Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Nous cherchons tous quelque chose... ou quelqu'un...

Aldaric
Voilà bien des années qu’il n’était pas revenu en Bourgogne. Pourquoi faire après tout ? Cette terre maudite lui valu les pires moments de sa jeune vie et il ne comptait pas y faire escale très longtemps. Non, il voulait juste des réponses à ses questions qui le tourmentent depuis son départ… Deux ans pour être exact. Pauvre ado qu’il était, parti de sa ville natale pour fuir sa vie et en recommencer une. Et il avait réussi, tout renier. Famille, amis, amour… Tout ! Mais finalement, les conséquences furent les mêmes que s’il n’avait pas cherché à faire cela, car c’est impossible d’oublier ces piliers avec lesquels on a grandi et qui ont forgé notre force.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est là, le grand brun. Retrouver son seul et unique pilier. Il avait eu des nouvelles de sa mère il y a peu. Elle était connu à Paris en fait, même si c’était par de la « mauvaise gens ». Mais en tout cas, apparemment elle avait déménagé pour le Poitou pour suivre un groupe de mercenaire. Et Aldaric en avait rit. Ca ne l’étonnait pas du tout… Après tout elle partait toujours de Joinville pendant plusieurs mois, il était même temps qu’elle parte définitivement. Comme ce qu’il avait fait, lui… Et qu’est-ce qu’il la comprenait à présent !
Pendant toutes ces années il lui en avait voulu, presque à mort, de les avoir laissé tout seul si souvent. Mais il était jeune… Et à 10 ou 15 ans on ne comprend pas les sentiments de ses parents, et comprendre ceux de Rodrielle était encore pire. Pourquoi partait-elle aussi souvent ? Pourquoi revenait-elle couverte de sang ?

Il se souvient encore de son regard, à chaque fois qu’elle revenait à la maison. Il avait 8 ans. Azurine et lui attendaient chaque matin à la fenêtre qu’elle revienne. Leur père adoptif, Matayus, les laissait attendre une bonne heure jusqu’à ce que, sans espoir, ils partent tous trois au travail ou à l’école. Mais ce jour là, un matin d’été, elle était revenue. Aldaric entend encore le galop de sa jument ralentir jusqu’à ce qu’elle s’arrête devant la maison… Et les jumeaux courraient dans les jupons de leur mère, heureux qu’elle revienne. Sauf que ce matin là, elle était différente… Plus distante, plus froide, et ses yeux… d’habitude d’un vert émeraude éblouissant, ils étaient devenus noirs, comme si un bout de son âme s’était envolé. Et depuis ce jour là, tout à changer, jusqu’à ce jour fatidique...

Aujourd’hui, Aldaric ne pleure plus le décès de sa sœur jumelle. Il a finit par se faire une raison. Tout ce qu’il souhaite, c’est retrouver sa mère, sa famille, et pouvoir enfin se poser quelque part, serein. Pouvoir vivre pleinement sa jeunesse, faire ses propres folies, avoir de belles histoires –ou moins belles- et être heureux.

____

DIJON, FEVRIER

Deux mois de recherches intensives et toujours rien. Aldaric tournait en rond à s’en mordre les doigts. Il était allé en Poitou et on lui avait dit qu’elle était partit en Bourgogne… Il avait même réussit –aussi habile soit-il- à trouver sa maison et à entrer à l’intérieur. C’est d’ailleurs là qu’il vit le carton d’invitation à un mariage à Autun… Mais là bas, pas de Rodrielle non plus… Diantre ! Il était donc allér à Dijon, espérant qu’elle s’y trouve aussi. Mais pour l’instant, il comptait prendre un peu de repos.
Il entra donc dans une taverne, d’un pas lent et las, puis s’assit à une table. La serveuse arriva rapidement en le voyant aussi triste.


Bonjour, je suis Alicia, serveuse au « bons vivants ». Que puis-je pour vous ?

Aldaric d’Eälven, enchanté. Un verre de vin s’il vous plait, et le menu


La jeune femme parti préparer la commande d’Aldaric et celui-ci attendit, perdu dans ses sombres pensées, mais prêt à être dérangé par n’importe qui…

Ouvert à qui veut ! Plus on est de fou plus on rit comme on dit !

