Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP]"Rendez-vous avec la Lune"

Karyaan


La brume de son regard se mêlant aux ténèbres des siens, comme si tout était normal, comme si l'instant n'avait rien de surnaturel.
Comme s'il était logique qu'une telle scène se produise en pleine nuit, sous le halo lunaire qui les enveloppe comme un bulle.
Il ne manque plus que les flocons et on pourrait croire à un tableau digne d'une boule à neige que l'on secoue et regarde hypnotisé.

Elle la fixait toujours et un fin sourire, amusé, naquit au coin de ses lèvres.
Elle inspira alors doucement mais profondément et s'accroupit de nouveau.
Cette fois-ci, elle quitta son regard, se concentrant sur les produits que contiennent sa besace. Les rassemblant, les disposant. Organisée.
Elle décrocha alors une petite gourde de cuir qui pendait à sa ceinture, dans son dos. La déboucha et la huma.
Prenant une fiole vide, elle y versa un liquide noir puis reboucha la gourde. Prenant une autre fiole elle commença à faire un mélange.
Et alors qu'elle s'affairait dans des gestes lents et calculés, elle parla toujours sur le même ton.

Toucher l'os n'aurait rien fait de bien grave, c'est toucher au muscle qui aurait été fatal pour votre... art.

Toujours sans la regarder, elle ouvrit un petit sac et le senti, puis sourit.
Prenant une pincée de son contenu, elle l'ajouta au mélange déjà bien entamé. Rebouchant la fiole, elle la secoua lentement.
Continuant alors.

Une infection apparait au bout de quarante huit heures. Peut-être plus rapidement si la lame était souillée.
Mais deux jours sans infection se n'est pas très... étonnant.
Par contre, il faut arrêter le saignement...


Elle releva alors la tête et plongea son regard dans le sien.

... Dame.
Il y a des parties du corps qui s'épanchent plus que d'autres. Il serait dommage que vous ne vous vidiez.
Puis-je... approcher ?
Vous n'avez rien à craindre et je vous expliquerais chaque produit et geste que je fais si vous le désirez...


Restant accroupie, elle la fixait toujours, ses lèvres barrées d'un sourire presque malicieux. Ses coudes posés sur ses genoux pliés, elle attendit l'aval de la danseuse.

_________________

"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
--Masque


J'ai eu la chance de ne pas subir d'infection...

De la chance... et l'intervention d'un ange gardien qui veillait encore sur elle en cet instant. Il la connaissait depuis si peu de temps... et pourtant... Même sang, même volonté inflexible, si semblables dans l'adversité qui forge le caractère, ils étaient maintenant liés par le destin.

Qu'attendait elle ? Qu'attendait elle pour se débarrasser de l'importune présence de l'inconnue ? N'avait elle pas interrompu une danse...

Curiosité... C'était sans nulle doute le sentiment qui prévalait dans le cœur de Lune. Il faut dire que l'apparition était intrigante, son comportement étant fort différent de celui des gens du commun... Celui qui aime le silence de la nuit et la protection des ombres est à traiter avec attention. Et c'est ce qu'il faisait.

Ses yeux... il n'avait pas pu croiser le regard de la jeune femme et cela le gênait fort. Certains pensent que les yeux sont le miroir de l'âme et il était de ceux là. Le regard trahit souvent les hommes, révélant les émotions que l'on cherche parfois à dissimuler sous de fausses apparences. Les apparences... il avait apprit à en jouer... mais aussi à les déjouer.

Mais elle était trop loin pour qu'il puisse plonger son regard sombre dans le sien.

Puis-je... approcher ?

Tu peux.


Il avait répondu de sa voix froide et dure. Point de chuchotement juste un assentiment net et direct.

Il était sorti de sa cachette alors qu'elle préparait son mélange, franchissant les pas qui le séparait de Lune avec vivacité et sans un bruit, tel un félin fondant sur sa proie. Il s'était placé juste derrière elle, la frôlant presque, et avait ôté sa capuche, pour que l'inconnue voit son masque, couleur argent scintillant sous la lueur de l'astre lunaire.



