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[RP] A la découverte...

Gadzelle
Voilà comment réduire à néant une entrée fracassante et dévouée afin de sauver son ami. En se moquant d'elle et en lui faisant bien comprendre qu'il n'était aucunement en danger...

Oh, lieut' tu fais quoi ici ?
Venir me sauver, c'est gentil de ta part, mais de qui ? Je m'entrainai tout seul....


Descendant du cheval, elle s'apprêtait à lui passer un savon pour oser rire d'elle comme ça, ne prêtant aucune attention à sa mise débraillée et son visage rougi du froid et de l'effort.

Coupée dans son élan par un cri perçant, elle porta son regard vers le haut de la tour. Muette de stupeur, elle vit à travers la brume un corps penché un peu trop par dessus les remparts de la tour, de manière vraiment anormale. Se demandant qui pouvait se trouver là haut par ce temps si glacial, elle tourna un regard interrogateur vers Ioz. Celui ci était déjà parti vers on ne sait où, et elle se retrouvait seule, à se demander quoi faire, qui était l'ombre aperçue et pourquoi Ioz attendait en bas.

Occultant toutes ces questions, elle courut vers la tour de Vésone et les marches branlantes, montant au sommet plus vite qu'elle ne s'était dépêchée pour aider Ioz. Le souffle court, elle découvrit la scène cauchemardesque qui lui faisait face: Finute penchée, sur le point de tomber. En deux mouvements, elle fut près d'elle et comprit ce qu'elle tentait de faire, grimaçant sous l'effort. Flex pendait dans le vide et la dame était sur le point de l'y rejoindre, ne tenant plus le poids du Vicomte.


Finute! Le cri lui était sorti droit du cœur, oubliant les convenances et l'écart qu'elle sentait toujours confusément entre les deux femmes.

Un moment de vide, un moment de flottement dans son esprit.

La situation avait réellement l'air délicate, pourrait-elle aider Finute ou son intervention ne ferait que précipiter l'homme dans le vide?
Devait-elle vraiment le sauver? C'était un homme mauvais, ambitieux, cupide et égoïste, ne serait-ce pas l'occasion d'en profiter? Un mouvement un peu trop lent, des mains qui glissent...

Un gémissement lui fit ouvrir les yeux. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas ôter la vie de quelqu'un devant témoins. Ôter la vie tout court c'était une autre question, à laquelle elle connaissait la réponse.

Se penchant précautionneusement elle attrapa à son tour l'avant bras de l'homme, délestant Finute d'une partie de son poids. Le tenant des deux mains, elle tentait de gagner du temps, cherchant un endroit où prendre appui plus surement. La jeune femme n'était pas assez forte pour le remonter seule, et Finute avait déjà passé trop de temps à supporter le corps de l'homme, elle n'avait peut être plus l'énergie pour l'aider plus que cela. Ioz ne devait pas être parti bien loin et allait surement revenir rapidement. Tout ce qu'il lui fallait c'était gagner du temps...

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Finute
[…]


Les pierres se dérobaient doucement sous la main de la jeune femme, elle lâcherait prise dans peu de temps et tout deux tomberaient dans la pénombre de la Tour pour s’écraser plus bas, à 6 pieds du sol, sur la terre mouillée.
Elle ne le quittait pas des yeux. Ces derniers sous l’effort et la peur étaient noyés.
Oui la peur, elle n’en a qu’une seule et unique et elle espérait ne jamais, tout du moins jusqu'à cet instant, la voir se réaliser. Elle avait tant prié pour que cela n’arrive avant tant d’année…
La mort, SA mort à lui. Voilà sa plus grande peur, le perdre au travers de la mort. Ne plus pouvoir croiser son regard, sentir sa présence.

Elle avait envie de lâcher prise à ce moment là, de l’embrasser une dernière fois et de tomber, ensemble. Cette embardée c’était passée si vite qu’elle n’arrivait plus à réfléchir.
Elle lui suppliait de se réveiller, de tenir bon… En vain.
Elle avait mal, de partout.


Je vous en priie Enguerranndd réveillez-vous !

