal attira son attention, la rapière d’Adelin était là, à ses pieds, comment l’appelait-il déjà ?.. Ah oui, .. " Sourcière ", cette épée qui lui venait de son père et qui ne le quittait jamais. Antinaelle la ramassa, la prenant entre ses mains, cette épée qui avait sans doute été le dernier rempart de son ami contre la mort, elle le suivrait dans l’éternité et serait ensevelie avec lui.

Elle reprenait son avancée lorsqu’un cri, un hurlement de désespoir la figea sur place. Léonce qui n'était pas homme d'arme avait tout de même prit sa hache, plus par souci d'avoir à tailler quelques arbrisseaux et faire un chemin pour le charriot, que pour se défendre en cas d'une attaque, mais le cri lui fit attraper sa hache des deux mains, prêt à défendre sa vie et celle d'Antinaelle au péril de la sienne s'il le fallait. Ils avancèrent lentement, quand le pied de Léonce heurta une tête.. Antinaelle ne put retenir un haut le cœur et se plia en deux dans un buisson. La preuve était faite que le combat avait été d’une rare violence mais qu’Adelin avait fait payer cher sa peau.

Nul autre cri n’avait retentit après ce long hurlement, ils avancèrent encore et se trouvèrent face à une silhouette frêle, agenouillée dans l’herbe, tenant la tête de son ami entre ses bras, le dos secoué de soubresauts. Antinaelle reconnut la silhouette sans difficulté, elle la connaissait bien.

Lily..

Ce fut le seul mot qu’elle prononça.

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Lily-jane


Les larmes ne cessaient de couler, aussi bien sur ses joues que sur lui, se mêlant au sang. Intarissables, elle n'arrivait pas à contrôler cette douleur, cette peine immense.
Pourquoi lui....
C'était injuste! Inconcevable, comme si la terre s'était mise à tourner dans l'autre sens...

Impensable! Écœurant! Rageant! Tout cela ne pouvait être.... Peut etre que si elle fermait les yeux très fort et les rouvrait, elle verrait que rien de cela n'était vrai. Juste son imagination qui lui jouait des tours, cela ne pouvait être autrement!

Elle ferma alors les yeux, les serra fort, jusqu'à ce que des étoiles apparaissent.... Elle retenait sa respiration pour ne plus sentir l'odeur du sang, si prenante.
Puis elle rouvrit les yeux.

Le visage d'Adelin était toujours là, devant elle, sans vie....

Non! Elle les ferma à nouveau, les larmes rouges coulant sur ses joues. Là elle ne les rouvrit plus, pensant à lui quand elle l'avait vu la dernière fois, son visage souriant, son regard franc et rieur, cette lueur taquine qu'il avait quand il vous parlait....

Elle ravala un cri de détresse et le serra à nouveau dans ses bras, prise de sanglots incontrôlables....

Quand une voix qu'elle aurait reconnut entre mille se fit entendre


"-Lily.."

Doucement elle releva la tête et se tourna avec la même lenteur vers Anti. Elle la dévisagea un instant, le visage ravagé de larmes et rougit par le sang de son ami.
Elle était elle aussi marqué par le chagrin, le désespoir, l'incompréhension...

Lily se releva doucement et la regarda


Anti.... Dis moi que c'est pas vrai! Dis moi que ce n'est qu'un mauvais rêve! Anti s'il te plait! Dis moi que tout cela est faux!!! Je t'en prie!!!!

Elle courut et tomba à genoux devant elle lui prenant les mains et l'implorant

Anti je t'en prie! Dis moi que c'est pas vrai!

Les larmes ne cessaient de couler tandis qu'elle regardait son amie

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Antinaelle
    Anti.... Dis moi que c'est pas vrai! Dis moi que ce n'est qu'un mauvais rêve! Anti s'il te plait! Dis moi que tout cela est faux!!! Je t'en prie!!!!
    Anti je t'en prie! Dis moi que c'est pas vrai!

Lily se tenait là devant elle, à genoux à terre devant elle, accrochée à ses mains glacées, le visage baigné de larmes, implorante.

J'aimerais tellement te dire que tout ça n'est pas vrai..
mais regarde autour de toi..
tout ce sang..
il est m
ort....

Le mot s'étrangla dans sa bouche, c'en était plus qu'elle ne pouvait en dire.
Que pouvait-elle dire de plus ? Rien ne ramènerait Adelin, jamais plus jamais elle ne verrait son sourire malicieux, plus jamais elle n'entendrait sa voix tonitruante encourager ses "gars" à une rencontre de soule, plus jamais elle le verrait dérober les tonneaux de bière, plus jamais elle le verrait trottiner, lui qui ne savait pas marcher sans courir.. , plus jamais… ces deux mots résonnaient dans sa tête, s’écrivaient en lettre de sang, comme elle les maudissait ces mots si simples et si définitif à la fois.

Elle se pencha vers Lily et la releva, gardant ses mains dans les siennes. Elle resta un long moment à la regarder, sans un mot, juste un regard où on pouvait lire toute la déchirure qu’elle vivait à cet instant.

Lily ..
Je dois emporter le corps d’Adelin,
le ramener à Castel, là où il a toujours vécu.
Aide moi..


Sans attendre sa réponse, Antinaelle s’approcha de Léonce qui avait discrètement glissé un grand drap de chanvre sous le corps, puis elle se tourna vers Lily.

Viens nous aider ..

Elle n’avait pas besoin d’en dire plus, elle savait au fond d’elle que Lily ne pourrait pas laisser la dépouille d’Adelin à la merci des animaux. Elle aida Léonce à envelopper complètement le cadavre afin de pouvoir le soulever et le déposer dans le charriot. Le brave Léonce laissait couler de grosses larmes silencieuses le long de ses joues, sans chercher à les retenir.

Demain elle prendrait la route pour Castelnaudary, son ami la ferait une dernière fois à ses côtés également, mais avant de partir, elle ne voulait rien laisser sur ce lieu funèbre, rien qui eut appartenu à Adelin aussi se mit-elle à scruter l'endroit avec minutie.

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