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[RP]Chronique d'une naissance attendue

Angarad
Angarad avait perdu de sa verve habituelle, pour sûr, et face à la matrone elle ne pipa mot, ni quand elle lui demanda de délier tous les nœuds de la maison, ni quand elle la rabroua de verte façon pour lui demander de venir soutenir son amie, alors qu’elle se faisait toute petite dans l’entrebaillement de la porte ; si ce n’avait été Cooky qui gisait là, sur sa couche, torturée par la douleur qui fouillait ses entrailles, elle se serait enfuie à toutes jambes, loin, très loin.
Mais c’était elle…
Docilement, la brunette s’était exécutée, rongeant son frein, elle sentait que la vieille femme ne supporterait ni questions, ni encore moins protestations.
Et elle s’était retrouvée là, tenant fermement Cook sous les aisselles, lui servant de dossier, essayant de lui insuffler mentalement la force d’endurer la douleur, l’énergie de pousser pour sortir de son ventre le petit être à naître, et la sérénité nécessaire pour que tout se passe au mieux. Mais autant dire que la champenoise n’en menait pas large, et son visage où perlaient d’infimes gouttes de sueur attestait de la frayeur qui était sienne et de son bouleversement face à ce miracle sanglant et douloureux de la nature.
Pourtant, elle parvint à lui prodiguer des encouragements, à murmurer à son oreille quelques mots réconfortants :


Courage, ma toute sucrée, tu vas y arriver, tu l’as déjà fait une fois, pas de raison que tu ne t’en sortes pas aussi bien cette fois, Allez…inspire, et pousse, cornebidouille !

La brunette se surprit à caler sa respiration sur celle de son amie ; si elle n’avait été aussi concentrée sur ce qui se passait, sur la sensation du dos de Cooky contre elle, dos arqué, dur comme le bois, elle aurait ri d’elle-même, se traitant de bécasse, mais elle était loin d’avoir de l’humour au moment présent, pour l’autodérision, on verrait plus tard…
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Cooky
Calypso Ysabella ! un peu de courage que diable !
Oui maman, je vais m'appliquer...
Rougissante, tremblante, elle se sentait si faible, si démunie... une petite fille. Une petite demoiselle frémissante et obéissante sous le regard sévère de sa maman lui enjoignant de se comporter avec plus de prestance et de maintien.
Elle avait perdu toute son assurance, tous ses repères en cet instant. Au bord du délire, elle revoyait les scènes de son enfance, le visage de sa mère, sa voix tant aimée. Des larmes silencieuses roulaient le long de ses joues, baignant son visage rougit par l'effort. De longues mèches de ses cheveux en pagaille étaient collées sur son front par la sueur qui y perlait.


Angy... Angy...


Ce fut le seul son qu'elle put laisser passer entre ses lèvres sèches. Un souffle ténu qui résonna dans la pièce où personne d'autre ne parlait.
Comment avait-elle pu oublier à quel point l'épreuve était douloureuse ? Comment avait-elle pu attendre avec autant d'impatience ce moment atroce ?

Elle gisait là, sans forces entre les bras de son amie. Elle sentait les mains froides de la brunette sur sa peau brûlante. Elle ferma les yeux un instant, puisant au fond de son corps l'énergie qu'il lui faudrait sous peu. Calme toi, respire... si tu ne t'appliques pas, ce sera pire encore, plus long, plus dangereux même.

Une énième contraction la fit trembler de toute part. Elle ouvrit les yeux en sursaut et vit la matrone qui la regardait fixement, prête à aider le bébé à sortir. Maintenant... de toutes tes forces... Elle mit tout ce qui lui restait, toute la peur qu'elle avait, toute l'envie de hurler qui la démangeait, elle mit tout cela dans le mouvement de son bassin.

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--Baptistine1
Les choses ne se déroulaient pas trop mal, la jeune femme, pourtant gracile, surmontant au mieux sa douleur, trouvait l’énergie nécessaire, et la première et longue poussée avait fait son œuvre : sous ses mains, la matrone devinait le sommet du crâne de l’enfant.

Allez, ma p’tite dame, on se repose un tout petit peu, et on y retourne dès que je vous le dis.

La sage-femme remit une main sur le ventre proéminent de Cooky, surveillant l’arrivée de la contraction suivante, qui survint très vite.

