Afficher le menu
Information and comments (2)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Pour archives.

[RP] Tu sais ce qu'elle te dit la débile ?

Trivia
"Débile"
C'est ce qu'il a dit, hein. "Débile"... C'est même pas vrai, elle est pas idiote, c'est juste eux qui sont pas logiques, c'est tout. Et sous prétexte que ces messires et ces dames se pomponnent en se trempant dans l'eau, et se mettent des trucs avec des drôles d'odeurs pour camoufler le reste, faudrait qu'elle se dorlote et se mette des trucs inutiles ?

C'est pas parce que môssieur Constant fait sa chichiteuse qu'elle devrait faire pareil, non mais!
Elle ira pas se laver. Et elle le suivra plus. Elle a besoin ni d'être propre, ni d'être à côté de lui.

Bon, et avec tout ça, enfin arrivée à destination... la Normandie. De base ils étaient partis pour découvrir cette contrée... Première ville... ah, premier pigeon des douanes.
D'un geste, la jouvencelle le chope et commence à lire la paperasse tout en continuant de marcher.
"Pas rester trois jours..blabla... pas aller à Rouen... blabla.. pas acheter ou vendre sans autorisations...pas de lance..."
Oui, rien que du normal, quoi... des trucs à lire et à pas suivre. C'est bien simple, à les écouter, elle devrait écrire tout le temps. Mais c'est pas une chichiteuse, elle (suivez son regard), au moins.

"...laissez votre arme..."

...

...

Demi-tour, gauche.
Non. Non non non non non non. Non.. Vraiment.. non, quoi. Bref. Non.
M'enfin... ranger son arme. Ils en ont de bonnes.
Les dernières fois qu'elle a laissé son épée, c'était dans un archevêché où on a voulu la sortir comme une malpropre, par le biais d'un garde alcoolique ventripotent, et ensuite, à Rome, et elle l'a regretté aussi.
Ils veulent zigouiller les étrangers, c'est ça ? Elle est sûre que dès qu'elle rangera son arme ils vont tous sortir d'un guet-apens.

Et puis zut, quoi, ne pas avoir son épée sous la main est toujours mauvais pour un guerrier -surtout sur les routes ou un champs de bataille, certains diront-.
Elle est sûre que ça porte malheur. Voilà, c'est ça, c'est parce qu'ils l'ont forcée récemment à quitter son épée qu'elle a toujours la poisse.
Ben puisque c'est comme ça, elle repart, tiens.
Même si aller faire un tour sur le marché de Rouen en lance et armée la tente bien. Mais ils risquent de pinailler, et puis pour être une fille bien ça le fait pas.

Plus qu'à espérer qu'elle trouve pas l'autre en chemin. Sûre qu'il va croire qu'elle s'est paumée, ou que la débile qu'elle est a eu besoin de lui.
Ou peut-être qu'il la comprendra. Bah oui, elle agit de manière pas logique. Comme lui la plupart du temps. Donc de manière "normale".
Ça devrait passer.

_________________
Constantcorteis
Constant avait relu un certain nombre de fois pour être sûr.
Non parce que bon, des trucs comme ça, on n'en recevait pas tous les trois jours, quand même. Il arrivait parfois que certains courriers se trouvent maladroitement agencés, ou bien écrit dans un style lourd. Jusque-là, rien d'anormal. En l'occurrence, il s'agissait d'une chose qui logeait largement un palier plus haut sur l'échelle de l'incongruité.

Il venait à peine de fouler du pied le sol normand, que l'on ne désigne comme tel que par une sorte de métonymie anthropomorphiste complètement impropre, au passage (ce qui n'intéresse personne et n'a franchement rien à voir avec le sujet, mais mérite tout de même d'être souligné), qu'il avait reçu un courrier. Il s'agissait d'une de ses lettres dont le style général, neutre et mécanique trahissait une copie en série, destinée à une diffusion de masse. Constant avait toujours été effaré devant l'inévitable déduction qu'impliquait pareil constat, à savoir que, quelque part, se cachaient des hommes, des vrais hommes, dignes de respect donc, et définis comme forme de vie rationnelle, qui passaient leur temps à copier des textes à l'identique, sans jamais la moindre trace de fantaisie.
Ce fut donc avec un a priori négatif net et avéré qu'il se plongea dans une inspection plus poussée du contenu. Il ne fut pas déçu.

