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[RP]Memento Mori à la Croque Cigale

Gorborenne
[L'adieu]

Comme un manteau de chaleur qui l'enveloppe, dissipant peu à peu la torpeur où il s'égarait...... Une paire de bras, si frêles qui pourtant redressent tendrement son âme, comme un main secourable extirpe un malheureux embourbé dans la vase. Lentement, Orion relève la tête, se laisse faire, se noyant dans l'étreinte réconfortante....... Le temps s'arrête de couler, fige l'espace le temps d'une respiration, celle qui appelle à elle la force de continuer, de faire face...... Doucement, comme s'il avait l'impression d'avoir soudain vieilli, Gorborenne redresse sa haute silhouette de Géant et réajuste sa cape autour de ses épaules, ne laissant que sa tête et celle de ses enfants émerger de l'étoffe avant de se retourner vers Isa.......

Une hâte, envie irrésistible de la sentir contre lui. Ses bras se referment et l'attirent d'un mouvement vif, main qui vient se glisser dans les cheveux, chercher à se blottir encore plus, un peu.....

Un vent du Sud déjà chargé des premières fragrances du printemps vient glisser sa douce fraicheur entre les doigts et la chevelure entremêlée, raisonnant comme un appel, comme une invitation à franchir l'horizon.....

S'arrachant à l'étreinte, il aide Isa à remonter en selle, claque de la langue pour rappeler à lui sa jument et grimpe à son tour...... Main qui fouille le paquetage à la recherche de plume et vélin, laisse quelques mots griffonnés, à la brise livrée, qu'importe où ils iront se poser......



Citation:


Vous,

Que cette guerre soit le témoin de ce que nous sommes..... Qu'importe les apparence où les erreurs, qu'importe le tort ou la raison, c'est toujours dans le sang que s'exacerbent les passions...... Ne me reste que ma vie que je n'ai versé en offrande au milieu de ces champs de lavande..... Mon sang n'appartient pas à cette terre, ma cause ne raisonne plus dans cette guerre.....
Sur la route aride j'ai choisi de tourner la bride...... D'aucuns me traiteront de lâche, j'estime avoir ici rempli ma tâche..... Mais peu m'importe finalement aujourd'hui......

Du peu qui sur ma route aura pu se construire, je partirai avec le sourire, mais c'est pourtant un gout amer que me laissera la saveur de cette terre...... Vrai qu'une confiance peut se briser sur quelques mots trop légers...... D'avoir trop plié finalement le roseau se rompt.... Peut être un jour les boutures reprendront......

Je suis venu ici pour le sang et l'acier
Mais finalement j'étais fait pour être jardinier......


Latcho Drom

Orion


PS: on ne t'oublie pas 'tite Fleur, à très bientôt......



Missive livrée à la brise comme une bouteille à la mer, le Géant retourne vers sa douce un sourire un brin mélancolique, attardant un moment son regard sur les paysages se découpant derrière eux dans les dernières lueurs du jour.

- Viens, rentrons.....

Talons qui s'enfoncent dans les flancs, claquent sur la route les sabots de la jument, d'abord lentement, puis petit trop, rythmant le crescendo jusqu'à virevolter au grand galop....... Cédalia et Orion, cœur et lumière des Dragons, sans plus se retourner s'en vont à la recherche de ce que cache l'horizon, filant dans le vent vers le Soleil couchant......

Partir sans vraiment fuir,
Juste une scène à quitter.......
Au propre, comme au figuré......

_________________
Tomlitou.
Petites touches de bonheur, même si parfois il est encore difficile d'y croire... un lacet à serrer ... moui ... pas trop quand même. Certains trésors ne doivent être dévoilés que dans l'intimité d'une chambre et ce matin, l'heure n'est pas encore à se laisser aller. Même s'il est heureux d'être là avec elle, d'autres impératifs prennent le dessus. Chaque chose à son heure...

Alors il la prend par la main, ouvre la porte de la chambre et après un regard amusé à la couche défaite, lui vole un baiser avant de l'entraîner dehors. Petit déjeuner en tête à tête, dans une auberge calme, presque rien que pour eux. Puis visite du marché où il tente avec conviction de lui offrir au moins une paire de braies. Mais elle repousse fermement le cadeau ... et au fond il n'est pas déçu. Les braies auraient été bien plus agréable pour monter Black mais il ne renie pas le plaisir de sentir ses jambes nues tout contre les siennes... et savoure encore ce plaisir lors de leur escapade de l'après-midi. Le frison les emmène le long de l'eau, un endroit qu'ils apprécient tous les deux. Le soleil du printemps réchauffe déjà la terre aride et une la grosse pierre plate leur offre une chaleur agréable. Somnoler ... tout contre elle ... en plein soleil ... le long de l'eau ... le bonheur tout simplement.

Le soir tombe et ils rejoignent Arles, lui apaisé par ce moment de calme et de retrouvailles, elle sans doute impatiente. Bientôt ils rejoindront tout deux le campement de l'armée. Seul moyen pour eux de rejoindre le cap'.
Théo réfreine son envie de partir seul et de profiter du retrait des armées provençales pour tenter une valse au dessus d'Aix....

Rencontres en taverne ... mais le goût amer s'en est allé. Nouvelles qui le satisfont : Eloa devrait arriver bientôt et pour son fils, une marraine de poids. Rose aussi ... qui se débrouille de mieux en mieux avec son fauteuil. L'étape suivante s'annonce et il sera près d'elle pour l'aider à refaire ses premiers pas. Parce qu'il a donné sa parole ... et qu'il ne la reprendra pas. Parce qu'elle restera dans son coeur à jamais, comme toutes les femmes qu'il a aimée. Il est comme ça Théo. Il aime, avec passion, fougue et sincérité. Mais certains actes blessent et il peut devenir froid et dur, d'un seul coup. Il se protège. A tort ou à raison. Il souffre et fait souffrir ... à tort ou à raison. Mais il est entier. Et ses enfants sont ce qu'il a de plus cher au monde.

Enfin, au moment de rejoindre le campement, une missive en provenance d'un autre bout de provence et lui fait chaud au coeur. Des femmes d'exception ...

Noëllie
Il s'est endormi dans le nid d'amour qu'il leur avait préparé... Une toile de tente tendue au dessus de la pierre plate qui les accueille chaque jour.
Un repaire secret rien qu'à eux, un lieu de rendez vous discret et enchanteur, inondé de soleil le jour, embaumant le thym et la lavande au petit matin, où ils aiment tremper leurs pieds dans l'eau qui le borde.

Ce soir un feu crépite joyeusement, de petites escarbilles s'envolent vers le ciel sombre, elles rejoignent les étoiles.
Ils peuvent les admirer par l'ouverture, de même que les reflets de la lune dansant mollement sur l'eau mouvante.

Étendu sur les peaux, il reprend des forces.
Ce n'était que le prélude... La nuit reste à venir avec son lot de soupirs et de plaisirs... Une promesse...

Elle sourit, émerveillée.
Elle le regarde dormir attendrie, heureuse et amoureuse...
Écartant une mèche de son front humide sur lequel elle pose un baiser doux.
Les flammes vacillent, éclairant l'intérieur de leur tente de fortune d'une lumière ambrée et délicate. Elle fait danser les ombres sur leurs visages sereins.
Un sourire qui ne quitte plus ses lèvres depuis qu'il est revenu, parce qu'elle brûle d'une chaleur bienfaisante et rassurante, là tout à l'intérieur, quand il est là.

