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[RP] La fin de la route...

Lily-jane


Non.... Elle ne voulait y croire... Elle serrait les mains d'Anti dans les siennes, s'y accrochant, puisant un peu de force. Pourtant celle ci semblait aussi vidée qu'elle...
Les mots d'Anti résonnèrent en elle, comme le dernier coup de poignard. Celui qui achève, mais qu'on tourne dans la plaie avant de rendre son dernier souffle. La souffrance à son paroxysme.

Elle se releva sans s'en rendre réellement compte avec l'aide de son amie. Celle ci parla, ses mots vibrants dans l'air, comme le son des cloches des églises, annonçant un jour funeste.

Le corps... Castel...
Le corps... Quel corps? Mais non Anti, aurait elle voulu crier, il n'est pas mort, il nous fait une blague! Cela ne peut être que ça....
Mais non... Il était toujours là. Allongé, immobile. Près de la verdure des arbres, la rivière non loin...

En le regardant, l'espace de quelques instant, elle songea aux paroles d'un troubadour... Sans s'en rendre compte elle fredonna à voix basse


"C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit."


Les larmes perlaient encore et toujours à ses yeux tandis qu'elle se dirigeait vers lui.
Elle s'agenouilla et le souleva avec l'aide d'Anti et de Leonce, le plus délicatement possible.....
Ils le déposèrent sur la charrette.
Lily croisa le regard d'Anti. Aussi vide et brillant que le sien. Sa bouche ne disait mot, mais son regard hurlait le désespoir... Dieu comme la vie est cruelle....

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Duflan
DUflan courait vers la caserne, là-bas on lui dirais si c'était vrai ou pas.
Il se raccroché à un dernier espoir.
En route il passa devant la maison Adlein et Aziuna, la maison était en feu.
Des badauds tout autour, Duflan s'arrêta pour Voir ce qui se passait.


Mais que ce passe t'il ?

Une vieille se retourna vers lui

C'est dame Aziuna quand elle à appris que Adelin était mort, elle à mis le feu à sa maison et à elle.
Quelle mort Horrible ! une si gentille dame.... et le pôvre Adelin Ah quel malheur !



Duflan la fixa un moment, tout s'effondrait ainsi c'était vrai !
Il alla s'assoir à l'écart pour pleurer, il parait que les hommes ne doivent pas pleurer, Foutaise.......
Tout s'était enchainé tellement vite, la noyade de Tohou, la disparition Ayorjo, la mort Adelin et maintenant Aziuna, CAstel était maudit....
Antinaelle
Lily n’avait pas hésité longtemps, qu’elle vint les rejoindre afin de les aider à déposer le corps dans le fond du chariot. Sans doute ne s’en rendait-elle même pas compte mais elle fredonnait, Antinaelle avait déjà connu ça, un chagrin si grand qu’il faille se raccrocher à quelque chose, ne fusse que les vers d’un troubadour qu’on eut dit écrit pour ce jour si tragique.
Le regard des deux jeunes femmes se croisèrent, la même tristesse, la même douleur s’y reflétait. Antinaelle se mit à chercher tout ce qui aurait appartenir à Adelin.

Ne plus penser, juste avancer, toujours tout droit, toujours plus loin. Elle avait déjà déposée son épée, " Sourcière" qu’elle avait retrouvée non loin de lui, son bouclier aussi, sur lequel elle avait bien faillit tomber lors de sa macabre découverte.
Quand elle aperçut au loin une forme au sol, s’approchant de l’endroit, elle reconnut les plumes, un faucon, LE faucon d’Adelin.
Comment s’appelait-il déjà ?
"... Zéphir ... oui...", il lui semblait bien que c’était son nom, et non loin de l’oiseau le mantel d’Adelin, jeté au sol, formant un monticule informe. Elle ramassa le mantel ainsi que l’oiseau et alla jusqu’au charriot, elle étala le mantel sur la forme allongée recouverte du drap, dans un geste inutile mais qui était d’une importance capitale pour elle, c‘était une forme de respect envers un brave tombé au combat, puis elle disposa l’épée par dessus, à la manière des chevaliers.

Antinaelle ne laissa rien de se qui avait appartenu à son ami Adelin, seuls les cadavres des assassins de son ami restaient encore sur l'herbe, Léonce avait commencé à creuser la terre pour les mettre dedans, quelque soit la peine de son vieil intendant, il ne pouvait se résoudre à les laisser ainsi. Il savait en avoir pour un bon moment et il ne voulait pas que les deux jeunes femmes soient les spectatrices de ce tristes spectacle, c'est pour cette raison qu'après bien des palabres, il les renvoya à la ville avec le charriot.
Il restait encore tant à faire..