_________________
Aelith
[C'est à boire qu'il nous faut!]

Le départ était tout proche, et si Aelith préférait traînasser en taverne plutôt que s'occuper de préparer ses bagages, c'était sans doute parce que son cher cousin s'était diligemment proposé pour le faire à sa place. L'avantage de cette blessure aux jambes n'était pas négligeable: on se précipitait pour accomplir les tâches que, lâchement, elle prétendait ne pas être en capacité de faire. Quelle mascarade... Jeter quelques braies, chemises et robes dans une malle n'avait rien de surhumain. Mais après tout, déguster un hypocras au coin d'un feu brûlant, entourée par les rires, par la vie, avait plus de charme, il fallait l'avouer.

Tout comme l'homme, assis à la table qui lui faisait face. Nul doute qu'il possédait une prestance supérieure à celle de la plupart des poivrots qui se jetaient sur le comptoir comme la misère sur le monde. Un sourire aux lèvres, Aelith attrapa la canne finement ciselée qui l'accompagnait désormais à chacun de ses déplacement et, hypocras dans l'autre main, s'avança jusqu'à la table où siégeait l'inconnu. C'était le soir des adieux: demain, elle rejoindrait Cosne et prendrait la route pour accompagner Luna en pèlerinage jusqu'au Mont Saint-Michel. Et quoi de mieux que se frotter une dernière fois à l'inconnu avant d'engager un voyage de pénitence? Habituellement froide, silencieuse et solitaire, Aelith n'aurait rien à se faire pardonner une fois arrivée là-bas si elle n'avait pas même pris le risque d'adresser la parole à un homme...


Bienvenue aux "Bons Vivants", Sire! Et ne doutez pas qu'ici l'on vive bien... Regardez autour de vous, le spectacle parle de lui-même!

Dans un coin, un homme légèrement ivre lançait d'outrancières avances à une jeune fille. A l'autre bout de la salle, un chien lapait la bière qui s'écoulait d'un boc renversé, et au milieu de tout cela, les rires gras de la plupart des habitués emplissaient la pièce d'une bruyante cacophonie. Et évidemment, Aelith n'avait pu s'empêcher d'être sarcastique... Finalement, rien ne changeait jamais vraiment.
Aldaric
Aldaric n’avait pas repéré la jolie rousse se lever de sa table pour venir à la sienne. Pour une fois, il n’avait pas fait attention aux gens qui l’entouraient, lui d’habitude si observateur… Mais alors qu’à l’accoutumé il allait vers eux, c’était pour une fois quelqu’un qui vint vers lui. La voix sarcastique de la demoiselle raisonna dans son cerveau et le fit relever sa tête brune. « Bienvenue aux "Bons Vivants", Sire! Et ne doutez pas qu'ici l'on vive bien... Regardez autour de vous, le spectacle parle de lui-même! ». Machinalement, et comme cette phrase l’invitait à le faire, Aldaric tourna la tête et analysa rapidement la situation. Un rire tout aussi sarcastique que le ton de son interlocutrice s’échappa alors de sa gorge.

Vous avez raison, tout le mystère de la vie se trouve condensé ici ! Mais je n’en vois qu’une qui en donne réellement un bel exemple…

Son regard se reposa alors sur la jeune femme qui était toujours debout. Alors, à son tour il se leva et alla baiser la main de son interlocutrice avant de tirer une chaise pour qu’elle puisse s’assoir et de faire de même. Charmeur ? Pas réellement… Plutôt poli l’Aldaric. Et puis peut être cette douce dame allait rendre sa journée moins morne, qui sait ?

Aldaric d’Eälven, enchantée Dame ?

Regard interrogateur, accentué par ses sourcils fort expressifs qui, il fallait l’avouer, lui donner un charme fou. La serveuse vint alors lui amener la bouteille de vin et le jeune homme lui demanda un second verre pour la demoiselle dont il attendait le nom.[/i]
_________________
Aelith
Le rire de l'inconnu frappa Aelith au cœur même de ce qui lui restait de sympathie pour le genre humain. Elle n'avait guère l'habitude d'aller vers les gens, et lorsque cela arrivait, elle avait un don certain pour regretter immédiatement une telle décision. Mais là, aussi étrange que cela fut, c'était un écho de sa propre voix qu'elle entendait. Et un écho qui respectait les convenances avec cela! Un fin sourire orna ses lèvres, et ses jambes peu assurées esquissèrent une brève révérence en réponse au baisemain. Le pommeau argenté de la canne scintillait avec provocation dans sa main, et Aelith s'étonna soudainement que personne n'ait encore cherché à lui dérober l'objet d'art fait sur mesure.

Quoiqu'il en soit, remerciant l'inconnu d'un signe de tête, elle s'assit face à lui, déposa doucement la canne au sol et le verre d'hypocras sur la table.