Appuyée sur un coude, légèrement en retrait, elle contemple ses traits, caressant son arcade sourcilière, dessinant son profil, caressant ses lèvres boudeuses du bout de l'index, en douceur.
Des lèvres affamées et gourmandes, des lèvres charnues, délicieuses à croquer...

Un murmure, un souffle, la bouche contre son oreille elle lui chantonne des petits bouts de tout, des miettes de rien... Des bribes, des mots sans queue ni tête... Des mots d'amour.


Tu n'oses pas me laisser faire, tu ne l'as jamais fait...
Te laisser faire...
Théo... Je t'aime...
J'aime ton nom... Théo...

Quand le soir tu me fais rougir, quand dans tes bras je m'affole...
Tu as si chaud en toi... Partageons ce feu qui te dévore..

Tu sais... Théo mon amour...
Il y aura des mots doux, des coups durs, des hauts et des bas...
On est si fragile...Toi et moi..
Toutes ces blessures font nos ressemblances,
A toi et à moi

Parfois, il suffira d'un petit geste maladroit... Une caresse sur une joue amie, un baiser...
Tu es un peu nerveux pas tranquille
Quand tu me quittes des yeux, un peu.

Ça te fait mal excuse moi, je suis comme ça
C'est plus fort que moi,
Mais Théo n'oublie pas
N'oublie jamais mon amour
Que je t'aime au delà de moi...

Dors
Sans penser à tout ça.

Je suis devant toi
Le mal ne me fait plus mal
La nuit ne me fait plus peur...

Tu es là.

Une main qui glisse sur sa poitrine, un bras qui se referme sur ses épaules, blottis sous la couverture, le nez dans les étoiles, le coeur battant à l'unisson, ils profitent de l'instant magique...

Demain est incertain, peu importe s'ils sont ensemble...

_________________
Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Namaycush
La vie, la mort, un jour tu ris, un jour tu pleures...peu importait en fait. Il était tombé un jour...Une brave paysanne provençale s'était faite mal au poignet en lui tapant sur l'épaule d'une lame qu'elle ne maniait point....

Et un Spadasse, par manque de gloire ou de reconnaissance, pourtant ancien capitaine du BA, en avait profité pour tenter de tirer la lumière à elle...

En fait, elle avait fait du bien la Spadasse, elle avait réussi à souder les autres, contre vents et marées...il devrait presque lui écrire pour la remercier....Il se marre juste d'y penser...

Entretemps, Pa Capituna, composée en majorité de loyalistes en rangs serrés, à la conviction forte, tenait bon, malgré les assauts répétés de trois armées de Provence....

La gamine en tête d'armée lui faisait plaisir et honneur, elle suivait les ordres sans vriller, sans poser de questions...et l'armée menée de main de maître passait à travers les lames ennemies....Pas à dire, la Provence pouvait aller se rhabiller comme la catin qui n'a pas su donner satisfaction...

Fier d'être dans ce camps, avec eux, tout teintés de conviction....cette conviction qui lève les tempêtes ou qui leur fait barrage....Il s'approche de Suniva, lui enserre la tête de ses pognes, l'embrasse sur le front spontanément, la regarde....


je suis fier de vous !

Se retourne devant tout le camps et d'une voix posée, ferme, assurée...

Parce que le sang partagé nous rend frères, de la souffrance de celui qui est tombé naît notre cohésion et parce que, rendez-vous compte, à dix hommes nous avons tenu aux côtés de nos alliés !

Suniva, du vin pour les braves !
Du doigt désigne une mûle bien chargée d'Agonac....

Pourtant, il est triste le Cap, il saisit un flacon, le sabre proprement, s'isole dans la pénombre, boit au goulot...et spontanément ....vers le sud...

Bras se tend...

Paume s'offre...

Phalanges se crispent et se recroquevillent....

Et il lâche quelques mots dans le Balaguère venu du Nord, dans l'espoir qu'il les emportera...


Je t'aime !
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Tomlitou.
[23 mars 1458]

Drôle de journée ... soirée bizarre. Pas encore vraiment rôdé aux habitudes de la compagnie dont il a rejoint les rangs dans un but bien précis, Théo s'est laissé surprendre... Envie de visiter un peu les lieux clés de la ville de l'intérieur, de sonder les locaux et d'ouvrir ses oreilles - ça ça fait trop longtemps qu'il ne l'a plus fait - il a sauté sur le poste vacant à la maréchaussée ... Et la visite fut intéressante à plus d'un titre. Force est de constater ce qui a déjà été dit : la manipulation du peuple est plus importante que jamais. A tel point que les gens interprètent de façon totalement erronnée des nouvelles qui sont pourtant évidentes. Drôle de peuple, endormi par les palabres de ses dirigeants, souffrant pour défendre une terre qui ne leur appartient plus tant ils la pressent pour servir un pouvoir félon et dictatorial. Si certaines réflexions entendues en taverne avaient eu le mérite d'amuser l'homme, la situation générale et la manipulation laissaient pantois et incrédule, voire compatissant.

Le soir, dans la tente princière, il apprit les objectifs de la soirée... et lui avoua son engagement. Amusée, invitation fut lancée ... et honorée durant la nuit.

Et victoire assurée.

Décidémment les choses semblaient déterminées à prendre la direction souhaitée.

Noëllie
A trop attendre on passe à coté de la vie. moi je veux vivre et profiter de chaque instant...

Voilà des jours, des semaines, des mois, des années qu'elle attendait qu'il se passe enfin quelque chose.
Elle avait cherché. Entreprenant voyage après voyage, sillonnant les routes, écumant les tavernes afin de trouver, ceux, celui ou celle qui sauraient donner un sens à tout ça.

Elle était fatiguée. Était-elle restée trop longtemps seule pour être aigrie à ce point ou si exigeante ? Était-ce ce besoin d'évasion qui la poussait à papillonner de la sorte, à chercher la lumière qui éclairerait les zones d'ombre où étouffait son cœur.
Un cœur malmené et lourd des amours mortes qu'elle trainait.

Avec Memento elle pensait avoir trouvé ce qu'elle cherchait. L'amitié, l'aventure, les rires et les peines à partager, les mots à mêler, les histoires à écrire...
Et puis voilà que tout était déjà terminé.
L'inaction use, le silence tue et chacun était retourné à sa vie, certains déçus, d'autres fâchés ou encore profondément peinés ou tout à la fois.
Plus de tourbillon de folie, plus de rires, juste se raccrocher à une histoire d'amour pour se sentir vivre encore et ne pas sombrer à nouveau dans l'ennui, toute seule...
Mais Noëllie songeait que ce n'était pas assez...Elle redevenait triste, sans entrain.
La petite étincelle qui l'animait était en train de disparaître.
Elle aimait Théo, sincèrement mais était-il réellement celui qu'elle espérait ?
C'était la question qu'elle venait de se poser alors qu'elle ouvrait les yeux sur l'environnement familier qui était le sien depuis plus d'un mois.
Le campement. Le pied de la tente d'Alcyone qu'ils avaient veillée, blottis l'un contre l'autre dans l'attente d'une décision pour rejoindre Forcalquier.
Tout compte fait ils étaient restés à Arles.

