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[RP] La peste s'étend... [Ventadour]

Nicotortue
[Sur le parvis de l'église]

Le Comte ne s'intéressait plus au débat entre le maire et le prêtre. Il était grand temps de rentrer à Brassac et d'aller se faire frictionner de vinaigre, avant d'être enfermé dans une pièce le temps de voir s'il était sain. Alors qu'il faisait tourner bride à son étalon, signifiant à la plupart des membres de son escorte de rester à la disposition du bourgmestre, un de ses valets arriva, essouflé, en provenance du domaine. Il tenait un pli à la main et le lui remit aussitôt.

Le Comte regarda un instant le sceau mais ne le reconnut pas. Il l'ouvrit et se mit à le lire. Au fur et à mesure de sa lecture, son visage prit une pâleur mortelle. Soudain, il enfonça ses éperons dans les flancs de sa monture, la lançant comme une flèche vers son manoir, le pli tombant à terre dans la boue de la rue.

Moins d'une heure plus tard, accompagné de son écuyer et de quelques-uns de ses gens, laissant Ventadour derrière lui, il se précipitait vers Limoges.
_________________
Alcyone
[HRP]Suite d'ici[/HRP]

[Sainte Anne - Cauchemar]

A bout de souffle... elle ne sent même plus la douleur de cette chevauchée effreinée dans la campagne Limousine... Les terres sont gelées, le paysage glacé est comme un prémisse de ce qui l'attend là, chez elle... Une seule image en tête, le visage de sa fille, ses grands yeux sombres à l'éclat malicieux. Une seule sensation, sa peau de bébé si douce et ses cheveux bouclés si soyeux sous ses doigts... Une seule odeur, celle de son bébé, qu'elle tenait si fort contre elle quand elle voyageait... La petite a grandi, mais cette odeur... cette odeur de nourrisson, elle restera toujours... Le bébé a grandi, est devenue une petite fille avide de vivre, d'apprendre et d'aimer... le Monstre se dresse derrière elle... Un cri de rage... elle talonne d'autant plus sa monture...

Elle se rassure comme elle peut, la Baronne, alors qu'elle bouscule tout son personnel en entrant dans sa demeure, elle se dit que non, que c'est impossible, voyons! Que sa fille, sa raison de vivre l'attend, là-haut, en jouant sagement... ou même en faisant une bêtise, la plus grosse soit-elle, peu importe... Elle peut découper tous les rideaux du monde, casser tout ce qui lui passera entre les mains, elle peut bien réduire tous les castels qu'elle veut en cendres, du moment qu'elle est là haut et qu'elle sourit en voyant entrer sa maman, qu'elle se précipite dans ses bras, alors tout va bien...

Mais oui, elle DOIT aller bien, elle joue avec la nourrice en ce moment, elle en est sûre, ca peut pas être autrement...

Le vieux Benoît l'air décomposé vient au devant d'elle dans les escaliers...


- Baronne! On vous a déjà prévenue? J'ai envoyé un messager ce matin pour vous chercher... J'avais peur qu'il vous trouve pas... j'croyais que c'était qu'un rhume... Qu'Aristote me pardonne, Baronne... Vous, j'sais qu'vous pourrez pas... Je...

Il n'a plus la force d'en dire plus... L'aveu fait voler en éclat les dernières illusions d'Alcyone... Le Monstre est bien entré dans sa demeure... Après avoir dévoré son filleul et Erwan, il est venu pour sa fille. Mais l'esprit humain, sans doute pour se protéger, refuse jusqu'au dernier instant de croire que ce qu'il y a de plus horrible est arrivé, jusqu'à avoir l'évidence sous les yeux. Alcyone repousse sans ménagement l'intendant, sans un mot, juste un "non non non... non... NON... NON!!!" qui lui vrille l'esprit... ainsi qu'un appel... un faible "Maman..." qui filtre dans le couloir. Elle se précipite vers la petite chambre d'enfant...

Est-il quelque chose de plus insupportable que voir son enfant, baigné de sueur, les yeux rougis par la fièvre, la douleur et les pleurs, dans une chambre qui déjà, ressemble plus à un mouroir qu'autre chose? Est-il quelque chose de plus horrible que l'image, la sensation, l'odeur qu'elle avait encore il y a quelques instant en tête remplacées par celles d'un petit corps marqué par ce Monstre qui a commencé à la dévorer?

