Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >>

[RP] N’mets pas l’pied sur la queue d’la vipère...

Adelinda
Et le temps poursuit son cours...

Voyage en pleine cambrousse. Si ça plaît pas forcément à la brune -bah ouais, les seuls moment où elle aime se fondre dans la nature sans rencontrer âme qui vive, c'est pour s'adonner à son plaisir de chapardeuse- au moins elle a tout le temps pour penser.
Et ça, elle le fait. Tenant d'une main les rênes de sa jument, comptant, comme toujours, sur l'intelligence de la bête pour ne pas dévier du trajet, elle laisse son esprit vagabonder dans les souvenirs. L'autre main fait tourner sans arrêt un petit bout de métal arrondi, objet sans importance, mais qui pourtant, secrètement, représente beaucoup pour la jeune voleuse. Mais de cela, jamais elle n'en dira un seul mot.

Les azurs sont plongés dans le vague, l'objet métallique tournant sans arrêt entre les doigts fins.

Où est-ce que tout cela va les mener? Que sont-ils en train de devenir? Aurait-elle pu faire quelque chose pour éviter d'en arriver là?
Bien qu'elle évite d'en parler, et encore plus de le montrer, l'attitude du blond est loin de lui plaire. Il l'éloigne, reste distant, et elle, n'a qu'une chose à faire, s'effacer. Se rend-il compte de ce qu'il est en train de faire? Oui elle peut accepter cela, mais pas indéfiniment... Accepter ses sautes d'humeur, les insultes qu'il lui lance au visage sans aucune raison... Oui, pour le moment elle prend sur elle, évite de faire jouer le caractère violent qui peut les amener à se battre l'un contre l'autre, et encaisse sans broncher, ou presque.
Mais elle ne supportera pas cela jusqu'à la fin des temps.
Et pourtant...
Pourtant... elle est incapable de s'en éloigner, de son blond...

Main qui serre l'objet métallique jusqu'à en faire s'enfoncer les aspérités dans la chair.

Quelle solution? Attendre? Espérer que tout finisse par s'arranger?
Pour le moment oui. Et lui montrer que malgré tout, il a quelqu'un auprès de lui, qui sera là pour le remettre à sa place quand il déraillera.
Faire tout pour sauver son couple, pour l'empêcher de le mettre en péril, pour l'empêcher de le perdre, lui. Faire tout pour qu'il se sente mieux, pour qu'il redevienne celui qu'il était avant... ou mieux encore, pour qu'il se montre à elle sous son vrai jour, qu'il lui dévoile tout ce qu'il a sur le cœur, sans qu'elle ne doive venir le faire parler.
Faire tout pour le retrouver...


"Amis ! Contemplez l’océan..magnifique, capricieux..mortel…doux vents salés ou tempêtes meurtrières…peut être la création la plus réussie du très haut perché…"


Mirettes qui clignent. Hein? Quoi? Sont déjà arrivés? Fou ce que le temps passe vite quand on est perdu dans ses songes.
Visage qui tourne de droite à gauche, cherchant par réflexe à voir cet océan qui l'a toujours fait tant rêver. Et Azurs qui se posent sur l'horizon, droit devant elle, pour voir enfin ce qu'elle avait sous les yeux sans même s'en rendre compte. L'océan... Magnificence qui semble pouvoir tout absorber en son sein.

Le voilà, cet océan dont la brunette a rêvé depuis des semaines... Tant de jours à y penser, et les voilà enfin devant cette merveille de la nature.
Petit sourire qui vient éclairer le visage de la jeune fille. Pour le moment, les doutes sont mis de côté, pour faire place à des songes plus gais. Le pari avec la cousine, la promesse d'Armand à savoir lui apprendre à nager, le rêve de pouvoir plonger son corps dans cet immensité...

Talons qui viennent cogner légèrement les flancs de la monture, et Nuit continue l'avancée jusqu'aux portes de la Rochelle.

Voilà à peine une journée qu'ils ont franchi les portes de la ville, qu'Adye reçoit un volatile. Après l'avoir passé à la broche, elle se décide enfin à voir le contenu du pli.
Lecture suivie d'un petit plissement de nez. Voilà qu'on lui cherche des noises parce qu'elle a osé planter sa tente dans le comté. Haussement des épaules, elle a aut'chose à foutre que de d'mander pardon pour avoir dérogé à la règle. Elle verra si elle pense à y répondre plus tard...

Pour le moment, deux choses à faire. Trouver Armand pour l'obliger à la suivre jusqu'à la plage, et une fois ceci fait, trouver Lysi pour la faire couler. Bah oui, personne a dit qu'il fallait être honnête dans ses paris. La brunette compte bien avoir pris un cours ou deux de natation avant de se mesurer à la cousine dans un concours de plongée sous marine...