Toute chiffonnée, les cheveux emmêlés, grelotante, Noëllie se leva sans bruit pour ne pas réveiller Théo qui dormait près d'elle.
Elle le contempla un instant.

Il était beau, tendre et amoureux et elle l'aimait sincèrement, mais ils avaient souvent du mal à se comprendre.
Il n'était pas encore guéri des dernières blessures, trop fragilisé par la présence de Kahhlan et ses reproches muets.
Il évoluait parmi les siens, ceux de sa bande et Noëllie ne faisait pas partie du lot.
Elle n'avait pas de passé commun avec eux, elle n'avait pas cette indulgence ni cette bienveillance, ne ressentait pas ce besoin de les ménager, de les protéger.
Elle ne leur devait rien.

En choisissant de la rejoindre il avait aussi choisi de repartir à zéro...
Il s'engluait dans sa promesse, dans son engagement.

Elle aussi, avait assuré son soutien à Namay mais il fallait se rendre à l'évidence.
Ils étaient sans nouvelles de lui, des rumeurs annonçaient sa mort, Pa Capituna était disloquée, les routes étaient dangereuses.

Le capitaine n'avait plus besoin d'elle... Il aurait bientôt sa femme près de lui, ses amis de toujours. Sa présence n'était pas indispensable. Personne ne l'était d'ailleurs... Indispensable...
Il lui écrirait.
C'était mieux ainsi, Alcyone ne redouterait plus qu'elle séduise son mari, Kah aurait son bébé et Théo et elle se rapprocheraient... Peut être, sûrement, avec le temps... Ils étaient du même monde.
Elle n'était que le vent.

Ses vêtements humides de rosée, Noëllie frissonna, elle avait faim...Elle dépenserait ses derniers écus pour s'acheter une miche de pain et une chope...
Elle s'éloigna du campement et prit le chemin de la taverne municipale, sans se retourner.

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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Alcyone
[Dans la journée du 26 mars]

Douleur... une fois de plus... une fois de trop... Parce qu'elle ne la connaissait que trop bien, cette souffrance-là, puisqu'elle avait déjà eu le malheur de perdre deux hommes qu'elle avait aimé. Jamais deux sans trois, dit-on. Sauf que là, elle ne le supporterait pas.
La rumeur était forcément parvenue jusqu'à Arles... Celle qui disait que Pa Capituna n'était plus et que son commandant n'avait pas survécu...
Evidemment... elle le connaissait... comme le capitaine qui n'abandonne pas son navire dans la tempête et préfère disparaître avec lui.

Lorsque le sens des propos qu'on lui rapporta se fit jour dans l'esprit de la rouquine, un gouffre s'ouvrit sous ses pieds. De ceux qui mènent droit en enfer lorsqu'on y tombe. La douleur ne fut pas que mentale. Elle la frappa physiquement de plein fouet, elle la ressentit violemment au creux de ses entrailles, là où grandissait le fruit de leurs amours sans limite. Le mal s'exprimait au travers de ce foetus qu'elle n'avait jamais senti bouger, et pour cause, la grossesse n'était pas suffisament avancée pour cela. D'ailleurs, la sensation était bien différente, ce n'était pas le bébé qui remuait, c'était une souffrance pure et simple, avec tout ce qu'elle a d'horrible, à commencer par le fait que rien ne pourrait l'atténuer, hormis une chose : retrouver Namay, pouvoir le prendre dans ses bras et s'assurer qu'il est en vie.
Terrassée de douleur, elle l'était.
De culpabilité aussi. Parce que sa place était auprès de Lui. Nulle part ailleurs. Et alors qu'il avait probablement besoin d'elle, elle n'était pas à ses côtés. Alors elle fit ce qu'elle avait à faire. Elle prépara son cheval, ses armes, de quoi voyager pour aller le rejoindre. Au moins, ça lui occupait quelque peu l'esprit, parce que depuis la "nouvelle", elle oscillait entre folie et hystérie, entre rage incommensurable contre elle même et la terre entière et désespoir le plus sombre, entre l'envie de hurler contre tout et tout le monde et celle d'éclater en sanglots. Mais les pleurs, ce n'était pas son truc, à la carmine.
Et puis de toute façon, il ne pouvait pas être mort. Déjà parce qu'il lui avait promis de revenir en vie. Il ne faillirait pas à pareil serment, pas plus qu'il ne la laisserait tomber. Union sacrée, confiance sacrée que rien ni personne ne pourrait mettre à mal.
Et ensuite, parce que si l'inquiétude et la souffrance étaient bel et bien là et la mettaient au supplice, elle l'aurait su, en elle, s'il n'était plus. Elle en serait morte dans la seconde. Ce qui les liait transcendait l'espace et le temps, c'est bien ce qui attisait certaines jalousies, d'ailleurs. Or elle était bel et bien là, à s'activer pour ce départ imminent qu'elle avait décidé en une fraction de seconde.

Tout était arrangé, elle en avait parlé à Théophile, il voulait bien l'accompagner, avec Noellie. C'est à dire qu'ils n'avaient guère le choix. Alcyone n'en démordrait pas. Elle partirait à la nuit tombée et rien ni personne ne lui ferait changer d'avis. Théo et No avaient tenté en vain de l'en dissuader vu la dangerosité des parages, mais peine perdue. La vicomtesse s'énervait et vitupérait contre tout qui voulait lui faire entendre raison, elle en était même venue à tenter de frapper Théo. Tout au plus était-il parvenu à convaincre la rouquine d'aller se renseigner sur les positions des armées ennemies.

De toute façon, Alcyone ne serait pas partie sans prévenir son Altesse Armoria de son départ, pas pour demander la permission, non, l'idée ne lui était même pas venue à l'esprit tant elle était obnubilée par cette idée de le rejoindre. Non, il s'agissait juste de l'en informer, alors autant en profiter pour se renseigner afin de pouvoir louvoyer correctement et atteindre Forca le plus rapidement possible.
Sous la tente de la Princesse, elle eu à peine le temps de poser la question que Théophile fit son apparition. Pas vrai ça!
S'étaient-ils consultés, ces deux-là? Parce que d'emblée, la Princesse tint le même discours que lui. C'était un suicide que de tenter de rallier Forca, et ce n'était certainement pas ça qui allait aider Namay.

Les paroles d'Armoria étaient évidemment empreintes de sagesse, comme celles de Théo, mais là où lui faisait son possible pour la ménager, la princesse avait l'avantage de ne pas hésiter à frapper là où ça faisait mal...


- Vous devez forcément me comprendre... je sens qu'il est en vie, il doit l'être, sinon... mais dans quel état? Il a besoin de moi... Si je tente pas de passer, je vaux quoi, comme épouse?
Après avoir tenté de lui faire entendre raison par la douceur, elle se fit plus dure...
- Et une épouse morte vaut quoi ?
Vicomtesse désemparée pour le coup. Qui ne fait que s'énerver, hausser la voix et dont la raison vacille de plus en plus au fur et à mesure qu'on lui égrenait tous les arguments de la sagesse, ceux sur la probabilité plus que maigre de passer sans se faire remarquer.
- Je... je sais plus, là! Bordel! je peux pas rester ici! je vais devenir folle!
- Alors devenez folle... Mais en vie...

