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[RP] Le Mans : songes

Edern
Il est temps.

Temps d'un nouveau départ, d'une nouvelle arrivée... tant qu'il y aura des mots, rien pourtant ne pourra effacer ce qui vient d'être gravé dans le roc de leur âme. Le Fou connaît assez le prix des souvenirs pour le savoir. Un jour, une nuit, ce soir sera trempé dans l'encre noire. Quand la terre sera grise, seuls le brun et l'émeraude visiteront ce parchemin. Ils s'enfonceront tous deux vers cette bibliothèque enfouie dans leur esprit... perdus et retrouvés.

Cinq doigts sont refermés avec une douceur qu'il ne comprenait plus. Une plume qui lui revient... qui revient le soutenir dans sa course plus que tous les bâtons de marche. Et toi, belle fleur du bien, te soutiendra-t-elle dans ta recherche d'un temps perdu ? Marquée... bien plus que cela. Les mots ont retrouvé leur chemin à travers les flots rouges, Cerridween... ils sont elle, essence changeante qui dépasse son histoire de sang et de larmes. Aime-les, puisqu'ils t'aiment. Garde-les auprès de toi, puisqu'ils ne t'ont jamais vraiment quittée. Laisse-les pénétrer les murailles que tu destines au monde des mortels. Sers-t'en et sers-les...

Une plume pour deux ? Une pour tous, tous pour une... peut-on partager l'infini ? On l'entrevoit pourtant dans le regard qu'échangent un Fou et une Pivoine, dernière communion avant l'inéluctable séparation. Au croisement de la folie...

Elle va disparaître. Pas à cause de ce soldat qui n'est que l'agent d'un autre absurde.
Elle va disparaître sur sa route, au loin, vers des horizons chimériques, où personne ne pourra la suivre.
Vraiment ?
Les chemins qui ne mènent nulle part se croisent toujours. Ni malédiction ni bénédiction. Choix de ceux et celles qui savent ne pas en avoir.
Qui jouent avec les aiguilles du temps... et se piquent au je.

Elle est debout. Contre des vents qu'elle ne peut tous maîtriser, qui la tueront peut-être par lente érosion.
Fragile statue d'acier... capitaine d'un vaisseau troué à l'éternel équipage.
Si proche.

Il sait ce qu'elle veut dire, il sait qu'il pourrait le dire aussi. Un seul mot pour bien d'autres, qui ne se mérite que rarement, qu'il a violemment refusé dans la bouche de ceux qui l'abîment sans se soucier de sa valeur. Si sensé, insensé.

Merci...

Il la suit des yeux alors qu'elle le salue. Si son corps blessé lui pèse, l'ombre de sa silhouette paraît plus légère à celui qui la contemple. S'envolera-t-elle finalement ? Le Fou espère, pour une fois. Oui, elle a à faire... si les devoirs lui sont inconnus, le devoir lui est familier. Non pas restriction... proposition. Bien que rien ne lui soit plus proposé... sa folie se meurt.
Sont-ils si différents ?


Au revoir le Fou....

Qu'elle cherche à le revoir et elle ne le trouvera pas. On ne rencontre la folie pour aucune raison.
Il hoche la tête à son tour. Geste certes inutile... mais qui témoigne d'une estime nouvelle.
Les yeux du Fou se voilent. Une voile gonflée d'une tempête qui se lève là-bas, à l'ouest.
Jetons l'encre.

Ne m'attendez pas...

Fin. Une porte se referme dans un bruit sourd. Le Fou ne la voit pas, ne l'entend pas. Le parfum écarlate d'une fleur subtile lui a permis de tourner une autre page.
L'océan l'appelle à présent... Seul le ressac pourra lui apporter ce qu'il n'aurait jamais cru chercher, des réponses à sa solitude. Seule l'immensité pourra combler le vide qui s'est ouvert en lui, renverser la Fuite qui l'emporte sans un mot. L'espérance d'un retour a germé dans le fol esprit qui fut tout, et qui ne fut rien.

Alors peut-être...

Il est déjà parti.
Cerridween
[ J’ai douté des détails… jamais du don des nues]

Les remparts…
Le silence résonne ce soir…
Les yeux émeraude soulignent l’horizon qui disparaît petit à petit pendant que s’allument les étoiles.
Un léger souffle fait crépiter les mèches feu sur le visage figé. Rien ne bouge… rien ne bouge ce soir. Hormis les pensées dans la tête de la Pivoine, stoïque contre un créneau.

Elle regarde le chemin sinueux qui s’efface dans l’ombre. Frisson dans l’air du soir. D’où vient le vent… il ne semble plus vouloir se lever et lui chuchoter à l’oreille les marées à venir. Pile ou face, faste ou néfaste… Le Vieux Corbac est resté en arrière. Elle l’a senti. Ce petit rien, qui faisait briller ses yeux cernés de rides. Elle a senti. Elle n’a rien dit. L’équilibre est précaire sur le fil de leurs vies.