Il n'y a plus de Baronne, plus de prévôte ou de Dame... plus de femme hautaine et forte, plus de conseillère sûre d'elle... tout s'écroule. Elle s'écroule au seuil de la porte, tombe à genoux. Sa gorge laisse échapper malgré elle un cri animal... un long cri déchirant, qui ne vient de nulle part ailleurs que du fond de son ventre, son ventre de mère où elle a porté neuf mois durant ce petit être... un cri de bête blessée au plus profond d'elle...

Et comme une bête blessée, elle se recroqueville, plaquant ses mains sur sa bouche pour empêcher un nouveau cri de passer la barrière de ses lèvres... Les larmes, par contre, elle ne peut rien contre elles... Une petite main tremblottante émerge de sous le drap et se tend vers elle... Toutes les forces de la petite semblent être jetées dans ce geste, dans cet appel physique...


- Maman...

La voix fluette est chargée de douleur, d'incompréhension face à ce qu'il lui arrive... L'appel réveille le peu de force qui reste à Alcyone... toujours à genoux, elle parcourt les deux mètres qui la séparent de la petite... elle serre doucement la petite main, puis prend la fillette dans ses bras, la sort du lit pour la lover tout contre son corps... Les ganglions sont gonflés, le Monstre est là... Elle retrouve ces gestes qu'on oublie peu à peu quand son enfant grandit, elle la berce tout contre elle, en la couvrant d'une couverture, toujours agenouillée... Elle la serre avec une douceur infinie contre son ventre et sa poitrine. La raison revient... il faut la rassurer, lui donner de la force, l'aider à lutter... Sa voix tremble un peu malgré tout...

- Je suis là, ma puce... Je suis là maintenant, et je ne te quitte plus...

La petite semble s'apaiser, elle ferme les yeux, mais ses traits sont tout de même barrés par la souffrance... Envie de hurler, envie de pleurer, de détruire le monde, détruire, casser, qu'il ne reste rien, nulle part... Parce que si Mara disparaît, il n'y aura de toute façon plus rien dans la vie d'Alcyone, juste le vide et le froid...
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--Mara
C'était autre chose... autre chose qu'un rhume, ça oui, elle en était sûre... Les enfants sont souvent bien plus malins et fins qu'on ne le croit... Dès qu'elle s'était sentie mal, Mara avait su que c'était plus grave, parce que ca faisait pas pareil que d'habitude...

Quand on mange trop, on a mal au ventre, pi parfois on vomit. Quand on attrape froid, on a mal à la gorge, pi on tousse. Quand on a vraiment un gros gros rhume, on a parfois trop chaud ou trop froid, pi on a le droit de manger plus de biscuits et de gateaux, on se fait gâter encore bien plus, c'est ça qu'est chouette, quand on est malade. Pi on se fait même pas crier dessus quand on fait une bêtise quand on est malade!

Mais là, c'était autre chose... Elle avait si mal dans le dessus des jambes... Puis en dessous des bras et dans tout le cou... Pi ca faisait comme des boules sous la peau... et mal partout, partout, après, avec de la fièvre, mal partout, beaucoup à la tête... Et aucune envie de manger des gâteaux...

Et sans Maman, ca fait toujours encore plus mal... Parce que personne d'autre que Maman sait faire des bisous magiques qui enlèvent tous les bobos... Gervaise, elle est pas méchante, mais elle sait pas faire ça, elle sait même pas faire des vrais calins qui consolent tout. Benoît non plus, il est trop trop vieux, même s'il est gentil, lui... Mais Maman, elle sait faire ça, Papa aussi, quand il veut...

Alors tant que Maman était pas là, elle s'était dit qu'elle irait p'têt au ciel... paske quand on est si tellement malade qu'on sait plus bouger, ben on va au ciel. Mais pourquoi elle? Pourquoi elle devait aller au ciel maintenant? C'était pas très très juste, c'est quand on a les cheveux blancs qu'on doit aller au ciel... Pi elle voulait encore jouer avec Bastian et Alessandro, quoi! Pi encore mettre des jolies robes de princesses et faire rire les grands... Alors pourquoi elle avait si mal que ca? Elle était p'têt punie... mais de quoi? Paske Maman était pas là non plus... P'têt que Maman était fâchée et qu'elle voulait plus la voir et qu'elle s'en fichait si elle allait au ciel... Et si elle voulait une autre petite fille, plus sage? Une qui serait pas malade...

