Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

[RP] Quand le hibou s'embourbe...

Christina64
Chris... ? Tu vas bien?

Christina sourit de toutes ses belles dents à Maëlie et la Lodévoise était fière de les avoir gardées intactes malgré le coup de coude involontaire dans sa mâchoire.

Reprenant ses esprits, elle grimaça à plusieurs reprises, remettant tout ça en place tout en regardant de ses yeux noirs foudroyants l'étalon du Sénéchal souiller son Étoile filante, sans même avoir demandé l'avis de quiconque.

Christina tendit sa main à Maëlie qui l'aida à se relever et se laissa aller dans les bras de sa marraine, ne sentant plus vraiment ses membres sans savoir de qui, du froid ou de la chute était le véritable coupable.

Heu...oui, ça peut aller...pour.... Moi !

Christina observait Adrien écarter le maudit mâle de sa merveilleuse pouliche, lorsque le Sénéchal s'adressa à elle, lui demandant d'utiliser sa jument pour tirer le sanglier jusqu'à Lodève.

Et bien, voyons, après le viol de son soit disant étalon, il prenait son Étoile Filante pour un bœuf tirant une charrue. Il ne manque pas d'air, se dit-elle ?

Mais ne laissant rien paraître, elle lui sourit malicieusement.


Vos désirs sont des ordres, Sénéchal.

Elle s'approcha de sa jument, remonta discrètement les étriers pendant que le Baron occupé à minauder avec Maëlie ce qui était des plus étonnant, lui qui avait d'habitude des manières tenant plus à celui de l'ours que du séducteur, détacha les rênes nouées et tout en les passant par dessus l'encolure de sa monture pour les fixer solidement à la selle, murmura à l'oreille d'Etoile, « file ma belle », accompagnant ses paroles d'une petite tape sur son flanc. Le moment du test du dressage qu'elle avait mis des semaines à lui apprendre était arrivé.

La jument émit un petit hennissement, et sans demander son reste fila à triple galops. Christina écarquilla les yeux, un sourire interminable conquit ses lèvres. Elle était à la fois fière du travail accompli et du nom bien mérité de sa pouliche.

Se retournant soudainement vers la Sénéchal.


Oh, zut, il va falloir trouver une autre solution pour le sanglier.
Je ne sais pas ce qui lui a pris. Une vraie trouillarde.


Regardant avec insistance l'écureuil qui passait agilement de branche en branche.

_________________
Lieutenant, A.D. du Sénéchal Desage, Douanière, Ex Connétable

Maman de la jolie Illydra
Adriendesage
L'évocation du parchemin ne fût pas sans s'accompagner de quelques rougeurs sur les joues du baron, heureusement dissimulées par la crasse. Fallait-il lui révéler la teneur de cette missive? Il prit le parti d'acquiescer simplement, d'un sourire emprunt de timidité et se rééquipa de son attirail. La gêne fût de courte durée, car Christina, de nouveau, se fît espiègle... Un profond soupir accompagna le départ en trombe du sergent lodévois et de son aiguicheuse monture. Adrien haussa les épaules et, levant les yeux au ciel, déclara, non sans une pointe d'ironie:

"Voyez-vous même... Comment travailler sérieusement avec une telle aide de camps..."

Bérot aida le baron à arrimer la dépouille du sanglier à la lourde selle de l'étalon. Le garde prit pour lui de porter le sac de linge, qui pesait également son poids. Jehan Bradoc, lui, se pâmait presque devant les restes de son chariot. Adrien lui tapa sur l'épaule, se voulant plus ou moins rassurant:

"Vous aurez un attelage neuf demain. Montpellier manque toujours de bois et ce n'est point à la force des épaules que nous l'apporterons."

Puis, silencieusement, il saisit le licol du grand Mistral et donna le signal du départ. Il marchèrent ainsi en colone sur près de deux lieues. Maëlie installée sur le destrier paisible, le sénéchal marchant presque devant et les autres derrière le corps sans vie du sanglier, qui trainait avec lui un amas de feuilles et de brindilles. Tout ému encore par les évènements, Adrien ne su dire mot durant la marche. Les seuls qui lui venaient à l'esprit, étaient à ce moment impossibles à exprimer. Quel fou irait libérer son coeur des ronces qui l'emprisonnent, dans un état aussi déplorable?! La nervosité le gagnait et il se contenait à chaque pas, de ne point tirer l'épée pour l'abattre rageusement sur quelque tronc innocent. Il se contentait de se retourner régulièrement, pour adresser à Maëlie des sourires qu'il voulait le moins désolés possibles. Bérot, qui voyait cela d'un oeil navré, priait en son fort pour que le baron se fasse enfin entreprenant.
A la lisière de la forêt, Adrien n'y tînt plus. Il stoppa son cheval et sans mot ni regard, se porta au postérieur de Mistral, dégaina sa lame du fourreau et trancha d'un coup sec la corde qui le liait à la dépouille du sanglier.
Il fouilla dans ses fontes, y sortit la bourse pleine, ainsi que deux autres toutes aussi sonnantes et les lança à chacun des trois mineurs, en ajoutant:


"Messires, à défaut d'avoir oeuvré à dégager le chariot, je vous demande de tirer cette bête jusqu'à Lodève. Vous recevrez un bon morceau pour les vostres en sus de ce pécule."

Et sans leur laisser le temps d'acquiescer ou de protester, il se retourna et s'adressa à Elle sur un ton maladroitement impératif:

"Maëlie, reculez en croupe, je vous prie..."

Sans en dire plus, il libéra la selle de sa sangle et elle tomba lourdement à terre. Alors d'un bond d'accrobate, il se hissa au dos, s'ajusta et s'étira des épaules. Sa poitrine tambourinait à tel point qu'il fût persuadé que ce serait peut-être là sa dernière aventure. Il fallait qu'elle soit belle... Il jetta au sol gants crottés et tunique puante qu'il déchira presque rageusement. Ainsi dépouillé, seulement couvert par sa chemise et sa fine maille de fer, il inspira. Elle ne le vit point se mordre la lèvre, mais il serra sa chair à presque s'en faire saigner.
Le baron chercha les mains de l'amazone qui siégeait par derrière lui, s'en saisit et s'entoura le torse de ses bras fins et blancs. Elle fût plaquée à lui et il ne lui laissa pas le loisir de protester. Il inclina la tête au dessus de l'épaule, jusqu'à sentir le souffle chaud de la jeune femme sur sa joue et s'exclama:


"Maëlie, je vous promis un jour de chevaucher avec vous. Je ne vivrai en vous laissant croire que je pourrai défaillir à ma parole! Serrez moi car je vous offre maintenant cet instant de liberté!"

"Puissiez-vous souhaiter qu'il ne se termine jamais", pensa-t-il sans le dire tout haut.
Alors, il talonna les flancs de l'étalon bai et pour appuyer son ordre, fît claquer d'un mouvement de poignet, les rênes de part et d'autre de l'encolure du puissant cheval. Ce fût comme un séisme, une avalanche de muscles et d'énergie qui se mit en mouvance. Les sabot de Mistral claquèrent sur la terre dure et l'ouragan s'élança, au grand galop. Se tenant droit et fier, ancré sur le dos de la monture en dépit des cahots de la course effrenée de ce dernier, car s'était un excellent cavalier, Adrien confia à sa main senestre les rênes et de l'autre ainsi libérée, serra doucement les doigts de Maëlie qui s'agrippaient à sa poitrine. Ainsi espéra-t-il peut-être lui dire silencieusement, ce que son coeur mourait de ne point hurler.


...

Resté à l'arrière, Bérot soupira... Il ne pouvait décemment pas laisser les trois mineurs tirer l'énorme carcasse du sanglier seuls. Il jetta le bagage de cuir sur le sol et, haussant les épaules murmura pour lui-même:

"Je suppose donc qu'il faille que j'abandonne ici nos effets..."

Il s'agenouilla et dénoua la cordelette qui fermait la grande besace. Et il fouilla parmis les linges en s'exclamant tout haut:

"Voyez messieurs, le malheur de servir un seigneur si étroit sur ses principes et si torturé au coeur... Ah ça, pour sûr, mettez le sur un champs de bataille l'épée au poing et il vous fera des miracles! Rendez le transi d'Amour et il en oubliera tous ses fondamentaux..."

Au fur et à mesure, il avait jetté sur ses épaules une chemise immaculée, des bas neufs, un pantalon de cuir à peine usagé, et une tunique brodée de fil d'or.

"... comme par exemple, se munir d'un change complet pour après la chevauche!" finit-il en secouant la tête d'un sourire désolé.

Il se releva, empoigna un morceau de la grosse corde qui jonchait le sol et lança:

"Hardi! nous avons un sanglier à traîner jusqu'à Lodève!"
_________________
Christina64
Christina fit mine de pas entendre les propos du Sénéchal, regarda la petite troupe s'éloigner tout en souriant, et une fois assez loin pour qu'ils ne puissent point l'entendre, mit deux doigts entre ses lèvres pour siffler sa pouliche qu'elle savait ne pas s'être éloignée.