Antinaelle devait préparer le retour d'Adelin à Castel et si elle partait dès ce soir elle y serait sans doute pour dimanche.
Qu'allait-elle trouver à Castel ? elle se le demandait.
Comment Az, la compagne d'Adelin prendrait la nouvelle ? autant de questions qui se bousculaient et dont elle ignorait la réponse.

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Per Tolosa, totjorn mai! - PTT
Azyuna
CASTELNAUDARY... MAISON D'AD ET AZ... 31 Octobre 1457



Lorsqu'elle poussa la porte de la maison cette nuit-là, un grincement assourdissant résonna dans la rue déserte. Il était tard. La nuit était fraiche. Un vent étrange s'était levé sur Castel et Az ne pouvait éviter de frissonner depuis qu'elle avait quitté la caserne. Ses pas l'avait conduit d'abord en direction de l'échoppe du charpentier, involontairement, comme si le besoin de le voir devenait une question de survie. Mais à la mi-chemin, sortant de ses pensées, elle s'était souvenue qu'il n'y serait pas. Qu'il ne serait pas non plus chez eux. Et qu'encore une fois son devoir l'avait obligé à quitter Castel. Elle soupira. La porte était ouverte. Elle resta quelques secondes sans bouger, la main sur le bois froid comme si elle eût espéré entendre la voix du lieutenant depuis l'intérieur. Mais rien. Juste ce silence triste des derniers jours. Elle entra en ôtant sa cape et ses yeux se posèrent alors sur la table du salon. D'un coup son sang ne fit qu'un tour dans son corps et ses yeux s'allumèrent. Un bout de parchemin... elle s'en empara comme on s'empare de l'oxygène au milieu d'une noyade. Elle le parcourut sans respirer et souffla d'un coup en pressant les quelques mots contre son cœur.. quelques mots d'Adelin...Il était parti en mission. Avant dimanche, il serait là ! Et soudainement, le sourire revint se poser sur ses lèvres... ce sourire unique que lui seul savait dessiner sur le visage de la jeune femme.

Puis, tout en gardant le parchemin d'Adelin contre sa poitrine, elle soupira et balaya la pièce vide du regard. Un coup de vent fit claquer un volet et le parchemin sembla lui brûler les mains. Quelle sensation étrange... Il faisait froid, un froid d'hiver, glacial et envahissant. Il fallait allumer la cheminée. Elle frissonna encore en sortant dans le jardin chercher des bûches. Elle frissonna longuement en allumant le feu. Et elle frissonnait toujours quand elle s'accroupit devant les flammes, les mains en avant pour se réchauffer. Quelques minutes passèrent dans ce calme bienfaiteur et réchauffant. Az sentait remonter un peu de chaleur dans son corps. Elle ferma les yeux et tenta d'oublier son absence.

Soudain, Az sursaute. On a frappé. Sans bouger, elle tourne son regard vers l'entrée. A-t-elle rêvé? Silence. Az retient sa respiration à l'attente d'un deuxième coup. Celui-ci arrive plus rapidement que prévu et plus fort. Elle se relève doucement et se dirige vers la porte. Et sans l'ouvrir, elle demande :


Qui va là?

Une voix forte mais inconnue lui répond depuis l'autre côté du bois.

Soldat de Castel!

Sans réfléchir, Az tire le verrou et ouvre la lourde porte. Le grincement de celle-ci résonne une deuxième fois dans le silence profond de cette nuit d'octobre. Le visage de l'homme en face est fermé, dur, presque froid. Elle ne peut éviter de froncer les sourcils en guise d'interrogation et, dès les premiers mots que le soldat lâche, là, debout, devant sa porte, le visage de la jeune femme se glace. Ses yeux restent figés sur l'inconnu. Ses lèvres se mettent à trembler et presque involontairement, elle remercie le soldat d'être venu. Elle referme la porte doucement et se tourne vers le feu. Quelques pas la reconduisent vers la cheminée devant laquelle elle s'accroupit. Elle remet ses mains en avant et reprend sa position initiale. Soudainement, un craquement retentit dans sa tête, dans son corps, dans sa poitrine comme si la charpente de son âme venait de lâcher. Elle vacille un peu et se retient par réflexe aux pierres de la cheminée. Deux mots claquent mécaniquement contre les parois vides de son esprit : Adelin... mort. Est-ce un cauchemar?