La petite pleurait. Silencieusement, parce qu'elle avait à peine la force de respirer, alors émettre un son, c'était au delà de ses forces... Ca faisait si mal... tout faisait mal... Ses pensées autant que le reste...

Puis elle était arrivée... Maman était là, enfin là! Enfin, se retrouver dans ses bras... Elle pleure aussi, Maman... Ca voulait dire qu'elle voulait pas qu'elle aille au ciel, ça... Enfin, elle reçoit ces baisers et ces calins miraculeux... Ca fait un peu moins mal, déjà. Là, toute contre elle, contre son ventre, elle est un peu plus en sécurité. Alors elle peu dormir un peu, Maman veille...
Alcyone
[Qu'est ce que tu voulais que j'lui dise...]

Enfin... enfin, la petite s'est endormie. Pas de ce sommeil paisible qu'ont les enfants bien portants, mais c'est mieux que rien. Elle lui a parlé doucement, à voix basse, comme quand elle était toute petite, pour la rassurer, l'encourager... Pour se rassurer, aussi, faut pas se leurrer... elle est encore vivante, elle est là... Le Monstre est là aussi, mais il n'a pas fini son oeuvre... Alors elle a chantonné ces comptines qu'elle avait l'habitude de lui fredonner pour l'endormir... Les yeux baignés de larmes, Alcyone se laisse enfin aller... Elle essuie une nouvelle fois le petit front plein de sueur, y dépose un long baiser... elle a peur... elle crève de trouille et d'horreur... une seule chose pouvait l'atteindre et elle est en train d'arriver... Alors un seul nom lui vient à l'esprit...

La rouquine va s'assoir à son bureau, sans brusquer la petite, la tenant toujours lovée contre elle, assise sur ses genoux. Elle prend un parchemin et une plume et griffone rapidement quelques mots. L'écriture est saccadée, presque illisible, reflet de cette peur qui confine à l'horreur et qui lui broie le coeur et la tête...


Citation:
Tarrelian...

Viens aussi vite que tu peux à Sainte Anne...
Mara... la peste...
J'ai peur...
Viens...



Pas besoin de scel, pas le temps, pas de ça entre eux... Elle la fait porter immédiatement à la mairie...

Elle serre toujours Mara contre elle... Elle ira lui donner un bain, ca aide à faire tomber la fièvre et ca ne peut que chasser les miasmes... La rouquine tâche de rester calme, en attendant Tarrelian, pour ne pas communiquer sa peur et son désespoir à la petite...

Bess... Elle songe à son amie qui a perdu un époux et un fils, à cette promesse qu'elle s'est faite de lui annoncer le drame... Alcyone hésite de longues minutes, berçant encore sa fille... Elle se laisse submerger... Qu'est ce que vous voulez qu'elle lui dise? Que ca va s'arranger? que c'est rien? Qu'il faut aller de l'avant??? Foutaises! Ils sont morts! Morts! MORTS... Ils vont tous mourir! Mara va mourir aussi, et elle aussi, parce qu'on survit pas à ses enfants, ça marche pas comme ça, on peut pas! Alors tout le monde va crever! Tout le monde!!!

...

Respire... respire... Moment de folie qu'elle tente de maîtriser... y parvient plus ou moins... Elle se force à raisonner. Alessandro n'est pas mort, elle non plus jusqu'ici... Le Monstre reculera peut-être...

Elle reprend la plume... Deux lettres sont griffonnées, vite, le plus vite possible pour que ca passe rapidement...


Citation:
Cher Shiska...

Pardonne moi la brièveté et le caractère abrupt de cette missive... La peste fait rage en Limousin, il y a beaucoup de morts à Ventadour... Il y en a tellement... Tes enfants sont épargnés... pas ma fille... ni la famille de Bess... Je sais que tu l'accompagnes... Ci-joint, voici un pli pour elle... j'aimerais que tu sois auprès d'elle quand elle le lira, remets-le lui et reste auprès d'elle, j'en t'en prie... Il faut que tu sois à ses côtés, ne la laisse pas seule... tu comprendras...

