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La gargote Poitevine : [RP] La constellation des sentiments

--Egaree


Chapitre neuf
Le respect....


La jolie blondinette aurait dû être émue par sa touchante histoire, normalement pas insensible au malheur des autres puisque tous les jours, elle se battait elle-même pour en découdre jusqu’à aujourd’hui. Mais étrangement, elle n’éprouvait pas ce genre de sentiment pour son histoire, enfin oui mais qu’à demi…. Elle ne voulait pas lui démontrer une seule once de sympathie surtout au vu de ce qu’il rajouta à la fin…. Il n’avait aucune manière, c’était indéniable ! Tout ce qu’elle n’aimait pas chez un homme semblait être réuni en cette personne ! Quelle poisse quand même….

Son clin d’œil… Elle se contenta de tire la langue avec un certains dédain. Il est où le prince charmant qui sauve les demoiselles en détresses ? Foutaise ! Surement pas à elle que ce genre de chose allait arriver. Bon il était mignon, d’accord mais ça s’arrêtait la ! Elle tentait définitivement de s’en convaincre.

Sa répartie fut dans une montée effervescence lorsqu’il lui dit que si elle arrêtait de babiller un peu, elle se serait rendu compte que la visite était pas très loin…. Mais c’était qui se mec ? Alors là elle voulait bien être gentille mais ça commençait à faire quand même. Elle se leva d’un bon, l’intention de ne pas se laisser faire lorsqu’elle se rendit compte que tout compte fait, il n’avait pas tord…. Un autre individu venait de se joindre à eux et les saluait. Elle s’assura que sa couverture était bien en place en la serrant beaucoup plus fermement contre elle. Un détaillement progressif s’engageait au vu du nouveau venu.

L’autre, le sauveteur impoli continuait d’arracher la peau de la pauvre bête, ce qui n’intima nullement la jeune égarée à le regarder faire, portant son attention sur l’homme qui avait peut-être un peu plus de courtoisie. Cheveux en broussailles, un teint laiteux, un regard perçant malgré la noirceur qui régnait dans les environs. Un mince rictus sur ses lèvres pendant qu’il demandait une faux ?!!! Non mais c’était tous des maniaques en liberté dans le coin ou quoi ? Elle soupira doucement, se disant qu’elle l’avait choisi le cimetière pour une dernière ode ! Pouvait pas mieux tomber !

Elle laissa l’homme, dont elle ne connaissait même pas le nom encore, expliquer à l’étranger, quoique pour elle, les deux en étaient mais bon, un plus que l’autre pour le moment…. Que s’il voulait manger, il pouvait se joindre à eux mais de sinon passer son chemin. Elle ni le cheval ne faisait pas partie d’un ‘’deal’’ quelconque. Encore heureux quoi ! Manquerait plus qu’il la marchande maintenant. Elle se l’avoua cependant, elle était cette fois touchée qu’il se porte à sa défense. Un petit sourire naissant sur ses lèvres dorées par les flammes qui illuminaient son visage d’ange.

Sentant une petite vague de chaleur s’intensifiée en elle, troublée par cette sensation de non-indifférence venant de la part d’autrui, elle se rasseyait, oubliant qu’un instant avant, elle allait lui arracher les yeux. L’inconfort se lisait dans ses yeux, le malaise lui tombait dans les jambes maintenant devenues molles. Jamais personne ne s’était porté à sa défense avant aujourd’hui. Tout ceci était plutôt nouveau pour elle mais, c’était ce qui naissait au profond d’elle-même qui la gênait surtout. Une reconnaissance ?!! Oui, c’était bien cela… Elle éprouvait un certain respect pour cet homme qui l’avait sauvé d’elle-même, qui la sauvait maintenant des autres. Une seule question demeurait, saurait-il la sauvé de lui ?

Son sourire était franc et sincère malgré la confusion qui régnait en elle. Elle s’adressa poliment au nouveau venu pour éviter qu’il soit tout comme elle, dégoûté au départ de cette personne sans jovialité propre. Sa voix était chaude, mielleuse et assurée. Elle espérait ne pas faire voir au Messire qu'il lui avait fait une de ses frousses, le croyant détraqué avec ce qu'il avait réclamait. Quoiqu'elle était pas encore rassurée....

Bonsoir, vous êtes perdu vous aussi ?

Quelque part, c’était sans doute le cas de ce trio rassemblé par un pur hasard. Ils semblaient tous animés par cette même solitude, perdus dans ce monde sans lois, certains la vivant plus cruellement que d’autres tout simplement.
--Maiika


La jeune brunette parcourait les routes en bordure des forêts depuis déjà plusieurs semaines. Toujours prête à se cacher, à l’affût d’un possible voyageur qui aurait choisit la même route qu’elle, la peur des hommes s’était emparée d’elle quelques temps auparavant. Maintenant seule, elle ne pouvait compter que sur elle-même désormais. La petite devenait de plus en plus sauvage et subsistait à ses besoins quand elle en était obligée. Les cheveux en bataille, le minois encrassé, sa petite robe souillée et déchirée par endroit, ses bas troués dû à ses escapades dans les bois, ses petits souliers usés par le temps qui devaient être remplacés… Rien de tout cela préoccupait son esprit, contrairement aux enfants de son âge qui, se seraient fait réprimander de rentrer à la maison dans un état pareil.

Quelques semaines plus tôt, alors qu’elle voyageait paisiblement avec ses parents, elle avait subit une attaque digne des pires barbares que la terre pouvait portée. Ces derniers avaient dépouillés ses parents de tous leurs biens en leurs fauchant la vie par la même occasion. Maïka, alors cachée sous une couverture dans la charrette, était terrifiée de tout ce qu’elle entendait. L’imagination d’une gamine de cet âge, ne pouvait égaler les faits réels. Beaucoup trop jeune pour connaître la cruauté humaine, elle avait toujours vécue dans l’amour de ses parents. Ses minuscules mains cachaient ses oreilles, mais les cris de douleurs de ses parents perçaient ses tympans. En pleure et totalement terrorisée, elle était rester cachée de longues minutes, jusqu’à ce qu’elle n’entende plus rien.