_________________

Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Rodrielle
"Amis ! Contemplez l’océan… magnifique, capricieux... mortel… doux vents salés ou tempêtes meurtrières… peut être la création la plus réussie du très haut perché…"

Oui, Maleus avait raison. L’océan est une merveille. Mer indomptable aux milles secrets que les zokoïstes allaient pouvoir admirer pendant un bon bout d’temps. Et après ces évangéliques paroles, la donzelle n’avait pas attendu plus longtemps avant de lancer son cheval au galop jusqu’à la ville. C’était le début d’une nouvelle aventure…

… Et le début d’une nouvelle vie !

L’arrivée à La Rochelle était pour Rodrielle un moment fatidique dans sa longue vie mouvementée. Comme un nouveau départ. Lorsqu’elle regardait la mer, calme cette fois ci, la donzelle repensait à sa vie, à toutes ces années passées dans l’attente. Mais aujourd’hui, plus rien n’était comme avant. Et pour une fois elle avait réussi à faire une coupure entre le passé, douloureux, et le présent. Comme si les cicatrices se refermaient lentement…

Nouvelle journée pour la vipère, sous le signe de la bonne humeur. En fait, depuis leur arrivée ici, ses compagnons de route pouvaient voir une Rodrielle souriante et pleine de vie. Cela était surement dû à l’iode environnant mais aussi aux nouvelles rencontres. La taverne n’avait pas été un aussi bon endroit que ces derniers temps ! Entre dégustation de vin et le reste, la donzelle retrouvait son caractère originaire. Et à présent elle ressort ses jupons fendus, son long tatouage à la cuisse, ses corsets serrés, bravant le froid par sa chaleur corporelle, et profite un maximum de la présence masculine.

Et oui, terminés pour elle les tourments, la mélancolie et la nostalgie. La donzelle a enfin trouvé le moyen de tourner la page… D’ailleurs, elle l’a fait depuis son départ de Bourgogne et depuis son entrée dans la Zoko. C’qu’ils sont si charmants ces jeunôts ! Têtus, bornés… mais touchants ! Peut-elle est-ce le résultat d’une intégration réussie ? Probablement…

En tout cas, ce matin là, c’est avec un charmant bâton en plus de son sabre et de sa dague qu’elle quitte l’auberge. Parait qu’elle est professeur de combat avec une blonde et un rouquin… Demande qu’elle avait acceptée avec joie d’ailleurs la veille. Parce qu’elle manquait un peu d’entraînement, surtout avec le combat test contre le poisson rouge prévu pour bientôt... Raison de plus de faire un peu d’exercice !

Bref, pour la Rodrielle c’est « petit déjeuner » rapide, puis sortie d’auberge, direction la plage. Et au pas de course : une-deux-une-deux !

_________________
Felina
Parce que rien ne tourne jamais totalement rond.

[La Rochelle, bien avant l'arrivée de la Pivoine.]

Jours qui passent, temps qui s’écoule lentement, paisiblement dans son nouveau port d’attache. Sans savoir encore que bientôt tout serait chamboulé, que le passé perturbé des siens viendrait la rattraper, que le sang coulerait de nouveau, la Rastignac profite de l’instant, sans penser à l’avenir. Le temps passé auprès du roux l’apaise comme rarement, et pour la première fois de sa vie elle ne se pose aucune question, ne craint pas ce que sera demain, et se laisse totalement aller. Le tableau aurait pu être idyllique , Féline amoureuse, bien dans sa tête et enfin presque libérée de ses démons, du moins pour le moment.

Mais c’était sans compter sur un Borgne encore plus ronchon qu’à l’ordinaire, qui par son attitude plus que méprisante faisait s’enfoncer la Féline un peu plus chaque jour dans les limbes de l’incompréhension. Depuis la minute où il avait appris qu’elle fricotait avec l’un des leurs, il n’avait cessé de la mettre en garde, ne lui parlant qu’avec froideur.

Sortie de taverne, porte qui claque … sauvageonne à bout de nerfs, à bout de force, perdue comme rarement et ne voulant plus voir ni parler à personne. La bague qu’elle a faillit rendre pour de bon il y a quelques minutes à peine est au fond de ses poches, mais elle sait que la solution n’est pas là. Tout quitter … A quoi bon ? Elle ne peut pas, elle ne VEUT pas. Pourtant comment faire avec ce chef qui ne veut plus l’être pour elle, avec ce frère qui ne la regarde plus qu’avec une profonde indifférence ?

