Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] La ballade des Pousse-toi-d'là-que-j'm'y-mette.

Burrich
[L'engagement, une voie sombre et étroite.]


La terre bourguignonne comme point de départ pour une ballade entre compagnons de fortune ou d’infortune, la suite le dira. Fort d’avoir presque entièrement vidé les caves de Sémur, la petite troupe récemment implantée dans le paysage bourguignon loue Sainte Boulasse une dernière fois avant de se séparer provisoirement. Rien de tel qu’une petite escapade groupée pour se familiariser avec ses nouveaux comparses. Et quels comparses… Tous aussi barrés les uns que les autres, de toutes les tailles, du morveux rase-poussière à la vieille arthritée. Dédicace au fossile Corleone qui a déjà commencé à provoquer l’honnête compagnonnage du coin. Un duel à l’ombre des chênes qu’il paraît.

Enfin, le chef de la petite équipée ira admirer le spectacle au petit matin, si la beuverie de la veille le permet. Pour l’instant, d’autres préoccupations de taille accompagnent la marche nocturne du soudard. A travers les rues sombres de la ville d’attache, le brun s’enfonce, cherchant un rocher où planquer ses miches pendant que l’orage tonne. Empêtré qu’il est dans ses tribulations amoureuses. Pourtant pas un grand sentimental, ni un poète, loin de là. Un bourru, grincheux et terriblement enamourachant si l’on en croit les rumeurs. Peut être qu’avec les années il se bonifie le Gascon, comme le bon rouge. La comparaison lui étire un léger sourire, et ne manque surtout pas d’y donner soif, besoin qu’il ne comble que rarement. Si seulement sa soif intarissable était le souci du jour… Mais non, cette fois il s’agit bel et bien des maux du cœur. Point positif, l’organe est retrouvé, sain et sauf. Quoique… Entre une blonde légitime, une blonde zokoïste, et une ex épouse engrossée, l’a pas fini d’être l’assoiffé. Ce qui en soit finirait par régler le problème de la soif. Une cirrhose et hop, entre quatre planches l’ivrogne. Ce qui règlerait l’ensemble tant qu’il y pense. Hélas non, le foie est solidement cuirassé, tout comme l’autre palpitant d’ailleurs.

Entre deux blondes son cœur balance, tandis que la petite brune lui fait un enfant dans le dos. De quoi s’y paumer dans toutes ces données contradictoires. Surtout que c’est pas le moment, plus celui de magouiller l’esprit serein. Mais qu’à cela ne tienne, lui va faire le tout en un façon brouillon. Rien ne résiste à une bonne organisation, et sur ce point, le brun est réglé comme un chant de clairon. La Lucie est écartée, ou plutôt arrachée à l’outre par une de ces fuites qui n’attend pas, emportant avec elle son bien le plus précieux. La flasque en argent gravée « ost gascon », vestige d’un lieutenant permissif comme on en fait plus, cuvée Armagnac. Tandis que lui se retrouve à siffler l’alcool de framboise étiquetée Zoko de la Montmorency. Quelle injustice..

L’autre Blonde, la sienne, la légitime reste encore à panser. L’amour oscillant du Brun y est pour quelque chose, forcément. Même si la balance a penché en sa faveur, la question du choix ne devait même pas se poser pour elle. Première déception pour ce couple encore bien jeune mais prometteur. Paillasse blessée cherche Barrique rassurante donc… Pour se racheter à ses yeux, rien de tel qu’une promesse, lui qui avait promis de n’en plus faire. Puis comme lui a récemment fait remarquer Breiz, le Champ de Blé radotent pas mal ses vieilles demandes en fiançailles jamais abouties. Peut être une manière détournée de lui faire intégrer son besoin de « toujours ». N’en faut pas plus au Burrich pour remuer ciel et terre afin de combler le manque de sa belle nomade.

Problème, elle le prend un peu au débotté la rouquine de Milo.
« Ce soir tu la demandes… et devant témoins, moi et Milo surtout ! » Rien que pour se foutre de sa tronche en plus. Qu’il est bien bas de profiter d’un homme aux abois. Puis lui vient une riche idée, comme la personne en cause. Un soir de grave beuverie -durant une finale de soule, je vois qu’ça- lui est arrivé de hocher du menton à l’intégration d’une aristo dans sa troupe de malfamés. Celle-ci doit forcément avoir de quoi ravir la Paillasse, toutes les nobles ont leur coffre à bijoux, c’est bien connu. Une bague en plus ou en moins… Alors le cheftain s’approche à pas feutrés de l’aristocratique couche, fouillant des yeux la tente à la recherche de brillant. Sauf que dans le genre discret il repasse, trépasse même. A ce point ? Oui oui... Sans parler des relents de gnôle frelatée qui se dégagent du gus trifouillant à tâtons dans les affaires de Lilo. Enfin ce qui lui semble être un sac, parce que dans le noir complet, difficile de distinguer ses propres sacoches de celles des autres…
_________________
Lilo-akao
[C'est ce qui s'appelle "dormir à poings fermés"!]


Les terres bourguignonnes: retour à la case départ. Voila près de deux mois, que l'éclopée avait quitté le duché à bord d'une charrette bringuebalante, croulant sous le poids de ses occupants et de leur monticule de bagages. La petite troupe devait se rendre au Mont St-Michel afin de se recueillir sur de vieilles reliques poussiéreuses et de recevoir de sacrosaintes bénédictions. Parait qu'on appelle ça un "pèlerinage", terme que la brune se serait bien passée d'ajouter à son vocabulaire et dont elle avait une définition bien particulière: Voyage des plus barbant, effectué par une personne désespérée vers un lieu considéré comme sacré, dans l'espoir ridicule de se voir exhausser un miracle. Fortement inutile, il permet toutefois de s'éloigner quelque temps de la monotonie du quotidien et de son frère, par la même occasion.

Son frère, qu'elle n'avait pas eu le courage d'affronter suite à sa décision d'annuler le pèlerinage qu'elle avait entamé. Tout ça sur un coup de tête et pour un coup de cœur au sujet du projet qu'une Blonde et son compagnon étaient entrain de monter. Promesse d'aventures et de voyage, qui correspondaient bien mieux à son caractère intrépide, la brune n'avait pas ressentie une once d'hésitation avant d'accepter de les rejoindre, bien qu'elle sache pertinemment que son frère désapprouverait son choix et tenterait de lui faire entendre raison. Elle redoutait le face-à-face inévitable qui allait avoir lieu lorsqu'elle le retrouverait en Bourgogne, c'est pourquoi elle avait fait tout son possible pour retarder, chaque jour d'avantage, son retour sur en ces terres. Et pourtant, le face-à-face n'était pas si inévitable qu'elle le pensait...

A son arrivée, c'est une maisonnée vide qu'elle trouva et une nouvelle des plus inattendue qui lui parvint. Son frère était parti en voyage en Lorraine, où il s'était donné la mort. Elle ne connaissait pas les raisons qui l'avaient poussé à commettre un tel acte. Il était bien trop réservé et mystérieux pour se confier à elle. Elle ne pouvait qu'essayer de comprendre et émettre des suppositions, en vain. Depuis qu'elle avait appris la nouvelle, elle y pensait constamment et, ce soir encore, elle craignait de se laisser aller au sommeil et de plonger à nouveau dans les cauchemars qui peuplaient ses dernières nuits.