Elle essaya tant bien que mal de faire sortir un son de ses doigts glacés coincés dans sa bouche, mais rien n'y faisait.

Elle s'assit quelques instants en se disant qu'elle allait devoir rentrer à pieds, seule, au risque de rencontrer...de devoir combattre....dans son état, elle n'osait y penser.

Mais qu'avait-elle fait ?

Et croyez-vous que le Sénéchal prêterait une quelconque attention à sa personne ? Oh, bien non, il était bien trop occupé à dévisager sa douce en faisant mine de rien, mine que tout le monde s'en était bien rendu compte.

Désespéremment, christina regardait les alentours, les mains bien coincées sur ses joues, quand soudainement, elle sentit un je ne sais quoi, lui mordillait sa chevelure flambloyante.

Elle se retourna, prête à occire son assaillant, lorsqu'elle s'aperçut avec bonheur, que ces tentatives d'absorber ses fils dorés ne venait que des lèvres de son...oui...de son adorable...Etoile Filante.

Elle se releva aussitôt, et comme une énergie retrouvée, se mit en selle, délia les rênes, et sans être obligée de diriger sa jument, partit vers Lodève au galot.

_________________
Lieutenant, A.D. du Sénéchal Desage, Douanière, Ex Connétable

Maman de la jolie Illydra
--Berot
Bérot, Jehan Bradoc et les trois mineurs tiraient comme des damnés sur la lourde carcasse porcine. Même dans la mort, le gredin d'animal offrait une solide résistance. Heureusement, il en fallait plus pour décourager les braves. Quoique, le charretier commençait à montrer quelques signes de lassitudes, comme le témoignaient son visage crispé et les gémissements qu'il laissait parfois entendre...

Tout à coup, un brouhaha les fît sursauter: Christina filait devant eux, chevauchant fièrement sa jument de compèt...


"Tiens?" s'exclama le garde voultain, "J'aurai pourtant juré qu'elle était déjà devant celle là?! M'enfin, elle s'était pas tirée en douce?"

Un mineur secoua la tête et lui expliqua que ça, c'était à première lectu... euh, première vue seulement. Que si l'on y regardait bien, c'était que la jument qui avait filé et que Christina était restée...

"Houlà!", répondit Bérot, "j'en connais un qui sera pas fier de sa bourde... V'là qui va pas arranger ses affaires!"

Jehan Bradoc, en son for intérieur, se dit plutôt: "Han, encore une qui nous laisse là à notre triste sort! Misèèèèèère, il va falloir tirer encore!"

[édit: orthographe...]
Maelie
[Sommeillais-tu, mon coeur ?]

Maëlie n'avait pu retenir un petit rire amusé en notant le manège de Christina, qui visiblement préférait ménager sa monture qu'elle-même, choix qui lui ressemblait bien peu tant il semblait irréfléchi en cette heure. Mais elle n'eut pas le temps de s'en étonner que déjà le groupe se remettait en route, sous les fermes instructions d'un Baron bien décidé maintenant à quitter les lieux.

Ce fut une étrange chevauchée, dans un silence presque oppressant qui favorisait les idées vagabondes, parfois interrompues par un échange de sourires timides qui à chaque fois bouleversait son cœur et son esprit d'une façon qu'elle jugeait à la fois merveilleuse et dangereuse. Elle avait souhaité ces retrouvailles, mais la façon dont les choses s'étaient déroulées lui laissait un goût d'inachevé et la destabilisait grandement. Elle vibrait encore de la joie de le revoir saint et sauf, du bonheur de savoir qu'il était venu et avait tenu sa parole. Elle ressentait encore le choc de l'intensité de son soulagement et de ses frayeurs devant une situation qui lui échappait totalement. Tout ceci dépassait largement ses prévisions et la laissait aussi perdue et tremblante qu'une jouvencelle tout juste sortie du couvent se trouvant face à un homme pour la première fois, ce qu'elle n'était pas loin d'être, malgré tous les airs qu'elle voulait se donner.