non... murmure-t-elle, non... non... non ...Et pourtant, elle sait que c'est la vérité. Ce sentiment de vide qui l'a accompagné durant toute la journée. Cette sensation de faire les choses sans y penser. Ces soupirs sans raison. Et surtout, l'envie inexplicable de hurler. Elle savait avant. Les mots du soldat ne font qu'officialiser ce que son âme lui a révélé ce matin : il n'est plus là. Il ne sera plus jamais là. Et plus jamais, elle n'entendra le son de sa voix, ses éclats de rire, sa respiration pendant le sommeil. Plus jamais, elle ne verra son délicieux regard devant la cheminée, ni son sourire dans un couloir de la caserne, ni sa silhouette sur les remparts. Et son odeur n'existerait plus. Et ses mots disparaitraient. Et il ne resterait plus rien d'Adelin que les souvenirs d'Az et de ses amis. Elle pose une main sur son cœur. Il s'emballe comme chaque fois qu'elle pense à lui. Mais, cette fois, pauvre cœur, il s'emballe pour rien.


Alors son regard se perd dans les flammes de la cheminée, quelques minutes, quelques heures? Quelques jours peut-être? Le temps n'a plus de sens et chaque seconde devient une éternité de vide. Dans sa tête, plus rien. Son cœur hurle. Ses mains tremblent. Son corps boue. Mais sa tête se refuse à comprendre. Cela n'a aucun sens. Il ne peut pas être mort. Pas maintenant. Pas ce soir. Pas alors qu'ils commençaient enfin leur route ensemble. Pas si vite. Pas du tout !!! cela n'a aucune logique ! Involontairement, elle presse ses mains contre les pierres chaudes de la cheminée. Une chaleur insoutenable commence à envahir son corps et se glisse dans ses veines comme un venin... la rage. Elle se relève d'un bond et serre les poings. Sa bouche s'ouvre et du fond de son âme émane une plainte sourde d'abord, une sorte de cri de détresse silencieux, sans larmes ni soupirs, juste un grognement profond

… puis soudainement sa poitrine se soulève et un hurlement inhumain s'arrache de son corps achevant du même coup le silence, la raison de la jeune femme et ses dernières forces. Et elle tombe évanouie sur le sol.




Quelques heures plus tard, le visage réchauffé par les braises du foyer, elle ouvre les yeux, d'un coup, comme on sort d'un cauchemar et souffle, rassurée et croyant avoir rêvé. En se relevant, elle s'étire puis se tourne vers la porte d'où provient un léger courant d'air. La porte est ouverte. Az cligne des yeux. Les images du soldat lui reviennent, les mots surtout et encore une fois sa poitrine se serre, son cœur fait mine de s'arrêter et une violente douleur l'empêche soudain de respirer. Elle vacille. Ses jambes ne semblent plus supporter son poids. Elle pose une main sur la table, baisse la tête et ferme les yeux. Et ce qu'elle refuse de comprendre s'immisce lentement dans sa tête : Adelin est mort... Adelin est mort... Adelin est mort.

Elle ouvre les yeux. Sur la table, le poème qu'elle a laissé pour lui.. les derniers mots qu'elle lui a dits : « sans cette passion qui me consume... je brûle de froid ». Alors une vague de sanglots la secoue. Mais pas une réconfortante larme ne se décide à affluer. Son corps se ferme. Son esprit se lie contre elle. La folie s'insinue... « tu me fais perdre la raison lui avait elle souvent dit... ». Elle éclate d'un rire nerveux et se retourne vers la cheminée. Les braises s'éteignent et commencent à briller dans les yeux de la jeune femme alors qu'elle se rapproche du foyer. Sans réfléchir, elle s'empare d'un bout de bois à peine entamé par le feu et l'allume comme une torche. Elle se relève. D'un coup de pied, elle envoie le reste des braises sur le tapis qui s'enflamme soudainement.

Elle soupire et balaie la salle du regard. Puis, elle fait un pas... puis deux... et le cauchemar commence. Avec sa torche, elle incendie d'abord les rideaux, lentement, en se souvenant du jour où elle les avait accroché. Ensuite, elle prend le temps d'allumer chaque tapisserie, chaque chaise, chaque meuble, doucement mais sans hésiter. Alors que la pièce prend une couleur orangée et scintillante, elle entre dans la petite bibliothèque et son regard tombe automatiquement sur le fauteuil où la silhouette du lieutenant est encore dessinée. Elle retient un cri et, dans un mouvement de rage, embrase les tissus, puis les livres, un à un.

En montant l'escalier, la chaleur est déjà insoutenable. Elle prend soin de mettre tranquillement le feu à quelques toiles au passage puis pénètre dans sa chambre. Alors les larmes sortent en cascade alors qu'elle pause son regard sur les maillots des Soul'Hards. La première image d'Adelin qu'elle conserve dans sa mémoire lui revient... droit et fier sur le terrain de soule. Elle l'avait approché et lui avait demandé l'autorisation de lui donner une bise...de la part de Zézé... Az ne put s'empêcher de sourire en repensant au rougissement soudain du capitaine des Vents. Sourire éphémère... en quelques secondes, son visage se referme et blêmit.