Moment de flottement. La rouquine regarde la Princesse sans rien dire... Ca se résume à ca? Choisir entre perdre la vie ou la raison? Si elle perdait son époux, elle perdrait bien plus que tout ça... Elle avait autrefois fait l'erreur de ne pas soutenir le père de sa fille, pire! de l'envoyer en prison. Pouvait-elle refaire ce genre d'erreur... Théophile poursuivit
- Je sais ... quant à moi que je ne voudrais pas que mon épouse enceinte prenne ce genre de risque...
- Mais si tu étais mal en point... ose me dire que tu ne préférerais pas que ce soit elle que tu voies en premier lieu quand tu ouvrirais les yeux... que ce soit elle qui panse tes plaies, te soutienne et t'aide à aller mieux !
- Pas dans ton état
- Je ne suis pas MALADE!
- Non. Mais vous avez deux vies sous votre responsabilité.
- Trois... j'ai la sienne aussi...
- ... Et vous prendriez la décision de risquer les trois ?

S'énervant à nouveau, parce que forcément, au fond, ils ont raison. Et le calme que conserve la vanillée tout en répliquant de façon cinglante la pousse dans ses derniers retranchements.
- Vous... VOUS NE COMPRENEZ PAS! vous m'énervez!!!
- Si, je comprends. C'est pourquoi je me pose en voix de la raison... Ce n'est pas votre raison qui parle, et vous le savez.
- Vous savez... il n'y a rien de raisonnable entre Namay et moi... Oui, vous êtes la voix de la raison... Mais si je l'écoutais, cette voix, serais-je encore digne d'etre sa femme... Je sais pas... je vais... me retirer... je sais pas encore ce que je vais faire...
- Vicomtesse ?
- Oui?
- Quand votre époux reviendra - parce qu'il rentrera, j'en suis certaine, et vous, vous le sentez - qui se chargera de dire que sa femme et son enfant sont morts ? Voulez-vous que je le fasse, ou préférez-vous que ce soit un ami ? Peut-être Hersende, s'en vantant devant lui, notez.

Mâchoires qui se serrent...
- C'est un coup bas...
- Oui, c'est un coup bas, et que j'assume.
- ou ... Gmat ...
- Ou le vil kika.
- Ils s'en donneront tous à coeur joie ...
- Voyez, il n'aurait même pas la maigre consolation de l'entendre d'une bouche amie.


Elle serre les poings, à présent, de rage... Elle était restée un peu en retrait, hors du conflit jusqu'ici, pour diverses raisons, bonnes ou mauvaises, et le regrettait aujourd'hui. Pas son genre, pourtant. Ni d'avoir des regrets, ni de rester en retrait. Elle détestait l'un et l'autre. On n'en serait pas là, si...
Mais avec des "si", on va pas bien loin...

La discussion se poursuit. Un peu désarçonnée, désemparée, la rouquine est à bout d'arguments.


- L'homme que vous aimez a besoin que vous lui envoyiez cet appel que j'évoquais.

Elle hoche machinalement la tête. Bien sûr qu'elle l'appelle... de toutes ses forces... que les distances ne sont rien et qu'il finira par entendre cet appel muet, où qu'il soit. Mais si ça ne suffisait pas?
Sous la tente princière, l'ambiance est désormais un peu plus calme. La conversation se poursuit encore un moment, mais la maîtresse des lieux semble vouloir passer à autre chose, donne quelques consignes à son valet. Alcyone réalise qu'elle n'était venue à la base que pour l'informer de son départ et prendre quelques renseignements, avant que la discussion ne tourne à une joute verbale d'où dans le fond, elle sortait vaincue. Suffisament de temps perdu, pour tout le monde. La princesse devait probablement avoir d'autres obligations. La rouquine tâche de se reprendre un peu, de se souvenir comment une vicomtesse est supposée se comporter et choisit de prendre congé.


- Je... je vais me retirer, je crois... puis nous avons suffisamment abusé de votre temps, votre Altesse...
- Sans même une promesse ?
- Pardonnez-moi, votre Altesse, mais non, je peux vous promettre beaucoup de choses, mais pas ca, je ne suis pas une sainte, mais certainement pas une parjure... Alors... je vais vous laisser... merci de m'avoir donné votre avis...
- Soit... Dieu nous a donné le libre arbitre. Qu'Il vous garde et vous éclaire.


Théophile est resté silencieux, à ses côtés. Elle hoche la tête vers Armoria en signe de remerciement. Même si la foi n'est pour elle qu'une apparence qu'elle est obligée de soigner, elle n'en apprécie pas moins la bénédiction. Elle s'incline en exécutant une brève révérence, avant de quitter la tente princière.
A peine sortie, sa décision était prise. Tous ces arguments s'adressaient à sa logique, sa raison, son expérience. Que du rationnel. Que des choses qu'en temps normal, elle aurait écouté, approuvé, même. Si ça n'avait pas concerné Namay. Car il n'est rien de plus vain que de parler de rationnel à un coeur qui crève de douleur. Il n'y avait plus de Vicomtesse, là, la femme qui avait dirigé autrefois prévoté, armées, comté s'était tue face au vacarme assourdissant que faisait l'âme de l'épouse, de l'amante, de la future mère. On ne s'adresse pas à l'irrationnel à coup de faits aussi tangibles et certains soient-ils. Raisons et sentiments sont comme l'eau et l'huile. Ils ne se mélangent pas, s'évitent, ne se parlent pas et ne parlent tout bonnement pas le même langage.

La nuit tombait. Dans moins d'une heure, elle prendrait la route, tout était prêt pour cela. Restait à savoir si Théophile et No souhaitaient toujours l'accompagner. Elle savait que Théo la suivrait probablement, lui qui se montrait souvent si protecteur. Pourtant, elle ne lui en voudrait pas s'il renoncait.
Elle vint le trouver, l'air sombre, celui qu'il avait probablement déjà vu sur son visage lorsqu'ils s'étaient rencontrés.


- Alors? Qu'avez-vous décidé, toi et No? Je pars d'ici peu, en ce qui me concerne...

Sombre, mais déterminée.

Les conversations sont issues d'un RP MSN, publiées bien sûr avec l'accord des intervenants. Ouais, c'est long, mais dites-vous que j'ai déjà pas mal élagué ^^

_________________
--Mm_le_pigeon


[Quelque part bien loin de Provence, qu’importe où]

De ses pérégrinations sous le commandement du Capitan’ Namaycush, le Chauve avait emporté un ultime souvenir. Un pigeon de petite taille mais fière allure, dont les ailes déployées se bardent d’un double M teinté dans le plumage. Coursiers rapides et fiables, les postiers volants de la Memento Mori avaient jusqu’ici porté bien des messages, mais celui-ci dormait encore, attendant son heure dans une petite cage d’osier, picorant quelques graines à coup de bec impatients. Pourquoi Gorborenne avait conservé le volatile dans son paquetage ? Il aurait répondu « au cas où »……

Ce soir là, de cas, de raisons d’écrire, il y eu la première, sortant d’une longue conversation avec Cédalia, une prise de recul qui s’enveloppe de certains regrets, mais ce qui est fait est fait…… Pourtant demeure la certitude que les chemins n’ont divergé un moment que pour se rejoindre plus loin.