Cette fatale attaque avait expédié ses parents dans un autre monde, abandonnant bien malgré eux, leur petite fille de 6 ans qui avait échappée aux pirates de grands chemins. Elle n’avait osée crier à l’aide, sachant les faucheurs de vie non loin encore, mais elle savait qu’un drame venait de se produire. S’éjectant de la charrette, l’horreur parvint à ses petits yeux remplient d’innocence. Ses parents, affalés contre le sol, tous deux ensanglantés. Elle s’était jetée sur son père, le plus près d’elle, mais l’atrocité de la scène lui fit comprendre que plus jamais il sera auprès d’elle. Rapidement, elle s’était retournée pour voir sa mère. La rejoignant, ses dernières paroles avaient été «je t’aime pour toujours ma grande fille» et lui avait tendu sa dague afin qu’elle puisse se défendre du mieux qu’elle le pouvait. Pleurant toutes les larmes de son corps d’enfant, elle lui avait murmuré d’une voix saccadée par la douleur «me laisse pas maman… t’en va pas…». L’image de ses parents, allongés contre le sol, sans vie, resterait gravée à jamais dans sa mémoire.

Maïka s’aventurait à l’occasion dans les bois pour répondre à son estomac qui lui criait sans cesse famine. Elle se nourrissait de petits fruits qu’elle trouvait, mais l’automne qui s’installait silencieusement, diminuait vivement les rations. Parfois, elle trouvait un pommier, mais du haut de ses petites jambes, elle arrivait rarement à les atteindre. Elle devait user de débrouillardise en lançant sur les branches les plus basses, des roches, des bouts de bois trouvés ici et là afin de provoquer la chute de ces petits trésors rougeâtres et bien sucrés. Elle était loin de se douter que l’hiver allait probablement avoir raison sur sa jeune vie.

Avançant sur la route, alors que la lune éclairait son chemin, elle entendit un cheval au galop s’approcher dans sa direction. Paniquée, elle s’enfonça dans la forêt qu’elle longeait pour s’y abriter. Effrayée qu’ils s’en prennent à elle, elle ne porta plus attention à sa direction et se perdit dans se géantisme labyrinthe d’arbre. Ses petits pieds faisaient craquer les branchages sur lesquels elle mettait son poids quand soudain, elle aperçu une lueur au loin. Ne voulant être repérée, elle s’approcha discrètement afin de satisfaire sa curiosité enfantine. Grimpée sur les racines d’un chêne, son pied glissa alors qu’elle était cachée derrière. S’immobilisant pour ne pas créer d’autre bruit, elle pria qu’ils ne l’aillent entendu.

Une série de question déboula dans son esprit. Était-ce eux qui lui avaient volé ses parents quelques semaines plus tôt ? Était-ce à cause d’eux qu’à présent, elle avait une peur bleue des adultes ? Le reflet des flammes dans la crinière de la blonde la fascinait malgré sa hantise. Son regard était figé sur la jeune femme enroulée dans une couverture. C’était la première fois qu’elle voyait une femme aussi belle que sa mère. Elle resta là, à espionner ces trois personnages vivant en forêt, tout comme elle…


Je me permets d’introduire Maiika dans votre histoire, si ça cause problème, je retire tout simplement
Lysyan
L'esprit embrumé, passant du vide intégral, à la rage noire puis au désespoir le profond, Lysyan marchait sur une corde raide, oscillant entre raison et déraison. Le pivot sur lequel sur il avait construit sa vie n'était plus.....Il n'avait plus rien à quoi se raccrocher. Il en prenait conscience de plus en plus.....Ce qui, franchement n'était pas pour lui plaire. L'illusion qui lui permettait d'aller de l'avant s'était dissoute....envolée....et là......il n'était plus qu'une coquille vide.....encore que.....

Alors, qu'il prenait place autour du feu, il regarda interrogateur la jeune fille puis le dépeceur.......


Heu....suis pas perdu et.....pourquoi j'voudrais m'approcher de ta poul...hem...de la damoiselle ? Y a qu'le feu qui m'intéresse et pourquoi pas la viande, mais j'peux m'en passer de ça......quant à ta vieille carne....pas b'soin. J'en ai un, me semble.....

Il se gratta machinalement le front. Il en avait un de cheval. Sauf qu'il ne savait pas où il était. Mais pour ne pas changer, c'était une situation qui ne le dérangeait pas.
Non, ce jour là, ce qu'il recherchait, c'était bel et bien de la compagnie......Surprise pour lui, qui n'avait pas cessé de repousser toutes les mains tendues....Mais là, en ce moment précis, il était habité par une profonde lassitude. Envie de lâcher prise, de souffler, de se reposer.
Un à un, ses projets s'étaient écroulés, comme si, une main....divine avait décidé que ses choix n'étaient ni plus ni moins rien d'autre que des fétus de paille.
Vague à l'âme chez l'épouvantail. Le temps pour lui de remettre de l'ordre dans ses idées. Besoin de compagnie humaine......Etrange compagnie que celle qui se présentait à lui.....La première à lui sembler.....normale.....


Hum, pour la faux.....oublies. Pas vraiment besoin....Plus de champs !

Presque machinalement, l'épouvantail enregistra un son...léger....mais, il s'en fichait. La sensation d'être observé naquit....Mais de cela aussi, il s'en moquait.....C'était pour lui une sensation quasi permanente....Pas de quoi fouetter un chat....Puis en cas de danger.....ben faudrait juste agir......Ca devenait fréquenté par ici. A force, il redeviendrait sociable....Un sourire affleura....

Comme à son habitude, il sortit quelques fruits séchés....les derniers qui lui restaient, et allez savoir pourquoi, il en proposa aux deux autres....
Tenue d'un salon mondain bientôt ? Non, juste sa façon de montrer qu'il n'avait pas de mauvaise intention.....Méthodiquement, il enfourna quelques fruits dans sa bouche.....Sale manie de môme dont il n'arriva pas à se débarrasser.


Hem....fillette, damoiselle, oisèle.....Tu fais quoi enroulée dans ce cocon ?

Nouvelle tentative de......se civiliser de la part de Lysyan....
--Tastevin


Tout en installant de quoi suspendre en tournebroche le lièvre qu'il venait de dépecer, il tendait l'oreille vers l'étranger.

Heu....suis pas perdu et.....pourquoi j'voudrais m'approcher de ta poul...hem...de la damoiselle ? Y a qu'le feu qui m'intéresse et pourquoi pas la viande, mais j'peux m'en passer de ça......quant à ta vieille carne....pas b'soin. J'en ai un, me semble.....

Il était bien nerveux le gaillard. Un peu trop agité pour Tastevin dont les gestes étaient toujours précis autant que ses lancés de poignard qui laissaient peu de chance aux éventuels agresseurs de s'en sortir, autant également que son regard froid fixant sa proie. Et c'est ce qu'il fit en fixant le jeunot, juste pour l'avertir qu'il l'avait à l'oeil. Il embrocha d'un coup sec leur futur repas, le posa en équilibre au dessus du feu rougeoyant.