Et quel homme... Tandis qu'il guidait la monture par la bride, Maëlie profita de ces instants où il fixait la route devant eux pour l'observer en douce. Malgré la fatigue, il avait cette démarche chaloupée et assurée du soldat, ses larges épaules au dessus d'un dos bien droit, surplombé d'une épaisse chevelure bouclée et rebelle. Tout en lui respirait la force et la droiture, une force indomptable et une droiture implacable. Il avait toujours été pour elle un soutien compréhensif et attentionné. Durant la guerre du Rouergue, ils avaient entamé un échange épistolaire au cours duquel, semblait-il, une certaine alchimie s'était créée sans qu'elle ne s'en rende compte... jusqu'à ce jour.
Un sourire rêveur caressa ses lèvres, aussitôt chassé par l'appréhension.
La Lodévoise n'était pas naïve, elle savait pertinemment vers quoi son cœur l'emportait. Elle avait déjà aimé par deux fois, et par deux fois avait été trahie. Un amour d'enfance à jamais inachevé et... Elle repoussa violemment le souvenir de la douloureuse errance qui avait faillit lui couter la vie, quelques mois plus tôt, et dont elle se remettait à peine. Il lui avait semblé alors que son cœur brisé était mort à sa place et qu'elle pleurerait à jamais sa confiance envolée. Or, contre toute attente, voilà que son cœur vivait et réclamait son dû trop longtemps volé. Mais Maëlie ne pouvait se résoudre à l'écouter et s'abandonner si facilement... Allait-elle encore souffrir ? Allait-elle encore être trahie et détruite par celui à qui elle confirait son âme ? Elle secoua la tête, incapable de se débarrasser de ses sombres pensées, craintive comme un animal blessé, tandis qu'Adrien se retournait à nouveau pour lui sourire et réchauffer son cœur glacé.

C'est peut-être ce trouble intense qui ne lui permit pas de réaliser tout de suite que Christina ne les suivait pas. Elle se retourna sur sa selle pour tenter de l'apercevoir à l'arrière mais n'eut pas le temps d'exprimer son inquiétude, car soudainement, comme prit d'une frénésie incontrôlable, le Baron trancha les cordes, ordonna aux autres de poursuivre seul et à Maëlie de reculer en croupe.
Abassourdie par la soudaineté des évènements, elle obéit en bon soldat. Avec énergie, il ôta quelques effets et monta à cru devant elle, attrapant ses mains et les posant d'autorité sur son torse. Elle laissa échapper un petit cri étouffé d'étonnement mais ne se débattit pas. Au contraire, ses mains, d'abord crispées, se détendirent et se plaquèrent avec fermeté sur l'unique prise qu'il lui restait, tandis qu'elle laissait son cœur affolé battre contre le dos de son cavalier.


"Maëlie, je vous promis un jour de chevaucher avec vous. Je ne vivrai en vous laissant croire que je pourrai défaillir à ma parole! Serrez moi car je vous offre maintenant cet instant de liberté!"

De nouveaux tambours frappèrent dans sa poitrine.
Maëlie ferma les yeux, resserrant autant qu'elle put son étreinte, toutes ses craintes envolées, sa tête reposant avec abandon contre le dos d'Adrien. Pour la première fois, peut-être, elle oublia de réfléchir et s'abreuva sans réserve de l'instant présent, priant le ciel et tous ses Saints pour qu'il dure éternellement. Peu importait les craintes d'aujourd'hui et demain, peu importait qu'il soit noble et qu'elle ne soit rien, peu importait ... Liberté ! Pendant un instant de grâce, Maëlie s'autorisa enfin la liberté de n'être qu'une jeune femme comme les autres, enlaçant un homme qui faisait chavirer son coeur au delà de la raison. Il lui semblait que l'étalon avait des ailes et que le vent les portait.

Liberté !


Ne faites pas attention aux paroles de la seconde chanson, je l'ai uniquement choisie pour sa musicalité ^^

_________________
Fenêtre sur le monde...
Quand le Hibou s'embourbe...
Adriendesage
Ils chevauchèrent à bride abattue jusqu'aux murs de Lodève. Adrien voulu que jamais l'enceinte de la ville n'apparaisse à leur vue. Mais il fallait bien qu'ils y parviennent. Il tira sur les rênes un peu avant les portes. Le grand étalon poussa un long henissement et s'arrêta un peu brutalement. Ils en furent secoués, mais trop peu pour choir. Le baron douairier soupira d'aise, secoua la tête, puis parti d'un grand éclat de rire, clair et franc. Il passa une jambe par dessus l'encolure de Mistral et sauta au sol. Plus aucune peur, ni timidité n'étouffait son coeur désormais. Il avait envie de chanter son amour, mais se contînt par pudeur, eut égard à la prestation qu'il avait une fois fournie, lors d'un banquet organisé par le conseil comtal. C'était le mandat de Cristol de Siarr... Ce soir là, Adrien Desage avait fait se déchirer le ciel en donnant de la voix.
Il adressa un sourire rieur, presque enfantin à Maëlie et lui tendit la main.