Alors visiblement, lui, et semble-t-il de par la nature même du document, tous les voyageurs, étaient bienvenus en Normandie. Bon, on s'arrangeait tout de même pour leur bombarder un papelard sur le coin de la gueule, mais qu'importe, il fallait bien huiler un peu le formidable réseau logistique de parchemins, que Constant devinait sous-jacent à l'organisation politique de chaque comté.
Il était bienvenu, donc. A la seule concession près que, lui expliquait-on une ligne en dessous, il serait quand même préférable qu'il n'emmerde pas le monde trop longtemps, et que la capitale était interdite aux immondes étrangers de son espèce.
La tension irrémédiable qui vibrait entre ces deux concepts étaient à la fois féroce et indéniable, mais visiblement, le narrateur anonyme se fendait d'une réconciliation au culot, et choisissait de trancher par le vide. L'absence, quoi. On voyait donc exposée une chose, puis son contraire, et sans aucun problème.

Face à un tel désastre logique, lequel laissait supposer une véritable détresse intellectuelle, Constant se crut un moment tenu par la morale de faire quelque chose. C'est vrai, quoi, la Normandie employait vraiment des gens à ne rien foutre. Ils auraient écrit "Cassez-vous" que ça aurait été pareil, et nettement plus économique.
Suffit.

N'ayant pas l'habitude de refuser l'hospitalité de ses hôtes, Constant se hâta donc de partir. C'était demandé si gentiment, et, en outre, il n'aimait pas spécialement s'imposer. Et, à tout prendre, il était parfaitement persuadé que la Normandie y perdrait plus que lui-même.
Non mais c'est vrai, quoi, il n'avait jamais vraiment voulu y aller, lui. C'était elle, qui d'ailleurs s'était pris de l'idée de n'en faire qu'à sa tête à la veille de l'arrivée...
Étant d'un naturel prudent, Constant opta pour la retraite avec étape, et visa dans un premier temps une rétractation partielle, qui le conduirait à la dernière ville non normande qu'il avait visitée. Là, il ferait un point, et s'arrêterait un peu. Trouverait une auberge quelconque, et tiendrait un petit conciliabule avisé avec lui-même pour déterminer dans quelle direction il devra se rendre. Et en plus, avec un peu de bol, il retrouverait sa camarade de route, qui aurait sûrement fini de bouder dans son coin.
Trivia
[Fougères, retour à la case départ.]

Une auberge comme tant d'autres, avec une porte, des trous pour faire les fenêtres, et un toit.
Le reste, à vrai dire, elle n'y fait pas trop attention. Et puis surtout, elle s'en moque, concentrée sur les prochains endroits à aller.
Y a pas à dire : elle aime pas le Nord. C'est comme le Sud, en plus froid. Et le froid ben elle aime pas.
Puis au moins de là où elle vient on demande pas de se séparer de son arme.

Elle sait pas où aller... Retourner en arrière semble pas trop mal.
Après tout, elle a vu à quoi ressemblait le Nord, hein. Elle a pas besoin de rester plus longtemps.

C'est en allant prendre l'air qu'elle remarque la particularité de cette auberge-là.
Pff, elle est pas loin de la taverne, où l'autre l'a traitée de choses et d'autres.

Bon. Elle en a marre.
Direction la salle commune de l'auberge, histoire de dégotter quelqu'un qui voudrait bien lui fournir un cheval. Flâner en découvrant le pays ça va bien cinq minutes.
Puis ça fait longtemps qu'elle s'est pas amusée à galoper sur de longues distances.
Nostalgie quand tu nous tiens.