Prends soin de toi et d'elle...





Citation:
Bess...

Que les Dieux me viennent en aide... Tu es sans doute une de mes amies les plus chères, de celles qui se comptent sur les doigts d'une demi-main... de celles à qui on ose tout dire... Mais pas ça, on n'est jamais prêt à ça...

Là où tu te trouves, tu as peut-être entendu qu'une épidémie de peste ravage le Limousin en ce moment... Bess... les morts se comptent par centaines, les cadavres jonchent les rues de Ventadour, les autorités font tout ce qu'elles peuvent pour l'enrayer, Tarrelian a même fait brûler des quartiers entiers pour éliminer le mal... mais il s'est insinué partout... il frappe toutes les maisons, les nôtres y compris, Bess... j'aurais tant voulu prévenir tout ça, protéger ta famille et la mienne... Les dieux nous punissent... la maladie nous prend ce que nous avons de plus cher... Bess... elle a emporté Erwan et Bastian... C'est si dur à écrire... Dieux que c'est difficile... J'aurais voulu que...
Lourd s'est occupé de tout, il a fait tout ce qu'il fallait pour Bastian, tu sais...

Alessandro va bien, lui, il n'a pas été touché par la maladie de son frère... mais le mal va me prendre Mara... Il a aussi pris Berthe et Jeanette... Mais Alessandro est vivant...

Je sais pas que te dire de plus, parce que y a rien à dire... parce que rien ne remplacera jamais ceux qui sont partis... ou ceux qui sont en route... Nos larmes sont si vaines! Y a rien à dire... j'enrage, je me sens impuissante, j'ai mal et j'sais que toi aussi...

Dis-moi si tu veux que je fasse quelque chose...




Elle fit envoyer les missives à leurs destinataires, puis s'installa, portant toujours sa fille contre elle, près de la cheminée dans un fauteuil à bascule... Même si les flammes qui dansaient lui rappelaient encore et encore celles des bûchers et autres incendies qui se multipliaient à Venta, elles avaient au moins cette vertu hypnotique qui faisait qu'elle se calmait... Et elle en avait bien besoin, en attendant Tarrelian...
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Enosch
[Eglise de Notre Dame du Lac, Ventadour]

Les portes de l’Église Notre Dame du lac de Ventadour s’ouvrirent. Quatre hommes armés de bâtons s’approchèrent et les glissèrent sur les cotés de l’idole. Quatre autres hommes s’approchèrent afin d’aider les premiers au moment d’élever l’idole au dessus du sol.
Enosch regardait la scène, fier de son travail. Il avait passé une bonne semaine à travailler sur la statue qui représentait Sainte Dwywai, dite La Frénétique. A ses cotés deux petits enfants de chœurs (qu’Enosch avait rémunéré 1 écus chacun la journée, car les vocations à Ventadour était égale à zéro) admiraient aussi l’effort des hommes pour soulever la sainte, la bouche grande ouverte.


-Bien mes Frère approchez !

Les hommes sortirent de l’Eglise marchant à pas cadencés suivi de la troupe d’éclopés qu’avait réunis Enosch. Il passa en revue les troupes. Borgnes, manchots, souffreteux, cul de jattes, nains, prostitués, maquereaux, tous aussi pauvres les uns que les autres et refugiés des bas quartiers que la maire avait fait flamber.

-Les pénitents ? Où sont les pénitents ? Vite, vite on n’a pas que ça à faire !

Deux hommes torse nus firent leur apparition.

-Voila mettez vous en tete de cortège juste derrière moi ! Vous avez vos branches d’orties avec vous ?

Les deux hommes firent signes de tète.

-Le tambour ? Oui voila mettez le tambour juste derrière les pénitents, et je veux l’idole derrière…voila…voila…et les souffreteux à la suite ! Et n’oubliez pas de faire votre tète de martyr, sinon pas de bière pour vous !

Il ne manquait plus qu’a remplir les encensoirs de cette fameuse herbe magique dont lui avait parlé cette jeune femme en taverne…
Enosch fit signe à un homme d’aller faire sonner les cloches de l’Eglise afin d’annoncer le départ de la...