"A force de vous offrir mon bras, il finira par vous rester accroché!" s'exclama-t-il, sans se rendre compte de quelque interprétation qui pouvait être faite de ses paroles.

Son regard clair était emplit de tendresse. Il était hirsute, la tignasse complètement ébouriffée par la cavalcade, ce qui lui donnait des airs d'effronté. Et elle était plus amazone que jamais, envoloppée dans son grand manteau vert. Avant que l'étalon ne s'élance, il avait pali de peur, craignant que son audace ne fût refoulée et mal perçue. Mais non, elle s'était accrochée à lui et dorénavant, il se sentait vivant. Aussi vivant que le saumon qui remonte la rivière à la belle saison, offrant au courant toute sa vie. Tout comme il voulait lui offrir la sienne. Il ne songeait guère plus à toute la difficulté qui restait encore. Comment lui ferait-il ses aveux? Etait-elle prête à les entendre? Les accepterait-elle? Et quand bien même elles les accepteraient, n'était-il pas noble quand elle ne l'était plus?
Toutes ces questions s'étaient rangées et se gardaient de le brûler plus encore, car c'était l'instant présent qu'il savourait.


"Terminons à pieds, nous voilà déjà si près de Lodève... Mistral est vaillant, même trop! J'aurais aimé qu'il aille plus doucement, ou que la route soit plus longue...", dit-il gaiement.

Elle était descendue et il hésita à lâcher sa main. Il l'aurait voulu sienne pour ne jamais quitter ses doigts. Il plongea son regard dans le sien et se mit à réajuster le col de son mantel, que portait Maëlie. La broche s'était ouverte dans la chevauchée et il la referma soigneusement.
Alors qu'à nouveau ils étaient si proches, et que ses yeux brillaient d'affection, il lui dit :


"Je peux vous le dire... Vous m'avez tant manqué... Mais vous savez, je crois qu'avant l'on me craignait un peu, comme officier. Comme homme à vos côtés, je me sens invincible... Mais tout vaillant que je sois, je crois que j'ai vraiment besoin d'un bon bain!"

Et son sourire s'était redessiné, sincère et spontané. Tenant toujours sa main, et les rênes lâches de son cheval dans l'autre, il l'invita à poursuivre vers les portes de Lodève, qui se détâchaient dans l'horizon.
_________________
Christina64
Christina continua son chemin à bride abattue, son Etoile filait comme une étoile, faisant fi du froid et de l'environnement. Elle dépassa la charrette, à peine l'apercevant continuant sa chevauchée vers Lodève, crut apercevoir deux cavaliers ou deux piétons, tout allait trop vite quand se profila au devant de la cavalière et de sa monture les murailles de Lodève.

Juste avant d'arriver, Christina serra ses mains sur les rênes de sa pouliche d'un geste souple et à peine perceptible ne voulant pas blesser les lèvres de sa monture et Etoile, aussi sensible que sa maîtresse, s'arrêta net. La cavalière sauta à terre et prenant les rênes dans sa main, entra dans Lodève, surprise d'apercevoir son amour qui était là, à faire les cents pas en compagnie d'un garde qu'elle n'avait jamais vu auparavant et qui faisait un bruit d'enfer en claquant des genoux frénétiquement.

Elle s'approcha de son amour, sa jument qui la suivait au pas car elle n'avait pas d'autre choix et lui souriant, d'un sourire hivernal, gelé et crispé.


Mon coeur, que fais-tu là ?

_________________
Lieutenant, A.D. du Sénéchal Desage, Douanière, Ex Connétable

Maman de la jolie Illydra
Spartan91
Le lieutenant lodèvois tournait en rond depuis un moment. Il avait discuté a certains moments de choses et d'autres avec le garde. Il n'avait rien vu de particulier et s'ennuyait un peu. Il regardait vers la forêt fréquament, se demandant ce que sa compagne faisait dans la forêt, ce qu'elle y avait trouvé.

C'est alors qu'en tournant en rond, il vit sa belle compagne arriver à côté de son cheval. Il ne l'avait pas vu sortir de la forêt, l'angle de vision de sa position du quart de tour en rond ne lui avait pas permit. Il lui sourit et alla à sa rencontre pour l'embrasser, sous les yeux du garde métallique qui s'était figé au garde à vous, les regardant comme s'il faisait partit du décor.