Il fit jouer les stylets qu'il tenait toujours de ses mains gantées de noir, l'acier froid renvoyant des reflets argentés bien visibles, message silencieux qui voulait dire... *et pas de bêtises...*

Curiosité... lui aussi était curieux d'en apprendre plus sur l'apparition...
Karyaan


Elle s'arrêta net de secouer sa fiole quand elle entendit la voix tranchante et claquante.
Son regard se posa alors sur le masque et un long frisson lui parcourut l'échine.
Elle fronça les sourcils puis se releva alors lentement sans le quitter des yeux. Sur le qui vive, sa main serrant la fiole.
Ses frêles muscles tendus, sa raison hurlant dans son esprit, ayant remarqué les stylets assassins.
Elle se redressa doucement, comme face à un félin, chasseur sadique qui attend que sa proie s'échappe pour mieux la courser.
Elle le fixait de ses yeux gris, sourcils légèrement froncés. Elle avait perdu son sourire, son visage étant redevenu de marbre.
Mais elle ne sourcillait pas, les clapotis de la rive ayant repris leur droit.
Et la lune au dessus d'eux, témoin de ce tableau irrationnel.
Elle serra imperceptiblement les dents, s'en voulant de les avoir imaginées seules. S'en voulant d'avoir penser qu'elle pouvait danser seule, sans protecteur.
Ridicule...
Risible comme erreur.
Elle aurait du y penser, elle aurait du... écouter. Les arbres lui auraient sans doute parlé.

Elle était piégée si on peut dire. Sa besace au sol, il était hors de question qu'elle parte sans. Elle en avait déjà perdu une. Pas celle-là !
En face d'elle, la forêt. Inaccessible.
Seul refuge possible... le lac derrière elle. Et il n'était pas vraiment certain que se soit la meilleur solution, vu le froid ambiant.
Elle avait vraiment le chic pour se mettre dans des situations pas possible.
La Pivoine aurait levé les yeux au ciel et soupiré.
Sa mère par contre aurait fulminé.
A quoi bon fuir ? Voilà ce qu'elle aurait dit.
A quoi bon fuir ? Va jusqu'au bout. Rien arrive sans raison. Va jusqu'au bout. Elle t'a mené ici pour quelque chose. Ai confiance en Elle !

Elle inspira alors profondément, semblant se détendre, redressant quelque peu ses épaules, sa tête.
Ses yeux de brume ne quittant pas ceux du Masque, soutenant son regard sans provocation.
Elle leva lentement sa fiole comme pour la montrer, comme pour les rassurer. Puis d'une voix calme et posée. Plus claire, moins murmurée.

Vin cuit... mélangé avec une huile, de l'ail en poudre et quelques herbes...
Pour laver la plaie...


Elle leva son autre main pour montrer un tissu de lin propre. Puis détacha son regard de celui du Masque et replongea dans les yeux de la danseuse.
Elle resta un moment immobile, seuls les plic ploc de l'eau sur les cailloux rythmaient cet échange quasi muet.
Puis elle avança lentement vers la danseuse.
Son visage restant de marbre, ses yeux rivés sur le masque de celle qui lui faisait face.
Elle avança d'un pas lent, mesuré, mais sur. Presque déterminée.
Elle avança jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres d'elle puis murmura.

Permettez que j'enlève votre autre bandage...
Ou peut-être préférez vous le faire vous même.


Aucune émotion dans la voix, juste une certitude.
Aucun sourcillement sur son visage, il restait impassible, comme si elle même portait un masque.
Ses yeux gris plantés dans les ténèbres de la danseuse. Leurs souffles se mêlant presque.
Le silence reprit de nouveau ses droits.
N'oubliant pas l'homme à leurs cotés.
N'oubliant pas ces stylets avec lesquels il joue comme pour tenter de l'impressionner.
Elle semblait de marbre la Brindille, mais son esprit réfléchissait à vive allure.

