[RP] Premier grand décret de notre mairesse adorée

Letiti avait attentivement écouté Kilia quand il avait abordé on ne peut plus sérieusement le problème épineux de la pêche. Fort heureusement Kilia était une mairesse d'une rare écoute. Celle-ci avait avait gravement étudié les problèmes soulevés par Letiti, problèmes analysés grâce à une réflexion d'une extrême intensité. Voici ce qu'il en était sorti, parole qui résonnait encore dans la petite tête du pêcheur vagabond:

Letiti ne put s'exclamer qu'une chose en se tapant le poing dans la main :
Mais bien sur! Comment n'y ai-je pas pensé avant?!
Je file organisé tout ca et motivé les troupes marainne. Tu va voir, le poisson saumurois se hissera au niveau du steack de limace au miel, c'est à n'en pas douter!

Un grand sourire sur les lèvres, Letiti filait sur la route chercher du matériel, son cerveau tournant à un régime rarement atteint...imaginez un peu ce qu'il pourrait en sortir.

Il rédigea quelques affiches à peine lisibles tant elles étaient bourrées de fautes, les placarda aux portes des tavernes et fila au port, retourna une caissette, s'intalla dessus, et repris le contenu des affiches:

Amis pêcheurs, amis buveurs!

Un nouveau décret de la mairie est tombé afin de faire le pêche de Saumur, le fleuron euh...le fleuron pêchier de notre beau duché, et même du royaume.
Bientot la chaire de notre poisson alliera la fraicheur à une note parfumé de notre bon vin.

Afin d'y parvenir, il nous faut nourrir correctement ce poisson. Et c'est la que le génie de notre mairesse interviens. elle propose d'utiliser les rendus de nos bons vivants afin que les poissons les absorbes et que leur chaire se parfume.

Je m'en vais donc directement devant la mairie avec un grand tonneau. Chaque jour, j'offrirai 5poisson à 7écus pour les premiers arrivants avec un saut de vomi de qualité que nous verserons dans le tonneau. Celui-ci sera servi tous les matins aux poissons.

La mairesse l'a dit! Amenez vos seaux de doux dégueulis devant les portes de la mairie! Ceci est son grand projet alors soyez avec nous. Et n'oubliez pas que vous retirerez directement les bienfaits de vos actes avec les poissons peu chers que vous aurez nourris!

Letiti descendit et fila à la mairie avec 5 poissons et un grand tonneau. Il riait de bon coeur.

[les poissons seront logiquement sur le marché au fur et à mesure des seaux]

Letiti venait de tout préparer, le tonneau était installé sous les fenêtres du bureau de la mairesse, les 5 poissons suspendu à côté de l'entrée embaumaient déjà un délicat parfum, leur mort ne datant que d'à peine quelques jours.
Et voilà que déboulait déjà la mairesse, avant même le premier ivrogne du village. Elle devait vraiment prendre sa tâche à coeur.
Il l'écouta attentivement. C'est qu'elle avait une graaande expérience la marraine.

M'enfin kiki! J'te demande pas de te mettre minable à ne plus pouvoir marcher droit en début d'après midi. Je sais très bien que t'as pas besoin de moi. M'enfin si ca peut te servir d'excuse sache que je suis près à assumer et à aller te défendre devant n'importe qu'elle assemblée. Et je suis un avocat hors pair! Pour sûr!

Sinon, C'est ton décret, et ton idée, faut que tu puisse en profiter et constater par toi même la bonne tenue des opérations. Suffira que tu entre-ouvre une tite fenêtre pour connaitre à l'odeur avec un peu d'entrainement la quantité récolté chaque jour. En plus ce sera un excellent moyen pour toi de te faire une idée de la bonne santé des tavernes saumuroises.

En plus ca fais que du coup les gens seront fier de venir à la mairie participer à la grandeur de leur ville. D'un point de vue image c'est indispensable que ca se fasse ici. Réfléchis y tu ne pourra qu'être d'accord avec moi.

Y a pas encore grand monde, mais c'est que c'est encore tôt tu verra. Quand ils verront les avantages à en tirer avec ces poissons pas cher et tout.
D'ailleurs toujours d'un point de vu image, ce serait super que tu mette un tampon, ou le j'sais pas quoi d'officiel, sur les belles affiches que j'ai placardé, histoire de crédibilité quoi.