Allez, dame, inspirez du mieux que vous pouvez, bloquez, et poussezzzzz !!!!! Soufflez en même temps, c’est bien, c’est bien, allez !!!!!

Il fallut répéter l’opération quatre fois encore avant que la matrone pût enfin récupérer l’enfant dans ses mains. La mère, quoique visiblement épuisée, avait trouvé on ne sait où l’énergie nécessaire.

Voilà, on y est !!!! Le voilà ce bébé !

Rapidement, Baptistine soupesa l’enfant : un beau bébé qui pesait bien, à vue de nez, ou plutôt de bras, dans les huit livres. Un rapide coup d’œil lui permit de voir de quel sexe était le nouveau-né. Restait à couper le cordon : elle saisit l’instrument tranchant nécessaire dans sa trousse et coupa prestement celui-ci, à quatre doigts du nombril comme il convenait, quatre pour le nombre des saisons, et quatre pour les quatre âges de la vie, la tradition le voulait ainsi. Ce peu de manipulation eut pour effet de faire réagir le bébé qui poussa un cri, qui alla crescendo. La matrone sourit avant de regarder la jeune mère :

Eh bien, dame, voilà un bébé bien vigoureux ! Cette petite ne se laissera pas marcher sur les pieds, on dirait ! Vous avez là une petite fille en pleine santé, et qui ne fait pas pitié, elle doit bien faire dans les huit livres !

Elle enroula l’enfant dans deux langes bien épais avant de la mettre dans les bras de sa mère, puis de reculer de quelques pas, pour leur laisser tout loisir de faire connaissance.
Cooky
Pourquoi le temps s'arrêtait-il ainsi ? Pourquoi la narguait-il à ralentir à un tel moment ? Pourquoi ne pouvait-elle pas obtenir sa clémence et son indulgence ?
Elle fermait les yeux, puisant au fond de son corps endolori les quelques forces qui lui restaient, agitait les mains en tous sens comme si cela allait l'aider à encourager son bébé. Je t'en prie petit, n'ait pas peur, vient...
Elle le suppliait du fond de son coeur de venir s'éveiller au grand jour, de rejoindre ceux qui l'attendaient et qui étaient prêts à l'accueillir et de mettre ainsi fin à sa souffrance.

Elle ne se souvenait pas avoir usé d'autant d'énergie pour la naissance de son premier enfant. Peut-être était-ce parcequ'elle ne se souvenait plus de grand chose dans le chaos et la douleur de l'instant présent. La même litanie entêtante tournoyait dans sa tête, l'empêchant de se concentrer sur quoi que ce soit d'autre... viens petit... rejoins nous sans tarder... viens petit...

Elle faisait un effort qui lui paraissait surhumain pour ne pas crier sa frustration de ne pouvoir accélérer ce temps qui se moquait d'elle. Dans le tourbillon de l'instant, elle n'en oubliait pas de garder le peu de tenue et d'honneur qui lui restait, serrant les dents et tentant de ne pas se laisser aller à se conduire comme une furie écorchée de laquelle elle se sentait pourtant bien proche.
viens petit... serrer les dents... rejoins nous... respirer...

Entre chaque contraction, le peu de répit qui lui était accordé ne servait qu'à la faire appréhender davantage la contraction à venir. Elle entendait la voix de la sage femme à son oreille qui l'encourageait avec savant mélange de douceur et de fermeté mais cela ne suffisait pas à l'apaiser.
Chaque fois, il fallait recommencer, se plier à nouveau, donner tout à nouveau... elle le faisait avec toute l'énergie et l'amour d'une mère enfantant le fruit de sa chaire.
Elle le faisait pour son enfant, pour ce petit innocent qui ne demandait qu'à sortir lui aussi.

Et puis ce fut la délivrance. Elle le sut sans aucun doute possible malgré le flou qui voilait ses yeux et la confusion de son esprit. Elle sentit son coeur exploser dans sa poitrine, son corps s'affaisser une dernière fois sur les draps ses dernières forces s'envolant avec le bébé qui naissait. La douceur du tissus l'enveloppa tandis qu'une intense émotion lui nouait la gorge. Tu as réussi... il est là... tout ira bien...

Elle tendit les mains dans un geste mécanique et spontané. Elle ne voyait plus que des ombres dansant autour d'elle, mais elle entendait le bruit si doux de son enfant qui découvrait la vie. Elle voulait le toucher, le caresser avant de se laisser aller au repos. Les larmes qui s'étaient taries depuis quelques minutes se remirent à couler à flots, lavant ses joues de toute trace de l'effort accompli. Elle se serait sentie si légère n'eut été ce noeud dans sa gorge.