Mort...pense-t-elle en enflammant le maillot de soule...

Mort... murmure-t-elle en embrasant les couvertures du lit qu'Adelin avait fabriqué.

Mort.. dit-telle d'un coup en sortant en courant de la pièce, les larmes aux yeux et le corps tremblant.

Mort !
hurle-t-elle finalement en entrant dans leur chambre.

La torche à la main, elle n'ose presque pas entrer. Le lit est défait et la marque de la tête d'Adelin repose encore sur l'oreiller. Elle reste quelques minutes immobile alors que le silence est définitivement rompu par le bois qui brûle et les craquements de la charpente. Bien que cela soit totalement inutile, elle enflamme les rideaux et jette la torche sur la tapis près du lit. Lentement, elle s'assoit sur les couvertures et passe sa main sur l'oreiller. Elle l'attire vers elle et plonge son visage dans le tissu. L'odeur du lieutenant ressurgit. Un dernier hurlement silencieux dans la poitrine de la jeune femme. Az se laisse glisser sur le lit et se recroqueville autour de l'oreiller. Elle ferme les yeux...

Alors cette ville est rayée de votre liste?... avait-il dit un jour sur la place du marché. Az soupire alors que les flammes commencent à ronger le lit.

Porterez vous le maillot des Vents? Avait-il demandé un autre jour. Un petit rire s'échappe des lèvres de la jeune femme alors que les couvertures s'enflamment aussi.

Je vous aime... avait-il avoué … Az se met à pleurer, en silence, lentement, et en ignorant les flammes qui s'attaquent à ses vêtements.

Alors survient l'obscurité. La fumée recouvre la pièce. Les flammes scintillent. Az serre l'oreiller et l'odeur d'Adelin, résistant à la douleur, à la chaleur, à la tristesse. Le visage d'Adelin lui apparaît alors. Il sourit. Elle lui répond d'un sourire bien que la souffrance de son âme à cet instant soit ineffablement plus forte que celle de son corps brûlant. Quelques secondes terrifiante et quelques mots dans un dernier soupir : Adelin... je t'aime...

Dehors, les gens commencent à hurler, mais en vain. En quelques minutes, la maison d'Ad et Az s'écroule au milieu des flammes. Tout est fini. Et sa devise s'évanouit : Ardet nec Consumitur... Elle brûle mais ne se consume pas... Az brûle ce soir mais elle se consume depuis ce match de soule où son cœur s'est embrasé pour un charmant lieutenant, un délicieux capitaine, un irrésistible charpentier...
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Antinaelle
Le jour s'était levé sur une brume épaisse et blanchâtre, trop lourde pour s'élever et se fondre dans les nuages charriés dans un ciel trop bas. Antinaelle n'avait pas dormi, elle avait veillé son ami toute la nuit, agenouillée près de lui, adressant des prières pour son salut, entre deux sanglots réprimés. Les yeux gonflés d'avoir trop pleurés, les traits tirés par le chagrin, le teint blafard, elle sortit dès les premières lueurs de l'aube.
Prendre l'air, juste respirer, voilà tout ce qu'elle pouvait encore souhaiter.

La maison du Tilleul reprenait son activité lentement, sans bruit, comme si la maison elle-même ne voulait pas troubler le dernier repos d’un homme tombé trop tôt. Baude avait retiré toutes traces de salissures et de sang sur l’armure du Loctenant, elle s’en était si bien occupée qu’on aurait pu croire qu’il dormait et ne tarderait pas à s’éveiller, mais sa poitrine ne se soulevait plus, elle était devenu l’abri d’un cœur sans vie, immobile à jamais. Les chandelles avaient été éteintes avec l’arrivée du jour, mais les rideaux laissés fermés

Léonce avait arrangé une charrette, bien sur il serait là pour conduire la voiture sur le chemin qui les emmènerait à Castel et pour une fois Antinaelle n'essaierait pas de l'en dissuader. Elle appréciait sa présence à ses cotés, il était son refuge, son rocher auquel s’accrocher pour ne pas sombrer, elle savait qu'il serait là pour la soutenir dans l'épreuve à venir.

La dépouille de son ami fut déposée dans le charriot, recouverte d’un drap blanc et de plantes odorantes. Antinaelle embrassa sa petite Malvinae.


"surtout soit bien sage avec Baude, .. je te confie la maison..", s'efforça-t-elle d'ajouter dans un pâle sourire, en la confiant aux bons soins de Baude.