Grande procession
de
Ventadour.


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--Catimini
Pfff saleté de mere. La tout brulé. D'pui l'otre jour, j'men sors un pe... kelke clian par ci par la. Moin bien k'avan bien sur mai ca va.
La ou sa va moin bien, je sui fatigué. De plus en plus. E puis j'tremble parfoi. De cho, de froi.
Encor un clian. J'le sui. Encore c'taverne. Pas deplaisan. Y fé cho é lé li son confortable.
Je tremble de nouvo. Je devré pluto me reposé mais fo ke je vive. Il me fé monté. Ca m'epuise. Den la chambre, on s'deahille, s'allonge et ca commence.

J'en peu plu, j'sui crevai. L'air me brule. Trembleman de nouvo. L'omme me regarde, j'peu plus....
--Agreba
Agraba était une femme proche de la mort. Sans la peste elle aurait pu vivre encore quelques mois heureuse mais pas plus, ses belles années étant maintenant derrière elle et le poids des années de labour se faisant sentir. Cependant cette plaie avait ajournée sa vie, et elle sentait déjà que Dieu la rappelait à elle. Ce Dieu et ces prophètes qu'elle avait repoussé tant de fois, et même renié pour quelques sous et quelques breuvages. Ses treize maigres écus, économies de toute une vie, elle les tendit à l'homme de Dieu à la tête de la procession. Cette figure de Foi inébranlable.

Pou' les aut' qui re'trons après moi...


Elle espérait que ces deniers ne soient pas dépensés pour la beuverie, mais elle avait enfin foi en les hommes, et en Dieu.
"Qui croit en les hommes, croit en Dieu lui-même", fut la parole de l'homme d'Eglise, comme en écho à ses pensées.

Et elle prit la croix entre ses doigts osseux autour du cou d'Enosch , puisqu'elle l'apprendra ensuite qu'il s'appelait ainsi, et l'embrassa par trois fois : l'une en remerciement pour son passé sans histoire, le second pour ce présent sinistre qui la remettait pourtant sur le droit chemin de l'Âme, et le troisième pour la confiance en son acceuil au Très-Haut des Cieux.
Toinon
Toinon avait passé la nuit à chercher la plante "le chapeau du diable" c'était un drôle de nom tout de même pour aider à combattre cette satanée maladie. Les pensées de Toinon étaient confuses, la fatigue commençait à se faire sentir, mais la peste, ça, elle ne voulait pas l'attraper, non, sa mère s'était battue contre toute sa vie en faisant brûler justement cette plante, aujourd'hui s'était au tour de Toinon de le faire.Elle avait trouvé la plante un peu en retrait du lac, pas très loin de la roulotte, c'était à la fin de ses recherches qu'elle l'avait reconnu. Elle s'approcha du Diacre et lui remit sa lourde besace. Elle espérait que cela suffirait, mais maintenant elle savait où la trouver.
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Enosch
Enosch avait été surpris de l’intervention de la vieille dame. Lorsqu’elle lui remit ses maigres économies (pas même de quoi embaucher malgré les nouvelles grilles salariales) il eut un pincement au cœur. Rien ne l’avait préparé dans sa petite vie tranquille à l’Abbaye de Noirlac à l’âpreté de la vie. Il eut à peine le temps de lui répondre par un "Qui croit en les hommes, croit en Dieu lui-même" qu’il senti que la vieille dame embrassait sa médaille accroché au cou.
Dame Toinon arriva et déposa les fameuses herbes. La vieille en profita pour disparaitre dans le cortège des « pestiféré ».


-Bien, très bien ! Vous avez trouvé cette fameuse herbe ! Je vous remercie infiniment ! Nous allons la mélanger avec l’encens…mais j’attends Dame Doria qui m’avait promis aussi de ramener une autre plante.

Un fois l’herbe mélangée, il bourra l’encensoir du premier enfant de chœur et s’adressa à la gitane en lui rendant la grosse besace de mélange :

-S’il vous plait restez à ses cotés, vous l’aiderez à remplir au fur et à mesure du trajet.

Le jeune garçon eut un sourire d’ange en regardant la gitane.