_________________
Constantcorteis
Quand même, on aura beau dire, mais voyager à pied, c'est quand même nettement plus classe, et carrément plus agréable que de se tasser les ischions sur une selle de cheval. En plus, sur un cheval, on a l'air con.
Ça, Constant l'avait toujours dit, et n'en démordrait probablement jamais.
Déjà, ça décoiffe. Alors oui, bon, pour le bourrin de base en heaume, ou pour les jeunes filles peu éduquées qui anticipent l'invention du gel en misant sur le pouvoir agglomérant des sécrétions naturelles, ça va. Mais lorsque, comme Constant, l'on ne supporte pas de s'encager la trogne à des fins militaires et que l'on tâche en permanence d'avoir les cheveux à peu près propre, et bien l'on se trouve confronté à un net problème esthétique. La chevauchée est le séisme des architectures capillaires.
En outre, l'imbécile mouvement vertical que ces saletés ne peuvent s'empêcher de donner à leur élan, par la grâce duquel le cavalier qui surmonte sa monture comme une mouche sur un étron se trouve, par solidarité mécanique, affublé d'une sorte de hoquet perpétuel à la fois écœurant et ridicule, achevait de fignoler le tableau de l'absurdité téléologique de cet animal mal fichu.
En plus, c'est bête, un cheval. Le plus horripilant était probablement d'ailleurs la manie que certaines personnes peu en phase avec une quelconque exigence de rationalité avaient de nommer leur monture. Comme si le cheval, lui, tout embourbé dans sa minable léthargie d'animal sans âme, en avait quoique ce soit à faire.

Bref ! Constant était absolument ravi d'être à pied. Il était seul, autonome, et il faisait de l'exercice. Il pouvait dodeliner de la tête si ça lui chantait, et dans n'importe quel sens, et faisait la nique à la dictature balistique des quadrupèdes claudicants. Il était à présent à l'entrée de la ville qu'il avait prise pour destination, à savoir Fougères, en Bretagne.

Hop, direction la première auberge qui lui plaisait.
Le temps de crapahuter un peu dans la ville, et le voilà conquis par la simplicité presque désuète d'un petit établissement qui ne payait pas de mine, le genre simple, quoi.
Il se dirigeait vers l'entrée lorsqu'il remarqua qu'il n'était pas loin d'une taverne qui ne lui était pas inconnue. Il ne fit pas plus attention que cela à la chose. Après tout, le souvenir était plutôt désagréable, il était donc rigoureusement inutile de se le remémorer. Et puis, d'une part, il n'avait pas besoin d'elle, et si elle avait choisi de partir seule, c'était bien son problème. Et de toute manière, il pourrait la retrouver aisément, il suffirait de chercher là où des gens qui ne sentent pas bon, qui portent des armures, et qui se méfient intuitivement de toute forme d'intelligence sévissent en bande pour assouvir leur soif de violence et de perversion.

Bref, il n'y avait plus qu'à entrer, se fendre d'une petite discussion insipide avec le maître des lieux, et demander une chambre. Voilà qui semblait être dans ses cordes.
Aubergiste, incarné par Trivia
- Et il a un nom ?
- Ouais mamzelle, ça, pour sûr, qu'il a un nom pile poil pour lui! "Sa Seigneurie" qu'on l'appelle. Parce qu'on dirait quelqu'un qu'a du pouvoir.
- Ah, il est prétentieux ?
- Euh.. pas vraiment.. mais regardez plutôt le bestiau! Le plus rapide du royaume. Suffit de faire un gros bruit et il démarre aussi sec. Il vous met des chevaux de cavalerie au rang de jouets pour enfants! Rarement connu plus rapide pour détaler.


L'aubergiste est ravi, vraiment ravi. Enfin quelqu'un qui semble prêt à embarquer cette carne. Pas qu'il soit de nature mauvaise, le ptit père, plutôt l'inverse. Mais il a une sacrée tare, pour un cheval.

- Bon... ben écoutez, je passe la nuit chez vous, et je vous l'emmène demain, hein ? Au fait, je vous dois combien ?
- La nuit et le repas.
- Non, mais pour le cheval ?
- Aaah, ça c'est cadeau ma mignonne. Pourrez pas dire qu'on est pas hospitaliers par chez nous. Je vous file même de quoi le nourrir un peu si vous voulez.
- Ah, vous êtes sûr, parce que..
- Que oui que chuis sûr! Embarquez-le, embarquez-le.


Il a un large sourire lorsque la jeune fille rentre à nouveau dans l'auberge en gueulant "j'ai un cheval gratuit! Tournée générale de tisane".
Vagabonde sans un rond, ça se voit, mais elle avait de quoi payer la nuit, c'est déjà ça. Et puis si elle peut le débarrasser de cette chose..

