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[RP] N’mets pas l’pied sur la queue d’la vipère...

Akashia
[Il est passé par ici ... Il repassera par la ...]
Il faisait nuit et la foret était silencieuse ... Ce sont des moments qui appartiennent aux chasseurs tandis que les proies essaient de se faire aussi discrètes et transparentes que possible.

Akashia était en traque avec sa meute et se rapprochait de sa proie. Un vieux sanglier qui avait vécu bien tardivement ce qui faisait de lui un adversaire redoutable.

Il était au milieu du dispositif et leur proie commencait a fatiguer ... Tot ou tard la meute l'aurait rejoint et il ferait volte face pour charger ... A eux de bien gérer ce moment afin que la mise a mort soit le plus rapide possible en faisant le moins de dégat possible dans leur rang.

Soudain un loup gronda sur la droite, aussitot suivi par plusieurs a ses cotés.
Akashia et le reste de la meute s'arréta et se tapit dans l'ombre de la foret.
Il mit du temps a entendre le bruit que sa famille avait entendu depuis longtemps n'yant pas les meme facultés qu'elle.

Demandant a la meute de rester en retrait, il s'approcha sans pour autant sortir du couvert de la foret puis se cacha derrière un buisson.
Un groupe d'hommes ... et de femmes ... armé passa devant lui, puis un autre et encore un autre ... En fait une véritable armée était en train de défiler devant lui. Sans ordre de particulier mais néanmoins avec une discipline qui dénotait une grande habitude des déplacements.
Akashia regarda les étandards et les écussons et autres armoiries sur les boucliers ou plastrons et ne reconnut pas ces derniers ... Une armée ennemi ? une armée rebelle ? un armée de mercenaire ??
Le Poitou serait il en train de se faire envahir ???

Les hommes dans les rangs parlaient entre eux ... meme si ca n'était pas a haute voix l'armée faisait un brouhaha sans nom facilement repérable donc ce ne devait pas etre une armée en quete de butin ou tout du moins sur le point d'attaquer !

Akashia soupira et attendit que l'armée soit passée avant de commencer a rejoindre sa meute. Le sanglier devait etre bien loin maintenant il ne leur restait plus qu'a trouver une nouvelle proie ....

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A vaincre sans peril ... On triomphe sans gloire ...

Oderint Dum Metuant
Lysithee.
[Ici… La veille toujours…]

Deux perles grises aux reflets bleutés de la translucide améthyste s’ancre aux azures cousines alors qu’une bouffée de jubilation se forme…grimpe…s’amplifie dans la poitrine de Lys… que la taquine provocation de Lys envers Adye ne tarde pas à trouver réponse…

Si t'étais resté en place comme j'te l'avais d'mandé, ça se s'rait pas passé comme ça en Bourgogne. M'enfin, contente d'te voir en un seul morceau.

La discussion s’entame entre les deux cousines qu’un sourire est affiché et qu’un geste gracieux de la main est adressé a Armand et qu’elles s’éloignent pour que les présentations de ceux qui chevauche avec Adye..eux, soit faites. La complicité se retrouve instantanément, Lys tombe le masque devant Adye …les joutes verbales et les taquineries ne tardent pas … c’est devant un colosse…une féline…un borgne … une lune qu’à nouveau les deux chieuses se retrouvent pour laisser exploser leur joie de se retrouver … squatter le fauteuil, s’en faire renverser, s’accrocher, voltiger, sauter sur les chaises, les tables, le comptoir pour venir retomber sur Adye et subtiliser la meilleur bouteille avant elle…héhé nonmého et le droit d’ainesse !!...cheminer à nouveau dans l’autre sens pour venir taquiner un borgne alors qu’Adye lui octroie l’exaltation de la voir s’en faire coller une.

La soirée bien avancée, les uns et les autres partent chacun de son côté...
C’est une Lysi la tête embrumé de va peur et d’alcool aussi qui s’endort a même le fauteuil enfin retrouvé…


Le sommeil se fait agité alors que son autre… son jumeau si mystérieux lui aussi crée une absence qu’Adye arrive à lui faire oublier quelque peu…. Lorsque le sommeil la prend c’est à nouveau lui… Elle marche sur les étoiles opale… décidé de vivre son idéal, sur l’océan des maudits …elle maudit la violence des mots interdit… d’où lui viens ce besoin d’accomplir, ce besoin d’assouvir sa passion de la vie inassouvie…elle court le long des vagues en larmes le corps bleuie par le feu des armes…sur l’océan des saisons, elle emporte la douceur d’une nature morte…d’où lui viens ce besoin d’embellir, ce désir d’élixir, l’éclat de son âme inassouvie…redonner sens a sa vie..Affranchie…
On a beau traverser…des chemins différents… voir dans les yeux des gens… des papillons dans le vent… On a beau reconstruire des rizières de diamant, tout recommence a temps… le royaume est ainsi fait et pourtant… elle posera sa main tout doucement au creux du volcan pour émergé le désarroi ….elle défiera le temps, sans faux semblant faire le tour de « moi »…redécouvrir le monde en « soi »…. On a beau essuyer, la poussière millénaire…tout recommence a temps… le royaume est ainsi fait et pourtant…on a beau vouloir reprendre…tout donner et réapprendre…la vie n’est pas toujours si tendre…on a beau tout effacé, écrire des mots insensé…il faut savoir recommencer… On a beau traverser…des chemins différents… voir dans les yeux des gens… des papillons dans le vent…




[ Outch ! le Réveil !]

Affalé sur le fauteuil de l’auberge qu’elle a eu la lucidité de retourner avant de s’endormir tout de même…deux gambettes qui peuvent se laisser entrapercevoir…. Un vacarme assourdissant percute les parois de sa tête, a l’intérieur, a l’extérieur, d’où ça viens tout bruit. Une paupière qui s’ouvre alors que l’autre a du mal a suivre le rythme…mains qui se posent lentement sur les accoudoirs pour essayer de se hisser et observer par la fenêtre l’autochtone bucheron… ben non ça viens pas de là…l’oreille se tends pour enfin comprendre que les bruits viennent dans son dos … D'où, par curiosité, une petite excursion...s’envisage…

Un léger coup de rein est donné qui ne donne rien…la croupe retombe, callée dans le moelleux des coussins… alors a nouveau elle s’aide cette fois de ses jambes, faire balancier, pas mauvaise idée si tôt le matin… expédition ô combien risquée …le corps vrille…pivote pour se retrouver au sol dans un vacarme qui passera peut être inaperçue… sa main fine vient se poser sur son front et de continuer sa course dans ses boucles brune…le nez se retrousse alors que la bouche se fait pâteuse et qu’elle entends a ce moment là… la révélation du moment

« Buenas dias las chicas…
L’p’tit dej est avancé… Alors faites vous péter le ventre…



Le reste, elle s’en balance, annoncer la bouffe achève le réveil… le bout de la langue passe lentement sur ses lèvres alors qu’un effort est envisagé et la brunette se relève enfin du sol, les perles grises un peu vitreuse encore…Lys est très loin de minauder d’heure si matinal avec un tel réveil…et endormie la veille complètement murgé…Les prunelles se posent et parcours la taverne… P’tin c’est quoi c’bordel se demanda-t-elle intérieurement, tandis que sa langue prenait unilatéralement la même initiative de son côté, négligeant soigneusement de prendre consultation auprès des centres nerveux pour exprimer un peu prés d’une voix perceptible

Pouvez pas la fermer... y en a qui dorme ici !!!!

Les pas s’enchainent enfin pour venir saisir a son tour une part du p’tit déj. Enfin, essayer de rejoindre la table alors que la démarche est légèrement titubante… les perles grises perçoivent sa cousine pour suivre la direction de son regard et d’apercevoir principalement des femmes dont une belle blonde… continuons les présentations… sont combien comme ça…. Lys mange et s’éveille enfin complètement…
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Jules.
[ Et un ténébreux de plus, un... L'rouquin paumé ]

Le soleil perd peu à peu de sa clarté bienfaisante. Hélios mourrant, le Sambre profite des derniers rayons protecteurs dans son dos tandis que ses onyx scrutent le paysage familier au devant.
Poitou... Un rapide passage effectué pour rejoindre la compagnie dont il porte la chevalière froide de sens à l'annulaire droit. Gants de cuir en mains, il s'était juré de ne rien montrer de sa nouvelle place. Mais même aujourd'hui, alors que la Zoko est presque toute réunie, il s'obligera à rester discret.
On s'intègre, c'est un ordre. Pas de ramdam ou la raclée sera de prime.