Pas de problème l'ami , ce lièvre peut nourrir trois bouches affamées . Et comme tout travail mérite pitance , à toi l'honneur de lui offrir sa première danse. j'te laisse le soin de l'faire tourner .


Le gars s'adressa ensuite à la blonde .

Hem....fillette, damoiselle, oisèle.....Tu fais quoi enroulée dans ce cocon ?

Tastevin se rappela soudain des vêtements humides laissés en tas sur le sol et se leva pour les ramasser... Ah ces bonnes femmes !


Bah elle risque pas d'en resortir tant qu' ses habits ne seront pas séchés !


Leur tournant le dos , il entreprit de suspendre les vêtements de la fille sur le buisson le plus proche du feu, un petit sourire amusé en y posant ses sous vêtements féminins puis son regard se porta au loin.


Dis moi l'étranger... tu es venu seul ?
Tastevin se tourna vers lui soudain suspicieux.
--Egaree


Chapitre dix
Mauvais caractère...

Bien que tranquillement elle se sentait un peu plus à l’aise avec le sauveteur mystérieux, le nouveau venu la rendait encore un peu méfiante. Et pour cause….Elle le toisa du regard lorsqu’il allait dire le mot ‘’ poule ‘’, en parlant d’elle vis-à-vis du premier homme bien qu’il se rétorqua aussitôt… le mal était fait cependant. Elle voulait simplement être gentille avec lui et voilà que déjà, on la cataloguait ! Et puis quoi encore ? Elle allait lui en faire une ‘’ poule ‘’….. Rapidement, elle se renfrogna, sortant les griffes.

Hé ho... j’ai l’air d’une poulette peut-être ? Et encore bien moins la sienne hein ! Je le connais autant que vous….C’est à dire… pas du tout !!!!! Quand on ne sait pas de quoi on parle Messire, on s’abstient !


Elle serra un peu plus sa couverture contre elle, le frisson de la colère pas tout à fait éteint finalement. Bon elle s’était un peu emportée facilement mais y’avait de quoi avec cette journée qui n’arrêtait pas d’être infernale. Elle posta ses yeux dans les flammes qui lentement prenaient de plus en plus d’ampleur, absorbant sa colère tranquillement pour s'intensifier.

Il essaya de se faire pardonner, du moins en eut-elle l’impression lorsqu’il lui offrit sa maigre réserve. Et secoua doucement la tête, le geste était aimable mais, elle n’avait pas tout évacué son ressentiment envers lui. Elle tenta de calmer le son de sa voix pour décliner mais il vacillait encore une légère intonation de désapprouvement.

Nan… merci….

Elle ne l’avait même pas regardé. Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua même pas que les deux hommes entretenaient un semblant de conversation à propos du futur repas. Elle se demandait ce qu’elle faisait là ! Elle devait être complètement folle pour partager un feu avec deux inconnus et à moitié nue en plus ! La situation était complètement risible bien que effrayante. Heureusement, le nouveau avait abandonné son idée de faux, c’était au moins cela. Il voulait savoir maintenant pourquoi elle était ainsi enrobée …. Elle le regarda de nouveau, planta ses yeux dans les siens, défiante. Voilà qu’à peine elle se disait que ce n’était pas une bonne idée d’être complètement nue la dessus, l’autre lisait dans ses pensées ?!!! Après le maniaque, un pervers ?!! Ca allait de mal en pire. Elle voyait déjà les rumeurs demain circuler dans les villes avoisinant lorsque son corps serait découvert, morte, souillée…. Pauvre petit ange innocent !

Le sauveteur ne laisserait rien faire, il avait pris sa défense une première fois, possiblement serait-ce encore le cas. Elle l’espérait au moins. Il avait presque l’air plus… ‘’ Normal ‘’ que l’autre… et elle l’aimait bien, ayant étrangement confiance en lui. Il répondit à l’autre, lui dévoilant la vérité pure et simple. Non mais il était malade ou quoi ? Ses sentiments amicaux pour lui s’estompaient aussitôt ! On ne dit pas au loup où trouver la brebis égarée hein ! Elle tira contre sa couette, la seule enveloppe de sa nudité jusqu’à se crisper les jointures dessus qui blanchirent par la force de l’acte. Elle se poussa un peu sur la droite… s’éloignant un peu du nouveau venu. L’autre partant étendre ses vêtements qu’elle avait laissé trainer.

Bien ça aurait été plutôt ardu de les étendre et de se cacher dans cette couverture tout à la fois, fallait faire un choix… il fut vite fait … tout simplement parce que je ne suis pas votre ‘’ poule ‘’.

Elle l’avait de travers dans la gorge ce mot là et n’hésitait pas du tout à le lui recracher à la figure. Bon… elle était irritée, irritable et irritait les autres facilement. Fallait quand même qu’elle se calme… ce n’était pas grand-chose après tout mais bon… il aurait pu au moins s’excuser quand même ! Non mais….

Elle délogea son regard du sien lorsqu’un léger bruit se fit entendre dans l’orée non loin. C’était doux mais plus fort qu’un animal nocturne sans être un humain, du moins le pensait t’elle par la délicatesse du son. Elle scruta lentement, cherchant d’où provenait l’écho. Ce n’était pas loin, derrière elle, elle en était persuadée. Elle se leva, le sauveteur avait entendu lui également, juste à la question qu’il posait….

Elle s’approcha délicatement du boisée, posant ses yeux plus au sol, cherchant ce qui avait provoqué son déplacement jusqu’ici. Elle ne voyait rien par toute les branchailles et arbustes. Elle haussa les épaules, remontant son regard se disant que c’était surement rien. Son œil cependant capta quelque chose d’habituel qui la forçant à revenir sur ses pas. Au milieu d’un buisson élagué, elle vit, en regarda plus précisément, un tissu … enfin cela ressemblait à ça mais très usé et sale. Elle n’aurait pas pu dire la couleur dont il était mais très pâle avant de s’être roulé dans la poussière par exemple. Cela n’avait pas l’air très grand.

Y’a quelque chose là…


Elle disait cela pour son sauveteur plus que pour l’autre bien que cela serait surement à l’intéressé également. Étant la plus près, elle s’avança prudemment. Ce qui était derrière ne bougeait pas du tout, comme tétanisé de s’être fait découvert. Lorsque la jeune égarée arriva à contourner le buisson, elle resta surprise de trouver une jeune fillette, de 5 ou 6 ans au bien maximum. Elle lui sourit, se disant qu’une aussi petite chose ne pouvait certainement pas être dangereuse. Avec cette découverte, son irritation avait complètement disparue.