Elle le tenait fermement par l’avant-bras, ne voulant le lâcher, pour rien au monde elle ne le laisserait tomber. Mourir maintenant et de plus, évanoui serait complètement idiot. Il avait tant de chose à faire !
Par tous les moyens elle essayait de remonter, mais à chaque essai, les pierres dégringolaient sous ses doigts. Elle lui semblait qu’ils étaient perdus, tout deux. Peut-être était-ce mieux comme ça, que tout deux meurt, l’un tenant l’autre.
Jamais ô grand jamais elle n’avait souhaité ça. Et s’il mourrait, elle s’en tiendrait principale fautive et ne pourrai vivre avec cette culpabilité qu’elle ne devrait avoir. Personne ne pourrait l’aider. Elle ne voulait se marier avec un homme qui l’avait trahit, mais un homme repentit de tous ses pêchés… dans ce cas, il lui faudrait du temps et beaucoup d’effort de l’autre côté.

Un cri, un appel. De l’aide.

Pour l’amour de Dieu revenez à moi Enguerrand, ce n’est ni le lieu, ni l’heure de mourir ! Je vous en supplie…
Elle le disait d’une voix tremblante, hurlante, les joues mouillées. Mais elle rassemblait toutes ses forces pour le tenir bien fermement.
Gadzelle l’aida quelque peu à le remonter… avec les forces qui lui restait elle essaya de se hisser de l’autre côté, le tenant toujours, à jamais.

Par Aristote, venez-nous en aide… avait-elle murmuré entre deux larmes.
Elle perdait sa force, ne pas lâcher…. Etait son seul objectif.

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Flex
Thème musical

La main de Flex glissa. Il n'avait plus de gout, plus aucunes envies ; toutes ses idylles disparurent quand Finute le brisa. Ni lui ni personne se douterait qu'une femme aussi douce viendrait à bout du monstre qu'est Flex. En un regard, en une parole, il dû baisser son chef et, inclinant sa puissance, marquer sa défaite. Elle était l'humaine qui le rattachait encore au monde réel, bien loin de ses fantasmes bellicismes. C'était sa punition de la part du Dieu qu'il vénérait ou insultait suivant les occasions. C'était son destin, bien loin des fins qu'il se souhaitait à lui-même ; en Terre Sainte, dans les bras de son frère Vortiris, sur un soleil couchant où la chaleur mêlait des vagues d'air au sable.. Voilà ce dont il aurait souhaité. Il se bannit de sa propre existence en divisant son âme aérienne de son corps terrestre. Il fallait être aussi versatile que lui pour réussir à comprendre ses choix. Un homme du théâtre qui s'adonnait au public, mais surtout son égo démesuré qui en demandait toujours plus, toujours trop. Flex ne possédait que tous les défauts des humains.

Son corps bascula. Sa bourse vide d'écus, car cet homme devint avare et préférait le coffrer dans ses appartements, laissa échapper les petits deniers d'un achat sur le marché. Il flottait maintenant sur l'or - le bronze -, comme un nuage dans le ciel. De sa tête il en perdit sa couronne ; celle-même qu'il choyait plus que sa promise, qu'il vantait plus qu'un mécène. Il se fichait bien de son arrogance.. Ainsi que son image. En devenant borgne, il comprit que l'aura crainte par autrui prit de l'ampleur. Dans tous les malheurs du monde se trouvaient une partie de bonheur. Le sien ne se résumait plus. Un tout aussi vaste que les abysses, où le moindre objet de valeur n'en ressortait jamais. Tout ce qui devenait sa possession était scellé pour l'éternité. Le pire n'était pas ce qu'il représentait ou encore moins ce qu'il pouvait aspirer, c'était la manière dont il se cachait à lui-même de n'être qu'une bête fut formidable. Aucunes des mythologies grecques, même réunies dans une seule histoire ne parviendraient à faire réaliser toute l'illusion dissimulée en lui.

Flex chutait. Son cœur ne s'affolait même pas. Aucune chamade ne battait, aucune adrénaline s'immisçait dans son sang. Pourquoi donc ? Il ne pouvait plus rien perdre ; le borgne avait rattaché son existence à Finute. Il ouvrit son œil mouillé : qu'il était fier de ce qu'elle était devenue. Une femme forte qui tenait tête à son fiancé. A Flex. Personne d'autre mise à part Ela réussissait à le faire ! Toute cette épopée ne fut qu'un long chemin vers cet accomplissement. Après tout, il cherchait à remplir le bonheur des autres, et rompre le sien ; hanté par un tonneau des danaïdes, qui coulait et se remplissait à l'infini. Rien ne resterait en place, ou plutôt Enguerrand ne tenait pas une minute dans l'ennui et dans la routine. Le point faible surgit brusquement, ce même talon dont il n'avait jamais douté. D'un autre côté, il fallait s'y attendre. Une pensée traversa son esprit : aussi drôle qu'elle l'était, le bellâtre rédigea, à même son imagination quelques vers. De tout les ci-ieux et les di-ieux je n'en n'aurais cure ; c'est de ma mi-ie d'un coup de pi-ieux qu'elle fendit mon armure. J'amasse tant d'années, tant de vent & d'eau ; au devant de l'épée, je reçois ce que je fit, je fut : moi le fardeau.