Et celle qui est inscrite sur le visage de quelques beaux bleus encore présents lui suffit. Aucune chance de s'en sortir sans une éraflure avec le Colosse. La leçon de vie de groupe est bien installée dans la tête du roc carmin. Ferme ta grande gueule, On est tous égaux chez les zokoistes, pas de comparaisons de force. Point.
Le capuchon noir qu'il porte est un peu plus rabattu alors qu'un faible courant d'air frais s'engouffre dans les ouvertures de son mantel. Le bleu turquoise de l'océan appellerait-il déjà la compagnie ?

Retour dans le passé. La mer... Les vagues... les profondeurs... Un bateau vers les dunes de sable de l'Orient. Voilà un peu plus d'un an qu'il a quitté ces terres suffocantes de chaleur par le mal du royaume où il est né. C'est pourtant là-bas qu'il aura appris beaucoup de bases dans plusieurs domaines, comme la médecine, les mathématiques, les aléas des combats...
Et tout cela, il l'aura mis en pratique pour le compte de cette saloperie de Comté du Limousin. Un mouton dans l'Armée avec pour seule envie de protéger et de soigner, un maire le temps d'un mandat. Ô combien un jour il espère que la véreuse politique détruise complètement ces murs de pierre où tout a commencé pour qu'il en arrive à être là...

Doucement les muscles se décrispent alors qu'il s'oblige à penser à plus heureux souvenirs depuis lors comme de faire toujours partie de la troupe et de cette femme aux cheveux d'ébène, qui ne cesse de le surprendre tant par sa douceur que la chaleur qu'elle fait naître doucement dans le creux de son abîme ténébreuse que par cette peur commune qu'il n'ose lui avouer. Une bougie de plus s'était-il dit, lui devenu amant de feu. Mauvais calcul.
Que faire... Depuis le dernier campement, le doute s'installe. Pense-t-elle à autre chose ?
Puis il avait déjà pris avec le premier chef... Il aimerait bien éviter un nouveau retour pour le simple fait d'avoir déroger à un simple souhait du Maleus : pas de liaison poussée entre les zokoistes.

Soupir qui s'échappe de ses lèvres vermeilles alors qu'il continue à tenir les rennes de son compagnon de même robe que ses cheveux carmin.
Seule une tache qui s'efface au loin le fait tiquer pendant le parcours, la clarté solaire aidant... Mais un simple regard à l'homme aux yeux azurs métalliques lui fait vite écarter la possibilité d'un curieux quelconque qui va se cacher. Le Colosse n'a pas moufté, donc il n'y a rien.
C'est donc un peu plus serein que le rouquin reste en cadence avec le reste de la cavalerie tandis que la curieuse inconnue dans les fourrés imprègne quelques visages en mêmoire.



[ Thouars, la ville pictave des femmes sauvages, première nuitée en taverne et lendemain ]

La seule chose que le ténébreux roux avait retenu de ce village était la curiosité et la fierté de la population - la seule d'ailleurs - féminine présente. Un petit passage en taverne, accompagné de quelques femmes zokoistes dont Félina, ne lui donne que raison. La brune rencontrée au nom de Cali est trop curieuse... Bien heureux qu'il soit resté flou dans ses discussions, toujours ganté de son cuir noir, paraissant plus pour un rigolo de service.

Jamais il ne saura que celle-ci fût la tâche montrée par la lumière véridique d'Hélios.

Rapidement il quitte les lieux, le temps d'une toilette et de soins en chambre d'auberge. Il se calme, se dévêtit, l'attend.
Et enfin... Il s'oublie... Aidé de sa Féline préférée. Toujours aussi délicieux de se sentir si léger dans les bras d'une femme, loin de tout et de rien, capté par son corps tendu par les caresses brûlantes offertes.
Un Paradis effleuré du bout des doigts, des étoiles entraperçues quelques secondes...
Puis Morphée pour dernière récompense. Pensées et souvenirs qui s'enchevêtrent dans un amalgame bizarre...


...

Un doux réveil par une porte claquée. Lui seul, refermé sur son avenir d'homme d'armes aux ordres des serpents ; Avant une gueulante en règle d'une Blondie qui aime les surprises...
Lentement, l'esprit s'éclaircit, lui rouquin paumé dans ses entraînements à venir... Il est faible encore, c'est sûr... Il ne peut encore rien faire de trop fatiguant avec ces foutus bleus ici et là... Mieux vaut-il laisser de côté un temps les passions ?

Là est la question.

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Alixane
[Thouars - nième jour (elle compte pas, ça l'énerve!)]


L'aube a précédé de peu l'émergement de la brunette qui frotte un œil encore endormi, laissant l'autre vagabonder sur un corps alangui.
Sourire flottant au coin des lèvres tandis qu'elle résiste à l'envie de le titiller.
Au moins il semblerait qu'on échappe au branle bas de combat d'une arrivée de blonde, ce matin!
C'est que certains ont le réveil grognon! Vrai aussi que certains n'ont pas besoin de ça pour exceller dans le genre.
Sa préoccupation à elle : un solide matinel arrosé de lait chaud. Seul moment de la journée où elle s'autorise une entorse à sa réputation de trou sans fond. Et qu'elle s'attache évidemment à garder secret.

Prenant soin de se couler discrètement hors de la chaleur de son cocon, rapidement enveloppée d'une cape elle prend la direction de la grand-salle bien décidée à grappiller dans les réserves tout ce qui peut faire ventre.
Ses oreilles attentives ne captent encore que le silence. Plus tard, un deuxième service en compagnie bruyante ne sera pas de refus.
Alix dévale silencieusement l'escalier, se demandant combien de jours encore elle n'aura de l'iode et des embruns que la perspective de goûter.

Les rangs ont grossi, les rumeurs aussi.
La ville se transforme en foire dont ils seraient les bestiaux. Pouah!
Ça piaffe dans le plafonnier, à défaut de pouvoir continuer à galoper au sens propre du terme.
Le stand by, propice à rencontres en tout genre, donne matière à conversations et à réflexions plus ou moins salées.
Les recrues, de longue ou fraîche date, apprennent à supporter l'attente et leurs congénères... Tous les moyens sont bons, et le panel est large, semble-t-il.
Elle même pourrait bien s'adonner sous peu à la torture, compte tenu des nouvelles fraîches parcimonieusement délayées par le futur cobaye.

Incursion dans le garde-manger.
Faut toujours repérer les endroits stratégiques... Au moins ceux que la stratégie personnelle nécessite.
Miche de pain inspectée sous tous les angles.. Hop, a l'air encore mangeable...Ooo et puis une autre, on ne sait jamais!
Quelques pommes... un reste de jambon séché qui lui tend les bras.. ou est-ce l'inverse?
Trop tentant.. Reste juste à trouver de quoi transporter le tout.
La cape, gné papotib'... Cherche partout un récipient aussi grand que son appétit pour faire le transport.
Groumpf, elle aurait dû y penser avant!
Un chaudron vide attire le regard de la gourmande.. P'tet que.. ?
Mmmpppfff, vide c'est déjà lourd, ce truc! Basta, elle empile ses trouvailles à l'intérieur avant d'agripper une poignée pour trainer son trésor.
Mandiou, si elle arrive en haut de l'escalier sans avoir réveillé toute la carrée, elle aura du bol! Mais s'attabler devant un âtre éteint, très peu pour elle. Se goinfrer, oui, mais au chaud!
Ni une ni deux elle glisse ses pieds nus sur le sol, la marmite encombrée à sa suite, regarde la volée de marches qu'elle va devoir grimper, soupire de découragement.
Ça va pas l'faire, c'est sûr!

Tant pis, une grande inspiration avant d'entamer l'ascension, les yeux plissés et la tête à moitié rentrée dans les épaules (oui oui pas facile avec son fardeau, je sais je sais) en priant Sainte Boulasse que tout le monde devienne sourdingue pour les quelques minutes qui vont suivre.
Avec un tout petit peu de chance, elle pourra partager le butin en petit comité.
Dans le cas contraire.. Euh, pas la peine d'y penser tout de suite en fait!


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--Bisoo_l_ours


Pas pesant, pas de géant. Chaque enjambée est une arche, chaque pied posé un tremblement de terre. Le titan l'horizon dépassant, suit la blonde de son pas pressé empesé. Mission aisée qui va bien avec sa légèreté. L'immense colosse, le molosse, tout de bure vêtu, capuche rabattue suit le gentil lapin.

Le voilà a destination, on lui a décrit ses amis. Un grand tout petit lui a t-on dit. Plus grand que les autres, mais plus petit que toi. De loin, il le voit. L'homme trépigne et tape du pied, c'est injuste, mais bon, le lapin est bien arrivé.