Plume à l’arrêt au dessus du vélin fin, la dextre du Géant reste hésitante, du cœur les mots ont du mal à trouver le chemin…….

Regard qui se lève, arrivée d’un message, tendu par delà l’horizon, écrit à l’encre d’orage…… Surimpression d’une autre raison…….

Il est mort…….

Deux routes toujours deux fois ce croisent, n’est-il pas ? Peut être pas finalement…… Mais d’un cœur qui se fend, le feuillet se tinte de mots encrés de sang…… Souvenir douloureux d’une contribution, nuage coupable qui demeurera à l’horizon……

Vélin qui s’enroule, sénestre qui rompt de la cage les barreaux tressés de roseaux et se saisit de l’oiseau. Regard vide un instant sur le geste qui se suspend, puis posément, tristement, reprend…..

Volatile qui s’envole, droit vers le Midi, vole le temps qu’il faut……

Que trouvera-il par delà les champs de lavande ? Cela aussi peu importe…… Le Géant le sait bien, ce n’est plus un oiseau qui pourra porter ses mots……..
À voir ce que l’on fût sur cette Terre et ce qu’on laisse, seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse…… L’a compris le Loup, le murmure l’écho, à peine troublé par le glissement d’un sanglot.


Citation:


Adieu Cap’

Les mots sont lourds, et me semblent si inutiles…… Cette plume entre mes doigts autrefois si habile me paraît aujourd’hui tellement futile.

Mais puisque l’heure sonne pour toi de retourner à la Terre Mère, que jamais plus nos routes ici-bas ne se croiseront, permets-moi ces derniers mots jetés à l’horizon……

Du peu que nos routes ont partagé, à quoi bon étaler les souvenirs quand nos cœurs gardent l’empreinte des actes et des mots? Parfois trop…… Pas besoin de s’étaler en beaux phrasés, de ce qu’on a pu voir l’un de l’autre par-dessus nos barrières, je crois que malgré tout ce qui nous opposait, nous n’étions pas si différents dans le fond.

Flammes et Carmin
Ni du même bord,
Ni du même chemin
Pourtant le même Ichor……

Pour tout ce que tu m’as appris, juste un merci. Ces longues conversations alors que le campement dormait autour de nous resteront un précieux souvenir. Pour ce qui nous a opposé…… Petites entailles qui sont devenues fêlures, jusqu’à ce que nos routes se fracturent…… Qu’importe de savoir aujourd’hui qui avait tort ou raison…… Il est des crimes que j’ai commis le cœur léger, pourtant la saveur de Provence me laissera un goût âcre de culpabilité…… Qu’importe envers qui, qu’importe envers quoi, le prix à payer pour mes choix est une croix qui me revient de droit.

Trop tard pour y changer quelque chose, et je ne demanderai pas ton pardon. Mais si d’une façon me revient d’assumer que Charon t’ait fait traverser l’Achéron, je me prends à espérer qu’il t’aura indiqué cabanon au fond d’un vallon……

Puisses-tu reposer en paix, pour une fois…….

Latcho Drom ad Eaternam Capitan,

Le Glabre



Armoria
Elle avait bien trop connu de ces douleurs pour songer que ses arguments avaient porté. Trop tôt, bien trop tôt. Elle n'avait fait que semer une graine, et cette graine, pour lever et donner fruits, avait besoin de temps. Elle avait donc décidé de lui en donner, du temps. Et c'était dans ce but qu'elle avait murmuré ses consignes à Lambert.

Va chercher dans ma malle de soins le flacon de laudanum, et tiens-toi prêt à le glisser dans la main de Theophile.

Le zêlé valet au souriant fessier s'était exécuté, se tenant ensuite derrière les hôtes de sa maîtresse, guettant le moindre signe de sa part. Signe qu'elle fit au cours de la fin de la conversation, levant discrètement l'index droit sur l'accoudoir de son fauteuil. Le flacon était passé d'une main à l'autre, de celle de Lambert à celle de Théophile. Regard émeraude lui faisant comprendre de revenir un instant quand il aurait raccompagné la vicomtesse, ce qu'il fit.

Cinq gouttes dans une boisson, dès à présent : cela l'endormira. Demain, au réveil, qu'elle en prenne trois. Cela ne la fera pas dormir, mais la laissera... molle, sans guère de volonté.

Du temps. Juste un peu de temps, pour que lève la graine.
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Tomlitou.
Ainsi … ce qui ne pouvait pas arriver semblait pourtant réel ce matin là. Les nouvelles de Forcalquier arrivaient au compte gouttes, mais une rumeur dominait les autres. Et en l’entendant, Théo avait été sidéré. Incrédule, il refusait d’accepter l’idée, sachant combien parfois l’ennemi pouvait jouer avec le moral des troupes en faisant courir de fausses rumeurs. Et cette nouvelle ne pouvait qu’en être une.

Après avoir tourné comme un lion en cage dans tout le camp, il retrouva No, elle aussi abattue par la nouvelle. Les cœurs étaient éprouvés, le moral au fond des chaussettes et les mots sans doute mal choisis… après une discussion animée, ils se séparèrent et Théo se dirigea vers la tente d’Alcy. Comme il s’y attendait, il la trouva effondrée. Enfin … vu le tempérament de la vicomtesse, effondrée n’était peut-être pas le terme adéquat. Plutôt … enragée. Passablement énervée aussi. Et … braquée. Une seule idée encombrait son esprit : partir le retrouver. Il fallut à Théo énormément de patience … et s’il en avait en général avec celle qu’il considérait comme sa sœur, elle fut mise à rude épreuve. Rien n’est pire que de devoir choisir entre cœur et raison et s’il comprenait bien son dilemme, il ne pouvait se résoudre à la laisser partir sur un coup de tête. Que Namay soit décédé ou en mauvais état ne changeait pas grand-chose à la situation. Et un départ précipité, avec tous les risques que cela impliquait n’était pas la solution pour le moment, même si tout au fond de lui, il avait bien envie lui aussi de partir sur le champ.

Les arguments s’étaient succédés dans une conversation plus animée que jamais, et Théo en était venu à regretter de ne pas avoir de hache sous la main … Enfin, après quelques éclats - on en était presque venu aux mains – Alcy se décida a aller consulter les informations disponibles afin de s’assurer que la route était libre. Théo en profita pour rejoindre rapidement la tente princière… et s’y retrouva avec une Vicomtesse toujours aussi déterminée.

La Princesse le pria d’assister à l’entretien et il écouta, admiratif, les propos de la Dame. Les avis se rejoignaient , ce qui le rassura. Mais une Alcy en furie n’est que difficilement maîtrisable … et ce fait semblait ne pas avoir échappé à la Princesse. Alors que la baronne quittait la tente, sans oser promettre d’être raisonnable et sans doute plus déterminée que jamais à se mettre en route, Lambert glissa un flacon dans la main de Théo. Regard interrogateur en direction de la maîtresse des lieux, avant de s’éclipser quelques minutes pour raccompagner Alcy.

De retour à la tente princière quelques instants plus tard, il interroge la Dame du regard .

- Le flacon... Cinq gouttes dans un breuvage chaud. Cela l'endormira.
- Cinq c'est suffisant pour la nuit ?
- Si-fait
- D'accord. De toutes façons je monterai la garde devant sa tente.
- Au réveil, deux gouttes la rendront... molle, comme assommée
- Je file faire mon devoir Altesse. Puis l'air apaisé et taquin, alors qu'il est plus tendu qu'une corde de vielle, il ajoute En tout bien tout honneur !