Bonsoir petite demoiselle…. Qu’est-ce que tu fais là toute seule ?

Elle resta à bonne distance quand même, l’enfant avait l’air curieux mais effrayé. Elle était mal en point, sa robe déchirée, sale et elle avait quelques coupures qu’elle s’était probablement fait par les branches de la forêt qui avaient fouettés ses petites pattes innocentes. Elle se pencha, pour être à sa hauteur et attendit que la petite puce s’exprime, lui laissant tout son temps pour se faire afin de ne pas la faire fuir. Elle n’était pas dans une position pour courir après elle en ce moment.
--Maiika


Elle était là, à l’abris des regards, examinant ces trois adultes profiter de la chaleur des flammes. Ce qu’elle donnerait pour en profiter également ! Depuis bien longtemps qu’elle n’avait pas eu la chance de se réchauffer. Une fois, elle avait cru entendre ses parents dire qu’avec deux bouts de bois, il était possible de faire un feu, mais à plusieurs reprises, ses essais s’étaient finalisés en échecs. Ne sachant comment s’y prendre, elle avait abandonné l’idée depuis déjà quelques temps.

La vue de ce brasier provoquait d’intenses frissons qui parcouraient tout son petit corps. La nuit était bien installée et plus le temps avançait, plus la fraicheur augmentait. Ses courts bras croisés contre son corps d’enfant tentaient de conserver le peu de chaleur qui lui restait. Ses dents étaient sur le point de claquer ensemble, quand l’homme à la peau blanchâtre et au regard sévère offrit des petits fruits séchés aux deux autres. La belle refusa catégoriquement d’un secouage de tête. Maïka aurait bien pris sa part, mais la peur de ses adultes gagnait sur elle. Les sourcils inclinés, ses petits yeux envieux fixèrent la main de l’homme qui, balança le contenu dans sa bouche en moins de deux.

Toujours dans sa cachette improvisée, son regard curieux se tourna sur l’autre homme, celui qui semblait en parfait contrôle de la situation. Malgré un regard plutôt froid, il l’intriguait. Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis le meurtre de ses parents, et pour la première fois depuis, elle voyait des adultes discutés entre eux. La petite se sentait bien seule quand soudain, cet homme embrocha insensiblement le lièvre. Instinctivement, sa menotte s’empressa de bloquer tous cris pouvant s’échapper de sa bouche. Elle hurlait en elle même. Les lièvres étaient ses amis et fallait pas leur faire de mal. Chaque fois que ses parents avaient préparés les repas, ils avaient prit soin d’éviter de lui expliquer de quoi était faite la viande qu’ils mangeaient. Pour elle, la viande était quelque chose qu’on se procurait au marché, sans se questionner de sa provenance. Rare les fois où ses parents faisaient cuire l’animal entier, et quand l’occasion se présentait, la pièce de viande était embrochée bien allongée sur la tige. La petite ne s’était jamais doutée qu’il s’agissait d’un animal puisque son père prenait la peine de retirer la tête, mais cette fois, elle avait bien vu qu’il s’agissait d’un pauvre petit lièvre. Cette petite bête dont elle s’amusait à leur courir après sans vouloir leur faire du mal. Les voir courir avec leurs grandes pattes arrière en faisant remuer leur arrière-train la faisait rigoler.

Concentrée à garder le silence, ses songes s’activaient. Était-ce lui qui avait tuer ses parents ? Il semblait si méchant envers le lièvre qu’il aurait bien pu tuer les deux personnes qui lui était les plus chers. La comparaison dans sa petite tête d’enfant était logique. Tuer était tuer. Finalement, elle avait bien fait de rester cachée. Qui sait, il l’aurait peut-être reconnu et lui réservait peut-être le même sort ! La peur la pétrifiait. Les tremblements de son corps que le froid provoquait étaient maintenant causés par la peur.

Voilà que l’attention de la jeune femme fût captivée vers elle. Nul doute, elle s’était fait entendre. Le regard rivé sur la blonde qui ne semblait pas méchante, elle ne savait plus quoi faire. Partir à la course avant d’être vu ? Le temps d’hésitation, elle fût découverte. Immobile devant elle, ses petites mains tremblaient comme des feuilles. Sa peur lui disait de prendre la course, mais sa tête la raisonnait en lui disant qu’elle serait vite rattrapée par ces adultes aux jambes deux fois plus grandes qu’elle. La jeune blonde s’approcha doucement le sourire aux lèvres pour tenter de la rassurer. Était-elle de connivence avec ces deux hommes ? La petite n’y croyait pas… Enroulée dans une couverture, elle semblait être là bien malgré elle. Peut-être qu’elle était sous leur emprise ? Et s’ils se servaient d’elle pour l’attraper ? Maïka avait l’esprit embrouillé, normal pour une gamine qui était seule dans la vie.

La douce voix qui s’échappait de sa bouche captait son attention, oubliant complètement les deux hommes derrière. Elle vit son regard la détailler, convaincu qu’elle allait se faire réprimander pour les nombreux trous dans ses vêtements, elle fit un pas vers l’arrière. La jeune femme s’accroupit pour être moins imposante face à elle et tranquillement, la peur de la petite s’estompa quelque peu. Terriblement gênée et surtout, peur que les hommes l’entendent, elle haussa les épaules en guise de réponse. Quelques secondes passèrent quand elle décida d’approfondir sa réponse. Elle s’accroupit à son tour, baissant le regard sur sa main qui jouait avec une branche au sol, et elle marmonna comme si elle allait dévoiler un secret...


J’ai eu peur… Y’avait un gros ch’val qui courrait très vite… J’ai voulu m’cacher… Mon papa pi ma maman sont partis dans un aut’monde…

Ses yeux s’inondèrent. Elle s’ennuyait terriblement de ses parents et le simple fait de parler d’eux, ravivait sa peine. Son petit nez coulait. Sa manche s’empressa de l’essuyer pendant que son autre main s’occupait de ses larmes. Les semaines qui s’étaient écoulées lui avaient fait comprendre qu’ils ne reviendraient pas la chercher. Ils l’avaient oubliés. La mort était une chose qu’elle ne comprenait pas encore tout à fait, voir même un mystère…
Lysyan
Sans broncher, le jeune homme obéit......offrant la première danse à la bestiole.
Et quelle danse ! Lentement, ils tournoyaient, à la lueur du feu, seuls au monde.....Elle, fine, légère gracieuse, délicieuse et pourtant lointaine, drapée dans sa robe blanche, longue, semblable à un ange......Bien entendu, ce n'était pas du lièvre qu'il rêvait, alors qu'il faisait danser celui ci comme ordre le lui avait été donné.....
Non, c'était Elle.....dans sa robe blanche, les flammes du feu de bois, crépitant et accompagnant leur danse......La lune, ronde et joufflue qui les caressait de ses pâles rayons......Quelques étoiles, de ci, de là accrochées aux tentures noires du ciel, joyaux scintillants, parures du monde.....Le jeune homme rêvait....Et ses traits, habituellement tendus, crispés, se détendaient, semblaient s'apaiser.....Les jours heureux, paisibles refaisaient surface, et le sonneur de cloches transparaissaient.....