Antinaelle s’installa à l’arrière du charriot, auprès de son ami Adelin pour son dernier voyage et Léonce se mit en route pour Castel, alors que le ciel s’ouvrait pour déverser ses larmes en une pluie fine qui s’abattait sur les rues de Toulouse.
Le ciel aussi pleurait la disparition d’un brave.

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Per Tolosa, totjorn mai! - PTT
Duflan
Duflan essuya ses larmes d'un revers de main et marcha sans objectif précis dans castelnaudary.
Des images d' Adelin et Aziuna lui arrivait par rafale, des moments, des rires, des aventures..........
Il fut interrompu dans ses pensées par un groupe d'enfants qui joué aux brigands.


A l'attaque, vous allez voir marauds, je suis Adelin l'invincible

Un sourire de Duflan et il éclata de rire dégageant toute la tension qui avait accumulé quand l'enfant se mit à courir dérriere les autres en brandissant un bâton.
Oui, il existerait toujours un enfant pour jouer au chevalier Adelin et se souvenir de lui.
Il ne serait pas surpris qu'une des filles plus loin joué le rôle d'Aziuna.

Il resta un long moment à les observer et à rire de leurs chamailleries.
Un enfant qui prenait un air stupide arriva et s'amusait à tomber par terre.


Au secours mon moulin est hanté, hou j'ai peur


LES enfants éclatèrent de rire à cette imitation, Duflan se demanda si il ne se moquait pas de lui, il réfléchit un moment fronça les sourcils et éclata d'un gros rire

Bah !, la vie est ainsi et seul le rire des enfants est assez puissant pour oublier la mort

Ici se termine mon intervention, merci pour tous ses bons moments Aziuna et Adelin, vous nous manquerez !
--Vanyel_d_arezac


Elle avait reçu un courrier d’Antinaelle. Juste de voir la signature l’avait ravie… c’était avant qu’elle ne prenne connaissance de son triste contenu. Les mots dansaient devant ses yeux, narquois, accomplissant leur sordide besogne… lui annoncer la mort de son ch’tit dizenier.
Il ne pouvait pas ne plus être.. elle l’avait croisé il y a peu à Castel, ils avaient passé une soirée en taverne, comme avant. Ils avaient ri, avaient discuté, il l’avait même fichtrement surprise en lui annonçant qu’il était amoureux. S’il y avait une maladie qu’elle lui souhaitait, c’était indéniablement celle-ci.

Elle avait beau relire encore et encore les lignes finement tracées, le message restait le même…Plus jamais elle n’aurait droit à un « chtit leuctenichou»…
Encre brouillée quand une goutte d’eau salée s’écrase solitaire sur le vélin…
Anti l’avait retrouvé, un corps sans vie. Elle n’avait aucun mal à saisir le choc et l’horreur de la chose. Elle avait retrouvé la dépouille de Rose dans une rue à Narbonne, avait confié cette douloureuse expérience à Adelin… il l’avait laissée s’exprimer, lui avait apporté le simple soutient de sa présence.. ça ne serait plus possible désormais.

Elle s’enferma en elle, chassant les traces humides sur son visage. Elle se fichait pas mal du chaos en Béarn en cet instant. Anti avait dit qu’elle le ramènerait à Castel, elle voulait y être, voulait rendre un dernier hommage à celui qu’elle considèrerait toujours comme un ami.
Le temps de prévenir Varden et elle s’était mise en route.
Même Félicien n’avait pas daigné broncher au train soutenu qu’elle lui imposa. Elle ne se rappelait pas de la route, le chemin semblait se fondre dans un souvenir flou de sabots qui claquent et de champs qui défilent. Le froid l’engourdissait, à l’extérieur, à l’intérieur également... Elle s’abandonnait à sa suave caresse qui rendait la peine plus lointaine, moins vive… pour un temps seulement, mais elle accueillait cet éphémère apaisement avec avidité. Le pire restait à venir, elle le savait. Quand elle le verrait, quand la réalité s’imposerait à elle, l’irraisonné espoir que tout ceci n’était qu’un mauvais rêve serait irrémédiablement détruit, happé par le vide.

Elle avait perdu la notion du temps. Les alentours lui semblaient familiers, et pour cause. Cette forêt… c’était celle de Castel. Elle atteignait son but, se dirigea vers la caserne…
Antinaelle
Le chariot avait avancé toute la nuit, un cheminement lent dans la pluie et la boue, les roues évitant souvent de justesse les ornières qui étaient en train de se creuser au fil des heures et du passage des voyageurs sur la grande route menant de Toulouse à Castelnaudary.
Un paysage qu’elle connaissait bien défilait lentement sous ses yeux perdus dans le vague, elle ne voyait rien, elle se contentait de se laisser bercer par les cahotements du charriot.
La pluie n’avait pas cessé de tomber, recouvrant tout d’un voile grisâtre éteignant les couleurs chatoyantes de l’automne.