Letiti s'arrêta la tout sourire, peaufinant l'emplacement de chaque chose. C'est qu'il fallait gérer les effluves correctement pour utiliser tout le potentiel odorant.

Letiti avait ré-affiché une nouvelle affiche. Cette fois ils allaient venir que diable!
*Et pis m'en fout! Ce saut va se remplir!* maugréait Letiti. Il faisait les cents pas à côté de son tonneau. Il était plus difficile que dans ses souvenirs que de rassembler les saumurois, mais ca ne l'arrêterait.
Pris dans ses réflexions, il grimpa sur le tonneau et commença à gesticuler.

Ouais Suamur!
Tu va venir gerber dans mon tonneau que ca te plaise ou non!
Chiasserie! M'en vais vous noyer dans le vin moiiaaaaa....

Letiti venait de s'étaler au pied du tonneau. Par miracle, celui-ci ne s'était pas retourné sur lui. Il écoperait néanmoins d'un joli bleu sur l'épaule. un peu plus et elle était déboitée. LEtiti se ré-installa plus sagement à côté du tonneau, près à affronter une nouvelle nuit devant la mairie. Kilia allait peut être finir par croire qu'il manifestait?!

Letiti était endormi près de marches de la mairie, un coin sombre et à l'abri du vent. Comme garde il ne valait vraiment pas pipette. Voila que son premier "client" pointait le bout de son nez qu'il roupillait sur ses deux oreilles.
Il émergea timidement des brumes de son sommeil quand l'ivrogne commença à beugler des paroles incompréhensibles. Le drôle se pencha sur le tonneau, et se pencha encore.
Letiti écarquilla les yeux, il prenait peu à peu consicence de la situation. Au lieu de venir vomir dans sont tonneau comme il avait fais lui-même la veille, l'ivrogne avait pris les odeurs de vinasse pour le liquide alcoolisé.
Il allait tenter de boire ses régurgitations!!

Fort heureusement, il eût la bonne idée de vomir à son tour, plutôt que de continuer sur sa première idée. L'odeur et la tête en-bas avait accompli leur office.
Letiti était maintenant à moitié levé quand l'autre s'en alla l'air coupable. Letiti sorti de l'ombre, lui courut après en hurlant:

Héé! Arrêtez! Stop!
Mais attendez! Vous z'avez paaa.....BAM!

Letiti avait heurté un caillou dans le noir et s'était étalé de tout son long. L'autre n'avait pas eu l'air de vouloir faire marche arrière. Tout en se massant sa hanche douloureuse, Letiti grommela:

Comment je m'en vais lui offrir son poisson maintenant?!
J'sais meme pas qui c'est!
Décidement les saumurois semblent dure de la feuille, va falloir éclaircir tout ca.

Il se traina sur les marches de la mairie. Tout ca pouvait attendre le lendemain.

Letiti avait délaissé quelques temps son tonneau. Il était parti se restaurer, et se réchauffer devant un bon feu. Les nuits étaient froides, et il ne se sentait plus aussi d'attaque qu'au premier jour.
C'est revenant la bouche en coeur qu'il découvrit un mot accroché au tonneau. Toujours curieux, notre ami l'attrapa et lut...
Il retourna le papier, c'était une de ses propres affiche qui avait été déchirée pour servir de papier à lettre. Hésitant entre atteremment et crise de rire, Letiti pensa tout haut:

Bordel! Je suis tombé sur un bon là!
Qui c'est qui m'a foutu un crénom d'imbécile pareil?!
Enfin en tous cas j'ai retrouvé sa trace plus vite que l'éclair. Je suis vraiment devenu un fin limier. Bon y a un bon indice: "Abraxes".

Je suppute que ca doit être une sorte d'argot pour dire "bonsoir" ou "pardon". Pour sûr qu'il ne doit pas y avoir 20 gus à Saumur pour s'excuser d'une chose dont il devrait être fier et qu'en plus parle une autre langue inconnue.
Faut que je demande à quelqu'un. Quelqu'un qui connait bien les saumurois...