Aelith-Anna de Chambertin, mais j'ai toujours préféré un simple Aelith, allez savoir pourquoi... Enchantée également.

La jeune femme posa ses longues et fines mains sur la table, son index suivant avec précision les veines du bois. L'incongruité de la situation la paralysa un instant. Que dirait Lothaire, le vieux majordome de feu son père, s'il la voyait en telle compagnie? Question idiote. Il était devenu le sien désormais, et ne s'autorisait plus aucune remarque, si ce n'étaient celles concernant son état de santé. Alors tant qu'il n'avait pas à la récupérer soule au coin d'une rue...

Que venez-vous faire dans cet endroit, Sire d'Eälven? Si la question ne vous paraît pas trop indiscrète, bien sûr... Je n'ai guère l'habitude d'aborder des hommes dans les tavernes, tout comme je n'ai guère l'habitude d'aller en taverne. Mais je suppose que c'est ainsi que l'on commence une discussion, n'est-ce pas?

Le ton était toujours sarcastique, évidemment, et laissait assez facilement comprendre que ce n'était pas par vertu qu'elle ne fréquentait jamais de tels lieux. Plutôt par ennui... On y rencontrait rarement quelqu'un, homme ou femme, capable d'une quelconque discussion. Cependant, le sarcasme était léger. Maintenant qu'elle avait trouvé un compagnon pour déguster un bon vin, il s'agissait de ne pas l'agacer avec son humeur lunatique...
Aldaric
Aelith… Il allait retenir ce nom, certainement. Elle avait accepté de s’assoir avec lui, avec un sourire, et entamait déjà la conversation. C’est vrai qu’il est bien difficile pour deux inconnus de savoir quoi dire, de peur de vexer l’autre ou bien même de n’être d’aucun intérêt. Mais avec cette jeune femme, il n’allait surement pas y avoir de problème. Alors il l’écouta, ses yeux sombres plongés dans les azurs de la belle, et répondit avec légèreté.

Oui c’est ainsi que l’on commence une discussion. Du moins j’ai très souvent fait comme ça… Après tout dépend de la personne que vous cherchez à côtoyer, voyez ? Si l’on regarde autour de nous, je pense que ces autres gens commencent une discussion par bien autre chose que des civilités… S’ils ont une discussion d’ailleurs !

Phrase ironique alors que son regard s’était posé sur deux bougres en train de se nettoyer la gorge sans retenue. Aldaric eut un petit rire avant de revenir à la jeune femme à ses côtés.

Donc pour vous répondre, je suis là pour retrouver ma mère. Voilà deux ans que je ne l’ai pas vu et que je n’ai pas de nouvelles… J’espère la retrouver très vite !

Sa voix s’était atténuée, prise d’une soudaine nostalgie. Mais il fallait qu’il se reprenne, et vite. Pour cela, rien de mieux qu’une gorgée de vin. Suite à cela, il put reprendre le fil de la discussion d’une voix normale.

C’est à mon tour de vous poser la même question mademoiselle… Je n’ai pas l’impression que vous êtes d’ici, est-ce que je me trompe ?
_________________
Aelith
Elle aimait son ton légèrement désinvolte. Finalement, elle avait bien fait d'aller lui parler. Si Aelith recherchait rarement la compagnie, il n'en restait pas moins que lorsqu'elle se retrouvait à parler avec quelqu'un, elle aimait que son interlocuteur soit sinon réactif, du moins perspicace et agréable à écouter. Une chance pour elle, c'était le cas. Suivant son regard, elle jeta un œil aux deux hommes dont l'activité principale était d'organiser une sorte de concours de celui dont le langage se réduirait le plus rapidement possible à un borborygme incompréhensible suite à une forte ingestion d'alcool. Après une petite seconde d'attention, elle décida que c'était celui de droite qui gagnait, pour le moment... Ses "grmmpfh" et ses "grrh" étaient bien plus jolis que les simples "hips" de son concurrent!

Laissant à leur sage occupation nos deux compagnons, Aelith reporta son attention sur Aldaric, rivant ses yeux aux siens avec un air amusé. Air qui perdit légèrement de sa coloration lorsqu'elle apprit la raison de sa venue ici. Elle-même avait une histoire familiale plutôt compliquée, et elle connaissait l'angoisse de la perte d'une mère. Si la sienne vivait bel et bien toujours dans la demeure familiale, elle n'avait prononcé mot depuis des mois, rendue muette par la mort de son mari. Retenant un soupir, elle trempa également ses lèvres dans le verre de vin épicé, puis répondit:


Vous êtes perspicace! En réalité je suis bien Bourguignonne, mais je viens de Tonnerre, pas de Dijon. J'ai découvert des membres éloignés de ma famille récemment, et je pars demain en pèlerinage avec ma... "nouvelle" cousine, et d'autres membres de ma "nouvelle" famille.