La complicité … envolée.
Les jeux d’hier … disparus.
Les taquineries ... un souvenir.

Là où la Féline aurait pensé trouver si ce n’est une oreille attentive, tout du moins de la tolérance de la part d’un Maleus amoureux, elle ne trouve qu’un mur de froideur et de sarcasmes, n’entend que des reproches et des insinuations. Elle a pourtant tout essayer pour tenter de comprendre cette soudaine haine … Vaines tentatives de discussions, rien à faire. Plan B, rentrer dans son jeu et le provoquer à son tour, par les mots, par les armes, appuyer là où ça fait mal, parler de sa Miss. Mais l’Mal' est dur au mal, ou alors décidément totalement insensible et rien n’y fait. Il l’accuse, il l’accule …

Tout est sa faute, c’est évident. Si facile de juger hein Maleus … Si facile d’avoir le dernier mot en refusant le dialogue. Si facile de dire qu’elle est seule responsable, qu’elle a un problème depuis qu’elle est avec Jules. Pourquoi ne voit il donc pas que le problème n’est sûrement pas le rouquin, mais lui, et lui seul, qui ne parvient pas à accepter que la docile Féline puisse oser faire ce qui lui plaît, vivre simplement pour elle et non plus uniquement pour la Zoko. Elle a tout donné sans rien demandé, elle a offert son arme, sa liberté, sa fierté parfois pour suivre cette compagnie … sa compagnie … sa famille. Et voilà le remerciement ??!! Ferme ta gueule et arrête de déconner ...
Où est donc celui qui se confiait à elle un soir de beuverie, celui qui avouait combien elle comptait pour lui, combien il avait confiance en elle … Mensonges éthyliques ? Impossible … Pas lui … Et pourtant, ouvre les yeux pauvre fille.

Les ruelles sont parcourues d'un pas vif, les bottes claquant sur le pavé au rythme de son souffle qui se fait toujours plus rapide. De l’air … vite …
Au détour d’une place désertée en cette heure où la nuit est déjà présente depuis longtemps, un mur, presque effondré. Besoin de cogner qui pulse dans ses veines, besoin de faire sortir cette rage, et puisqu’elle est profondément incapable de rentrer totalement dans le lard du seul vrai responsable de son tourment, c’est sur ce muret que s’abat son poing gauche, de toutes ses forces . Un coup, violent, non retenu et qui lui arrache un cri de douleur. Un deuxième, puis d’autres … Combien ? Elle ne sait pas et elle s’en fout. Le sang coule, elle s'en fout. Il faut que ça sorte, et c’est là le seul moyen qu’elle a trouvé ? Féline à la dérive, seule avec ses démons.

Tu ne comprends rien à rien Mal' !! Va au diable !
_________________

A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Alixane
[Quand un rêve vire au cauchemar]

Noirceur, semblable à celle qui envahissait son âme
Froid, autant que cet étau glacé qui lui enserrait le coeur.
Vide d'immensité à l'instar du seul horizon qu'elle voyait se profiler.

Voilà ce qu'Alix contemplait depuis des heures, perchée sur un piton rocheux surplombant les flots.
Ce qu'elle attendait, elle n'aurait su le dire.
Détrempée par les embruns, décoiffée par les rafales d'un vent qui grondait plus fort que sa propre rage d'impuissance, peut-être attendait-elle de tomber, à moins qu'elle n'espérât avoir la révélation de ce qui la pousserait à tenir.

Elle se serait bidonnée au nez de qui lui aurait prédit que cette ville serait le berceau de sa douleur.
Pourtant, des signes qu'elle n'aurait dû ignorer avaient parsemé ces dernières journées.
Un retard inexpliqué, ou si mal que ça revenait au même ; des couleuvres qu'une pintade avait voulu faire avaler à une vipère, la véhémence avec laquelle il avait empêché qu'elle se la farcisse.
Trois jours, trois jours sans qu'Il se manifeste, après que cette garce dénuée d'amour propre se soit ridiculisée, auprès des Chefs, et par un chantage au suicide.

Et ce matin, le rapport de douane, qui indiquait qu'Il avait quitté La Rochelle.
Sans un mot.
Sans la moindre explication et au mépris de serments qu'Alix n'avait jamais réclamés.
Sans que rien n'ait pu présager de cette fuite et laissant la brunette dans une incompréhension totale.

Le pire de tout, de de rien savoir.
Difficile de tourner une page qu'on n'a pas réussi à déchiffrer entièrement, dont on n'a fait qu'imaginer la fin au risque de rendre bancale la suite de l'histoire.

