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[RP] J't'apprends à nager si tu m'apprends à m'battre

Milo
Il mordilla l'intérieur de joue, douleur lancinante dans sa senestre ne lui laissant aucune minute de répit. Il pencha la tête sur le côté, Azurs à demi-closes, pour ne pas montrer la douleur qui vrillait les éclats bleutés. Certes, ce n'était pas la première fois qu'il prenait des coups sur cette main handicapée. Il en avait pris et en prendrait encore. Mais ajouté aux humeurs changeantes du temps qui influaient sans qu'il ne le sache sur la douleur.

Un sourire ironique vint étirer de nouveau ses lèvres, lorsque les Onyx du mouflet se mirent à briller d'une lueur de fierté indicible. Partagé entre l'envie de le ramener à la réalité ou bien le laisser encore rêver un peu. Prenant vaguement conscience qu'il pouvait tout à fait se venger d'une manière ou d'une autre lors de la leçon de nage. Leçon que le géant appréhendait plus que tout.

- J'dirais pas bien. Disons qu't'es pas trop manchot encore. Il se mordilla cette fois-ci la langue, doucement, amusé de son incapacité à rester neutre vis-à-vis de Karyl. Rien n'était plus drôle que de l'embêter. Clignement d'yeux. Mais j'suis une chochotte, tu l'sais pas encore merdeux ?

La naïveté du petit mêlée à une certaine sagesse le laissait pensif, voire perplexe. Orphelin, il avait dû se prendre de sacrés retour de bâton pour avoir parfois des paroles par trop adultes. Il faillit lui répondre que les méchants n'avaient pas besoin de voir la faiblesse de l'autre pour faire du mal, mais il se retint.

- J'te suis

Il récupéra le bâton du gosse avant de se diriger vers Grani, lequel le regarda avec une impassibilité toute équine. Les deux bâtons furent attachés à la selle, rênes prises en main et pas menés vers l'enfant, émettant quelques grognement concernant la rapidité avec laquelle les plus jeunes laissaient le soin aux anciens de balayer derrière eux. Il répondit sur le même ton.

- T'en fais pas gamin, j'écoute moi. 'Fin tant qu'tu m'noies pas, ca m'va. Sourire moqueur, il pointa sa propre crinière blonde. C'est qu'les blonds, j'm'en méfie, surtout toi, t'es pas mal dans ton genre.

Il éclata de rire quand l'enfant lui parla pêche et stratégie, répétant le laïus sur les gros muscles énoncé un peu plus tôt. Que répondre à ça, si ce n'est lui coller un coup de bâton sur la tête, juste pour manque de respect ? Le géant secoua la tête, soupirant de dépit et préféra finalement se taire. Le petit était peut-être blond, mais il en avait dans le coquillard. Et le géant ne doutait pas qu'il lui ferait payer, d'une façon ou d'une autre, le coup du séant à terre.

Tout ce qu'il espérait, c'est que cela ne se termine pas par la noyade malencontreuse de ce corps imposant qu'était le sien. Comme quoi, être ce qu'il était n'était pas toujours un avantage, face à ce genre de gamin rusé.
Karyl
L’enfant avait parlé tout le long du chemin les menant jusqu’au lac tout en gesticulant en tous sens pour illustrer ses propos. Si les appareils photographiques avaient existé à cette époque, pour sure qu’il y aurait eu là de belles images à prendre. Imaginez plutôt, un géant blond tirant derrière lui son équidé et un petit homme marchant à ses côtés en train d’essayer de lui montrer les gestes que tout bon nageur se doit de savoir exécuter à la perfection selon lui. « Faut que tu sais en premier que il y a plusieurs façons de nager mais toi comme tu es grand et que tu sais pas faire, pour que tu coules pas je vais te montrer la plus facile d’accord ?» Et Voilà Karyl en train de miner ce qui ressemblait vaguement à une brasse tout en détaillant le mouvement de base. « Faut que tu fais pareil avec tes pieds mais là je te montre pas tout de suite parce que on peut pas vraiment nager quand on est pas dans l’eau. » poursuivit-il tout en gardant son ton d’expert, désireux d’impressionner son ami bien plus qu’il n’était disposé à l’admettre.