Le ton n'était pas des plus enthousiastes, et pourtant la jeune femme appréciait la perspective d'un voyage avec Luna dont l'espièglerie lui redonnait le sourire, et la faisait parfois même éclater d'un rire sonore qu'elle n'avait pas eu depuis longtemps. Elle appréciait même cette idée de dépaysement, de dépouillement presque, et surtout de voyage. Mais un pressentiment la retenait.

Je suis désolée, je ne dois pas vous paraître des plus agréables à écouter au vu du ton que j'emploie! Mais dites-moi... Peut-être pourrais-je vous aider pour votre mère? Peut-être que je connais son nom...
Aldaric
La discussion prend alors forme, lentement mais surement, autour de deux sujets d’importance : la famille. Décidément, voilà quelque chose dont on ne peut se passer. Trop importante aux yeux de tous, tout simplement. Et alors qu’Aldaric recherche une personne perdue, Aelith, elle, en a trouvé de nouvelles… Mais apparemment, cette découverte ne semblait pas ravir la demoiselle autant que cela. Aldaric fronça donc l’un de ses sourcils, lui donnant un air plutôt comique qu’inquiet.

Vous verrez, il n’y a rien de mieux que de voyager… Pratique pour faire de nouvelles connaissances et pour apprendre à connaître la nature sous son vrai visage plutôt que par un champ de maïs que l’on cultive chaque jour.

Ton las aussi pour le jeune homme qui avait essentiellement le cœur au voyage. Lui, comparé à d’autres, n’aimait pas réellement rester en place, et depuis tout petit. Peut-être était-ce tout bonnement parce qu’il n’avait aucune attache, mais l’idée de rester enfermé dans une ville ne lui plaisait pas du tout…

Retour sur terre avec la question de la demoiselle aux yeux bleus. Finalement, il n’avait cessé de la regarder malgré son aparté dans ses propres pensées. Il lui sourit alors amicalement, puis répondit sur un ton qu’il souhaitait banal :


Ne vous inquiétez pas, je m’intéresse essentiellement à vos paroles mêmes et non à votre ton, qui par ailleurs ne me gêne aucunement ! Et pour répondre à votre question, son nom et Rodrielle. Rodrielle d’Eälven.

Pour vous en dire un peu plus, elle vivait en Bourgogne, à Joinville, jusqu’à dernièrement où elle vivait à La Rochelle dans le Poitou. J’ai réussi à avoir quelques informations grâce aux bouches à oreilles et à certaines vieilles connaissances… Mais tout ce que je sais, c’est qu’elle est revenue en Bourgogne pour quelques temps. Avec qui ? Pourquoi ? Je n’en ai malheureusement aucune idée…


Lors de ses explications, le jeune homme avait gardé les yeux rivés sur son verre de vin qu’il regardait tournoyer lentement. Comme s’il cherchait une explication à tous ces allers et venus de sa mère… Mais ses yeux noirs retournèrent vite vers Aelith dont il attendait une réponse avec une petite touche d’espoir.
_________________
Aelith
D'un hochement de tête distrait, Aelith acquiesçait aux paroles de l'homme qui lui faisait face. Il semblait avoir longuement voyagé, comme si les divers vents qui avaient soufflé sur le Royaume avaient pu laisser leur empreinte sur son visage; comme si les soleils et les pluies de France avaient pu imprimer leur marque dans ses mots. Elle qui n'avait connu que Paris et la Bourgogne, elle allait voir le Mont d'ici peu. Comment se préparait-on à ces découvertes? Vous laissaient-elles réellement un souvenir impérissable? Paris avait marqué son cœur au fer rouge, la Bourgogne avait adoucie les flammes de la capitale. Existait-il d'autres sensations que le feu et la glace ici bas?

La métaphysique était une science qu'elle affectionnait tout particulièrement, mais une taverne n'était guère le lieu pour débuter quelques réflexions de cet ordre. Délaissant des paysages inconnus et fantasmés, les yeux de la rousse retrouvèrent rapidement leur point d'attache: ceux d'Aldaric. Sa mère... Il venait creuser ici aux racines de son existence.