Alors, elle était là, à tanguer dans le crachin ; à implorer les éléments de lui offrir une alternative à un plongeon dans les abysses qui présentement l'attiraient plus certainement que la plus fraîche des chopes de bières au milieu d'un désert.

Délaissée, la plage aux entrainements, pendant la période d'incertitude.
Et maintenant qu'elle savait, si tant est qu'elle sache grand chose, elle n'avait eu spécialement plus envie d'aller s'y défouler.
Tant qu'à risquer un carnage en expulsant toutes ces émotions qui l'encombraient, elle attendrait une vraie raison et de vrais candidats au massacre.
Et s'en donnerait à cœur joie, jusqu'à ses ultimes forces.

Il lui resterait à convaincre ses camarades de ce dont elle n'avait pas réussi à persuader un roux le matin même, qui lui avait pourri son vœu par d'autres histoires de serment.
Elle en avait soupé, pour le restant de ses jours, des serments.
Foutaises et billevesées.
Juste le genre de trucs auxquels on ne se tient que quand ça peut arranger, pour la plupart des cas.

Le nez levé vers la grisaille d'un ciel tourmenté, les poings prennent bientôt la même direction, avant qu'elle n'extirpe de ses entrailles une longue plainte, expression de toute la puissance de cette haine mêlée de désespoir qui la submerge soudain.

_________________
Rodrielle
{Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas…}

C’est d’ailleurs fou à quel point l’humeur des gens peut changer du tout au tout. Il n’y a rien de lunatique là dedans non plus, mais parfois une journée peut être merveilleuse et la suivante horrible… Suffit déjà de regarder les deux femmes du dessus… Féline et Alix toutes deux perdues dans leurs sombres pensées, tristes et solitaires. Et c’est une troisième brunette qui rejoint leur état d’esprit.

Qu’est ce qui lui avait pris d’envoyer cette lettre ? Retour sur quelques heures auparavant… Discussion avec un rouquin et une question. La seule qui remet tout le reste en suspend. « Quel est ton but à présent ? » Et là, gros silence. En voilà une demande complexe qui demande quelques heures de réflexion. Oui, quel était son but ? Quel était le sens de sa vie à présent ? Rodrielle ne le savait pas. Elle s’était engagée dans la Zoko sans réfléchir, quittant le compagnon du moment et quittant sa vie sans penser aux conséquences. Ah pour sur la sabreuse avait réussi à faire une coupure avec le passé. Terminés les petits contrats à la capitale, et bonjour le travail libre ! Mais le reste ? Finalement la coupure n’était pas encore totale. C’est difficile de ne plus penser au passé, surtout lorsque celui-ci est doux et agréable. Difficile de ne pas se remémorer…

Alors elle marche lentement dans les rues de La Rochelle, yeux rivés sur les étoiles et sur la lune haute dans le ciel. Elle ne se soucie même pas des quelques flocons de neige qui tombent sur son visage, au contraire, elle les laisse glisser sur son visage. Juste le temps de se souvenir… Repenser à ces années de bonheur simples, avec lui. Son beau chevalier comme elle l’appelait. Ah oui, lui seul avait réussi à la faire rêver et à la faire vivre ! Dès le premier jour elle avait su, dans son regard, qu’il allait faire naître en elle cette flamme intense. Vous devez comprendre si vous-même possédez ce brasier dans votre ventre, si vous aussi vous connaissez cet amour qui vous possède, qui vous ronge jusqu’à l’âme… Et bien Jacknight de Licorne Azur était le créateur de tout ca pour Rodrielle. Des années de bonheur et de soutien, une énorme complicité… Des amis, des amants… Ils faisaient tout ensemble. Jusqu’au jour où la donzelle décida de partir avec ses jumeaux. « Pas assez de temps pour nous » lui avait-elle dit. Rien de plus. Et la flamme s’est évaporée.

Nostalgie…
Douleur…
Regret…

Et ce n’est que ce jour là, où Jules lui posa cette question fatidique, qu’elle comprit réellement. Non, elle n’avait pas de but. En fait, elle n’en avait plus depuis leur séparation. Et c’est ce que la sabreuse a écrit dans sa lettre. « Je suis partie, seule, en te laissant mon âme et cette flamme ». Avouer qu’elle n’est plus vraiment humaine depuis qu’il n’est plus là… Qu’elle vit juste parce qu’il le faut, et parce qu’elle a encore le plus important : l’espoir.

Espoirs…

Réalisés. Jamais elle n’aurait cru recevoir une réponse. Tout n’était donc pas perdu ? Etait-elle encore vivante quelque part ?