_________________

"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
--Lune_noire


Elle écoutait encore, sans la quitter des yeux. Une sorte de confiance commune coulait lentement dans leur corps, comme un apprivoisement rapide entre deux bêtes sauvages et indépendantes.
Lune n'avait aucune crainte.
La peur n'évite pas le danger, mais elle s'enivrait de ce dernier, savourant celui ci, prenant sa dose d'adrénaline quotidienne.

Alors qu'elle entrouvrait la bouche pour lui répondre, elle s'arrêta. Il avait bougé. Elle sentait sa présence non loin. Puis il fut là, à ses côtés. Aussi silencieux qu'un courant d'air, aussi glacial que celui ci en cette période.

Elle le regarda, un quart de seconde. Leurs yeux identiques se croisèrent, et une nouvelle flamme s'alluma dans son regard. Puis elle reporta son attention sur "son" Intrigue.

Elle sentait la tension qui s'était insinué en celle-ci comme un serpent s'enroulant autour de sa proie. Il fallait qu'elle la maîtrise et qu'elle ne change pas son attitude. Elle semblait y parvenir même si l'on voyait un nouveau sentiment.
Une main de la jeune femme frôla celle du Masque, imperceptiblement, effleurant ses armes, finissant par atteindre son poignet, là où une parcelle de peau était apparente. Un peu de sa chaleur et son contact pour y puiser quelque énergie...

Elle ne dit rien, se contentant de rester comme elle était. L'Intrigue exposa ce qu'elle avait puis posa ses questions.
Elles étaient si proche qu'un mouvement infime aurait pu les mêler l'une à l'autre, avec cet instant magique, on pourrait presque imaginer qu'elles allaient se confondre, entrant dans un seul et même corps.

Sans sourciller elle répondit


Je vous laisse faire... Je n'ai aucune crainte.

Sa main droite retenait toujours sa robe tandis que l'autre qui touchait celle du Masque du bout des doigts se serra doucement autour de son auriculaire, cherchant à rassurer, ou peu être apaiser, éviter aussi, sûrement, une fin sanglante... L'Intrigue devait être résolue, ou relâchée.
Karyaan


Elle ne pu retenir un très léger sourire quand les mots de la danseuse se firent murmure.
Aucune crainte...
Pourquoi en avoir ?
Tout était comme suspendu à un fil invisible.
Trois funambules en équilibre précaire.
Les uns se pensant plus en sécurité, parés par on ne sait quelle corde autour de leurs hanches.
D'autres, semblant plus en danger, déséquilibrés, cherchant à rester sur ce fil ténue...
Et pourtant, s'il y a bien une chose que tout être se masquant devrait savoir. C'est qu'il faut se méfier des apparences.
Un masque n'est pas forcément fait que de cuir ou de tissu.
Ne dit-on pas que le plus beau maquillage est celui qui ne se voit pas ?

Sans même un regard pour le mâle à leurs cotés, lentement elle s'accroupit.
La brume se noyant dans les ténèbres, un léger sourire aux lèvres.
Comme un chevalier s'agenouillant pour un adoubement, elle posa délicatement la fiole au sol et le tissu propre sur son genou plié.
Comme une servante aux pieds de sa maitresse.
D'un geste tout aussi lent mais précis, sans quitter son regard un seul instant, elle défit le bandage de fortune, souillé de sang qui se coagule.
Doucement, le tissu poisseux glissant de sa cuisse, doucement comme une caresse ultime, elle le retira.
Moment qui se fige, instant qui n'existe plus. Secondes qui ne s'égrainent plus.
Le balancier du temps qui se synchronise au rythme des battements d'un coeur.
Et cet instant qui s'étire comme pour n'en plus finir, pour qu'il s'imprime. La lune, sa lune, se reflétant dans la noirceur de ses yeux.
Hypnotisée, oubliant le chasseur à leurs côtés.
Sa main senestre lâcha le linge souillé, et se posa telle une plume, sur sa cuisse.
Son sourire se fit plus étrange, comme empreint de choses indécentes, comme perclus de sous entendu.
Sans la quitter des yeux, elle approcha son visage de la blessure. Son pouce caressant, effleurant, frôla la plaie saignante.
La brume baignant dans les ténèbres, son visage s'approcha et sa bouche goutta à la moiteur de son pouce.
Son sourire se fit presque dérangeant, et elle se redressa dans une infinie lenteur. Sa langue passa sur ses lèvres et son regard se décrocha du sien.