- Bah alors patron ? Z'en faites une tronche, on dirait que vous avez trouvé un trésor.
- J'ai refilé Sa Seigneurie.
- Euh.. le parano, là ? C'lui qui rase les murs pour aller de l'écurie à l'abreuvoir ?
- Ouaip.
- C'est pas lui qu'ils disent qu'il a passé trois heures à renifler une pomme, l'autre jour, et qu'il a refusé de la manger parce qu'il y avait un côté un peu trop mûr ?
- Wé. Tout ce qui semble bizarre il mange pas, peur de crever empoisonné qu'on pense.
- Et la personne le prend sans rien dire ?
- Ouaip. Vivement le départ qu'on rigole.
Constantcorteis
Bon, la porte s'ouvre, c'est déjà une bonne nouvelle. Eh oui, c'est ça l'optimisme, ça se travaille au quotidien, à force de persuasion. C'est tout un art de se réjouir de la plus petite broutille. Un art dans lequel, au passage, Constant n'était pas spécialement brillant.
Bref, soyons chic, laissons lui le plaisir de cette petite réjouissance.

Ainsi donc, la porte s'était ouverte. Il pouvait donc entrer, en tout logique.
Dès lors, il eut été parfaitement naturel qu'il le fisse.

Oui mais non. C'était sans compter sur le mauvais vouloir d'une sale petite jeune fille effrontée qui s'arrangeait toujours depuis quelques semaines pour lui pourrir méthodiquement l'existence en refusant obstinément de faire ce qu'il lui (re)commandait.
Déjà, il n'était pas spécialement heureux de la trouver seule dans un établissement destiné à la consommation d'alcool, le tout dans l'ambiance populeuse la plus crasse. Rien que ça, ce n'était pas convenable.
Mais, en outre, voilà qu'elle parlait de cheval ! C'était à croire qu'elle le faisait exprès. Elle s'était déjà par miracle débarrassé de sa précédente monture, dont le caractère était presque aussi buté que le sien, voilà qu'elle s'affublait à nouveau d'un bourrin.

Il faut bien être honnête, la tentation de fermer la porte séance tenante et d'aller se poser ailleurs prit Constant à bras le cortex. Mais c'était sous estimer le fait qu'il n'était pas homme à se laisser marcher sur les pieds par une pucelle écervelée.
Il ferma la porte derrière lui, et s'installa à la première table venue, en tâchant de se faire remarquer, mais sans un regard vers la jeune capricieuse.
Une fois installé, il s'adressa à l'aubergiste.


Pardonnez moi, mon brave, mais à titre personnel, je préfèrerais que vous me serviez une bière. Ou non, tiens, un cidre, il paraît que c'est la région.
J'ai appris à me méfier des tisanes.
Trivia
Elle, en revanche, elle l'a repéré, l'ontologue.
Aaah, alors comme ça, non seulement il la snobe, mais en plus il refuse ses tisanes ?
Alors que c'est elle qui est en droit de bouder.
Bah la pucelle va le snober aussi, alors.


- Mamselle, votre tisane!
- J'arrive!


D'un air digne, la jouvencelle passe à côté de Constant, les yeux résolument levés en l'air.
Oui, pour mépriser quelqu'un, regarder ses pieds c'est pas très classe. Voilà, comme s'il existait pas, d'abord.

- 'Tention la ch..BLAM.. Ballot. Notez que j'vous avais prévenue.

Bon... rester digne... enfin là c'est pas très très facile, mais on va essayer...
- Ça va, tout va bien.
Le visage fermé, elle se relève, et repart l'air de rien vers son verre.
- Euh, vous saignez du n...
- Tout va bien!


C'est vrai quoi. Ils sont pas médicastres, hein.
D'un air boudeur, elle s'assied devant sa tisane, et s'essuie le nez avec sa manche.
Même pas mal.

_________________
Constantcorteis
Tu parles d'une duchesse...
Il y avait des fois, où, la regardant, Constant se sentait comme Héraclès face au lion de Némée...
Il farfouilla un peu dans ses poches, à la recherche d'un papelard quelconque, et tomba sur la lettre du douanier d'Avranches. Voilà qui était parfait.