Tout s'abattit sur lui. Le cri même de Finute, cette promise qui chargeait le borgne de moult bonheur que ce soit, n'avait aucun écho de la part de Flex. Elle demanda de l'aide : Aristote était venu, de cette main invisible, aider Ela de la Rochefoucauld. Cette dernière avait bien plus d'intérêt à se séparer de lui. C'était ce qu'il fit volontairement. Ce baptême lui voudra peut être le pardon des rancœurs qu'il avait créé. Il le fit sans aucune arrière pensée.. Parce qu'il aimait cette femme. Il fallait périr dans sa toute fierté, dans son illusion parfaite en se croyant invincible, en se croyant aimé. On se souviendrait de lui comme un homme hautain, odieux, pédant, vampirisme, craint.. C'était comme ça qu'il le voulait. Pas comme un homme brisé par sa femme, pas d'être tombé dans un silence strident. Tout le long de cette fantastique montée, il ne quitta du regard Finute. S'imprégner de ce visage doux qu'il avait apprécié côtoyer fit sa volonté. De plus, il se rendit compte qu'il devait dire quelque chose : il profita de l'occasion.

Dublith à jamais ? Malheureusement non. Nulles armes l'avaient transpercées, nuls champs de bataille croisés. Là où ailleurs ? Peut être. Son père le Duc Vaxilart pourrait se vanter d'avoir eu un fils aussi Mirandolien que lui. Ne faire confiance qu'à sois-même ? Trop longue.. L'évidence d'une simple phrase apparût. C'était le plus grand paradoxale qu'il fit. Un sourire se dessina même sur son visage. Soudain illuminé, il ressentit un battement de son cœur s'élancer. Puis un second, et un troisième.. Ainsi de suite. L'heure de sa renaissance, lavé de tous ses péchés, sonna, comme un profond glas. Le jeune homme tendit sa main en direction de Finute et prononça.

« - Je vous aime Finute. »
Le ton employé était différent de tous les autres. Ni insolent, ni mou. Il chantait, où cette fois Flex avoua ses sentiments à Finute, et faisait la cour. Tant de déchirures pour enfin s'apercevoir que l'être qu'il désirait le plus obtenir était là devant lui, depuis longtemps. C'est lui qui mit ces disputes sur le dos de Finute, depuis qu'il fut borgne. Après tout, vivre en compagnie d'un homme avec un visage à moitié mutilé ne devait pas être facile.. Or, Finute affirmait qu'il n'en n'était rien. Il ne la croyait pas, à son grand dam. Enguerrand décidait tout seul des moments de sa vie. Il aurait dû accepter une épaule sur laquelle se reposer. D'humain il est devenu loup, de loup à vampire pour ne pouvoir que pleurer sa reine.

Enfin, tout devint noir. Un bruit sourd s'envola. Tout devint clos.

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Gadzelle
Quelques gouttes de suée coulèrent le long de son front, de son visage, lui firent battre des cils, gouttes de sel lui piquant les yeux, le front plissé sous l'effort. Quelques gouttes salées se mélangèrent à d'autres, plus discrètes qu'on aurait pu ne pas apercevoir. Des larmes de rage, le corps devenaient trop lourd, et l'homme se réveillait en bougeant, trop de mouvements, plus assez de forces. Au moment où elle sentit le bras glisser elle sut.

Il n'avait pas réagi, n'avait pas tenté quoi que ce soit. Il voulait tomber, ce fut une évidence.

Comment laisser une vie lui échapper? Si lui même avait décidé, pourquoi devait-elle au nom d'un amour qu'elle ne lui portait pas, aller à l'encontre de sa dernière volonté? Faire gagner la vie, ce combat incessant contre la mort... Combat éternel et vain. Dans un éclair elle vit toutes les morts qu'elle avait pu côtoyer et comprit que le devoir des survivants n'était pas là où on le croyait. S'occuper de ceux qui avaient envie de vivre, pas de ceux qui avaient fait leur choix.