Puis soudain, sans crier gare, le voilà qui se mit à courir loin devant en direction d’une petite berge caillouteuse. « Ayé on est arrivé ! » cria-t-il alors à Milo avant de le détailler d’un drôle d’air. « Je espère tu as prévu de quoi te changer pour après parce que sinon tu vas être malade. Moi je ai pas besoin parce que je ai l’habitude. Bon, maintenant, faut que tu lâches ton cheval et que tu vas dans l’eau ! » Tout en parlant le petit blond avait retiré chausses, braies et chemises, ne gardant sur lui que ses sous-vêtements et parti déjà en direction de l’eau.

A cette époque de l’année, celle-ci était plutôt froide, voir très froide mais l’enfant n’avait absolument pas considéré que cela puisse être un problème. Si lui pouvait y entrer, alors tout le monde le pouvait et Milo, il en était certain, n’était pas un de ces frileux qui ne trempaient pas plus d’un orteil en cette saison. « Ce est un peu froid au début, c’est pour ça il faut que tu nages tout de suite comme je te ai montré pour que tu te réchauffes et après tu vas voir ce est plus froid. Tu veux que je te montre avant que tu vas comment je fais ? »

Le petit posa ses onyx sur le géant d’un air interrogateur. Il avait déjà de l’eau jusqu’aux mollets et commença à mouiller le reste de son corps légèrement saisit par la chair de poule mais avant que le géant blond n’ait le temps de répondre quoi que se soit voilà que l’enfant disparu sous l’étendue bleuté avant de remonter aussitôt en lui criant : Aller Milo, faut que tu viens de un coup ! Aller !

Le mioche grelottait, l’eau était peut-être un peu plus froide que prévu finalement, il continua cependant à encourager son ami à le rejoindre, c’est qu’il il tenait à sa leçon et il était bien hors de question de laisser un petit frisson lui gâcher son plaisir, Milo saurait nager avant la fin de l’après-midi, parole de Karyl !

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Un simple gamin des rues.
Milo
Quelque pas derrière lui, il suivait l'enfant d'un pas indolent, amusé de le voir autant gesticuler. Trop concentré à essayer de ne pas hurler de rire devant un tel spectacle, le géant n'observait même pas leur environnement. Pourtant, il aurait eu des choses à voir. Quid d'un terrier creusé à l'ombre d'une racine profonde, encore cerclé de gel ou des eaux à peine dégelées parfois troublées par quelques insectes paresseux.

Il regarda d'un air circonspect les gestes de l'enfant. Pour lui, cela s'apparentait plus à "Comment couler en deux secondes" qu'à apprendre à nager en un après-midi. Il masqua son doute derrière un hochement de tête destiné à montrer qu'il avait bien compris.

Il sourit en coin lorsque Karyl se mit à courir en direction d'une petite berge. Il suivit tout en traînant Granni derrière lui, lequel commençait à piaffer d'impatience. La main gantée vint flatter l'encolure de l'animal, une moue dubitative sur la trogne. Non pas qu'il s'attendait à nager tout habillé, puisqu'il s'attendait à ne pas nager du tout.

- M'changer ? J'ai l'air d'une f'melle a m'trimballer trente six milles vêt'ments dans mes fontes ? Tu m'prends pour qui merdeux ?

Un grognement, pour la forme et le plaisir de grogner. Et de s'exécuter, prenant le temps d'attacher Grani à la branche d'un vieux chêne, avant de se tourner vers l'eau, où le blondinet remontait déjà. Grelottant de froid. Azur qui se haussa tandis qu'il approchait de l'eau pour plonger sa dextre et goûter la morsure glaciale. Froid, trop peut-être quand on ne sait pas nager et que le but est d'apprendre.

- T'es sûr d'ton coup ?

Interrogation futile, il le savait. Tout comme il savait que le gamin le prendrait pour un dégonflé si jamais il ne s'exécutait pas sur le champ. Aussi décida-t-il de faire taire la raison, laissant la place à la folie. Il ôta sa chemise, qu'il posa près des vêtements de l'enfant, espérant que les nombreuses cicatrices parsemant son dos et sa peau ne provoqueraient pas un nouveau flot de paroles et de questions indigestes.

Il frissonna légèrement sous la bise mordante, tandis qu'il se penchait pour retirer ses bottes, offrant à dame nature un champ de bataille passée, trop personnelle et profonde pour qu'elle soit oubliée. Il secoua la tête, avant de laisser choir le reste de ses vêtements, excepté ses braies qu'il garda, plus par pudeur que parce qu'il n'avait pas envie de se geler l'entre-jambe.