Se tournant et se retournant sur sa couche, la brune luttait contre la fatigue. Pas tout à fait endormie, pas vraiment éveillée, elle flottait entre deux mondes lorsque son esprit s'échappa brusquement de sa torpeur en entendant un remue-ménage tout proche. Ouvrant les yeux, elle tourna doucement sa tête en direction du bruit et ne put distinguer qu'une sombre silhouette accroupie à coté d'elle, s'affairant à fouiller dans le sac à linges sales qui trainait par là. Surprise, son premier réflexe fut de balancer son poing en direction de ce qui devait être la tête du voleur, mais difficile à dire dans ce noir ambiant. Ensuite vint seulement la question de savoir qui se trouvait là. Dommage qu'elle n'est pas procédé à l'inverse, cela aurait peut-être évité au Burrich de se manger un coup, mais même là, rien n'est moins sur. S'il y a bien une chose dont la brune à horreur, c'est qu'on fouille dans ses affaires sans son autorisation! Nan mais! M'enfin là, le sac à linge sale des filles de la troupe, elle s'en fiche un peu. Y a juste de quoi se poser des questions sur les intentions du chef...


- Burrich ? C'est toi ?... Et de baisser un peu la voix pour ne pas réveiller les autres. - Mais qu'est-c'tu fous ? Bordel !

La brune repoussa les couvertures pour s'asseoir sur sa couche en essayant de distinguer les traits de la Poche à Gnôle. Il avait du s'en donner à cœur joie avant de pointer son nez sous la tente. L'ivrogne embaumait tellement qu'il avait de quoi vous rendre saoul rien qu'avec ses senteurs alcoolisées. M'enfin, mieux vaut sentir la liqueur de framboise, plutôt que le purin...
_________________
Kar1
[Implosion.]


Une compagnie qui se met en place. Un voyage en Limousin qui s’écourte pour des projets pleins la tête. Une vie plutôt paisible pour un couple amoureux. Des sous fifres, le titre de chefs et les écus qui commencent à rouler autour des doigts d’une blonde. Un bonheur durable. L’entretenir plus que jamais parce que c’est bon. Mais les nuages ne préviennent jamais. Beau jour toujours, tristesse qui tiraille alors. Lui n’aime pas les blondes, et pourtant. Elle en est, se croyant jusqu’alors la seule à pouvoir le conquérir sur cette terre. Paillasse le désir comme il la désire. En osmose à chaque fois que leurs regards se croisent. Ca en fait des jaloux. Sensation bien trop agréable. C’était trop beau n’est ce pas.

Cette autre, cet ange blond Zokoïste à l’attitude désinvolte. Cette Lucie qu’elle aurait prise pour amie dans d’autres circonstances. Cette femme qu’elle avait tant envie de rencontrer. Amie invétérée de sa Poche à Gnôle. Ils en avaient discuté une fois à Dijon, avant la tempête.
« J’aimerais bien t’voir jalouse. » et Karine de répondre « J’peux le dev’nir si tu me l’demandes. » Un sourire en coin s’était étiré. De nature peu possessive, Paillasse avait voulu jouer le jeu simplement parce qu’il lui avait demandé sans oublier de la rassurer pour ce qui était de Lucie et la nulle possibilité qu’il flanche. Elle y croit, dur comme fer, impossible autrement. Liam lui avait appris à ne jamais douter. Poser les conditions dès le départ et vivre avec. Un homme marié, ça aurait surement du lui mettre la puce à l’oreille. Partir alors qu’il a signé, pourquoi cela n’arriverait pas une seconde fois après tout. Karine a appris à ne pas s’engager avec les hommes incertains aimant bien trop les femmes pour lui promettre monts et merveilles à elle seule. Même si l’amour ne se commande pas on le dirige dans le sens du vent qui nous sied parfaitement.

Et puis.. Rien n’est allé comme elle l’avait pensé. Paillasse est devenue aigrie comme elle sait si bien le faire parfois. Pas jalouse, toujours pas son genre, mais le respect n’était pas de rigueur lui semblait-il. La Blonde a laissé passer des choses qui ne lui vont guère. Une main baladeuse, des bastons à n’en plus finir. Toujours aussi confidente sur la fidélité implacable de son homme, cela n’avait pas été plus loin, espérant secrètement qu’elle se barre vers d’autres horizons et que la blonde puisse se détendre un chouille. Mais elle n’était pas au bout de ses déceptions. Burrich’ avait balancé à Lucie des mots que lui-même ne contrôlait pas visiblement. Décrétant que sa Blonde Légitime devait être au courant, il n’avait pas tardé à le lui annoncer la queue entre les jambes.

Et d’une blonde déjà rabat joie, elle est passée à bête féroce balançant des ignominies plus grosses les unes que les autres. Des hauts, des bas, tous multipliés par dix parce qu’elle ne sait pas y aller à moitié. Ponctuer ses gestes rudes et blessés par des
« Marie-moi » suivi de plusieurs « J’te déteste! » qui sortent du cœur. Mais ne pas réussir à partir comme elle l’aurait fait pour n’importe qui d’autre. Fuir, pour ne pas montrer ses faiblesses et oublier plus vite. Arrêter le massacre tant qu’il en est encore temps. Eviter de se broyer les trippes rien qu’en pensant à cette blonde de malheur. Et puis, lui interdire de la voir. Quelle erreur.. S’en rend-t-elle compte pour autant.

Enfin, il lui parle de choix. Qu’elle est sa Blonde et qu’elle le restera. Mais Paillasse a des principes. Il n’aurait jamais du à faire marcher la balance pour savoir avec laquelle il finirait ses jours. Il n’aurait jamais du penser à la quitter même une fraction de seconde. Insupportable elle l’est. Blessée, elle l’est aussi. Le comprend-il seulement. Autre erreur peut être, ne rien laisser passer lui en faire voir de toutes les couleurs, parler de ses ex, de sa vie sans lui.

Elle veut, elle prie même -surréaliste, elle espère pouvoir se calmer. Rien n’est impossible, et le temps fera son office il parait. Mais pour l’heure, c’est au beau milieu de la nuit, alors qu’il n’est même pas dans la couche qu’elle part. Non pas à tout jamais, mais elle a déjà tout essayé. La méditation n'a pas marché. Les douces caresses n'en parlons même pas. Alors sous les conseils d'une Breiz avisée, il ne lui reste plus qu’une chose à faire, courir loin, longtemps et se vider la tête pour oublier cette journée et enfin reprendre une vie normale.

_________________
Burrich
[Pris le nez dans la confiture de groseille.]


-Rhaaïe !

Volte face de la Poche à Gnôle. Charitable est Sa Seigneurie de lui distribuer un pain en pleine patate nasale. Pensera à la remercier celle là, quel accueil ! D’un nez d’ordinaire vermillon, il passe à présent au carmin sanguinolent.