Prenant alors une profonde inspiration comme pour passer à autre chose. Elle prit la fiole et la secoua une nouvelle fois.
La débouchant, de son autre main elle prit le tissu propre et l'imbiba généreusement.
Ci-fait, elle regarda alors pour la première fois la blessure et s'attela à la nettoyer.
Dans des gestes lents, frôlant la chair meurtrie. Précise et sure, lavant le sang poisseux, lavant le sang séché.
Avec de petits tapotements parfois doux et parfois appuyés, essuyant le trop plein, essuyant la souillure.
De part et d'autre, imbibant de nouveau le tissu de lin quand le besoin s'en fait sentir.
Concentrée sur son ouvrage, oubliant tout ce qui gravite autour, seule la lune reste son unique témoin.
Néon naturel, pour lui offrir la plus belle des lumières.

Ses gestes se stoppèrent lentement, puis elle se releva.
S'étant appuyée sur sa jambe arrière, elle se trouvait donc à plus d'un mètre du couple masqué.
D'un geste désinvolte elle jeta le lin souillé avec le bandage.
Faisant couler dans ses mains se qui reste de vin dans la fiole, elle s'en lava les mains et recula de nouveau d'un pas.
S'accroupit près de sa besace et s'essuya les mains de tissu propre.
Elle inspira alors une nouvelle fois profondément et elle posa son regard sur eux.
Visage fermé, impassible, sans être froid ni hautain, sans être provocateur ou indifférent. Juste impassible.
Elle parla alors, d'une voix claire, calme et posée.

Aucune infection en effet...
Je vais donc continuer si vous le permettez...


Elle sortit alors de sa besace un petit pot de bois, ainsi qu'une cuillère. Puis un tout petit pot de terre fermé d'une ficelle.
Elle reporta son attention sur son ouvrage, les quittant du regard.
Tout en ouvrant le petit pot de terre, elle fit dégouliner ce qui semble être du miel dans le petit pot de bois.
S'affairant, elle continua à parler d'une voix monocorde, presque sans timbre.

Nul besoin de me menacer Sir.
Nul besoin de montrer votre supériorité.
Rangez donc vos cure dents, ils ne servent à rien. Sauf si bien sur vous souhaitez nous tricoter un bas de laine.
Par ce temps, ça serait utile.


Elle marqua un bref silence alors qu'elle prenait différentes herbes et les mélangeait au miel, puis continua.

Vous savez Sir, si vous aviez à craindre, vous seriez déjà tous deux aveuglés et agonisants à mes pieds.

Toujours sans le regarder, elle continuait sa mixture.

Il suffit de pas grand chose pour mettre à mal un fin chasseur.
Du poivre dans les yeux, par exemple.
Vous savez combien de temps agit le cyanure en poudre qu'on souffle dans un regard... ?


Elle posa alors le petit bol de bois sur l'herbe, puis sortie de sa besace un tissu enveloppant quelque chose gros comme le poing d'une femme.
Elle retira le tissu et découvrit une large et épaisse feuille d'un vert émeraude.
Reprenant le bol, elle se releva alors et fini par reporter son attention sur eux.

Évitez de me prendre pour une proie Sir.
Vous n'avez rien à craindre de moi.
Alors rangez vos pointes, et épargnez moi votre mascarade morbide.
Il serait dommage que leur présence nuise à ma concentration et que je me trompe dans les doses que j'applique.
Je n'ai pour ma part, absolument rien à perdre...
Et si vous voulez user de vos armes, alors sachez que j'userais des miennes.