Il approcha à petits pas de la berge, puis plongea un pied dans l'eau claire, avec l'envie folle de le retirer aussitôt. Mais, par défi envers ce sale môme qui lui faisait face, il n'en fit rien. Et s'avança peu à peu dans l'eau glaciale, jusqu'à en être recouvert à mi-taille.

- T'veux m'noyer ? Hors d'question qu'j'vienne t'r'joindre. Ici j'ai pied, pour commencer, ça ira très bien ! Montre moi comment on fait, j'verrais ensuite.
Xanthipremier
Xanthi voyage au gré de ses envies. Elle traverse les Royaumes, elle va et vient, ne peut quitter longtemps sa chère Guyenne.
Elle profitait des thermes quand il y en avait, savourait et appréciait l’eau chaude des étuves, supportant mal la crasse et les odeurs nauséabondes.

Elle sortait de l’eau quand elle entendit des voix et le pas d’un cheval.

Elle avait laissé ses vêtements à la garde d’Hoax, son fidèle wolfhound. Malgré sa taille imposante, l’animal savait se faire discret. Sa maitresse l’avait trouvé plus mort que vif un matin de février 1457. Il lui obéissait sans failles : un geste, un mot suffisait.

Elle posa un doigt sur ses lèvres, et tout en observant à travers le feuillage du buisson qui la cachait, prit sans bruit un drap qu’elle passa sur son corps pour se sécher. Elle tremblait. L’eau était froide, très froide, mais elle se sentait propre et saine.
Ses iris vertes ne quittaient l’ enfant et l’ homme. Elle sourit, et s’habillant le plus silencieusement possible, elle comprend que le petit cherche à enseigner au plus grand comment nager. Il lui semblait qu’elle avait toujours su nager, ne se rappelant pas qui lui avait appris.

Tu portes une épée, il te faudrait peut être apprendre à vraiment bien t’en servir.
Qu’elle belle idée que voilà !
Nage contre Escrime. Un maitre d’armes, il faut juste que je trouve un maitre d’armes ne sachant pas nager ! pense-t-elle.

Elle laisse échapper un ah, se reprend vite, se fige, se tait et attend.
Karyl
Faut pas tu fais la chochotte hein parce que sinon tu vas pas apprendre bien, fit le garnement d’un air sévère en regardant Milo. Bon, maintenant que tu es là, faut tu me écoutes bien. Faut en premier tu mets la tête sous l’eau comme ça après tu es mouillé de partout et tu peux nager mais faut tu remontes vite pour que tu regardes encore comment je fais pour nager sinon tu sauras pas faire, d’accord ?

Consigne donnée voila le petit qui disparut une nouvelle fois sous la surface aqueuse avant de réapparaitre quelques secondes plus tard et de se mettre à «nager» en direction du géant dans des mouvements ressemblant vaguement à une brasse. Arrivé enfin à sa hauteur, Karyl se mit à nager autour de lui en guise de démonstration, alternant paroles et mouvements de brasse pour lui détailler les mouvements des bras et des pieds qu’il aurait à exécuter. Puis, étant des plus satisfait de la qualité de son enseignement, le môme remit pieds à terre, regarda Milo et reprit : Tu vas pas arriver à faire aussi bien je fais mais c’est parce que moi je sais très bien faire. Tu as bien vu comment je fais , hein? Faut tu te rappelles de faire les ronds avec les mains et avec les pieds et après tu relèves la tête pour pas tu bois l’eau parce que c’est pas bon.

Estimant qu’à présent seule la pratique pouvait venir conclure avec brio sa leçon, le gamin poussa autant qu’il put son ami vers le « large » pour le faire se mouiller tout en lui répétant qu’il devait pas avoir peur. Il allait lui-même se remettre à nager pour accompagner Milo et être sure que son apprenti effectuait les bons gestes lors qu’un cri le fit sursauté.

Lui avoir peur ? Pas du tout, qu’allez vous chercher ! Rappelez-vous c’est un aventurier et les aventuriers n’ont jamais peur. Et puis devant le géant, pas question de faiblir aussi, prenant une voix qu’il voulait forte et assurée, le petiot se retourna et demanda : Qui est là ? Je te ai entendu hein alors faut tu te montres sinon moi je viens te chercher et tu vas regretter.