C'est dans un soupir de dépit qu'elle lui répondit: dépit de ne pouvoir l'aider, dépit d'être inutile à une quête qu'elle savait ô combien essentielle..


Je ne saurais vous aider: je ne connais pas ce nom, et croyez bien que j'en suis désolée. Je sais quelle importance peut revêtir la recherche d'une mère... A vrai dire, je ne suis revenue en Bourgogne que depuis trois mois. J'ai vécu plusieurs années à Paris, et n'ait guère eut le temps de faire de nombreuses connaissances depuis mon retour ici.

Aelith trempa ses lèvres dans le liquide épicé qu'elle ne se lassait pas de déguster. Le vin bourguignon... Un délice, un plaisir sans péché.

Je peux cependant me renseigner rapidement auprès des membres de ma famille qui vivent ici depuis plusieurs années. Ils auront sans doute entendu parler d'elle, et pourront peut-être vous en apprendre davantage. Il me suffirait de vous envoyer missive ici-même, si vous restez quelque temps à Dijon.

Elle ne voyait guère d'autre solution, et pourtant elle aurait souhaité pouvoir rendre ce si simple service au grand brun. Ne serait-ce que pour le remercier du verre de vin...
Aldaric
Et l’espoir se perd. Pendant un instant, il avait cru qu’elle la connaissait, mais en vain. La lueur dans les yeux d’Aldaric se perdit alors et le voilà partit pendant quelques minutes dans ses pensées… Où était-elle bon sang ? D’accord c’était de sa faute s’il n’avait pas de nouvelles d’elle, qu’il était parti… Mais il ne pensait pas avoir autant de mal pour la retrouver.

Merci ma demoiselle, j’apprécie beaucoup votre geste ! Y aurait-il quelque chose que je pourrais faire en retour, pour vous remercier ?

Ne pas se laisser démonter, de toute façon il n’était pas pressé. Il savait qu’un jour ou l’autre il la retrouverait… Après tout, les liens du sang faisaient tout. Aldaric offrit donc un sourire à son interlocutrice et reprit la parole

Je ne sais pas si je vais rester ici à vrai dire... Je ne planifie jamais mon avenir, qu’il soit lointain ou proche. Apparemment ma mère vadrouille ces derniers temps avec une compagnie donc je ne connais rien si ce n’est leur nom… Zoko Ad Vitam Eternam… Mais je ne sais pas qui ils sont…

Hum, pardon… Passons !
Sinon, vous comptez partir d’ici peu ?


Question purement anodine de la part d’Aldaric. Mais bien qu’il ne connaisse la donzelle que depuis quelques minutes, l’idée de ne plus discuter avec elle lui semblait impossible. L’allure de la demoiselle, son attitude, sa façon de parler lui plaisait… Ce n’était pas une jeune femme comme les autres, à chercher tout de suite une relation « plus si affinité », non, il sentait chez elle un plaisir de discuter, de mondanité ou pas d’ailleurs, comme si chaque mot était confidence. Parle et je t’aiderais, parles et j’apprendrais…
_________________
Aelith
Elle s'attendait à la réaction de son interlocuteur. Quel autre sentiment qu'une profonde déception pouvait naître d'une réponse négative telle que celle qu'elle avait formulée? Combien en avait-il entendues avant aujourd'hui? Elle retint un soupir, se rendant soudainement compte que cette quête ne la concernait en rien, et que pourtant elle semblait y attacher une certaine importance... Cette discussion lui plaisait. Le langage d'Aldaric, sa désinvolture et les accents ironiques qu'il laissait parfois entendre lui plaisaient. Peut-être était-ce la raison de son intérêt pour sa situation. Peut-être aussi était-ce parce que demain, elle partait, et que quitter la Bourgogne lui semblait être un acte de traîtrise. Alors parler du Duché, c'était une solution pour y demeurer au moins encore un peu...

Je vous en prie. Vous me remercierez si je parviens à obtenir quelques informations!, répondit-elle dans un sourire, laissant pour l'heure le grand brun libre de tout engagement. Elle allait d'ailleurs changer complètement de sujet de conversation lorsqu'il apporta une précisions non négligeable à la jeune femme. "Zoko Ad Vitam Eternam". Perdant toute conscience des paroles qui suivirent, Aelith sentit sa respiration s'accélérer légèrement. Non pas qu'elle connaissait particulièrement la compagnie franche, mais en Bourgogne, sa réputation n'était plus à faire. Négligeant la question d'Aldaric, qu'elle n'avait d'ailleurs entendue qu'à moitié, elle reprit:

Zoko Ad Vitam Eternam? Ce nom est connu, ici... J'ai lu plusieurs articles de l'Alliance Acilion Presse qui évoquaient cette compagnie franche lorsque je suis arrivée en Bourgogne il y a plusieurs mois. Je n'avais à l'époque guère d'autre activité que la lecture...