Alors qu’elle marche, elle relit cette lettre inespérée. Pas de bonnes nouvelles malheureusement. Se laisser mourir… Santé qui se dégrade… Difficile de retenir ses larmes, mais la donzelle le fait. Elle ne veut pas le savoir enfermé dans une abbaye, lui qui était si fort, si important aux yeux de toute la Bourgogne au temps où ce duché valait encore quelque chose. Lui, le bâtisseur. Pourra-t-elle alors le retrouver ? Réussira-t-il à lui pardonner son départ comme elle qui lui a pardonné son absence ces années là ? Retrouva-t-elle un jour un but dans sa misérable vie ? Un but qui vaille la peine…

Elle s’assoit alors, la lettre entre ses mains, et remarque la féline se dresser à quelques pas d’elle, laissant échapper sa colère contre un mur alors qu’un autre cri de douleur se fait entendre sur la plage non loin de là. Pas un mot en réponse à tous ces appels de mal-être. Juste un regard et une oreille attentive…

Décidément, l’amour quand tu nous tiens…

_________________
Armand.
Si l'on devait résumer son arrivée vers l'Océan bleuté...

Des mois d’attente, deux pour être précis. Deux mois passés dans le marasme d’une quête qui n’avance pas, à la recherche d’une vérité fugace qui semble se jouer d’eux. Deux mois à regarder l’horizon. Au loin la Touraine. Ils avaient promis, promesse ne sera pas tenue. Et puis, un courrier, une opportunité enfin, la guerre est terminée mais qu’importe, ils iront.



[Loches, une nouvelle route se trace]

Ils étaient là, presque tous réunis. Eikorc, Maleus, Mira, Lucie, Félina... Zoko ad Eternam. Retrouvailles vite passées, palabres habituelles échangées, la vie reprit son court lancinant, le calme avant la tempête, avant la douche froide d’une nouvelle promesse balayée d’un revers d’insouciance.

Colère qui explose… comment peut-elle ?
Incompréhension qui se devienne… mais pourquoi ?
Peine qui s’installe… ça ne compte donc pas ?
Colère qui se calme… est-ce si grave ? De quel droit la retenir ?
Rage qui se mue en décision… Eikorc !

Ainsi le jeune prétentieux de Bourgogne céda, acceptant la bague zokoïste autant que les règles. La compagnie ou la mort, les ordres avant le cœur. L’oiseau lyre avait trouvé sa cage. Nouvelle condition qu’il tarde à accepter, les azurs tournés vers le ciel, qu’adviendra-t-il de sa liberté ? Fougue rouquine qui le déstabilise, doutes exacerbés, faiblesse cachée qui explose au grand jour, colère qui colle à la peau… à quand la paix ?
Bague trop vite posée au sommet d’un rocher juché au pied d’un arbre dans le calme d’une clairière. Condition trop dure à accepter pour un jeune coq ayant perdu ses ailes. Comment vivre dans l’ombre quand l’oiseau rêve de lumière ?

Bague heureusement ramassée par une féline méconnue devenant confidente. L’acceptation passera par l’entrainement. Apprentissage du maniement des armes, souplesse du corps déjà acquise, reste le mental à fortifier. Confiance qui s’installe, espoir qui renait au même rythme que coulent la sueur et le sang, au même tempo qu’une colère inavouable.
Et le temps passe…


[Thouars, le marasme se poursuit]

Il existe des temps dans une vie où plus rien ne semble fonctionner. De ces moments souvent simples et qui pourtant semblent insurmontables nait la désagréable sensation de ne rien maitriser. Certitude dérangeante, angoissante qui nous piège alors dans son écrin doré : Ils ne comprennent rien ! Renfermement, isolement, rejet des autres, ils ne me comprennent pas ! La vérité voudrait que bien souvent ces autres comprennent bien mieux qu’on ne le pense mais, trop renfermé sur notre souffrance, l’on devient aveugle à leur présence, sourd à leurs paroles, indifférents à leur propre sensibilité.

Ils ne peuvent pas comprendre….

Comprendre cette colère qui s’insinue jusqu’aux cauchemars, étreint le cœur, aveugle et exacerbe la faiblesse rendant l’Image de soit pitoyable, comment convaincre si l’on n’y croit plus soi-même ? Armand trouva pourtant la force de relever la tête, poursuivre l’entrainement, supporter les coups, les railleries, les médisances, les regards. Releva la tête pour se dire : je vaux bien que cela. S’accrocher et y croire enfin… jusqu’à la trahison.