-Je… euh.. j’trie l’linge, j’ai l’intention d’envoyer tout ça au lavoir en fait… Parce que dis hein, c’t’une véritable porcherie cette tente ! On part dans quelques jours et z’avez ‘core tout ça d’linge à décrasser ! Faut s’mett’ l’coup d’arpion au cul les gonzesses hein ! Hum..

Buste redressé, le dos en arc de cercle et les sourcils déplumés en éclair. Qui c’est le chef aussi hein ? La gêne apparente a laissé place à la sévérité injustifiée du côté petit chef autoritaire qui se dégage du Burrich malgré lui lorsqu’il est pris en faute. Quelle idée d’aller fouiller la nuit aussi… De jour, lorsqu’elles prennent l’air , voilà qui aurait été bien plus malin. Mais trop tard pour se tracasser avec ce genre de considération. La brunette éclopée l’a pris sur le fait. Il n’ose même pas songer à ce que la situation peut laisser suggérer sur ses propres intentions. Et à vrai dire, il s’en cogne comme de son premier litron le Gascon.

Ses pupilles azurs s’illuminent d’un éclat opalin à l’approche circonspecte du visage de Lilo. Sa large pogne est posée en demi cornet autour d’un côté de sa bouche, plus pour la discrétion que pour empêcher son nez de s’égoutter du liquide carmin sur la couche de sa vis-à-vis.


-C’t’un secret… M’faut une bague. Mais pas n’importe quel écrou hein, j’veux pas offrir un vulgaire fil d’étain incrusté d’une bille de verre à la Blonde. T’aurais pas ça toi qu’est noble..?

Pas un mot de plus, la demande en mariage ne doit pas s’ébruiter. Surprendre la Blonde, être là où elle ne l’attend pas. Du Burrich quoi. Puis les gens risqueraient d’affluer pour admirer le rustaud des vignes un genou à terre. Teuteuteut… L’a une réputation à tenir tout de même. L’œil fixé toujours la brune de son regard qui appelle à la commisération et non à l’obéissance aveugle cette fois , le chefaillon cède la place au simple soudard aux manières maladroites lorsqu’il s’agit de demander un service à une presqu’inconnue.
_________________
Lilo-akao
[Vends bague en or, très peu servie. Pas cher! Pas cher!]


Ah, l'Amour... ça rend aveugle y parait. Et con aussi, nan? Voila donc la raison pour laquelle l'ivrogne s'était mis à farfouiller dans le sac à linge sale en espérant tomber sur une bague valant son pesant d'or. Tout s'explique! Mais tout de même, quelle idée saugrenue...

- Et t'as cru que c'était libre service ? M'enfin bref, passons... Je suis pas du genre à me trimballer toute la quincaillerie sur les routes, mais doit bien y avoir une bague qui traine au fond de mes affaires. Par contre, j'y tiens beaucoup. Je peux pas m'en séparer comme ça. Elle me rappelle tellement de souvenirs, tu comprends ? C'est sentimental... Je l'ai gardé siii précieusement pendant toutes ces années...

Oh oui, elle l'avait couvé comme la prunelle de ses yeux. Elle ne mentait pas sur ce coup là. Pendant tout ce temps, la bague ne l'avait jamais quittée. Elle était toujours glissée au fond d'une poche, dans une petite bourse en cuir emplie d'herbes qu'une blonde lui avait confié quelques mois plus tôt. La jeune femme se tenait parée dans l'éventualité où elle croiserait son ancien fiancé au détour d'un chemin. Elle comptait bien lui faire bouffer son foutu anneau pour se venger de sa couardise! Ce dégonflé s'était évaporé dans la nature, sans un mot d'explication, alors qu'elle venait de faire une fausse couche. Une attitude lâche qu'elle ne lui aura jamais pardonné. Ô combien elle a rêvé de lui tordre le cou et de le pendre par les tripes! Dommage qu'il se soit donné la mort quelques semaines plus tôt, juste avant que la brune ne foule les terres qui avaient vu sa face de rat lors de son dernier soupir. Quelle déception! La bague en avait perdu tout ce qui faisait sa valeur aux yeux de la brune. Si l'Burrich la voulait, elle s'en débarrasserait avec joie, mais faudrait quand même pas paraitre trop enthousiaste. C'est jamais bon pour les affaires!

- Il m'est vraiment difficile de te la céder. Ça m'affecte beaucoup, mais pour faire plaisir à Karine, je suis prête à faire une concession. Par contre, va falloir compenser ce terriiible sacrifice...

Et d'accentuer sur les derniers mots d'un ton mélodramatique. Avant de passer à l'attaque, s'agit de lui donner l'impression qu'elle va y perdre une chose à laquelle elle tient énormément. Histoire que la proposition passe un peu mieux... ou pas. Elle verra bien! Qui ne tente rien, n'a rien!

- Tu m'proposes quoi en échange ? Pourquoi pas une nouvelle règle dans la troupe ? T'es chef, tu peux bien faire ça... Disons, qu'à partir de maintenant, les hommes seront de corvée de linges sales. T'avais l'air de tellement t'en soucier... Et puis, c'est pas un travail pour les mignonnettes. En échange, la bague est à toi... T'en dis quoi ?

Un sourire espiègle se dessina discrètement aux coins de ses lèvres alors que les yeux ambrés guettèrent la réaction de la Poche à Gnôle. Allait-il accepter? Rien n'était moins sur... mais ce dont elle était certaine, c'est qu'il était hors de question qu'elle déballe la marchandise avant d'être fixée. Il serait encore capable de lui arracher l'anneau des mains avant de se barrer en titubant à toute allure et en emportant avec lui la moitié de la tente. Elle tenait à passer le reste de la nuit à dormir sur ses deux oreilles et à l'abri des intempéries!
_________________
Burrich
[C'est pas au vieux suce-goulot qu'on apprend le culot.]


La brune venait de répondre à son attente, et sans remettre en cause son petit mensonge de rien du tout sur son prétendu ménage nocturne. Le Burrich était aux anges, enfin il allait avoir la bague et sans rien débourser. Pas qu’il soit du genre pingre, plutôt le contraire même, prodigue jusqu’à s’en dépouiller du moindre écu pour tout et n’importe quoi. Ce n’est pas pour rien que c’est la Blonde qui gère la maigre caisse de la troupe. En attendant, la brune en dentelle lui évite d’avoir à emprunter les économies de sa Blonde pour la rembourser en breloque. Un grand romantique ce Burrich…

Mais c’est sans compter sur la fourberie de sa pas si généreuse donatrice. La trogne du Gascon se referme, rendue perplexe par d’habiles manipulations qui laissent pourtant présager une terrible contrepartie du soudard entiché d’une Blonde à ne plus décevoir. Léger hochement de tête au raisonnement cheminé par Lilo pendant que l’esprit s’escrime à trouver une quelconque dérobade. Et la sentence tombe. L’ivrogne vacille. Du chantage ! Comment ose-t-elle ?! Refiler aux hommes le décrassage de chiffon… Le peut-il seulement ? La troupe en majorité féminine compte tout de même au moins cinq hommes avec lui. Se faire lyncher par les mâles ou par sa Blonde ? Dilemme cornélien.