Tout à sa rêverie, il se souvint de la question posée par l'homme....
Sortant de son songe, il répondit, la voix rêveuse.....


Hem...si j'suis seul ? Ben avec toi et la damoiselle sans aile.....j'peux pas dire oui sans mentir hein....
Maintenant, si j'suis venu accompagné.....ben t'as bien vu qu'non hein.


Il s'interrompit, suivant du coin de l'oeil la chenille dans son cocon.....

Zaidiez la ptite à ......hem....voir qu'elle n'avait plus ses ailes ?
Papillon en devenir ?
Il repensait à la scène à laquelle il avait assisté de loin, quelques instants auparavant.

Un murmure lui parvint....La voix du papillon. A qui diable pouvait-elle s'adresser ? Un autre papillon à venir ? Il lorgna la bestiole, qui promettait d'être gouteuse.....Bah....lui n'avait pas vraiment faim....des fruits plutôt....mais si invité supplémentaire il y avait, ptête bien que le commandant en chef, lancerait une autre invitation....
Il tendit l'oreille....Une voix fluette, encore jeune, bien jeune celle là....Une gamine ? Ici ? En général, les enfants ne se baladaient pas seuls dans ce genre de coin....Il se pencha en arrière, écoutilles grandes ouvertes....Ca puait la civilisation à plein nez....Bah, aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Après tout, il revenait à la vie !

Quelques bribes lui parvinrent.....La mort plutôt.....Des brigands dans les parages ? Il gardait ses rares pensées pour lui.....le lièvre tournicotant lentement au dessus du feu....Vlà le suspicieux avec charge d'âme !
Un rire silencieux secoua ses épaules alors qu'il lançait un regard à l'homme. Il serait bien étonnant que le papillon laisse une fillette à l'abandon....


La compagnie s'agrandit.....Un curieux petit sourire sur les lèvres, il ajouta, à l'attention du papillon...
L'en reste pour elle....si tu veux lui en donner....Il posa ce qu'il lui restait de fruits, puis reporta son attention sur le feu...
--Maiika
Posté pour L'Égarée



Chapitre onze
Charmée....


L’homme inconnu, légèrement irritable vis-à-vis de la belle blonde était resté à tourner le lapin… enfin le lièvre… peut importe, le morceau de viande qui ne ressemblait plus à rien embroché de la sorte, rougissant aux flammes qui le léchaient et l’embrasait entièrement. L’homme, son sauveteur mystérieux, toujours derrière le buisson à jouer à la blanchisseuse avec ses vêtements. A ce demandé qui était la femme parmi les trois…. Un simple coup d’œil vers eux. La ‘’ cuisinière ‘’ la regardait, les yeux azurés de l’égarée se perdirent dans les siens l’espace d’un court instant…. Juste assez pour qu’un frisson la parcours comme si elle avait pu lire ses pensées mais, elle chassa rapidement cette vision de l’esprit afin de retourner son joli minois vers la fillette qui la regardait intensément, craintive.

Comme on apprivoise le petit de la biche tué par le vilain chasseur braconnier, elle attendait patiemment que ce doux paon orphelin vienne à elle. La petite prit légèrement de l’assurance en cette femme pourtant inconnue, en cette mère rassurante qu’elle n’avait plus. Presque inaudiblement, la blondinette comprit ce qu’elle racontait. La mort… cette grande faucheuse qu’elle avait elle souhaité avait visité les parents de ce pauvre petit ange égaré maintenant tout comme elle. Une nouvelle âme allait se battre à sa survie, c’était déjà d’ailleurs commencé par l’état dans lequel la petite se trouvait. Cela devait faire quelques jours….Elle allait devoir errer à retrouver un sens à sa vie…. Déjà qu’une adulte comme elle n’y arrivait pas, comment elle, elle pourrait y arriver ?!!

La belle blondinette fut rapidement conquise. Que ce soit par la tragédie qu’elle vivait mais autant que par ce qu’elle dégageait, ayant même encore rien à voir avec la similitude de leur deux êtres abandonnés. Juste à plonger dans s ses grands yeux où régnait la peur avait suffit à l’envouter. Comment ne pas aimer un être qui ne demande que cela ?!! Être amoureux d’un homme était très risqué mais d’un enfant …. Jamais il ne vous déçoit, jamais il ne vous quitte, jamais il ne vous brise le coeur…. Du moins, pas volontairement. Son être se mit à trembler par son corps qui sombrait dans l’amour pour cette si petite chose ayant besoin de protection.

Elle n’était pas idiote, naturellement, elle aurait besoin d’attention qu’elle ne pourrait sans doute pas lui offrir. Elle peinait à s’occuper d’elle-même, alors d’une enfant…. Mais pour cette nuit, elle lui offrirait ce qu’elle pourrait. Au petit matin, ses vêtements secs, elle l’amènerait en ville pour que quelqu’un la confie à sa famille… du moins, un oncle, une tante, un grands-parents… quelques chose du genre….

Comment t’appelles-tu ?

Elle lui laissa prendre tout son temps pour lui répondre avant de lui tendre doucement sa main qui sortait de sa couverture et se tendait vers celle toute mignonne de la ‘’ puce ‘’

Et moi c’est Magalye, enchantée petite princesse. Tu as faim ?

Elle lui serra doucement ses petits doigts dans les siens, n’attendant même pas une réponse, elle se releva.

Je t’emmène avec moi, on va aller s’asseoir près du feu pour te réchauffer et manger un peu d’accord. Tu n’as pas à avoir peur ici, personne ne te fera du mal, je te le promets.

Cela avait dû suffir car la gamine ne broncha pas pour la suivre. Elle ne lui avait pas expliqué qu’aux lueurs du jour, elle devrait la laisser dans un commissariat. Pourquoi effrayer un si petit être avec des tourments qu’elle ne pourrait pas comprendre en essayant de les assimiler surtout au moment où elle prenait confiance. Elle devrait elle-même faire attention a ne pas trop s’attacher à cette petite chose car c’est elle qui en souffrirait encore…

Elle s’approcha avec l’enfant, confiant bien qu’un peu réticent par la présence des deux hommes. Une main serrant la petite menotte dans la sienne, l’autre contre sa couverture pour ne pas qu’elle tombe. Elles arrivèrent vers ‘’ la cuisinière ‘’ et prirent place. Elle blottie la petite puce contre son flan pour la rassurer du mieux qu’elle pouvait. Magalye répondit au sourire étrange de l’homme par le même.