En train de patauger dans l’eau seulement vêtu de ses sous-vêtements détrempés, Karyl n’était pas vraiment en position de menacer face à un éventuel détrousseur venu voler leurs affaires alors qu’ils se baignaient mais, désireux montrer son courage au géant, il était décidé à régler seul son affaire au maraud. Après tout il savait faire divinement bien du bâton à présent, avait d’ailleurs brillamment battu Milo au combat et donc l’individu n’avait qu’a bien se tenir. Karyl porta tout de même un regard vers son ami peut-être pour être sur qu’il n’avait pas rêvé… manquerait plus que se soit le vent qu’il ait entendu, l’aurait l’air fin tient le fier aventurier…

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Un simple gamin des rues.
Xanthipremier
Citation:
Qui est là ? Je te ai entendu hein alors faut tu te montres sinon moi je viens te chercher et tu vas regretter.


Malgré le bruit qu'ils faisaient tous deux en barbotant, le plus jeune l'avait entendue.
Il lui fallait profiter sur l'instant du semblant de supériorité qu'elle avait sur eux. Elle était habillée et portait son épée.
Sortant du taillis, elle s'approche et dit :

Excusez-moi ! Je ne voulais point interrompre si belle démonst .....

La voilà qui tombe, se prenant les pieds dans sa jupe qu'elle n'avait pris garde de nouer.

Ahhhhhhhhhh ! Zut et re Zut !

Elle avait oublié que les deux hommes l'avaient surprise alors qu'elle sortait de l'eau et qu'elle n'avait eu que le temps de rejoindre le taillis où elle avait caché ses vêtements et de se vêtir bien vite.
Xanthi a fière allure ! La voilà à plat ventre, les pieds coincés.
Plus vive qu'une anguille, elle se tortille et réussi à s'extirper et à se relever. Ses longs cheveux complètement dénoués, une mèche lui masquant la vue, elle s'exclame :

Au diable cette foutue jupe !
Ggrrrrrrrrrr !
Et ces cheveux ! Juste ciel ! un barbier ! Qu'il me les coupe !

La gamine à cet instant, du haut de ses 5 pieds, ressemble plus à une enfant en colère qu'à une jeune femme. Jetant de rage, son épée sur le sol, elle essaye tant bien que mal de rassembler la masse indomptée que certain trouve belle.
--Hoax
Hoax ne s'était pas baigné avec sa maitresse. L'eau était trop froide. Il n'avait mouillé que ses pattes.
Il avait entendu les deux pattes arriver bien avant elle. Sa maitresse sortait juste de l'eau quand un cheval et deux hommes arrivèrent au bord de l'eau.

Il vit le geste de Xanthi, il se tenait prêt.

Et tout à coup, elle sort du taillis et se roule par terre.
wouah ! wouah !
Hoax est tout fou. Sa maitresse veut jouer. Il saute tourne autour d'elle et va même tourner autour des hommes qui n'ont que les pieds dans l'eau.
Milo
- S'g'ler les couilles tout ça pour t'faire plaisir, maudit gamin ! Tu t'en fous toi, t'en as pas !

Voilà en tout et pour tout les mots que marmonna le géant lorsque son « maître » lui fit une remarque sur son manque évident de motivation. Si l'eau avait été plus chaude, il serait probablement en train de mettre en pratique ce que le petit blond lui dictait. Mais là, engoncé jusqu'à la taille dans ce qui lui semblait un étau glacial, qui lui gelait les membres inférieurs et plus si affinité, il n'avait envie que d'un bon feu, sur lequel mijotait une marmite remplie de ragoût, ou accueillant une belle tourte pleine de jus.

Il remua un orteil, tandis que sa dextre massait sa senestre, observant d'un oeil circonspect le moulin à paroles lui expliquer comment faire pour... Pour faire quoi, d'ailleurs ? Il n'en savait foutrement rien et déjà il s'était mis en position accroupie pour plonger sa tête dans l'eau, paroles de Karyl ne lui parvenant qu'en glouglou étouffés. Toutefois, il la ressorti bien vite, tant il sentait déjà la morsure de l'hiver mourant lui croquer les os et la peau.