Retour précipité auprès d’Alcy mais c’est No qui l’attend devant la tente. Quelques mots sont échangés et Théo prend conscience de la tension qui l’habite. A peine le temps d’échanger quelques mots qu’il voudrait rassurants et déjà Alcy sort pour le retrouver .

- Alors? Qu'avez-vous décidé, toi et No? Je pars d'ici peu, en ce qui me concerne...

Posant sa main sur le coude de sa sœur de cœur, il l’entraîne dans sa tente . Tout en reprenant la conversation, Théo réchauffe un peu de vin, y ajoute quelques épices, un peu de cannelle avant de verser cinq gouttes de la fiole princière dans le gobelet destiné à la jeune femme. La conversation se poursuit mais peu à peu la fatigue gagne la future maman, qui fini par s’endormir, sous le regard soulagé d’un Théo qui avait bien besoin de cette trêve pour faire face au combat qui l’attend encore devant la tente.

Après avoir bordé la jeune vicomtesse, il sort enfin de la tente pour se heurter à une Noëllie qu’il avait deviné impatiente et passablement énervée lors de ses rapides passages. Ses mots ne sont pas tendres et Théo tente de la rassurer comme il le peut, mais son esprit est ailleurs et il s’endort finalement au pied de la tente d’Alcyone, Noëllie blottie dans ses bras.A son réveil, le lendemain matin, la jeune femme a disparu. Incompréhension et nervosité ont eu raison de sa patience apparemment, mais il ne peut lui en vouloir. La tension est terrible en temps de guerre et les nouvelles de Forcalquier n’ont pas apaisé les choses. Elle voulait partir, plus rien ne la retenait ici si le cap’ était mort … Théo lui resterait près d’Alcy le temps de savoir enfin. Après …

Un éclair de lucidité sort Théo de sa torpeur et il se précipite dans la tente où Alcy reprend lentement ses esprits. Sans hésiter, il confectionne une tisane revigorante, en prenant soin à nouveau d’y verser 2 gouttes de la potion princière… avant de la tendre à une vicomtesse encore groggy.

Kehl


Kehl regarde l'effervescence dans le camp français. Après avoir monté la garde toute la nuit il est d'assez mauvaise humeur et donne une bourrade au soldat qui vient le relever, en montrant les Français.

- T'as vu ? Ils ont l'air d'être effondrés par la défaite de Forcalquier. C'est bizarre, pourtant ils doivent savoir qu'on ne peut pas toujours gagner, depuis déjà dix semaines qu'ils sont là. Et ils en ont emporté beaucoup avec eux. Ce que les rumeurs ne disent pas c'est que sur toutes les armées rebelles impliquées, il y en a une qui a disparu et que les autres ont pris pas mal de gnons. Avec un peu de chance les gars de Forcalquier se sont sacrifiés pour qu'on profite de l'affaiblissement des rebelles.

- Hola, il s'est passé quoi cette nuit pour que tu sois méchant comme ça ? Ce sont leurs amis qui y sont restés. Tu devrais te souvenir de comment on a réagi quand les Gênois se sont emparé de Chambéry. Et chez nous en plus personne n'était mort.

- Mhhh... Il y a eu assez peu de morts là-bas, hein. Tu sais le reste de l'ancienne escorte du prime chancelier était à Forcalquier. Ils n'ont rien et ils vont nous rejoindre. Les autres vont rejoindre les Normands, à Toulon. Alors je ne comprend pas pourquoi les Français sont troublés. C'est pas méchant quand je dis ça. Leurs copains de Forcalquier se sont bien comportés. Mais t'as raison, vaut mieux que j'aille dormir avant de me faire mal voir. Tu me réveilles quand la nuit tombe, dit ?
Noëllie
Elle avait passé sa journée à tourner en rond et à réfléchir à ce qu'elle voulait.
Elle en était arrivée à cette conclusion : elle voulait rester près de Théo.

Alors oui elle était furieuse. Elle aussi avait le droit de l'être.
Pas juste impatiente comme il semblait le croire.
Une fois de plus elle se sentait écartée... Quand elle pensait à tous ces jours depuis le début des hostilités, tous ces jours à attendre dans l'ignorance la plus totale !

Quand elle l'avait vu suivre Alcyone et entrer dans la tente de la Princesse Armoria, en lui faisant des grands signes pour lui demander de patienter... Quand il demandait si elle pouvait entrer et qu'il lui répétait tout ce qu'il se disait à l'intérieur avec forces mimiques silencieuses...

Elle ne voulait pas qu'il lui rapporte ce qui se disait.
Soit elle assistait à la conversation, soit ses participants jugeaient qu'elle n'avait pas à savoir.

Elle était encore une des rares à être là, prête à partir, prête à risquer sa vie... Elle était la compagne de Théo... Elle aurait voulu qu'on lui fasse assez confiance, qu'il insiste...
Qu'on lui explique et qu'elle comprenne enfin.
Parce qu'elle n'aimait pas le silence. Parce que ça lui faisait peur...
C'était pour ça qu'elle était si volubile... Parce que les non-dits étaient sournois et qu'ils alimentaient son imagination débordante...

Alors elle était partie.

Un dernier tour en taverne, voir s'il y avait du monde... Elle avait embrassé Hervald qui l'invitait le lendemain à un pique-nique.
Et elle était revenue plus tard, enfin calmée et Théo lui avait tout expliqué.

Elle s'était alors préparée à partir, sans rien dire... Peut être cette nuit, peut être pas... Tant pis, elle comprenait maintenant et elle patienterait.

Et puis si les rumeurs étaient fondées, si le cap'... Elle serait là pour le soutenir.

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Un sourire, un baiser et la vie est tellement plus belle !

Amyr
Forcalquier, ou l'enfer...

Sur son lit de mort, c'est-à-dire sous sa tente, étendu sur un lit de fortune fait à partir de paille, le Gascon-Lorrain dormait. Il faisait des cauchemars depuis la dernière bataille. Il rêvait qu'il était loin de sa belle, pleurant comme un bébé de l'avoir perdu, ses larmes se mélangeant avec le sang, sortant de son estomac. Le froid l'envahissait, morsure du froid par la lame froide de l'ennemi, puis, il se réveillait, en sueur. Des séquelles... ces images refaisaient surface à chaque nuit, le cauchemars avait été une réalité il y a 2 semaines. Il s'était enfermé chez les moines, et était sorti seulement une semaine plus tard qu'il sorti, encore secoué, mais son visage avait repris de ses couleurs habituelles. Mais, le vide chez les moines, est le même vide que dans Forcalquier; marché vide, taverne vide, ciel vide, forêt vide, et le coeur d'Amyr; vide aussi. Il croyait que sa convalescence à Mont-de-Marsan ne serait jamais égaler, il avait tord.

Il était maintenant temps de tenter de quitter. Profitons de la trêve... Un cheval lui avait été envoyé, ses jambes restant tremblantes encore. Il pensait toujours à sa Zahra, elle l'avait quitté? Il n'y croyait pas, le Namay n'arrêtait pas de lui répéter qu'elle l'aimait, alors pourquoi le quitter sans une lettre? En tous cas, lui, il lui en ferait une lettre. Avant de partir, dans sa petite tente, sur son lit de foin, il lui écrit une lettre.