Il se leva, muni du parchemin, et se dirigea vers la table où s'était assise la jeune fille, en faisant bien attention à là où il mettait ses pieds. On ne sait jamais.

S'étant installé, il lui tendit le papier.

Tiens, essuies-toi, tu vas en avoir partout.
C'est assez rudimentaire comme procédé, mais vu les conneries qui sont écrites dessus, je pense que la symbolique de la chose compense le manque de fonctionnalité. Ça me rappelle le jour où je me suis mouché avec une lettre de Kad.
Trivia
Dans ces situations-là, il convient de remercier la personne.
Aussi, elle prend le papier, s'en cale un morceau dans la narine posant souci, et s'apprête à lui dire merci tout en essayant de faire passer un petit message subliminal.

Je suis pas débile*. Merci.

Puis, essayant de se donner une contenance, elle déchiffre rapidement le papier qu'elle tient dans la main. Ah, le message d'accueil normand.. Elle comprend mieux pourquoi il lui a donné.
La Normandie c'est nul en fait. C'est presque les mêmes lois qu'en bas et on y connaît personne. C'est mieux par chez nous, hein.

Je veux rentrer. Là il fait froid et tout. Et puis l'aubergiste il me donne un cheval, qui s'appelle Sa Seigneurie. Et puis on a qu'à aller dans des endroits qui posent pas trop de soucis.
Pas le Béarn, on va pas y retourner, ce serait pas drôle.
Comme la Guyenne, ce sont des sauvages là-bas, et puis y a des coins que je connais pas. Guyenne ou Armagnac, mais la Guyenne je préfère. Je connais un petit peu.


Autour d'eux, l'auberge est toujours aussi peu peuplée, quelques clampins, dont les ricanements ont fusé quand elle s'est mise à parler du cheval, mais rien de plus.
C'est pas plus mal, les gens doivent préférer les tavernes et tout. Et elle aime pas les endroits avec trop de monde, faut dire. Finissant son breuvage, elle regarde à nouveau son interlocuteur.


Dis...
Elle hésite un peu, se doutant de la raison. Pourquoi t'as pas voulu de tisane, hein ?
C'est parce que ça vient de moi.
De toute façon, tu rates rien, c'est fade et tout, et puis c'est que de l'eau chaude.
Mais c'est parce que c'est moi qui offre que t'as pas voulu ?


La jeune fille commande du cidre à son tour - tant qu'à profiter des spécialités locales... en plus ça lui rappelle son sud-ouest, ça - , attendant une réponse, tout en pensant à tout autre chose. En parlant d'herbes, faudra qu'elle pense à se fournir de nouveau, histoire de dormir un peu. Elle verra en chemin ou une fois à destination.

* Oui, c'est subliminal. Elle l'a pas beuglé.
_________________
Constantcorteis
Constant la regarda s'essuyer avec un petit sourire imprimé sur les lèvres. Il n'y avait, à proprement parler, rien de drôle, mais l'ensemble de la situation, à condition de prendre tous les paramètres en compte, avait quelque chose d'attendrissant que Constant laissa par mégarde s'infiltrer à la dérobée sur son visage.
Il resta un moment silencieux, comme surpris. Il aurait pensé que la jeune fille lui en voudrait, mais elle ne montrait rien de tel.


Les béarnais sont des cons. Enfin, non. Des crétins, plutôt, les cons, ce sont les languedociens. En Périgord, ce sont les fous. En Normandie... hummm, je ne sais pas. Peu importe.

A bien y réfléchir, il avait parfaitement conscience de l'inanité de ses propos. Mais tant pis, même si cela avait été faux, les gens de là-bas méritaient bien qu'on le dise.


Je ne prends pas de tisane parce que ce n'est pas bon.
Et aussi parce que tu mets parfois des herbes bizarres dedans.


Il accentua son sourire, afin que ses propos ne sonnent pas comme des reproches.

D'ailleurs, si tu veux la moitié de mon verre, je ne compte pas tout boire, ça me donnerait mal au crâne.