Eh bien, dame, voilà un bébé bien vigoureux ! Cette petite ne se laissera pas marcher sur les pieds, on dirait ! Vous avez là une petite fille en pleine santé, et qui ne fait pas pitié, elle doit bien faire dans les huit livres !

Une petite fille... une petite princesse... elle avait réussi... merci mon Dieu.
Le poids du petit être dans ses bras la fit sursauter. Elle battit des cils, émue et fébrile, releva la tête et se pencha sur sa fille, murmurant...

Bonjour ma jolie, bienvenue parmi nous chère enfant.

Le noeud l'empêchait d'en dire davantage, mais ses yeux brillants et ses mains tremblantes criaient à qui voulait l'entendre tout l'amour qu'elle éprouvait pour ce petit être tout chaud blottit contre elle.
Elle sourit. Pour la première fois depuis de longues minutes, son visage s'éclaira d'un sourire de bonheur pur. La douceur de la peau de son bébé sous ses doigts lui paraissait merveilleuse. Le poings minuscule bien serré lui paraissait le comble de la beauté. Elle dévorait sa fille du regard, apprenant chaque courbure de son visage, chaque plis de sa peau de nouveau né par coeur. Puis elle déposa un léger baiser sur le front de l'enfant, osant la toucher de ses lèvres rendues humides par les larmes.

Sans cesser de caresser la peau de sa fille, elle releva la tête. Sa voix tremblait d'émotion mal contenue.

Angy... Dame Baptistine... je ne saurai... je ne pourrai jamais... je ...
Merci.
Merci pour tout.. merci à vous...merci.


Elle ne savait quoi dire. Son amie avait été là, infaillible et tendre comme elle seule pouvait l'être et la matrone avait pris soin de son enfant avec toute la sagesse et l'expérience qu'elle avait acquise au cours des années. Elle avait été entourée de la plus belle des manières et ne saurais jamais leur dire à quel point leur présence à son côté était précieux pour elle.

Son regard dériva du côté de la fenêtre. Au-dehors, le soleil commençait lentement sa descente vers l'horizon. Elle pensa à lui une fois de plus. Il n'avait pas été là. Il avait manqué la naissance de leur fille. Il était partit avant et avait relégué aux autres le soin de prendre son de son enfant.
Ses yeux revinrent au bébé qui dormait paisiblement contre sa poitrine.
Tu verras ma fille, nous nous en sortirons sans lui. Tu verras, tu pourras être fière de nous malgré tout.

Le noeud avait disparu, remplacé par une lueur de détermination dansant au fond de ses prunelles. Pour sa fille elle se battrait et saurait être la mère qu'il lui fallait.

Elle se tourna à nouveau vers la brunette qui se tenait toujours sans mot dire derrière elle.


Angy... je te présente Elea Marie Praline, ta filleule.
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Grandelf
Bien confortable sur la branche la plus haute de son arbre pouvant supporter son poids, Grandelf se réveille d'une longue nuit de sommeil très froide. Il se rassoit, range sa couverture, et sort de sa besace un pain afin de remplir son ventre creux. Apres quelques bouchées, un pigeon surgit de nul part et lui demande un bout de pain. Elf lui en tend un bout et appercoit à l'une de ses petites pattes un bout de parchemin. Il le détache doucement et avec sa grande curiosité, il se mit à le lire. Mais... C'est une lettre écrite tout en espagnol... Que fait ce pigeon ici? S'est il perdu? Soudainement un deuxième pigeon arrive et demande lui aussi un bout de pain. En lui tendant un bout, Gran appercu également un autre bout de parchemin. En bulgare cette fois... Deux pigeons perdus? Bref, Grandelf rattache les parchemins à leur patte et les fait envoler. Soudain, une grande volée de pigeons foncent vers lui pour finir le pain. Pendant que ceux ci se régalent, le curieux s'amuse à détacher les nombreux parchemins que ces volatiles transportaient. Puis surgi de nul part, l'un d'eux frappe de plein fouet à la figure de Gran lui faisant perdre son équilibre et descendre de l'arbre. CRACK CRACK CRACK CRACK Ne manquant pas une branche durant sa chute, il finit son atterrissage dans la auge glaciale des chevaux qui était sous l'arbre.