Il a beaucoup trépigné durant le trajet, beaucoup. Il a frissonné durant ce voyage, et même tremblé. Pas de peur, il ne connait pas la peur... mensonges, il l'a connait. D'ailleurs chaque nuit elle revient. Enfin plus précisément chaque soir. Le monstre à peur du noir. Mais ses tremblement là n'étaient qu'excitations et envie. Mais il a pu contrôler ses pulsions.
C'est qu'on lui a dit que la blonde qu'il a suivit se ballade avec un nid à lapin -sa carriole bizarre- et qu'elle possède un très joli spécimen tout blanc qui dort dedans. Dans sa tête les mots n'ont cessés de raisonner : un nid, c'ets un nid, et le lapin dort, il hiberne, alors ne va pas le réveiller !

C'est bien à contre cœur qu'il fait ce qu'on lui dit. Il l'a suivit, sans la déranger, elle et son lapin. Et les lapins, Bisoo les aimes. C'est qu'il le cajolerait bien l'animal, juste un peu dans ses bras, pas longtemps, juste une ch'tite caresse. Mais on lui a aussi dit qu'il était tout petit et qu'il s'en allait retrouver sa mère, fallait pas déranger ni le lapin, ni la dame qui le transportait. Juste veiller sur le lapin.
Et Bisso l'ours, de son nom, savait veiller sur les lapins. Il l'avait donc suivit jusqu'ici, prêt à user de son immense double-hache plus haute qu'un chêne sur le premier qui oserait déranger le lapin, alors que lui n'en avait pas le droit.

Mais voilà, le lapin venait de retrouver son foyer.
Que devait-il faire déjà...
Euh...
C'est que... ben...
Ah oui ! Voilà. Il s'en souvenait. Retourner couper des buches chez la grand mère qui vivait le long de la Loire, elle lui ferait du bon lait chaud. Et on viendrait le rejoindre, pas lui, mais les autres. Bientôt.
Bisoo aimait beaucoup la très gentille vieille dame, elle au moins, elle lui permettait de caresser ses lapins quand elle était là. Et même que c'est doux un lapin.

C'est donc d'un pas guilleret que le mastodonte reprit le chemin du retour en chantonnant une comptine célèbre que lui avait appris le troubadours, chansonnette qui ne l'avait d'ailleurs pas quitté depuis le départ. Mais ce coup-ci, il n'avait plus personne à suivre des yeux, ce qui ne simplifierait pas sa route


Plaise au ciel que j'ouvre mes fenêtres
Le matin au bord d'un étang bleu
Plaise au ciel que rien ne nous arrête
Dans ce monde aventureux

Plaise au ciel que s'ouvrent les nuages
L'éclaircie dévoile le chemin
Plaise au ciel qu'au terme du voyage
Son triomphe soit le mien
Son triomphe soit le mien

Comme les Rois Mages, les rois mages, en Galilée
Suivaient des yeux l'étoile du Berger
Je te suivrais, où tu iras j'irais
Fidèle comme une ombre jusqu'à destination
Christophe Colomb et ses trois caravelles
Ont suivi le soleil avec obstination

Mon Amérique, ma lumière biblique,
Ma vérité cosmique c'est de vivre
avec toi évidemment

Comme les Rois Mages en Galilée
Suivaient confiants l'étoile du Berger
Christophe Colomb et ses trois caravelles
Ont suivi le soleil avec obstination
Je te suivrais, où tu iras j'irais
Fidèle comme une ombre jusqu'à destination

Mon Amérique, ma lumière biblique,
Ma vérité cosmique c'est de vivre
avec toi
C'est de vivre, de vivre, avec toi

Comme les Rois Mages, les rois mages, en Galilée
Suivaient des yeux l'étoile du Berger
Sachez que je vais
en Galilée, en Galilée, en Galilée
Je vais
en Galilée, en Galilée, en Galilée

Plaise au ciel que j'ouvre mes fenêtres
Le matin au bord d'un étang bleu
Plaise au ciel que rien ne nous arrête
Dans ce monde aventureux
Plaise au ciel que s'ouvrent les nuages
L'éclaircie dévoile le chemin
Plaise au ciel qu'au terme du voyage
Son triomphe soit le mien
Dans ce monde aventureux

Car je vais
en Galilée, en Galilée, en Galilée
Je vais
en Galilée, en Galilée, en Galilée

Plaise au ciel que j'ouvre mes fenêtres
Le matin au bord d'un étang bleu
Plaise au ciel que rien ne nous arrête
Dans ce monde aventureux

...
Rodrielle
Le réveil ne fut donc pas brutal que pour elle. Et c’est une Félina (encore ?) énervée qu’elle croise dans les escaliers. Mais, à son grand étonnement, la féline est douce, presque agréable. Malheureusement, elle était trop perdue dans ses pensées pour entendre la phrase que sa compagne d’armes avait prononcée quelques secondes auparavant, et c’est pour cela que la donzelle se contente de froncer les sourcils et de répondre.

Bonjour. Bien dormi merci…

Descente rapide des escaliers –non sans son éternelle élégance- puis la belle brune admire la grande arrivée zokoïste ; l’colosse, Adye, Lysi et le retour de Blondie… Même pas encore le milieu de la matinée qu’il y a foule. Bon, le coté positif c’est qu’elle n’a pas à chercher bien longtemps de la nourriture puisque l’Chef en a amené.

Finalement ca vaut l’coup parfois d’être matinale

Et c’est une Rodrielle affamée qui passe devant Eikorc et qui lui retire une miche des bras. Juste question de le décharger plus rapidement. Et c’est le début d’une nouvelle longue journée…

{Parce qu’il faut bien que le temps avance …}

Ca y est ! Enfin ! L’heure du départ est prévue. Plus qu’une journée et Thouars sera derrière eux !
Certes, la ville n’est pas trop désagréable dans son genre. Entre les mairesses cannibales, les après-midi à boire et le remplissage de bourse (ou vidage pour certain fallait l’avouer), la donzelle pensait qu’il était temps de repartir. Du moins avant qu’elle ne déraille. Elle s’était finalement habituée aux voyages, aux longues chevauchées et à la nature. Nature qu’elle appréciait que trop. Vivre la nuit, être en communion avec le silence et l’environnement, y a qu’ça d’vrai !

Ses bagages étaient d’ailleurs déjà prêts. Une fois la taverne quittée, elle s’était rendue aux écuries s’occuper d’Eole et surtout digérer cette nouvelle information. Le monde est vraiment petit… Et oui, Lysithée était la fille d’un vieil ami… Souvenirs amères d’une vie trop belle, d’aventures merveilleuses… Mais il s’agit surtout de souvenirs qui nous ramène à la réalité, celle qui vous rappel que la jeunesse passe à une vitesse folle. Plus de 18 ans c’étaient écoulées depuis le jour où elle avait rencontré ce bon vieux Vegoku. 18 ans… L’âge qu’elle avait et qu’elle n’a plus. Et c’est avec une profonde nostalgie qu’elle regarde tous ces jeunes inconscients.

Et oui, ils étaient comme eux… Prêts à tout pour être les plus forts, plus gonfler leur fierté et montrer au monde qu’ils existent. Voyager, parcourir les routes et ne vivre que d’aventure sans se soucier de la mort et des risques qu’ils encourent... Jusqu’à ce que l’on rencontre l’amour, et que de celui-ci jaillisse quelque chose que l’on n’ose même pas penser à cette époque. Mais comme on dit, il faut que jeunesse se fasse, et celle de Rodrielle fut la plus belle, même si elle commit de nombreuses erreurs…

Et elle avait commencé à se confier à la jeune Lysi… Lui expliquer son erreur, que pour elle sa jeunesse n’était jamais passée et que même avec deux enfants elle avait réussi à garder son envie d’aventures, celle-là même qui fut la cause d’une perte dont elle ne se remettrait jamais. Une grossière erreur qui lui ronge le coeur... Erreur qui est peut être même la raison de son entrée chez la Zoko. Parce qu’à présent son âme est perdue dans les ténèbres et qu’elle possède toujours en elle cette soif de vengeance, de destruction. Et bientôt elle allait pouvoir assouvir cette soif sans fin.