La jeune femme eut mal, Flex n'était pas un ami, loin de là, mais il avait toujours été là, et elle l'appréciait de loin, à sa manière, pour les quelques qualités qu'il pouvait avoir. Toujours déceler du bon dans les gens, son plus gros défaut, elle le savait. Voilà qu'elle le voyait dans un dernier sursaut sombrer et la main qu'elle ne tenait déjà presque plus glisser totalement en dehors de son emprise.

La vie, les vivants. Finute à côté d'elle. Finute trop près du bord. Finute qui voyait son fiancé sombrer. Finute qui entendait ses dernières paroles...


« - Je vous aime Finute. »

Un dernier regard brouillé par les larmes vers le visage de cet homme, de ce grand homme qui déjà diminuait, et elle agrippa de toutes les forces qui lui restaient les épaules de Finute, la forçant à reculer contre son gré. Elle ne la laisserait pas partir. Non, pas comme ça...
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Finute
[Jour sombre..]

Tout se déroula si vite ensuite. Elle avait imploré Aristote de l’aider… Mais rien n’y fit, pour elle en tout cas.
Ses yeux imploraient Flex, son cœur battait à tout rompre... Rompre comme pourrait le faire Flex s’il lâchait prise.

Elle sentait sa main glisser contre l’avant bras du borgne borné, elle le regardait avec horreur, la peur, le sentir lui échapper… Elle, elle glissait de son côté sous le poids de sa moitié, les pierres lui dérobant sous sa main. Mais elle tenait bon et essayait de refermer sa main le plus possible… En vain.


Non… non… je vous en supplie…
L’homme qu’elle avait tant aimé pour ce qu’il était et qui, malgré tout, elle aimait encore comme au premier jour sombra… Cette chute se passa au ralenti, comme si l’on pouvait percevoir les moindres détails, chaque seconde. Sa main frôla la sienne lorsqu’elles se croisèrent. Elle le regarda avec effroi…
La pluie s’était mêlée à la brume et aux larmes, le tonnerre arrivant non loin. Le ciel grondait.

Des cris de désespoir, conduis depuis son cœur, brisèrent une nouvelle fois le silence hivernal qui les entourait.
Penchée au dessus des remparts, la Belle criait sa Bête, hurlant de désespoir, d’une tristesse incomparable. Elle voulait le rejoindre, à tout prix.
Essayant de se dégager des bras de Gadzelle, elle pleurait, hurlait le nom de sa moitié.
Elle avait entendu ses dernières paroles qui la firent encore plus fondre en larme.
Un bruit sourd… puis plus rien, quelques oiseaux qui se mirent à voler dans la nuit.

« - NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNN !!!!!!!!! »
Son cœur se déchirait, il saignait intérieurement.
Ses pieds retouchèrent le sol malgré elle, elle n’avait pas voulu de ça, loin de là. Se retournant vivement en direction de Gadzelle et pour la première fois, elle mit ses mains devant son visage et pleura de toute son âme et de tout son cœur dans les bras de la Lieutenante de la maréchaussée.

Rien ne pouvait être aussi déchirant qu’une mort comme celle-ci. Elle l’avait vu tomber… Elle avait failli en ne réussissant pas à le retenir, à le remonter. C’était une faible, elle se sentait faible. Sa force l’avait quitté. Elle ne pouvait s’arrêter de le pleurer, voulant le rejoindre au-delà de la mort.

La perte était grande. Une part d’elle était partie… avait sombré en même temps que lui.

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Ioz
Le temps jouait contre lui, sauvait le vicomte, car il en était sûr, c’était sa silhouette qui penchait dangereusement du bord de la tour, qu’avait-il pu se passait en haut pour mettre Flex dans cette position.
La vie du vicomte entre les mains d’un adolescent, le seigneur aimait l’imprévisible il allait être servi !