Le brun se questionne, toisant la brunette puis se décide enfin à sortir de son mutisme.

-Friponne… Tu t’fourres l’doigt dans l’œil jusqu’au cul si t’crois qu’on va récurer vos fonds d’culotte tss..

Entre temps une idée a germé parmi les pensées décousues du soulard. Jamais au grand jamais il n’a aperçu la moindre bague aux doigts de Karine. Pas son style à la Blonde. Il se doit de faire preuve d’originalité, oublie l’anneau Bubu. Ta Blonde mérite mieux, comme une couronne tiens ! Son égo n’a d’égal que son exquise silhouette, quoi de mieux ? Lilo en possède certainement une, mais forcément pas adaptée à sa belle. Et puis l’honteux chantage reprendrait inévitablement ses droits.

-J’ai une meilleure idée, et toi qui sait causer t’vas pouvoir m’aider…hin hin

Sourire carnassier du soudard à l’hermétique assurance. Prenant congé, un recoin vide de la tente retient l’attention de Burrich. Trois couches vides… Ses yeux s’étant peu à peu accommodés à l’absence de source lumineuse ne tardent pas à distinguer les membres présents et à deviner l’identité des absents. La Corléone, Cerd’ et la gosse de Karine. Les trois ayant fait part aux deux cheftains de leur volonté d’aller se dégourdir les guiboles aux alentours. Mais, l’idée leur avait paru sombrement crétine à sa Blonde et lui. Surtout lui d’ailleurs. Foutues bonnes femmes ! Elles ont foutu le camp sans les avertir, désobéissant aux consignes qui plus est. Glacé d’une colère placide, le Burrich rabat sèchement la toile de tente, fermement décidé à leur faire payer le prix de leur insouciance.
_________________
Sadnezz
[ le lendemain au soir... A deux pas de là, comme si de rien n'était...]

Chuuuut.. Fermez là les filles, on va s'faire repérer bordel!

Il lui traversa l'esprit que finalement la Louise était meilleure comme appât sur la route que comme silencieuse fugueuse. A pas qui se voulaient de velours mais qui crissaient sur la caillasse environnante, les trois désobéissantes rentraient de leur "opération approche basique du brigandage en une leçon" ; menée par une Corleone qui avait décidé "d'apprendre la vie " à la Louison. Bien entendu, le petit groupe était parti la veille à la nuit tombée, en loucedé comme dirait l'autre. Sad reprit tout bas, à l'attention de ses arrières:

J'crois qu'on est bientôt à not' tente là, si quelqu'un se pointe ayez l'air naturelles...


Naturelles...?

Trois gamines qui ont fait le mur, ça peut passer inaperçu ... En théorie. Sauf qu'en pratique, quand elles ont respectivement la quarantaine bien sonnée, la vingtaine distillée, la dizaine bien entamée et qu'elles ont un tantinet pas sommeil... ça fait tout de suite pas le même effet de discrétion. Serpentant entre les brousailles, les trois silhouettes classées de la plus vieille à la plus jeune se découpaient sur l'herbe tendre qui bordait le lieu présumé du camps.

L'escapade avait été fructueuse, et tout le monde avait rempli sa bourse en chemin. Sadnezz, très satisfaite regagnait le groupe de mercenaires qu'elle avait adopté - ou qui l'avait adopté c'est selon - avec un petit sourire niais... L'heureux élu qui avait servi de cobaye aux jeunes brigandes n'était pas un dépouillé comme les autres. Il était "du milieu" , et brigander un brigand était une expérience toute nouvelle... Pas rancunier, le gars avait fait comprendre à Sad qu'elles ne seraient pas inquiétés par la justice... Entre collègues on s'arrange.


Son sourire s'effaça brutalement quand, déboulant là ou devait se tenir le reste du groupe la Sad s'aperçut que le campement ... Avait été levé! Une pluie de jurons généreusement vomis à voix haute s'abattit sur le désert humain, vide de tout mercenaire, et même de toute autre vie que les trois noctambules.

Mais!! Par les poils de cul de sainte cunégonde! Où ils sont tous????! Bordel, ils se sont tirés comme des voleurs de poules!

Agitant un poing rageur vers le ciel comme si le très haut pouvait lui être d'une quelconque aide, elle hurla l'ultime chatiment divin... Ou cheftain:

M'ont laissée avec les mioooooooooooches!!!

Mi implorante, mi étranglée, sa voix résonna dans le néant que les traitres avaient laissé derrière eux...

_________________
Kar1
[Cheveux aux vents]


Courir plus loin, plus vite. Se vider la tête, redevenir ce que la blonde a toujours été. Enjouée jusqu’à la moelle, profitant de chaque instant. Aimer à en perdre haleine, élancer ses jambes à en mourir. Et oublier. Inspirations forcenées après inspirations forcenées sa tête se vide, son cœur se rempli. Un second souffle. Elle vit pour lui, elle vit pour cette compagnie et pour cette envie intarissable d’être Calife à la place du Calife. Isnogood ne pourrait se retourner dans sa tombe car une créature de ce genre ne mérite que cette place et ce n’est pas un Saint Plet qui va réussir à lui voler son rêve le plus fou. Alors elle court, à travers les sentiers de Bourgogne pendant qu’un sourire s’étend sur ses lèvres. Elle se rend compte que malgré tout, la voilà heureuse. Heureuse d’avoir trouvé chausse à son pied la sortant de sa léthargie amoureuse due à la perte d’un Noir. Heureuse d’avoir enfin monté cette Compagnie qu’on appellera plus tard les Fauchards. Heureuse d’avoir enfin sa fille à ses cotés. Rien.. Il ne lui manque rien.

Courir et devenant un brin égoïste, se sentir la plus à même de conquérir le monde et ses alentours. Fixer l’horizon et franchir le bout du tunnel jusqu’à en être éblouie par cette lumière bien trop intense. Cette Breiz avait raison. Rien de mieux que de prendre les jambes à son cou pour une période donnée et revenir sur ses pas ensuite. Essoufflée..

Essoufflée, dégoulinante, c’est comme ça qu’elle réintègre le camp direction la charrette. Direction son homme qu’elle est sure de pouvoir retrouver en couche. Rien ne l’arrêtera ce soir là. Rien ne l’empêchera de couvrir l’heureux élu de baisers. De lui dire combien elle l’aime et combien cette histoire est derrière eux. Rien.. C’est ce qu’elle croit alors.

Et pourtant.. PAF.. PING.. PLING.. BLOUM.. BARF.. Quatre fers en l'air, jupons dans tous les sens.