*Mais que fait donc la dame Doria ? * pensa Enosch vite fait.

Il regarda les gardes qu’avait laissé le sauvage Tarrelian, et qui lui avait laissé une petit souvenir de sa rencontre le soir précédent en taverne ; une énorme trace rouge dans le cou. Les gardes semblaient indécis, ne sachant s’il devait empêcher le moine où le laisser passer avec sa bande de pestiféré. L’un deux partit en direction de la Mairie, certainement pour s’enquérir des ordres de la brute.
Enosch se retourna vers le cortège :


-Mes Frères et Sœurs, écoutez moi ! Aujourd’hui nous allons marcher pour demander à Sainte d..ddd.ddd…dwywai…

* arff impossible de prononcer son nom correctement*

…à la sainte quoi ! de nous venir en aide. Elle qui avait le don de guérir les malades par sa bière bénite !
Mes Frères et Sœurs je sens en vous de la rancœur envers le Très-haut ! Mais vous ne devez pas vous en prendre à lui ! La peste n’est pas de son ressort ! Il nous offert cette terre, nous ses enfants, et nous à laissé libre de nos actes et mouvements ! Si d’aucun lui reproche sa façon de ne pas intervenir, je leur répondrais que c’est le plus beau cadeau qu’il puisse nous faire, nous ses libres enfants !
Nous devons prendre cette épreuve pour ce qu’elle est, c'est-à-dire un test pour savoir si dans l’adversité nous écoutons la créature sans nom où si nous continuons à aimer notre créateur !

Enosch s’aperçut que certains des villageois commençaient à s’endormir sous l’effet soporifique de son discours.
Je vous invite à présent à répéter le credo après moi afin de prouver que notre amour pour lui est intact et que nous faisons fi de ses sentiments de haine qui tentent d’obscurcir nos cœurs purs :

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN



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Toinon
Toinon regarda le Diacre mélanger l'encens et la plante et en bourrer l'encensoir. Elle regarda le jeune garçon aux côtés de qi elle devait rester, lui sourit et lui dit.
Je te préviens, cette plante pue pire que tout. J'espère que l'encens saura un peu cacher l'odeur nauséabonde.
Elle se mit à rire en regardant le jeune garçon faire la grimace.
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Tarrelian
Taverne municipale, le soir précédant la procession

Soirée comme les autres…

Attablé au fond de la salle, le maire scrute… Echange… Discute…
La tasse fume devant lui… La soirée continue…

Le Diacre fait son entrée, sobre mais remarquée… Amenant avec lui Peste et remontrances.
La conversation prend un nouveau tournant.

Les relations bien qu’ambiguë entre le jeune Diacre et l’ancien brigand sont cordiales, les réponses narquoises et ironiques succèdent aux piques acerbes du jeune homme d’église, sur la condition des gens cloitrés dans l’église, sur son lot de malheurs et de souffrance

Soudain, un nom est prononcé… Celui d’une femme pleurant son enfant… Leur enfant… Le monde s’arrête, la vie quitte le lieu… La soirée prends fin…

Tarrelian n’est plus qu’une source de fureur, et c’est la colère se déversant de ses lèvres qu’il empoigne le diacre… Il veut savoir… Non il ne veut pas… Il veut des excuses, il veut que ce foutu diacre retire le nom qu’il vient de prononcer…

Une des habituées confirme, oui on parle bien de Mara et d’Alcyone… On ose dire que ça fille va mourir… La vérité ne sert à rien, la chaise fracassée contre le mur non plus…
Il faut qu’il sache… Saint Anne sera l’endroit où il maudira une fois de plus Aristote…

La porte séparant le père de sa fille…

C’est haletant qu’il saisit d’une main moite le heurtoir… Il ne prie pas…Il ne prie plus depuis longtemps… Il abat la masse de laiton sur le bois…
--Benoit_l_intendant
[Sainte Anne]

Combien de temps cela faisait-il que la baronne était restée prostrée avec la petiote? Pour le vieux Benoît, chaque minute était comme une heure...
Oh, il avait bien tenté plusieurs fois d'aller frapper doucement à la porte, leur apporter à boire, ou autre chose, fût-ce du réconfort, mais c'était peine perdue. Il n'était pas le bienvenu, personne ne l'était, à part sans doute le père de la petite...
Il s'en voulait, mais ça ne changerait plus rien... Il s'en voulait d'avoir manqué de vigilence l'autre jour... Il avait bien engueulé la Gervaise comme la dernière des gueuses quand il l'avait vu revenir l'air de rien avec la petite mais le mal était fait... Et non seulement la petite allait probablement y rester, mais en plus, il avait sans doute perdu la confiance de la baronne...

