Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP] Inauguration du port de Bordeaux

L.ouise
Ses yeux verts se tournèrent vers l'incongru vieillard.

Adiou sénher, vous avez un bien beau prénom, Foulques, et si j'ai un garçon, cela l'honorerait de se nommer ainsi. Mais vous venez donc de Saint-Pol? N'est-ce pas en Bretagne, par le plus grand des hasards?

Sa voix était basse, le plus faible possible, afin qu'ils ne nuisent pas au bon déroulement de l'inauguration.

Je suis enchantée de vous rencontrer. Je m'appelle désormais Louise Lorca, et tout ce qui me reste à faire à Bordeaux maintenant, ce n'est plus grand chose. Mais c'est très aimable à vous de venir à moi, et de me parler de ce cher Saint-Pardoux. Je suis d'ailleurs très flattée de ce que vous m'annoncez-là.
Et que devient-il, alors? Pouvez-vous m'en parler, juste un brin?

_________________
Blonde. Cinq pieds et deux pouces (1m55).
Alliance grossièrement taillée dans le bois, au doigt.
D'où: madame Lorca.

Lilia sola regunt lunam, undas, castra, leonem.
Lorca
Alors que sa douce ( et grosse) louise le rejoignait subrepticement, Lorca essaya de se concentrer du mieux qu'il pouvait sur la suite de la cérémonie. D'une caisse laissée là un peu plus tôt, il sortit des cierges - qu'il alluma et posa sur la rambarde - un encensoir - qu'il alluma et agita un peu autour de lui - un livre des vertus, une coupe, du vin et du pain.

Tiens loulou, tu peux m'aider à m'habiller.

Le prêtre venait de se retourner et tendait à louise une étole afin qu'elle l'aide à la lui passer autour du cou. Elle l'aide aussi à serrer la corde autour de la taille, puis une fois qu'il fut habillé, tint la croix derrière lui. Lorca lui sourit fugitivement, murmurant quelques mots de manière inintelligible et revint au public.

Mes amis, mes frères, nous allons donc en plus d'inaugurer civilement le port, l'inaugurer religieusement. Ce qui devrait plaire à monseigneur Bardieu que je vois dans l'assistance.

Lorca laissa passer un instant, le temps pour lui de s'emparer de son livre des vertus et de l'ouvrir à une page prédéterminée.

D'abord, récitons le credo afin que le port soit inaugurée dans un état de communion spirituelle, où nous aurons tous ensemble affirmé notre foi.

Citation:
Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN


Le prêtre laissa passer quelques secondes, durant lesquelles le public reprit le credo, certain le récitant, d'autres l'anônnant, quelques uns ouvrant juste la bouche.

Mes frères, rappelez vous la vie de saint Loyats, qui outre ses talents de traducteur, était un fameux pêcheur anglais, puisqu'il est même devenu le saint de ces deux métiers. Lisons donc un extrait de son hagiographie pour nous remémorer le lien entre la prospérité des ports et la foi en le très haut.

Citation:
Quand le père Loyats arriva pour la première fois à Canterbury pour servir sa paroisse, il réalisa que les pêcheurs de la ville étaient dans le besoin. Etant lui même pêcheur, Loyats se sentit très touché de leur situation critique. Les pêcheurs partaient chaque matin, pêchant toute la journée proche des côtes, mais revenaient les mains vides.

Les pêcheurs n'arrivaient pas à subvenir à leurs besoins, ne ramenant rien de leurs nombreuses heures de travail. Le peuple de Canterbury souffrait de ne pouvoir manger de poissons et de renforcer leurs intellects.

Le père Loyats pria immédiatement Dieu, et cette nuit là il dormit et eut une vision. Dans cette vision il partit en mer, le bateau était gouverné non par ses propres rames mais par une main divine. Lorsque le bateau stoppa Loyats vit une nuée de poisson nageant sous son bateau.