Je t'attendais mon amour, je me demandais ce que tu faisais. Qu'as-tu trouvé en forêt ?
_________________

Sénéchal de l'Ost Languedocien. Compagnon de la tendre Christina et père de la petite Illydra.
Maelie
Trop vite à son goût, Adrien arrêta la monture, qui obéit visiblement à contre coeur, provoquant quelques secousses qui n'eurent pas raison d'eux. Puis il éclata d'un rire joyeux qui raisonna dans la poitrine de la jeune femme, toujours accrochée, avant qu'elle ne se recule lorsqu'il démonta pour lui proposer son bras.
Elle laissa échapper un rire cristallin à sa plaisanterie, se laissant doucement glisser au sol en prenant appui sur l'aide proposée : il lui paraissait amusant et drôlement ironique d'être l'objet de tant d'égards maintenant, or qu'elle ne l'avait jamais été durant toute sa période de noblesse. Un éclair de malice traversa son regard lorsqu'elle songea qu'il serait toujours temps de lui rappeler plus tard qu'elle était aussi soldate, et qu'il lui devait d'ailleurs une passe d'arme d'entrainement depuis belle lurette.

Mais déjà le fil de ses pensées s'effilochait, éparpillées comme des fleurs au vent par l'instant présent, alors que sa main reposait dans celle, forte et rugueuse,d'Adrien; elle lui paraissait chaude, malgré la fraicheur du jour. Ce contact ne lui était plus du tout effrayant, et semblait constituer le prolongement naturel de leur chevauchée. Mais une étrange pudeur la fit hésiter : devait-elle lui laisser sa main, au risque d'encourager une situation à laquelle elle ne pourrait plus sursoire ? Devait-elle au contraire retirer prudemment sa main, au risque cette fois de le blesser ?
Indécise, elle hocha la tête lorsqu'il lui proposa de continuer a pied.


"Je peux vous le dire... Vous m'avez tant manqué..."
Le sourire de Maêlie lui répondit pour elle : lui aussi lui avait manqué, plus qu'elle ne s'en était rendue compte. Elle avait cru que c'était sa force, sa gentillesse ou encore sa compréhension et son soutien qui lui avaient manqué; elle réalisait seulement aujourd'hui l'étendue de son aveuglement. Pourtant la messe n'était pas encore dite, et à trop s'avancer dans ses rêveries, ne risquait-elle pas de se leurrer encore ?

"Mais vous savez, je crois qu'avant l'on me craignait un peu, comme officier. Comme homme à vos côtés, je me sens invincible..."
Et voilà, les joues de Maëlie se coloraient à nouveau de gêne, sans qu'elle ne sache comment répondre. Rien ne l'avait préparée à recevoir autant de louanges imméritées, et celle qui s'était toujours cachée derrière des dehors de sérénité voyait son masque fissuré irrémédiablement. Une fois encore, Adrien la sauva en lui fournissant une échappatoire.

"Mais tout vaillant que je sois, je crois que j'ai vraiment besoin d'un bon bain!"

Avec un gloussement amusé, elle répondit enfin.

Òc, je mentirai si je disais le contraire. Allons donc en ma demeure, à moins que vous ne préfériez le confort de l'auberge, et vous pourrez vous y mettre tout à votre aise. J'indiquerai au garde l'adresse où il devra envoyer nos braves compagnons pour qu'ils nous retrouvent.

Elle se retint au dernier moment de faire remarquer qu'elle-même aurait bien besoin de se raffraichir, songeant que ce n'était probablement pas la chose la plus sage à dire à cet instant.
Et, comme si sa proposition ne souffrait aucune critique, elle hocha la tête et l'entraina vers les portes. La matinée était déjà bien engagée et le soleil éclairait maintenant clairement les alentours. A ce moment-là, ils furent dépassés par un cheval monté, lancé au galop. Tandis qu'il les dépassait, Maëlie crut reconnaître la cavalière.


Tiens... On dirait Christina !

Ils s'approchèrent enfin et, alors qu'ils franchisasient les portes, tombèrent sur Spartan et Christina, en pleine discussion, sous le regard impassible d'un garde, que Maëlie salua d'un signe. Elle fit un petit sourire d'excuse à Adrien en abandonnant doucement sa main pour s'approcher du couple.

Adissiatz, Spartan, et ravie de te revoir saine et sauve, Christina ! Tu n'as pas eu trop de mal à récupérer ta monture, dis-moi ?
Cela vous dirait-il de nous rejoindre tous les deux pour midi afin de partager notre repas ?