Letiti lève les yeux...la mairie...l'idée percute enfin Letiti. Ca fais 3 jour qu'il dort devant la mairie. C'est évidemment la qu'il aurait les informations nécessaires. Letiti poussa donc la porte du bureau du maire

De retour après une nuit passée au chaud pour changer, Letiti fut tout heureux de constater que le tonneau se remplissait. Par contre, personne n'était encore venu réclamer son dû en poisson. Ils étaient devenus vraiment timide à Saumur.

Bon je crois que c'est le moment de commencer à nourrir les poissons. Prenons un ...ahhh ahhh ahha...PFOUAH!

Letiti s'essuya sur sa manche puis pris un seau, le rempli de vomi et se dirigea vers la berge. Il ne pouvait plus y tenir, il fallait commencer à essayer l'expérience culinaire sur les poissons saumurois!

Il se dirigea donc vers les berges, et fit le tour de ces zones de peche. Il arrosa plus généreusement les zones très poissonneuses (X=16 Y=6-> 101%; X=2 Y=19-> 132%). Ainsi il était convaincu que les poissons prendrait le goût plus rapidement. Il avait pris une bonne bouteille avec lui, afin de remplir le seau ce soir. Son estomac commençait à devenir récalcitrant à toute cette ingestion d'alcool et son nez à ces nuits passées dehors. On ne peut pas dire qu'il était fringuant bien qu'il soit content à cet heure, Letiti.

Avoir mangé l'ombre bradé pour 7 écus par l'homme au chapeau rouge lui chamboulait un peu l'estomac mais avait requinqué légèrement la cervelle d'Abraxes.

Pourtant sa perplexité restait grande quand il avait lu, sur le parchemin titré LA BUSETTE DÉCHAÎNÉE que distribuait à tout va devant la Gargote angevine la Tribun de Saumur (très déchaînée elle aussi), une phrase énigmatique qui semblait faire référence à sa mésaventure et à son passage récent au Bureau d'aide aux Vagabonds :

Grenouille ? Fallait-il voir là un compliment déguisé ? En tout cas, ce qu'il parvenait maintenant à comprendre, puisque c'était écrit dans le journal, c'est que le crime avait payé, car l'ombre était succulent, juste un peu pas frais comme le gibier quand il est faisandé à point.

Satisfait de son festin, Abraxes se mit en quête de l'homme bizarre pour le remercier. Il se dit qu'il le trouverait sans doute encore près du tonneau devant la Mairie, auquel il semblait très attaché.

Mais en chemin, son estomac se mit à gargouiller (ou grenouiller ?) de plus en plus sauvagement. Décidément, le poisson avait bien du mal à passer. Il n'eut que le temps d'arriver au tonneau et, sans même regarder si le Gardien du Dégueulis était là, il commit pour la seconde fois le Crime.

Mais cette fois, il prit soin de signer, du bout de son doigt enduit d'un peu de vomi, sur le bord du tonneau.

Il se sentait nettement mieux à présent.

Andaine avait la nausée depuis ce terrible après-midi, elle aurait aimé se réveiller et s'apercevoir que ce n'était qu'un cauchemar. Que nenni ! Elle se repassait la scène maintes et maintes fois, essayant de comprendre, mais il fallait se faire une raison. Il ne voulait plus entendre parler d'elle et bien soit !
Mais ce qui la rendait nauséeuse c'était la honte qu'elle éprouvait après le lynchage verbal auquel elle avait assisté. Elle avait trouvé le messire bien courageux face à ses agresseurs.
La jeune femme se mit à courir vers la mairie, la main devant le bouche.

Letiti dormait.

Tiens ma reyne, c'est donc vous ? mais où est ce fichu tonneau ?

Andaine eu un dernier haut le coeur plus fort que les autres et découvrant à temps le tonneau s'en fut vomir toutes ses tripes.
Se sentant mieux, bien que toute pâle, elle repartit en direction de la loire, une balade au clair de lune par ce froid lui ferait du bien.
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Filleule de Kalimalice

Bien maintenant que ca va mieux il est temps de se remonter les manches!

C'est donc un Letiti plein d'entrain qui se dirige vers son tonneau qui laisse toujours ce doux parfum aigre aux abords des fenêtres de la mairie.
Le tonneau était fort rempli. Des soiffard avait encore du passer par la sans se signaler. Décidément, les saumurois étaient bien généreux de vider ainsi leurs entrailles sans réclamer leur dû.