Le jour suivant, le père Loyats mena lui même les pêcheurs de Canterbury en pleine mer à l'endroit qu'il avait vu dans sa vision. Et en effet les pecheurs ce jour là pêcherent plus de poissons qu'ils n'en avaient jamais pêché par aucun homme ou fmme de la ville. Grace à la vision miraculeuse de Père Loyats, les pêcheurs de Canterbury étaient désormais capables de se nourrir et de nourrir la population avec les poissons qu'ils leur restaient pour la vente.


Une fois la lecture fini, Lorca reprit la croix qu'il avait confiée à louise et la prenant à deux mains, la brandit bien haut au dessus de lui, s'apprêtant à délivrer le prêche qu'il préparait depuis plusieurs jours, tandis qu'autour de lui s'élevait une fine brume de vapeur d'encens.

Mais un port n'est pas là que pour la pêche. Si Saint Loyats avait vécu à notre époque, il aurait interdit à ses ouailles de pêcher pour que leur bateau soit reconvertis en navire de guerre. Car aujourd'hui, l'aristotélisme a un ennemi : les réformés. Aussi, je suis sur qu'il sera d'accord avec moi lorsque je dis que le port de Bordeaux doit être la base de départ guyennoise pour la croisade contre les hérétiques béarnais et suisses. mes frères, armons nos navires et partons chasser la bête sans nom ! Troquons nos filets pour des lances, nos cannes à pêche pour des épées, lançons nos harpons vers leurs dos plutôt que ceux des baleines.

Une quinte de toux s'empara du prêtre, qui fut obligé de s'accouder à la rambarde pour reprendre son souffle.
_________________
[Signature retirée par Bottée Féline.]
--Benvenuto


Son souffle, l'orcanthrope ne le reprit jamais.
Comme chacun sait, au fond de chaque bébé Lorca il y a un petit coeur qui bat.
Tout bas.

Béni soit celui qui sait l'entendre palpiter obscurément derrière une rangée de côtes, car la porte des cieux lui est grande ouverte.
Aujourd'hui, le petit veinard, c'était moi.

Pour être tout à fait franc, contrairement à bien d'autres confrères de la profession, j'ai toujours préféré travailler le jour. La nuit a la fâcheuse manie de modifier les comportements humains. Elle rend les gens méfiants, circonspects, agressifs. Les bruits les plus anodins se muent en menaces suspectes. D'ailleurs, on m'avait mis en garde: ma cible avait la réputation de ronfler comme un sonneur. Sous ce lot de contraintes il m'aurait été difficile de ressentir le battement de coeur de cette baleine difforme, une monstruosité de la nature qui incarnait à elle seule la flétrissure de l'Eglise. La Papauté Romaine ayant été fondée par le Sans-Nom, il n'était point étonnant de retrouver sur les enveloppes charnelles de leurs sbires tout une panoplie de marques monstrueuses, reflets ô combien intimes de leur âme corrompue.

« On a pu le brûler, mais on ne brûle pas la vérité » affirma Geronimo de Prague à l'exécution de Yan Huss à Constance sous la poigne de fer de l'Inquisition. Lui-même subira le même sort un an plus tard, il y a de cela plus de quarante ans maintenant. Leur mort n'aura pas été vaine. Plus d'un millénaire après la constitution du Clergé, les Gardiens de la Foi des Origines ont repris du poil de la bête, oeuvrant sans relâche dans le but clairement défini terrasser les trop nombreux excès et abus de l'imposture Romaine.