Trahison qui n’en est pas une, et pourtant le blond remit tout en question. Elle, lui… La lumière et l’ombre… le ying et le yang… ensemble. Comment n’avoir rien vu ? Et le feu de la haine qui couvait jaillit enfin, déversant sa puanteur comme caquettent des poules. Elle a trahi ? Non, elle a juste aimé et pourtant…

Chefs qui s’en mêlent – la brouille avec le rouquin doit cesser- Inepties déballées, trahison dévoilée et bague à nouveau posée sur la table, c’en est trop. Il fallut bien du temps aux chefs zokoïste pour faire comprendre à l’impétueux combien il se trompait… nul trahison ici mais dans l’azur toujours le même éclat. « Si tu fuis, tu seras le lâche qu’il voit en toi ». Saphirs qui se lèvent vers leurs semblables, un brun plus clairs peut-être, laissant apparaitre leur vanité touchée au cœur. Jamais ! Et rester finalement pour cette simple phrase versée, qui éteint pour un instant le feu ardent de la douce détresse d’un gamin perdu.

Gamin pourtant Adulte qui ne voit guère d’un bon œil cet autre discutant avec sa belle alors qu’il est au prise avec ses chefs. Jointures qui blanchissent, dents qui grince et homme qui se moquent alors que la belle taquine, blond qui explose encore une fois déversa sa bile sur le pauvre type avant de quitter la taverne non sans traiter à demi-mot la brune de catin… pour un simple bonjour.

Il perd pied le blond et il le sait. Il est tellement en colère sans même savoir pourquoi ? Il voudrait changer sa vie sans voir ce qu’il a déjà. Il se met à boire… s’isoler pour mieux sombrer. Et Adye ? il ne veut plus la voir, ne pas l’entrainer dans sa chute, ne pas passer ses nerfs sur elle, vouloir la protéger peut-être… et la mettre à l’écart. Il ne vit rien de sa détresse le blond, trop centré sur ses petits problèmes, des semaines qu’il la regardait plus et pour un bonjour, un sourire, une taquinerie il l’insulte sans vergogne. Le voyage vers la rochelle devient plus pour le blond devenu trop silencieux, un voyage vers ses abîmes.

Et la brune malgré les mots blessant vient à sa rencontre, un froid s’est installé, pourtant les points doivent être mis sur les I. Les choppes et tabouret volent et pour la première fois, le blond frappe la brune… Il vient de toucher le fond.

Et tout le monde sait bien que ce n’est qu’au fond du trou que l’on peut enfin songer à se relever. Bien souvent s’épuisent les gens durant la chute à tenter de remonter. Tentative bien dérisoire, il faut chuter pour remonter. Et pour la première fois depuis leur arrivée à Loches, depuis le souhait d’Adye de partir pour Joinville, Armand lève enfin les yeux vers elle et voit enfin ce qui était sous ses yeux… Il a près de lui le plus beau des trésors et enfin il accepte de rompre cette carapace de silence, « Tu es en train de tout détruire Armand » et pour la première fois il se confit en toute sincérité.

Toujours aussi perdu mais avec Adye à ses côtés, il accepte enfin d’aller se coucher. Si seulement il savait combien la jeune femme pouvait avoir peur de le perdre, s’il pouvait comprendre lui aussi ses sacrifices, il trouverait alors sa planche de salue… mais il n’en était pas encore là, et demain serait un autre jour.

Un jour qui se lève pour venir taquiner les paumière du jeune mercenaire endormit qui trouve une brune blotti contre lui. Trouver en ses proches la force de se battre. Il en aurait besoin !
Besoin lorsque quelques heures plus tard l’ordre du borgne fut lancer : les deux trouillons ferraient le reste du voyage à pied. Blond qui accepte assoiffé de montrer sa valeur, Rouquin qui rechigne, plus réaliste et un borgne qui se lasse. Le blond courra seul.
Une course à l’arrière de la troupe, usante, crevante, éreintante. Une course pourtant enrichissante qui permet à l’oiseau de retrouver ses ailes, c’est une course vers LA Rochelle, une course vers l’Océan, une course vers la liberté… la Paix, enfin.



Et si maintenant on reprenait où nous en étions resté...

[La rochelle, enfin]

"Amis ! Contemplez l’océan..magnifique, capricieux..mortel…doux vents salés ou tempêtes meurtrières…peut être la création la plus réussie du très haut perché…"

Le blond de ne se fit pas dire deux fois… Bien qu’éreinté et toujours aussi silencieux, un sourire se dessina pourtant sur son visage. L’Océan enfin.
Il est difficile pour ceux ayant grandit loin de cette immensité bleuté de comprendre son pouvoir quasi hypnotique. Bien que dangereuse et meurtrière, son calme et sa douceur la rendent apaisante. Passer des heures à regarder le rivage se balancer au rythme de la marée berce et assagit autant qu’une mer démontée se brisant sur les rochers peut envouter et fasciner.