Voici Maiika… et je vous remercie Messire, elle semble affamée….

Elle lui montra les fruits que l’homme lui tendait et elle sourit plus chaleureusement en disant à la petite qu’elle pouvait s’en saisir sans peur. Elle reporta ensuite son attention sur l’homme qui l’avait si ‘’ agréablement ‘’ irritée.

Je vous dois des excuses je crois…. Je vous avais mal jugé ou c’est la présence de plus faible qui montre notre vraie nature, je ne pourrais dire mais…. C’est vraiment très gentil ce que vous faites pour elle….

Elle avait été touchée par son sauveteur, par une gamine et maintenant par un autre inconnu. Elle commençait à s’ouvrir à un monde qui lui avait été jusqu’alors, inconnu. Elle se sentait bizarre, sa tête si vide, son cœur si plein en contradiction. Tout le contraire de ce qu’elle avait été plutôt, en voulant mourir. L’espoir était né… il y avait des raisons de vivres même si parfois elles s’avéraient éphémères. Il faudrait ce battre, jour après jour certes, mais, à la fin, elle en serait gagnante. Elle l’avait comprit… Une chaleureux sourire, magnifique même ornait ses lèvres, les flammes qui léchait par leurs ombres son visage la rendait dorée et brillante, tel un ange de miséricorde.
--Maiika


Toujours accroupie, ses petits genoux sont ramenés près de son menton… Son petit nez et ses joues rougies s’asséchèrent tranquillement. La jeune femme patientait devant elle, lui laissant le temps qu’il fallait pour qu’elle se sente en confiance vis-à-vis elle. La blonde semblait si douce et calme, qu’elle se sentie rassurée. Elle releva son regard vers elle, faisant renifler une dernière fois son petit nez humide, et d’une voix de souris, elle lui répondit simplement.

Maiika

Remuant son joli p’tit nez pour éviter que la goutte revienne, elle vit la main de Magalye sortir de la couverture. Un discret sourire naissait sur son jeune minois pendant qu’elle relevait le bras pour glisser sa menotte dans la sienne. Alors qu’elle se redressât sur ses jambes, elle perdit l’équilibre et bascula sur ses fesses. Amusée de la situation, un vif rire aigue franchit ses lèvres. Elle se releva et approcha sa bouche de l’oreille de la jolie blonde. Secrètement, elle lui confia avoir très faim. Depuis des semaines qu’elle cherchait sa nourriture qui se faisait de plus en plus rare et l’invitation tombait à point. Elle se sentait en confiance avec elle, mais la peur eu ventre s’intensifia quand elle analysa qu’elle devrait aller près des deux hommes. Leurs regards avaient l’air si méchant aux yeux de la gamine. La douceur qu’avait Magalye semblait ne pas être présente chez ces deux carnivores qui salivaient à la vue du pauvre petit lièvre embroché.

Bien collée contre elle, elle suivait ses pas qui se dirigèrent vers le feu. Ses petits doigts se serrèrent contre sa main plus qu’elles s’approchaient. Ses grands yeux observaient les deux géants qui entouraient le feu ayant pour centre, leur repas qui se laissait rôtir. L’odeur qui s’en dégageait, fit exprimer son estomac. De son bras libre, elle cacha son ventre, gênée de ce cri de famine. Elle prit place aux côtés de Magalye, tentant de dissimuler sa crainte face à eux, mais ses souvenirs refirent surface. Était-ce eux qui avaient fauchées la vie de ses parents ? Ses grands yeux s’emplirent d’eau, mais son visage résista à sa douleur. Entourée d’adulte, dans sa tête elle aussi en était une. Elle ne voulait se dévoiler peureuse par crainte qu’un d’entre eux profite de la situation et l’envoie dans un autre monde.

Les fruits firent démontrés par Magalye, ce qui changea les idées de la petite. Oubliant ses peurs, ses yeux s’asséchèrent et tendit le bras afin de remplir sa menotte de quelques fruits séchés. Un regard vers sa nouvelle grande amie cherchant l’approbation de s’en délecter, et en moins de deux, elle porta quelques fruits à sa bouche dès l’autorisation reçue. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait dégustée une gâterie comme celle là. Comme elle avait appris, il fallait toujours remercier quand on recevait quelque chose et c'est pourquoi, elle marmonna un rapide remerciement. Elle laissa les adultes parler entre eux pendant qu’elle, terminait sa poignée fruitée. Elle mâchouillait discrètement, la bouche bien fermée comme sa maman le lui avait dit, les délicieux fruits offerts par l’homme au visage froid. Sa curiosité la poussait à constamment regarder ce pauvre lièvre qui embroché, subissait les flammes. Son petit cœur avait du mal à comprendre le but de tuer cette petite bête avec qui, elle pouvait passer des heures à jouer avec.

Toujours assise contre Magalye, le contraste entre la chaleur devant elle et la fraicheur de la nuit derrière elle, faisait que son petit corps subissait de plus en plus des frissonnements. Ses frissonnements engendrèrent une tyrannique envie. Ses courtes jambes se croisèrent pendant que ses pieds se barrèrent l’un contre l’autre. Elle délaissa la main de Magalye afin de faire une légère pression sur ses cuisses, comme si peser sur elles, soulagerait sa vessie sans que personne le sache. Gênée de se lever sous les regards sévères des deux colosses, elle pinça un bout d’étoffe faisant office de robe à Magalye, et tira doucement vers elle sans la dévêtir. La blonde comprit que la petite voulait lui parler et c’est pourquoi elle s’inclina vers elle. À nouveau, elle emprunta sa voix pour les secrets et lui dit au creux de l’oreille…


J’ai envie d’pipi… Ça presse… J’veux pas y aller toute seule…

Ses petits yeux imploraient qu’elle l’accompagne. Elle s’était déjà liée d’amitié avec elle et rapidement, sa confiance lui était accordée. À cet âge, on donne sans compter, ni mesurer la portée de nos gestes… Pour elle, cette adulte était gentille et elle n’avait aucune raison d’être méfiante envers elle. Son visage était doux, sa main était solidaire et son regard était compréhensif. Tout pour qu’elle aime cette femme, peut-être même au point de la considérer comme une grande sœur prochainement.
--Tastevin


Dis moi l'étranger... tu es venu seul ?Tastevin se tourna vers lui soudain suspicieux.