« Pour la cause. »

Au bord de ma fenêtre Bordelaise, ma pupille s'alignait naturellement sur l'empennage de ma flèche, l'empennage sur la pointe, la pointe sur le coeur de cible. Puisque l'exécution était maintenant irrévocable, il ne me restait plus qu'à relâcher la pression de mes doigts. La flèche partit d'un coup. Au regard de la trajectoire, je vis immédiatement que le tir ferait mouche. Dans ces moments là, entre l'instant précis où l'on se remet entièrement aux bonnes volontés de la providence et l'impact, on pense irrévocablement à des tas de choses. Au fond, devais je regretter ce geste commandité par l'un des miens, et non le moindre ? Honnêtement, non. Lorca était un excentrique, très porté sur la théâtralité. Difficile pour lui d'arracher au destin une mort plus glorieuse que celle que je venais de lui offrir. Par mon geste, je lui ouvrais les portes de la canonisation et du martyr. Avec la coupable approbation de son Eglise dégénérescente très portée sur la superstition païenne et le commerce, St Lorca aurait droit à des lampes en nombre incalculables, mais aussi des cierges, des tableaux... On s'arracherait sa collection de harpons, ses poils de cul, ses dents, sa bosse, et ses jambes qui contribueraient à sa réputation de Saint des causes juridiques perdues et des mariages foireux, augmentant par là-même la dévotion des fidèles. Les Ducs, voir les Roys de France eux-mêmes porteront sans doute sur leurs propres épaules des reliques de Lorca. Ils baiseront les morceaux de ses os et s'en serviront même pour orner leurs oratoires, leurs sacristies, et leurs autels à la con. Allez. Voilà un destin qui vaut bien deux flèches de plus.

...

Carton plein. Deux traits au coeur. Un dernier dans l'oeil gauche.
Sanglant. Et instructif.
Sur la dernière flèche, est enroulée une carte de jeu étonnamment stylisée.




Quant à moi, je ne vous raconterais pas la seconde partie de cette tragédie. Ni même les prochains assassinats qui se situent en bonne place sur ma liste noire. Cet acte seul me condamne à rester un bon mois au frais, sans voir qui que ce soit, afin que ma présence en ces lieux ne remettent à l'ordre du jour dans certains esprits taquins de plus anciennes mésaventures qui ne peuvent qu'en appeler d'autres.

« Mon client est homme de guerre avisé maître Lorca, qui n'apprécie guère être pris au dépourvu. »

Après avoir jeté ma cape blanche sur mes épaules, j'abandonnais sans regrets mon attirail de chasseur de primes, et allais me fondre tranquillement dans l'agitation de la vieille ville où je ne manquerais pas de passer inaperçu.
Lorca
Au moment où Lorca allait reprendre son discours, un funeste pressentiment s'empara de lui et il releva la tête, ses poings fermement enfonçés dans le bois tendre de la rambarde qui surplombait le phare de Bordeaux. Un long soupir s'échappa de la bouche du pêcheur.

Toi...impossible.

Lorca croyait avoir rompu avec son passé, il pensait que benvenuto jesufal, son âme damné, son pendant maléfique, était mort. Et pourtant, il ne pouvait pas s'y tromper, ses yeux ne l'avaient jamais trahi. C'était bien lui qui le visait avec un arc à quelques encablures de là.

Quand le premier trait le transperça au torse, il sut rester stoique, alors que le snag commençait déjà à inonder son pourpoint, c'est à peine s'il tressauta sous l'impact. Le second eut raison de sa conviction. mains serrées autour de la flèche, ses mains glissant convulsivement sur l'empennage trempé de sang qui seul dépassait de son torse, après que la pointe eut buté jusqu'à sa bosse, Lorca laissa échapper quelques borborygmes, se penchant dans un dernier reflexe devant louise au cas où elle serait visée.


Louise, mon amour...demande lui, demande à aurélien...s'il est content.

Son adieu s'interrompit brusquement lorsque, à peine un instant après le second projectile, un troisième vint mettre un terme définitif à la brève et misérable existence du dernier orcanthrope au monde. Passant par l'oeil gauche, elle avait poursuivi jusqu'au cerveau qu'elle avait tranché comme du beurre. Quand sa dépouille mortelle s'affala sur la rambarde, il était déjà mort. Mais soumise à rude épreuve depuis quelques heures, la rambarde - pourtant fraichement installée - ne supporta pas cette dernière épreuve et se brisa, laissant tomber d'une hauteur de 60 pieds le cadavre encore chaud de Lorca.