Elle le fixa alors, sans sourciller, ses yeux gris arpentant son masque argenté.
La lune au dessus d'elle, comme une mère protectrice, chape lumineuse, les enveloppant de son halo glacé.
Elle le fixait, le cœur battant, malgré l'assurance qu'elle ose montrer.
Elle le fixait, les muscles tendus, prête à se jeter si elle le sentait faire un geste de trop.
Elle le fixait, sans arrogance, sans provocation, simplement sure et fière de ce qu'elle est elle-même.
Fille d'Elle, si elle doit mourir ce soir, que se soit sous son regard.

_________________

"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
--Masque


Elle avait peur, il pouvait le lire dans ses yeux gris devenant argent sous la lueur de la lune. Elle avait peur, mais elle possédait une détermination farouche qui lui permettait de contrôler cette émotion et de lui répondre sans que sa voix ne tremble.

Celui qui ose affirmer qu'il n'a peur de rien est un menteur, ou en proie à un désespoir ou un fanatisme extrême. La peur, capable de vous envahir et vous paralyser vous rendant aussi vulnérable qu'un nourrisson. Lui même avait des peurs qui sommeillaient au fond de son cœur, peur de perdre Lune, peur de mourir et de ne plus pouvoir la protéger... Mais il avait apprit à maîtriser ses peurs, à les dompter pour n'en faire qu'un paramètre supplémentaire à gérer lorsqu'il les sentait s'éveiller en lui.

Et si vous voulez user de vos armes, alors sachez que j'userais des miennes.

Il sourit sous son masque. Cherchait elle à se donner de l'assurance ? Savait elle vraiment ce que cela signifiait de tuer un autre homme ? Non, elle ne devait pas savoir. Lui savait... Il avait donné la mort, plusieurs fois, avait vu la flamme de la vie s'éteindre petit à petit dans les yeux de ses victimes. Son bras ne tremblait plus lorsque devait venir le coup mortel, donner la mort était devenu un acte mécanique, durant lequel il rangeait ses émotions dans un recoin de son cœur supprimant ainsi l'hésitation qui pouvait s'avérer fatale lorsque vient le moment de frapper.

Elle ne savait pas à qui elle avait affaire...

La mort... dont il avait senti le souffle froid sur sa nuque sans que jamais elle ne l'emporte malgré ses supplications. La mort qu'il avait donné et donnerait encore si personne ne l'arrêtait. La mort faisant parti intégrante de sa vie. La mort qu'il ne comptait pas déranger cette nuit là...

Il fit tourner les stylets dans ses mains avant de les ranger dans les fourreaux situés à ses côtés. Il se désarmait... en apparence uniquement ,car il était capable de lui briser la nuque sans qu'elle ne s'en rende compte s'il le souhaitait. Il se décala sur le côté, sans la quitter des yeux et la contourna pour se placer à deux pas derrière elle. Statue vigilante observant ainsi ses faits et gestes.

Vous connaissez les remèdes et manière de les utiliser.

Il l'avait vouvoyé, signe de respect en cet instant qui signifiait beaucoup de choses, en premier lieu qu'il n'avait pas l'intention de la tuer. Sauf si elle le provoquait.

Et de fait, vous devez aussi connaître les... poisons.

Il avait insisté sur ce dernier mot, insinuation claire sur une compétence qui était à même de l'intéresser fortement... A elle de saisir la perche qui lui tendait... ou non...
Karyaan


Restant parfaitement immobile, ses yeux fixant toujours le mâle sous son masque. Visage de marbre, ne laissant transparaitre que sa volonté et sa détermination.
Elle ne tiqua pas quand il rangea ses armes. Elle le fixait simplement.
Oh elle se doutait bien qu'elle n'avait pas affaire à un comique de cirque.
Elle se doutait bien que le masque ne servait pas à jouer une mascarade burlesque.
Vu comment il était resté tapis dans l'ombre, faisait corps avec les arbres au point que même elle, elle ne l'a pas senti.
Ils ne l'ont pas prévenu.
Vu comment il était apparu, s'approchant dans un silence spectral pour se faire présent comme tel un couperet protecteur.
Oh elle se doutait bien qu'elle n'avait pas affaire à un saltimbanque qui aime jongler avec les lames.