Ioz avait accroché le cheval emprunté à Gadzelle à la charrette qui malheureusement ne comporté pas assez de foin au goût de l’adolescent, faut dire que le pauvre paysan, que le maitre d’hôtel avait du assommer, n’avait pas eu le temps de finir son travail. La pression monte sur les épaules du jeune homme il avait une vie et pas n’importe laquelle, celle d’un notable du Périgord, entre les mains.
Que faire ? Il est vrai que beaucoup de monde se réjouirai de la mort de celui-ci, l’adolescent le savait Flex était mauvais, des défauts il en avait : infidélité, colère, méprisance…
Des qualités beaucoup moins, mais il avait quand même donner sa chance à l’adolescent et à beaucoup d’autre. Si il mourrait il en était finit de la Casà Aussòna, beaucoup de monde se retrouverait à la rue et ça Ioz était contre. Il ne laisserait pas des personnes en dehors des histoires du vicomte mourir.
Peut-être qu’en haut de cette tour il n’attendais que la mort du seigneur, mais peut-être pas.

Beaucoup de pensés traversait l’esprit du maitre d’hôtel, plus il faisait la balance du pour ou du contre, plus il hésitait, le sauver ou non ?
Mais pas le temps de réfléchir, Ioz pressé le cheval, et à travers la brume qu’il disparaissait progressivement la tour fit son apparition.
Le vicomte semblait retenu dans l’air mais se débattait farouchement comme s’il voulait mourir. Mais si c’était sa décision de mourir peut-être le jeune homme devait la respecter, dans ce moment d’hésitation le temps semblait longs, pas comme celui du vicomte qui risquait de finir vite.
La décision était prise…



Boum !!!

Le vicomte était finalement tombé, allait-il bien ? L’adolescent s’empressa d’aller vérifier.
La paille avait formé un rebord sous le poids du seigneur, après avoir gravi le foin il vit le vicomte qui ne semblait pas trop amoché, sa respiration était bruyante, il décida finalement de descendre le talus de paille et appela en direction de la tour.


OHE ! Du châteaux, vous contez dormir en haut ?
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Gadzelle
La mort, encore une fois. la vie n'était donc faite que de ça? De la disparition d'êtres chers ou pas, connus ou d'inconnus, d'amants ou de personnes haïes?
Construire, reconstruire, ne pas se laisser endiguer par l'incompréhension, le choc, l'injustice, le dédain, le dégout ou le désintérêt de la chose, des choses. Garder goût en tout, foi en rien.

Le désespoir de Finute accroissait ses propres larmes de rage, petites gouttes perdues au milieu de la pluie ruisselant maintenant de toutes parts. La dame se retourna violemment vers elle, Gadzelle se crispa, prête à la retenir, à recevoir des coups ou à la gifler si besoin. Au lieu de ça, elle la trouva soudain dans ses bras, peut être perdue, seule à jamais.
Les mots ne venaient pas, elle ne savait pas réconforter, elle avait peur d'être comme une source tarie à jamais depuis quelque temps, et le choc de voir un homme tomber dans le vide... l'image lui revenait encore et encore. Qu'importe que ce fut Flex, ce prétentieux arrogant. C'était tout de même Flex, l'un des premiers à l'avoir recueillie, à lui avoir ouvert les yeux, souvent à son corps défendant. Elle l'avait étudié, avait appris de lui et rejeté, sans qu'il s'en doute.

Sans un mot, elle porta la main sur les cheveux de Finute, cette chevelure qu'elle avait coiffé une fois. Doucement, elle la posa sur elle, et la berça, offrant un maigre réconfort. Il lui semblait qu'une éternité s'était écoulée quand elle entendit une voix à travers l'orage qui s'était avancé.


OHE ! Du châteaux, vous contez dormir en haut ?

Ioz...

Ioz? Il était de retour? N'avait-il pas vu ... en bas ... surement, le corps devait les attendre. Peut être était-il passé à côté, ne le voyant pas et avait cru qu'ils étaient tous les trois en haut. Il fallait affronter la réalité. Écartant Finute d'elle même, elle lui prit les mains et la fixa.


Ma dame, il nous faut descendre.
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Finute
Le monde s’était écroulé tout autour d’elle. Seul pouvait se sentir le mal de son corps, ses pleurs et la pluie qui se mêlait à ses larmes. Tout n’était que sombre histoire.
Elle le revoyait tomber, tomber, et encore tomber… Son dernier regard, ses dernières paroles.
Elle avait froid, non pas à cause de la pluie, mais de ce manque qui lui venait à présent.
Elle n’allait pas pouvoir s’en remettre, ses sourires du premier jour qu’elle avait gardé bien précieusement au fin fond de son cœur, ses yeux, son œil... sa beauté, son amour.