Involontairement, Aelith laissa glisser quelques secondes de silence. Involontairement car le symbole qu'arborait la compagnie s'était dessiné devant ses yeux: une dague affutée plantée dans l'œil vide d'un crâne qu'entourait un serpent... Appétissant.

Au début du mois d'octobre, le Berry a déclaré la guerre à la Touraine et a assiégé la ville de Loches. La compagnie Zoko a combattu aux côté de la Touraine. Un mois plus tard, la Duchesse de Bourgogne a donné un discours concernant la rupture de l'alliance qu'entretenait le duché avec le Berry. Je ne connais pas vraiment les détails, mais elle précisait que si l'armée berrichonne avait pénétré en Touraine et avait attaqué Loches, c'était parce que l'armée de mercenaires Zoko s'y trouvait. Si mes souvenirs sont bons, elle a qualifié les membres de la compagnie de "brigands". Elle aurait semé le désordre en Bourgogne en juillet et se serait alliée aux Lions de Juda.

Aelith observait attentivement son interlocuteur, craignant une vive réaction quant aux informations qu'elle lui dispensait. Si sa mère faisait partie de la compagnie, il ne tolérerait guère qu'elle soit assimilée au nom de "brigands". Pourtant, aucune de ces appellations ne venait d'elle.

Je ne connais absolument pas les détails de toute cette histoire. Ce ne sont en effet que des articles que j'ai lu et qui concernaient de près la Bourgogne. J'espère que ces informations pourront vous aider... Et je suis sincèrement désolée si d'aventure elles vous attristent...

Trempant à nouveau ses lèvres dans le verre de vin qui se vidait petit à petit, Aelith baissa légèrement les yeux, laissant à Aldaric le temps d'assimiler ces quelques phrases. Son rôle de probable oiseau de mauvaise augure lui sauta soudainement aux yeux. S'il ne savait vraiment rien de cette compagnie, alors elle venait de lui apprendre sa mauvaise réputation...
Deidamie


Les jambes sous le menton, les bras les enlaçant elle observe silencieuse. Le dos appuyé contre la pierre chaude, a même le sol graisseux.
La taverne fourmille de cette puante vapeur d’alcool. Les rires raisonnent comme des tambours usés à la sonorité braillarde, un chien ivre brasse l’air de sa queue, et elle observe lointaine, a la dérive.

Nulle pensée ne peut la sortir de son illusion, elle n’est plus que son ombre. En un instant sa vie a basculé, et ses pieds foulent les chemins du royaume. Elle vivote de mendicité, de larcins.

Dans son recoin à l’abri elle espère, mais sa survie dépend de sa férocité, de sa hargne à vouloir continuer d’agripper les branches de son arbre, de ses racines.

Il scintille comme le soleil, et la nargue de sa richesse. Si elle allongeait la jambe elle pourrait le toucher le caresser, se gorger de son or. Négligemment posé a même la dalle il touche la crasse qu’elle connait si bien. Il l’accompagne dans sa quête, et l’invite à danser. Son regard se perd dans ce pommeau argenté.

Deidamie étreint plus fort ses jambes, et relève les yeux. Comme elle est belle !! Comme elle le fut jadis… Deux inconnus qui parlent, et le temps s’arrête. Si elle le pouvait, elle reprendrait sa verve, sa prestance, reprendrait sa place…..leur place.

Ce qui intrigue la jeune femme, ne sera que pure curiosité. Comment peuvent-ils rester içelieu, à discuter et à boire. La tourmente règne rien ne peut les associer a cette vie d’errance et de débauche que respire la taverne. Deidamie les dévisage, sans retenue, le brouhaha l’empêchant réellement d’entendre leur conversation.
Son cœur cogne fort, et sa colère surgit au plus profond d’elle. Son ventre creux lui fait si mal, ses entrailles meurent de faim. Ils sont assis a parler, a boire dans ce lieu de misère, de solitude. Elle est invisible à leurs yeux, ils ne la voient pas, comment le pourraient-ils ? Comment l’opulence peut donner infime soupir à l’indigence.