Hem...si j'suis seul ? Ben avec toi et la damoiselle sans aile.....j'peux pas dire oui sans mentir hein....
Maintenant, si j'suis venu accompagné.....ben t'as bien vu qu'non hein.


La cavalier se tourna vers la blonde qui paraissait avoir flairé quelque chose. Tastevin ne bougea pas en la suivant des yeux. Seule sa main se porta sur son coutelas, prêt à bondir.


Bonjour petite demoiselle.... Qu' est ce que tu fais là toute seule ?
Des plis se dessinèrent sur le front de Tastevin en constatant que la menace n'était qu'une enfant.... une petite ici.. seule. Décidément les éléments disparates commençaient à former un drôle de groupe. Un papillon sans aile, comme l'appelait l'étranger, un jeune gars parlant bizarrement , une enfant apeurée et lui , le cavalier de l'ombre.

Il dut avouer que la blonde se débrouillait bien avec la petite. Lui, les gosses ça le rendait gauche . Il ne savait jamais comment leur parler à ces petits d'homme. La gamine avait du en voir. Ses vêtements ressemblaient à des haillons. Avec son visage barbouillé de larmes, elle lui faisait penser à un oisillon tombé du nid. Tastevin pouvait paraître abrupt et ça l'arrangeait bien mais il n'avait jamais pu supporté les regards d'enfants égarés, l'innocence violentée par la vie. Il évita de regarder la petite en détournant les yeux sur le feu. Si la jeune femme voulait s'en occuper,il n'y voyait aucun inconvénient . C'était pas plus mal. Au moins ça lui évitera de penser à en finir.

Son regard se noya dans la braise rougeoyante.... ouais, ce lieux pourrait tout aussi bien s'appeler "le rendez vous des égarés".
--Egaree



Chapitre 12
L’affection....



Perdue dans la contemplation de l’homme à la broche, le lièvre commençant à laisser un effluve très odorante circuler dans l’air et embaumée leur esprit, son appétit se réveillait délicatement au fil de cette invitation. La petite puce toujours collée à son flan, elle la sentait cependant frissonner par moment. Un œil presque maternelle sur elle, s’assurant qu’elle allait bien, la regardant déguster de façon affamée ses fruits confits. Elle était tellement belle, tellement petite, tellement fragile. Elle aurait voulu l’envelopper dans un cocon et la protéger à tout jamais. C’était impossible mais, c’était ce qu’elle aurait souhaité tout de même….Elle l’aimait déjà….

Elle avait ensuite de nouveau observé la cuisinière attitrée. Il n’avait pas répondu à ses excuses, peut-être qu’il n’avait pas compris ou simplement ne savait pas quoi dire… elle n’avait pas insisté. Elle avait beau essayer de cerner cet homme, elle n’y arrivait pas trop encore mais pourtant, quelque chose chez lui la rendait confuse et troublée. Elle l’aimait bien finalement…. Elle chassa rapidement ses pensées et porta de nouveau son regard sur son sauveteur à la place, pour ne pas gêner l’homme, qui les avait rejoins après avoir joué les blanchisseurs avec ses vêtements.

Merci….je veux dire d’avoir étendu mes vêtements… c’est gentil…

Voilà qu’elle se mettait à remercier ceux qu’elle avait envoyé promener au départ. Elle l’affectionnait lui aussi malgré qu’elle ne l’avait pas du tout démontré ainsi au commencement ! Elle faiblissait, comme tout âme tourmentée, à un moment donnée, on avait plus la force de se battre. Habituellement, cela allait dans le sens de la survie, pour elle, c’était le contraire. Mais la encore, elle était las, elle se laissait porter par les vagues de la compagnie qui se faisait rare, par se rassemblement solitaire qui s’ouvraient tranquillement les uns aux autres.

Égarée dans ses pensées, elle n’eu pas conscience tout de suite qu’on tirait contre sa couverture. Une fois fait, elle sourit à la gamine et se pencha vers elle pour savoir ce qui se passait. Son petit secret la fit sourire davantage et elle lui tendit la main, acceptant naturellement de l’y conduire.

Pardonnez-nous un instant…

Elle se leva avec Maiika, l’amenant derrière un des buissons sous le regard attentif des deux hommes qui se demandaient bien ce qui pouvait se passé. Elle laissa tout de même la fillette derrière le buisson et lui dit avant de se retourner devant.

Je ne serais pas loin, je reste ici d’accord. Ne t’inquiète pas, il ne t’arrivera rien ma chérie….

Armée d’un sublime sourire encore, elle la laissa se soulager. Elle regarda de loin l’étranger qui semblait être fixé, perdu à son tour quelques part.

Hum… vous avez cessé de tourner… le repas va cramer je crois….

Elle lui montra du doigt un léger sillon de fumée noir sous ses yeux, amusé. La noirceur de son âme avait quitté, un petit rayonnement commençait à lui par la rencontre de trois autres personnes égarés tout comme elle. Elle n’aurait pas su dire si cela avait été écrit, si cela était prédestiné mais, finalement, elle était ravie d’avoir rencontré chacun d’eux sur sa route. Chacun lui ayant apporté un peu d’espoir, de compassion, d’amour à son mal qui s’évaporait pour ne laisser que l’espoir. Au petit matin, sa vie prendrait un nouveau tournant. C’est ici qu’elle commencerait un nouveau chapitre de sa vie.
--Maiika


Toujours aucun mot venant des deux colosses, son regard curieux croisait à l’occasion les leurs qui se voulaient froid et sévère. Chaque fois qu’elle entrait en contact avec eux de par ses yeux, elle soutenait les regards. Ce n’était pas parce qu’elle les défiait au contraire, ce n’était qu’une simple curiosité enfantine qui ne comprenait pas pourquoi ils étaient si muet depuis que Magalye l’avait présentée à eux. L’imagination d’une enfant pouvait être sans limite et c’est ainsi qu’elle se laissa de plus en plus convaincre de leur silence, qu’ils pouvaient être les méchants qui avaient pris d’assaut leur petit convoi familial, extirpant la vie des corps de ses parents. Allait-elle être la suivante sur leur liste ?