Bientôt…

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Doko
[Thouars, un dimanche comme les autres dans la basse ville]

Cela faisait plusieurs jours que Doko trainait dans les bas fonds de Thouars.
Le cadre n'était certes pas idyllique et on pouvait facilement se faire truander où ben pire encore...
Mais tout cela ne semblait pas émouvoir Doko qui disputait une partie de ramponneau dans une gargote qui était aussi immonde que là gueule de son proprio.
Le cadre était planté maintenant il ne restait plus que à passer à l'action se dit Doko.
En face de lui 3 joueurs qui essayait justement de le truander!
Doko sourit de la situation et fit croire aux trois autres qu'il était totalement dupe.
Certes ils devaient sûrement être habitué à truander de gras bourgeois qui venaient s'encanailler en ce lieu.
Mais manque de pot pour eux,Doko, n'avait rien d'un pigeon.
Utilisant un tour que lui avait appris un amis Comtois spécialiste de ce jeu, il sortit discrètement quelques cartes de sa manche et les glissa dans son jeu.
La ruse était grossière mais les 3 autres ne firent pas attention à son petit manège vu qu'ils étaient absorbés à préparer leurs propres ruses.
Quand il fût enfin tant de dévoiler les cartes, la surprise fût totale pour les 3 joueurs.
Ils venaient de passer de l'état de truands à celui de pigeons.
Doko raflait tout l'argent et prit congé de ses adversaires sous leurs regards courroucés.
Il savait qu'il ne fallait pas traîner dans le coin si il ne voulait pas recevoir un coup dans dague dans le dos, ces gens là avaient la rancune tenace.
Et justement il se dit qu'il était grand temps de retrouver la compagnie.
Après avoir marché pendant quelques temps il arriva enfin à la taverne où les zookoiste créchaient
Saluant ceux présent au comptoir il s'y installa à son tour pour y passait au calme sa dernière soirée avant le départ de demain.

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Bestia sumus, ut non bestia simus (Nous sommes des bêtes, de peur de devenir des bêtes)
Adelinda
Pas le temps de faire de la charpie de Blondie que le colosse arrive, les bras chargés de victuailles. Et si Adye n'est jamais contre le fait d'envoyer une torgnole à la personne qui aurait dérangé son calme, il faut bien avouer que son estomac criant sa famine a le don de faire changer d'avis la brunette.
Oubliée toute envie de dire sa façon d'penser à ce réveil plus que matinal, elle saliverait presque devant ces miches de pain qui semblent bien fraiches.
Comme quoi il suffit de vous mettre devant un trésor pour vous rendre compte que vous le voulez à tout prix...

Main qui se tend vers le p'tit déj, et alors qu'elle enfourne un bon morceau entre ses lèvres, elle remarque la présence de la cousine.


Tiens, t'as dormi là toi? Pas l'esprit assez clair pour monter jusqu'à l'étage?

Petit à petit, la pièce se remplit. La brunette se tourne vers son blond qui vient de les rejoindre, pose ses mirettes sur la miche de pain qu'elle tient toujours entre ses mains, puis sur le blond, puis sur les victuailles sur la table, et enfin sur les escaliers menant à l'étage où se trouve leur chambre.
Ça cogite vite fait dans la caboche de la brunette, qui finit par se rapprocher de son compagnon, et se hisse sur la pointe de ses pieds pour lui murmurer à l'oreille :


Et si on prenait not'p'tit dej dans la chambre, ce s'rait plus agréable nan...?

Petit sourire à l'adresse du blond, et Adye retourne à l'étage, miches et bouteilles chipée en main. P'tit dej au lit, pas tous les jours que ça arrive, alors autant en profiter hein...

Et les journées se passent lentement


Ou l'attirance pour les chemins mise de côté.
Adye grogne. Pour changer. Pas encore maintenant qu'ils vont voir la mer.
"Vaut mieux rester ici pour quelques jours, c'est plus prudent"
Peuvent même pas voyager tranquillement! C'pas comme si ils allaient essayer de chiper le bateau là bas nan plus hein! Mais nan, faut attendre que la route soit sûre. Et pour attendre, ben pas trente-six solutions.
Petit passage au marché, plissement de nez à la non vue de ce qu'elle recherche.
Quoi? Zont pas de houppelande ici? C'quoi ce marché à la mord moi l'noeud!
Pfff elle peut même pas se donner à l'une de ses passions, à savoir le remplissage de sa garde-robes. Garde-robe qui a le don (si tant-est que l'on peut dire qu'un machin inanimé possède un don) d'exaspérer Armand au plus haut point. Mais ça la fait plutôt marrer, la brunette.

Et le samedi, à moins que ça soit le dimanche, (Adye là elle sait plus, 'fin ça a pas d'importance) consigne est enfin donnée.
"On part lundi"
Grand sourire qui naît sur les lèvres de la voleuse, ravie de savoir qu'ils vont enfin mettre les voiles. Bon, elle sait qu'une fois arrivée à destination, elle va devoir encore patienter avant de reprendre la route, mais yaura la mer pour l'aider à attendre que le blond prenne la décision de repartir. Et puis qui sait, peut-être qu'ils iront faire un peu d'exercice dans les environs de là bas, on sait jamais.

Le soir, comme un peu tous les soirs, passage en taverne, histoire de voir un peu de monde, et de s'assurer qu'ils partent bien après la fin de semaine. Qu'on n'ait pas donné de faux espoir quoi. Pas que Thouars elle aime pas, mais l'appel des chemins, la hâte de voir la mer, toussa toussa...

Mais ce soir-là ne s'est pas exactement passé comme Adye l'aurait désiré. Arrivée en taverne pour voir les deux chefs de la Zoko et Armand parler de choses qui semblaient importantes, et dont la jeune fille était légèrement mise à l'écart. Oh sur le coup elle n'a rien dit, mais c'est sûr qu'ya des choses qui lui sont un peu restés en travers de la gorge, comme la fois où il s'est engagé dans la Zoko sans lui parler. Et attendre elle ne sait combien de jours avant de le lui avouer. Mais elle avait préféré se taire. Elle sentait bien que le blond avait déjà du mal à faire la part des choses de son côté, inutile de rajouter de l'huile sur le feu.
Les laissant donc entre eux, elle avait conversé un peu avec un des autochtones, histoire de passer le temps.
Et c'est donc avec stupéfaction qu'elle a pris la remarque du blond, concernant sa façon de faire avec l'homme. La traiter pratiquement de catin, et ce devant Eik et Mal en plus! Cette fois c'en était trop! Elle voulait bien être gentille, mais là il dépassait les limites!
Petit moment où les deux couillons se font la tronche, pour changer... et enfin les points sont mis sur les I, et les langues se délient.
Elle croit savoir ce qu'il en est, et elle l'aidera du mieux qu'elle peut. Voilà ce qu'elle lui dit sur le chemin, c'est à dire l'escalier, qui les mène à leur chambre.

Tic tac... tic tac... tic tac...

Le temps passe, la nuit défile lentement, sans pour autant que la brunette n'arrive à fermer l'œil. Les évènements de la veille lui reviennent sans cesse en mémoire. Elle a peur.
Elle se retourne pour regarder son blond dormir. Elle est effrayée à l'idée de le perdre. Et s'il n'arrive pas à se retrouver?
Petit soupir qui s'échappe des lèvres de la jeune fille, qui vient ensuite se lover contre son blond. Elle fera tout pour l'aider, et les autres aussi sûrement.
Mirettes qui se ferment, et enfin elle finit par plonger dans les bras de Morphée.
Après tout, demain est un autre jour...

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Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Felina
Quelques jours après leur arrivée, quand le temps semble s’être arrêté.

Comme un murmure ...

Les jours passent, et l’humeur de la Féline ne cesse de décroître à mesure que le prochain départ approche. Leur séjour poitevin a pourtant commencé sous les meilleurs hospices, surtout depuis que les chefs lui ont annoncé qu’il leur fallait rester quelques jours de plus à Thouars. Si seulement cette ville pouvait devenir leur nouveau fief. Village pas trop désagréable, d’aucun dirait même agréable, mais rien à faire, la Rastignac n’est jamais totalement satisfaite. Bourgmestre avenante et accueillante, le patelin abrite même le comte du nouveau territoire de prédilection des Zokoïstes et la veinarde (comment ça j’en fais trop) a même pu le croiser. Bon, faut avouer qu’elle a manqué de s’étrangler en découvrant que la comtesse locale n’était ni plus ni moins que la douanière, lieutenante truc machin qui l’avait accueillie avec sa paperasse en masse. Mais l’dénommé « Chyphus, le simple type » comme il l’écrivait lui-même semblait avoir sa tête couronnée bien posée sur ses épaules et avec un peu de chance, l’était p’têt même pas trop vide. Tout espoir en l’avenir était donc permis.

Rien à faire pour autant, les chefs ne dévient pas de leur cap, et confirment que la destination ne change pas … Veulent voir l’océan et les bateaux, la sauvageonne va devoir se faire à l’idée. C’est donc le moral dans les chausses qu’elle traîne son ennui et sa mauvaise humeur dans les rues du village, noyant sa trouille des jours à venir dans la bière. Dans sa noirceur, elle aurait pu être aidée par quelques flammes d’un flamboyant amant ... seulement voilà, quand tout va mal, tout va mal, et l’rouquin semble s’être fait la malle depuis quelques soirs, ne la rejoignant plus dans sa couche. Des amants qui s’envolent après quelques nuit, la féline en compte plus qu’elle n’osera jamais l’avouer, mais cette fois ci, y a comme un hic, un satané nœud qui lui vrille les entrailles lorsqu’elle se demande pourquoi il l’a fuit.