Et lui, toujours la, un joyau a ses pieds. Elle relâche son étreinte, et sa jambe, si belle et galbée à souhait, s’étire en pointe fine. Elle le touche , le frôle…le pommeau rutile…Deidamie sourit.
Aldaric
Wouaw…

Exclamation qui se perd dans sa gorge nouée par cette descente aux enfers rapide. Aldaric l’écoute et peu à peu ses yeux s’arrondisse par l’étonnement qu’il ne devrait pourtant pas avoir… Alors que les lèvres d’Aelith bougent encore, expliquant la renommée de cette troupe, le jeune homme replonge dans ses souvenirs, dans ces moments de solitude trop souvent vécu avec sa sœur, et de ces retrouvailles où il retrouvait une mère de moins en moins humaine…
Il n’avait pas comprit qu’elle aimait la guerre, et qu’elle aimait se battre autant que cela, il était trop jeune après tout. Mais à présent il revoit cette sale d’armes où il jouait avec son frère adoptif, ces vêtements tachés de sang, et ces blessures de plus en plus nombreuses sur le visage de sa mère tant aimée.

« Et je suis sincèrement désolée si d'aventure elles vous attristent... »

Retour à la réalité… La lourde réalité de la vie, où un jour vous pensez votre mère triste et le lendemain vous l’apprenez brigande, meurtrière. Ses yeux à présent vides retournent vers les azurs d’Aelith visiblement gênée. Il la comprend, après tout, expliquer cela à un inconnu à l’espoir de fou. Difficile tâche qu’il aurait préféré éviter à la belle…


Ne soyez pas désolée ma dame… Ce n’est pas de votre faute… J’aurai dû m’y attendre, elle est comme cela. Je ne peux que l’accepter et la retrouver tout de même. Après tout, c’est de ma mère qu’il s’agit. Et peut être que les recherches seront plus faciles à présent… Il suffira de retrouver cette compagnie, non ?

Pourquoi t’attaches-tu encore, Aldaric ? Pourquoi la cherches-tu encore alors qu’elle t’a peut être oublié ? Regard interrogateur à la jeune femme. Pour l’instant, il veut être rassuré, et retrouver vite son assurance. Ne jamais se faire démonté de la sorte… Il se l’était promis !
Et alors que ses regards se baissent de nouveau, il aperçoit cette jambe fine visiblement en trop à sa table… Froncement de sourcils alors qu’il suit à la fois la direction de la jambe et la personne à qui elle appartient. Et voilà une réaction tout autre que celle qu’il connut auparavant ;


Eyh toi ! Tu veux de l’aide ?

Aldaric s’était alors levé et avait attrapé la jeune femme par le col pour la relever. Son regard noir ne pouvait être plus sombre qu’à cet instant. La demoiselle n’avait pas trouvé le bon moment pour voler le pommeau de la canne de son interlocutrice.

Fais tes excuses à la dame, fourbe ! Car mieux vaut pas pour toi que je t’y oblige…
_________________
Aelith
Quel rôle ingrat que le sien! Face aux yeux de l'homme qui se perdaient dans l'abîme, Aelith esquissa une grimace où la peur qu'il ne quitte définitivement cette taverne avait quelque part. Elle n'aurait plus qu'à terminer son verre et repartir à son tour, vers un ailleurs qu'elle avait de moins en moins envie de connaître... Et pourtant, il n'en fait rien. Au contraire: Aldaric releva les yeux vers elle, semblant guetter une approbation, un signe de tête, un encouragement. C'était donc un espoir de fou qui le maintenait ainsi en vie? Aelith laissa échapper un soupir avant de répondre, d'une voix douce et posée:

N'abandonnez pas maintenant, si vous avez passé tant de temps à la chercher. Ne l'abandonnez pas elle.

"Ne vous abandonnez pas vous", faillit-elle ajouter, mais les mots ne franchirent pas ses lèvres. Retenus par l'incarnat de sa bouche, ils s'évaporèrent dans le silence. Qui était-elle pour donner de tels conseils à un homme qu'elle ne connaissait même pas?

La jeune femme n'eut pas le temps de trouver une réponse. Quelque chose frétilla contre sa jambe, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Aldaric s'était levé et avait empoigné au col une jeune femme qui, semblait-il, en avait après sa canne. Les yeux d'Aelith n'eurent guère que le temps de détailler l'habillement de la voleuse, ses joues creusées, son teint blafard...


Aldaric, je vous en prie... Laissez-là s'expliquer.