Une partie d’elle-même était en colère. Pourquoi l’avait-il lâché ? Voulait-il mourir avec cette fierté, ne pas vivre pour se sentir blessé par une femme, ce qui lui ferait peut être honte ? Qui sait, seul lui malheureusement et elle pouvait élaborer toutes les hypothèses possibles et inimaginables, elle n’aurait jamais la bonne réponse. Elle n’en aura peut être jamais connaissance.

Un sentiment de solitude la prenait. Certes non elle n’était pas seule dans ce Royaume, mais dans ce Comté, sans Flex, si. Elle n’avait jamais réussi à se faire une place, elle n’avait jamais vraiment lutté pour s’en faire une. Elle prenait conscience que c’est ce qu’elle aurait dû faire… pour lui.

Elle avait la tête baissée quand Gadzelle l’écarta un peu d’elle. Jeune femme qui était présente à ses côtés et qui l'avait empêché de faire l'irréparable. Jeune femme qu'elle appréciait sans avoir une confiance totale envers elle, ne se connaissant pas si bien que cela.

La voix de Ioz en bas retentissant sous ce ciel orageux.

C’est ma faute… tout est ma faute… murmura t-elle, le regard vers le bas, les yeux rouges du fait qu’elle pleurait.
Il n’en était pourtant rien, elle ne l’avait ni poussé, ni lâché lorsqu’elle le tenait. Mais elle avait failli néanmoins en ne réussissant pas à le retenir, à le remonter.
La Blanche posa un regard vers les remparts, laissant échapper quelques larmes de son corps.
Elle ne pouvait plus rien faire, tout était fini. Pourquoi n’était-elle pas tombée avec lui…
Finute essaya de se relever en s’appuyant sur le muret, une fois debout elle chancela. La tête lui tournait. Elle se rattrapa au muret, se collant contre lui. Le malheur l’avait touché.
Têtue, elle longeait le mur en direction des escaliers. Ses jambes ne la portant presque plus, sa tête ne répondant plus à rien. Elle utilisait ses toutes dernières forces et que lui importait si elle tombait dans les escaliers de pierre...

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Gadzelle
La Blanche avait cherché à se relever, à s'éloigner, témoignant peut être d'un certain contrôle qu'elle essayait d'avoir sur les évènements, peut être pas...

Pour y avoir trop souvent réfléchi, la jeune femme détestait ça. Tenter de contrôler ses actions, celles des autres, de tout revoir et prévoir. Pour tout avoir.
Le destin, cette notion à laquelle certains préféraient croire tandis que d'autres la rejetaient ou la fuyaient et les derniers enfin l'ignoraient totalement.
Elle n'était pas de ceux qui se laissaient aller, bercés par la tranquille facilité à se savoir un avenir tout tracé, mais de ceux qui croyaient en leur choix et leurs retombées. Toute action implique réaction... Bien qu'étant encore loin d'aboutir à cette maxime elle la comprenait parfaitement, se demandant souvent si ses applications étaient uniquement physiques, tangibles ou pouvaient aussi devenir morales. Encore les mêmes questions... Comment juger un homme sur ses actions? Les réactions qu'il obtenait en retour étaient-elles méritées? Qui était-on pour juger autrui, de quelles qualifications devait-on se prévaloir pour émettre un avis sur le comportement et le châtiment d'un tiers? Le plus égoïste des hommes n'avait-il pas le droit d'être aimé, même pour ce qu'il était? Gadzelle avait toujours admiré Finute pour la constance et la ténacité des sentiments qu'elle avait perçus envers le borgne, estimant qu'il ne les méritait pas. Sans doute son appréciation était-elle trop rapide et trop personnelle, à la fois sur la relation qu'ils avaient et sur la nature profondément égoïste de cet homme.

Que dirait-on de Flex, l'homme sans cœur, l'homme avide de pouvoir et de terres? Qu'il était mort seul, sans ses hommes, sans la terrible bataille dont tout guerrier rêve pour fin honorable.
Était-ce cette mort qu'il avait mérité? Nul n'aurait pu le dire. Était-ce cette fin qu'il aurait souhaité? Nul ne l'aurait dit. Était-ce cette fin qu'il avait souhaité? Elle l'avait lu dans ses gestes.
Malgré notre volonté à vouloir tout maîtriser, il fallait savoir accepter nos limites: celle du libre arbitre d'autrui.