Ils arrivèrent aux portes de Castel à la nuit tombante.

Ah Castel ! Castelnou d’Arri, cette ville qu’elle aimait tant et où elle avait tant de souvenirs.
Cette fois-ci ce n’était ni la nostalgie ni le plaisir qui l’a ramenait en ces murs.

Elle écarta légèrement la toile qui recouvrait le chariot afin de regarder les rues qu’elle connaissait bien. Encore une rue et elle passerait devant son ancienne maison.
Ils avançaient dans les rues de la ville quand elle vit de la fumée s’élever haut dans le ciel gris, un grand feu sans doute du à un paysan qui brûlait le chaume de son champ de blé comme cela se faisait à cette période de la saison.

Le chariot s’engagea dans la grand Rue, ils n’étaient plus loin de la maison d’Adelin, encore deux rues et ils seraient arrivés, mais quelque chose n’allait pas dans Castel, des habitants couraient en tous les sens en criant au feu. Antinaelle avait déjà connu cette cohue, cela faisait longtemps de ça lorsque des brigands avaient incendiés l’église de Castel, cela ne pouvait recommencer de nouveau.
" Non ! Pas encore une fois ! ", se dit-elle soudain inquiète.

Encore un virage et ils seraient devant la maison, du moins le pensaient-ils.
De la fumée plein la rue, des flammèches courant sur les bois carbonisés, un amas de poutres noires, des braises partout, des gens qui courent en tentant d’éteindre l’incendie.

La stupeur s’inscrit sur son visage,
" ainsi même sa maison est partie… Rien ! il ne restera rien ! " , se retint de hurler.

L’angoisse fait place à la surprise,
" Où est Azyuna ? ce pourrait-il qu'elle… " , ses pensées s'embrouillent.

Des villageois pleurent, tendent un poing fermé et rageur vers le ciel, crient à l’injustice,
" mais que se passe-t-il donc ? " murmure-t-elle, reprenant dans un cri.

Répondez ! Que se passe-t-il ?, demanda-t-elle, sans s'apercevoir vraiment qu'elle criait.

Elle ne veut pas entendre la réponse. Elle ne peut pas entendre la réponse. Tout son être s’y refuse pourtant elle le sait, elle le sent. Elle ne peut retenir les larmes qui coulent de nouveau en longs sillons sur ses joues pâles, c’en est trop.


" Azyuna… partit elle aussi… "

Elle aperçoit un homme un peu à l'écart, assis sur un rocher, il pleure. Tant de chagrin émane de lui, elle le reconnait, Messer Duflan est son nom, elle voudrait aller le consoler mais elle ne le peut, peut-être plus tard.

Léonce, à l’atelier ! lanca-t-elle dans un souffle sans force.

Dernier rempart auquel s’accrocher, l’atelier d’Adelin, elle le connaissait sur le bout des doigts, ils y seraient bien.
Elle était lasse, si lasse …

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Per Tolosa, totjorn mai! - PTT
Lily-jane


Elle était retournée dans l'ancienne demeure de sa soeur à Foix. Le coeur lourd, les traits tirés, l'âme en peine.
Elle errait de pièce en pièce, ne sachant que faire, ne sachant que penser...
Adelin...
Si jeune, plein de vie et de projets. Un homme bien, généreux... Pourquoi lui? Question stupide. Ce ne sont pas que les égoïstes, les "mauvais" qui meurent....
La jeune fille continuait à tourner en rond dans la vaste demeure vide de vie.
Elle aurait pu rejoindre ses amis afin de chercher quelques réconforts, mais elle n'arriverait pas à voir leurs yeux tristes de cette nouvelle, elle n'aurait pas supporté les embrassades et les etreintes qui se veulent apaisantes, et ses phrases "il est heureux là où il est"....
Encore elle se souvenait de ce mois de décembre de l'an 1456, quand elle était avec Adelin et Vanyel dans les rues de Castelnaudary...
Souvenirs.... Encore des mots fredonnés, la musique apaise... Un troubadour l'avait chanté.. Quelques peu modifié...


Des images me reviennent
Comme le souvenir tendre
D'une ancienne ruelle
Autrefois en décembre

Je me souviens, il me semble
Des jeux qu'on inventait ensemble .
Je retrouve dans un sourire
La flamme des souvenirs

Doucement un écho
Comme une braise sous la cendre
Un murmure à mi- mots
Que mon coeur veut comprendre

Je me souviens, il me semble,
Des jeux qu'on inventait ensemble.
Je retrouve dans un sourire
La flamme de mes souvenirs

De très loin un écho
Comme une braise sous la cendre,
Un murmure à mi mots
Que mon coeur veut comprendre

Une ancienne ruelle
Loin du froid de décembre.