*Qui irait donc douter de leur grandeur d'âme et fierté d'être saumurois* se disait Letiti alors qu'il observait le contenu.

Mmm...
Faudrait que j'améliore la recette. j'ai pas tellement l'impression que les poissons pêchés actuellement aient un gout fort prononcé. Sur qu'on pourrait faire mieux!

Letiti réfléchissait. C'était dans ces moments là qu'il valait mieux se tenir loin et baisser la tête en attendant que le danger passe. Soudain l'éclair de génie. Quoi de plus normal de la part d'un génie. Letiti dégringola la rue jusqu' au marché. Ses pensées donnait quelque chose approchant ceci:

*Evidemment! La déperdition! Faut reconcentrer la pâte à tarte si on ne veut perdre les fruits. Sinon adieux le sucre!
C'est logiquement pareil avec les poissons! On leur fourni à manger, mais le sucre se barre. Comment voulez vous qu'ils en profitent. Et comme on ne prend pas de poids sans manger de sucre, les poissons ne prennent pas de gout sans bouffer l'tout!

Donc comme pour les tartes faut mettre une croute! Pour garder le nectar! Conserver la concentramachinchose!
Me faut de la farine! Faire de super boulettes pour que les poissons mangent le tout sans rien perdre! Des boulette farine-gerbe-vinasse!*

L'idée était bête au fond: faire des croquettes pour poisson. Attention il se pourrait qu'il finisse par penser aux croquette de poissons pour des voyages plus commodes. C'est donc en hurlant qu'il partit acheter de la farine

Faisons de la CROUTE-A-TARTE!!!
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Voila une candidature qui semblait bien sérieuse. Il fallait rencontrer le lascar pour voir ce qu'il donnait. Ni une ni deux, Letiti prépare son paquetage comme au temps de la grande époque. C'est-à-dire que contrairement à la plupart des gens, il vide son sac et ses poches plutôt que de les remplir. Il aimait voyager léger. Non pas la crainte d'un brigand, ce ne serait a priori qu'un voyage d'agrément, mais pourquoi se fatiguer inutilement.
C'est donc en rangeant un peu tout ce qu'il avait qu'il s'aperçut que justement, il avait.

Bordel, mais qu'est ce que je fous avec toutes ces merdes?!
Va vraiment falloir que je me débarrasse de tout ca, bientôt je serai inquiet pour mes possessions. Manquerait plus que ca.

Passablement énervé par une partie de ses affaires qu'il ne savait pas où ranger, il en bazarda donc une partie par la fenetre. Voila qui était mieux.
Il enfila sa vielle cape usée, pris son bâton, posa son chapeau sur la tête et mis son baluchon sur l'épaule.

Allons le rencontrer ce fameux cuistot!

Il marchait comme un seigneur parade, bien qu'il n'ait pas vraiment très fière allure dans se vieilles frusques dépenaillées, tout heureux de reprendre la route. Il ne s'en était pas rendu compte, mais ca lui manquait. C'est du moins le message que lui firent passer ses jambes assez rapidement.
Letiti s'engagea donc dans les rues de Saumur, avec trois spécimens de ses précieux poissons, direction la sortie de ville et Angers!
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Malade, il était malade. Le teint cireux, les spasmes le reprenaient à intervalles régulier. Il n'avait plus rien à vomir dans son tonneau si ce n'est de la bile.

Fichu écossais!
Cette saloperie de pipe j'suis sur!
Pis p'tet les quelques verres pour se réchauffer.

Il avait attendu une bonne partie de la nuit. Mais elle n'était pas venu. Plus il se rapprochait d'elle et moins ils se voyaient, c'était fichtrement pas logique tout ca.

Bah le tonneau se remplit! J'vais pouvoir nourrir une belle zone aujourd'hui.
beeuuarrggg!
teuf keuf...
Raaa et ce foutu cuistot! Bordel mais tout le monde me fuis!

Le cuisinier qui devait le conseiller sur la meilleure façon de préparer ses poissons ne donnait aucune nouvelle. Comment il allait bien pouvoir s'en sortir lui qui ne connaissait que quelques recettes simple dont la soupe pour préparer un repas pour les plus grands.