Ne sachant pas dans quelle mesure le Lieutenant était au courant de leurs mésaventures, Maëlie glissa soigneusement sur le sujet plus réjouissant des futures ripailles.
_________________
Fenêtre sur le monde...
Quand le Hibou s'embourbe...
Adriendesage
Entre l'auberge et la demeure de Maëlie, le choix d'Adrien fût aisément entériné. Elle prit les devants et il la laissa faire, se laissant mener comme un enfant qui se découvre de nouvelles sensations. Le soleil serait bientôt au zénith et il se montrait généreux en chaleur. La fraîcheur matinale avait laissé place à une agréable douceur. C'était une belle journée, et parfois même, l'on croisait un troupeau de chèvres qui prenaient l'air au milieu des pins et des châtaigners. Le baron buvait chaque pas passés à tenir la main de Maëlie. Il se sentait guerrier, protecteur, tendre aussi. Il se sentait heureux, aimant... Il avait cette insouciance, que l'on a parfois lorsque l'on aime tant l'instant présent, que l'on en oublie l'avenir et le passé.

L'arrivée aux portes de Lodève lui rappela un instant que l'oeuvre de la journée n'était pas encore finit. Il lui faudrait trouver un chariot neuf, et acquérir son chargement. Chose qui allait bien être hasardeuse, sinon fastidieuse... Ils furent dépassés peu avant de franchir les portes de la ville, par une Christina montée sur ses grands chevaux. Tous deux pressèrent l'allure et ils arrivèrent bientôt aux portes de la ville. Maëlie s'élança aux devants du lieutenant Spartan, qui avait retrouvé son intrépide cavalière. Adrien frotta vigoureusement l'encolure de son étalon, qui s'ébroua d'aise. Il faudra également qu'il récupère une selle, il venait d'y songer... C'est que c'est onéreux, de courtiser une dame, en réalité. Se détournant de son cheval, il salua l'officier Lodévois, d'un signe martial, comme le voulait leur uniforme.


"Adissiatz, loctenant Spartan! Je retrouve Lodève bien apaisée, c'est agréable. "

Cela semblait vrai, la cité lui paraîssait tranquille. L'on s'agitait dans les rues car dehors il faisait beau."Au moins", se dit le baron, "les étals et échopes seront ouvertes!"
Adrien acquiesca aux paroles de Maëlie, et l'idée du repas prochain lui rendit l'estomac capricieux. Il appuya la jeune femme:

"Nous avons un beau butin de notre périple forêstier! Christina se fera un plaisir de vous conter l'histoire.", dit-il avec un sourire taquin.

Mais avant, de manger, le bain! Dieu, il aurait plongé dans un abreuvoir à boeufs s'il n'avait eu que cela! Heureusement, la perspective était autrement plus agréable. Alors qu'ils discutaient, Mistral se mit à renacler. Il semblait que sa lutte charnelle acharnée de tout à l'heure lui creusait aussi l'estomac...
_________________
Maelie
Réalisant, avec un temps de retard, l'impatience du cavalier et de sa monture, Maëlie se sentit maladroite : elle n'aurait pas pu passer sans saluer Christina et Spartan, mais elle se rendait compte qu'elle était indélicate vis-à-vis d'Adrien.
Avec son plus charmant sourire, elle reprit.


Bien, pardonnez-nous, mais il y a un bain urgent en attente, et surement un peu de repos à chacun en attendant ledit repas.
J'espère que vous serez des nôtres ! Vous savez où me trouver n'est-ce pas ? Dans la rue Saint-Fulcran derrière l'Eglise.


Elle allait faire signe à Adrien qu'ils reprenaient la route lorsqu'elle se reprit.

Oh! Lieutenant Spartan, un groupe d'hommes tirant un sanglier au bout d'une corde devraient arriver sous peu. Auriez-vous la gentillesse de leur indiquer ma maison ? Il s'agit du plat principal, fit-elle avant de rire joyeusement.

Puis, sur un dernier signe enthousiaste, elle entraina Adrien à sa suite, dans les ruelles de Lodève.

_________________
Fenêtre sur le monde...
Quand le Hibou s'embourbe...
Christina64
Christina répondit tendrement au baiser de son amour et fut soulagée de constater que malgré le froid leurs lèvres se caressèrent sans rester collées.

Elle n'eut pas d'autres choix que de se reculer, sa pouliche tirant sur les rênes, à croire qu'elle voulait se blesser et tapant du sabot sur le sol.

Tout en écoutant Spartan, elle essayait de calmer étoiles par quelques caresses.