« Bordel de merde de.. ‘Tain mais que.. Bordel de cul! Qu’c’est pas possible quand mê.. »
Une pause.
« Burr’..? »

Une tente, celle des donzelles de la troupe. Lui sortant seul, la tronche aussi longue qu’une piste d’atterrissage, quoique.. C'est pas toujours assez long ces choses là. Ah non hein. Elle va pas se poser de questions Paillasse. Oui dortoir des filles peut être mais ya pas de blondes là dedans, c’est pas possible. Tutut.. Je vous dis qu’elle ne se posera pas de questions. Elle a vidé son cerveau, n’a plus de neurones parce qu’ils ont tous brulé à cause d’une quantité trop élevée d’oxygène ingurgitée à la seconde. Alors, une main postée sur le front -parce que ça lance quand même de se prendre une Barrique en pleine face- elle tente de sourire, ravie de le trouver là alors que tout le monde pionce. Mais l’annonce se fait, trois zozotes parties dont sa fille. Des fugueuses alors que les chefs leur avaient intimement ordonné de rester en position. Inconcevable, impossible, surréaliste, n’importe quoi. Mais tellement vrai. Alors la blonde avise le feu éteint au milieu du campement. L'amadou toujours dans sa poche Karine attise les flammes naissantes grâce à la braise encore chaude. Il n'est plus question de dormir. Les idées fusent, les chefs complotent, les plans machiavéliques se font, se défont et se concrétisent finalement. L’heure du verdict a sonné. Ils ont écrit et laissé au beau milieu d’un campement désert.

Citation:
Demain dès l’Aube,
A l’heure où blanchit la campagne nous serons partis.



Et c'est en s'époumonant ensuite qu'ils ont crié en cœur.

On décarre!

[Je remercie qui de droit pour ce presque copyright honteux.]

_________________
Cerdanne
[Trois brunes au clair de la lune….Et ça va pas compter pour des prunes]

Un pur bonheur cette virée…
Leur invité avait été charmant et généreux.
Louise avait prodigieusement bien remplit son rôle et Tata Sad avait la pédagogie innée.

Elle avait d’ailleurs l’intention de lui en parler…
Il fallait qu’elle sache que sa place de précepteur, d’éducateur « Es cueillette des champignons », elle la méritait amplement.
Avec le paquet de mômes qui trainait dans le camp, elle aurait pas à s’ennuyer le temps des voyages.
Bon, elle avait tendance ptet à gueuler fort et vite, mais ça…une Corleone hein...
Fallait pas non plus s’attendre à des sourires bienveillants à chaque phrase.

Elle suivait donc la brunette, le sourire aux lèvres, aucunement tracassé par l’avant et l’après, suivant de près La Grande.
Tellement absorbée dans ses rêveries qu’elle sursauta à la bordée de jurons fabrication Sad...
Le temps que Louise butte contre elle, et finisse de la faire atterrir et elle grogna à son tour...


Mais!! Par les poils de cul de sainte cunégonde! Où ils sont tous????! Bordel, ils se sont tirés comme des voleurs de poules!

La tata l’avait mangé trop de champignons...
Hein. Pas possible...
Les yeux écarquillés sur la morne plaine, elle déglutit et regarda à deux fois leur guide.
Tu as foiré la route….hein Sad...
T’as oublié de tourner au croisement là haut….


Deuxième sursaut, deuxième grognement…

M'ont laissée avec les mioooooooooooches!!!

Quels mioches ??
Y a pas de mioches ici !!!

Cerdanne se tourna vers Louise et enchaina...

T’as vu un mioche ici toi ??
Y a que nous, Bordel…y a que Nous !!!…
Z’ont pas pu faire ça, hein Sad…


Plantée comme une étoile fixe, Cerdanne regardait la nuit, avant de trainer ses pieds vers le campement.
Jusqu’à se figer devant un symbole et son mot doux.


Et bé si…l’ont fait…Sa voix comme un murmure, comme une plainte avant de se mettre à gueuler aussi fort que l’ainée...

L’ont fait!!!!!!!! Bordel !! Nous ont laissé…..

Louise..
Ceerd ! On part c'soir alors ?

Non, c'est annulé.


Annulé. Elle avait dit annulé. Une blague, sans doute. Ça n'pouvait qu'être ça, non, ça ne devait qu'être ça. Les bras ballants et la bouche entr'ouverte, non pas pour imiter Cerdanne dans une tentative de drague, ou bien pour reproduire la bouche en coeur de Lilo. Non. Plutôt la mâchoire qui s'était alourdie d'elle même, brusquement. Annulé ? Chefs ? Pourquoi annulé ? L'incompréhension règne et ça se voit sur son minois. Elle se faisait une joie de prendre sa première vraie leçon de brigandage. Vraie leçon, car en avait déjà eu une. Du moins.. Disons qu'elle avait avait appris comment se fourrer dans un fossé, bien qu'elle sache déjà le faire, ça. Louise est une enfant, quel enfant ne s'amuse pas à visiter les endroits trop étroits pour n'importe quel autre adulte ? Se faire souris l'espace d'un instant, on court, on glisse, on se recroqueville quand il le faut. Les entrebâillements de porte, les murs dont certaines pierres se sont écroulées, petites issues. Tout passage étroit. Rien, rien ne lui résiste. Et de se sentir invincible. Un courant d'air. Insaisissable.

Faute d'apprendre un art qu'elle maîtrisait déjà. Ce fut la patience qu'elle dut apprendre. Patience. Louise. Voyez comme ça fait deux. Louise n'attend pas, ce qu'elle veut, elle l'obtient. A coup de menaces, de chantage, d'oeillades, qu'importe. Elle n'attend pas. Et pourtant, ce jour précis, elle avait dû s'y faire, mettre sa patience à l'épreuve. Et quelle épreuve. Une attente qui paraissait interminablement longue. Une attente qui devait conduire à l'amusement d'une part, à l'enrichissement de l'autre. Une attente qui fut finalement vaine. C'est bredouille qu'ils étaient rentrés. Juste une certitude en tête. Quand il s'agit de se trouver un bon endroit à champignons, sa Blonde de mère, elle est à la ramasse totale.

Alors la priver de sa vraie leçon, pas possible. Pas possible.. Ça l'était vraiment devenu lorsque Sadnezz avait annoncé que l'on n'annule pas une sortie dont elle a envie. C'est vrai ça, ça n'se fait pas. Une Louise qui forcément, abonde dans son sens. Qui parvient à la convaincre d'attendre un jour de plus, afin que Cerdanne et elle puissent la suivre. Oui, une sortie ça ne s'annule pas. Surtout ce genre de sorties. Sortie plus que désirée. Le désir d'apprendre, de se dégourdir les jambes, de n'plus voir ces mêmes personnes, encore et toujours. Elle a envie de prendre l'air, la gamine. Le soir tant attendu, les trois fugueuses s'en vont. Tant pis pour les chefs. Un ordre est fait pour être outrepassé, qu'on lui a dit, un beau jour. Ou peut-être que ça n'était pas vraiment tourné comme ça.. Et n'avait pas non plus la même signification ? Mais Louise elle là, tourne les choses à son avantage et nous pond un bel argument. Merci Louise.

