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[RP]Le Quai des Brumes (Version Varennes)

Yvain.
Dieu que l'air lui faisait du bien.
L'ambiance en l'hébergerie avait été si pesante ce soir là, que les morsures du gel nocturne lui faisaient presque du bien. Oh bien sûr il avait partagé cette soirée avec sa promise, mais il avait du mal à se faire à ce nouveau village et à ses mœurs. Il était loin des soirées fiévreuses des camps de fortune, et il devait apprendre à vivre différemment, ici, où désormais il demeurait.

Il n'avait encore que peu visité Varennes, et nombres de venelles lui étaient encore inconnues.
Pourquoi celle là plus qu'une autre ?
Le hasard, l'impression étrange qu'il devait aller là, une prémonition ? Il ne saurait le dire, et c'est d'un pas indolent quoique légèrement rapide qu'il se dirige vers cet étrange faubourg du village.

Au détour d'une ruelle, la lune partage sa part de nuit avec un feu de fortune. L'étonnement le fait réfléchir et, sur le point d'allonger ses pas il sourit soudain, pensant avoir compris. Il s'attend à apercevoir bientôt dans le halo des flammes les silhouettes de quelques miliciens en ronde de nuit. Le froid doit les engourdir et le feu les attirer comme mouche sur un rôt de viande faisandé.
Il continue à avancer, mais personne ne semble profiter des bienfaits du feu. Tout est calme ... enfin paraît calme !
Il a une sensation indéfinissable. L'impression de ne point être seul, d'être épié, surveillé.
Des bruissements tout près, des braillements de minots en manque de mère ou affamés, un miaulement sinistre suivit d'un juron, un ricanement ... Nulle présence effective mais une peuplée fantomatique qui se heurte à lui, jusqu'à le pénétrer et à le faire frémir d'inquiétude.

Faire demi tour ? Continuer son chemin ? Il n'a pas le temps de prendre décision qu'au coin de la venelle où il vient de s'engager, il est heurté par un homme qui tête baissée sort d'une porte cochère en murmurant
« Je reviendrai »
Malgré l'obscurité l'homme apparaît avec belle allure et bonne mise. Pas un maraud ou un brigand !
Eh ! Prenez garde Messire !
Rhemy
Rhémy s’engouffrait dans la rue à toute allure, la main prête à sortir son épée du fourreau, lorsque tête baissée il heurta un homme sur son passage….

Il ne se retourna pas et au contraire, pressant le pas sans rien dire, s’ arque bouta un peu plus pour ne pas laisser voir son visage.
Pas besoin d’avoir à expliquer à quiconque la raison de sa présence en ces lieux, mieux valait ne pas être reconnu. Il fila bon train en se jurant de faire un peu plus attention, puis se signant, regarda vers le ciel et remercia Aristote de lui avoir épargné une rencontre bien plus fâcheuse.

Il regagna le Moulin sans encombre et soulagé d’être revenu indemne de ce sinistre quartier…l’esprit encore occupé par l’ étrange rencontre cette femme…

_________________
--Genseric
Avec Béroul et Meskara, Genséric était sans doute l'un des plus vieux habitants du Quai. Varennes l'avait toujours connu, depuis son premier jour. Il avait eu, sinon une enfance heureuse, au moins de quoi boire et manger chaque jour. Ses parents, honnêtes et modestes artisans Varennois, l'avaient élevé dans la foi en Aristote. A la mort de son père, en 1417, Genséric avait repris le flambeau, faisant tourner la forge pour son compte. Jusqu'à ce qu'un incendie la détruise dix ans plus tard. Il avait alors demandé de l'aide à la mairie pour reconstruire son échoppe et reprendre le travail...aide qui ne vint jamais.

Les mois passèrent, les dépenses aussi. Lorsque Genséric n'eut plus que de quoi s'acheter une miche de pain, il trouva un soir refuge auprès d'un vagabond qui lui proposait chauffage et pitance. Ainsi Genséric entra-t-il en contact avec le Quai des Brumes. Quelques jours plus tard, il détroussait son premier passant. La faim justifie les moyens. 30 ans après, il était toujours là, mais les choses avaient changé. Sa foi avait disparu, noyée par la rancoeur. Il s'était juré de tuer ce maire qui avait toujours refusé de l'aider, mais il était parti sans que Genséric ne puisse le rattraper. Alors il s'était fait la promesse qu'un jour viendrait où l'un des suivants paierait pour le premier.

En attendant d'assouvir sa vengeance, il vivait de menus larcins et de brigandage sur les chemins. Les voyageurs était une manne intarissable, souvent bien lotie, et Genséric connaissait comme sa poche les sentiers "rentables". Ou qui lui permettaient, du moins, de manger chaque jour à sa faim.

Cette nuit au Quai des Brumes n'était pas différente des autres. Noire, froide, solitaire...misérable. Pourtant ce soir, Genséric revenait d'un instant de débauche chez Galiléa. Ce n'était pas si souvent que les femmes du Quai lui ouvraient leur intimité, et c'est l'esprit apaisé qu'il avait repris le chemin des ruelles sombres. Un sifflement bien placé et son chat l'avait rejoint. Ces deux là étaient inséparables.

Il était à peine installé sous une porte cochère qu'il entendit des bruits de pas. Rien qu'au son qu'ils produisaient, il savait déjà que l'arrivant n'était pas un mécréant. Le claquement des talonnettes, le léger bruissement du cuir...un bourgeois, et bien mis de surcroît.

Genséric écoutait toujours, son chat sur les genoux. L'approche de l'inconnu le fit déguerpir en miaulant, et Genséric étouffa un juron. Il allait le faire repérer le bougre!

Genséric se redressa et se plaqua contre l'enfonce du mur, prêt à bondir. Décidemment, ces bourgeois ne doutaient de rien pour oser s'aventurer ici à une heure pareille. Il risqua le seul oeil qu'il lui restait dans la ruelle, afin d'évaluer ses chances. C'est alors que l'homme se fit bousculer par un autre, apparemment très pressé et qui semblait sortir de chez Meskara.

Eh! Prenez garde Messire! lui rétorqua-t-il. L'autre ne fit aucun cas de sa remarque et tourna aussi-sec dans la ruelle attenante.

C'était le moment. Profiter de l'inattention de la proie pour la prendre par surprise. Mais Genséric se freina subitement. Peut-être n'aurait-il pas besoin de la force ce soir? Il se décida à demander l'aumône avant de faire quoi que ce soit.

Il s'avança vers le messire en claudiquant, un bras appuyé sur une canne de fortune.

La charité messire, la charité! dit-il d'une voix nasillarde.

La charité et par tous les saints, Aristote vous le rendra!

Et, d'un air pitoyable, tendit sa main frêle et tremblante vers l'inconnu.
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