Dans la forêt, j'ai rencontré de drôles de personnes, certains recouverts de boue, d'autres ensanglantés, un étalon qui n'a pas su se tenir, et un sanglier bien dodu.

Elle sourit à sa compagnon, lorsqu'elle entendit des pas s'approcher.

Se retournant, c'était Maelie qui venait à leur rencontre. Sa marraine leur proposa de rejoindre les deux tourteraux pour le déjeuner. Elle interrogea du regard Spartan...

Merci pour l'invitation.

Christina ne savait pas si Spartan avait ou non déjà prévu quelque chose.

Tu es disponible mon amour, ou as-tu des tâches à faire à la caserne ?

C'est alors qu'elle regarda d'un oeil noir l'étalon d'Adrien, vérifiant avec satisfaction qu'il paraissait calmé.

_________________
Lieutenant, A.D. du Sénéchal Desage, Douanière, Ex Connétable

Maman de la jolie Illydra
Spartan91
Spartan écoutait l'explication de son amour lorsqu'il entendit des pas s'approcher.

Le lieutenant Lodèvois remarqua alors les deux autres arriver, main dans la main. Il leva les yeux aux ciel rapidement, sentant étrangement qu'il verrait le sénéchal de plus en plus souvent, il devrai se méfier en allant aux bains. Il leur sourit et fit le salut protocolaire à son sénéchal.


Et bien la forêt regorgerait de monde.
Bien le bonjour mon sénéchal. Oui c'est agréable une ville calme, quoiqu'un peu d'action nous réchaufferait nos ardeurs.


Le lieutenant regarda son amour lorsque le sénéchal lui dit que l'épopée forestière lui sera contée par sa tendre. Maelie l'inclut alors dans son invitation. Il se gratta le menton et répondit à son amour.

Et bien non, je n'ai pour ainsi dire rien à faire dans l'immédiat, j'ai même faim à poireauter dans le froid.


Une autre information, quand au sujet de la gamelle lui parvint alors.

Et bien, nous allons attendre ces hommes et nous iront les guidez chez vous Maelie. On aura besoin de passer ensuite par la maison et la caserne et nous retournerons chez vous. Vous voulez peut-être que j'emmène votre étalon à notre écurie mon sénéchal ?
_________________

Sénéchal de l'Ost Languedocien. Compagnon de la tendre Christina et père de la petite Illydra.
Adriendesage
Adrien ressera sa la bride dans sa poigne et hocha la tête en direction du lieutenant Lodévois:

"Eh bien je crois qu'il vaudrait mieux que je le conduise moi-même, pour la sécurité de tous..." déclara-t-il en jettant un regard en coin à la jument carrément blonde de Christina.

"Votre femme vous racontera et vous aurez un beau poulain prochainement".

Son regard tomba sur le ventre de Christina et il ne pu s'empêcher de rire. C'était même pas fait exprèèèèès! Le sénéchal se laissa volontier entraîner par l'enthousiasme de Maëlie...
_________________
Christina64
Buvant les paroles de son amour.

Soit nous allons déjeuner chez Maëlie. Je suis sûre qu'elle maîtrise parfaitement l'art culinaire et que nous allons nous régaler de ce...sanglier. Un vrai festin où je pourrai manger pour deux.

Elle sourit gracieusement à son compagnon, lorsqu'elle vit les yeux d'Adrien se poser sur son ventre tendit qu'il prononçait l'arrivée prochaine d'un poulain. Sa pouliche racla le sol avec son sabot, faisant comprendre son mécontentement de rester là, statique à attendre la venue des tireurs de cochon sauvage. Comme quoi l'homme et l'animal sont souvent très proches l'un de l'autre dans certaines situations.

Puis elle murmura à son amour Je crois que le Sénéchal nous fait une petite crise de jalousie. Il a sans doute peur que son...regarde le torse de son compagnon et descend son regard...enfin, tu vois, ne soit à la retraite par une non utilisation prolongée. Ce que je n'espère pas pour mon amie Maëlie. Le plaisir intellectuel c'est bien, mais celui-ci est savoureux. Et je souhaite de tout coeur que Maëlie puisse y goûter.

Les hommes tirant le sanglier ensanglanté arrivèrent près d'eux. Elle laissa le soin à Spart de leur indiquer le chemin, puis serrant fermement les rênes d'Etoile Filante, ils se dirigèrent vers la caserne.

_________________
Lieutenant, A.D. du Sénéchal Desage, Douanière, Ex Connétable

Maman de la jolie Illydra
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)