Elle le revoit, ce fameux matin où le colosse était venu apporter le petit déjeuner, peu après qu’un ange blond ait réveillé toute la maisonnée de ses cris si désagréables pour les trop grandes oreilles de la mercenaire. Une journée qui s’annonçait sous les meilleurs hospices, et soudain, un grain de sable dans une mécanique trop bien huilée.
Là où elle aurait aimé voir un sourire se dessiner, alors qu’il se décidait enfin à les rejoindre dans la grande salle, et alors qu’elle allait le taquiner d’un « Bien dormi l’rouquin ? » … l’homme n’avait même pas jeté un regard vers elle, muré dans un silence morbide. Ne lui restait plus d’autre choix que de le regarder sortir sans un mot, ne croisant pas ses iris noirs qu’elle n’avait pourtant aucune peine à imaginer plus sombre encore qu’à l’accoutumée. Dans quels abîmes avait il bien pu sombrer alors même qu’il était si fougueux et enjoué la veille au soir ?

Depuis cet obscure matin, le temps semble comme avoir suspendu sa course, et, déjà contrainte de mourir de froid la journée à cause d’une météo plus que récalcitrante, la voilà forcée à se geler la nuit également.

Boire pour oublier …

L’alcool, son allié du moment, et nouveau meilleur ami, , s’il a le mérite de la réchauffer légèrement, n’a néanmoins aucun effet sur cette angoisse qui ne la quitte plus, allant même jusqu’à hanter ses cauchemars habituels. Pourquoi diable s’est il éloigné ?
Une autre qu’elle, moins fière, serait sûrement partie à sa recherche, et aurait exigé des explications. Mais plus têtue que la Rastignac n’existant pas dans le Royaume, elle ravale sa curiosité et ne montre rien aux autres, ne grognant que légèrement plus que d’habitude, et surtout évitant le plus possible de passer trop de temps en taverne avec la troupe.

Boire pour l’oublier …

Quelques verres, l’esprit qui s’enivre, le corps qui s’échauffe à mesure que les questions disparaissent dans les brumes de l’alcool. N’y verront que du feu pour sûr, et ils la laisseront cuver dans son coin , sans s’préoccuper de son sort.

Boire pour s’oublier

Carapace qui se referme et fait son office, Féline en proie aux doutes et qui ne veut pourtant pas admettre le malaise qui s’est emparé d’elle.

Jusqu’à cette aube à peine naissante…
Jusqu’à cet instant qui va la confronter à elle-même.
Jusqu’à ce jour où elle l’aperçoit, seul dans la salle déserte de l’auberge, alors que tout le monde dort encore et que les premiers rayons du soleil éclairent la pièce d’une trop pâle lueur. Il lui fait dos, assis face à l’âtre. Chevelure carmine qui trouve écho avec les flammes qui dansent sous ses yeux.

Elle reste de longues minutes silencieuse, hésitant entre prendre la fuite dehors avant qu’il ne prenne conscience de sa présence à quelques pas de lui. Mais les mots qui franchissent la barrière de ses lèvres, elle ne parvient pas à les retenir, comme si sa volonté était dominée par une force invisible, impalpable et pourtant si terriblement présente.

Oserai je un … ‘jour toi … ?

Un unique pas esquissé vers lui … mais qui ne comble pas le fossé qu’elle ressent entre eux deux. Et toujours ce froid, glacial, qui semble ne plus jamais vouloir la quitter.
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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Lysithee.
Tiens, t'as dormi là toi? Pas l'esprit assez clair pour monter jusqu'à l'étage?

Les perles grises se posent sur Adye, un bref instant elle songe lui rétorquer qu’elle préfère dormir où bon lui semble et vivre libre, elle se ravise à temps alors qu’un corbeau se pose sur le rebord de la fenêtre et que sa cousine se dirige vers la table pour se servir et la voir grimper les escaliers avec son blondinet. Le nez se retrousse en les observant monter tout les deux alors que lentement elle se dirige vers se corbeau, une petite missive est enroulé a sa patte gauche, le bras se tends, elle hésite et si ce n’étais pas pour elle, les paupières se plissent pour découvrir une écriture a peine visible «Peut être toi Lys… » La main fine se retire vivement alors qu’elle reconnait cette écriture, ne pas lire, ne pas savoir…

Le visage pivote légèrement pour vérifier que personne ne fait attention a elle … a nouveau sa main s’approche du corbeau pour venir détacher la missive, la curiosité est plus forte ?! Non mais jamais elle dira a Adye qu’elle comprends ce qu’elle trouve a son blond, parceque Lys fuit… et dire qu’elle fuit elle l’avouera jamais… alors qu’elle dit bien souvent qu’elle ne recule devant rien… Ne ferme pas les yeux… Lentement elle le déroule lisant au fur et a mesure les mots qui se découvrent pour finir sur la signature « V ». Le visage blêmit, les pensées s’entrechoquent dans sa tête, maitriser sa panique, heureusement qu’adye ne la voie pas et ne découvre pas cette lettre qu’elle froisse machinalement entre sa main qu’elle plonge dans sa poche. Pas lui, pas ici… l’esprit en ébullition, chercher de quoi se divertir pour penser a autre chose... . Oublier et réprimer l’envie de lui hurler « Oublie moi » C’est sans compter sur l’œil unique du borgne qui d’un coup la trouve trop calme, une petite discussion s’entame, le sourire se retrouve, étrange comme elle découvre qu’il sait toujours trouver les bon mots… l’expérience sans doute…Lys ne sait pas trop, cela dis elle apprécie comme a chaque fois il sait lui faire retrouver le sourire… puis s’en retourner et savoir qui peut définitivement la faire oublier elle…



[Quelque instants, quelque heures ?! quelque jours plus tard…]

Elle commence a bien apprécier cette ville de Thouars qui se découvre fait connaissance avec la belle blonde alors qu’a présent elle ne passe plus les nuits sur le fauteuil de la taverne… et puis et puis… Rodrielle… Tout est arrivé simplement alors que Lys ne sait pas si elle sait nager, tout ce qu’il y a de sûr c’est qu’elle se demande bien ce qu’il y a au fond de l’eau aller voir ?! L’argument ultime pour ne pas couler ?! Ou bien voir si l’instinct de survit se fera plus fort … elle songe à prendre Adye par la main et se jeter a l’eau, la première qui coule l’autre ?!

Discussion qui s’entame entre Lys et Rodrielle, les souvenirs qui lui reviennent alors qu’elle se rend compte que les années passent... .Elle a connue son père, la description qu’elle en fait, oui c’est tout son père cette homme très grand, enfin en même temps pour tout les enfants le père est plus qu’un géant vue d’en bas… Dans ses prunelles, elle découvre la nostalgie d’une époque…juste avant que ses parents ne se rencontrent probablement… Lys écoute attentivement ses conseils même si son attitude peut en montrer le contraire… une lueur de tristesse passe brievement dans ses prunelles grise, elle se reprends regarder l'avenir...

C’est sans compter sur la mine qui se renfrogne a nouveau un peu plus tard dans la soirée, le doigt se pose sur sa lèvre inferieur que le pouce vient rejoindre, là celui a la chevelure enflammé apparait. Celui là même qui s’en ai prit a elle gratuitement a Loches. Lys a pas compris pourquoi il c'est comporté comme ça, le seul de la troupe a le faire… non rectification le motif : elle est la cousine d’adye, seulement Lys n’est pas Adye… l’est bien plus chieuse quand on s’en prends a elle… elle l’observes , l’écoute, l’analyse… un chercheur d’embrouilles qui ensuite fait mine d’avoir la mémoire sélective… Lys se taie l’efface de ses pensées… bien parceque c’est l’borgne qui lui demande et met sa rancune dans sa poche, dans sa poche pas oublier… «La critique est la puissance des impuissants.»*
Hausser les épaules et s’installer sur le rebord de la fenêtre alors que la main s’élève en un geste vague… il comprendra de lui-même… l’ignorer… Basta… et le sourire s’affiche à nouveau. S'étirant à la façon d'un chat, elle se laisse retomber délicatement sur l'encadrement de la fenêtre alors que son index joue a s'enrouler autour d'une boucle brune...