Retour de promenade. Elles s'étaient partagées le butin. Plutôt Cerdanne et Sadnezz qui avaient partagé, à vrai dire. Louise les avait regardé faire, trier les écus, les compter, et lui en filer. Partie du butin qu'elle avait accueilli avec un large sourire. Fière qu'elle était la gamine. Elle avait joué son rôle d'appât à merveille. Rôle qui la rebutait, mais faute d'avoir le choix, elle l'avait accepté. Ça n'était pourtant pas faute d'avoir essayé de refiler le rôle à Cerdanne. Oui, Cerdanne aurait été parfaite en appât. Louise en était convaincue. Et d'imaginer Cerdanne se trémousser sur le chemin, lèvres entrouvertes, regard de braise qui se porterait sur les environs, à la recherche d'un passant à détrousser. Dés qu'elle imaginait la scène, un sourire amusé venait inévitablement habiter les lèvres de Louise. La prochaine fois, c'est ainsi que ça se passera. Elle l'a décidé et trouvera bien un moyen pour faire accepter cette décision. Jamais à court d'imagination. Déjà, elle prépare le pourquoi du comment. C'est qu'elle y tient, à voir Cerdanne en appât. Puis ça sera Sadnezz. Pas de raisons qu'il n'y ait qu'elle. Si se fut elle, c'est uniquement parce qu'elle est une enfant, elle le sait. Et bam, et de se reprendre sa condition d'enfant en pleine poire. Un jour, elle grandira ! Ouais d'abord ! .. Ah ben oui, pas de doutes là-dessus. Mais en attendant, elle cherchera un moyen de pression. L'est expérimentée la gamine, pour ce qui est du chantage. L'habitude. Ils la pensent petite dans tous les sens du terme. Petite ! Grande ! Petiiite ! Groumpf ! Grande j'te dis ! Haute comme trois pommes ! Toi, t'bête comme tes pieds ! Minuscule ! J'suis grande dans la tête !
Et la boucle est bouclée. Simplement.

Et vlam, qu'elle se prend Cerdanne de plein fouet à cause de l'arrêt brutal de cette dernière. Pensées qui s'envolent subitement tandis que l'attention est attirée par.. Un campement. Désert, le campement. La mine étonnée, grands yeux écarquillés, alors que ceux-ci étaient préparés à voir une Blonde et son Brun arriver en trombe, colériques. Louise avait tout imaginé, des cris, des engueulades méritées qui se heurteraient au répondant des fugueuses. Un regard emplit de reproches qui se planterait sans ses prunelles noires. Des reproches, beaucoup de reproches. Un tas de reproches. Des excuses inventées à la dernière minute. Pas compliqué. Clamer son envie d'apprendre. Pourquoi pas. Reprocher aux chefs de n'pas laisser de libertés. A éviter.
Mais non, personne, le calme plat.. Si l'on oublie les braillements de Sadnezz. Louisette s'avance de quelques pas, assez pour se retrouver au milieu, près du feu éteint. Plus de doutes possibles. Ils se sont barrés. Les ont laissé. Triste sort.. Ou peut-être est-c'mieux ainsi, finalement. Surprise, oui. Déçue ? Non.



M'ont laissée avec les mioooooooooooches!!!

Quels mioches ??
Y a pas de mioches ici !!!

T’as vu un mioche ici toi ??
Y a que nous, Bordel…y a que Nous !!!…
Z’ont pas pu faire ça, hein Sad…


Elle fait volte face la gamine, regard peu amène dirigé vers La Brailleuse number one. Les sourcils se froncent, le nez suit le mouvement. Parc'que y'en a marre, qu'on lui dise que c'est une mioche. La vieille, elle va en découdre !

Mais groumpf ! On est pas des mioches ! Pis t'façon, ç'fait rien du tout qu'sont plus là. Même si z'étaient restés, c'pas parc'que t'es vieille qu'ils t'auraient portée, hein. Pis trop d'charrette.. Ben t'finis par marcher trop lent'ment.

Et voilà Cerdanne qui s'y met.. Ah, 'sont beaux les adultes. Mais Louise profite de l'occasion. Forcément, puisque les adultes décident de pleurnicher. L'enfant prendra le rôle de l'adulte. Et que ça se hisse sur la pointe des pieds, histoire de. Elle se déride la Louisette. Nez et sourcils reprennent leur forme initiale.

Et pis on a à manger, alors on marche et voilà ! En plus que p'tete qu'en voyageant, y f'ront moins la gueule, et du coup, ça va faire qu'on va moins s'faire engueuler. Vouep !

Elle est belle la jeunesse, toute en naïveté. Mais elle y croit la gamine. Après tout, la colère et la tristesse s'envolent sur les ailes du temps. Il suffira de marcher lentement. Super lentement. Voyager avec seulement Cerdanne et Sadnezz ne la dérange pas vraiment. Elle apprend doucement à les connaître. Et puis, elle les aime bien. Fait qu'il faut préciser, rare, ça l'est. Elle est difficile notre gosse.
Évidemment, que les autres ne les aient pas attendu implique qu'elles vont devoir marcher, Ça n'embêtera pas Louise. Marcher, elle s'y est habituée à force de voyager en solitaire. Autrefois habituée aux voyages en charrette, elle s'est surprise à apprécier la marche. Ça lui permet d'évacuer, de flâner.
Et puis, ça lui évite d'avoir à se farcir Agnia pour le voyage. Goût amer qui la laissera en paix le temps de cette promenade à trois.
L'ignorer qu'ils disent.

Ignorer ? Cette gouge tarée qu'personne il veut la voir ? Ignorer, oui. Ne plus s'attirer d'ennuis. C't'un ennui à elle toute seule ! Pis t'façon, si elle m'dit des trucs, j'lui en r'dis d'autres qu'ça la fera dev'nir toute rouge, et triste. Ça n'est pas faire preuve d'intelligence. M'en fous, j'me défends moi !

Et, il faut l'avouer, elle se défend plutôt bien la gosse. Ce qui ne fait qu'envenimer les choses. Et aux autres de lui dire d'ignorer, encore et encore. Et Louisette qui repousse cette idée, encore et encore. Elle n'ignore pas, non, jamais. Ignorer c'est être faible, c'est ne plus rien avoir à dire face aux provocations. Louise a toujours quelque chose à dire, même si elle doit l'inventer de toutes pièces, elle ne se tait pas. Non, elle n'est pas faible. Ne veut pas l'être. Jamais. Elle le prouvera, coûte que coûte. A ses dépens.


Heeey, c'est quoi ça ! R'gardez !

Du doigt elle indique le parchemin non loin d'elle, air étonné sur la trogne.
Agnia
[Petite promenade printanière, entre appât du gain et soif d'aventures]

Tout change et parfois même les plus rebelles et les plus insolents, se retrouvent pris à leur propre piège. V'là que la gasconne qui, depuis l'ost n'avait jamais plus obéi à quiconque - déjà que dans l'ost elle n'obéissait pas trop - se retrouvait accrochée à une drôle de bande de cinglés.

Bon c'est vrai que quand un gascon appelle une gasconne, c'est dur de résister... mais bon se retrouver avec un chef alcolo, une cheftaine blondasse grande gueule à souhait... ça promettait!