Sortant avec difficulté de ce bain d'eau baveuse, Grandelf entend une voix qui lui n'est pas inconnu et jette un oeil. Il voit Angarad et Cooky dans une charette. Ils semblaient demander à une autre dame de les rejoindre. Dès qu'ils reprirent leur route, Elf se dépêcha d'enlever ses vetements, les suspendre sur les branches basses de l'arbre bien au vent et s'entoure de sa couverture. Afin d'activer le séchage, Gran se met à souffler tout l'air de ses poumons. Quelques minutes passent et les fringues sont secs. Il se rhabille et file à la recherche de ses amis.

Soudain, Grandelf remarque la charette. De ce pas, il s'empresse à entrer dans la demeure sans demander permission. Tout semblait calme, vide. Puis des cris se font entendre. Cherchant d'où ça vient, il suivit ces sons jusque devant une porte fermer. Sans même prendre le temps de verifier si celle ci est verouillée, le maladroit défonce la porte et jette un oeil rapide autour de lui....Une matrone les mains rouges sangs, Angy qui se tenait pres d'un....CORPS???? Oula ça ne dit rien qui vaille. Elf tente de se jeter sur la matrone épée en main mais remarque Cooky qui semblait mal. La colère lui monte à la tête. Se retournant de nouveau vers la matrone, un son se fait entendre....QUOI...UN BÉBÉ QUI PLEURE??? OH!!!!! COOKY A ENFANTÉ!!!! Il laisse tomber son épée dont la poignée ne manque pas de heurter son pied. Mais tellement surpris, il ne senta pas le coupet s'approche de Cooky.

Cooky ca va? Tout va bien? Et ce gars...ou cette fille...comment il/elle va? Cette dame a t'elle bien fait ça?

Elf va serrer la main de sa grande amie puis jette un oeil à Angy derriere elle regardant sa filleule.
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Cooky
Elle tendait son enfant vers la brunette lorsqu'un grand fracas se fit entendre, suivit de pas précipités et à nouveau d'un bruit assourdissant, tout proche cette fois. Instinctivement, elle ramena le petit corps contre elle, prête à le défendre avec hargne contre l'intriguant quel qu'il soit.
Elle se redressa sur son séant, arborant le même air abasourdi que la matrone qui lui faisait face.
A peine eurent-elle le temps de se demander ce qu'il pouvait bien se passer qu'elles virent surgir la tignasse ébouriffée du parrain. Soufflant et criant, il déboula sans crier gare dans la petite pièce redevenue paisible.

Elle vit ses yeux aller d'une femme à une autre, cherchant à évaluer la scène qu'il avait sous les yeux. Elle allait le lui expliquer lorsqu'il dégaina son épée et se rua vers la sage-femme. Éberluée, elle ouvrit la bouche...


N.. n.. non !

Plus prompte que sa mère à faire entendre sa voix, la petite demoiselle emmaillotée se mit à pleurer au même instant. Un cri strident pour un aussi petit bout d'être humain, mais un cri qui eu le mérite de ramener le gascon à la raison. En un clin d'oeil, la jeune mère vit le visage de son ami se transformer alors que le jour se faisait dans son esprit.

L'épée tomba au sol dans un bruit mat et sec. Puis elle sentit un poids à son côté et une main chaude sur la sienne.

Cooky ca va? Tout va bien? Et ce gars...ou cette fille...comment il/elle va? Cette dame a t'elle bien fait ça?

Elle le regarda, rassurée de le voir redevenu l'ami qu'elle appréciait tant puis lui répondit d'un air amusé.

Ca va aller Elf, sois tranquille. Baptistine et Angy ont assuré comme des chefs et grâce à elles tout le monde est en forme.

Elle omit sciemment de parler de sa propre fatigue qui pourtant se rappelait à elle par un mal de tête lancinant qui avait élu domicile dans son cerveau. Le voyant ainsi, prompt à s'inquiéter, elle se contenta de le rassurer par quelques paroles prononcées d'une voix douce.


Je te présente ta filleule, Elea Marie Praline. Un peu plus jeune que ton fils, certes, mais toute aussi belle et fragile comme tu peux le voir.

Elle entoura sa fille d'un regard tendre avant de se tourner à nouveau vers Angy.


Avec des parrains marraines comme vous pour veiller sur elle, ma petite fille naît bien chanceuse je trouve.
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