Azurs moqueuses, le géant examina la suite de la leçon, toujours dubitatif quand au réel savoir du jeune garçon à savoir nager. Ses gestes ressemblaient plus à ceux des chiens qui avaient du mal à garder la tête hors de l'eau qu'aux parfaits nageurs qu'il avait pu voir le long des quais de certaines villes, quand ils plongeaient pour retirer les coquillages des coques des bateaux.

- Ouais... J'crois qu'j'ai compris. Au pire, tu m'sortiras d'là, hein ?

Et le blond, d'adresser une prière muette aux Vanes et aux Ases, pour espérer ne pas couler comme un idiot en suivant les conseils du petit bonhomme. Ne pas boire l'eau, parce que c'est mauvais. Ne pas couler aussi, parce qu'il doutait que le blondinet réussirait à soulever sa masse hors de l'eau. Il allait mettre en pratique ce que son maître d'un jour lui avait montré, lorsque ce dernier sursauta sans réelles raisons. Le géant en profita pour aussitôt se moquer une nouvelle fois de lui, amusé.

- Ba alors ? T'as peur des anguilles qui viennent t'chatouiller les guiboles, « maître »?

Une autre phrase allait sortir de sa bouche, lorsque les Azurs croisèrent ses Onyx. Elle fut interrompu par une chose gluante et dégoulinante qui sorti des taillis, suivie par une carpette un peu folle. Le géant tandis la main pour prendre le bras du petit blond, s'avançant prudemment jusqu'à la berge. Mais, là encore, la suite des évènements lui arracha un sourire moqueur et une lueur railleuse.

Si la femme, car visiblement il s'agissait d'une personne du sexe faible, voulait les surprendre tous les deux, son effet de surprise était raté. La seule personne sur laquelle elle pouvait compter, c'était ce chien qui leur tournait autour en aboyant comme un beau diable. Et il éclata carrément de rire lorsqu'épée se retrouva à mordre la poussière, en un geste de rage non contenu.

Il continua à tirer Karyl hors de l'eau, prenant garde à ne pas tomber à cause du canidé et faisant fi des éventuelles protestations du gamin. Tout en avançant, il jetait des regards à droite et à gauche, tentant d'apercevoir parmi les épais sous-bois d'autres silhouettes. Qui sait si finalement, cet après-midi champêtre n'allait pas tourner au cauchemar. Un murmure grave s'échappa de ses lèvres, à peine audible, en direction du petit.

- T'fuis avec Grani au moind'danger, compris ? Pis si t'sais pas monter à ch'val, t'vas apprendre. Les rênes doivent êt'assez lâches pour qu'tu puisses les r'tirer d'la branche sans problèmes.

Du moins l'espérait-il. A pas lents, il se dirigea vers l'épée et la prit dans sa dextre, trop peu habitué à tenir une telle arme. Il raffermit sa prise sur la garde, levant la lame pour la pointer sur la jeune femme, évaluant la distance qui le séparait de son cheval et de son bâton. Trop loin.

- Z'êtes qui ? Faîtes quoi ici ? Et y a du monde avec vous ?

Le ton était peu affable, le visage encore moins. Azurs neutre et frivolité envolée.
Xanthipremier
Elle dégage enfin son visage, les joues rouges au souvenir du rire moqueur entendu. Elle voit le plus grand des apprentis nageurs avancer à pas lents, prendre en main son épée.
Se reprendre vite, retrouver son sang froid, ne pas les quitter des yeux.
L’homme le visage soudain fermé, s’adresse à l’enfant. Il parle trop bas pour qu’elle entende.
Les yeux bleu azur la fixant, il demande :

Z'êtes qui ? Faîtes quoi ici ? Et y a du monde avec vous ?

Quelle étourdie, quelle bredine ! Voilà son épée en sa main. Un geste discret et Hoax comprend qu’on ne joue plus.
Des années à grimper aux arbres et à courir avec son chien, elle savait qu’elle distancerait facilement le gamin. Mais qu’en était-il de l’homme ?
D’ailleurs l’enfant semble se diriger vers le cheval. Belle idée, sauve-toi. Ce sera plus facile d’en surveiller un seul.

Qui suis-je ? Ce que je fais ici ? Suis-je seule ? voilà de bonnes questions Messire et une réponse déjà.
Damoiselle Xanthi, pour vous servir.