Restant debout, statique, le bol de miel dans une main, la large feuille dans l'autre, elle le suivit du regard quand il se déplaça.
Ses yeux suivant ses gestes. Son corps tendu à l'extrême, prête à bondir pour sauver sa vie si elle en avait le temps.
Il passa derrière elle, et elle reporta son regard sur la danseuse.
Elle ferma un instant les yeux, et se concentra sur sa respiration, les battements de son cœur.

Les choses prenaient corps, les choses se faisaient jour. Elle commençait à comprendre qui elle avait en face d'elle.
Il y a des êtres qui aiment se repaitre de souffrance et de déchirement.
Il y a des êtres qui aiment s'abreuver de larmes et de sang.
Il y a des êtres qui aiment tuer... comme elle redonne vie.
Elle ouvrit de nouveau les yeux, une ombre traversa la brume qui se planta de nouveau dans les ténèbres de celle qui lui faisait face.

Ces gens là sont si surs de leur toute puissance.
Ils sont si surs de leurs gestes et de leur inhumanité.
Ils se complaisent tellement dans la rage et la haine.
Qu'ils croient que des gens comme elle sont dépourvus de ce genre de sentiment.
Et bien qu'ils continuent à le penser...
C'est mieux ainsi.
C'est une pensée bien aristolécienne que de différencier le bien du mal, le blanc du noir, l'amour de la haine.
Elle avait appris et ça depuis son plus jeune âge que la vie est teinté de gris.
Que seul le gris donne des formes et des courbes. Que seul le gris offre des perspectives.
Elle avait appris qu'il y a des choix dont on ne peut se dérober.
Qu'il y a des choix qui coutent bien plus à l'âme qu'une flopée de meurtres sans logique ni motif.
Qu'ils continuent de croire que des êtres comme elle sont dépourvus d'envie de meurtre. Sont incapables de tuer.
Qu'ils y croient.

Sans quitter la danseuse des yeux, un léger sourire naquit sur ses lèvres quand le mâle s'immobilisa derrière elle.
Ne sais-tu pas qu'une ombre est bien plus explicite qu'une silhouette de face ?
D'autant que tu me caches à toi en te contentant de mon dos...
La lune est ma protectrice... néon naturel, ombre sur le sol que tu projettes. Ombre bien plus présente et qui ne peut être dissimulée.
Sa voix calme et monocorde brisa le silence qui s'était instauré.

Quand on sait rendre la vie... on sait l'ôter Sir.
L'inverse par contre, n'est pas forcément vrai.
Vous avez vos armes, j'ai les miennes.
Je vous vexerais je pense si je vous disais à vous, porteurs de masques...
Qu'il faut toujours se méfier des apparences...


Elle laissa le silence se poser, puis dans un geste lent, elle leva sa main dextre et présenta le petit bol à leur vue.

Miel mélangé à diverses plantes pour un cataplasme. Qu'il faudra changer demain...

Elle leva sa main senestre et montra la feuille émeraude

Aloes... pour cicatriser...

Elle s'approcha alors et lentement, remit un genou à terre, posant le petit bol sur le sol.
D'un geste vif, elle cassa la feuille épaisse de cactus et du liquide translucide poisseux s'en écoula.
Dans des gestes lents et circulaires, elle étala la sève amère sur la plaie.
Murmurant alors.

Je vous laisserais ce qui reste d'aloes. Il n'est pas aisé d'en trouver, surtout en ce moment.
Il va vous falloir éviter de pratiquer votre art au moins quelques jours pour laisser à votre blessure le temps de se refermer.


Elle leva alors les yeux et la regarda, penchant légèrement la tête de coté.
Continuant sur le même ton.

Vous avez eu beaucoup de chance de n'avoir eu que la chair de transpercée.
Ne tirez pas trop sur la corde, il serait dommage de priver notre Mère d'un si bel hommage.