Lily cessa soudain, le visage ruisselant de larmes. Elle donna un coup de poing dans le mur de rage et le sang coula.
Elle regarda sa main blessé et machinalement déchira un pan de sa robe et l'attacha autour de la blessure superficielle.
Puis elle rassembla ses affaires et partie rejoindre ses amis. Ils prendraient la route ce soir pour Castelnaudary...

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Antinaelle
L’atelier lui avait paru si vide, si triste, elle qui ne l’avait connu que débordant de vie et du bruit des scies et des ciseaux à bois frappés par le marteau, ce silence lui pesait.

Antinaelle alluma le feu dès qu’elle fut entrée dans l’Atelier, elle ne savait si s’était elle ou l’endroit qui était glacial et elle se plaça devant le feu qui commençait à crépiter doucement dans la cheminée, elle fixait les flammes naissantes puis ferma les yeux, elle ne pouvait supporter cette vision sans imaginer Azyuna dedans.
Trop d’évènements tragiques en trop peu de temps…

Le temps d’agir était venu, il fallait enterrer Adelin et Azyuna, si cela était possible pour cette dernière. Antinaelle envoya chercher Côme, le fils de ses aubergistes, il saurait trouver un charpentier pour fabriquer un cercueil digne d’un charpentier comme Adelin.

Elle devait retourner là où s’était dressé il y a peu encore, la maison du 14 Rue des Batisseurs, il ne reste plus qu’un amas de débris calcinés éparpillés autour de la cheminée en pierre noircies par les flammes qui reste seule, dressée à l’emplacement de la maison, comme un défi vers le ciel. Une odeur âcre émane des cendres encore chaudes, Antinaelle porta son mouchoir à son nez, espérant atténuer la puanteur. Elle parcourut des yeux les décombres encore fumant à la recherche d’un objet qui aurait pu échapper au feu dévorant, alors qu’elle allait abandonner elle aperçut un petit objet brillant,
" sans doute une cuillère... ", se dit-elle, mais la curiosité la poussa à aller la chercher tout de même. Une boucle se dégagea peu à peu, sans doute la boucle d’un manteau ou d’une cape d’Azyuna, ce n’était vraiment pas grand chose, mais ça lui avait appartenu, Antinaelle la ramassa et la plaça soigneusement dans un mouchoir qu’elle mit dans sa poche, un nettoyage s’imposait avant que l’objet soit déposé sur la dépouille d’Adelin.
" Toute une vie résumée dans une boucle de manteau, c’était bien peu de chose… "

Léonce aidé de quelques voisins avait installé le corps de son ami Adelin sur un lit à l’étage, les femmes du quartier avaient apportées des plantes odorantes et des cierges, certaines pleuraient devant le corps raidit de leur voisin et non moins ami.
Des pleurs déchirants s’échappaient de la chambre improvisée, nombreux étaient ceux qui se demandaient comment tout ceci avait bien pu arriver.

Le temps d’agir était venu, il fallait enterrer Adelin et Azyuna, si cela était possible pour cette dernière. Antinaelle envoya chercher Côme, le fils de ses aubergistes, il saurait trouver un charpentier pour fabriquer un cercueil digne d’un charpentier comme Adelin, ainsi qu’elle envoya Léonce prévenir le Père Saino, maire de Castel des premiers jours et de nouveau à la tête de la ville.

Antinaelle devait se préparer à recevoir la visite de tous les amis de celui qui avait été à la fois Lieutenant, capitaine de l’équipe de Soule, charpentier, tavernier, et surtout un merveilleux ami.

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Per Tolosa, totjorn mai! - PTT
--Lastree_d_ar_c_hoad


[Loin, bien loin en Bretagne …]

Assise entre les racines du gardien, elle pressait ses genoux contre sa poitrine, maintenant la position depuis des heures … mais elle n’avait pas conscience de ses muscles qui se contractaient et commençaient à trembler sous l’effort.

La missive envoyée par son amie Antinaelle froissée dans sa main droite, elle levait le nez vers les branches mouvantes du grand chêne qui la dominait de son écrasante taille … mais ses yeux eux, ne voyaient rien.
Elle le ressentait dans chaque fibre de son corps ce sentiment d’écrasement … mais c’était certainement son cœur qui se serrait le plus.
Elle ne serait pas là pour lui rendre un tout dernier hommage, elle n’avait jamais été là …
Un sanglot lui noua la gorge et ses doigts se crispèrent une fois encore sur le vélin.