Elle fait une petite révérence, tout en restant sur ses gardes.
Devait-elle jouer la franchise ? Un autre geste et Hoax se retrouve silencieusement derrière l’homme. Elle ne leur veut de mal. De plus, elle est toujours convalescente. Elle se souvient, grimace. Ils étaient trois et militaires. Tu n’as aucune honte à avoir. Cette rencontre ne t'a laissé qu’une grande cicatrice que peu de gens verront jamais.

Elle retrouve son sang froid, ramasse sa jupe, la passe et serre fortement et sûrement le lacet. Elle se retient de rire. Si elle avait été seule, elle en rirait encore.

Je venais prendre un bain avant de continuer ma route. Voulez-vous me rendre mon épée ? Messire ….

Elle entend le cheval hennir. Tiens, elle pourrait lui apprendre à monter également. Un sourire éclaire son visage, plisse les yeux, cache les prunelles vert-océan.
Karyl
« Milo !!! Mais lâches-moi, je ai pas peur de elle !!! Milo !!! »

Le moins que l’on puisse dire c’est que le môme n’était pas ravi de l’intrusion. Non seulement la femme venait d’interrompre la leçon de natation mais voilà qu’en prime il se faisait trainer vers la berge par la poigne d’un géant qui n’avait aucun mal à enserrer son bras maigrelet. Il avait beau essayer de retourner les doigts imposants de son ami pour le faire lâcher prise, rien n’y faisait. Pire encore, il se serait surement retrouvé les quatre fers en l’air, déséquilibré par le maudit cabot, s’il n’avait pas été retenu par cette fiche main. Crotte hein !

Maugréant tant qu’il pouvait, Karyl n’écouta que distraitement l’échange verbale du colosse blond et de la brune, bien trop occupé vous l’aurez compris à tenter de se libérer. Il releva tout de même la tête lorsqu’il entendit Milo lui parler de fuir à cheval. « Fuir à cheval ??? » Les onyx du mioche se teintèrent de colère. Lui, fuir comme un lâche et devant une fille en plus ? Hors de question ! « Ce est que une fille, je ai pas peur et je sais me défendre ! Milo lâches-moi, faut je te montre ! » Nouvelle tentative d’évasion, nouvel échec. Une moue des plus boudeuses vînt reprendre place sur la trogne de l’enfant lorsque celui-ci compris dans l’océan azur qu’il n’y avait, dans la situation présente, aucune matière à discutailler.

Rivage atteint, liberté retrouvée, le gosse lança un regard noir à l’intruse avant de se diriger vers l’équidé. Maugréant toujours, il secoua les rênes avec plus ou moins d’entrain pour faire croire qu’il obéissait tout en zieutant la scène à quelques mètres de lui. Milo, épée en main, semblait avoir perdu son envie de rire tandis que la jeune femme faisait de drôles de gestes de la main tout en le fixant. « C’est que ce est long hein ! » Impatient le môme ? Non, du tout. Il décida cependant que l’intrusion avait suffisamment durée, c’est qu’il avait une tâche importante à finir lui, on ne rigole pas avec les leçons de natation.

« Moi je suis karyl et je trouve ce est pas très bien de nous espionner quand je apprend à Milo à nager parce que à cause de toi et ben il va pas se rappeler comment il faut faire alors faut que je refais tout maintenant pour que il sait faire avant que il fait nuit et en plus on a froid. Moi je veux bien tu nages avec nous mais faut que tu me écoutes quand je dis les consignes d’accord ?» Revenu aux côtés des deux autres, le petit entendait bien reprendre sa leçon là où il l’avait laissé, bien loin de se soucier d’un éventuel danger tapis dans l’ombre des sous bois.

« Milo faut tu lui redonne la épée et après faut tu vas dans l’eau pour que je sais si tu as compris ce que je te ai dit et toi faut tu me dis ton nom et que après et ben tu fais pareil que lui et moi je vous regarde et si vous faites pas bien je dis». Bras croisés sur le torse, regard fier, le petit bonhomme entendait bien mettre un terme à la situation et se faire obéir des deux adultes. Après la leçon, si ceux-ci avait bien travaillé alors seulement ils pourraient rejouer avec l’épée et aller se réchauffer. Pour l’heure, l’eau du lac les attendait.
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Un simple gamin des rues.
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