Les épaules voûtées, l'air encore plus vieux que jamais, il errait comme une âme en peine, ne sachant trop que faire, comment aider Alcyone... On vint l'avertir d'une visite. Peut-être le père de la gamine... oui, il devait avoir reçu la lettre que sa maîtresse lui avait fait envoyer aussitôt qu'elle avait su...

Il traîne les pieds, l'intendant... Pas qu'il veut pas aller ouvrir, mais juste qu'il se sent plus vieux que jamais... et aussi un peu parce qu'il a peur de cet homme... si jamais il apprend qu'il est en partie responsable de l'état de sa fille, il risque d'en prendre pour son grade...

Il ouvre la lourde porte qui dévoile comme il s'y attendait la silhouette sombre du maire... il se recroqueville et s'efface pour laisser entrer l'homme...


- M'sieur l'maire... Je... la baronne est avec la petite... dans sa chambre... 'vous attendent...
Doria1
Doria arrivait en retard, confuse , suite à cette nuit de ceuillette de sariette afin d'éloigner la peste . Elle avait amené Riri son âne, afin de transporter sa cargaison, qu'elle déposa au frère Enosh.

Veuillez m'excuser mon frère, pour mon retard, mais la fatigue m'a quelque peu clouée au lit . Voici la sariette, qui je n'en doute pas, fera son effet.
J'en ai aussi distillé quelques fioles, qui pourraient servir de remède aussi.



Puis Doria alla rejoindre Toinon, et récitait les prières avec concentration, afin que cette foutu peste disparaisse à jamais de Ventadour.
Alaynia
Ayant entendu parler d'une porcession pour éloigner la peste, je me dirige sur l'église et retrouve Messire Enosch, Dame Toinon, Dame Doria.
Je me joint au gens présents et récite les prières en espérant que ma non appartenance au monde d'aristote ne soit pas génante.
Tarrelian
[Saint Anne]

C’est le vieux benoit qui lui ouvre
S’il ne s’était pas engouffré si rapidement dans la demeure, Tarrelian aurait put apercevoir les traits tirés, le teint blafard de l’homme, nouvelle preuve du mal qui frappe sa fille… Nouvelle victime de cette peste…La seule aux yeux du maire…

Il n’entend même pas la voix faible et effacée de l’homme… Que la peste l’emporte lui plutôt que sa fille…

Il gravit les escaliers menant aux appartements d’Alcy et de leur fille, drôlerie du sort pour une descente aux enfers

La porte est promptement ouverte, livrant la réponse déniée depuis la taverne, exposant sa fille pale à son regard

Il serre les dents, juste pour ne pas tomber…
Il serre les poings pour ne pas sentir les larmes couler…
Il va la serrer pour ne pas la laisser s’échapper…

Alcy veille, la baronne est effacée, ne reste qu’une mère désespérée…

Le regard mauvais, Tarrelian s’approche, masquant sa détresse sous les traits durs de la méchanceté.
Il en veut à la terre entière, tout ça pour oblitérer sa propre haine à son encontre… Cette enfant qu’il connaît si peu et qu’il va perdre…

Il s’assied sur le bord du lit…Là au bord du gouffre… Celui où sa fille risque de chuter à tout instant
Il caresse le front de cet enfant qu’il connaît si peu… Qu’il n’a pas voulu connaître… qu’il regrette maintenant ne pas avoir connu…
Un sourire tente de prendre place sur ses levres


Bonjour ma princesse… La voix est cassée, qu’a cela ne tienne il ne veux plus perdre de temps..
Maman m’a dit que tu étais malade… que tu avais un gros rhume…
Va falloir prendre les potions que maman vas te donner hein…


Il se penche vers elle, l’embrasse sur la tempe
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