Oubliant la douleur de ses muscles, Armand laissa le groupe, hypnotisé gardait son regard plongé au cœur de cet océan qui s’étendait devant lui à perte de vue. Il se mit presqu’à courir le jeune fou pour rejoindre le sable fin de la plage un sentiment de liberté et de joie chassant tous ses démons. Près de cette immensité, il était enfin chez lui.

Et le blond se ficha bien du reste de la troupe, seule une pensée pour sa belle le fit sourire. Il n’aurait pas grand mal à tenir sa promesse… demain… pour l’heure il avait un rendez vous qu’il ne voulait manquer sous aucun prétexte. Et faisant fit de toute prudence, alors que le soleil voilé de nuage semble jouer à cache-cache, voilà notre jeune mercenaire plongeant dans l’eau glacée de l’Océan Atlantique, riant aux éclats, éclaboussant quelques chimères, plongeant encore et nageant jusqu’à l’épuisement. Il était heureux enfin.

Et ce n’est qu’à la nuit tombé, lorsque le froid vint le mordre avec brutalité que le blond de décida enfin à rentrer. Il avait hâte de revoir sa compagne et de lui expliquer en détail ce que demain serait un éclat malicieux brillant dans ses azurs.


Et lorsque le lendemain Adye vînt à sa rencontre dans la grande pièce de l’auberge où il avait élu domicile, une pipe au bord des lèvres, c’est avec un grand sourire qu’il l’accueilla. Nul besoin pour la belle de réclamer son du, son compagnon ne rêvait de rien d’autre que de l’envoyer se baigner. Programme de la journée : une ballade main dans la main au fil de l’eau, pour lui faire comprendre la beauté de cette immensité avant de songer au lendemain et d’un plonger en entier.

La prenant sur ses genoux, d'un air rêveur il lui murmura simplement :


Pardonnes mes erreurs et suis moi, je vais te montrer, ce qui me fait tant rêver...


Et se mettant à rire de bon cœur il se leva, gardant sa belle dans les bras et monta à l'étage chercher quelques affaires. Le temps était maussade et mieux valait se couvrir, ils étaient pas à l'abri d'une malencontreuse bousculade, surtout la jeune femme au vue de l'air espiègle qui brillait sur la mine enjouée de son compagnon.

Couverture, provisions et vêtements de rechange préparés, le jeune couple quitta alors l'auberge,se taquinant comme toujours. Une belle journée se présageait, au bord de l'eau, face à la mer... enfin!



... La paix enfin était retrouvée!
_________________
Un jeune con prétentieux
Felina
Quand certains démons s’éloignent enfin, d’autres reviennent vous hanter.

Un mois … un mois déjà que la Féline a franchit pour la première fois les portes du Port de La Rochelle. Record presque battu de sédentarité pour la sauvageonne éprise de liberté et de grands espaces. Fleur sauvage aux épines acérées dont les pétales s’étiolent à mesure que l’immobilisme la gagne. Aussi ce qui devait arriver arrive, et l’envie de reprendre la route qui s’était insinuée chaque jour un peu plus devient un appel auquel elle a de plus en plus de mal à répondre.

Pourtant, la vie ici est bien loin de lui déplaire. Elle apprend à dompter cet océan qui lui faisait tant peur, et en est même venue à apprécier sa présence, sa beauté unique et la magie qui émane de cette immensité liquide, allant même jusqu'à se bâtir une cabane directement sur la plage. Ainsi, depuis, chaque soir admire-t-elle le paysage magnifique du coucher de soleil sur l’Atlantique, qui le plus souvent fait écho à la chevelure flamboyante de celui qui partage avec elle ce moment.

Transformée elle l’est la Féline depuis qu’elle a croisé son rouquin, du moins en sa présence et lorsqu’ils sont seuls. A ses côtés elle redécouvre la femme oubliée derrière la froide mercenaire, elle réapprend la tendresse qu’elle n’a plus connu depuis de trop longues années, et surtout … elle apprend à se confier, s’ouvrir, mettre des mots sur ce qu’elle ressent au plus profond d’elle.

Trois mots … trois simples petits mots, et la Rastignac se sent comme libérée d’un poids sur son cœur, enfin elle-même. Lentement mais sûrement les démons s’éloignent, l’ombre devient lumière … Pour combien de temps ?