C'était la première fois qu'elle l'appelait par son prénom. Dans son regard scintillait la reconnaissance, mais cela, elle le lui témoignerait plus tard. Pour l'instant, ils avaient tous deux d'autres chats à fouetter. Sa voix était froide, mais douce: elle attendait une explication, une vraie explication. Elle attendait que la jeune femme lui jette à la figure son dégoût de crever de faim et d'avoir sous les yeux deux personnes qui n'avaient peut-être jamais connus le besoin. Elle avait besoin de ce genre de choses pour lui rappeler qu'en dehors de son monde sur papier glacé, la vie n'avait rien de simple...
Deidamie


Elle sourit, et sa peau frémit. Elle se délecte de cette pêche a la peau de velour. Il y a bien longtemps qu'elle n'a connu pareille extase. Il aurait pu lui paraitre froid et sans apparat en un temps, mais içelieu, dans la mansarde de sa piteuse errance, il est la perle précieuse de l'écrin de son espoir.
La caresse délicate se prolonge, et Deidamie survole la taverne de ses rêves d'antan. Rien ne dure, elle l'a appris a ses dépends....
La violence reprend son droit, et une main, forte et trapue, la tire de son orgasme. Une voix dure sortie de l'orage incessant qui la poursuit, la tire de son sommeil. Mais Deid , ne voit que ce regard, ou les ténébres et la colère se cotoient en une amitié primaire.
Elle se tient a peine sur ses jambes, la force puissante de l'homme la tenant fermement sur la point de ses pieds.
Deidamie, le regard franc et altier soutient de ses prunelles, l'homme qui la rudoit.
La Belle est surprise, Deid tourne la tête... La Belle flamboie, Deid est dans sa réalité.


Vous m'obligeriez en quoi Messire... Qui étes vous pour ainsi me tenir a votre botte. Je ne suis pour vous rien d'autre qu'une miette, une de ces miettes que vous laissez choir lors de vos gourmandises... Deid redevient la Superbe, et son verbe est naturel, son sourire illumine son visage et ses yeux prennent le rayonnement de la vie..... Auriez vous peur de vous étouffer ? Lâchez moi Messire, de quel droit posez vous vos mains sur moi. Vous me traitez de fourbe, mais vous Messire ou est votre dignité ?? Lâchez moi Messire, vous qui n'avez en votre âme que le respect de la beauté puèrile..... Deid le toise et ne baisse pas les yeux. Elle ne montrera pas a cet homme impulsif, qu'il vient de la mettre au pied de sa souffrance. Deid a gardé sa fierté, et elle fait fit des apparences...... Que croyiez vous donc Messire, que ce pommeau ciselé serait la fin du gouffre pour moi. Une simple caresse aurait put vous ouvrir les portes du néant ?? Lâchez moi Messire !! lâchez moi. Laissez moi ma dignité, si la votre ne vous est pas précieuse.
Aldaric
Il ne peut que l’écouter, cette demoiselle si douce qui le soutient même si elle ne le connait pas. Il la regarde, écoute, et fait ce qu’elle dit. Peut être ferait-il même tout ce qu’elle veut, si elle voulait… Trop perdu l’Eälven, trop triste et mort au fond de lui. Puis l’autre demoiselle se met à parler, d’une voix forte et claire. Elle est fière cette demoiselle, et cette image le touche… trop peut être. Sourcil qui se fronce alors qu’il ne sait que répondre sur le coup. Paf prends ca Aldaric. Tu croyais quoi ? Le jeune homme la lâche donc lentement pour lui montrer qu’il la respecte…

Sachez, ma dame, que ma dignité s’est enfuit depuis bien longtemps… Alors si vous, vous avez encore la votre, ne restez pas par terre à attendre que l’on se tourne vers vous… Si vous avez encore une dignité quelconque, allez vers les autres et n’ayez pas honte. Car la honte peut se lire dans vos yeux… Vous avez perdu quelque chose tout comme moi…
A présent, si vous souhaitez caresser ce pommeau du pied ou quoique ce soit, demandez-le à l’intéressée, si vous ne voulez pas que l’on vous prenne pour une voleuse.


La voix d'Aldaric était grave et aurait pu raisonner dans la pièce si celle ci avait été calme. Trop émotif probablement, le jeune n'avait jamais réussi à supporter trop d'émotions d'un coup... Peut être cela était de trop... Besoin de réfléchir... Il pousse alors la jeune femme lentement vers Aelith et se rassoit en commandant trois autres verres. Profond soupire avant de se plonger dans le nectar. Il laisserait sans aucun doute les deux dames s’expliquer pendant qu’il replonge dans ses découvertes sanglantes…


[mode modo on] HRP par MP uniquement. S [Mode modo off]

_________________
See the RP information <<   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)