Gadzelle avait l'impression de tout ressentir comme à travers un voile. Elle n'était pas habituée à la mort, n'était ni guerrière ni prêtre. Son esprit torturé empruntait des chemins tortueux et le voile diminuait ses perceptions. Il lui fallut un effort de volonté énorme pour secouer ses propres pensées et se concentrer sur l'action. Finute.

A sa suite Gadzelle se leva, la rejoignit sur le seuil des marches et sans un mot lui prit le coude. Celui ci tremblait. Non, tout son corps tremblait, de la tête aux pieds. Qu'importent les conventions dans un moment pareil, rien n'a plus de sens. Elle passa donc son bras autour de la taille de la dame cherchant à lui apporter chaleur et soutien. Soutien tangible comme soutien moral. Ainsi, elles descendirent les escaliers.

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Finute
Un bras, un soutien, une chaleur sous cette pluie, sous ce sombre jour.
La Blanche se sentait mal, chancelante, le regard dans le vide, elle se laissait guider par la jeune demoiselle qui se trouvait à ses côtés.
Qu’elle était bonne avec elle, Finute ne méritait pas autant, loin de là. Tout du moins, c’est ce qu’elle se disait.
La Blanche fit fi des convenances, elle était loin du monde actuel. Perdue.

Sa main glissait le long du mur, essayant de résister à la force qui voulait la faire s’évanouir. Jamais, pas maintenant en tout cas.
C’est dans un état second qu’elle se laissa guider par la Lieutenante de la maréchaussée. Il valait mieux ne pas la lâcher sinon elle chancèlerait et se retrouverait en bas plus vite qu’autre chose. Mais soit, il en avait été décidé autrement et elle serait tenue fermement par Gadzelle.

La descente fût une chose. Trempée en est une autre, malade, elle le sera surement avec un gros rhume, apeurée, certainement.
La Blanche –et à ce moment ce surnom lui allait bien au vu de la couleur de son visage-descendit la dernière marche et se dirigea, comme une automate vers le lieu de la chute.
Aucun sourire, aucune lueur d’espoir dans son regard. Elle était livide, ne parlait pas, avait la bouche pâteuse. Ses vêtements n’étaient plus étanches et lui collaient à la peau. Elle était trempée jusqu’aux os, mais qu’importe.

La charrette en vue, au fond d’elle-même elle n’en croyait pas ses yeux, mais d’un autre côté, avec une chute pareille, il était impossible qu’il survive… C’était tout du moins sa logique à elle qui n’était pas toujours très très fiable…

Elle le vit, couché dans cette paille. Elle ne pu retenir une nouvelle fois ses larmes, ces dernières se mélangeant à la pluie. Finute monta dans la charrette et s’accroupie à côté de lui. Elle était dans un état second. Un regard vers Gadzelle et Ioz...
Elle se serait surement fait jeter s’il avait été vivant et la verrait faire… tant pis, elle en avait besoin.
Elle s’allongea, le corps tremblant, pleurant. Sa tête se posa délicatement sur le buste de Flex.

Les mots n’en valaient pas la peine. Finute restait allongée, sous cette pluie. Sa tête sur le torse de celui qui devait devenir son époux.
Plus rien… juste le bruit de l’eau qui coule.
Elle ferma les yeux et chanta une sorte de douce mélodie, en réalité, un poème qu'il lui avait écrit, il y a de cela un bon moment.




Une rouge pour une Dame, un doux baiser de pétales
qui bougent en nos âmes. Un fou allié n'y voy que du feu :
j'y voy un brasier, ardent de vos yeux ma bien-aimée.
L'envoûtante vision de votre regard, y dissipe un brouillard.
L'esquisse de votre sourire enchanté m' apparaît comme un voile rose nacré.

Je ne sais si je mange, si je vis & je dors, si je pleure ou ris.
Je sais par delà tout, ma mie que je vous aime ;
maladroy que je suis, je vous en dis bien le contraire.
Je vous suis lié et vôtre, à l' au-delà et l'infini.

Puisse-je en devenir l' homme révé à épouser,
bien mal acquit las des autres, c'est vous et de nulle autre
où me blottir dans vos bras me soigne mes maux.

Pardonnez moy à nouveau ô douceur, car je ne suis qu' humain.
Mais fi d'excuses, je ne sais que faire d'autre lettres et syllabes,
phrases et vers à vous, dur à contenter. Ô, rouge.

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