Pourtant, alors que les moments passés avec Jules lui deviennent au fil des jours de plus en plus indispensables, aux yeux des autres la Féline reste froide et distante, encore plus qu’à l’accoutumée, comme pour se protéger d’eux … mais surtout d’elle même. Se fermant comme une huître dès qu’on évoque son histoire avec le fougueux de la Zoko, elle évite le sujet le plus possible, sans vraiment en prendre conscience d’ailleurs. Sûrement une envie de garder secret ces moments qui n’appartiennent qu’à eux, mais plus certainement une peur panique d’avouer au grand jour ce qu’elle a déjà eu tant de mal à lui dire à lui. Plus tard, peut être …

Aussi, pour éviter d’avoir à parler a-t-elle choisit ce qu’elle sait le mieux faire : l’éloignement et l’isolement, évitant autant que possible les tavernes et autres lieux très fréquentés, passant son temps à ériger cette fameuse cabane sur la plage. Quelques rares exception seulement : un passage à l’herboristerie flambant neuve de Brigide, avec à la clé une solution presque miracle contre le Mal qui la ronge depuis la Bourgogne, quelques sorties en barque pour aller pêcher, ou de longues chevauchées sur la plage, pour se laisser griser d’un sentiment de liberté bien trop éphémère.

Un soir pourtant, elle n’a pu reculer lorsque, cherchant à se réchauffer en entrant dans une auberge qu’elle pensait vide, elle a croisé Armand. Ce dernier lui a alors annoncé son départ avec Adye, pour une durée indéterminée. La suite de la discussion avait été houleuse, le jeune homme la poussant dans ses retranchements comme pour tenter de lui faire dire ce qu’elle ne voulait, ne pouvait dire, la provoquant par des mots durs, qu’elle ne lui avait jamais connu. Quelques heures plus tard, chacun avait alors fait quelques pas vers l’autre, et si c’est deux là étaient encore loin de se comprendre totalement, au moins avaient-ils pu mettre les choses au clair avant que le Blondinet ne parte sur les routes. Féline semi jalouse de savoir qu’ils vont vagabonder alors même qu’elle reste là dans ce village fantôme.

Lorsque le sort décide pour vous du chemin à prendre.

Puis un matin, ce roucoulement de pigeon qui la tire des bras de Morphée et de surtout de son Jules, et cette missive qui va tout faire basculer.

Karyl …




C'est ou que tu est? tu va bien?
Moi je vai bien. Je te écris parce que je suis à l'Est. On me a dit que Ici le nom c'est : Genevieve. C'est un peu bizarre, mais ils ont lair un peu zinzin toute facon.

ta vu que je sé faire? ta vu un je ai réussi!
Moi je sui content, faut que je aprend plein de choses! Et aprè je vé encore plu là ba dans le Est pour voir les guerriers super for. Tu va venir avec moi?

Pourquoi eikorc il répon pa a moi? il ve pu me voir?
Tu di un que fau qu'il écrit!, il avait promi!

Faut que je vai,

Tu me écri un!!

K.


Poing qui se crispe de colère à la fin de sa lecture, voile qui vient assombrir plus encore le regard brun... Genève : ville maudite dont tout le royaume a en ce moment le nom sur les lèvres, terre de feu et de sang où les saintes Armées se rejoignent pour une chasse aux hérétiques. Le gamin avait décidément une facheuse manie à se trouver au mauvais moment au mauvais endroit. Tant de question qui jaillissent alors.

Que diable fait il là bas ?
Est il seul ?
Comment le laisser là bas sans réagir ?

Elle a fait déjà cette erreur à deux reprises, croyant à chaque fois le perdre. Pas cette fois, pas encore … Non !!
Soudain tirée de ses sombres pensées par un rouquin qui s’éveille à peine, elle lui tend la missive. A peine quelques regards et mots plus tard, décision est prise. Ils partiront au plus vite pour l’Helvétie rejoindre le garçonnet si cher au cœur de la Rastignac. Mais avant tout, et parce qu’elle ne quittera jamais ces lieux sans cela, il leur faut parler à Eikorc.

L’homme se terre depuis de longues semaines, depuis cette sanglante nuit *, mais peu importe, elle doit le trouver et lui faire part de son projet. Tentera t-il de l’en empêcher comme le Borgne l’avait fait jadis … elle ne le pense pas, et de toute façon, elle sait que cette fois, personne, et pas même le Colosse, ne saura la détourner de son projet fou. Maleus n’est plus là … aussi n’a-t-elle des comptes à rendre qu’à un seul chef, et elle assumera totalement les conséquences de ses actes.

*Je ne donne volontairement pas de détail mais je situe cette journée après le RP : Némésis N’oublie jamais, et donc le duel Cerridwenn/Eikorc.

_________________

A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)