Dans ses mains fume une tasse de grès qui sent l’aubépine.
Le souffle chasse les volutes qui se perdent près de la torche dont la lumière creuse la marque sur sa joue droite.
Cela passe oui…
Cela passe…
Mais les grains de sable sont comptés.
Les lèvres froides accueillent le liquide brûlant.
Ne m’attendez pas…
Si seulement.
Si Arthur Dayne pouvait… un verre de nostalgie ce soir pour lui rassasier le gosier. L’Auvergne est loin, trop loin, soufflée par un vent qui n’a pas annoncé sa venue… et ici… elle est et doit rester.
Garde fou.
Sourire esquissé.
Elle regarde le vide du noir… Elle lui en veut... un peu, beaucoup, passionnément. A la Folie. La solitude ça n’existe pas, quand on a près de soi, un ordre, deux écuyers, un petit homme, un domaine et une fille qui grandit entre chiens et loups. Pourtant. Pour la première fois depuis longtemps, elle ne s’était pas sentie seule. Un peu comme avec l’oiseau de malheur qui noyait sûrement ses pensées dans le pourpre angevin au moment où elle noie les siennes dans une infusion. A ceux qui parlent avec des mots choisis, cisaillés comme des joyaux, avec dévotion connaissant leurs pouvoirs, leurs dangereux pouvoirs… de bienfait ou destruction.

Comment êtes vous morte ?
Dans le sourire de quelqu’un.
Qu’as-tu réveillé… de tous mes démons, le plus secret. Libérateur et geôlier. Elle devrait demander à la vie ce qu’elle lui doit. Mais elle n’a jamais quémandé. C’est ainsi. Elle l’a juré.
Elle pose la tasse sur la table de pierre qui est face à elle. Lentement elle délasse le tissu noir qui maintient son épaule. Sans bruit, le tissu glisse. Elle respire. Elle essaie de calmer cette tension, sous jacente, cette meurtrissure.
Avec effort, elle fait bouger sa main. Elle se déplace en tremblant, de son ventre vers l’extérieur. Les doigts jouent pendant qu’elle réprime la douleur sur ses traits.
Cela passe…
Cela passe oui…
Elle sourit doucement.
Même si elle ne pourra plus lever ce bras pour toucher les étoiles ou se brûler les ailes… elle pourra encore prendre une plume. Avec sa main d’épée.

_________________
Karyl
Les remparts…
Le silence résonne ce soir…

Les rires d’enfants ont laissé place aux sonorités nocturnes tandis que la blafarde s’allume et caresse déjà cités et campagnes de ses pâles rayons ouvrant la route aux voyageurs.

La nuit tombe, doucement, il commence à se faire tard…
Les enfants sont allés se coucher, les maisons se sont fermées...

Et toi petit homme, que fais-tu là sur ces remparts ? Sur quoi se sont donc posés tes grands onyx pour faire pâlir ton sourire et faire briller tes yeux? Est-ce elle que tu regardes ? Elle, qui se tient là, immobile, la femme aux cheveux roux dont le bras demeure enserré dans son écrin de tissu. Ses yeux semblent perdus sur l’horizon, et ses pensées, vers où sont-elles tournées ?

La danse des flammes provenant des torches remplace peu à peu la lumière du crépuscule…
Le vent est calme, c’est à peine s’il daigne s’engouffrer dans les épis de blé du petit observateur…

Petit garçon insouciant et rieur, un petit bout de rien à peine plus haut que trois pommes. Petit homme attachant et encore si jeune… Que fait-il sur des remparts à cette heure ? Il n’a même pas fait le moindre geste pour signaler sa présence. Immobile, il regarde simplement à l’ombre d’un mur la femme porter à ses lèvres une tasse encore fumante et puis la reposer.
L’onyx passe, se fixe et le petit cœur se brise. Il se brise à la contemplation de cette femme au regard triste. Il se brise de ne pouvoir faire fuir les nuages.

Si jeune, que peut-il comprendre du poids des années, des sacrifices, des pertes… Du poids d’une charge, d’une vie toute entière ? Il est bien trop jeune…

Et pourtant…
Son cœur se brise à l’écho de sa propre solitude. Stoïque, il ne fait que regarder le miroir de ses propres pensées qu’il tait et cache telle une maladie honteuse. Il est des cicatrices marquées sur les visages, il en est d’autres si profondes qu’on ne peut les soupçonner pas chez un gamin de huit ans. Et tandis que le bras se défait de sa prison de tissu, l’enfant fait volte-face comme chaque soir. Il ne veut pas troubler la quiétude de la femme aux yeux tristes, il voudrait juste être encore magicien…
Mais il sait, il sait que tout comme cette nuit là sous la tente licorneuse, il ne peut rien pour chasser les ombres. Il n’est qu’un petit vagabond, un gamin des rues, sans ancre ni amarres. Il observe la vie des autres et rêve la sienne…

Comment t'es-tu perdu?
Dans les blessures de chacun...

Et ce soir comme chaque nuit, il lève le nez vers le ciel, il regarde les étoiles et demande encore, et demande toujours, il rêve de toute une vie, l'espoir d'un bambin :
Fais que je compte…

Demain est un autre jour.
Et avec le soleil, les rires des enfants renaîtront…

_________________
un simple gamin des rues...
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