Enfin le jour de remonter en selle est sonné, au crépuscule, la majeur partie des cavaliers reprendront leur chevauché... La mer se rapproche… Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages… Dans la nuit éternelle emportée sans retour… Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges Jeter l’ancre un seul jour …**

Une réplique avant de sortir de taverne et de profiter des derniers instants sur Thouars

Lys t’oublie pas d’suivre…

Les prunelles se font malicieuse alors qu’un clin d’œil mutin est donné en réponse

Une dernière chose à faire et j’arrive, j’vais pas jouer au jeu du chat et d’la souris c’te fois…

Coup d’œil autour d’elle pour voir si Adye na pas relevé la remarque… et plus tard suivre le colosse et Alixane qui ouvrent la route…


*Citations Lamartine
**Passage « Le Lac » Alphonse de Lamartine

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Jules.
[ Parce qu'il s'en passe des choses pour d'autres... Retour à Thouars, avant le départ ]

Le temps passe et les brumes se dissipent...
Le Sambre reste là, assis devant la cheminée allumée de ses propres mains, aidé des pierres de feu. Ça fait beau tableau quand on regarde mieux, des flammes tenues en catogan... Pourtant si froides si l'on ose les effleurer avec ce temps au dehors. Onyx fixés devant l'une des beautés utiles de la vie, le rouquin fait le point.

Il avait disparu le roc carmin de la Zoko. Lentement, sans lâcher un mot ou un regard en biais, il s'était éclipsé de l'auberge où les vipères avaient décidé d'en faire leur nid. De ce pas que beaucoup ont déjà vu... Trop lourd, mal enchainé. Une occasion rêvée pour le mettre en pièces, trop fragile.
Il avait préféré laisser de côté la compagnie pour ne pas qu'elle soit touché par sa mélancolie. A côté la Lune libertadienne prendrait des teintes écarlates... Et de deux qui s'écartent du groupe dirait-on !

Durant deux journées, le rouquin s'était replié sur lui-même à nouveau, avec pour point de départ le colosse. Il s'était maudit de sa faiblesse, du temps qu'il lui faudrait pour arriver à tel niveau... Et surtout... De s'être de nouveau emporté comme un crétin pour avoir semé la zizanie avec le blondin au regard océan.
Pauvre sottard. T'avais que ça à foutre de dire qu'untel et untel étaient différents par leur force, et que tu affrontais chaque membre en montant de niveau...
Envolées les résolutions de contrôle de soi, de contenir ce feu qui brûle en lui. P'tain d'incapable.
Et comme si cela ne suffisait pas, le simple fait de revenir à Thouars lui rappelait la jeune blonde qui avait été son pilier d'oubli le temps d'une nuit... Magalye... Qu'avait-il fait en apprenant à la femme aux cheveux de blé quelques bases à l'épée et en se confiant quelque peu ?... Et tout ça pour qu'elle en vienne à le détester pour la voie mercenaire qu'il prend.
Pourtant après cela il se l'était juré de ne plus emmener une femme dans une aventure à la con...

Raté.

Félina... Il savait déjà qu'en partant il briserait une confiance ou la relation complètement. Était-il égoïste en emmenant pas un chat dans sa prise de tête...? Il n'arrivait pas à s'en défaire. Quelque chose clochait avec elle.
Ce n'était pas par rapport aux nombreux points en commun... Non, une gêne... L'instinct lui susurrait un danger en cette liaison. Quelque chose qu'il avait palpé une fois. Non, impossible, comme si la Féline pouvait avoir besoin d'une personne à ce point. Elle n'a jamais connu ce brasier là... Elle ne doit pas suivre cette voie.

Alors il était retourné de bon matin au village des femmes pictaves sauvages. Avec l'unique espérance d'avoir un tête-à-tête sérieux en compagnie de la femme aux longs cheveux d'ébène, à sa jumelle de regard. Se rassurer voilà tout... Mais que choisir ?... La chambre ou ailleurs ?
Pas dehors, vu la frileuse, surtout avec le peu de vêtements qu'elle détient - quoique y a du bon quand on pense d'une autre façon - .
De toute façon, il avait faim, soif, et le besoin de chaleur se faisait sentir...

Et le voilà notre ténébreux, se posant la question idiote de l'endroit de la rencontre. Il n'a pas remarqué le regard surpris aux escaliers et encore moins entendu la descente en règle de la Miaou.
Seule sa voix le sort de son ineptie.


Oserai je un … ‘jour toi … ?


Les jais et la tête se tournent pour mieux voir la silhouette tant appréciée... Ma foi, c'est mieux que rien içi. Long soupir avant de prendre la parole, d'un ton plutôt rauque.

Bonjour.

Au fond commence l'idée de sortir de cet endroit... Il n'aime pas le regard insistant qu'elle lui porte. Tout sent mauvais.

T'as une sale tête tu sais ? J'vais finir par culpabiliser de t'empêcher de dormir ...

Les sourcils se froncent alors que la brune lui adresse un faible sourire qui disparait vu la froideur qu'il lui apporte. "Culpabiliser"... Elle a l'air sérieuse, pas d'humour en vue, juste un malaise qu'il n'a aucun mal à percevoir dans ses yeux.

Que dis-tu... T'es bizarre... Ça va faire deux jours pleins que je ne suis pas revenu.

Le ton rauque devient polaire. Oh non qu'il n'aime pas ça. Il l'a déjà eu ce malaise avec une autre, dans à peu près les mêmes conditions. Son estomac se noue... Vaut mieux partir... Mais les paroles qu'il enchaîne sortent seules de sa bouche.

Depuis quand la Féline est aussi mal à l'aise ?... A besoin de savoir des choses aussi futiles ?

Pas de mine narquoise, juste des onyx qui persévèrent dans leurs jumeaux. La vérité... Rien que la vérité. Et celle-là...


Peut être parce que je n'aime pas te voir sombre ... Peut être parce que j'veux t'aider à porter tes démons ... Ou peut être tout simplement parce que j'aime te voir sourire ...

La colère l'emplit petit à petit... A quoi tu joues là ?... Est-ce-qu'elle prend conscience de ce...
La réponse claque.


Tu t'es écoutée à l'instant ?

Non... Pourquoi ?


Il tombe des nues. C'en est trop. La grande carcasse se lève et commence sa marche vers la porte. Il doit rêver, c'est pas possible. Elle ne peut pas... Non non et non !

Non... Évidemment que tu ne t'es pas écoutée...

Prendre congé au plus vite. Tout cela va beaucoup trop loin pour qu'il accepte. Les souvenirs le narguent... Il va encore la perdre si ça continue ainsi. A jamais...
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Maleus
[Coquillages et crustacés...]

Dix décembre 1457..la vipère pose son regard vitreux sur la ville côtière de la Rochelle, unique ville portuaire du comté.
La route fut longue et sans intérêt…du moins pour le borgne après plusieurs années de voyage…les paysages ne valent même plus un coup d'oeil.
Tracer droit devant, atteindre son but et faire ce qu'il y a à faire…voila comment fonctionne le d'Assay depuis déjà quelques temps.
Durant le trajet le cyclope est resté silencieux…dans ses pensées pour changer, faire le point sur la vie qu'il mene, savoir où il en est.
Faut dire qu'à Thouars il n'a pas eu beaucoup de temps pour réfléchir…sans cesse en taverne à discuter ou se prendre le chou avec ses camarades, les moments de solitude sont trop rares.

Pour ça qu'il en profite le grincheux, perché sur sa monture il n'adresse pas une parole, pas un regard à ses compagnons de voyage, durant les pauses, feu de camp et compagnie il s'isole, lit les lettres qu'il n'a pas encore eu temps de lire, fume la pipe et se laisse aller à imaginer l'avenir.
Un fils ou une fille, un enfant quoi…une compagne et un marmot, on lui aurait dit que ça allait se passer ainsi y'a de ça quelques mois il en aurait rit à s'en briser les cotes.
Mais il a changé le mercenaire..Au contact de la petite Trella dont il s'est occupé du mieux qu’il a pu après le déçès de Fab’, comme si elle etait de son propre sang..eh puis sa belle qui on ne sait par quel miracle, a réussi à faire battre le résidu de cendre dans sa poitrine, là où normalement ce trouve cet organe commun à tout humain, le coeur.