Rassurée du regard souriant de Magalye suite à sa demande, elle était moins nerveuse depuis qu’elle savait qu’elle pouvait compter sur elle. La grande blonde les excusa et se leva tout en prenant la menotte de la petite pour se retirer des présences masculines. Elle la conduit vers les buissons et rapidement, elle s’y cacha derrière tel que présenté par la belle et grande femme aux cheveux blonds, tout en jetant un regard vers les deux hommes qui ne cessaient de les observer. Tout ce qu’ils pouvaient voir d’elle, était la partie supérieure de son visage. Les buissons la cachaient presqu’entièrement. Une fois rassurée qu’ils ne pouvaient pas la voir, elle retroussa sa robe, retira sa petite culotte qu’elle éloigna d’un léger balancement de jambe nonchalant et finit par s’accroupir. Formant une petite boule humaine au près du sol, les pieds bien écartées comme elle l’avait appris à ses dépends, elle comprima son ventre pour se soulager le plus rapidement possible.

Une fois la vessie vidée, elle trémoussa ses fesses, plaça sa petite culotte contre le sol, mit ses pieds dans chaque ouverture pour ses jambes et s’inclina pour l’agripper et la remonter à sa taille. Les fesses de nouveau au chaud, elle prit soin de ne pas piétiner dans la petite marre qu’elle venait de créer et contourna les buissons pour rejoindre Magalye. N’ayant pas conscience que le bas de sa robe était rester coincée dans sa culotte à l’arrière, elle offrit à Magalye un large sourire, agrémenter d’un merci pour l’avoir accompagnée et de ne pas l’avoir laissée seule.


J’ai fini… On r’tourne au feu ? Fait plus chaud là-bas ! Moi j’ai froid ici…

De plus en plus à l’aise en sa présence, elle s’exprima d’avantage. Elle glissa de nouveau sa menotte au creux de la main de sa nouvelle grande amie et se dirigea vers la source de chaleur qui servait également à la préparation d’un odorant repas. Regardant où elle mettait les pieds, un petit crépitement se fit entendre sous le tapis feuillus qui recouvrait le sol. La cadence de ses jambes d’enfant se ralenti au point de s’arrêter complètement, délaissant la main de Magalye, et plongea au sol, les mains jointent formant un dôme, afin d’emprisonner le petit suisse qui courrait à l’abris des regards sous les feuilles. Victoire ! Elle devenait de plus en plus habile à les attraper. La petite bête entre les mains, un large sourire de satisfaction décorait son visage pendant qu’elle se relevait. Souhaitant en prendre soin, elle la glissa au creux de la poche de sa robe, laissant le museau de la bête sortir par un petit trou. Magalye était déjà rendue auprès du feu quand elle constata qu’elle devait s’y rendre seule. Bien qu’elle n’était pas loin l’une de l’autre, son visage s’assombrit peu à peu en baissant le regard vers le sol et se dirigeant vers la blonde.

Assise à ses côtés, elle esquissa un sourire en la regardant. La menotte dans sa poche, elle caressait le suisse qui s’y trouvait sans lui laisser l’option de s’en sortir. Une fois qu’elle eu l’attention de Magalye, elle sortie son nouvel ami en appliquant une pression suffisante avec ses petits doigts pour ne pas qu’il s’échappe et lui présente.


Regarde… C’est Noisette ! Yé mignon hein !? J’peux l’garder ?

Faisant totalement abstraction des deux hommes qui ne cessaient surement pas de les regarder, elle souhaitait une réponse positive à sa question. Ses p’tits yeux rempli d’espoir ne se délogeaient pas de ceux de Magalye.
--Tastevin



Merci….je veux dire d’avoir étendu mes vêtements… c’est gentil…

Un coin de lèvre se souleva faisant penser au début d'un sourire mais la blonde ne le vit pas car la gamine avait l'air d'avoir à nouveau besoin d'elle. Il comprit vite pourquoi en les voyant s'éloigner et détourna les yeux pour se poser sur le chien qui portait toujours sur lui un regard larmoyant... du moins de son seul oeil valide.

Hum… vous avez cessé de tourner… le repas va cramer je crois….

Tastevin leva les yeux , son regard acier brillant soudain d'une lueur assassine en se posant sur le jeunot et se leva d'un bon. Il le bouscula sans ménagement d'un bon coup d'épaule pour retourner leur repas que l'autre énergumène dans les nuages était en train de faire griller.


- Arf... Gougnafier ! Tu peux pas faire attention ?!!

Le cavalier bourru partit vers sa monture et ramena une gamelle dans laquelle il commença à découper le lièvre en tournant le dos aux filles. Une fois en pièce ça ressemblait à tout sauf à un lièvre. Il balança la tête au chien qui se jeta avidement dessus, l'emportant plus loin en se pourléchant les babines. Tastevin s'assit contre un arbre et regarda la fille de profil. Elle avait l'air différente, plus détendue. C'était vraiment un beau brin de fille mais quand elle souriait, il ne pouvait s'empêcher de sourire aussi la trouvant belle à ravir. Bien sur il évitait de lui montrer, il se rappelait trop le chat sauvage qu'elle était il y a peu encore, aussi il préféra la regarder à la dérobée sans qu'elle le sache.
La petite les rejoint au coin du feu et amusé, il la vit sortir de sa poche une sorte de mulot. Ca lui rappela son enfance quand lui même s'amusait à attraper toute sorte de bestiole.


Regarde… C’est Noisette ! Yé mignon hein !? J’peux l’garder ?


Tastevin farfouilla dans sa besace pour en sortir une cordelette et une couverture et il s'approcha de la petite.


Bien sur que tu peux le garder... enfin si la d'moiselle le permet . Mets toi debout petite.. n'ai pas peur, je ne te ferais pas de mal sinon le chat sauvage à côté de toi m'arracherait les yeux.


Le grand gaillard sourit d'un air narquois en plongeant son regard gris acier dans les yeux de la blonde puis se mit à genoux devant l'enfant et sortit son coutelas de son fourreau . Après avoir fendu sur une petite partie la couverture pliée en deux, il regarda l'enfant et son regard se fit plus doux lorsqu'il posa ses yeux sur elle.


Au fait, je m'appelle Tastevin , jeune demoiselle.

Puis il enfila la couverture par la fente sur la tête de l'enfant et lui passa la cordelette autour de la taille en resserrant un seul pan de la couverture autour du corps frêle de la petite, laissant l'autre librement retomber sur ses épaules et son dos.


Te voilà habillée d'une robe et d'une cape en même temps. Tu ne risques plus d'avoir froid avec ça... et euh... noisette non plus.


Le cavalier remit son coutelas dans le fourreau et se releva. Puis il se pencha pour prendre la gamelle, y choisit un morceau de viande et posa le plat devant la jeune femme.


Servez vous avec la petite. Le jeunot se servira ensuite.


Tastevin retourna s'asseoir contre le tronc de l'arbre et commença à manger en silence, le regard toujours aux aguets porté au loin.
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