Elle sourit alors plus franchement, puis reporta son attention sur la blessure.
Prenant le petit pot de bois, elle commença à badigeonner la plaie de miel épaissit par les divers rajouts.

Le miel va protéger votre blessure et aidera la peau à se nourrir.
L'ail qui l'accompagne va éviter tout risque d'infection...


Quand elle eut fini, elle prit plusieurs bandes de tissu de lin propre et confectionna un nouveau bandage.
Concentrée, appliquée, elle prit garde cependant de ne pas la toucher, juste l'effleurer.
Ci-fait, elle releva les yeux, les noyant de nouveau dans la noirceur des siens où la lune se reflétait.
Elle resta un instant ainsi, puis lentement reprit ses affaires et se releva.
Tendant le reste de la large feuille à la danseuse, celle-ci s'était déjà oxydée à l'endroit de la cassure.
Murmurant de nouveau, ses yeux dans les siens, si proches.

Il faudra changer le bandage demain. Massez un peu les pourtours de la plaie avant de la nettoyer.
Puis refaites un cataplasme au miel et aloès.
D'ici une semaine, cette blessure ne sera qu'un souvenir et vous pourrez danser de nouveau en Son honneur.


Oubliant complètement l'homme qui se trouvait derrière elle, elle fixait la danseuse, un léger sourire aux lèvres, lui tendant la feuille d'aloès.

_________________

"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
--Lune_noire


Elle les avait laissé se mesurer du regard sans rien dire. Elle n’avait plus écouté leurs mots, ni fait attention à leurs flammes changeantes dût aux pensées qui vous ronge.
Il y a des instants comme celui-ci où la jeune femme se déconnectait du monde, pour entrer dans le sien, sans que personne ne s’en aperçoive. Sauf Lui peut être.
Pourtant elle entendait et voyait toujours, même peut être plus facilement que si elle avait été attentive. Ses sens se développaient, les voix résonnaient en sa tête, elle percevait les notes de leur musique. Envie de danser et de leur rendre hommage.
Ses songes étaient vers un chemin qu’elle n’arrivait pas à comprendre, une Intrigue excitante et dérangeante, un rêve sombre qui se termine en un cri déchirant.
Lune observa son double, son protecteur et esquissa un sourire mi amusé mi complice. Leurs regards se croisèrent et si l’on croyait aux choses inexplicables, on aurait put penser qu’ils communiquaient par la pensée

« Elle ne risquera pas de se faire tuer… Utile… Elle pourrait être utile… Mais on n’apprivoise pas un oiseau de nuit de la sorte… Laisse le temps… »

Son regard croisa ensuite à nouveau celui de son Intrigue. Elle était décidemment étonnante. Même si elle craignait pour sa vie, elle ne laissait rien transparaître et ses mots n’étaient pas dénués de bon sens. La jeune fille se doutait qu’elle devait connaître l’art des poisons, l’art de tuer comme l’art de faire vivre.
Mais elle savait aussi que si Lui décidait de la tuer, elle n’aurait guère de chance, surtout en cet instant, si proche d’elle, en à peine une seconde, il pourrait lui tordre le cou.
Comme elle aurait pu le faire aussi. Mais quand il y a intrigue, il y a méfiance. Personne n’est invincible.

Sa plaie fut soignée, de façon délicate, comme le baiser du vent, presque imperceptible sensation. Elle admirait ses gestes et ses mains qui ne tremblaient pas.
Cette femme pourrait être une belle ombre si elle tournait le dos à la lumière.
Lune écoutait toujours sans rien dire, attentive aux sons, aux mouvements, aux mimiques. Elle apprenait des personnes ainsi.
Quand le bandage fut terminé, elle se releva et les deux contraires purent s’observer à nouveau. Une brume face aux ténèbres. Étrange…

Enfin elle tendit la main pour accepter ce qu’elle lui donnait, effleurant la peau lisse de l’Intrigue.