Et pour te dire franchement, je n'ai pas spécialement d'idée concernant l'endroit où nous pourrions aller. J'en suis venu au stade où il est préférable de considérer que c'est le voyage lui-même qui est la fin du déplacement.
Bref. Si tu connais la Guyenne, je veux bien. On y évitera les archevêques.
Trivia
[Le lendemain.. ben oui, laissons-les se reposer, les pauvres, tout de même]

Belle journée qui s'annonce.
Non seulement il l'a pas traitée à nouveau de débile, mais en plus il lui a pas imposé de bain. Et il a rien dit pour le cheval.
La jeune fille s'était couchée satisfaite. Comme quoi des fois, on a raison de rester fidèle à soi-même.

HIIHIIIIIHIIII!!

Ah ?

Devant l'auberge, elle peut soudain admirer le spectacle d'un cheval qui déboule sous ses yeux pour partir se réfugier dans l'établissement.

Voilà mamzelle, z'avez vu ? Suffit de faire un grand bruit vers l'arrière, et le cheval part devant! Ou de crier d'un air agressif ou apeuré.


Tandis que d'un côté l'aubergiste lui enseigne les manières de diriger ce cheval avec un grand sourire, Sa Seigneurie passe sa tête par une fenêtre.
H..hiii..hi hhiii..

- Euh, il hennit bizarrement quand même, hein.
- Ah ? Ouaip, il bégaie un peu. Faut dire, l'est un peu stressé, trois jours qu'il est revenu du pâturage, l'bestiau!
- Mais.. il a l'air peureux, quand même.
- Ah, ça...
L'aubergiste lève les bras d'un air fataliste. L'a ses ptits défauts.

Perplexe, la jouvencelle se gratte la tête. C'est que bon, si elle veut traverser trois régions avec une carne pareille, elle est pas arrivée, hein. Puis en plus, c'est qu'il va falloir grimper à deux dessus. D'accord, il a l'air solide le cheval, mais s'il est peureux...

- Dites, pourquoi vous l'avez pas tué et tout ? Parce qu'il vous sert pas à grand chose, quand même, non ? Enfin, il peut clairement pas aller en guerre, et il a pas l'air d'être un animal de trait, hein.
- J'y ai pensé, j'y ai pensé. Juste qu'il a un truc... C'est un très bon chval de garde! Au moindre bruit bizarre il se met à gueuler plus fort que dix oies réunies! Ça plus la rapidité, vous admettrez que c'est un champion dans sa catégorie.

Ce qu'il ne dit pas, c'est que c'est l'une des principales raisons pour laquelle il veut à tout prix le refiler... ronquer dans un coin... ce serait le panard...
M'sieur l'aubergiste ?
Et il pourrait ptêtre même profiter d'un jour à dormir tout le matin, en se levant juste pour aller à la messe, et se recoucher... M'sieur? Et alors sa Gisèle lui apporterait un bon petit cidre bien de chez eux.. Aubergiste !

- Oui, chuis là!
- Y a le cheval qui monte aux chambres, là.
- Cre... vous auriez pu l'retenir, c'est votre cheval maintenant!
- Bah c'est votre auberge, hein! Ah, il est rentré dans une chambre...
- Bon, ben allez le récupérer, ça va vous entraîner.
- Ah ben non, on va attendre un peu.
Pâle sourire légèrement teinté de malice. C'est la chambre de Constant.
_________________
Constantcorteis
Il y a des gens qui ne sont pas du matin. Ou plutôt, disons que le qualificatif "du matin" ne s'applique pas à eux. Non, il est préférable de dire que, à prendre une certaine frange de la population comme échantillon de référence, la caractéristique "être du matin" ne leur appartient pas en propre. Il n'entre pas dans la quiddité de certaines personnes, définies précisément comme n'étant pas du matin, d'être du matin. C'est à dire, au fond, qu'à ne pas être du matin, elles finissent par intégrer la caractéristique de ne pas être du matin comme constitutive de leur être propre. L'être du n'être pas du matin étant de ne pas être du matin, il convient de conclure que, pour les personnes dont la caractéristique n'est pas d'être du matin, leur détermination essentielle est de ne pas être du matin.
Un peu comme ceux qui ne sont pas du matin, en fait.