La petite sauvageonne qu’il avait connu n’aurait pas pleuré, elle se serait enfuit dans les profondeurs obscures da la forêt et aurait couru jusqu’à épuisement, fermant son âme à ce trop plein de douleur qui la submergeait. Il avait été celui qui lui avait redonné confiance en l’Homme, il avait été celui qui l’avait fait renaître … Adelin …
Seulement le destin était déjà en marche lorsqu’il avait touché son cœur et les serviteurs de la sainte inquisition ne prenaient jamais de repos. Elle avait du fuir, loin, si loin jusqu’à cette extrême pointe à l’Ouest, jusqu’à cette terre de liberté et de tolérance qui reconnaissait sa foi.

Longtemps elle avait espéré qu’il la rejoigne … des années … jamais elle n’avait osé le lui demander, se refusant le droit de l’éloigner de ce qui faisait sa vie, de ses amis à la caserne, de ceux de l’équipe des Vents dont il était le capitaine … pourtant toujours elle avait gardé ce fol espoir, tapis au plus profond de son être. Bien sûr, elle avait connu d’autres hommes, mais jamais aucun d’eux n’avait pris sa place, et elle avait gardé jalousement ce coin de son âme, pur et vierge de tout ce qui n’était pas lui.

Et puis, il y avait à peine un mois de cela, une rencontre en taverne, un ancien habitant de Castelnaudary et ce qu’elle avait cru enfouit avait refait surface … Elle avait repris contact, elle voulait savoir s’il était heureux. Elle n’avait pas pu empêcher le pincement puis l’amertume qui avait envahit son cœur mais s’était résignée pour peu à peu réussir à s’en réjouir. Il était heureux, il avait trouvé dans les bras d’une autre ce qu’elle n’avait jamais pu lui donner, tout était bien. Libre à présent de toute entrave, elle avait à son tour pu s’ouvrir au bonheur …
Mais deux jours auparavant, alors qu’elle sortait du château, un coursier en provenance du Comté de Toulouse lui avait remis une missive et le sol s’était ouvert sous ses pieds …

La petite sauvageonne qu’il avait connu n’aurait pas pleuré … La femme qu’elle était devenue s’était affaissée sous son propre poids et n’avait même pas senti les serviteurs du château la transporter jusqu’à une chambre.
Ce n’est que le lendemain qu’elle reprit connaissance, consciente de la présence inquiète d’Olixius à ses cotés et c’est contre son épaule qu’elle libéra toutes les larmes qu’elle s’était refusées jusqu’à ce jour. Et il avait attendu, avec une infinie patience que toute la douleur, les regrets, les doutes, les non-dits, la colère, les déceptions sortent d’elle. Qu’avait-il pensé alors, lui qui doutait tant ? Adelin avait été son premier amour, le plus beau et le plus pur qu’elle ait connu et c’est toute une période de sa vie qui disparaissait avec lui. Oli lui fit alors le plus beau des cadeaux, alors qu’elle levait les yeux vers lui, comme pour s’excuser de tant souffrir alors que lui était là :

« Tu as été et je t’accepte avec ce passé … maintenant tu es et nous allons construire un avenir ensemble … »

Deux jours plus tard, levant le nez vers les branches mouvantes du grand chêne, elle trouva le courage de répondre à Antinaelle …




      Mon amie,
      La distance qui me sépare de vous ne me permet pas d’être à vos cotés pour vous soutenir dans cette terrible épreuve, mais je veux que vous sachiez que toute mon âme sera tournée vers le sud le jour où vous porterez Adelin en terre. Vous savez ce qui nous liait lui et moi, nous en avions parlé lorsque le destin avait refusé que nous nous retrouvions lors de mon passage à Castelnaudary.
      Ma souffrance se joint à la votre et je le pleurerai longtemps à vos cotés. Je souhaite que vous trouviez suffisamment de courage pour surmonter cette nouvelle épreuve, vous qui avez tant souffert.
      Nous allons fêter la grande fête des morts que nous appelons ici Samain, je prierais la déesse pour que son âme trouve le repos. Je joins à ce pli une tige et une fleur d’Aubépine, j’aimerais que vous les placiez sur lui pour son dernier voyage. L’Aubépine symbolise le don héroïque, et la souffrance des hommes se sacrifiant pour les autres, pour leur cause … Adelin n’était pas que cela, pas à mes yeux, mais l’Anku retiendra cela et guidera son âme vers le repos.
      Mes plus sincères condoléances.
      Lastree


Elle rentra au château et confia la précieuse missive à un messager qui parti aussitôt. Les yeux gris s’embuèrent une fois encore alors qu’il disparaissait au bout de la Grand’route du Sud …

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