C'est les jambes flageolantes, qu'il commença à verser la farine dans le tonneau, et a remuer le tout. Les poissons ne seraient nourris de bonne heur aujourd'hui.
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Une ombre titube...s'écroule...puis finit par se relever pour re-tituber de plus belle. Pas très silencieuse non plus pour une ombre. C'est dans un état pitoyable, les braies toutes crottées et les mains râpées par les trop nombreuses chutes que le petit diable rouge arrive au tonneau.
Par le plus grand des miracles ou une volonté hors norme - nous voterons donc pour les miracles qui sont plus souvent distribués aux gens que la volonté - il n'a pas encore vidé le contenu de son estomac.
C'est dans un dernier soubresaut, plié en deux au dessus du trou qu'il se vide dans des râlements et des raclements les plus abjectes. Sur que s'il était resté quelqu'un à la mairie, il aurait eu envie de vomir aussi.

Beuuuhaaaarrk!
Pfiout!
Crénom! l'es pas allé d'main morteeeuuurrrrkkkkk
Pfiout!
Tal!
*Hic!*
Je t'aurrr....
blou bouu bouuearrrgggg!

Inspiration difficile entre deux spasmes de plus en plus violents. Maintenant que les écoutilles étaient ouvertes, plus moyen de les fermer!
Mal au coeur, tête qui tourne à n'en plus finir, allez savoir pourquoi quelques mots revinrent à l'esprit embrumé du Letiti.

Eurrkk Lutin .. *burp* ...trésor! hic!
Moi qu'vais trouverrrr *hips*

La nuit continua paisaiblement alors qu'un diable à quatre pattes cherchait un lutin, dont il ne se souvenait plus qu'il était ledit lutin, et son trésor.
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Comme à son habitude depuis maintenant quelques semaines, Letiti est devant son tonneau bien rempli, un sac de farine à côté. Il verse au fur et à mesure afin de faire des boulettes de la bonne densité. Son esprit en profite pour vagabonder avant que ses jambes ne le fasse pour lui.
*Bon faut que je me trouve un remplaçant pour quand je serai pas la! Ca faisait longtemps que j'avais pas repris sérieusement la route, c'est le retour de la grande époque. Ils vont voir ce qu'est un philosophe itinérant.*

Rigolant dans sa barbe, penché au dessus du tonneau nauséabond, Letiti touillait.
Alors qu'il se relevait, le sac de farine dans les mains, il aperçut une silhouette. celle-ci semblait bloquée au niveau d'une frontière invisible. Curieux, le diable se demande qui ca peut être, puis la révélation ce fais jour dans sa tête. Il beugle donc:

Crénom de bougre d'imbécile de soiffard!
Ouais c'est à toi que j'cause!
Pas grave qu'on soit au milieu de la journée! Tu peux v'nir gerber ici à tout heure!
Allez fait pas ta timide, pis me reste encore des poissons à 7 écus qui datent de seulement quelques semaines la à côté.

*Bon elle va venir cette bonne femme oui?!* maugréait Letiti. *Pfff si même les pochtrons sont honteux maintenant?! *
Toujours touillant, il attendait que l'inconnue se rapproche.
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La dague s'approche de sa victime. La main ne tremble pas, mais au dernier moment s'arrête. Le diable a une idée. Ce sacrifice représente quelque chose d'important, tant qu'à faire il se sent de marquer le coup. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas joué au magicien, et la dernière fois c'était ici même à Saumur.
*Voila une excellente occasion!*se dit-il. Coup d'œil avisé vers les fenêtres de la mairie.
*mm Pas ici! Trouvons nous un endroit plus tranquille pour ce sacrifice* Un sourire de malice se peignait sur son visage éclairé par le feu.

Il rangea la dague, recouvrit le feu de terre et attrapa la corde du cochon. Il avait ses affaires sales sur lui donc ne risquait rien. Il prit la route des berges. Il connaissait un endroit où il ne serait pas déranger: la souche de Pacco. Le vieux maire aimait y réfléchir, ce serait l'endroit idéal.