Comme quoi, malgrès la volonté bien forte du borgne a vouloir controler chaques instants de sa vie il est loin d’avoir la main mise sur le destin.
Farceur, joueur, sadique, énigmatique le destin..peut etre une des choses les plus difficile à cerner.
Haussement d’épaule, il n’a pas total control sur sa vie d’accord mais il fera tout pour l’avoir sur sa mort..mourir arme à la main..pitoyable mort pour certains, digne fin pour d’autres..pour le borgne c’est bien plus simple.. Puisqu’il a passé la majeure partie de sa vie sur les champs de bataille autant rester cohérent et finir sur le même terrain.
Enfin bref..l’heure n’est pas venue, pas maintenant, tellement de choses à construire, une compagnie à tenir d’une pogne bien ferme avec le géant…impossible de d’arrêter dans cette lancée alors que la zoko se classe parmis les compagnies de mercenaires les plus craintes de tout le royaume de France..le serpent fait trembler..royalistes ou frondeurs, bons croyants ou hérétiques..le venin ne fait pas de différence…la compagnie s’abreuve du sang et des âmes de ses victimes, telle une ogresse sa faim n’a pas de limite…

Visage impassible durant tout le trajet c’est un fin sourire qui vient cueillir les levres du maitre à l’œil unique quand face à eux se dresse la ville..et la mer.
Ar mor.. cette étendue sans fin d’eau dont il est impossible d’en voir le bout…création immortelle du très haut.
Des souvenirs en masse dans la caboche du vétéran..son enfance, du moins la partie agréable de son enfance.
Le bruit des vagues, l’air marin, les goelands..les ballades sur la plage ou en barque avec sa mamm…juste plusieurs heures de contemplation…
Le Mal’ soupire discrètement..ne pas trop penser à ses jours heureux, ne pas de nouveau laisser grande place à la mélancolie et à la nostalgie.
Il arrête sa monture et lève le bras pour faire signe aux autres d'en faire de même.
Légère inspiration.

"Amis ! Contemplez l’océan..magnifique, capricieux..mortel…doux vents salés ou tempêtes meurtrieres…peut etre la création la plus réussie du très haut pêrché…"

Il allume sa pipe et tire une bonne bouffée.

"La Rochelle..nous voilà !"

Les étriers viennent doucement frapper les flancs de sa monture noire et la route reprend…Des choses à faire sur place, à voir si leur venue ici sera concluante ou juste une perte de temps…toujours ce foutu destin qui a le mot de la fin.

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Adieu Fab'
Felina
Arrivée à quai.

"Amis ! Contemplez l’océan..magnifique, capricieux..mortel…doux vents salés ou tempêtes meurtrières…peut être la création la plus réussie du très haut perché…"

Haussement d’épaule d’une Féline à qui la solennité de l’instant échappe totalement, la laissant de marbre. L’Océan … celui que toute la troupe attend, sauf elle. Celui qui les fascine tous et les attire tel un aimant. Elle n’en perçoit pas l’attrait et ne comprend encore moins le but de ce voyage, mais comme à son habitude, elle a suivit, sans vraiment poser de question.

Et puis, faut bien l’avouer, la Rastignac elle a la tête ailleurs depuis des jours … loin … très loin de la compagnie et de l’esprit de troupe. A l’envers qu’elle se retrouve en ce moment, et paradoxalement, alors qu’elle se sent perdue comme jamais et sans plus aucun repère, elle n’a pas souvenir de s’être senti aussi bien depuis … Bah … elle ne s’est jamais sentie aussi bien en fait. Mais l’Océan qui leur fait face est totalement étranger à l’état de la sauvageonne. Talonnant sa monture au rythme des autres, elle est aussi silencieuse que le Borgne ne l’a été depuis le départ de Thouars, et comme d’ordinaire elle ferme la marche, suivie par la pouliche de Karyl qui ne la quitte toujours pas d’un sabot. Dans son esprit passent et repassent les images d’une matinée qu’elle ne parvient pas à oublier, se répétant chaque mot, se remémorant chaque geste.


Flashback : ce fameux matin à Thouars ou quand la carapace se fendille.

Ne jamais s’attacher, ni au lieu, ni aux gens.. Jamais … Et pourtant.

Ce jour là, alors qu’il partait, et la quittait comme tant d’autres avant lui sans que ça lui fasse ni chaud, ni froid, peut être elle aurait du le laisser s’éloigner, briser définitivement ce lien qui s’était tissé entre eux malgré eux, l’ébranlant dans toutes ses certitudes. Peut être aurait elle du se moquer comme de sa première paire de bottes qu’il parte sans se retourner, sans un regard pour elle. Peut être alors la tempête qu’il avait déclenché sans même le savoir se serait apaisée et le calme serait il revenu. Elle aurait alors tourné cette nouvelle page de sa vie comme si rien ne s’était jamais passé. Mais comme il s’apprêtait à franchir le seuil de la porte, les mots avaient franchi la barrière de ses lèvres sans qu’elle puisse retenir ce qui allait suivre et marquer un tournant dans sa relation avec le rouquin, lui faisant prendre un chemin sur lequel aucune marche arrière n’était possible.


Tu pars donc ...


Même pas une question, juste un constat. La suite elle l’avait subie plutôt que provoquée, suite logique de son soudain intérêt pour cet Autre. Le rouquin ne faisait qu’avancer sur elle, l’acculant, la provoquant sans cesse, cherchant à lui faire avouer ces mots qu’elle ne savait pas dire.
Danger ! Prise au piège ! Fière panthère qui ne parvient même plus à soutenir son regard.

Risible et si pathétique, vois comme tu as peur de lui … Pire vois, comme tu as peur de toi-même ! Incapable d’accepter que tu as besoin de lui, incapable de voir la réalité en face. Tu ne veux pas qu’il parte, tu ne veux surtout pas qu’il te haïsse comme les autres … A lui tu es prête à ouvrir la porte d’un cœur que tu croyais mort à jamais, dans ce sombre château lorsque ton frère gisait dans tes bras, un lame dans le cœur, prononçant ton prénom dans son dernier soupir.


Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ?

Elle lui parle alors de ce frère, mais il se méprend. Maladroite, perdue … elle ne parvient qu’à attiser sa colère de plus belle. Comment lui dire qu’elle n’aura plus jamais la force de perdre quelqu’un ? Comment lui dire qu’elle, la fière et si courageuse mercenaire crève de trouille à l’idée d’une quelconque attache, elle qui porte malheur et dont tous ceux qui s’approchent d’elle se voient condamnés au plus tragique des destins. Adossée contre ce maudit mur qui a empêché tout fuite, elle balbutie, elle s’affole, elle se contredit … puis elle finit par se laisser glisser au sol pendant qu’elle rend les armes dans ce combat qu’elle sait perdu d’avance.


Jules ... Non, je ne comprends pas ce qui se passe en moi lorsque tu es près de moi ... mais tu ne veux pas l'comprendre ... Tu veux me faire dire ce que je n'ai jamais dit ... Seuls mes frères ont vraiment compté dans ma vie, c’est vrai ... Mais ce que je ressens pour toi ça n'a rien a voir avec l’amour fraternel, c'est ...
...
...
...
...
effrayant ...


Voilà c’est dit … la peur de le perdre est avouée, entre deux soupirs. Plus de retour en arrière possible, plus de regret à avoir. Ce qui arrivera ensuite, elle l’assumera. Rouquin qui encaisse l’aveu avec la même difficulté, puis tout s’enchaîne rapidement …Conversation qui dévie vers ses peurs à lui, son passé, cette Pivoine dont il lui avait déjà parlé, elle est ses « Licornes ». Féline qui écoute, qui essaie de comprendre ses démons, qui grimace lorsqu’elle réalise qu’il la trouve trop faible, qu’il ne l’acceptera à ses côtés que si elle vainc elle aussi ses peurs les plus profondes, et s’endurcit encore. Devenir plus forte, voilà le prix à payer pour ne pas voir partir loin d’elle cet homme qui lui ressemble tant et vient de la pousser malgré lui dans ses derniers retranchement, faisant s’effondrer toutes ses certitudes et détruisant ses dernières défenses. Ce qu’il ne sait pas, ce qu’elle ne lui dit pas, c’est que c’est tout ce qu’elle demande et a toujours demandé … devenir toujours plus forte. C’est la raison pour laquelle elle a intégré la Zoko, la raison pour laquelle elle a toujours refusé tout attache, qui sauraient été pour elle autant d’entrave à son endurcissement, la raison pour laquelle elle a voulu les quitter lorsque la Bourgogne l’avait privé de sa main droite. Mais en cet instant, elle comprend enfin que l’un peut aller avec l’autre, et qu’avec lui peut être elle pourra enfin ne plus être seule, sans pour autant redevenir faible.

Retour au présent.

Le regard ébène, jusqu’alors perdu dans cette immensité aux reflets bleu verts qui s’étend à perte de vue devant la troupe de cavaliers, glisse soudain vers l’homme aux cheveux de feu, à quelques mètres à peine d’elle. Un fin sourire vient alors éclairer le visage encapuchonné de la Féline.

Après tout … pourquoi pas hein ?