Et, parce qu'on a du bol, il se trouve que Constant faisait partie de ces gens qui ne sont pas du matin (voir plus haut). Il semble donc possible de conclure (même si c'est quand même fort de café) que l'introduction qui précède n'est pas écrite par simple volonté mesquine d'agacer le lecteur.

Bref.

N'étant pas du matin, Constant ne pouvait faire autrement qu'agir conformément à ce que l'on attend de quelqu'un qui n'est pas du matin.
Pourtant, il avait fallu se lever tôt. Elle avait voulu. Soit disant que quand on voyage, il faut partir tôt.
Par un remarquable effort de plasticité mentale, Constant avait réussi à passer outre son envie de souligner le conformisme absolu d'une telle idée, et avait donc choisi de faire un effort pour se lever avant midi.
Il s'était habillé, il avait arrangé sommairement sa toilette (dans la modeste mesure que lui offrait l'infrastructure locale pour le moins vétuste). Il était donc près à partir.

Seulement, voilà qu'elle lui avait dit qu'il fallait aller chercher le cheval.
Et là, trop occupé qu'il était à se concentrer pour ne pas l'envoyer bouler séance tenante avec sa saloperie crotinogène, Constant n'avait pas eu le loisir de la suivre.
Il était donc resté dans la chambre. Jusque-là, rien que pure logique. Étant dans la chambre, il avait logiquement conclu qu'il serait tout de même complètement sub-optimal de ne pas en profiter pour se reposer un peu. S'étant donc allongé sur le lit, il avait fini par s'assoupir comme un glandu.
Comme quoi, on peut vraiment faire conclure n'importe quoi à un raisonnement logique.

Mais poursuivons le fil de notre investigation.

Constant en était à présent parvenu au moment paradoxal où, sans vraiment être endormi, l'on ne pouvait quand même pas sérieusement dire qu'il était bien réveillé. Ce moment si particulier qu'une épistémologie générale devrait être mobilisée pour en rendre compte. Celui où l'on peut, en toute lucidité phénoménologique, certifier un court instant de l'existence, devant soi et au moment même, d'un cheval en plein milieu d'une chambre d'hôtel. C'est donc dire qu'il convient d'être suffisamment embrumé pour croire n'importe quoi, mais dans le même temps assez capable de disposer des bribes éparses de notre lucidité pour trouver encore un sens à fonder en raison le témoignage des sens.

En tout cas, à ce moment là, allongé sur le dos, la tête légèrement relevé, sur un lit dont l'orientation lui faisait faire face à la porte, Constant voyait un cheval qui le regardait à travers le linteau de la porte d'entrée.
Tout simplement.

Notons qu'il aurait pu y voir le pape en pyjama rayé ou un éléphant en scooter que sa certitude n'aurait pas été moins forte.
Sa_Seigneurie, incarné par Trivia
[De l'art d'empirer la situation jusqu'à ce que l'autre se bouge pour faire avancer l'action.
Leçon n°27 : y aller avec des gros sabots -littéralement-]


Il est bien, là.
Pas envie de sortir, non non non.
Dehors, y a l'aubergiste, qui crie et qui bouge tout le temps. Un jour son palpitant finirait par exploser à cause d'un de ses cris, pour sûr.
Non, sincèrement... là il est bien..
Y a des murs, un toit, il est protégé. Y a bien un humain, mais il ne bouge pas.
Peut-être est-il mort. Faudrait vérifier, d'ici il ne sent aucune odeur.

Doucement il s'approche. Plus que quelques millimètres pour être sûr de son état... Zut, il bave un peu, il va se faire repérer!
Faire l'immobile, voilà! Pas bouger, surtout pas bouger mon grand, tu vas te faire griller, fais l'empaillé, fais le mort, tout va bien se passer... son pauvre cœur...
Constantcorteis
Citation:
Traité de métapsychologie : De la perméabilité des bulles oniriques à la salive de cheval.



Tout est dans le titre.


Constant était donc réveillé*
Ainsi donc, il était douloureusement en position de saisir la pleine ambiguïté de la situation. D'un côté, il était dans un allongé dans un lit, au beau milieu d'une chambre d'auberge, et pourtant, de l'autre, il se trouvait avoir, en face de lui, une conjonction d'os, de tendons et de je ne sais quel autre bizarrerie organique qui, de par la forme de sa configuration évoquait indubitablement un cheval. A l'évidence, tout ceci était hautement incompatible, mais le témoignage des sens était formel.
Une réaction s'imposait, à l'évidence, notamment pour ôter à cette carne toute possibilité d'entrer en un dégradant et quelconque contact physique avec lui.