Je vous remercie. Vous êtes douée.

Elle esquissa un sourire et regarda par-dessus son épaule, Le fixant un instant, puis ses yeux se posèrent à nouveau sur la jeune femme.

Je tâcherai de faire attention afin de ne pas saccager le travail que vous venez de faire…
J’espère avoir l’occasion de vous revoir en ce lieu avec Elle.
Karyaan


Elle ne tiqua pas quand ses doigts frôlèrent sa peau.
Mais quelque chose s'irradia au tréfonds de son âme.
Sa raison gronda, tel un néant qui se réveille.
Son visage resta de marbre mais ses yeux redessinèrent les contours du visage masqué du spectre dansant.
Comme des caresses ultimes, s'arrêtant un instant à ses lèvres fines.
Lisant plus ses mots qu'elle ne les a entendu.
Ambiance ouatée d'une nuit de pleine lune où tout semble fantasmé.

Un léger sourire naquit à ses lèvres, comme pour accentuer les mots que son reflet venaient de murmurer.
Puis lentement elle pencha légèrement la tête sur le coté.
Murmurant, presque inaudible.

Possible...
Elle réserve parfois des surprises inattendues...


Elle ferma un instant les yeux tout en inspirant profondément, puis se retourna de trois quart et regarda le mâle rester derrière elle.
Jetant un bref coup d'œil à sa besace à terre, elle parla d'une voix plus claire.
Le fixant, impassible.

Puis-je ?

_________________

"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
--Masque


Il se sentait... de trop.

Etrange sentiment... que d'avoir l'impression d'être un intrus, de déranger plus qu'autre chose. Malgré tout, il restait là, statue immobile et silencieuse, observant les faits et gestes de la jeune femme qui soignait celle qui comptait tant pour lui.

Il se concentra donc sur sa tâche, se faisant plus... discret que jamais.

Il croisa le regard de Lune, ce regard aussi sombre que le sien, un regard qui lui disait qu'elle ne craignait rien. Il le soutint un instant et se détendit quelque peu.

Puis-je ?


Ces mots lui étaient adressés et il mit un instant avant de répondre tant il s'était habitué au dialogue murmuré par les deux femmes.

Il suivit le regard de l'inconnue jusqu'à sa besace restée ouverte sur le sol. Il s'écarta de deux pas pour lui permettre de récupérer son bien sans être une menace trop proche pour elle. Il ne parla pas, comme s'il ne souhaitait pas briser la magie de l'instant de sa voix dure. Mais son regard parlait pour lui et il acquiesça d'un signe de tête...
Karyaan


Elle regarda l'homme se décaler, accrochant ses yeux d'ébène ressortant encore plus noir avec l'argenté de son masque.
Impassible, elle resta un instant à le fixer. Comme pour comprendre ses intentions.
Comme pour imprégner ce qu'il est, malgré le masque, malgré ce tout qui ne semble qu'irréel.

Elle fini par lui sourire légèrement, ses yeux de brumes plantés dans les siens. Puis parla toujours aussi clairement, calmement, sereine.
Ne se sentant aucunement menacée

Merci...

Elle avança alors lentement, sans le quitter des yeux. Puis s'accroupissant, elle reporta son attention sur sa besace et rangea son continu.
Ci-fait, elle passa la sangle sur son épaule dextre et se releva lentement.
Se retournant alors de trois quarts, elle le regarda un instant, puis reporta son attention sur la danseuse.

Après un instant de silence que seuls les clapotis de la rive osaient briser, elle fini par parler.

Navrée d'avoir interrompue votre danse et de m'être immiscée dans tout... ceci.
Faites attention à votre jambe, il serait dommage de La privée de votre don...


Elle lui sourit, ses yeux gris se noyant dans ses ténèbres, puis lentement elle s'avança en direction de la forêt, la fixant toujours.
Passant à un mètre d'elle, elle continua jusqu'à ce que leurs regards se perdent puis sans s'arrêter.

Au revoir Sir...

_________________

"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit." [Aristote]
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)