La brunette se sentait un peu divisée, entre son besoin de solitude qui la rendait un peu épidermique en groupe et ses amis pour qui elle irait jusqu'à se sacrifier, pauvre folle...

Et pis, v'là que dans la bande, y avait des têtes brûlées! Trois grosses vilaines. Des fugueuses, désobéissantes. Au moins, elle allait pouvoir s'en donner à coeur joie pour leur faire payer leur infamie! Agnia s'en fichait pas mal qu'elles désobéissent ou pas, elle les trouvait sympa la Sad et la Cerdy... mais aller coller une roustée à cette diablesse de Louise, cette morveuse capricieuse! ça la démangeait la brunette!

Comment détendre une Agnia en rogne en deux secondes... lui filer une Louise sale gosse et la laisser en faire son casse-croûte.

D'un pas léger, la brunette suivait donc ses gentils chefs au coeur en écharpe, prête à tout pour manger de la gnomette désobéissante, attendant sagement les ordres.

Les ordres... réveil en fanfare alors que la nuit n'est même pas terminée. Branle-bas chez les fauchards. Chercher ses braies, les mettre à l'endroit de préférence, ne pas oublier d'attacher son corsage, manquerait plus de se retrouver les seins à l'air, attraper sa besace y foutre des vivres en vrac, ne surtout pas oublier sa chaude pelisse pour faire un bon dodo toute seule, sans homme pour se réchauffer. Et, fin prête, l'estomac creux, les cheveux en bataille, dans le brouhaha d'un campement qui se défait aussi vite que l'éclair, une bande d'éméchés, regards creux et haleine douteuse, s'avance vers l'aube.

_________________
Burrich
[La liberté des uns s'arrête là où commence celle des nôtres.]


Et d’une, de deux, puis ahh la dernière, enfin… Tapis dans les broussailles environnantes, Barrique guette les trois tant attendus. Les brebis galeuses sont rentrées à la bergerie. Le mot laissé comme marquage au sol pour placer les trois moutons noirs avant l’assaut final. Le piège s’est refermé sur les donzelles brailleuses. Un regard de connivence à ses acolytes, ceux qui n’ont pas suivi les rebelles dans leur virée interdite, et le brun les incite à se tenir prêts. Pas de branche qui craque, ni même un souffle pour trahir leur point d’observation de la scène qui se joue devant eux. Comme quoi le Burrich sait faire preuve de discrétion quand il veut. Les longues séances d’espionnage de la baignade des dames de Bayonne de son enfance ne sont sans doute pas innocentes.

Le plan de Paillasse et Barrique a été répété, tout le monde connait les ordres. Y a plus qu’à comme on dit. La Corleone, et les deux petites sottes qui sont allées s’encanailler avec elle, faisant fi des ordres vont le sentir passer. De quoi ils auraient eu l’air s’ils avaient eu besoin de tous les effectifs de la troupe alors que certaines étaient en ballade ? Cerdanne devait même s’entraîner au combat, voilà qui aurait été bien plus productif. Quant à chasser le gibier des routes pavées, c’est le meilleur moyen d’attirer l’attention sur eux et leur ballade tranquille. L’idée de les laisser en plan leur avait traversé l’esprit aux cheftains, personne n’est irremplaçable dans cette troupe, pas même la gosse de Karine. Aucun privilège n’est accordé. Et puis, entre deux sévices énoncés sur le ton de la discussion, le feu de la colère s’était passablement affaibli, décision fut prise d’en faire des exemples. Que ce genre de choses ne se réitère pas. Ils ont besoin d’avoir confiance en ces gens qui ont accepté de les suivre eux et leurs règles. Ces règles qui rendent un groupe soudé.

Au moment propice, le Gascon fait claquer sa langue bayonnaise d’un
« Minja e cara !* », l’un des derniers mots qui lui reste de sa terre natale. Tout le groupe sort alors des buissons qui cachaient leur présence, et encercle rapidement le trio proche d’une longueur de lame. Les armes au clair et à la gorge de leur opposantes, ils affichent un accoutrement différent de ce que leur connaissent ces trois là. Des foulards leur mangent la totalité du visage à l’exception des yeux qui eux se font assassins, d’un courroux glacial encré dans l’iris. A ce moment l’envie tenaille Barrique d’en finir avec elles.Ca marche aussi comme exemple. Mais de pires châtiment lui viennent en tête, et puis la facilité n’a jamais été son fort. Qu’elles en bavent un coup et se repentent, une punition bien pire pour ces orgueilleuses qui se croient tout permis. Lâcher les chiens sur elles va même permettre à certains de se défouler, les remercierait presque le chef de servir ainsi d’exutoire au groupe. Aucune consigne précise n’a été formulée par les têtes pensantes, chacun réserve le châtiment qu’il juge adéquat. Il imagine bien sa Blonde prendre enfin part au dressage de sa gosse, Agnia se défouler sur Cerdanne et peut être réserver ses coups à la viocorleone…

Désignant avec dédain les trois donzelles encerclées, Barrique sonne l’heure des folles réjouissances tant attendues, excité qu’il est tout au fond car ne paraissant que froid du peu qu'il laisse entrevoir.


-Attachez moi ça... Serrez jusqu’au sang, surtout 'vec le p'tit souillon, qu'il essaye pas d'ramper.

D’un coup d’œil il darde le moindre défaut à l’accoutrement de ses compagnons qui pourrait mettre à nue leur plan de se faire passer pour autres. Pendant que ces derniers opèrent, l’encapuchonné d’un soir palpe avec brutalité de sa main libre et tâtonne de la pointe de sa dague l’une après l’autre les trois fugitives à la recherche du butin qui paiera une partie de leur erreur.


*"Mange et tais toi!"
Sadnezz
[ Rira bien qui trimera le dernier ]

D'une certaine manière, Sad en avait autant marre de se faire appeler vioque, vieux relent bonifié - ha non, ça c'était son surnom de baptême trucmachinchoïste - vieille peau et autres surnoms fleuris que la gamine de se faire appeler.. Gamine.

Alors elles partageaient un point commun les deux là, l'une se faisait rétrograder alors qu'elle avait brigandé toute la nuitée avec brio - comment ça c'est qui brio? - et l'autre se prenait quelques décennies dans les gencives alors qu'elle avait prouvé à l'assemblée qu'elle pouvait encore très bien rouster une vieille rancoeur comme dans le tendron.... Ce que la première n'avait pas totalement saisi c'est que la seconde n'aimait pas les mioches et que leur petite leçon était une faveur bien rare qu'elle lui avait accordée dans un moment de non lucidité... A se demander comment elle avait pu en pondre trois de par le passé.

"s'faire engueuler" ... Sad grimaça farouchement. Pas encore vu l'ombre d'un écu gagné autrement qu'en solo la Corleone et on voulait la réprimander comme une mioche? Ha égo quand tu nous tiens...


J'suis mercenaire moi, pas larbin, si y sont pas capables de me faire palper un peu de la paye j'me sers toute seule, et y s'mettent un doigt au...