Hop !**

Voilà, à partir de là, il ne se passa plus grand chose, hormis une certaine forme de hurlement-appel-au-secours, invoquant d'un timbre étonnamment maîtrisé en comparaison de la piteuse chorégraphie à laquelle il faisait suite l'aide de l'aubergiste responsable de cet inqualifiable mépris de la clientèle.


________________________

*Ce constat est fondé sur le fait que nous considérions convaincante la démonstration, certes un brin allusive, mentionnée ci-dessus.

** Je suis certes conscient que cela paraîtra bien peu, et rédhibitoirement allusif, aux amateurs de prose drue et foisonnante, mais cela me permet de ne pas trop me casser la nenette à choisir entre deux modes de narration, le premier étant l'objectivité omnisciente, et le second la consubstantialité de l'instance narrative et du personnage auquel elle se réfère, laquelle peut, je le souligne au passage, parfaitement transcender l'usage de la troisième personne.
Ceci peut paraître un peu alambiqué, mais avouez qu'il y a une réelle différence entre raconter l'histoire d'un gus qui bondit de son lit en se vautrant par terre parce qu'ils 'est pris les pieds dans les draps, et celle d'un homme qui, ayant méticuleusement analysé la situation, en aurait conclu qu'une certaine précipitation, certes mesurée toutefois, s'imposait, au prix de compromettre la préoccupation archaïque de l'équilibre.
Trivia
Ah, tiens. Le cheval qui repart en galopant dans l'autre sens, et un hurlement.
La jeune fille a un petit sourire en coin avant de se diriger vers la chambre.

Vous en faites pas m'sieur l'aubergiste, je crois avoir compris comment s'en occuper, du cheval!
Ah, je vous prends ça!

Maintenant, le tout n'est pas tant d'arriver à diriger sa monture que de convaincre le passager d'y grimper.

En sautillant, mais pas trop pour pas renverser tout ce qu'elle tient dans la main, la jeune fille arrive sans se presser devant la chambre avec la porte, et regarde Constant avec un grand sourire.

Bonjour!! T'es enfin réveillé? T'as vu le beau cheval qu'on a, hein! Il va nous conduire jusqu'au sud, et comme je voulais que vous fassiez connaissance, on l'a laissé monter.
Comme ça vous serez pas surpris au moment du départ et tout. Sinon, pas trop mal ?
Tiens, avant de partir, bois un peu de cidre.


Après un coup foireux, toujours ménager la susceptibilité de l'interlocuteur, lui faire des cadeaux, blabla, passer la pommade.
Et elle connaît qu'un truc assez efficace : l'alcool. Le sexe aussi, et l'argent... mais en fait là de suite l'alcool c'est mieux.


Bon, et puis faudrait quand même se dépêcher pour y aller, on a tout plein de régions à traverser, toute la Bretagne, et puis le Poitou et tout, on va en mettre du temps.

C'est avec un sourire encore large -si, c'est possible- qu'elle s'assied et enchaîne.
En fait, une personne totalement innocente, ça va bien tant que ça croise personne. Quand ça croise des hommes politiques, ou des beaux parleurs, ou des gens intéressés prêts à tout pour tirer leur épingle du jeu, soit on se fait avoir, soit on devient comme eux. Sagement, elle a opté pour une solution intermédiaire : sans être douée pour le baratin, elle commence à piger comment qu'on peut être de super mauvaise foi et bien présenter une affaire. Enfin, qu'elle croit. La pucelle avait bien testé pour la peur des champs de bataille, et elle a lamentablement échoué. Faut qu'elle réessaye.
Bah oui... mine de rien, elle veut pas y renoncer, au canasson.

Surtout que c'est quand même un peu de ta faute, hein, si on va pas vite. Regarde depuis combien de temps on devrait être partis...
Heureusement que j'ai pensé à tout et qu'on a un super cheval rapide, maintenant!

Bon, on y va ?

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)