Citation:
À la plus belle princesse,

tu me manques ma Zahra. Namaycush m'a dit que tu étais partie... Une félonne il parait que tu es, au sens de ses paroles. Mais je refuse d'y croire, je veux seulement savoir où tu es et que tu saches que je t'aime

Amyr de Warenghien


Chose faite, il prit son pigeon et le laissa disparaitre à l'horizon. Il sortit de la tente, enfourcha le cheval qu'on lui avait envoyé, et parti[/b]
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Zahra.2
{ du haut d'un rempart à Aix }

Un pigeon se pose , laissant un parchemin roulé se déplier sous le regard d'une Zahra sobre, à la lecture des premères lignes, son coeur se met à battre bien plus fort que dans un champ de bataille, la lorraine se doutait d'avoir inquiété sa moitié.

Regard qui reste figé à ce mot si blessant "félonne".... long silence rempli d'incompréhension, puis des souvenirs de son ange , son chevalier, son beau Amyr.

Elle avait fauté et elle le savait en partant sans rien lui dire, mais quoi dire d'un départ précipité, sur un coup de tête, sa folie à la lorraine était grandissante, être en groupé en armée c'était un choix, opter pour la carte du solitaire, c'était un autre....

La meute s'était dispersée, le cap' ne pouvait pas comprendre.

Elle avait opté pour la carte de l'immunité Aix, un choix ?


Elle se souvient de la bataille du 12 mars, elle avait vu le cap' tomber et son Amyr aussi...


{mode flash back on }

bon, comme d'habitude Soso merci de faire tourner les informations par ici, je vais avoir peu de temps les jours qui suivent, aucune envie de vous cherchez un peu partout, j'ai repéré que l'armée du blessé ou feu Nkhan était à nos côté, je suis (suivre faut pas me prendre pour une skyso non plus quoique hein!?) le capitaine Namay ce soir, s'il y a de l'action tant mieux dans les deux jours qui suivent, si on nous la refait à la "trêve de dimanche rien ne se casse et rien ne se passe" , j'ai émis une suggestion à ma comparse franc comtoise qui est dans ma lance et que je vais emettre à mon fiancé la mission "debandade" à la place de dispersion en gros "sauve qui peut, dieu pour tous et chacun pour soi".

C'est avec plaisir que je suis cette armée, mais il y a un temps pour tout, les évenements de cette fin de semaine seront decisives pour ma pomme, suivre ou ne plus suivre la mission "Provence , et viva LJS".




Mon chevalier, mon grand Roy,

Tu me manques vachement!
Namay a remarqué mon départ, je l'ai assez dit, j'ai peut-être fait l'erreur de ne pas lui écrire directement, mais bon, quand je l'ai vu tombé , puis toi aussi et le Afta, puis quand ma section s'est retrouvée vide , avec que ma personne et Nadaelle ma comparse de jeu et de guerre, je me suis décidée de rentrer à Forcalquier te rejoindre, te panser tes blessures, mais un moine m'a dit " il s'occupe de tout , je m'occupe de rien", puis là, j'ai vu....

Un marché vide,
des camps de blessés remplis,
un village mort , un Trou de fion Land mon ange, comme que j'ai baptisé,
J'ai bu jusque plus soif, j'ai pris mon courage de "lache impériale", me suis dirigée vers Aix , avec pour seul compagnie mes souvenirs de toi et ma culotte blanche en guise de drapeau blanc de la paix, qu'on ne me tranche pas telle une lapine...

J'ai parlé longuement à une nonne, c'était une amie aristotélicienne d'un certains moine qui m'avait promis que tu allais tenir bon, que tu étais un irréductible , immortel? sûrement mon coeur...

Je t'aime fort mon Amyr, ne doute pas de cette amour qui est la seule chose qui me retient en vie dans ce monde, je suis arrivée à Aix, entière en bonne forme.

que celui ou celle qui ose dire que je suis félonne vient me le dire, félonne de quoi, d'un empereur ou d'une armée ?

J'ai traversé le Royaume de France, ainsi qu'une partie de l'empire, je me suis investie et j'ai fait confiance en cette armée d'obsédés, par ce que entre les batailles et les "attend je prend mon pied".... j'ai fait confiance à Namay plus que je n'ai fait confiance aux impériaux, qui attendent lâchement que les armées françaises se dispersent pour venir...

J'ai donné , nous avons donné de notre temps , de notre energie, j'en ai eu marre , voir des camarades tombés, amis et amies et toi mon amour...

J'ai été égoïste, j t'ai entrainé jusqu'ici dans ce comté dit félon, me suis autopoclammée guerrière impériale, mais là au final, je demande une seule chose, c'est la paix...

Voir la famine et la discorde c'est assez, pis à distance, avoir des nouvelles vaseuses de la Lorraine terre de mon coeur, ça ne me donne pas envie de me méler de ce comté inconnu.

Ils prétendent aimer leur Marquise pour la plupart,
pour lui avoir un peu parlé , l'est loin d'être une "tyran", j'en ai connu des plus sauvages que cette pauvre dame, pis entre nous, l'empereur reste muet, il a des sbires un peu comme ma petite personne, "nunuche " ou bimbo" qui veulent defendre son honneur, mais t'as bien vu, déja trois comtés francophones dit "impériales" qui sont pas capable d'avoir une unité militaire assez forte, c'est les françois qui viennent défendre ce comté le sauver de la félonnie....

La Provence , trois ans qu'elle est félonne, ils ont leur petit système , leur petite herauderie, leur petites soifs de pouvoir comme partout, que se soit à l'empereur ou à une marquise qu'ils font leur petites courbettes...

On s'en fout nous non?

Tu me diras.... que j'ai changé d'avis, que j'ai perdu ma motivation, que mes propos sont décousues, que je suis sûrement au bord de la félonnie...

Mais félonne ou pas félonne, je suis comme je suis,

à la tête d'une section vide on ne joue plus de sa vie et d'une comparse comtoise Nadaelle, j'ai ouvert les yeux , pis mine de rien ça fait du bien de les ouvrir.

Mon chevalier, je me répète : JE T'AIME.... pis bien l'armée de Namacouche ça restera graver dans mes mémoires de pseudos guerrières !

Je reste à Aix reprendre des forces, je négocie un droit de passage...

mon ange.... on se casse?


Ta Zahra;

ps: je suis ..heu....sobre hein.... pas une goutte...


Elle regarde par dessus ces remparts, sans relire sa lettre, elle prend le pigeon et envoit cette missive, heureuse de savoir que sa moitié l'aime toujours...

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Kahhlan


Arles .. journée du 29


La veille au soir, humeur sombre de s'inquiéter alors que personne ne lui demandait … mais elle était ainsi la Périgourdine, inquiète des vies en chemin, en colère aussi, mais sa colère elle se la gardait pour elle …
Une lettre envoyée histoire de rassurer ce qu'il restait à rassurer …

Détours par la taverne, un rien avalé .. elle n'arrivait pas à ce concentrer sur les conversations, Eno égale à elle même veillant à tout et à tous s'oubliant bien souvent … sombre et secrète en cette soirée.
Durant la journée des contractions s'étaient faites ressentir, puis plus rien … elle mis cela sur le dos de l'inquiétude , elle quitta la taverne sans en souffler mot lorsque ces dernières reprirent … son tour de garde aller arriver et il n'était pas question que la rouquine prenne son tour à sa place.
Elle quittait l'assemblée pour aller enfiler sa tenue qui commençait à lui peser de plus en plus.