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Armand.
[Samedi soir, avant le départ de Thouars]

« Il faut qu’on parle » lui avait dit Eikorc, Maleus sur les talons et le blond avait accepté. Il était excédé le blond, en colère face à cette nouvelle qu’il venait d’apprendre. Ainsi Jules et Félina… cette même féline qui avait recueillit depuis des jours ses confessions, l’avait écouté déverser son venin sur le rouquin. Comment avait-elle pu faire semblant d’essayer de le comprendre alors que son cœur battait pour celui qu’il accablait ? Trahit, le blond se sentait trahit et tout le travail accomplit pour accepter sa condition de mercenaire remit en question. Car si au fond de lui, Armand savait que la jeune femme avait été sincère tout le temps qu’ils avaient passé ensemble, il lui en voulait profondément. Comment accepter de rester à la zoko dans ses conditions, de les avoir sous le nez chaque jour que dieu faisait ? Non, le blond ne pouvait l’envisager, fuir une nouvelle fois.

Et une vive discussion avait commencé avec les chefs, le jeune prétentieux fier de ses certitudes refusait d’écouter. Qu’allaient-ils faire ? Le frapper ? Pour changer quoi ? Sourd aux paroles de ses guides, le jeune impétueux provoquait, cherchait…. Qu’on lui donne une raison, juste une petite raison de claquer la porte définitivement. Mais les coups n’avaient pas plu, seule une main aussi puissante que les serres d’un rapace était venue caresser de son étreinte mortel l’épaule du jeune blond le forçant à écouter. Partir encore ? Allait-il donner raison au rouquin, être aussi lâche qu’il le disait ? Les paroles du colosse firent mouche dans l’esprit du blond qui ne supporterait pas d’être perçu comme un lâche à leurs yeux. Alors il avait écouté ce qu’ils avaient à dire sans desserrer les dents, les jointures de ses phalanges blanchissant à mesure que le temps passait… canaliser cette colère… respirer…
Et alors qu’Adye faisait son entrée, le blond, les azurs toujours à l’orage, fit une promesse à ses chefs. Un marché fut passé, un accord trouvé et toute la rage du blond se déversa sur un pauvre bougre dont la seule faute avait été de parlé à une brune délaissée. Une choppe avait volée, une fureur avait redoublée et sans voir le mal qu’il pouvait causer le blond avait lancé des paroles insensées. « Catin… » en remerciement de la patience dont avait fait preuve la belle. « Tires toi » pour toute explication. Le blond continuait de perdre pied faisant le vide autour de lui voila qu’il s’en prenait à présent pour rien à le seule personne qui avait toujours était à ses côtés. Elle avait fuit la brune et le blond n’avait pas décoléré, aveugle au mal qu’il avait engendré. Fin de soirée.

Et ce n’est que plus tard, le cerveau embrumé par les litres de bière ingurgités seul au fond d’une taverne que la brune retrouva son blond. « Je suis en dessous de tout… » Se contenta-t-il de murmurer incapable d’arrêter la machine folle qui s’était emballée. « Je veux juste que tu ailles bien » vînt raisonner à ses oreilles tel un grondement d’orage. Il avait été si odieux, si absent, si froid…. Et pour la première fois depuis des semaines le blond avait enfin levé les yeux vers sa princesse. Elle était toujours là malgré les mots blessants, l’indifférence, le rejet, les doutes. Toujours un sourire rassurant au bord des lèvres et pour la première fois depuis bien longtemps le blond se maudit de son comportement. Électrochoc face à la douceur d’un visage devenu trop familier qu’il redécouvrait enfin. « Pardonnes moi » pour toute confession. Aveu muet d’un homme perdu en train de sombrer. Aveu d’un jeune idiot incapable de voir ce qu’il avait.

Armand savait qu’il était en train de tout détruire et n’aurait pas de répit avant d’avoir fait le vide total autour de lui. Il avait envie de hurler, de tout foutre en l’air, il avait envie que tout se termine. Il voulait faire partir cette rage dont il ignorait tout.
Et dans ses ténèbres, il avait oublié que deux petites flammes bleutées veillaient sur lui et qu’un ange chaque nuit lui tenait la main. S’il avait pu du fin fond de ses cauchemars voir tout ce que sa femme faisait pour lui il lui aurait surement dit … merci.

Mais la route allait être encore longue, et dans le silence d’une course effrénée vers la mer, Armand allait continuer de se murer. Dans les profondeurs de sa nuit, il n’y avait qu’à espérer qu’il retrouve la lumière.

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Un jeune con prétentieux
Alixane
[Y'en a qui sèment des cailloux...]

Enfin, enfin, ENFIN!!
L'ordre de départ était donné, certes mitigé par une perspective qu'elle n'avait pas une seconde envisagée avant de l'entendre énoncer.
M'enfin en attendant, ils allaient voir ce fameux port ouvert sur ce fameux océan qui occupait son imagination depuis des jours.

Infernale toute la soirée, elle a pris soin de s'assurer que chacune des âmes qu'elle a momentanément en charge sera prête au moment de partir.
Message personnalisé à son escorte personnelle, parce qu'il le vaut bien..
Et le départ se fait dans la joie et la bonne humeur, du moins en ce qui concerne ceux qui n'ont rien contre les perspectives aquatiques.

Réfrénant son envie de cavaler à fond de train jusqu'à cette terre promise, elle passe en revue les derniers évènements.
Une nouvelle, reçue par Gade, qui le plonge dans un état de profonde détresse.
Culpabilisation, idées morbides...Il a pris un savon ; en cela, une Blondie a mis la main à la pâte.
Mais Alix avait hâte de partir, qu'il se change les idées au lieu d'attendre à se morfondre.
Alors que le convoi se mettait en route, le jeune homme avait soudain quitté les rangs en l'informant qu'il avait "oublié un truc" et qu'il les rattraperait très vite.

Elle avait l'impression qu'il y avait des heures de cela. Peut-être était-ce le cas... L'encre du ciel semblait déjà pâlir, les conversations s'étaient fait plus parcimonieuses, ça sentait le bivouac.
Et pas de tourangeau en vue.
Ni plus qu'à l'heure du feu de camp... ou à la nuit tombée.
Un pigeon dépêché en hâte -foutu Oz en vadrouille, l'aurait été plus fiable- en direction de Thouars, qui ne reviendra jamais.
A l'étape suivante, force est de constater que quoi qu'il se soit passé, il en manque un à l'appel, définitivement.
Tête de file, il est hors de question de lâcher la troupe pour faire demi-tour.
Mais curieusement, si elle commence à trouver l'air plus salé, la saveur de son existence s'est considérablement affadie.



[T'as voulu voir la mer]

L'entrain émoussé un vieux coup, La Rochelle est enfin atteinte suscitant réactions plus ou moins mitigées de la part d'une troupe empoussiérée par les chemins de traverse.
Colonne stoppée par une main levée. Docilement elle se rend au paysage qui s'offre aux yeux dans le silence de l'aube percé par une voix qui s'élève.


"Amis ! Contemplez l’océan..magnifique, capricieux..mortel…doux vents salés ou tempêtes meurtrieres…peut etre la création la plus réussie du très haut pêrché…"

Le Borgne a parlé.

L'a pas attendu pour se repaitre du spectacle, ceci dit, depuis le temps qu'elle l'imaginait.
L'extase n'est pas totale, il lui manque de la partager le souffle de la brise marine avec celui qui lui manque pour respirer correctement.
Où est-il, que fait-il?
Le nid à bon port, elle va pouvoir se consacrer à une enquête minutieuse, chacun s'éparpillant à sa guise à la découverte de La Rochelle.
Une fois n'est pas coutume, elle délaisse les tavernes et leur lot de surprises pour se repaître de l'impétuosité des flots, inlassablement, comme si elle espérait que le ressac lui apporte réponses.
A défaut de plonger dans les flots littéralement, elle se laisse emporter par l'esprit, attentive aux sons qui crèvent l'air déjà chargé du grondement des vagues.

Au troisième jour, légèrement déconnectée de la réalité et de ce que peuvent couver les vipères, si elle ne connait pas vraiment les raisons du retard de son compagnon, elle sait au moins où il se trouve, affaibli par des diètes répétées et inexpliquées.
Alors que l'heure déjà avancée donne à son estomac des tenaillements intolérables, elle prend le chemin d'une taverne pour assister à une scène qui pour lui être incompréhensible, témoigne d'une certaine tension ambiante.
Voire d'une tension ambiante certaine.
Pas le temps de s'attarder là dessus ; venue dire qu'elle allait sans doute devoir faire demi-tour.
L'information fait tiquer ; briève explication, tout aussi brièves recommandations : fait pas bon s'balader pour leurs pommes.
Ben on verra bien c'qui se passe... la neige à La Rochelle, ça peut être marrant aussi!

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