Elle stoppa net. L'oreille déjà intriguée par des bruits autres que les petites piques de la demi portion et les questionnements de Cerdanne, Sad n'écoutait plus la compagnie les yeux posés sur le vélin, message d'au revoir laissé bien en évidence pour qu'il soit trouvé, elle écoutait la nuit. Serrant les dents, elle comprit qu'elles n'étaient pas si abandonnées que ça et qu'il était déjà trop tard pour se sortir d'un guêpier bien huilé. Une lame sur sa gorge renforça son ressentiment, répondant à toutes ses interrogations. Pas le moment de faire la fanfaronne, Sad ravala ses insultes et sa verve naturelle pour plus tard, histoire de se laisser le temps de sortir de là vivante.

Unique pensée hurlante à la paillasse qui les avait laissées courir tout droit vers le camps fantôme pour patauger dans ce bourbier.. Ou finalement les fantômes ne sont pas si désarmés que ça:


Citation:
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Vendetta bella, vendetta...
_________________
Agnia
Toute de noir vêtue, la brunette s'était encapuchonnée et s'était couvert le visage d'un foulard noir, pire qu'une vestale qui aurait troqué sa toge blanche pour un ensemble de nuit. Mater trois donzelles en vadrouille... elle était aux anges. Enfin elle allait pouvoir s'en donner à coeur joie.

Pas qu'elle s'ennuyait la gasconne mais elle avait la dague qui la démangeait et elle se demandait si la morveuse de Louise ferait toujours autant la maline avec un couteau sur la gorge.

Embusquée dans un fourré, aux ordres du Bourricot, la brune attendait, aux aguets, avec les autres. Le silence... plus un seul bruit que les voix des trois ribaudes.

Le souffle court, le coeur battant, un peu d'adrénaline ça fait se sentir vivant. L'ordre de Burrich et zwiiiiifffffftttt...
D'un même élan, la bande se jette sur les fugueuses.

Un coup par-ci, une beigne par là, très vite la brunette se faufile jusqu'à la gosse. Pas envie d'abîmer Sad qu'elle apprécie, ni Cerdanne, elle ne peut pas faire un bobo à la douce de son meilleur ami quand même! ce serait pire qu'un blasphème!

Elle attrape la gosse par la tignasse et la ramène à elle avec fermeté, lui glissant sa dague sous sa gorge et d'une voix pincée lui murmure sournoisement:


Tu bouges, t'es morte gamine.

Gardant avec vigilance le petit bout de femme, cerbère aux dents aiguisées, la petite brune jeta un coup d'oeil brillant à l'un de ses compères pour qu'il lie les mains de la vilaine gnomette. Elle cherchait Théobalde du regard, se doutant qu'il n'irait pas coller une baigne à sa bien-aimée, même si avec lui on pouvait s'attendre à tout.
_________________
Theobalde
[quand faut y’aller, faut y’aller]

La compagnie installée depuis peu aux alentours d’un village de Bourgogne s’organisait petit à petit et Théo, bien que solitaire et silencieux, faisait son petit bonhomme de chemin parmi tous ses compagnons de route, étrangement solidaires malgré le fait qu’ils provenaient e différents horizons. Et pour le moment cela fonctionnait bien. Le grand brun ne se souciait pas de grand-chose, juste de s’occuper de son boulet de chien qu’Agnia avait eu la gentillesse de lui offrir. Et quand on parle de gentillesse, il fallait bien peser ses mots car en fin de compte, on se demandait si ce n’était pas là un cadeau empoisonné tant le clébard passait son temps à ronger tout ce qu’il trouvait. Chausses, chemises, braies et bien d’autres choses encore qu’il affectionnait. Bref… Théo avait trouvé un nid où il pouvait enfin se reposer, ouvrir son cœur et son esprit et les laisser parler sauf que tout ne baigne pas toujours comme on le voudrait et par une nuit éclairée par la lune presque pleine, dans le camp ça s’était mis à gueuler. Heureusement que lui, il cherchait les étoiles dans le ciel et n’avait pas eu envie de somnoler sinon c’était le sursaut assuré.

La Teigne, en entendant brailler, s’était précipité, tout crocs dehors quand à Théo, il était descendu de son arbre sans se presser. Fallait pas le bousculer, surtout en plein milieu du spectacle qu’il était en train de contempler.

bordel ! y’avait rien qui pressait didiou ! Pouvez pas laisser les honnêt’gens s’reposer la nuit…

Grincheux comme pas deux, il avançait vers ce qui s’apparentait à une fourmilière en ébullition. Tout le monde cherchait, pliait, rangeait. Levant un sourcil, Théo allait se coller dans son coin, plia sa cape qui lui servait à s’enrouler la nuit afin de ne pas prendre froid puis attrapa sa besace qui ne le quittait jamais.

Qu’est-ce que…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’on le tirait par la manche, qu’on le pousser par le séant, tout ça pour le faire avancer.

Mais c’est quoi c’bordel, qu’est-ce qui vous ….

Chuttttttttttttt


Allons bon, pour une fois qu’il posait une question on lui signifiait de la boucler. Renfrogner, bougon, il s’éloigna des autres. Après tout s’ils voulaient comploter qu’ils le fassent sans lui. On ne le mettait pas au courant et on voulait son appui. Ben c’était pas prêt d’arriver. Et les ordres claquèrent, fallait faire comme les chefs il voulait. Toujours pas convaincu, il s’habilla comme tout le monde, planqué dans ses frusques noires pour passer inaperçu. Tu parles, rien qu’à la façon de parler il reconnaissait les gens, c’était pas bien malin. Et soudain ça s’agitait dans leur campement, enfin les miettes de leur campement. Le cri de Burrich sonnant l’attaque résonna dans la nuit et on sauta sur les trois fugueuses, enfin fugueuses il fallait le dire vite. Elles avaient simplement pris quelques libertés avec les désirs des chefs tant le village était morne et sans grande vie. Théo les comprenait et au lieu de faire le poirier dans son arbre pendant que les autres ronflaient, il aurait presque aimer les accompagner si on avait pensé à lui mais apparemment c’était là une sortie en filles et il fallait pas déranger. Enfin maintenant c’était trop tard et elles allaient payer.

Grognement sourd de la part du ténébreux, il n’était certainement pas d’accord. Le châtiment corporel n’était pas ce qu’il affectionnait le plus. Il en avait reçu à en rester sur le carreau et c’était pas ça qui avait fait rentrer les choses dans son crâne. Il existait une méthode qui faisait bien mal c’était de prélever une partie de leur butin ou même tout si le cœur leur en disait mais là il restait dubitatif quand à la méthode employé. Et de voir Agnia s’exciter sur la gamine lui souleva presque le cœur. Règlement de compte personnel, ça en avait tout l’air. Soupirant, il préféra se mettre en retrait des autres, ne cautionnant pas ce qui allait se passer. Sa main glissa lentement sur son poignard tandis que ses yeux ne pouvaient pas quitter Cerdanne. Il serra les mâchoires à s’en faire mal tant il était crispé.

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)