Son parrain forgeron lui avait fait parvenir une côte de maille de sa fabrication spécialement adaptée pour protéger ses rondeurs, efficace certes mais encombrant ..
elle grognait de devoir s'équiper de la sorte mais une promesse est une promesse et si il y avait une personne à protéger c'était bien cet enfant.
Des braies enfilée et une longue chemise de lin par dessus cet attirail et la voilà en route du coté de la salle communale se postant avec ses camarades hors de vue d'éventuels visiteurs et ne communiquant que par gestes précis … pour une pipelette comme elle, c'était peut être la chose à la difficile à appliquer … le silence ..
bah pour ne pas changer on avait voulu s'en prendre à la mairie … pourtant elle n'était pas un coffre de luxe en cette période , pillée et dépouillée par une mairesse peu scrupuleuse de ses ouailles, son Altesse la princesse veillait quant à elle sur le moindre grain de maïs pour le redistribuer aux démunis et victimes de la sottise humaine de certains villageois ..
Visages reconnus pour certains et une révolte de plus avortée ...
Elle rentrait au camp, pressée de retirer son accoutrement et de s'affaler sur sa couche pour sombrer dans un sommeil sans rêves ..


La journée qui suivit n'arrangeait pas son humeur de chien … pas question de sortir du camp pour la promener, elle n'avait pas le courage d'affronter des bonjours et des sourires ..
Juste aller prendre un repas en taverne municipal et plaisir toutefois d'y rencontrer une savoyarde pleine d'entrain, ce qui lui rejetait son manque d'entrain à elle … elle en bougonnait tout autant … rencontre et discussion également avec cette dame qu'elle avait reconnu sur les remparts, armes déposées, elles n'étaient plus que de simples femmes que les circonstances avaient mis chacune d'un coté de la barrière … bavardages sans haine ni colère et une prière secrète pour qu'elles ne se rencontrent pas lors d'un affrontement ..
Sortir de la taverne et ne plus penser, sortir et se dire qu'elle n'aurait pas du quitter la tente … qu'elle n'aurait pas vu, ni écouté, qu'elle n'aurait pas ressenti les failles qui troublaient son âme ...


Le soir venu, humeur moins grinche, elle reprit la route vers le village et entrait à nouveau dans la taverne municipale.
La Taverne dite « Restée Colléeee » avait été détruite depuis quelques jours déjà emportant avec elle tout les murmures, les joies, les peines d'un printemps aux odeurs et couleurs de sang …
Nouvelles rencontre encore d'une personne animée des meilleurs intentions, arrivée avec de quoi nourrir les combattants … sourires émus lorsqu'il lui parlait de mariage proche … qu'il était loin ce temps ou elle même y songeait … ne pas s'étendre sur le sujet, ne pas ouvrir cette porte qui la mènerait irrévocablement vers le noir … respirer longuement et continuer d'avancer sur des sujets moins sensibles ..
Angelotti, somnolait lorsque la Rouquine arrivait.
Un écossais entrait à son tour puis Samuel qui semblait se remettre au mieux de ces blessures …
Ambiance chaleureuse et détendue lorsqu'une douleur lui traversa les reins; la paralysant presque …
Serrer les dents et ne rien dire .. Enored venait l'avant veille de mettre l'enfant de Reinette au monde, éprouvée si grandement par cet acte qui l'avait transporté vers un passé enfoui, il n'était pas question de lui faire revivre cela ..
Douleur estompée elle quitta la taverne précipitamment prenant à peine le temps de saluer.






Une demi lune éclairait son chemin … Douleur à nouveau qui la laissait sur place grimaçante .. pourquoi avait elle toujours pensé que les douleurs venaient du ventre alors que là c'était ses reins qui étaient en feu …
Respirer ...oui il fallait respirer et se calmer ...envie de hurler comme de rire violemment …
Elle était où la mer ? Souvenirs brefs et vifs … Oui elle avait rêvé d'accoucher au bord de l'eau entre des bras solides … et là elle ravalait juste ses larmes d'avoir mal, ses larmes de trouille ..
Oh Oui ! elle avait la trouille et dieu sait si elle avait déjà eu l'occasion d'avoir peur … mais de cette trouille là … celle de l'inconnu … celle de tenir une vie entre ses mains et de ne pas faillir ...
Se concentrer sur l'accalmie à venir pour avancer vers le camp murmurant à cet enfant d'attendre encore un peu …
Ses pas, entre chaque contraction qui parfois la clouait courbée à mordre son bras pour ne pas crier la conduirent tout près du camp ..
Liquide tiède s'écoulant lentement le long de ses cuisses ...tremblements et surmonter l'enfer des poignards qui lui traversaient les reins … mordre plus fort encore et approcher l'olivier … se laisser glisser dos à son tronc … se laisser glisser souffle court .. se laisser glisser vers le renoncement et puiser force à nouveau lorsqu'elle senti les eaux couler abondamment … ne pas faillir ...
Un hurlement plus qu'un cris dans la nuit … douleur qui dépasse l'entendement au fond de ses entrailles … prendre force en haletant contre le tronc d'olivier ..
Mémoire des gestes ... l'enfant cherchait la sortie et elle devait attendre la contraction qui l'aiderait dans son cheminement … il poussait et elle ne devait pas pousser encore … pas maintenant ..
Là … là elle la sentait venir ...ne pas avoir peur … pousser de toute ses forces se penchant en avant les mains tendues …
Hurlement d'une louve lorsqu'elle senti ses entrailles se déchirer en une fulgurante brûlure , des mains qui cherchent … qui touche … qui glissent … qui empoignent d'un geste mémoire encore .. ce qu'elle sait être les épaules … elle laisse venir le reste du corps gluant et chaud le ramenant sur sa poitrine ...
Douleur laissant place au vide qu'elle ressent en elle … calme après la tempête qui venait de la ravager … calme puis sanglot compulsifs … serrant tout contre elle cet être de chair et de sang .. murmurant ..


Tu es là bébé précieux .. tu es là Amour de mes jours et nuits … je t'aime si fort déjà et tu es Là ..

Un cri cette fois … un miaulement plus qu'un cri .. larmes qui s'écoulent sans qu'elle ne cherche à les ranger ...
Lui ouvrir sa robe .. le laisser gravir le mont qui le mènera à sa première tétée … le couvrir de sa cape .. oubliant et goûtant l'instant Unique et présent … oubliant le sang d'une terre souillée, oubliant son amour envolé … un autre prenait forme si fort déjà …
Murmure encore ...


Nous serons deux mon ange … unis et fort et je t'apprendrai …

Murmures difficiles ...elle sombrait épuisée …


Je t'apprendrai ...je t'apprendrai les Voyages … je t'appren … Theo … Alcy .. Ael ..Curt … Obakhan ..?
Eno où est tu ?
Silence .. chutt …. Elle sombrait si loin ...
Une vie prenait son essence sous l'olivier et sur l'endormie à la robe blanche maculée du sang de la renaissance

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