Le corps se disloqua en touchant le pavé bordelais, son ventre se déchira et ses organes se déversèrent, faisant se répandre une odeur méphitique de pourrissure qui fit deviner à plusieurs personnes que sans cet accident, l'homme n'en aurait de toute manière pas eu pour guère plus de temps. La malédiction de la tour d'Odre était enfin achevée. 459 ans après l'exil forcé de ses ancêtres sur ce petit îlot perdu au large de l'aquitaine, après des siècles d'adaptation au milieu marin et de mutation irrépressibles, l'être déchu et maudit qui avait pour nom lorca venait de mourir. Le monde serait peut être plus propre, désormais.

_________________
[Signature retirée par Bottée Féline.]
Bardieu
L'évêque de Cahors vit une flèche s'abattre sur Lorca en pleine inauguration du port.
Voulant retourner la tête pour voir le tireur, l'évêque entendit un "couic". Son dos venait de se bloquer. Accroché à sa canne épiscopale, le vieil évêque tenta de bouger petit à petit.

Deux autres flèches arrivèrent, mettant la panique dans la foule. En attendant de pouvoir tourner, il avait le corps plus ou moins putréfiant de Lorca.

En vieux constantinopolitain, Bardieu reconnut immédiatement une vieille maladie orcantienne. Maladie rare car la bête est rare dans les eaux chaudes.

Après avoir réussit un demi tour sur lui, il ne put rien voir tant la foule avait paniqué. Il demanda de l'aide pour se déplacer, mais tout le monde était trop occupé à comprendre se qu'il s'était passé pour cela. Seule la soldatesque semblait savoir ce qu'elle faisait.

Malgré son désir parfois intense d'envoyer le père Lorca devant l'inquisition, Bardieu se contenta de faire un signe de croix en guise de bénédiction.


Il est entre les mains de Dieu, maintenant.

Bardieu regarda le papier à côté de la flèche. Il se mit à réfléchir et attendait qu'on lui apporte le papier pour être sur.
_________________
En quoi la spiritualité d'Orient serait elle inférieure à celle d'Occident ?

L.ouise
A la fulgurance de l'attaque, la jeune épouse sursauta avec une raideur hagarde. Le visage décomposé progressivement à la vision d'effroi. Blême, aux orbites épouvantées. Louise n'eut guère le temps de s'en remettre, après ce que Lorca lui disait, qu'une ultime flèche foudroya sa face agonisante sous les yeux de la blondeur.


Un hurlement strident et féminin accompagna la chute du cétacé.


La douleur au palpitant reprit, devant un tel spectacle d'horreur, obligeant Louise de se masser nerveusement son buste tout en gigotant dans tous les sens afin de descendre vers la dépouille de son époux du plus vite qu'elle pouvait. S'époumonant pour implorer le nom de Lorca et du secours, dans de grandes lamentations, malgré le fait qu'il n'y ait nul secours, à cet instant, qui puisse faire se lever l'assassiné.

" Lorcas sanat te caritas surge tibi "

Non, rien ne pouvait désormais le redresser. Tout du moins, était-il apaisé... Ou non? S'il lui avait fait cette requête, il ne saurait rien de ce qu'Aurélien pourrait exprimer à son sujet. Mais content de quoi? Ambiguïté qui n'effleura pas l'esprit tourmenté et brouillé de Louise pour le moment, sous le choc, arrivée aux pieds du cadavre de Lorca. Interdite.


Enfin. Elle plaqua sa main contre sa bouche avec violence. Pleurante et reniflante, jusqu'à ce qu'un long gémissement plaintif retentisse de sa part, la petite gravide s'affaissa auprès de la tête ensanglantée de Lorca et la prit doucereusement contre son sein.

_________________
Blonde. Cinq pieds et deux pouces (1m55).
Alliance grossièrement taillée dans le bois, au doigt.
D'où: madame Lorca.

Lilia sola regunt lunam, undas, castra, leonem.
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)