Arrivé sur place, il attacha le cochon, ramassa bon nombre de bois mort pour faire un joli brasier et l'alluma.
Bon maintenant il faut faire une cérémonie.
Voyons la symbolique. L'idée est de me départir de mes habitudes de rustre. Donc en sacrifiant le cochon je deviendrai un homme.
C'est décidément super facile la magie avec un peu d'imagination.

Il alla chercher de l'eau dans la Loire, et la mélangea avec un peu de glaise. Se disant que ce n'était pas suffisant pour un rituel magique, il s'entailla le bras avec la dague et fit couler quelques gouttes de son sang dans le récipient. La mixture était prête.
Il lui fallait aussi des symboles magique sinon ca n'irait pas. Avec un baton il dessina un cercle de 10 pas de rayon autour du feu et y inséra un pentagramme.
*Le pentagramme c'est obligé pour un truc magique*

Le cochon fut attaché à un pieu au bord du cercle. Le diable se dévêtit, ne gardant que ses braies. Il prit le bol contenant la mixture et plongea ses main dedans. Les doigts enduits comme des pinceaux vinrent se poser du front au menton en passant par le nez, puis il tira chaque main vers ses oreilles. Il fit de même en partant de chaque épaule vers les poignets. Pour finir il dessina le même cercle et pentagramme sur son torse, formé à partir de ses cinq doigts.

Il regarda le feu. Pied nu, les mains au sol, il se dirigea vers le bord du cercle. Il fit comme si une barrière invisible le retenait. Faisant le tour, lâchant des cris animal, il essayait de franchir la ligne invisible. Puis il revint prés du cochon, toujours à quatre pattes. La dague vint se loger dans sa main. Il sauta sur le dos du cochon et lui trancha la gorge d'un coup sec. Le porc lâcha un gémissement atroce alors que sa vie s'en allait par sa plaie.

Sautant à terre, le diable enduit ses mains du sang qui giclait de la gorge de sa victime. Il recommença les même gestes qu'avec la mixture, comme pour remplacer les peintures. Il se dirigea alors vers le cercle se redressant un peu plus à chaque pas. Arrivé au bord du cercle il était debout, les épaules dégagées, le front haut. Il franchit la ligne et se rapprocha du feu. Près de celui-ci il leva ses mains vers le ciel et dit:

La bête est morte! Me voila homme!
Que plus personne ne puisse me comparer à un porc!
Que plus personne ne me voit animal!
Les grognements ont fais place à la parole!
Je suis un homme!

Et il se mit à rire, d'un rire qui n'en finissait plus. Une fois les larmes taris, il retourna prés du cochon qui avait fini de se vider, il le prépara pour la cuisson.
Les morceaux de viandes sur le feu, il alla se laver dans la Loire et revint se sécher prés du feu sous les étoiles, un délicieux fumet accompagnant la fumée. Un sourire illuminait son visage.
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Une fois n'est pas coutume, au lieu de piquer son roupillon habituel de début d'après midi, Letiti se mit à réfléchir.

Comme à son habitude, il s'adossa donc confortablement à un arbre au bord du fleuve, et entrepris de mettre un peu d'ordre dans ses idées. Un tel embrouillamini lui trottait dans la tête, qu'il se sentit obliger de fermer les yeux pour ne point être perturbé par ce qu'il pourrait voir.
Un passant non avertis aurait pu croire qu'il s'adonnait au repos bien mérité du travailleur acharné qu'il était.

Nooonn! Le diable n'était pas comme ca! Il avait toujours l'esprit vif et alert...

zzz zzz zzz
roofl grrrr
gniamplab
zzz zzz zzz

Sous l'effort hyper important développé par sa cervelle hors du commun -oui vaut mieux pour le commun - et par instinct de survie, Letiti s'était endormi pour protéger ce qui lui risquait de boyaux de la tête.

Il ne faut pas croire que rien ne soit sorti de tout cela. Vers la fin de l'après midi, ouvrant un oeil et s'étirant, Letiti conclut:

Bon le cuistot ca doit etre OK!
l'entré à travailler.
Le plat principale, bonne base mais insuffisant.
Le dessert je tiens une super idée.
Pour ce qui va autour j'sais à qui m'adresser.

Bon boulot Titi!

Il se releva donc et se dirigea vers une taverne espérant qu'on le laisserait entrer pour changer de ces derniers jours.
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